RAPPORT GENERAL N° 85 TOME III ANNEXE 14 - PROJET DE LOI DE FINANCES POUR 1998 - EDUCATION NATIONALE RECHERCHE ET TECHNOLOGIE - ENSEIGNEMENT SCOLAIRE
M. Jacques Richard DELONG
COMMISSION DES FINANCES, DU CONTROLE BUDGETAIRE ET DES COMPTES ECONOMIQUES DE LA NATION - RAPPORT GENERAL N°85 TOME III ANNEXE 14 - 1997/1998
Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
- INTRODUCTION
- CHAPITRE PREMIER
-
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS
- I. L'EFFORT EN FAVEUR DE L'ÉDUCATION NATIONALE
- II. L'EXÉCUTION DES BUDGETS 1996 ET 1997
- III. LE PROJET DE BUDGET POUR 1998
- CHAPITRE II
-
UNE POLITIQUE DE DISCRIMINATION POSITIVE QUI PORTE SES FRUITS
- I. LA LUTTE CONTRE L'ÉCHEC SCOLAIRE
- II. LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE À L'ÉCOLE
- III. L'AIDE AUX ÉLÈVES ET AUX FAMILLES
- CHAPITRE III
- EVALUATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF :
-
UNE AMÉLIORATION CONSTANTE DU NIVEAU DES ÉLÈVES MAIS DES PERFORMANCES
INTERNATIONALES MOYENNES
-
I. L'ÉVALUATION DES ÉLÈVES
-
A. L'AMÉLIORATION CONSTANTE DU NIVEAU DES ÉLÈVES
- 1. Les connaissances et les acquis des élèves
- 2. L'espérance de scolarisation
- 3. L'accès d'une génération au niveau du baccalauréat ou d'un diplôme professionnel
- 4. Le niveau de formation des jeunes sortant de formation initiale
- 5. L'effet de la possession d'un diplôme sur les chances de trouver un emploi
- B. DES TESTS INTERNATIONAUX RÉCENTS RÉVÈLENT DES PERFORMANCES FRANÇAISES MÉDIOCRES
-
A. L'AMÉLIORATION CONSTANTE DU NIVEAU DES ÉLÈVES
- II. L'INSERTION PROFESSIONNELLE
-
I. L'ÉVALUATION DES ÉLÈVES
- CHAPITRE IV
-
QUELQUES PISTES POUR RÉDUIRE LA DÉPENSE SCOLAIRE SANS DÉGRADER L'ENCADREMENT ET
LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES ÉLÈVES
- I. UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR : LA DIMINUTION DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES SCOLARISÉS
- II. LE NÉCESSAIRE RESSERREMENT DES EFFECTIFS D'ENSEIGNANTS
- III. LA POURSUITE DES REDÉPLOIEMENTS D'EFFECTIFS
- IV. LA RATIONALISATION DE LA GESTION ADMINISTRATIVE
- V. LES AUTRES SOURCES POTENTIELLES D'ÉCONOMIES
- EXAMEN EN COMMISSION
- MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN DEUXIÈME DÉLIBÉRATION
N° 85
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1997-1998
Annexe au procès verbal de la séance du 20 novembre 1997.
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 1998 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
Par M. Alain LAMBERT,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 14
ÉDUCATION NATIONALE, RECHERCHE ET TECHNOLOGIE :
I
.
- ENSEIGNEMENT SCOLAIRE
Rapporteur spécial
: M. Jacques-Richard DELONG
(1) Cette commission est composée de :
MM.
Christian Poncelet,
président
; Jean Cluzel, Henri Collard,
Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, MM. Philippe Marini,
René Régnault,
vice-présidents
; Emmanuel
Hamel, Gérard Miquel, Michel Sergent, François Trucy,
secrétaires
; Alain Lambert,
rapporteur
général
; Philippe Adnot, Bernard Angels, Denis Badré,
René Ballayer, Bernard Barbier, Jacques Baudot, Claude Belot,
Mme Maryse Bergé-Lavigne, MM. Roger Besse, Maurice Blin, Joël
Bourdin, Guy Cabanel, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Yvon
Collin, Jacques Delong, Yann Gaillard, Hubert Haenel, Claude Haut,
Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, Marc Massion, Michel
Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Oudin, Maurice Schumann,
Henri Torre, René Trégouët.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
230
,
305
à
310
et T.A.
24
.
Sénat
:
84
(1997-1998).
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
Compte tenu de l'augmentation des crédits du budget de
l'enseignement scolaire pour 1998, votre rapporteur spécial se bornera
à faire trois types de remarques.
A. DES DÉCISIONS QUI VONT DANS LE BON SENS
Il convient en premier lieu de féliciter le Gouvernement pour avoir pris
un certain nombre de mesures de bon sens que votre commission des finances
souhaitait voir adoptées depuis longtemps :
Il s'agit, d'une part, du
retour au versement direct des bourses de
collège
annoncé par Mme Ségolène Royal. En
effet, le remplacement des bourses de collège par l'aide à la
scolarité versée par les organismes débiteurs de
prestations familiales depuis le 1
er
septembre 1994 ne permettait
plus aux agents comptables de collège, jusqu'alors payeurs des bourses
de premier cycle, de prélever les frais de demi-pension sur le montant
de l'aide scolaire due aux élèves.
Ces nouvelles modalités de paiement ont parfois été
considérées comme un facteur de désaffection des cantines
scolaires de la part des élèves en collèges. Si cette
hypothèse était avérée, le retour à l'ancien
mode de versement devrait permettre une augmentation de la fréquentation
des cantines scolaires.
Il s'agit, d'autre part, de
l'allégement des structures
administratives centrales.
Un projet de réorganisation de l'administration centrale est en effet
actuellement en cours, qui vise notamment à rationaliser et
alléger l'organisation de services par des regroupements de structures
afin d'accroître l'efficacité de l'action administrative, et
à relancer la politique de déconcentration des compétences.
Il convient d'observer que les mesures de déconcentration d'un certain
nombre d'opérations de gestion et l'application des mesures de
réforme de l'Etat ont déjà permis la suppression de 479
emplois au budget du ministère depuis 1993, dont 279 au titre des
mesures d'économie.
Par ailleurs, la démarche de modernisation du service public,
préconisant un recentrage des administrations centrales sur leur
fonction de conception et de pilotage s'est accompagnée de transferts
d'effectifs réels par la voie de la mise à disposition, pour
répondre aux besoins des établissements d'enseignement
supérieur. Ainsi, près de 200 agents ont quitté
l'administration centrale au 1
er
septembre 1997 en contrepartie
transferts progressifs d'emplois.
Par ailleurs, votre rapporteur portera la plus grande attention à la
réforme du mouvement des enseignants
envisagée par le
ministre de l'éducation nationale pour 1999. Cette réforme vise
à déconcentrer les décisions d'affectation auprès
des autorités rectorales, ce qui permettra de mieux prendre en compte
les particularités des établissements ou de leur environnement
géographique.
Il convient toutefois d'observer que la déconcentration est
déjà largement engagée, les recteurs ayant
délégation de compétence pour un certain nombre
d'affectations (affectations provisoires sur les postes de titulaires
académiques, réaffectation des enseignants dont le poste a
été supprimé ou transformé par suite d'une mesure
de carte scolaire...).
Il s'agit également de
l'utilisation d'un certain nombre d'heures
supplémentaires dont le contingent pouvait sembler supérieur aux
besoins
.
En effet, la suppression prévue de 90.000 heures supplémentaires
permet de dégager une économie de 700 millions de francs
affectée au financement du réemploi de 28.000
maîtres-auxiliaires, sur la base d'un coût moyen de 7.700 F
pour une heure supplémentaire année.
Il est certes indispensable de conserver un volant suffisant d'heures
supplémentaires dans la mesure où elle constituent un
élément de souplesse nécessaire à l'organisation
pédagogique des établissements. Néanmoins, la tendance
à la diminution de la démographie scolaire incite à la
rigueur.
Votre rapporteur se réjouit également de la
priorité
" redonnée " aux ZEP
mais souhaiterait cependant
rappeler
que l'effort en faveur de ces zones n'avait jamais été interrompu.
En effet, les crédits pédagogiques sont 2,7 fois plus
élevés dans les ZEP que dans les autres établissements.
En outre, une indemnité de sujétions spéciales est
accordée aux enseignants et aux personnels de direction et
d'éducation, ce qui a représenté un coût
budgétaire de 533,3 millions de francs en 1997. Par ailleurs, les ZEP
ont bénéficié en 1997 de l'apport de 4.700 appelés
du contingent.
Enfin, des postes supplémentaires sont implantés dans les ZEP
afin d'assurer un encadrement adapté à la
spécificité du public scolaire et d'alléger les effectifs
dans les classes. C'est ainsi que l'objectif de limiter le nombre
d'élèves à 25 par classe dans les écoles
maternelles a été atteint à la rentrée 1997.
B. DES DÉCISIONS JUSTIFIÉES PAR L'ÉQUITÉ
MAIS DONT LE RENOUVELLEMENT POURRAIT POSER PROBLÈME
Votre rapporteur spécial tient par ailleurs à appeler l'attention
du Gouvernement sur les risques que recèlent certaines mesures.
Ainsi, il semble
a priori
conforme à l'équité et
à la justice de réemployer des
maîtres-auxiliaires
qui ont pour la plupart consacré
de nombreuses années à l'éducation nationale.
Néanmoins, sauf à risquer de décourager les candidats aux
concours de l'éducation nationale et de démotiver les titulaires
qui ont dû se soumettre aux épreuves sélectives des
concours, il convient de ne pas déroger aux règles de la fonction
publique.
Aussi votre rapporteur spécial appelle-t-il à poursuivre les
plans de résorption des emplois précaires
. En effet, depuis
plusieurs années, des dispositions ont été prises pour
faciliter l'accès des maîtres-auxiliaires aux corps enseignants
par la voie des concours.
Ainsi, entre 1988 et 1995, 4.500 suppléants du premier degré ont
été titularisés dans le corps des instituteurs ou des
professeurs des écoles et 29.000 maîtres auxiliaires du second
degré ont été titularisés dans les
différents corps du second degré.
Le total des suppléants du premier degré et des
maîtres-auxiliaires du second degré s'élevait, à la
rentrée scolaire de 1996, à 25.970 agents, soit une diminution de
12,8 % par rapport à l'année précédente.
Par ailleurs, la rentrée scolaire 1997 a été
marquée par la
réouverture de 1.262 classes
dont 394
classes maternelles et 868 classes élémentaires. Il s'agit en
réalité de 447 réouvertures (sur 1.100 qui devaient
fermer) et de 815 nouvelles ouvertures.
Cet effort est certes louable dans la mesure où il a porté en
priorité sur les ZEP et sur les écoles rurales qui ont fait des
efforts de regroupement pédagogique et d'équipement et dans
lesquelles la fermeture de classes aurait risqué
d'accélérer le processus de désertification.
Il est en outre équitable de ne pas défavoriser des communes qui
ont fait des efforts de regroupement par rapport à celles qui
possèdent une école à classe unique et qui
bénéficient à ce titre du moratoire des fermetures
d'écoles à classe unique institué en 1993.
Néanmoins, outre les dépenses budgétaires qu'il induit,
cet effort semble peu compatible avec l'évolution démographique
en milieu rural, dont il est difficile de faire totalement abstraction. Il pose
par ailleurs un autre problème, celui de l'exposition à
l'échec scolaire des élèves issus d'établissements
à faibles effectifs.
A cet égard, votre rapporteur spécial, qui a fait une mission de
contrôle de ces crédits de mai à juin 1997, s'interroge sur
la manière dont le ministère de l'éducation nationale
compte remédier au problème des collèges à faibles
effectifs. Il importe en effet de rappeler qu'à la rentrée
1996-1997,
207 collèges comptaient moins de 100
élèves
dont 59 collèges publics et 148 collèges
privés.
La polyvalence des établissements semble être une solution
d'avenir pour tendre vers une utilisation optimale des capacités et des
moyens. De même le rapprochement entre collèges et la
création d'internats, notamment en milieu rural, doivent être
encouragés.
C DES DÉCISIONS LOURDES DE CONSÉQUENCES
Enfin, deux décisions semblent aller à l'encontre d'une gestion
à long terme du budget de l'enseignement scolaire.
En premier lieu,
la création de 40.000 emplois-jeunes en 1997 et
35.000 en 1998 risque de contribuer à l'alourdissement d'un budget
déjà extrêmement rigide.
Bien que le ministre de l'éducation nationale affirme que ces emplois ne
sont pas destinés à durer plus de cinq ans, on peut
légitimement mettre en doute cette assertion. En effet, de même
que les maîtres auxiliaires qui sont employés dans
l'éducation nationale depuis un certain nombre d'années sont,
dans une certaine mesure, fondés à réclamer leur
titularisation, il faut se demander si la demande d'intégration aux
différents corps de fonctionnaires de l'éducation nationale de
jeunes filles et de jeunes gens qui auront été employés
pendant cinq ans n'aura pas acquis une certaine légitimité.
La création de 75.000 postes d'aides-éducateurs risque donc
d'engager les finances de l'Etat sur une période beaucoup plus longue
que prévue.
Au demeurant, le financement de ces emplois n'a pas été
prévu dans le projet de budget de l'enseignement scolaire pour 1998.
D'après les informations recueillies par votre rapporteur, les 40.000
emplois-jeunes dont la création devrait intervenir avant la fin de cette
année devraient être financés intégralement par des
crédits de répartition en provenance du budget du
ministère de l'emploi et de la solidarité.
Pour l'avenir, il est envisagé de réaliser des économies
en modifiant le mode de rémunération des heures
supplémentaires. Ainsi, les heures supplémentaires année
(HSA) seraient rémunérés sur la base de 36 semaines (soit
36 heures supplémentaires effectuées dans l'année, ce qui
est un maximum), conformément à la loi d'orientation sur
l'éducation du 10 juillet 1989
1(
*
)
, et non
plus sur la base de 43 semaines.
Par ailleurs, la
création de 1.320 emplois de personnels
non-enseignants
semble difficilement compatible avec la maîtrise des
finances publiques. Or, celle-ci devrait être d'autant moins douloureuse
dans le domaine de l'éducation que les effectifs scolarisés
diminuent et continueront à décroître au moins jusqu'en
2006.
Ainsi, la diminution du nombre d'enseignants ne devrait pas
dégrader le taux d'encadrement des élèves. Les effectifs
des " brigades de remplacement " semblent également pouvoir
diminuer.
La maîtrise des dépenses d'éducation apparaît au
demeurant d'autant plus nécessaire que les crédits du budget de
l'Etat consacrés à l'éducation nationale sont
passés de 184 milliards de francs à 286 milliards depuis 1989, ce
qui représente une augmentation en francs courants de plus de 55 %.
Aucun autre département ministériel n'a connu une
évolution aussi favorable.
Or, les études comparatives internationales indiquent que les pays
les mieux classés pour les performances scolaires de leurs
élèves ne sont pas ceux qui dépensent le plus
:
ainsi, les pays asiatiques qui affichent de bonnes performances consacrent en
moyenne 3,3 % de leur PIB à l'éducation, soit deux fois
moins que la France. Ces pays font en revanche systématiquement
cohabiter enseignement privé et public pour encourager
l'émulation. Nombre d'indicateurs démontrent par ailleurs que
lorsqu'il y a diversité dans les filières et dans le financement,
le système est plus productif.
En conséquence, souhaitant récuser l'argument selon lequel la
priorité attribuée à l'éducation nationale doit
nécessairement se traduire par une augmentation des postes et des
crédits, votre commission des finances vous proposera deux amendements
de réduction des crédits portant sur les titres III et IV, pour
un montant total de 2,16 milliards de francs.
INTRODUCTION
Après une année de fort ralentissement,
le
projet de budget
de l'enseignement scolaire pour 1998
renoue avec la
croissance des crédits
constatée les années
antérieures (+ 4,2 % en 1996, + 4,3 % en 1995,
+ 3,8 % en 1994).
Ainsi, les moyens inscrits au projet de budget de l'enseignement scolaire pour
1998 sont en hausse de
3,15 %
pour atteindre
285,93
milliards
de francs
(contre 277,2 milliards de francs en 1997). Il
s'agit d'une hausse en francs constants de 1,77 % qui tranche avec
l'effort global de l'Etat consistant à contenir la croissance des
crédits dans la limite de l'inflation anticipée, soit 1,38 %.
Ce taux de progression est en outre à rapprocher de la faible croissance
des crédits de l'enseignement scolaire prévue dans le projet de
budget pour 1997 : ils ne devaient en effet croître que de
1,5 %, ce qui reflétait l'attention portée à la
démographie scolaire.
Or, les prévisions relatives aux effectifs d'enfants scolarisés
dans l'enseignement primaire et dans l'enseignement secondaire dans les
années à venir n'ont pas varié.
Après avoir décru de 73.500 élèves à la
rentrée 1997, les effectifs scolarisés devraient de nouveau se
contracter de 55.400 élèves à la rentrée 1998.
On escompte par ailleurs, dans les dix prochaines années, une diminution
des effectifs de 225.000 élèves dans les écoles et de
330.000 élèves dans le second degré.
