EXAMEN EN COMMISSION

Réunie le 19 novembre 1997, sous la présidence de M. Christian Poncelet, président, la commission a procédé à l'examen des crédits de l'éducation nationale, de la recherche et de la technologie : II. - Enseignement supérieur, sur le rapport de M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial.

Après l'exposé des crédits alloués à l'enseignement supérieur, M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial, en réponse à M. Alain Lambert, rapporteur général, qui exprimait ses préoccupations quant à l'orientation que pouvaient prendre le futur statut social de l'étudiant ainsi que le développement des stages offerts aux étudiants, a estimé que, s'agissant de ce que l'on appelait "statut social de l'étudiant", il était préférable de parler d'une combinaison de plusieurs mesures, ajoutant que cette voie, choisie par le précédent ministre et préconisée par le rapport Cieutat, semblait reprise par Claude Allègre.

Le rapporteur spécial a cependant jugé difficilement réalisable l'institution d'un tel statut social à coût constant, indiquant qu'il lui semblait nécessaire de réfléchir à l'avenir des bourses et de l'allocation de logement social (ALS).

S'agissant des stages, il a fait état de l'hostilité initiale des syndicats étudiants et du peu d'implication des chefs d'entreprise, ajoutant que l'accord finalement intervenu sur la formule de l'unité de première expérience professionnelle (UPEP) n'avait pas encore donné lieu à des mesures d'application.

M. Joël Bourdin a noté que, malgré l'abandon par le Gouvernement de la filière technologique dans l'enseignement supérieur, les problèmes en la matière subsistaient, notamment en ce qui concerne les étudiants des instituts universitaire de technologie, qui font l'objet d'une sélection rigoureuse, mais qui connaissent des difficultés d'accès au marché de l'emploi.

Il s'est ensuite interrogé sur la cohérence de la carte des établissements d'enseignement supérieur, estimant que la multiplication des antennes universitaires générait d'importants frais de gestion. Il a enfin remarqué que les crédits consacrés aux heures complémentaires constituaient une anomalie budgétaire.

M. Emmanuel Hamel s'est inquiété du nombre d'université françaises concernées par la présence d'amiante.

M. François Trucy a souhaité obtenir des informations sur le nombre d'étudiants étrangers en France.

M. Christian Poncelet, président, s'est interrogé sur le bien-fondé du débat relatif à la toxicité effective de l'amiante, et a demandé où en était, dans le cadre de la construction européenne, le processus de reconnaissance de l'équivalence des diplômes des différents Etats européens.

Puis, il a noté la réduction de la subvention de fonctionnement des établissements d'enseignement supérieur privés.

M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial, a estimé que la loi, quel que soit le degré de nocivité de l'amiante, prescrivait l'établissement d'un diagnostic des bâtiments concernés et la réalisation de travaux dans des délais très courts.

Il a rappelé qu'une superficie de 300.000 mètres carrés était susceptible de comporter de l'amiante sur l'ensemble du territoire et que le coût du désamiantage s'élevait à 5.300 francs pour un seul mètre carré.

Il a également précisé que la remise des universités aux normes de sécurité, face à l'incendie notamment, dépassait largement le problème de l'amiante, faisant part de sa satisfaction de voir les établissements orienter leurs réserves de trésorerie vers les travaux de sécurité.

M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial, a indiqué que la France accueillait environ 125.000 étudiants étrangers, soit 8,5 % de la population étudiante, cette proportion diminuant régulièrement depuis une dizaine d'années.

Abordant la question de la filière technologique, il a avoué sa perplexité sur l'opportunité de la développer au sein de l'enseignement supérieur, mais a souhaité une analyse précise et objective de l'ensemble des formations professionnelles, de manière à entreprendre leur rationalisation.

M. Jean-Philippe Lachenaud, rapporteur spécial, a affirmé que les petites universités ou les universités thématiques coûtaient souvent cher et ne permettaient pas d'atteindre un niveau de recherche optimal. Il a, dès lors, jugé cohérente la démarche de Claude Allègre qui a abandonné le projet d'université thématique à Agen.

En matière d'heures complémentaires, il a noté la réduction de 64,2 millions de francs des crédits qui leur sont consacrés, mais n'a voulu envisager ni leur suppression totale, ni leur centralisation.

La commission a ensuite adopté deux amendements de réduction des crédits de fonctionnement, le premier portant sur le titre III à hauteur de 508 millions de francs et le second sur le titre IV pour un montant de 116 millions de francs.

La commission a alors décidé de proposer au Sénat d'adopter les crédits de l'enseignement supérieur ainsi amendés.

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