C. LA GESTION DES PERSONNELS

1. L'augmentation du nombre d'emplois

Le projet de loi de finances pour 1998 prévoit la création de 1.320 emplois dans l'enseignement scolaire (dont 1.070 à la rentrée 1998), dont 700 emplois destinés principalement à répondre aux attentes des élèves en matière de prévention sanitaire et d'assistance, et à assurer la présence d'adultes dans les établissements.

- 620 emplois d'ATOS ,

- 100 emplois de conseillers principaux d'éducation ,

- 300 emplois d'infirmières ,

- 300 emplois d'assistantes sociales.

En outre, 21,25 millions de francs seront consacrés à l'augmentation du nombre de vacations de médecins scolaires.

Enfin, les moyens de remplacement en personnels ATOS sont abondés de 21,25 millions de francs correspondant à environ 280 équivalents temps plein.

Pour permettre la création de ces emplois, le projet de loi de finances pour 1998 prévoit la suppression de 1.120 emplois dont 1.020 postes d'assistants étrangers et 100 emplois en administration centrale.

S'agissant des assistants étrangers, le ministère indique qu'ils seront désormais recrutés sur des contrats de 7 mois et non plus sur des emplois budgétaires.

Le solde de créations d'emplois est de 287 postes.

Le tableau ci-après récapitule le nombre d'emplois créés ou supprimés et le coût engendré par ces mouvements :

Nombre de créations

Coût en millions de francs

Enseignement primaire

- 12

- 0,57

Instituteurs spécialisés

- 12

- 0,57

Enseignement secondaire

299

82,82

Conseillers principaux d'éducation

100

5,94

Infirmières

300

25,48

Assistantes sociales

300

26,69

Technicien de recherche et de formation

44

Ingénieurs d'études deuxième classe

6

4,23

Ingénieurs de recherche deuxième classe

6

Assistants ingénieurs

14

Attachés d'administration scolaire et universitaire

29

Secrétaires d'administration scolaire et universitaire

68

Adjoint administratif (échelle 4)

105

Agent administratif de deuxième classe(20

20,62

20,62

Ouvrier professionnel

12

Ouvrier d'entretien et d'accueil

279

Technicien de laboratoire

15

Aide technique de laboratoire

22

Assistants étrangers

- 1.020

0,00

Personnel du cadre des enseignements spéciaux de la Seine

- 1

- 0,14

Total général

287

82,25

2. La revalorisation de la situation des personnels

L'application des divers plans de revalorisation des personnels de l'Éducation nationale et de l'accord du 9 février 1990 sur la réforme de la grille indiciaire de la fonction publique se traduit par des mesures d'un montant total de 596,6 millions de francs, après 354,8 millions de francs en 1997.

Ces mesures sont les suivantes :

Intégration de 14.850 instituteurs dans le corps des professeurs des écoles pour un coût total de 167,39 MF .

Intégration des personnels du second degré dans les corps supérieurs : 200 chargés d'enseignement d'éducation physique et sportive et 1.500 professeurs d'enseignement général des collèges seront ainsi intégrés dans le corps des certifiés ou assimilés ; 5.000 professeurs de lycée professionnel de premier grade seront intégrés dans le corps des professeurs de lycée professionnel de deuxième grade et 250 conseillers d'éducation seront intégrés dans le corps des conseillers principaux (pour un coût total de 62,30 millions de francs ) ;

6 millions de francs (en tiers d'année) seront consacrés à une extension de la hors classe pour les personnels du second degré : agrégés, certifiés, professeurs d'éducation physique, professeurs de lycée professionnel de deuxième grade et conseillers principaux d'éducation (367 promotions). Il est à noter qu'aucune mesure de repyramidage des personnels du second degré n'avait été inscrite au budget de l'enseignement scolaire depuis 1995.

Les personnels de direction de deuxième catégorie verront leur carrière revalorisée par la suppression des deux premiers échelons et le passage à l'indice sommital brut 852 accompagné d'un repyramidage de la première classe ;

En outre, 48 emplois d'inspecteurs de l'éducation nationale seront transformés en emplois d'inspecteurs pédagogiques régionaux - inspecteurs d'académie ; enfin, 10 % du corps des inspecteurs pédagogiques régionaux - inspecteurs d'académie et 20 inspecteurs d'académie - directeurs des services départementaux de l'éducation nationale supplémentaires accéderont à la hors échelle B (pour un coût de 139,92 millions de francs).