Dans ce contexte, il convient de s'interroger sur la nécessité
de consacrer 8,72 milliards de francs de plus qu'en 1997 à
l'éducation nationale
. Le maintien des crédits au niveau de
l'année dernière aurait dû suffire à
améliorer les conditions de l'enseignement puisque un même montant
de crédits aurait pu être consacré à un nombre plus
restreint d'élèves.
Cette réflexion est d'autant plus urgente à mener qu'avec
83 % de crédits affectés aux dépenses de personnel,
le budget de l'enseignement scolaire est un des budgets les plus rigides de
l'Etat. Seule une action de long terme permettra donc de contenir la
progression de ses crédits dans une proportion raisonnable au regard,
certes, de nos engagements européens, mais surtout de la
compétitivité de la France.
CHAPITRE PREMIER
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DES
CRÉDITS
I. L'EFFORT EN FAVEUR DE L'ÉDUCATION NATIONALE
La dépense d'éducation a fortement progressé depuis quinze ans et se situe à un niveau honorable comparé aux autres pays de l'OCDE. La part de l'Etat dans cette dépense a eu tendance à diminuer sur longue période, en dépit de la constante augmentation du budget de l'éducation nationale.
A. L'ÉVOLUTION DE LA DÉPENSE INTÉRIEURE D'ÉDUCATION
La dépense intérieure d'éducation 2( * ) (DIE) a atteint en 1996, 578,4 milliards de francs (contre 562,7 milliards de francs en 1995), ce qui correspond à 7,4 % du produit intérieur brut (contre 7,3 %). L'effort financier de la collectivité nationale représente 9.900 francs par habitant ou 35.100 francs par élève ou étudiant.
1. L'évolution de la dépense d'éducation depuis 1975
Depuis 1975, on assiste à une progression significative
de la dépense intérieure d'éducation à un taux
annuel moyen de 2,8 %, légèrement supérieure à
celle de la richesse nationale (+ 2,2 %).
On peut distinguer trois périodes dans cette évolution :
- de 1975 à 1985, la part de la DIE dans le PIB croît et passe de
6,5 % en 1975 à 6,8 % en 1982 niveau auquel elle se maintient
jusqu'en 1985 ;
- de 1986 à 1989, on assiste au retournement de cette tendance. La
politique générale de maîtrise des finances publiques et
particulièrement la politique de rigueur salariale ont pour
conséquence une augmentation de la dépense d'éducation
inférieure à celle du PIB. Ce n'est qu'en 1989 que la
dépense d'éducation retrouve son niveau de 1979 dans la richesse
nationale ;
- depuis 1989, sous l'effet conjugué d'une politique volontariste et de
la décélération de la croissance du PIB, la part de la
dépense d'éducation s'élève jusqu'à 7,4 % en
1996.
Cette croissance s'explique moins par l'accroissement du nombre
d'élèves que par celui du coût de chaque
élève. La dépense annuelle moyenne par élève
ou étudiant augmente sur la période 1975-1996 de 2,5 % par an en
francs constants, par suite du poids croissant des enseignements du second
degré et du supérieur et l'amélioration de l'encadrement
dans le premier degré et le premier cycle du second degré.
Par niveau d'enseignement, entre 1975 et 1996, l'accroissement en francs
constants des dépenses moyennes par élève est de 69 % pour
le premier degré, de 57 % pour le second degré et de 15,4 %
pour l'enseignement supérieur, où la dépense
d'éducation, qui a plus que doublé depuis 1975, a
été largement absorbée par l'augmentation des effectifs
d'étudiants (+ 87 %).
2. Éléments de comparaison internationale
Les statistiques internationales posent de sérieux
problèmes de comparabilité. Tous les pays ne connaissent pas la
totalité de leurs dépenses d'éducation, notamment les
dépenses privées. Les chiffres ne comprennent pas toujours
l'ensemble des financeurs. L'harmonisation des concepts n'est pas encore
achevée, en particulier en matière de prise en compte de la
recherche dans les universités qui n'est pas comptabilisée en
France dans la dépense d'éducation, mais l'est souvent dans
d'autres pays.
La dernière publication statistique de l'OCDE porte sur l'année
1993. En tenant compte des sources de financement publiques et privées,
les pays de l'OCDE consacrent dans leur ensemble 6,1 % de leur PIB aux
établissements d'enseignement, tous niveaux confondus. Avec 6,1 %
de son PIB consacré à la l'éducation, tous niveaux
scolaires confondus, la France se situerait dans une situation moyenne,
après le Danemark (7,2 %), la Suède (6,9 %) et les
Etats-Unis (6,8 %) et devant l'Allemagne (5,9 %), l'Espagne
(5,3 %) et l'Italie (5,1 %).
Les dépenses en faveur des établissements primaires et
secondaires (y compris les dépenses privées et les subventions
publiques en faveur des établissements d'enseignement du secteur
privé) s'élèvent à 3,9 % du PIB pour
l'ensemble des pays de l'OCDE, avec une variation de 2,4 à 4,7 %
entre les pays. La France (4,4 %) vient après la Finlande et la
Suède (4,7 %), le Canada et le Danemark (4,5 %) ; elle
devance notamment les Etats-Unis (4,1 %), l'Allemagne (3,9 %),
l'Italie (3,5 %) et le Japon (3,2 %).
B. L'EFFORT DE L'ETAT DANS LA DÉPENSE ÉDUCATION
Il est intéressant de distinguer à ce niveau, l'Etat, tous ministères confondus, et le seul ministère de l'éducation nationale.
1. La part de l'Etat dans la dépense d'éducation
La participation des différents financeurs
initiaux
3(
*
)
de la dépense
d'éducation de 1985 à 1996 est retracée dans le tableau
ci-après :
Ce tableau fait
clairement ressortir les
évolutions suivantes :
la répartition du financement de la dépense d'éducation
entre financeurs publics et privés a eu tendance à se modifier
légèrement sur la période considérée : la
part des financeurs publics est passée en effet de 83,7 % en 1985
à 87,1 % en 1996 ; il y a une légère inflexion sur la fin
de la série reflétant l'effort engagé ces deux
dernières années pour contenir le budget de l'enseignement
scolaire.
la part de l'Etat est en légère diminution, passant de
67,4 % en début de période, à 65 % en fin, alors
que la part des collectivités territoriales est passée de 15,6 %
à 20,3 %. Cette diminution s'explique par un taux de croissance de
l'effort de ces dernières presque toujours plus élevé que
celui de l'Etat ;
la part des entreprises ainsi que celle des ménages ont eu tendance
à diminuer, sauf en 1995 et en 1996.
2. L'évolution du budget de l'enseignement scolaire depuis 1989
Avec
285,92 milliards de francs
de crédits, le
budget de l'enseignement scolaire concentre à lui seul plus d'un
cinquième du total des crédits civils de l'Etat. Seul le budget
des charges communes le devance. Avec 238,2 milliards de francs, le budget de
la défense vient en 3
ème
position.
Pour donner un ordre de grandeur, le budget de l'enseignement scolaire consomme
à lui tout seul la quasi totalité des recettes de l'impôt
sur le revenu des personnes physiques de 1997 (290 milliards de francs).
Par ailleurs, comme l'indique le tableau ci-après, la
part du
budget de l'enseignement scolaire dans le budget total de l'Etat
(charges
civiles et militaires)
atteindra 18 % en 1998
contre 15,8 % en
1989, après avoir été stabilisée autour de
17,6 % au cours des trois dernières années. En effet, les
dépenses d'éducation ont toujours crû à un rythme
plus rapide que le budget de l'Etat, sauf en 1995.
Le tableau ci-dessus montre également que le budget de l'enseignement
scolaire a augmenté de 100 milliards de francs, en francs courants,
depuis 1989.
II. L'EXÉCUTION DES BUDGETS 1996 ET 1997
A. LE BILAN DE LA GESTION 1996
1. Les dépenses ordinaires
L'exécution du budget de 1996 appelle les commentaires
suivants :
Les chapitres correspondant aux
dépenses de
rémunérations
ont été
globalement
excédentaires
en fin d'exercice 1996 (+ 904,8 MF) sauf le
chapitre 31-93 servant à rémunérer les personnels de
l'enseignement secondaire qui présentait une situation
déficitaire avant les mouvements de fin de gestion. En effet, en raison
de l'insuffisance de la mesure d'ajustement inscrite à ce chapitre en
1996 au titre du Glissement-vieillesse-technicité (GVT), le chapitre
31-93 a du être abondé de 380 MF dont 100 MF par
décret d'avance du 26 septembre 1996 et 280 MF par décret de
virement à partir du chapitre 31-92 excédentaire.
Il convient de remarquer en second lieu la
diminution du taux moyen de
consommation des crédits des chapitres de fonctionnement et
d'intervention
(97,5 %) par rapport à celui de 1995
(98,8 %). Cette diminution résulte de la forte incertitude qui a
pesé tout au long de l'année sur le montant des crédits
finalement disponibles, et, d'autre part, de la réduction de la
durée de la période complémentaire.
En effet, les crédits de dépenses ordinaires (hors crédits
de rémunérations et crédits évaluatifs) ont d'abord
fait l'objet d'un
gel
4(
*
)
à hauteur
de 15 %, soit 658,5 MF, avant qu'un arrêté du 26
septembre 1996 procède à une
annulation de 900,72 MF
.
Enfin, un arrêté du 13 novembre 1996 a procédé
à l'annulation de 45 millions de francs de crédits qui
demeuraient en réserve et à des annulations
supplémentaires.
Ont été mobilisés prioritairement, comme l'année
précédente, des économies de constatation apparues dans la
gestion de certaines dotations du titre IV :
les crédits servant à rémunérer les enseignants
des établissements d'enseignement privé sous contrat (chapitre
43-01) ont ainsi fait l'objet d'une annulation de 135 MF (sur 30,9
milliards de francs) ;
les bourses et secours d'étude (chapitre 43-71) ont vu leur dotation
réduite de 75 MF (sur 3 milliards de francs) ;
Plus notablement, certaines dotations du titre III ont vu leurs crédits
significativement amputés. Il s'agit principalement :
des crédits destinés à la réforme administrative
et pédagogique (chapitre 37-93) qui ont été annulés
pour
86 %
de leur montant (soit 210 MF sur
244,3 MF) ;
des crédits de formation continue des personnels (chapitre 37-70) qui
ont été annulés pour 14,7 % de leur montant
(59 MF sur 401 MF) ;
des crédits de formation professionnelle (chapitre 36-80) qui ont
été annulés pour 12 % de leur montant (31 MF
sur 274 MF) ;
des crédits du chapitre 36-70 (dépenses pédagogiques et
subventions de fonctionnement) qui ont été annulés pour
14 % de leur montant (146 MF sur 1.039 MF).
des crédits du chapitre 34-96 (dépenses d'informatique et de
télématique) qui ont été annulés pour
10 % de leur montant (38 MF sur 378,8 MF).
Au total, l'ensemble des annulations de crédits intervenues au cours
de la gestion 1996 s'est élevé à 945,34 millions de francs
en dépenses ordinaires (contre 1.431,71 millions de francs en 1995),
soit 2 % des crédits inscrits en LFI.
Le tableau
ci-après récapitule l'ensemble des annulations de crédits
par chapitre.
Certains chapitres ont par ailleurs fait l'objet d'autres
ajustements
en
cours ou en fin de gestion. Outre les mouvements habituels (transferts des
personnels INSEE, du ministère de l'équipement,
répartition du chapitre 37-93 consacré aux réformes
administratives et pédagogiques, reports), il faut noter en 1996 la
répartition liée à la
suppression de la franchise
postale
(190,6 MF consolidés en LFI 1997) et le virement de
300 MF du chapitre 43-01 au chapitre 43-02 destiné à
compenser le paiement de la 5
ème
tranche de
l'arriéré du forfait d'externat.
Globalement, les crédits de dépenses ordinaires ont
été réduits de 17,85 %, dont 17,75 % sont
imputables au
transfert des crédits de pension
(48,3 milliards de
francs)
vers le budget des charges communes
, intervenant
régulièrement chaque année.
2. Les dépenses en capital
Le dispositif de gel de crédits évoqué
plus haut s'est traduit par une mise en réserve préalable de
214,08 MF en autorisations de programme et 131.58 MF de
crédits de paiement, finalement annulés à hauteur de
134,75 MF en AP et 102,15 MF en CP.
Globalement, les crédits ont été réduits de
9,15 % en AP, essentiellement à cause des annulations, et ont
progressé de 16,75 % en CP en raison de la masse importante des
reports provenant de la gestion 1995.
Les reliquats d'AP observés en fin de gestion s'élèvent
globalement à 21,19 MF (3,3 % des AP utilisables) et les CP
à reporter en 1997 à 202,86 MF (20,3 % des CP
disponibles).
Les consommations d'AP et de CP ont globalement progressé par rapport
à 1995, malgré le gel des crédits maintenu jusqu'en
septembre. Cependant les derniers engagements ayant été tardifs,
les crédits n'ont pas pu être localement utilisés en temps
utile.
Il faut en outre rappeler que 41 % des reports de CP émanent du
chapitre 56-33 dont la consommation est marginale (0,62 %) dans la mesure
où il s'agit de crédits relatifs à des opérations
commencées avant la décentralisation.
Le tableau ci-après retrace l'évolution des taux de consommation
des dépenses en capital depuis 1994 :
On y constate une réduction significative du taux de consommation des
crédits de paiement du chapitre 66-33, compte tenu du montant important
de reports de crédits non consommés en 1995 (34 MF sont
venus abonder la dotation initiale de 154 MF). En conséquence, les
reports sur l'exercice 1997 s'élèvent à 54 MF.
La loi de finances pour 1997 a pris en compte ces reports puisque la dotation
du chapitre 66-33 est passée de 154 MF à 128,8 MF. Pour
1998, la dotation prévue dans le présent projet de budget est de
89,5 MF, soit une diminution de 39 % par rapport à la LFI 1997.
B. L'EXÉCUTION DU BUDGET 1997
1. Les dépenses ordinaires
Les éléments disponibles à ce jour
laissent prévoir une fin de gestion déficitaire
5(
*
)
en raison essentiellement de l'
augmentation de la
valeur de point
non budgétée en loi de finances initiale pour
1997 et qui représente à elle seule 1.087 millions de francs. La
valeur du point d'indice est en effet passée de 324,05 F au
1
er
mars 1997 à 325,67 F au 1
er
octobre 1997. La
valeur prise en compte pour la constitution du budget pour 1997 était de
322,44 F.
De plus, à ce stade de la gestion 1997, deux autres
éléments rendent difficile l'établissement de
prévisions précises par chapitre :
la
décision de recruter à nouveau
, sur leur demande et
à compter de la rentrée 1997,
les maîtres
auxiliaires
ayant exercé au cours de l'année scolaire
1996-1997.
la mise en œuvre du décret n° 97-564 du 30 mai 1997 et
de l'arrêté du 30 mai 1997 fixant les conditions d'application de
la
Nouvelle Bonification Indiciaire
(3 dernières tranches) dont
l'application rétroactive à compter des mois d'août 1994,
1995 et 1996 devrait s'étaler sur plusieurs mois, voire partiellement
sur la gestion 1998.
Par ailleurs, conformément à une pratique régulière
depuis 1993 dans le cadre de la politique de maîtrise des finances
publiques, le ministre délégué au budget a demandé
aux ministres, par lettre du 17 mars 1997, de mettre en réserve
15 % des crédits de dépenses ordinaires et 25 % des
crédits correspondants aux seules AP ouvertes dans la LFI pour 1997.
Cette décision s'est traduite, dans un premier temps, par le
gel
de 675,25 millions de francs en dépenses ordinaires, que
l'arrêté du 9 juillet 1997 n'a finalement
annulés
qu'à hauteur de
453,64 millions de francs
.
Le tableau ci-après indique les chapitres touchés par les
annulations de crédits :
A ce jour, les crédits initialement gelés et non annulés
(221,61 MF) ont été partiellement redéployés
afin d'assurer rapidement la mise en œuvre de mesures nouvelles telles
que la création du fonds social pour les cantines.
Il faut constater enfin l'absence totale de consommation des crédits du
chapitre 37-93 destinés aux réformes administratives et
pédagogiques (284,7 MF de dotations initiales). Le présent
projet de budget prévoit de ne doter ce chapitre qu'à hauteur de
11 millions de francs.
Les mouvements intervenus à ce jour sont ceux habituellement
pratiqués, hormis :
le transfert au chapitre 33-90 (cotisations sociales - part de l'Etat) des
crédits nécessaires au
paiement des cotisations sociales des
personnels titulaires
(10,9 milliards de francs) en provenance du budget
des charges communes ;
l'ouverture de 154 millions de francs de crédits par décret
d'avance, dont 145 MF ont été inscrits au chapitre 43-71
(bourses et secours d'études) pour doter le
fonds social pour les
cantines
, et 9 MF au chapitre 43-80 (interventions diverses) pour
permettre la
prise en charge par l'Etat de 5 % des
rémunérations des contrats emploi-solidarité
(CES)
engagés par les établissements publics d'enseignement
6(
*
)
.
Enfin, l'économie de constatation dégagée en 1997 au titre
des bourses nationales d'études du second degré (145 MF compte
tenu d'un report de 45 MF) a été affectée au
financement du fonds social pour les cantines (ce qui porte les dotations de ce
dernier à 290 MF). Au total, l'ensemble des crédits du
chapitre 43-71, soit 3,23 milliards de francs, devraient être
consommés, contrairement aux années précédentes.
2. Les dépenses en capital
Les données actuellement disponibles ne fournissent
évidemment qu'une vision partielle de l'utilisation des crédits
de dépenses en capital, mais la comparaison avec les taux d'engagement
observés l'année dernière à la même date
permettent de constater une
légère augmentation des taux
d'engagement cette année
, en raison d'une régulation en
gestion moins contraignante que l'année passée.
En effet,
les annulations intervenues ont porté sur des montants
nettement plus limités que ceux qui avaient été
initialement gelés
: ainsi 2,88 MF ont été
annulés en autorisations de programme sur un montant
" gelé " de 65,84 MF, et 1,93 MF de crédits
de paiement ont été annulés sur un montant mis en
réserve de 54,64 MF. Le gel a exclu les crédits
affectés à la réalisation des contrats de plan 1994-1999.
Les crédits initialement gelés et non annulés au chapitre
56-37 (dépenses pédagogiques), soit 47,66 MF seront
consacrés à l'installation de casiers mis à la disposition
des élèves de collèges pour y entreposer leur
matériel scolaire.
III. LE PROJET DE BUDGET POUR 1998
Les crédits inscrits au projet de budget pour 1998, sont en hausse de 3,15 % à 285,927 milliards de francs. Cette croissance résulte pour l'essentiel de l'augmentation des dépenses de personnel en activité et à la retraite, qui atteignent 96,3 % du total des crédits consacrés à l'enseignement scolaire.
A. ANALYSE DES CRÉDITS PAR NATURE
1. Les dépenses ordinaires
Les dépenses ordinaires s'élèvent
à
285,2 milliards
, en hausse de 8,7 milliards de francs (+ 3,16
%) et représentent la quasi totalité (99,7 %) des
crédits demandés pour l'éducation nationale.
Le graphique ci-après ventile les dépenses ordinaires par grandes
catégories de dépenses.
On y constate que plus de 83 % des dépenses ordinaires sont
consacrées aux traitements des personnels en activité, aux
pensions des retraités et aux charges sociales.
Le tableau ci-après retrace les crédits du budget de
l'enseignement scolaire par titre et par chapitre.
a) Les moyens des services (titre III)
Les moyens des services
représentent 85 %
des dépenses ordinaires. Ils s'établissent à
243,3
milliards de francs
en augmentation de 3,25 %.
Ces moyens recouvrent essentiellement les dépenses de personnel en
activité (178 milliards de francs) et les dépenses de personnel
à la retraite (54,3 milliards de francs), soit une somme totale de
235,64 milliards de francs, en
progression de 7,92 milliards de francs
.
L'augmentation des dépenses consacrées aux personnels en
activité de 4,5 milliards de francs résulte
:
- de la progression mécanique des rémunérations et de
l'application des différents protocoles de revalorisation de la
situation des personnels (+ 3,5 milliards de francs) ;
- de la non réduction d'emplois d'enseignants ;
- de la création de 1.320 emplois d'ATOS et de personnels sociaux et de
santé ;
- du réemploi de 25.000 maîtres-auxiliaires (+ 1,56 mds de
francs).
Les crédits destinés à la rémunération
des personnels enseignants non titulaires
progressent
ainsi
de
125,7 %
pour s'élever à 2,8 milliards de francs contre
1,24 milliard dans la LFI pour 1997.
Le simple réemploi de ces maîtres-auxiliaires aurait dû
logiquement se traduire par la reconduction de la dotation pour 1997. La
progression de ces crédits de 125 % s'explique en fait par un
transfert de crédits de 1,6 milliard de francs en provenance, d'une part
du chapitre 31-93 consacré aux rémunérations des
personnels enseignants du second degré (900 millions de francs), et,
d'autre part, du chapitre 31-95 consacré aux heures
supplémentaires (700 MF).
Elle correspond à la volonté de regrouper sur un seul chapitre
(31-97) les crédits destinés au financement des personnels
enseignants non titulaires dont les rémunérations étaient,
jusqu'à présent, réparties sur les chapitres 31-93 et
31-97.
La progression des crédits du chapitre 31-97 se traduit donc
mécaniquement par la
contraction des crédits consacrés
aux heures supplémentaires
(chapitre 31-95) de 600 millions de
francs (soit une baisse de 9,7 %).
Il convient d'observer par ailleurs la
très forte progression des
dépenses consacrées aux fonctionnaires retraités de
l'éducation nationale
. En effet, bien que les pensions et
allocations des personnels en retraite ne représentent que 19 % des
crédits de l'enseignement scolaire, leur augmentation de
3,4
milliards de francs
(+ 6,74 %)
explique à elle
seule 45 % de la croissance des crédits du budget de l'enseignement
scolaire.
Cette augmentation est la conséquence du mode d'évaluation du
chapitre 32-97. En effet, les crédits de pensions des fonctionnaires
retraités de l'Etat inscrits à ce chapitre en loi de finances
initiale d'une année n donnée correspondent en fait au montant
des dépenses de l'année n - 2 valorisées au point mesures
acquises de l'année n. Or, on l'a vu plus haut, la valeur du point
d'indice au 1
er
octobre 1997 qui a servi à établir le
projet de budget pour 1998, est supérieure de 3,23 F à celle
qui a servi à établir le budget pour 1997.
Ainsi, la progression des crédits de pensions inscrits dans le projet de
budget pour 1998 (54,3 milliards de francs) par rapport aux crédits
inscrits en LFI pour 1997 (50,9 milliards de francs) correspond à la
progression des dépenses enregistrées entre 1995 (50,1 milliards
de francs) et 1996 (53,8 milliards de francs), valorisées
respectivement au point mesures acquises 1997 (322,44) et 1998 (325,67).
Les autres crédits évoluent comme suit :
On peut constater dans le tableau ci-dessus une diminution assez significative
(- 3,3 %) des crédits des chapitres des
4
ème
, 6
ème
et 7
ème
parties dont les dotations diminuent globalement de 266,7 millions de francs.
L'évolution la plus notable est la contraction de 96 % des
crédits du chapitre 37-93 consacré aux
réformes
administratives et pédagogiques
. En contrepartie, les actions
pédagogiques dans l'enseignement primaire voient leurs crédits
accrus de 26 %.
Par ailleurs, les
dépenses pédagogiques
et
les
subventions de fonctionnement
du chapitre 36-71 diminuent de 56 millions de
francs pour s'établir à 1.023,5 millions de francs. Ce chapitre a
fait l'objet d'une annulation de crédits de 112,74 millions de francs le
9 juillet dernier.
Enfin, les
dépenses d'informatique et de
télématique
du chapitre 34-96 diminuent de 11 millions de
francs pour tenir compte probablement d'une sous-consommation de ce chapitre.
Les crédits consacrés aux
établissements publics
augmentent très légèrement pour s'établir à
916,3 millions de francs. Ces crédits sont répartis entre :
- l'office national d'information sur les enseignements et les professions
(ONISEP) ;
- le centre national et les centres régionaux de documentation
pédagogique (CNDP-CRDP) ;
- le centre d'études et de recherches sur les qualifications
(CEREQ) ;
- le centre national d'enseignement à distance (CNED) ;
- le centre international d'études pédagogiques (CIEP).
Leurs crédits évoluent comme suit :
Les subventions de l'Etat constituent entre 24,23 % (pour le CNED) et
70,23 % (pour l'ONISEP) des moyens financiers de ces
établissements. Cette proportion s'élève à
50,35 % pour le CNDP, à 55 % pour le CIEP et à
67,58 % pour le CEREQ.
En dépit de la contraction des crédits du CNED, ses effectifs
devraient s'accroître de 36 personnes pour atteindre 1.075 personnes.
b) Les crédits d'intervention publique (titre IV)
Avec
41,86 milliards de francs
dans le projet de
budget
pour 1998, les crédits d'intervention publique
représentent 14,6 % du budget du ministère, soit un
potentiel d'intervention en croissance de 2,63 % par rapport à l'an
dernier.
Plus de 88 % des crédits de ce titre sont consacrés
à
l'enseignement privé
, qui, avec 37 milliards de francs,
voit ses dotations progresser de 3,06 %. Il s'agit pour l'essentiel de
crédits destinés à rémunérer les enseignants
sous contrat (32 milliards de francs).
Ainsi, si l'on ajoute les dépenses de personnel des
établissements d'enseignement privé du titre IV aux
dépenses de personnel du titre III, ce sont plus de 96 % des
crédits du budget de l'enseignement scolaire qui sont destinés
aux personnels.
Le chapitre 43-71 consacré aux
bourses et secours
d'études
voit ses crédits progresser de 6 % (+ 183
millions de francs) pour atteindre 3,23 milliards de francs. Cette augmentation
résulte de la création du
fonds social pour les cantines
doté de 250 millions de francs.
En revanche, les crédits consacrés aux bourses et secours
d'études diminuent de 66 millions de francs pour tenir compte de la sous
consommation de ces crédits dans un contexte de baisse
démographique. Les bourses et secours d'études avaient
déjà vu leurs moyens régresser de 44 millions de francs
dans la LFI pour 1997.
La contribution de l'Etat aux
transports scolaires
(chapitre 43-35)
s'accroît de 1,22 % pour atteindre 596 millions de francs.
Les crédits du chapitre 43-80 " Interventions diverses "
augmentent de 26 % en raison de l'inscription d'une mesure de 78 millions
de francs destinée à financer le coût des
contrats
emplois solidarité
(CES).
En effet, dans le cadre du nouveau dispositif des CES, l'Etat ne compense plus
que 95 % de la charge financière représentée par
l'emploi d'un CES. Les 5 % restant à la charge de l'employeur - ici
le ministère de l'éducation nationale - engendrent pour 1998 un
coût de 78 millions de francs, sur la base de 50.580 CES employés
pour un coût mensuel de 169 F.
Enfin, les dépenses de
pré-recrutement
et de
formation
initiale
des maîtres du second degré (chapitre 43-60) voient
leurs crédits diminuer de 88 % pour passer de 347 à 40
millions de francs.
En effet, la dernière tranche de l'indemnité de première
affectation est supprimée, ce qui permet une économie de 56,74
millions de francs. Cette indemnité créée pour encourager
le recrutement et l'affectation dans les académies déficitaires
ne se justifie plus aujourd'hui compte tenu du succès que rencontrent,
auprès des étudiants, les concours enseignants. Le principe de sa
suppression avait été arrêté dès 1994.
Les mêmes raisons permettent de supprimer le
dispositif de
pré-recrutement des maîtres
des premier et second
degrés.
Enfin, 20 millions de francs sont économisés sur le chapitre
43-60 pour tenir compte de la suppression au 1
er
septembre 1998 des
1.000 dernières
allocations d'IUFM
inscrite au budget de
l'enseignement scolaire en 1997 en faveur des maîtres auxiliaires
désireux de préparer un concours. Le ministère indique que
ces crédits sont devenus sans objet dans la mesure où tous les
maîtres auxiliaires sont désormais réemployés.
2. Les dépenses en capital
Les dépenses en capital ne représentent qu'une
infime fraction (0,25 %) du budget de l'enseignement scolaire avec
711
millions de francs
de
crédits de paiement
demandés
pour 1998, soit 1,3 million de francs de moins qu'en 1997 (diminution de
0,2 %). Cette diminution s'inscrit dans une tendance à la baisse de
ces crédits qui s'élevaient à 856 millions de francs en
1996.
Les autorisations de programme
sont
quasiment stables
après avoir fortement diminué l'an dernier. Elles
s'établissent au même niveau que les crédits de paiement
à 711 millions de francs.
B. LES MESURES NOUVELLES DU PROJET DE LOI DE FINANCES
1. La relance des zones d'éducation prioritaires
Les crédits réservés aux actions pédagogiques dans les établissements situés en ZEP seront accrus de 15,27 millions de francs dans le premier degré et de 2,32 millions de francs dans les établissements du second degré.
2. La lutte contre l'exclusion sociale
La création d'un
fonds social pour les cantines
,
doté de 250 millions de francs, doit permettre aux chefs
d'établissement d'offrir l'accès à la restauration
scolaire aux élèves issus des familles en grande
difficulté.
Rappelons que le
fonds social collégien
, doté de
180 millions de francs dans le PLF pour 1997, avait été
mis en place à la rentrée 1995, pour permettre aux chefs
d'établissement d'intervenir pour que les difficultés
financières que pourraient rencontrer certaines familles ne nuisent pas
à la scolarité de leurs enfants.
Il venait compléter le dispositif du fonds social lycéen
créé en 1991 dans le cadre du plan d'urgence pour les
lycées dans les établissements d'enseignement publics.
3. Les crédits de fonctionnement pédagogiques
20 millions de francs sont réservés à
l'achat de livres pour les écoles afin de développer le
goût des jeunes élèves pour la lecture.
30,5 millions de francs viennent abonder les crédits inscrits pour
l'achat des manuels scolaires dans les collèges.
7 millions de francs sont affectés aux stages en entreprise.
4. L'introduction des nouvelles technologies
29,87 millions de francs seront consacrés à
l'adaptation de l'administration centrale et des services
déconcentrés aux nouvelles technologies de communication.
70 millions de francs permettront d'offrir l'accès à Internet aux
établissements d'enseignement secondaire.
4 millions de francs seront affectés à la formation des
personnels à ces nouvelles technologies.
5. Mesures concernant les DOM-TOM
Les établissements des TOM bénéficieront
de 3,3 millions de francs supplémentaires et les nouvelles structures
créées dans les départements d'outre-mer seront
dotées de 8,15 millions de francs de crédits.
La loi de finances initiale pour 1997 prévoyait quant à elle
l'ouverture de
10 millions de francs
supplémentaires pour le
premier degré à
Mayotte
, ainsi qu'une mesure de 1,35
millions de francs pour le second degré en Polynésie
française, et qu'une dotation de 2,78 millions de francs pour la
création de nouveaux établissements du second degré
à Mayotte.
6. Enseignement privé
Enfin, la participation de l'Etat aux dépenses de rémunérations des personnels non enseignants des établissements d'enseignement privé du second degré sous contrat d'association est majorée de 189,86 millions de francs pour 1998, dont 122 MF au titre de l'actualisation triennale.
C. LA GESTION DES PERSONNELS
1. L'augmentation du nombre d'emplois
Le projet de loi de finances pour 1998 prévoit la
création de 1.320 emplois
dans l'enseignement scolaire (dont
1.070 à la rentrée 1998), dont 700 emplois destinés
principalement à répondre aux attentes des élèves
en matière de prévention sanitaire et d'assistance, et à
assurer la présence d'adultes dans les établissements.
-
620 emplois d'ATOS
,
-
100 emplois de conseillers principaux d'éducation
,
-
300 emplois d'infirmières
,
- 300 emplois d'assistantes sociales.
En outre, 21,25 millions de francs seront consacrés à
l'augmentation du nombre de vacations de médecins scolaires.
Enfin, les moyens de remplacement en personnels ATOS sont abondés de
21,25 millions de francs correspondant à environ 280 équivalents
temps plein.
Pour permettre la création de ces emplois, le projet de loi de finances
pour 1998 prévoit la
suppression de 1.120 emplois
dont 1.020
postes d'assistants étrangers et 100 emplois en administration centrale.
S'agissant des assistants étrangers, le ministère indique qu'ils
seront désormais recrutés sur des contrats de 7 mois et non plus
sur des emplois budgétaires.
Le solde de créations d'emplois est de 287 postes.
Le tableau ci-après récapitule le nombre d'emplois
créés ou supprimés et le coût engendré par
ces mouvements :
Nombre de créations |
Coût en millions de francs |
|
Enseignement primaire |
- 12 |
- 0,57 |
Instituteurs spécialisés |
- 12 |
- 0,57 |
Enseignement secondaire |
299 |
82,82 |
Conseillers principaux d'éducation |
100 |
5,94 |
Infirmières |
300 |
25,48 |
Assistantes sociales |
300 |
26,69 |
Technicien de recherche et de formation |
44 |
|
Ingénieurs d'études deuxième classe |
6 |
4,23 |
Ingénieurs de recherche deuxième classe |
6 |
|
Assistants ingénieurs |
14 |
|
Attachés d'administration scolaire et universitaire |
29 |
|
Secrétaires d'administration scolaire et universitaire |
68 |
|
Adjoint administratif (échelle 4) |
105 |
|
Agent administratif de deuxième classe(20 |
20,62 |
20,62 |
Ouvrier professionnel |
12 |
|
Ouvrier d'entretien et d'accueil |
279 |
|
Technicien de laboratoire |
15 |
|
Aide technique de laboratoire |
22 |
|
Assistants étrangers |
- 1.020 |
0,00 |
Personnel du cadre des enseignements spéciaux de la Seine |
- 1 |
- 0,14 |
Total général |
287 |
82,25 |
2. La revalorisation de la situation des personnels
L'application des divers plans de revalorisation des
personnels de l'Éducation nationale et de l'accord du 9 février
1990 sur la réforme de la grille indiciaire de la fonction publique se
traduit par des mesures d'un
montant total de 596,6 millions de francs,
après 354,8 millions de francs en 1997.