Par ailleurs, à compter du 1 er septembre 1998, dans le second degré , 1.570 professeurs certifiés seront transformés en professeurs agrégés et 7.068 professeurs d'enseignement général des collèges (PEGC) seront transformés en professeurs certifiés et professeurs d'éducation physique et sportive (PEPS). Ces mesures de transformation de postes devraient coûter 83,29 millions de francs .

126,21 millions de francs seront consacrés à l'application du principe de parité entre l'enseignement public et privé , dont 25 millions de francs seront affectés au relèvement du taux des cotisations de retraite complémentaire.

Par ailleurs, 11,45 millions de francs seront consacrés à l'amélioration de la situation des personnels ATOS (amélioration du pyramidage des corps d'attachés d'administration scolaire et universitaire, techniciens, techniciens de laboratoire, aides techniques de laboratoire et adjoints administratifs, personnels de recherche et formation ainsi que de certains corps de personnels de l'administration centrale). Ces crédits comprennent également une mesure de revalorisation du régime indemnitaire des secrétaires généraux d'académie.

Enfin, au-delà des 597 millions de francs consacrés à la revalorisation de la situation des personnels de l'enseignement public et privé, les crédits destinés aux congés de formation professionnelle des enseignants et des ATOS seront abondés de 175 millions de francs en plus de la dotation 1997 qui s'élevait à 152,28 millions de francs, soit une augmentation de 115 %.

3. La création de 75.000 emplois-jeunes

Le ministère de l'Education nationale entend prendre une part active à la mise en oeuvre du programme de développement d'emplois-jeunes. A ce titre, l'objectif poursuivi est d'avoir recruté 40.000 jeunes au début de 1998 et d'en recruter 35.000 autres au cours de l'année 1998, à partir du mois de septembre.

Le statut de ces personnels ne se distinguera pas de celui prévu, pour l'ensemble des emplois-jeunes, par le dispositif élaboré sous l'égide du ministère chargé du travail. Les jeunes seront donc recrutés sur la base de contrats de droit privé d'une durée de cinq ans. Ils devraient percevoir une rémunération égale au SMIC (6.663,37 francs).

Les jeunes exerceront dans les écoles (pour ¾ d'entre eux) et les collèges (pour 1/4) des fonctions d'aide éducateur.

Les responsabilités des " aides-éducateurs "

De nature très variée, répondant à des besoins non encore couverts ou insuffisamment couverts dans les écoles et les établissements du second degré, leurs missions consisteront notamment, sous la responsabilité du directeur de l'école ou du principal du collège :

à surveiller et encadrer des élèves en dehors des heures de cours et pendant les sorties scolaires ;

à aider les élèves à réaliser leurs devoirs ;

à développer un rôle de médiation entre les élèves et avec les parents afin de prévenir et de désamorcer les situations de crise ;

à renforcer les liens entre l'école (ou le collège) et son environnement extérieur ;

à faciliter l'utilisation par les élèves des nouvelles technologies ;

à aider les documentalistes ou bibliothécaires de leur collège ou école.

Il s'agit donc, pour ces jeunes, de contribuer à l'amélioration de la vie interne des établissements et à une prise en charge plus continue et plus individualisée des élèves.

Dans les collèges, les contrats d'aide éducateur seront prioritairement implantés dans les établissements situés dans des sites urbains particulièrement sensibles.

En 1997, les emplois jeunes à l'Education nationale seront financés par un transfert de crédits de 600 millions de francs, prélevés sur les 2 milliards de francs ouverts à cette fin au budget du ministère du travail et des affaires sociales par le décret d'avance du 9 juillet 1997. Cette somme correspond à la rémunération de 40.000 emplois jeunes recrutés en moyenne pendant un mois et demi.

Pour les années à venir, le coût des emplois jeunes devrait s'établir comme suit, en prenant comme hypothèse le financement par le budget de l'enseignement scolaire de 20 % du coût de ces emplois :

1998

40.000 emplois-jeunes en année pleine soit :

40.000 x 115.000 F x 20 % = 920 millions de francs

35.000 emplois-jeunes en ¼ d'année soit :

35.000 x 115.000 F x ¼ x 20 % = 201,25 millions de francs

Total = 1.121,25 millions de francs

1999 et 2000


Reconduction de 75.000 emplois-jeunes en année pleine, soit :

75.000 x 115.000F x 20 % = 1.725 millions de francs

Pour 1998, la rémunération des emplois jeunes ne figure pas dans le projet de budget. Selon le rapport n° 305 de M. Jacques Guyard, rapporteur spécial des crédits de l'éducation nationale à la commission des finances de l'Assemblée nationale, les crédits destinés au financement de ce dispositif ont été inscrits au chapitre 44-01 de la section travail du ministère du travail et des affaires sociales.