Ces mesures sont les suivantes :
Intégration de 14.850 instituteurs dans le
corps des professeurs des
écoles
pour un coût total de
167,39 MF
.
Intégration des
personnels du second degré
dans les corps
supérieurs : 200 chargés d'enseignement d'éducation
physique et sportive et 1.500 professeurs d'enseignement général
des collèges seront ainsi intégrés dans le corps des
certifiés ou assimilés ; 5.000 professeurs de
lycée professionnel de premier grade seront intégrés dans
le corps des professeurs de lycée professionnel de deuxième grade
et 250 conseillers d'éducation seront intégrés dans
le corps des conseillers principaux (pour un coût total de
62,30 millions de francs
) ;
6 millions de francs (en tiers d'année) seront consacrés
à une
extension de la hors classe pour les personnels du second
degré
: agrégés, certifiés, professeurs
d'éducation physique, professeurs de lycée professionnel de
deuxième grade et conseillers principaux d'éducation
(367 promotions). Il est à noter qu'aucune mesure de repyramidage
des personnels du second degré n'avait été inscrite au
budget de l'enseignement scolaire depuis 1995.
Les
personnels de direction
de deuxième catégorie verront
leur carrière revalorisée par la suppression des deux premiers
échelons et le passage à l'indice sommital brut 852
accompagné d'un repyramidage de la première classe ;
En outre, 48 emplois d'inspecteurs de l'éducation nationale seront
transformés en emplois d'inspecteurs pédagogiques
régionaux - inspecteurs d'académie ; enfin, 10 % du
corps des inspecteurs pédagogiques régionaux - inspecteurs
d'académie et 20 inspecteurs d'académie - directeurs des services
départementaux de l'éducation nationale supplémentaires
accéderont à la hors échelle B (pour un coût de
139,92 millions de francs).
Par ailleurs, à compter du 1
er
septembre 1998,
dans
le second degré
, 1.570 professeurs certifiés seront
transformés en professeurs agrégés et 7.068 professeurs
d'enseignement général des collèges (PEGC) seront
transformés en professeurs certifiés et professeurs
d'éducation physique et sportive (PEPS). Ces mesures de transformation
de postes devraient coûter
83,29 millions de francs
.
126,21 millions de francs
seront consacrés à
l'application du
principe de parité entre l'enseignement public et
privé
, dont 25 millions de francs seront affectés au
relèvement du taux des cotisations de retraite complémentaire.
Par ailleurs,
11,45 millions de francs
seront consacrés à
l'amélioration de la situation des
personnels ATOS
(amélioration du pyramidage des corps d'attachés d'administration
scolaire et universitaire, techniciens, techniciens de laboratoire, aides
techniques de laboratoire et adjoints administratifs, personnels de recherche
et formation ainsi que de certains corps de personnels de l'administration
centrale). Ces crédits comprennent également une mesure de
revalorisation du régime indemnitaire des secrétaires
généraux d'académie.
Enfin, au-delà des 597 millions de francs consacrés à
la revalorisation de la situation des personnels de l'enseignement public et
privé, les crédits destinés aux
congés de
formation professionnelle des enseignants et des ATOS
seront abondés
de 175 millions de francs en plus de la dotation 1997 qui
s'élevait à 152,28 millions de francs, soit une augmentation
de 115 %.
3. La création de 75.000 emplois-jeunes
Le ministère de l'Education nationale entend prendre
une part active à la mise en oeuvre du programme de développement
d'emplois-jeunes. A ce titre, l'objectif poursuivi est d'avoir recruté
40.000 jeunes au début de 1998 et d'en recruter 35.000 autres
au cours de l'année 1998, à partir du mois de septembre.
Le statut de ces personnels ne se distinguera pas de celui prévu, pour
l'ensemble des emplois-jeunes, par le dispositif élaboré sous
l'égide du ministère chargé du travail. Les jeunes seront
donc recrutés sur la base de contrats de droit privé d'une
durée de cinq ans. Ils devraient percevoir une
rémunération égale au SMIC (6.663,37 francs).
Les jeunes exerceront dans les écoles (pour ¾ d'entre eux) et les
collèges (pour 1/4) des fonctions d'aide éducateur.
Les responsabilités des " aides-éducateurs "
De nature très variée, répondant à
des besoins non encore couverts ou insuffisamment couverts dans les
écoles et les établissements du second degré, leurs
missions consisteront notamment, sous la responsabilité du directeur de
l'école ou du principal du collège :
à surveiller et encadrer des élèves en dehors des heures
de cours et pendant les sorties scolaires ;
à aider les élèves à réaliser leurs
devoirs ;
à développer un rôle de médiation entre les
élèves et avec les parents afin de prévenir et de
désamorcer les situations de crise ;
à renforcer les liens entre l'école (ou le collège) et
son environnement extérieur ;
à faciliter l'utilisation par les élèves des nouvelles
technologies ;
à aider les documentalistes ou bibliothécaires de leur
collège ou école.
Il s'agit donc, pour ces jeunes, de contribuer à l'amélioration
de la vie interne des établissements et à une prise en charge
plus continue et plus individualisée des élèves.
Dans les collèges, les contrats d'aide éducateur seront
prioritairement implantés dans les établissements situés
dans des sites urbains particulièrement sensibles.
En 1997, les emplois jeunes à l'Education nationale seront
financés par un transfert de crédits de 600 millions de francs,
prélevés sur les 2 milliards de francs ouverts à cette fin
au budget du ministère du travail et des affaires sociales par le
décret d'avance du 9 juillet 1997. Cette somme correspond à la
rémunération de 40.000 emplois jeunes recrutés en moyenne
pendant un mois et demi.
Pour les années à venir, le coût des emplois jeunes devrait
s'établir comme suit, en prenant comme hypothèse le financement
par le budget de l'enseignement scolaire de 20 % du coût de ces
emplois :
1998
40.000 emplois-jeunes en année pleine soit :
40.000 x 115.000 F x 20 % = 920 millions de francs
35.000 emplois-jeunes en ¼ d'année soit :
35.000 x 115.000 F x ¼ x 20 % = 201,25 millions de francs
Total =
1.121,25 millions de francs
1999 et 2000
Reconduction de 75.000 emplois-jeunes en année pleine, soit :
75.000 x 115.000F x 20 % =
1.725 millions de francs
Pour 1998, la rémunération des emplois jeunes ne figure pas dans
le projet de budget. Selon le rapport n° 305 de M. Jacques Guyard,
rapporteur spécial des crédits de l'éducation nationale
à la commission des finances de l'Assemblée nationale, les
crédits destinés au financement de ce dispositif ont
été inscrits au chapitre 44-01 de la section travail du
ministère du travail et des affaires sociales.
Cependant, le ministère de l'éducation nationale, indique que les
emplois-jeunes pourraient être financés grâce à des
économies réalisées sur le financement des heures
supplémentaires.
En effet, les heures supplémentaires années (HSA) sont
rémunérées selon un mode forfaitaire qui ne prend pas en
compte la durée réelle de l'année scolaire. Il est donc
envisagé de modifier le mode de calcul de ces heures pour ramener la
période de référence de 43 semaines à 36 semaines,
ce qui devrait engendrer une économie de 758 millions de francs en 1998
sur les crédits de l'enseignement public et de 186 millions de francs
sur les crédits de l'enseignement privé, en application du
principe de parité, soit un total de
944 millions de francs
en
année pleine.
Le mode forfaitaire des heures supplémentaires années (HSA)
Le mode forfaitaire des HSA rémunère la part du
service excédant de manière permanente sur l'année
scolaire, les maxima hebdomadaires de service des enseignants. Il est
calculé en divisant le traitement moyen par le maximum de service
réglementaire (généralement 15 heures ou 18 heures). Le
résultat de cette opération est ensuite affecté du
coefficient 5/6 qui traduit le fait que les enseignants n'accueillent pas les
élèves pendant les deux mois correspondant aux vacances
d'été.
Jusqu'à présent, ces HSA étaient
rémunérées sur la base de 43 semaines de présence
devant les élèves. Il est envisagé, par
référence à l'article 9 de la loi d'orientation sur
l'éducation du 10 juillet 1989, qui fixe à 36 semaines la
durée de l'année scolaire, de rémunérer les HSA sur
la base de 36 semaines (soit 36 heures supplémentaires effectuées
dans l'année, ce qui est un maximum).
Globalement, les 566.300 HSA utilisées au titre de l'année
scolaire 1996-1997 représentent plus de 75 % des moyens en heures
supplémentaires consommés au cours de cette année (751.000
équivalents HSA).
4. La diminution progressive des appelés du contingent dans les établissements scolaires
Le protocole d'accord signé le 16 juillet 1992 par
les ministres chargés de la défense, de la ville et de
l'Education nationale, s'inscrit dans le cadre de la politique de la ville et
vise à permettre le développement d'actions au profit des
quartiers urbains défavorisés ou des établissements
scolaires accueillant des élèves en difficulté, notamment
ceux faisant partie d'une zone d'éducation prioritaire.
Dans le cadre de cette politique, la mise à disposition de l'Education
nationale d'appelés militaires du contingent, volontaires pour un
service en établissement scolaire, répond au souci
d'accroître la présence d'adultes prioritairement dans les
établissements qui accueillent un public scolaire
défavorisé, en vue d'améliorer l'encadrement des
élèves et de contribuer à l'animation
socio-éducative.
Les responsabilités des " appelés du contingent "
Les missions qui peuvent être confiées aux
appelés ont été précisées dans la note de
service n° 94-145 du 6 avril 1994. Ils peuvent se voir confier
les tâches suivantes :
accueil des élèves ;
surveillance et aide au travail en études ;
aide à l'animation d'activités culturelles, sportives,
artistiques et éducatives en général ;
aide à la documentation dans les centres de documentation et
d'information ;
aide aux tâches administratives pendant les congés scolaires ou
à titre exceptionnel ;
aide à l'opération "Ecole ouverte".
Ils peuvent également participer à des actions d'innovation et
établir de nouveaux modes de relations au sein de l'établissement.
Au terme de la première année de mise en oeuvre de ce
dispositif, qui avait permis l'affectation de 1.500 appelés, les
informations communiquées par les préfets et les recteurs
montraient qu'il avait été très apprécié,
notamment, par les chefs d'établissement et les élèves.
C'est pourquoi, il a été décidé de porter à
2.500 le nombre d'appelés en établissements pour les
années scolaires 1993-1994 à 1995-1996 puis à 4.700
aux rentrées 1996 et 1997, au lieu des 3.500 initialement prévus,
dans le cadre du plan de prévention de la violence.
A la rentrée 1998, le recrutement sera limité à
2.400 appelés dans le cadre de la réforme du service
national. Ils pourront être remplacés progressivement dans les
établissements par des " emplois-jeunes ".
Pour 1997, un crédit 79,9 millions de francs a été
inscrit au budget au titre de l'indemnisation des 4.700 appelés du
contingent affectés dans les établissements scolaires. Ce montant
est ramené à 66,92 millions de francs au projet de budget
1998, le recrutement étant limité à
2.400 appelés à la rentrée scolaire.
CHAPITRE II
UNE POLITIQUE DE DISCRIMINATION POSITIVE QUI PORTE SES
FRUITS
I. LA LUTTE CONTRE L'ÉCHEC SCOLAIRE
La lutte contre l'échec scolaire est l'une des actions
prioritaires du ministère de l'éducation nationale. Elle s'appuie
notamment sur des moyens différenciés en fonction des zones
réputées plus difficiles.
Trois exemples d'actions ciblées en faveur des élèves les
plus en difficulté sont ici développés.
A. LES RÉSEAUX D'AIDES SPÉCIALISÉES AUX ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ
Les projets d'école, la mise en place des cycles et
une pédagogie différenciée visent essentiellement à
répondre aux besoins et aux attentes des élèves en
difficulté, ceux-ci ne relevant plus de la seule responsabilité
des personnels spécialisés.
Les réseaux d'aides spécialisées aux élèves
en difficulté (RASED) créés par la circulaire du
9 avril 1990 complètent l'action des maîtres auprès
des élèves qui éprouvent des difficultés à
satisfaire aux exigences d'une scolarité normale, difficultés qui
ne peuvent être considérées comme des handicaps
avérés.
Ils sont constitués, d'une part, de psychologues scolaires et de
maîtres chargés de rééducations auxquels sont
confiées les aides spécialisées à dominante
" rééducative " et, d'autre part, de maîtres
spécialisés qui prennent en charge les aides
spécialisées à dominante " pédagogique "
dans les classes ou les regroupements d'adaptation.
Le champ d'action du réseau comprend un ensemble cohérent
d'écoles maternelles et élémentaires de la circonscription
sur lequel il intervient prioritairement.
Les moyens engagés dans les réseaux en 1996-1997 regroupaient
13.551 emplois d'instituteurs ou de professeurs des écoles
dont :
- 3.548 psychologues scolaires ;
- 4.872 maîtres chargés des aides à dominante
rééducative ;
- 5.131 maîtres chargés des aides à dominante
pédagogique.
La nécessité de tout mettre en oeuvre afin de prévenir la
difficulté scolaire et de soutenir les actions entreprises tout au long
de la scolarité primaire conduit à renforcer l'action des
réseaux d'aides sur la prévention à l'école
maternelle par la détection précoce des difficultés
éprouvées par certains élèves et,
corrélativement, à développer la collaboration et une
information réciproque entre les membres des réseaux et les
intervenants extérieurs du secteur public, associatif ou libéral
(médecins, infirmières, assistants sociaux, personnels des
centres médico-psycho-pédagogiques, etc...).
Une rénovation de la formation et de la certification des enseignants
spécialisés a été entreprise.
B. LES ZONES D'ÉDUCATION PRIORITAIRES
La politique des ZEP initiée en 1981 a pour objet de
" renforcer l'action éducative dans les zones où les
conditions sociales sont telles qu'elles constituent un facteur de risque,
voire un obstacle pour la réussite scolaire des enfants et des
adolescents qui y vivent et donc, à terme, pour leur insertion
sociale. "
L'objectif premier de cette politique est
" d'obtenir une amélioration significative des résultats
scolaires des élèves, notamment des plus
défavorisés "
(circulaire n° 90-028 du
1
er
février 1990).
On dénombre à la rentrée scolaire 1996, 564 ZEP, dont 28
dans les DOM et 5 dans les TOM. Il y en avait 355 en 1982, année de leur
mise en place.
La carte des ZEP a été redéfinie par les rectorats et
arrêtée pour 3 ans à la rentrée 1990, puis
prorogée d'un an. De nouvelles modifications ont été
apportées par les recteurs aux rentrées 1994 et 1995 : elles
restent peu importantes.
Les ZEP concernent 9,8 % des écoles et établissements
scolaires et 11,8 % des élèves (soit 1,18 millions
d'élèves). 75.684 enseignants y enseignent.
1. Les moyens mis au service des ZEP
Véritables laboratoires d'innovation
pédagogiques de par leurs pratiques éducatives dans le cadre d'un
projet d'action conduit par une équipe éducative volontaire en
partenariat avec les élus, le monde associatif, les parents et les
services déconcentrés de l'Etat, les zones d'éducation
prioritaire (ZEP) bénéficient de moyens importants :
des
crédits pédagogiques 2,7 fois plus
élevés
que dans l'ensemble des autres établissements ;
ils ont évolué comme suit :
1995 |
1996 |
1997 |
75,2 |
71,1 |
66,27 |
En 1997, sur une enveloppe de 66,27 millions de francs,
29,91 millions de francs ont été consacrés aux
établissements du premier degré et 36,36 millions de francs
aux établissements du second degré.
Pour 1998, les ZEP bénéficieront de l'attribution de 18 millions
de francs de crédits supplémentaires, ce qui se traduit par
l'abondement des crédits pédagogiques (15,27 millions de
francs pour le premier degré et 2,32 millions de francs pour le
second degré) afin de permettre aux écoles et
établissements concernés de mener une action renforcée en
direction de leur public.
une indemnité de sujétions spéciales de
6.741 francs
(taux au 1
er
mars 1997)
accordée aux enseignants et aux personnels de direction, ce qui
représente 533,3 millions de francs au budget 1997 (contre 516
millions de francs en 1996) ;
une bonification indiciaire se substituant à l'indemnité de
sujétions spéciales pour les personnels enseignants,
d'éducation et de documentation titulaires affectés dans un
établissement sensible classé en ZEP (104,10 millions de
francs en 1997 contre 46,2 MF en 1996).
Une nouvelle bonification indiciaire (NBI) est accordée aux personnels
ATOS pour une coût de 58,34 millions de francs au budget 1997.
l'apport de 4.700 appelés du contingent qui interviennent dans le
domaine de l'accompagnement scolaire (79,90 millions de francs).
Enfin des postes supplémentaires ont été implantés
dans les ZEP afin d'assurer un encadrement adapté à la
spécificité du public scolaire et d'alléger les effectifs
dans les classes :
La mesure n° 13 du nouveau contrat pour l'école vise ainsi à
une réduction en 3 ans des effectifs à 25 élèves
par classe en école maternelle à partir de la rentrée
1995. La loi de programmation du nouveau contrat pour l'école du 12
juillet 1995 a prévu les moyens nécessaires à la mise en
place de cette décision : l'équivalent de 600 emplois ont
été consacrés à cette mesure, et 500 le seront
à la rentrée 1996.
2. Les résultats obtenus en ZEP
Ils sont positifs et se traduisent par :
une amélioration des performances scolaires des
élèves. Les taux d'élèves en retard en fin
d'enseignement élémentaire et en 6
ème
tendent
ainsi à diminuer de façon sensible.
De même, les orientations vers des CPA (classes préparatoires
à l'apprentissage) et vers les enseignements professionnels à la
fin de la 5
ème
sont en baisse.
une amélioration du climat des établissements
résultant de la mobilisation des équipes éducatives, de la
mise en oeuvre de projets éducatifs, de l'ouverture des
établissements et du développement de relations avec de nombreux
partenaires.
une amélioration des conditions d'enseignement se traduisant par
un nombre d'heures d'enseignement par élève supérieur
à la moyenne et une scolarisation des enfants de 2 et 3 ans plus
développée.
A la rentrée 1997, l'objectif du précédent Gouvernement
consistant à limiter l'effectif à 25 élèves en
moyenne par classe en maternelle dans les ZEP a été atteint.
Les classes s'avèrent être moins chargées dans les
écoles primaires situées en ZEP (21,6 élèves
en moyenne, contre 22,7 élèves dans celles situées
hors ZEP).
Par ailleurs, les collèges situés en ZEP offrent davantage de
langues vivantes.
Enfin, les lycées professionnels de ces zones ont vu de nombreuses
sections de bacs professionnels s'ouvrir.
3. Quel avenir pour les ZEP ?
Afin de préparer l'évolution de la politique des
zones d'éducation prioritaires et de mieux prendre en compte la
diversité des situations, l'inspection générale de
l'éducation nationale et l'inspection générale de
l'administration de l'éducation nationale établissent
actuellement un bilan du dispositif des ZEP.
Dans un premier temps, cette étude examinera les conditions dans
lesquelles la carte des zones d'éducation prioritaires peut être
aménagée, puis elle s'attachera à mettre en
évidence les déterminants de la réussite scolaire en ZEP.
Votre rapporteur spécial souhaite cependant mettre en garde contre
l'effet de " cliquet " induit par les avantages
financiers,
indemnité de sujétions spéciales ou nouvelle bonification
indiciaire dont bénéficient les personnels exerçant leurs
fonctions dans les ZEP. Il est en effet extrêmement délicat de
priver une équipe éducative de ces avantages dès lors que
la politique de discrimination positive a produit ses effets et que les
résultats des élèves se sont améliorés.
Il conviendra donc, dans l'optique d'une éventuelle réforme de la
carte des ZEP, de laisser un délai suffisamment long entre la
publication de la nouvelle carte des ZEP et sa date d'effet pour permettre aux
personnels dont l'école ou l'établissement sort du dispositif
ZEP, de se déterminer en toute connaissance de cause, soit en demandant
une nouvelle affectation dans une école ou un établissement
classé en ZEP, soit en conservant leur affectation et en perdant le
bénéfice des avantages liés à l'exercice de leurs
fonctions en ZEP.
C. LES ÉTABLISSEMENTS SENSIBLES
Les établissements sensibles sont des collèges
et des lycées confrontés à des problèmes de
violence (atteintes répétées à la
sécurité des biens et des personnes) qui créent un climat
d'insécurité, déstabilisent la communauté scolaire
et compromettent la scolarité des élèves ainsi que
l'action éducative des enseignants.
A la rentrée scolaire 1997, la liste des établissements sensibles
comprend 175 établissements répartis entre 20
académies et situés dans des quartiers défavorisés
socialement et économiquement.
1. Des mesures spécifiques
Les mesures spécifiques dont bénéficient
ces établissements s'articulent autour de trois axes :
renforcement de la présence d'adultes
pour améliorer le
taux d'encadrement des élèves : dotation spécifique
d'adjoints au chef d'établissement, de conseillers principaux
d'éducation, de maîtres d'internat et de surveillants d'externat
(MI-SE), de personnels ATOS et mise à disposition d'appelés du
contingent ;
amélioration des conditions de l'enseignement
: renforcement du
potentiel horaire des établissements concernés à raison de
deux heures par enseignant, doublement du nombre des professeurs
principaux ;
reconnaissance des sujétions particulières d'exercice des
personnels :
attribution de la nouvelle bonification indiciaire,
surclassement des emplois de direction.
Ces établissements ont bénéficié de mesures
particulières, tant pour le renforcement de l'enseignement que pour
celui de l'encadrement.
2. La formation continue des enseignants affectés en établissements sensibles
Les missions académiques à la formation des
personnels (MAFPEN) proposent aux équipes éducatives et aux
enseignants, exerçant en zones sensibles des dispositifs de formation
continue.
Il s'agit, d'une part, de les accueillir et de les aider à
s'intégrer à leur environnement, notamment, en facilitant leur
analyse du contexte dans lequel ils sont appelés à exercer.
D'autre part, il s'agit d'aider les acteurs de terrain à
réfléchir à leurs pratiques, à se doter de
nouvelles compétences en vue de mieux remplir leur mission auprès
des élèves.
Ces équipes pédagogiques sont des publics prioritaires pour des
actions collectives de formation visant à la prévention de
l'échec scolaire, des conduites à risque et au traitement de la
violence.
Grâce à la diffusion et au transfert d'expériences ayant
démontré leur efficacité, les enseignants affectés
en zones sensibles peuvent diversifier les modes de prise en charge de tous les
élèves et développer la dimension éducative de la
formation des élèves.
II. LA PRÉVENTION DE LA VIOLENCE À L'ÉCOLE
La sécurité n'est pas qu'immobilière et mobilière. Elle réside aussi dans la prévention des actes de violence en milieu scolaire. A ce titre, le ministre de l'éducation nationale a présenté, le 5 novembre 1997, en Conseil des ministres, une communication sur la lutte contre la violence à l'école.
A. LE PLAN DE LUTTE CONTRE LA VIOLENCE
Pour faire face à des manifestations de violence quotidiennes et banalisées dans de nombreux établissements scolaires, il a été décidé de mettre en place un nouveau plan combinant des mesures à court ainsi qu'à moyen et long termes et concentrant des ressources importantes sur un petit nombre de sites (9 au total).
1. Le renforcement des efforts sur 9 sites prioritaires
Les 9 sites concernés sont répartis dans 6
académies (Versailles, Créteil, Aix-Marseille, Lille, Lyon et
Amiens). Au total,
412 établissements
secondaires
(essentiellement des collèges, mais aussi des lycées
professionnels et des lycées) seront la cible de cette
expérimentation.
Des
moyens humains importants
seront affectés à cette
opération. Ils répondent à une volonté
d'améliorer, dans ces établissements, le suivi et l'encadrement
des élèves confrontés à de multiples handicaps.
Ainsi, 125 postes d'infirmières et 125 postes d'assistantes sociales
seront-ils créés au 1
er
janvier 1998. S'y ajouteront
des moyens supplémentaires de médecine scolaire. Cet effort
immédiat s'accompagne d'un engagement pluriannuel.
Par ailleurs, 100 postes de conseillers principaux d'éducation seront
attribués à ces établissements au 1
er
septembre
1998. Une priorité sera aussi réservée à ces sites,
pour la rentrée 1998, dans l'attribution des postes de personnels
ouvriers et de service (ATOS) ainsi que des nouveaux postes
d'infirmières et d'assistantes sociales.
Une part importante des 40.000 emplois-jeunes créés à
l'éducation nationale bénéficieront aux académies
des sites expérimentaux :
- plus de la moitié des 10.000 emplois d' " assistants de vie
scolaire " dans le secondaire ;
- plus du tiers des 30.000 emplois d' " aides-éducateurs "
dans le primaire.
Les fonctions d'encadrement éducatif et de médiation
auprès des jeunes et des familles qui seront ainsi assurées
devraient permettre de modifier en profondeur la vie de ces
établissements.
Cette opération s'appuiera également sur un renforcement sensible
de la coopération entre l'Education nationale, la Justice, la Police, la
Gendarmerie et les collectivités locales. Les ministres
compétents réuniront prochainement les responsables des services
de l'Etat directement concernés par les 9 sites pour lancer
l'expérimentation et marquer, à cette occasion, le
nécessaire décloisonnement de l'action de l'Etat.
2. La prévention et la répression des infractions
La violence à l'école ne doit pas rester
impunie : elle nécessite des réponses internes à
l'établissement, voire la saisine du juge pénal. A cet
égard, le projet de loi relatif à la prévention et
à la répression des infractions sexuelles introduit de
nouvelles dispositions pénales
qui aggravent les peines encourues
pour des infractions commises dans les établissements scolaires et leurs
abords immédiats. Parallèlement, des dispositifs d'aide aux
victimes seront systématisés.
L'aide de la police et de la gendarmerie pour rétablir la
sécurité autour des écoles sera garantie par les
contrats locaux de sécurité
. Ceux-ci, conclus au niveau
municipal, compléteront les conventions départementales
passées entre l'éducation nationale, la justice, la police, la
gendarmerie et les services d'assistance éducative relevant des conseils
généraux.
Enfin, une réflexion sera engagée, en liaison avec le
ministère de la justice, pour développer des
modalités
spécifiques d'accueil et de prise en charge des jeunes
qui
perturbent gravement le fonctionnement des établissements scolaires.
3. L'adaptation du recrutement et de la formation
Des efforts seront accomplis pour mieux adapter le
recrutement
et la formation des personnels confrontés aux phénomènes
de violence.
Une attention particulière sera portée à l'apprentissage
des comportements sociaux, de la maternelle au lycée, ainsi qu'à
l'affirmation de l'autorité des enseignants.
Les activités périscolaires, qui facilitent l'intégration
et la socialisation des jeunes en difficulté, seront
développés, avec l'appui de tous les départements
ministériels concernés et des élus.
L'ensemble de ce plan de lutte contre la violence à l'école fera
l'objet d'évaluations associant les ministères
intéressés et des équipes de chercheurs. Un bilan devrait
être rendu public à la fin de l'année 1998.
B. BILAN DES ACTIONS ANTÉRIEURES
Ce plan vient renforcer des moyens qui avaient
déjà été accrus lors de la rentrée
précédente. Ainsi,
à la rentrée 1996,
l'encadrement des élèves a été renforcé
grâce à la présence de 2.450 adultes supplémentaires
dans les établissements difficiles : outre 150 emplois de
maîtres d'internat, 80 emplois de conseiller principaux
d'éducation, et 20 emplois d'assistantes sociales, 2.200 nouveaux
appelés du contingent sont venus s'ajouter aux 2.500 déjà
affectés dans les établissements.
Ces
appelés
interviennent dans les domaine de l'accueil des
élèves, de la surveillance et de l'aide au travail personnel, de
l'animation d'activités périscolaires, de l'aide à la
documentation et aux tâches administratives.
Les établissements difficiles ont par ailleurs
bénéficié de mesures destinées à
favoriser la stabilité des équipes
. Le mouvement
spécifique installé pour le traitement des affectations dans les
établissements difficiles a permis, dès 1993, une meilleure
adéquation entre les postes et les personnels. Toutefois, afin de
prendre en compte les contraintes particulières d'exercice dans les
zones sensibles, des avantages en termes de rémunération et de
bonification indiciaire ont été attribués aux personnels.
De même, les professeurs stagiaires en IUFM qui doivent recevoir une
première affectation en qualité de titulaire ne sont
affectés dans ces établissements difficiles que sur la base du
volontariat.
Sous des formes nécessairement variées, des
initiatives de
pédagogie différenciée
ont été
encouragées dans les établissements difficiles et, au total,
20 % des 173 établissements " sensibles " et des 186
établissements où ne peuvent pas être nommés des
débutants, ont proposé des projets innovants. A la rentrée
1996, 66 établissements, essentiellement des collèges,
étaient en contrat d'innovation.
Tous les enseignants en formation initiale ont eu accès à des
modules de formation aux conditions d'enseignement dans les quartiers
sensibles
. L'accompagnement pédagogique des enseignants
débutants a été renforcé et les stages de formation
continue ont été construits pour répondre aux demandes
spécifiques des enseignants sur ces questions. Les expériences
réussies seront mutualisées.
A la rentrée 1996, tous les rectorats disposaient d'une
cellule
d'audit et de soutien
dotée de numéros d'appel et
animée par le directeur des ressources humaines de l'académie.
Les garanties et la protection dues aux fonctionnaires ont été
rappelées par circulaire et des instructions ont été
données aux recteurs pour leur mise en oeuvre rapide.
C. LES MOYENS AFFECTÉS À LA SURVEILLANCE DES ÉLÈVES
Enfin, la prévention de la violence passe
également par l'amélioration de la surveillance dans les
établissements scolaires.
Dans l'enseignement préélémentaire et
élémentaire, la surveillance des élèves pendant
l'horaire scolaire fait partie des obligations de service des enseignants. Elle
est donc normalement assumée par eux. Il n'existe pas de personnel
spécialisé pour assurer cette tâche.
La mise en place de services de garde d'enfants hors du temps scolaire
(garderies, études, cantines, activités périscolaires et
postscolaires) ne relève pas du ministère de l'éducation
nationale, mais le plus souvent des collectivités territoriales ou des
associations type loi de 1901. Il incombe à ces organisateurs d'assurer
le recrutement et la rémunération des personnels de surveillance.
Il est précisé cependant qu'une indemnité pour
activités péri-éducatives peut être versée
aux enseignants du premier degré qui assurent l'accueil et l'encadrement
des élèves en dehors des heures de cours.
Dans le second degré, la
création de 853 emplois
de
maîtres d'internat et de surveillants d'externat (MI-SE) entre 1989
à 1993, ainsi que les 115 ouvertures de postes au titre des mesures
d'urgence prises en 1994, ont permis d'améliorer sensiblement
l'encadrement des élèves.
Les effectifs de MI-SE ont évolué comme suit :
III. L'AIDE AUX ÉLÈVES ET AUX FAMILLES
L'aide aux élèves et aux familles a pour objet d'alléger le coût de la scolarité pour les familles et de permettre ainsi, une plus grande égalité dans l'accès à l'instruction. Elle est surtout importante dans le second degré.
A. L'AIDE DANS LE PREMIER DEGRE
En ce qui concerne le premier degré, les aides aux
familles apportées par l'Etat relèvent du régime des
exonérations de frais de pension
pour les élèves
accueillis dans les établissements régionaux d'enseignement
adapté (EREA) et dans les écoles régionales du premier
degré (ERPD).
Ces exonérations permettent à des familles très
démunies dont les enfants sont scolarisés dans ces
établissements d'être exonérées en partie ou en
totalité du paiement des frais de pension ou de demi-pension. Le nombre
de parts d'exonération est déterminé à partir du
quotient familial qui est fonction des ressources et des charges de famille.
Ce régime est une
aide indirecte aux familles
, une subvention
étant attribuée aux établissements pour compenser la
diminution des recettes liées aux exonérations de frais de
pension accordées.
B. L'AIDE DANS LE SECOND DEGRÉ
Les familles des élèves fréquentant les établissements du second degré, publics et privés, peuvent prétendre à diverses aides de l'Etat qui peuvent être directes ou indirectes.
1. Les aides directes
a) Bourses nationales d'études de lycée
Elles sont versées aux familles des
élèves scolarisés dans un lycée lorsque celles-ci
ne sont pas en état de prendre en charge tout ou partie des frais
d'études. Leur montant, calculé en fonction des ressources et des
charges de la famille, est exprimé en parts unitaire (252 francs la
part à la rentrée 1997 contre 246 en 1996).
Pour 1996-1997, les plafonds ont été augmentés de
1,4 % par rapport au barème en vigueur pour l'année scolaire
1995-1996. Les plafonds à retenir varient en fonction du nombre de
points de charge dont bénéficie chaque famille.
A titre indicatif, le barème établi pour 1997-1998 fixe ces
plafonds à :
- 55.560 francs pour dix points de charge (contre 54.660 francs à la
rentrée 1996), ce qui correspond par exemple à une famille ayant
deux enfants à charge et dont l'un des parents seulement est
salarié ;
- 105.564 francs pour 19 points de charge (contre 103.854 F en 1996), ce
qui correspond par exemple, à une famille ayant cinq enfants à
charge, dont l'un est scolarisé dans le second cycle, et dont l'un des
parents seulement est salarié.
L'évolution du montant des bourses ne peut être
appréciée en fonction de la seule variation du taux de la part
dans la mesure où des parts supplémentaires et des primes sont
accordées en fonction des enseignements choisis :
prime à la qualification
Son montant est de 2.811 francs. Elle est versée en 3 fois en
même temps que la bourse d'études. Elle concerne les
élèves boursiers de troisième année de CAP en
3 ans, de première et deuxième années de BEP, de
première et deuxième années de CAP en 2 ans.
prime d'équipement
D'un montant de 1.100 francs, elle est versée en une seule fois
avec le premier terme de la bourse d'études. Elle est destinée
aux élèves boursiers inscrits en première année de
certains groupes des spécialités de formations qui
préparent un CAP, un BEP, un baccalauréat technologique ou un
brevet de technicien.