Cependant, le ministère de l'éducation nationale, indique que les emplois-jeunes pourraient être financés grâce à des économies réalisées sur le financement des heures supplémentaires.

En effet, les heures supplémentaires années (HSA) sont rémunérées selon un mode forfaitaire qui ne prend pas en compte la durée réelle de l'année scolaire. Il est donc envisagé de modifier le mode de calcul de ces heures pour ramener la période de référence de 43 semaines à 36 semaines, ce qui devrait engendrer une économie de 758 millions de francs en 1998 sur les crédits de l'enseignement public et de 186 millions de francs sur les crédits de l'enseignement privé, en application du principe de parité, soit un total de 944 millions de francs en année pleine.

Le mode forfaitaire des heures supplémentaires années (HSA)

Le mode forfaitaire des HSA rémunère la part du service excédant de manière permanente sur l'année scolaire, les maxima hebdomadaires de service des enseignants. Il est calculé en divisant le traitement moyen par le maximum de service réglementaire (généralement 15 heures ou 18 heures). Le résultat de cette opération est ensuite affecté du coefficient 5/6 qui traduit le fait que les enseignants n'accueillent pas les élèves pendant les deux mois correspondant aux vacances d'été.

Jusqu'à présent, ces HSA étaient rémunérées sur la base de 43 semaines de présence devant les élèves. Il est envisagé, par référence à l'article 9 de la loi d'orientation sur l'éducation du 10 juillet 1989, qui fixe à 36 semaines la durée de l'année scolaire, de rémunérer les HSA sur la base de 36 semaines (soit 36 heures supplémentaires effectuées dans l'année, ce qui est un maximum).

Globalement, les 566.300 HSA utilisées au titre de l'année scolaire 1996-1997 représentent plus de 75 % des moyens en heures supplémentaires consommés au cours de cette année (751.000 équivalents HSA).

4. La diminution progressive des appelés du contingent dans les établissements scolaires

Le protocole d'accord signé le 16 juillet 1992 par les ministres chargés de la défense, de la ville et de l'Education nationale, s'inscrit dans le cadre de la politique de la ville et vise à permettre le développement d'actions au profit des quartiers urbains défavorisés ou des établissements scolaires accueillant des élèves en difficulté, notamment ceux faisant partie d'une zone d'éducation prioritaire.

Dans le cadre de cette politique, la mise à disposition de l'Education nationale d'appelés militaires du contingent, volontaires pour un service en établissement scolaire, répond au souci d'accroître la présence d'adultes prioritairement dans les établissements qui accueillent un public scolaire défavorisé, en vue d'améliorer l'encadrement des élèves et de contribuer à l'animation socio-éducative.

Les responsabilités des " appelés du contingent "

Les missions qui peuvent être confiées aux appelés ont été précisées dans la note de service n° 94-145 du 6 avril 1994. Ils peuvent se voir confier les tâches suivantes :

accueil des élèves ;

surveillance et aide au travail en études ;

aide à l'animation d'activités culturelles, sportives, artistiques et éducatives en général ;

aide à la documentation dans les centres de documentation et d'information ;

aide aux tâches administratives pendant les congés scolaires ou à titre exceptionnel ;

aide à l'opération "Ecole ouverte".

Ils peuvent également participer à des actions d'innovation et établir de nouveaux modes de relations au sein de l'établissement.

Au terme de la première année de mise en oeuvre de ce dispositif, qui avait permis l'affectation de 1.500 appelés, les informations communiquées par les préfets et les recteurs montraient qu'il avait été très apprécié, notamment, par les chefs d'établissement et les élèves. C'est pourquoi, il a été décidé de porter à 2.500 le nombre d'appelés en établissements pour les années scolaires 1993-1994 à 1995-1996 puis à 4.700 aux rentrées 1996 et 1997, au lieu des 3.500 initialement prévus, dans le cadre du plan de prévention de la violence.

A la rentrée 1998, le recrutement sera limité à 2.400 appelés dans le cadre de la réforme du service national. Ils pourront être remplacés progressivement dans les établissements par des " emplois-jeunes ".

Pour 1997, un crédit 79,9 millions de francs a été inscrit au budget au titre de l'indemnisation des 4.700 appelés du contingent affectés dans les établissements scolaires. Ce montant est ramené à 66,92 millions de francs au projet de budget 1998, le recrutement étant limité à 2.400 appelés à la rentrée scolaire.

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