·
prime d'entrée en classes de seconde, de première et
terminale
D'un montant de 1.400 francs, elle est versée en une seule fois
avec le premier terme de la bourse. En bénéficient les
élèves boursiers qui accèdent à la classe
concernée.
Pour 1997, les crédits des bourses nationales s'élevaient
à 3.044,37 millions de francs. Ils ont été
augmentés de 26 millions de francs (9,34 millions de francs en
année pleine et 16,66 millions de francs en tiers d'année)
afin de tenir compte de l'accroissement des effectifs d'élèves et
d'améliorer l'aide servie aux boursiers de lycée à compter
du 1
er
septembre 1997.
En ce qui concerne le projet de budget 1998, il est prévu :
une réduction des moyens d'intervention de 100 millions de francs ;
un abondement du fonds d'aide à la restauration scolaire de 250
millions de francs.
Depuis plusieurs années, les orientations du Gouvernement en
matière de bourses nationales d'études du second degré
sont les suivantes :
- réserver l'aide aux familles les plus modestes ayant des
difficultés à supporter les frais liés à la
scolarité ;
- permettre, à terme, à 100 % d'une classe d'âge,
d'atteindre un niveau de formation qualifiante.
b) Les fonds sociaux
Le
fonds social lycéen
a été
créé en 1991 dans le cadre du plan d'urgence pour les
lycées.
Le
fonds social collégien
a été créé
dans le cadre du nouveau contrat pour l'école et mis en place à
compter de la rentrée de septembre 1995 dans les établissements
publics, puis dans les établissements privés sous contrat
d'association.
Ces fonds sont destinés à faire face à des
situations
difficiles
que peuvent connaître certains élèves ou
leurs familles pour assumer les dépenses de scolarité ou de vie
scolaire. Ainsi, peuvent-ils recevoir une aide exceptionnelle, soit
financière, soit en nature, pour faire face à tout ou partie des
dépenses relatives aux frais d'internat, de demi-pension ou de transport
et de sorties scolaires, à l'achat de vêtements de travail, de
matériel professionnel ou de sport, de manuels ou de fournitures
scolaires...
Au niveau national, les crédits de ces deux fonds sont répartis
entre les académies en fonction des effectifs des élèves,
pondérés par un ensemble de critères sociaux.
Au niveau académique, il appartient au recteur de procéder
à la répartition des crédits qui lui sont
délégués entre les établissements publics de son
académie, en s'inspirant, s'il le juge utile, des critères
retenus au niveau national et en appréciant, selon l'implantation
géographique des établissements et les types d'enseignements
dispensés, quels sont les éléments spécifiques qui
le conduiraient à majorer la dotation de tel ou tel établissement
afin de mieux prendre en compte des situations sociales les plus difficiles.
L'instruction de la demande, dans le respect de l'anonymat de
l'élève et l'attribution de ce type d'aide aux familles
dépendent du chef d'établissement si l'élève est
scolarisé dans un établissement public et, conjointement, du chef
d'établissement et du recteur pour les élèves des
collèges de l'enseignement privé sous contrat.
Les crédits affectés au fonds social collégien ont
été portés de 150 millions de francs en 1996 à
180 millions de francs
en 1997 et en 1998.
En ce qui concerne le fonds social lycéen, les dotations
budgétaires ouvertes en 1996 et 1997 et celle prévue au projet de
loi de finances pour 1998 s'élèvent à
140 millions
de francs
.
En 1996, le taux de consommation par rapport aux crédits accordés
aux établissements a été de 89 % pour l'ensemble des
fonds sociaux.
Les crédits du fonds social lycéen destinés à aider
les lycéens dont la situation familiale est délicate, servent,
pour 48 % à acquitter des frais de demi-pension. Les aides à
la restauration accordées sur le fonds social collégien
représentent 76 % de l'ensemble des aides accordées.
c) Fonds social pour les cantines
Constatant que de nombreuses familles rencontrent des
difficultés financières pour assurer le paiement de la cantine de
leurs enfants dans les collèges et les lycées, le Gouvernement a
décidé la création d'un fonds social pour les cantines
doté pour 1998 de
250 millions de francs
.
Ce fonds est réparti entre les établissements publics du second
degré en fonction de la situation sociale des élèves
accueillis dans ces établissements.
La circulaire, qui définit les modalités et les conditions de
gestion de ce fonds vient d'être diffusée auprès des
recteurs. Les crédits du fonds considéré ont
été mis à la disposition de ces derniers, qui doivent les
répartir rapidement entre les lycées de leur académie et
les départements ; les inspecteurs d'académie, directeurs
des services départementaux de l'éducation nationale, sont
chargés de répartir les crédits de l'enveloppe
départementale entre les collèges.
Votre commission des finances se félicite de la création de ce
fonds et préconise l'extension de son bénéfice aux
écoles préélémentaires et
élémentaires.
d) Les autres aides directes.
Elles ne sont pas versées par le ministère de l'éducation nationale. Ce sont les allocations familiales, l'allocation de rentrée scolaire et l'aide à la scolarité servies par les organismes débiteurs des prestations familiales (caisses d'allocations familiales...). Il peut s'agir, accessoirement, de bourses départementales versées par certains conseils généraux.
2. Les aides indirectes
a) Manuels scolaires
S'agissant du premier degré, les dépenses
relatives à l'acquisition des manuels scolaires sont traditionnellement
prises en charge par les communes.
Depuis 1977, l'Etat prend en charge le prêt gratuit des manuels scolaires
aux élèves des établissements du premier cycle du second
degré
7(
*
)
(acquisition et renouvellement
des collections). La gratuité a été étendue depuis
la rentrée 1990 aux élèves de troisième et
quatrième technologiques des lycées professionnels.
Aucune disposition n'existe pour l'achat des manuels de lycée car, sauf
exception, les élèves de second cycle ne sont plus soumis
à l'obligation scolaire. Cependant, dans les lycées
professionnels, un fonds documentaire est mis à la disposition des
élèves. En outre, la gratuité a été
étendue depuis la rentrée 1990 aux élèves de
troisième et de quatrième technologiques des lycées
professionnels.
Un crédit de 317,13 millions de francs était inscrit au
budget 1997 afin de pourvoir :
· au renouvellement des livres de classe de sixième pour assurer
la mise en oeuvre des nouveaux programmes découlant de la
rénovation du collège ;
· à l'achat et à la maintenance de manuels scolaires dans
les collèges pour les autres classes ;
· à l'achat et à la maintenance des manuels scolaires pour
l'ensemble des élèves des classes de 4ème et 3ème
technologiques des lycées professionnels ;
· à l'achat d'ouvrages pédagogiques à usage
collectif dans le s lycées professionnels.
A la rentrée scolaire 1997-1998, les nouveaux programmes sont
entrés en application pour les classes de cinquième. En
1998-1999, ce sont les manuels des classes de quatrième qu'il faudra
renouveler et en 1999-2000, ceux de la classe de troisième.
Les crédits inscrits dans le projet du budget 1998 sont accrus de 30,5
millions de francs pour permettre le renouvellement des manuels de
quatrième à la rentrée 1998 et assurer l'introduction du
manuel de physique-chimie en cinquième. En outre, 20 millions de francs
sont réservés à l'achat de livres pour les écoles
afin de développer le goût des jeunes élèves pour la
lecture. La dotation totale du chapitre 36-71 au titre des manuels scolaire
s'élève ainsi à 347,64 millions de francs, en hausse de
9,7 % par rapport à 1997.
Le graphique ci-après illustre l'évolution des crédits
d'achat des manuels scolaires de 1987 à 1998.
Enfin, en application du principe de parité, 7,4 millions de francs
supplémentaires sont inscrits au chapitre 43-02 (contribution de l'Etat
au fonctionnement des établissements d'enseignement privé sous
contrat), portant la dotation de ce chapitre au titre des manuels scolaires
à 66,7 millions de francs, c'est-à-dire le niveau atteint en 1994
et en 1995.
b) L'exonération des droits d'inscription à divers examens
Les élèves de collège
bénéficiaires de l'aide à la scolarité sont
exemptés du paiement des droits d'inscription aux examens du brevet
national des collèges et du certificat d'aptitude professionnelle.
Par ailleurs, les élèves bénéficiaires d'une bourse
nationale d'études de lycée sont exemptés du paiement des
droits d'inscription aux examens du certificat d'aptitude professionnelle, du
brevet d'études professionnelles, du brevet de technicien, du brevet
professionnel et du baccalauréat.
c) Les dépenses d'internat et de demi-pension
Outre la contribution des familles, l'Etat participe à
la rémunération des personnels d'internat à concurrence de
66 %.
Pour 1997, le chapitre 36-60 (participation de l'Etat aux dépenses de
rémunération des personnels d'internat et de demi-pension) est
doté de 1,95 milliards de francs, soit 4 milliards de francs de plus
qu'en 1996.
Les crédits d'internat et de demi-pension inscrits au projet de budget
pour 1997 s'élèvent à 3.595,09 millions de francs et
représentent près de 50 % de l'ensemble des aides
accordées par l'Etat. Ils sont consacrés principalement à
la rémunération des personnels d'internat et de demi-pension.
Au titre du projet de loi de finances pour 1997, il est prévu
d'accroître les
exonérations de frais de pension
au
bénéfice des familles dont un enfant est scolarisé en
école régionale du premier degré ou en lycée
d'enseignement adapté de 2 millions de francs.
Evolution des crédits d'aide aux familles et aux élèves
Nature des aides 1 |
Budget voté de 1997 |
Projet de budget 1998 |
Evolution
|
Internats et demi-pensions 2 |
3.485,79 |
3.520,65 |
+ 1 |
Bourses |
3.044,34 |
3.227,66 |
+ 6,03 |
Manuels scolaires |
317,13 |
347,63 |
+ 9,7 |
Transports scolaires (Ile-de-France et TOM 3 ) |
588,97 |
596,15 |
+ 1,22 |
TOTAL |
7.436,23 |
7.692,09 |
+ 3,44 |
1. Non compris diverses aides (ex : allocation de
scolarité)
2. Personnels de service et maîtres d'internat.
3. Achats de cars, prise en charge totale ou partielle des élèves
handicapés, des élèves de classe maternelle en zone rurale
(bourse de fréquentation scolaire).
CHAPITRE III
EVALUATION DU SYSTÈME ÉDUCATIF :
UNE AMÉLIORATION CONSTANTE DU NIVEAU DES
ÉLÈVES MAIS DES PERFORMANCES INTERNATIONALES MOYENNES
I. L'ÉVALUATION DES ÉLÈVES
A. L'AMÉLIORATION CONSTANTE DU NIVEAU DES ÉLÈVES
Le concept de réussite scolaire est sans doute
difficile à cerner. Chaque année, l'état de
l'école, publié par la direction de l'évaluation et de la
prospective du ministère de l'éducation nationale dresse un
portrait de l'état et de l'évolution du système
éducatif.
Dans le primaire, un indicateur permet de mesurer les acquis des
élèves en français et mathématiques à
l'entrée en sixième. D'autres indicateurs existent afin de
mesurer le niveau et les connaissances des élèves,
l'espérance de scolarisation, la part d'une génération
accédant au baccalauréat, le niveau de formation des jeunes
sortant de formation initiale et l'effet de la possession d'un diplôme
sur les chances de trouver un emploi.
1. Les connaissances et les acquis des élèves
Le niveau général des conscrits qui
résume, pour tous les jeunes hommes le résultat des tests de
raisonnement, de logique et d'intelligence qu'ils passent lors des
" trois
jours " a progressé de 17,6 % depuis 1981, soit 1,3 % en
moyenne annuelle contre 0,6 % seulement au cours de la décennie
précédente. Cette augmentation est liée, pour l'essentiel,
à l'élévation du niveau scolaire des conscrits. En effet,
à niveau scolaire donné, ceux-ci ont, en moyenne, des
résultats à peu près constants, ce qui contredit
l'idée parfois évoquée d'une baisse de niveau.
Néanmoins, l'écart s'accroît entre les meilleurs (qui
progressent légèrement) et les moins diplômés, dont
le niveau accuse une tendance à la baisse.
Votre rapporteur n'ayant pas eu l'édition 1997 de "l'état de
l'école" édité par la direction de l'évaluation et
de la prospective, il rappellera les résultats observés dans
l'édition 1996.
Les tests nationaux révèlent qu'à l'entrée en
sixième, un quart des enfants ne maîtrisent pas les
compétences de base en calcul et un tiers en géométrie.
13,5 % ne savent pas lire et 40 % ne maîtrisent que les
compétences de base en lecture.
Il est à noter que la proportion des élèves en grande
difficulté scolaire, c'est-à-dire ceux qui ne maîtrisent
les compétences de base ni en lecture, ni en calcul, s'accroît par
rapport à 1992 : ils sont 6 % des entrants en
6
ème
en 1995 contre 5 % en 1992. A l'inverse, 35 %
maîtrisent l'ensemble des compétences.
Enfin, les connaissances civiques des élèves à
l'entrée en sixième sont encore parcellaires. Elles sont peu
solides en ce qui concerne le fonctionnement du système politique
français. Les élèves ont du mal à distinguer les
différents pouvoirs et à désigner
précisément les acteurs qui les exercent. Certes, une
majorité d'entre eux (un peu plus de 6 élèves sur 10)
savent que dans un pays démocratique le pouvoir est exercé par
ceux que les " gens " ont choisis, mais 13 % estiment
qu'il est
exercé par les plus riches.
En général, les élèves qui ont eu les meilleurs
résultats à l'évaluation en français et en
mathématiques ont de meilleures connaissances civiques, sont plus
tolérants et un peu plus respectueux des règles que les autres.
2. L'espérance de scolarisation
L'espérance de scolarisation d'une année
donnée est obtenue en additionnant les taux de scolarisation
observés aux différents âges cette année là.
En douze ans, l'espérance de scolarisation que peut avoir un
élève entrant en maternelle s'est accrue de plus de deux
années : elle atteint 19 ans à la
rentrée 1995 contre 16,7 ans en 1982-1983. Durant cette
période, la durée des études s'est allongée de
manière régulière, selon un accroissement annuel d'environ
0,2 années de scolarisation.
Cet allongement des études intervient alors que la scolarisation avant
l'âge obligatoire de 6 ans, particulièrement
développée en France depuis longtemps, reste plutôt stable.
Les progrès réalisés depuis 1982 l'ont donc
été pour une large part au-delà de 16 ans, notamment
à 19 ans où le taux de scolarisation augmente de plus 40 points
en 12 ans, de 31 % à 71 %. Comme les redoublements ont plutôt
diminué, cette hausse traduit bien une élévation du niveau
atteint par les élèves. De nombreux jeunes, qui sortaient
autrefois au niveau du CAP ou avant se présentent maintenant au
baccalauréat, puis accèdent à l'enseignement
supérieur, les filles conservant un léger avantage sur les
garçons.
Bien que les comparaisons internationales dussent être faites avec
prudence, il apparaît que la France figure dans le groupe de tête
des pays de l'OCDE, puisque elle n'est dépassée que par la
Belgique, les Pays-Bas et l'Allemagne. Viennent ensuite le Danemark
ex-aequo
avec la France, l'Espagne, avec 16,1 ans , la Finlande avec
15,9, les Etats-Unis avec 15,6, le Royaume-Uni avec 15,1 et la Grèce
avec 13,9.
Par ailleurs, la France est avec la Belgique, le pays où la durée
moyenne de scolarisation avant cinq ans est la plus longue.
3. L'accès d'une génération au niveau du baccalauréat ou d'un diplôme professionnel
L'enseignement secondaire connaît depuis dix ans un
mouvement de forte ampleur amenant des proportions croissantes de jeunes aux
niveaux V de formation (CAP, BEP et seconde) et plus encore au niveau du
baccalauréat. Les dernières rentrées apportent cependant
quelques inflexions de tendances, que ce soit dans le rythme de progression ou
bien dans les équilibres entre filières générales
et professionnelles.
De fait,
durant les années 80, l'accès des jeunes
générations au niveau V s'est élevé d'environ
13 points
, passant de 80 % à plus de
93 %.
Cette hausse est
due à un afflux particulier des élèves en seconde
générale et technologique (de 40 à 57 %) et non
à l'évolution de l'accès aux formations professionnelles.
Dans les lycées professionnels relevant du ministère de
l'éducation nationale les préparations au BEP ont progressivement
pris la place de la filière menant en 3 ans au CAP, tandis qu'un peu
plus d'un jeune sur dix préparait ces diplômes par la voie de
l'apprentissage ou dans les établissements relevant du ministère
de l'Agriculture.
La progression d'ensemble de l'accès au niveau V
,
amplifiée par le recul simultané des redoublements au
collège qui accélère l'arrivée des
élèves en lycée,
s'interrompt toutefois depuis 1990
: les redoublements cessent de diminuer, les entrées en seconde
subissent un tassement sensible, tandis que les formations professionnelles
bénéficient d'un certain regain, notamment dans l'enseignement
agricole ou en apprentissage, qui accueillent à ce niveau un jeune sur
huit.
L'accès au niveau V tend donc à se stabiliser aux environs
de
92 %,
ce qui correspond au fait qu'environ 60.000 jeunes
quittent chaque année le système éducatif sans
qualification.
De 1980 à 1994,
le taux d'accès
au
niveau du
baccalauréat
(IV) a connu une poussée nettement plus intense,
passant de 34 % à 70 % (toutes voies de formation comprises), soit une
hausse de 31,5 points pour moitié imputable à l'enseignement
général. Après avoir enregistré des progressions
annuelles supérieures à 4 points, le mouvement s'est ralenti
à la fin des années 80, en passant à une progression de
seulement 2,5 points par an. L'accès d'une génération au
niveau du baccalauréat tend aujourd'hui à se stabiliser autour de
68 %.
De nouveaux équilibres se font jour : dans l'enseignement du second
degré, la désaffection relative dont pâtit le second cycle
général et technologique depuis 1991 se poursuit alors que le
développement de l'apprentissage reste soutenu ; dans
l'enseignement supérieur, l'orientation vers les filières
sélectives (classes préparatoires, BTS, DUT, en particulier vers
les deux dernières qui conduisent normalement à des formations
courtes) augmente au détriment de l'université qui continue
néanmoins à accueillir une bonne moitié des nouveaux
bacheliers.
Depuis 1996, le nombre de candidats au baccalauréat diminue,
principalement pour des raisons démographiques, mais aussi
consécutivement à une plus forte orientation vers les cursus
professionnels en fin de troisième. C'est le baccalauréat
général qui a enregistré la plus forte chute, le
baccalauréat professionnel continuant son développement.
Conséquence de la moindre orientation des filières
générales et technologiques en fin de troisième :
la proportion d'une génération titulaire du
baccalauréat tend à diminuer depuis deux ans
: la
proportion d'une classe d'âge titulaire du baccalauréat est
passée 62,7 % en 1995 à
61,2 %
en 1997.
Néanmoins, la proportion exceptionnellement élevée de 1995
était due en partie à l'afflux d'élèves en classe
de terminales à la rentrée 1994, suite à la
possibilité offerte alors aux familles de ne pas suivre les
décisions de redoublement de la classe de première.
4. Le niveau de formation des jeunes sortant de formation initiale
En 1995, 237.000 jeunes, soit près de 40 % des
sortants, ont quitté la formation initiale en étant titulaires
d'un diplôme de l'enseignement supérieur. La moitié d'entre
eux (138.000) avaient un diplôme de l'enseignement supérieur long
(bac + 3 ou plus). Dix-huit ans auparavant, ils n'étaient respectivement
que 123.000 et 53.000.
Néanmoins, les
sorties sans diplôme
représentaient
en 1995 14 % des sortants, c'est-à-dire
100.000 jeunes
. Sur
ces 100.000,
53.000 jeunes quittent encore la formation initiale sans
qualification
, c'est-à-dire sans avoir atteint au moins le niveau du
CAP ou du BEP. Ils représentent 7 % de la classe d'âge
concernée.
La persistance de ce phénomène est d'autant plus
préoccupante que du fait de l'élévation
générale du niveau des jeunes sortant de formation initiale,
l'échec scolaire est devenu le symptome d'un handicap social et permet
de plus en plus difficilement d'accéder à l'emploi, même
non qualifié : le taux de chômage des
non-diplômés moins de cinq ans après la sortie des
études dépasse 50 % depuis 1994.
5. L'effet de la possession d'un diplôme sur les chances de trouver un emploi
La montée globale du chômage depuis le milieu
des années soixante-dix a fortement affecté les jeunes et
touché massivement les moins formés d'entre eux. Les jeunes
diplômés de l'enseignement supérieur ont longtemps
été épargnés. En revanche, de 1991 à 1994,
ils ont été eux aussi touchés par la forte remontée
du chômage et n'ont pas profité plus que les autres de la
stabilisation momentanées de 1995.
Pour autant, les jeunes de moins de 25 ans titulaires de diplômes, quels
qu'ils soient, bénéficient d'une meilleure protection contre le
chômage que ceux qui n'ont aucun diplôme et le risque de ne pas
trouver d'emploi est d'autant plus faible qu'il a poursuivi une
scolarité longue.
Les études sur l'ancienneté sur le marché du travail
montrent en effet que les plus diplômés trouvent plus rapidement
du travail une fois sortis de formation initiale. Ainsi, durant les quatre
années qui suivent la sortie de formation initiale,
le taux de
chômage des " peu diplômés " s'élève
à 41,1 % et est supérieure de 21 points à celui des
diplômés (20,2%).
Durant ces quatre années, plus leur
diplôme est élevé, moins les jeunes risquent d'être
chômeurs : 14,4 % pour les diplômés du
supérieur, 23 % pour les diplômés des baccalauréats,
26,1 % pour les diplômés des certificats d'aptitude
professionnelle (CAP) et brevets d'études professionnelles (BEP), enfin
41,1 % pour les " peu diplômés ".
Il faut toutefois rappeler qu'en 1994, la majorité des jeunes de 15
à 24 ans sont encore scolarisés. Seuls 31 % de ces classes
d'âge se présentent sur le marché du travail (soit occupent
un emploi, soit sont au chômage). Ce taux d'activité est en baisse
continue du fait de l'allongement de la durée des études. Les
jeunes au chômage représentent donc en 1994, 8,5 % de l'ensemble
des moins de 15-24 ans (8,8 % des femmes et 8,1 % des hommes).
B. DES TESTS INTERNATIONAUX RÉCENTS RÉVÈLENT DES PERFORMANCES FRANÇAISES MÉDIOCRES
Plusieurs études internationales récentes ont
permis de comparer les compétences des élèves dans
certaines disciplines.
Ces études reposent sur un travail important pour comparer les pays du
mieux possible malgré les différences qui peuvent exister dans
les programmes enseignés comme dans les filières scolaires
offertes aux élèves.
En lecture et mathématiques, les enquêtes les plus récentes
donnent des résultats très honorables pour la France, en
particulier par comparaison avec les pays de l'OCDE et de l'Union
européenne.
L'enquête internationale sur le niveau en lecture des enfants de CM1 et
de troisième a montré que les capacités en
lecture
des enfants de 9-10 ans (CM1) placent notre pays au
cinquième
rang
sur 31, celles des adolescents de 14-15 ans (classe de
troisième) le placent au second : que les élèves
français aient, avec les finlandais et les suédois, la meilleure
maîtrise de la lecture à cet âge illustre la qualité
de notre collège. En se limitant à l'Europe (l'UE), la France est
en tête aux deux âges.
Une récente étude sur l'enseignement du français
écrit et les compétences des élèves dans ce domaine
dans quatre pays francophones montre que les compétences
d'écriture des élèves de 14 ans scolarisés en
classe de troisième placent les collégiens à un niveau de
maîtrise équivalent à celui des jeunes belges et
supérieur à celui des élèves
québécois et néo-brunswickois.
Toutefois, parmi les 41 pays participant à la troisième
enquête internationale sur les mathématiques et les sciences, dix
ont, au niveau de la cinquième, un score moyen significativement
supérieur à celui de la France.
Au niveau de la classe de
quatrième, toujours en mathématiques la France se trouve en
septième position, ex aequo avec un petit nombre de pays dont le score
est légèrement supérieur mais sans que cette
différence soit significative sur le plan statistique. Ce sont
essentiellement des pays asiatiques qui sont en tête du classement. La
République Tchèque se positionne également avant.
En sciences en revanche, les résultats sont loin d'atteindre ceux
obtenus en mathématiques.
La France ne devance que huit pays
significative pour le niveau cinquième ;
elle est à la
28ème place au niveau de la classe de quatrième, devancée
ainsi par une majorité de pays
, que l'on prenne en compte ou pas les
pays ayant eu des problèmes d'échantillonnage. Seuls 12 %
des élèves de quatrième et 10 % de ceux de
cinquième atteignent le niveau du quart supérieur de l'ensemble
des élèves.
Or, les études comparatives internationales indiquent que
les pays
les mieux classés ne sont pas ceux qui dépensent le
plus
: ainsi, les pays asiatiques qui affichent de bonnes performances
consacrent en moyenne 3,3 % de leur PIB à l'éducation, soit
deux fois moins que la France. Ces pays font en revanche
systématiquement cohabiter enseignement privé et public pour
encourager l'émulation. Nombre d'indicateurs démontrent par
ailleurs que lorsqu'il y a diversité dans les filières et dans le
financement, le système est plus productif.
II. L'INSERTION PROFESSIONNELLE
Il semble évident que la réussite scolaire ne
vaut rien si elle n'est pas suivie par une insertion rapide et réussie
dans la vie professionnelle. Cela requiert deux conditions cumulatives :
- une orientation précoce ;
- une sensibilisation à la vie économique via un rapprochement de
l'école et de l'entreprise.
A. LE PROBLÈME DE L'ORIENTATION
1. Les expériences européennes
Dans la plupart des pays européens, on constate, outre
les dispositifs spécifiques d'orientation mis en place, le
développement de la fonction d'orientation au sein même de
l'école. Ainsi, les enseignants sont amenés à jouer un
rôle essentiel en la matière. Plus proches de leurs
élèves et en contact permanent avec eux, ils occupent une
position privilégiée pour comprendre leurs aspirations, orienter
leurs besoins, les aider à surmonter leurs difficultés.
C'est ainsi que des enseignants assument des activités d'orientation, le
plus souvent à temps partiel. Ils prennent le nom de
Skolevejleder
(enseignant conseiller) au Danemark, de
Dekanen
aux
Pays-Bas, de Careers
teachers
au Royaume-Uni. Le professeur principal
tend à être chargé d'une responsabilité croissante
en matière d'orientation, pour un groupe d'élèves
spécifiques.
En
Espagne
, depuis la réforme, une grande importance est
accordée au développement de ces fonctions d'orientation, non
seulement par le " professeur titulaire " que chaque groupe
d'élèves se verra attribuer, mais également par chaque
enseignant dans sa classe.
L'intégration de l'orientation dans les programmes d'enseignement
participe du même mouvement de développement de l'orientation au
sein de l'école. C'est le cas notamment au Danemark et en Allemagne, au
Portugal et au Royaume-Uni.
En
Allemagne
,
l'Arbeitslehre
est une initiation au monde du
travail mise en place dans toutes les
Hauptschulen
(Premier cycle de
l'enseignement secondaire) à raison de 5 heures par semaine pendant
trois ans (de 13 à 15 ans). Ce programme vise à informer les
élèves sur les formations possibles en les mettant en contact
avec la réalité du monde du travail au cours de demi-semaines de
stages en entreprise ou de visites.
Au
Danemark
, des stages en entreprises sont organisés au cours de
deux dernières années de la
Folkeskole
(vers 15-16 ans),
notamment à l'initiative de l'enseignant lui-même.
2. L'éducation à l'orientation en France
L'approche d'orientation commence
au collège
,
dès la classe de cinquième et se poursuit jusqu'au lycée.
A la fin de leur scolarité au collège, les élèves
se trouvent en effet amenés à formuler un premier choix de
formation. Ils doivent se déterminer en fonction de projets scolaires,
voire professionnels à plus long terme. Ils doivent donc avoir une bonne
connaissance des voies de formation mais aussi maîtriser un certain
nombre de repères dans le monde professionnel et avoir conscience de
leurs potentialités et de leurs aspirations.
Prenant en compte les résultats d'une expérimentation conduite en
1995-1996, la circulaire n° 96-204 du 31 juillet 1996 précise
les objectifs assignés à l'éducation à
l'orientation et ses conditions de mise en œuvre. Celle-ci est
définie comme une mission du collège incombant à
l'ensemble de l'équipe éducative. Etendue aux classes de
quatrièmes à la rentrée 1996, elle est mise en œuvre
en classe de troisième à la rentrée 1997.
Le bilan de la mise en place de l'éducation à l'orientation en
collège, effectué cette années, se révèle
très positif. Près de 70 % des collèges ont inclus un
programme d'information pour l'orientation dans le projet
d'établissement. La moitié de collèges ont mis en place
des séquences spécifiques régulières, d'autres
préfèrent réserver des temps forts dans l'année.
L'implication des enseignants s'effectue peu à peu, mais tous demandent
une formation particulière.
La nécessité d'améliorer
l'information des
lycéens
dans le domaine des poursuites d'études fait l'objet
d'un large consensus. Deux difficultés apparaissent alors à ce
niveau.
La première réside dans la complexité des cursus et la
nécessité d'améliorer la lisibilité
générale du système. Pour pallier cet inconvénient,
des documents destinés aux lycées de première et terminale
sont distribués à tous les élèves depuis 1996.
La seconde difficulté concerne l'appropriation de cette information par
les élèves. Elle suppose la mise en place d'une médiation.
La fonction de professeur principal dans les classes de première et
terminale des lycées, créée à la rentrée
1992, devrait répondre à ce besoin. Les conseillers
d'orientation-psychologues jouent à leur égard un rôle de
conseiller technique en termes de méthodes et d'activités
spécifiques.
Par ailleurs, la rénovation pédagogique du lycée fait du
choix des options et des filières conduisant aux différents
baccalauréats la conséquence d'un projet cohérent et
défini de poursuite d'études. Ce choix ne peut se faire utilement
sans que soit abordée la place réelle des contenus disciplinaires
dans les différents cursus des enseignements supérieurs.
Dans la continuité des objectifs assignés à
l'éducation à l'orientation dans les collèges, la
circulaire n° 96-230 du 1er octobre 1996 précise les
finalités, objectifs et conditions de mise en oeuvre d'une
éducation à l'orientation adaptée aux problèmes
spécifiques rencontrés dans les lycées d'enseignement
général et technologique.
Le bilan de la mise en place de l'éducation à l'orientation en
lycée, effectué cette année, fait ressortir un
réel effort des établissements
malgré les
contraintes liées aux échéances du baccalauréat.
Plus de la moitié des rectorats ont constitué un groupe
académique de pilotage et certains des groupes départementaux.
Une formation des professeurs principaux a été entreprise ainsi
que l'élaboration d'outils statistiques sur le devenir des
étudiants dans certaines académies.
La plupart des lycées ont inclus dans le projet d'établissement
un programme d'éducation à l'orientation, sous des formes
diverses : plages d'informations, rencontres thématiques,
interventions d'enseignants-chercheurs, travaux par petits groupes sur
thème... Ce sont les professeurs principaux, les conseillers
d'orientation-psychologues, les conseillers principaux d'éducation, les
documentalistes qui s'impliquent le plus dans l'exécution de ce
programme.
Ces actions ont été poursuivies à la rentrée
scolaire 1997. Une brochure destinée à l'ensemble des
équipes éducatives des lycées est disponible depuis
septembre dans les établissements. Elle fait le point sur les
réalisations dans les académies en 1996-1997 et formule des
recommandations. Elle propose aux chefs d'établissements, aux
conseillers d'orientation-psychologues et aux enseignants des pistes de travail
pour l'année scolaire 1997-1998.
B. LE NÉCESSAIRE RESSERREMENT DES LIENS ENTRE L'ÉCOLE ET L'ENTREPRISE
Votre rapporteur considère que l'école doit
sensibiliser les élèves à l'enjeu de leur insertion dans
la sphère économique. Il est à cet égard essentiel
d'encourager au plus tôt chez les élèves, l'esprit
d'initiative et d'entreprise dont ils devront faire preuve plus tard.
A cet effet, votre rapporteur se demande s'il ne serait pas opportun
d'introduire des cours de sensibilisation à la création
d'entreprise et à l'économie dans les instituts universitaires de
formation des maîtres (IUFM) afin de permettre aux enseignants de
transmettre à leurs élèves cet "esprit d'entreprise" dont
la France a besoin. De même, les échanges entre l'école et
l'entreprise doivent être encouragés dès le collège.
Enfin, votre rapporteur considère que les 650 diplômes
technologiques et professionnels offerts en France et périodiquement
réexaminés doivent être proposés localement en
fonction des besoins exprimés dans les départements.
Une mission de contrôle effectuée dans plusieurs
départements lui a en effet permis de constater que les formations
professionnelles débouchaient plus fréquemment sur un emploi dans
les départements qui développaient ces formations en
collaboration avec les entreprises locales. Ainsi, les CAP, BEP et bacs
professionnels créés avec l'aide de Peugeot dans le
département du Doubs permettent-ils aux élèves de
s'insérer dans l'industrie automobile par la suite.
De même, à Morez dans le Jura, le lycée a-t-il
développé des formations professionnelles en collaboration avec
l'industrie de la lunetterie implantée dans cette commune.
Votre rapporteur a en revanche pu constater dans certains départements
que les formations professionnelles et technologiques constituaient pour les
élèves un moyen de retarder leur entrée sur le
marché du travail, ce qui les amenait parfois à redoubler
abusivement pour demeurer dans le système éducatif.
Il convient donc de réexaminer très soigneusement la carte des
formations au regard de ces observations.
1. Au collège et au lycée en général
Au cours de la formation commune dispensée à
l'ensemble des élèves de collège, des contacts peuvent
être établis entre les établissements scolaires et les
entreprises, notamment au travers de l'éducation à l'orientation
engagée dès la classe de cinquième. Des visites et des
stages d'information en entreprise sont susceptibles d'être inclus dans
le projet d'éducation à l'orientation que doit élaborer
chaque collège conformément aux termes de la circulaire
n° 96-204 du 31 juillet 1996.
Les liens qui, à cette occasion, peuvent être tissés entre
les établissements scolaires et le monde professionnel, s'expriment de
manière plus privilégiée dans le cadre de certaines
formations intégrées au sein du collège, telles les
classes d'initiation préprofessionnelles en alternance (CLIPA) et les
sections d'enseignement général et professionnel adapté
(SEGPA). L'enseignement dans les CLIPA, instituées par la loi
quinquennale relative au travail, à l'emploi et à la formation
professionnel, est dispensé selon les modalités d'une alternance
entre l'école et le milieu professionnel.
Quant aux SEGPA, l'organisation de leur enseignement prévoit, dans la
deuxième année du cycle central (classe de quatrième), des
stages de courte durée, visites d'entreprise ou présentation de
parcours de formation professionnelle offerts aux élèves dans les
bassins de formation.
S'agissant du lycée général et technologique, les
élèves de la filière qui mène au
baccalauréat "sciences et technologies tertiaires" qui se
caractérise par l'étude de l'entreprise, de son environnement
économique et juridique et de l'ensemble des techniques de gestion, ont
la possibilité de choisir, en classe de première ou de terminale,
une option facultative de deux heures "activités en milieu
professionnel". Cet enseignement, qui donne lieu à des séquences
de découverte en entreprise, leur permet de faire le lien entre les
enseignements obligatoires et des situations professionnelles réelles.
2. Dans la voie professionnelle
Dans la formation professionnelle, les liens avec le monde
économique s'établissent de façon multiple et
diversifiée.
Le dispositif "ingénieurs pour l'école"
Afin de renforcer le rapprochement école-entreprise, de
développer toute forme d'échange et d'alternance, susceptible
d'accroître les chances d'accès des jeunes à l'emploi, le
ministère de l'éducation et un certain nombre d'entreprise
(Thomson, Aérospatiale, SNECMA) ont décidé de s'associer
pour que des ingénieurs et des cadres des entreprises concernées
puissent être mis à la disposition de l'éducation
nationale, pour une durée limitée à deux ou trois ans,
dans le cadre de ces objectifs.
Le dispositif a été mis en place à la rentrée
scolaire 1994-1995 dans trois académies : Bordeaux, Toulouse
et Versailles, avec trente ingénieurs.
Le constat de cette expérimentation apparaît positif. Les services
rendus par ces ingénieurs sont concrets et très
intéressants, aussi bien dans les domaines de leur intervention que par
leur réflexion sur les structures et le mode de fonctionnement du
système éducatif.
En 1996-1997, soixante ingénieurs et cadres sont répartis dans
quinze académies et de nouvelles entreprises ont adhéré
à cette association (Matra-Hachette, ELF, IBM...).
Les missions remplies par ces ingénieurs concernent :
- l'insertion des jeunes ;
- les relais école-entreprise : partenariat pour le
développement de l'alternance et l'insertion dans le cadre des bassins
de formation, stages en entreprises ;
- le transfert de technologie ;
- et la sécurité du parc des "machines-outils" des
établissements scolaires.
Le partenariat avec les branches professionnelles et les entreprises
- Au niveau national
Les contenus des 650 diplômes technologique set professionnels sont
réexaminés périodiquement au sein des commissions
professionnelles consultatives (CPC) qui associent l'ensemble des partenaires
sociaux. Environ 60 diplômes sont ainsi actualisés,
créés ou supprimés chaque année, en fonction de
l'évolution des besoins de l'économie et de l'évolution
des professions.
- Au niveau local
Les établissements scolaires en concertation avec les entreprises
mettent en place des formations complémentaires d'initiative local
adaptées à l'emploi local. La multiplication de ces formations,
qui concernent actuellement près de 8.000 élèves
traduit leur réussite.
Il s'agit d'organiser une étape entre le diplôme et l'emploi
réel, en s'appuyant sur la mise en place de formations
post-diplômes très souples, négociées au plan local
et en fonction de l'emploi local, d'une durée d'environ six mois
à un an, reposant sur l'alternance (50 % de la formation se
déroulant en entreprise) et disparaissant dès qu'elles ne
correspondent plus à un besoin.
En ce qui concerne les transferts de technologies entre établissements
scolaires et entreprises, des projets industriels existent entre des
lycées (en général au niveau des sections de techniciens
supérieurs) et des entreprises (en général des PME). Il
s'agit de projets très variés visant à
l'amélioration de la qualité, l'étude et la
réalisation d'automatismes, la maintenance..., donc de
coopérations centrées sur la contribution des lycées
à l'évolution technologique des entreprises.
Il s'agit là d'une fonction qui, outre le fait qu'elle facilite
l'insertion professionnelle, valorise les équipements qui y participent
et contribue fortement au développement économique local.
Ces différentes actions se traduisent par de nombreuses conventions de
partenariat entre les établissements scolaires et les entreprises
locales.
Le développement des formations en alternance sous statut
scolaire
Cette alternance s'inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des dispositions
de l'article 7 de la loi d'orientation sur l'éducation de
juillet 1989, qui prévoit, pour toutes les formations conduisant
à un diplôme technique ou professionnel, l'obligation d'une
formation en entreprise.
C'est ainsi que des périodes de formation en entreprise ont
été introduites dans les baccalauréats professionnels et
les CAP-BEP :
- tous les baccalauréats professionnels comportent une période de
formation en entreprise de 12 à 24 semaines en moyenne sur les deux
années de formation ;
- au niveau BEP-CAP, les décrets du 19 février 1992 ont
introduit des périodes de formation en entreprise obligatoires dans les
préparations aux CAP et BEP ;
- s'agissant des brevets de technicien supérieur, une période de
stage en entreprise, variable de huit à douze semaines, est
systématiquement introduite dans les formations depuis une dizaine
d'années.
Les échanges écoles-entreprises sont amenés à se
développer encore, d'une part, en raison de l'extension des stages
à de nouveaux bénéficiaires, d'une part, avec la mise en
oeuvre de l'article 54 de la loi quinquennale sur le travail, l'emploi et
la formation professionnelle, qui prévoit d'offrir une formation
professionnelle à tout jeune avant sa sortie du système
éducatif. Ces formations devant être réalisées en
alternance (scolaire ou sous contrat de travail), c'est tout un public nouveau
qui doit être accueilli par les entreprises.
D'autres actions d'aide à l'insertion des jeunes sont poursuivies dans
le cadre de la mission générale d'insertion de l'éducation
nationale ; ces formations, caractérisées par leur souplesse
et fondées sur le principe de l'alternance, se construisent en
partenariat étroit avec le milieu économique local, à
partir du vécu du jeune en entreprise.
3. Le développement de l'apprentissage
En complémentarité avec les formations sous
statut scolaire et les formations dispensées en centre de formation
d'apprentis, l'ouverture, dans les lycées, de sections d'apprentissage
ou d'unités de formation par apprentissage sera poursuivie.
Leur développement s'articule avec les travaux menés pour la
rénovation pédagogique des centres de formation d'apprentis,
gérés par des établissements publics locaux d'enseignement
(EPLE), qui visent, principalement, à renforcer les compétences
des acteurs et à en améliorer les pratiques pédagogiques.
Par ailleurs, dans le cadre du protocole d'accord signé le
18 juillet 1990, entre le ministère du travail et le
ministère de l'éducation nationale, concernant la
rénovation de l'apprentissage, différentes actions ont
été mises en oeuvre dans le but d'améliorer la
qualité de la formation donnée aux apprentis. Elles ont,
notamment, mobilisé, au service des CFA des entreprises, des
compétences existant au sein de l'éducation nationale :
recherche d'une organisation pour optimiser le parcours de formation des
apprentis, positionnement des jeunes à l'entrée en apprentissage,
pédagogie de l'alternance appliquée au brevet de technicien
supérieur, mise au point de la formation à distance dans le cadre
d'un CFA national.
CHAPITRE IV
QUELQUES PISTES POUR RÉDUIRE LA DÉPENSE
SCOLAIRE SANS DÉGRADER L'ENCADREMENT ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL DES
ÉLÈVES
I. UNE OPPORTUNITÉ À SAISIR : LA DIMINUTION DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES SCOLARISÉS
A. L'ÉVOLUTION DES EFFECTIFS DEPUIS 1991
1. Dans le premier degré
Les effectifs du
premier degré
public et
privé représentaient
6.456.000 élèves
à la rentrée 1996, en diminution depuis 1991-1992. Les
évolutions sont cependant variables selon les niveaux :
Le préélémentaire a vu ses effectifs presque doubler entre
1960-1961 et 1985-1986, en raison de la progression de la scolarisation des
enfants de trois ans, et, dans une moindre mesure, des enfants de deux ans. A
partir de cette date, l'évolution démographique influence
fortement le niveau des effectifs du préélémentaire,
à la baisse depuis 1992-1993.
L'élémentaire a perdu 16,6 % de ses effectifs entre 1960-1961 et
1985-1986, où il enregistrait les effets de la baisse
démographique, ainsi que la réduction des retards scolaires. La
diminution est moins importante entre les rentrées scolaires 1985-1986
et 1994-1995 (- 2,1 %). Les effectifs sont estimés en
légère hausse depuis cette date, dans le secteur public
seulement. Dans le privé, les effectifs continuent à baisser.
Les graphiques ci-après retracent l'évolution des effectifs
d'élèves depuis 1991:
2. Dans le second degré
A la rentrée 1996-1997, on recensait
6.008.200
élèves
dans les établissements publics et
privés de France métropolitaine et des DOM. Jusqu'en 1993-1994,
ces effectifs étaient en hausse. Ils étaient, à la
rentrée 1996 en baisse pour la troisième année
consécutive (- 0,6 % en 1995 et - 0,3 % en 1996). Comme
en 1994 et 1995, cette baisse concerne à la fois le secteur public et le
secteur privé.
Le premier cycle du second degré avait vu croître ses effectifs de
42,2 % entre 1960 et 1985. De 1985 à 1990, l'entrée au
collège des générations moins nombreuses de la fin des
années 1970 a entraîné une légère
régression du nombre des élèves ; depuis la
rentrée de 1991, la population du premier cycle était de nouveau
en progression jusqu'en 1993. Mais en 1994, les effectifs se sont
stabilisés en raison de l'arrivée en sixième des enfants
nés en 1983, nettement moins nombreux que ceux des
générations précédentes. En 1995, ils baissent
même de 0,7 %.
Le second cycle professionnel multiplie ses effectifs par 2,1 entre 1960 et
1985, date à partir de laquelle une assez forte baisse s'est
amorcée. La spectaculaire montée en puissance des
préparations aux bacs professionnels depuis 1985 et l'attrait
confirmé des BEP contrebalancent maintenant la perte de vitesse des CAP
post-cinquième.
Du fait de l'allongement de la scolarité, le nombre
d'élèves engagés dans le second cycle
général et technologique progresse constamment de 1960 à
1991 ; la baisse sensible amorcée en 1991 s'accentue en 1994
(- 1,9 %) et se poursuit en 1995 (- 1,2 %) ; elle trouve
son origine dans la diminution des générations parvenant à
l'âge du lycée et dans celle des poursuites d'études vers
la seconde générale et technologique de 1992 à 1994. Pour
l'ensemble du second degré, la part de l'enseignement public demeure
assez stable, proche de 80 %.
Depuis 1993, on enregistre dans le second degré des inversions de
tendance dans les différents niveaux pédagogiques :
- les collèges, qui ont connu une forte reprise
démographique depuis la rentrée 1991, voient l'arrivée de
générations creuses à la rentrée 1994. A la
rentrée 1996, cette évolution se confirme avec une nouvelle
baisse démographique ;
- à l'inverse, les lycées vont connaître une reprise
de leur croissance, du fait de l'arrivée de classes d'âge
nombreuses en seconde et en première ;
- les classes post-baccalauréat enregistrent depuis 1993 un
ralentissement dans le rythme de progression de leurs effectifs, une
stabilisation des inscriptions en première année de STS et de
CPGE ayant été constatée.
B. LES CHIFFRES DE LA RENTRÉE SCOLAIRE 1997
12.647.000 élèves
et étudiants des
classes post-baccalauréat étaient attendus à la
rentrée scolaire 1997-1998, après 12.762.000 en 1996,
soit environ 115.000 élèves en moins. Ils se
répartissent comme suit :
1. Dans le premier degré
A la rentrée de 1996, la baisse des effectifs
était de 41.400 élèves en raison essentiellement de la
diminution des effectifs dans le préélémentaire (- 47.500
élèves).
A la rentrée de 1997 les effectifs devaient diminuer encore sensiblement
de - 59.200 élèves dont :
- 36.200 dans l'enseignement préélémentaire
- 20.800 élèves dans l'enseignement élémentaire
- 2.200 élèves dans l'enseignement spécialisé
2. Dans le second degré
A la rentrée 1996, les établissements
d'enseignement secondaire ont accueilli 17.600 élèves de moins
qu'en 1995 :
- 24.500 élèves en collège
+ 2.300 en lycées
+ 1.200 en lycées professionnels
+ 5.200 en classes post-baccalauréat
- 1.800 dans l'enseignement spécialisé
A la rentrée 1997, 41.000 élèves de moins
étaient attendus dont :
- 30.800 élèves en collèges
- 8.600 élèves en lycées professionnels
+ 3.600 élèves en lycées
+ 4.300 élèves en classes post-baccalauréat
- 9.500 élèves dans l'enseignement spécialisé
C. LES PRÉVISIONS POUR LA PROCHAINE DÉCENNIE
1. Dans le premier degré
Dans le
premier degré
, le résultat des
projections est surtout dépendant de la démographie et de la
demande sociale (particulièrement des taux de scolarisation à
deux ans). La diminution des redoublements influe également sur
l'évolution des effectifs d'élèves, mais dans une moindre
mesure.
Les différentes hypothèses retenues conduisent à
prévoir une
diminution
importante
des effectifs de l'ensemble
du premier degré
, public et privé, de l'ordre de
225.000
élèves en dix ans
. La presque totalité de la baisse
(- 260.000 élèves) devrait avoir lieu entre 1995 et 2000.
Cependant, une légère reprise en fin de période
ramènerait les effectifs d'élèves de la rentrée
2006 au niveau de ceux de la rentrée 2001.
Durant les
vingt dernières années
, le
nombre des
élèves
scolarisés dans l'ensemble du premier
degré
a diminué de plus de 900.000 pour un total actuel de
6.500.000 environ.
2. Dans le second degré
Dans le
second degré
, le résultat des
projections est principalement dépendant de la démographie. Les
générations qui entreront au collège pendant la prochaine
décennie sont nées et donc leurs effectifs sont, aux migrations
avec l'étranger près, connus. Désormais, chaque
collégien est appelé à suivre le cursus complet du premier
cycle et l'orientation vers la seconde semble avoir atteint un pallier.
Autre facteur important, l'orientation vers la seconde générale
et technologique est en recul depuis 1992, traduisant des sorties de
l'école plus nombreuses et, aussi, des orientations vers la voie
professionnelle plus importantes.
Lors des dix prochaines années, les effectifs vont subir une baisse
importante estimée à
- 330.000 élèves
.
D. LA CROISSANCE PARALLÈLE DES EFFECTIFS D'ENSEIGNANTS A PERMIS UNE AMÉLIORATION DE L'ENCADREMENT DES ÉLÈVES
1. La croissance des effectifs d'enseignants
En 1996,
1.525.600 personnes exercent leur activité
dans le système de formation initiale
, soit
6 % de la
population active
. La proportion d'enseignants parmi ces personnels a
légèrement augmenté et dépasse aujourd'hui les
61 %.
Depuis 1985, l'effectif des personnels de l'éducation s'est accru de
10,1 % contre 4,8 % pour l'ensemble de la population active. Il
représente donc maintenant une part plus importante de cette
dernière (5,9 % contre 5,7 % en 1985).
Depuis 1990, le solde d'une année sur l'autre des créations et
des suppressions d'emplois dans le système éducatif a
évolué comme suit :
Le tableau ci-après retrace le solde des variations d'effectifs
d'élèves scolarisés d'une année sur l'autre et,
parallèlement, le solde des créations d'emplois.
Premier degré |
Second degré |
TOTAL |
|
1988
|
+ 19.300
|
+ 15.500
|
+ 34.800
|
1989
|
+ 21.700
|
+ 23.000
|
+ 44.700
|
1990
|
+ 6.800
|
+ 31.300
|
+ 38.100
|
1991
|
- 29.700
|
+ 43.900
|
+ 14.200
|
1992
|
- 48.100
|
+ 36.700
|
- 11.400
|
1993
|
- 39.100
|
+ 42.800
|
+ 3.700
|
1994
|
- 8.200
|
- 8.000
|
- 16.200
|
1995
|
- 24.300
|
- 18.900
|
- 43.200
|
1996
|
- 41.400
|
- 17.600
|
- 59.000
|
1997
|
- 59.200
|
- 10.700
|
- 69.900
|
On y constate que dans le premier degré, les
créations d'emplois ont perduré jusqu'en 1993 en dépit de
la diminution des effectifs d'élèves scolarisés depuis
1991. Dans le second degré, les effectifs d'élèves
scolarisés diminuent depuis 1994 et les créations d'emplois sont
également demeurées positives.
Le tableau ci-après met en parallèle les effectifs totaux
d'enseignants et d'élèves scolarisés dans le primaire
depuis 1993.
En dépit de la diminution constante du nombre d'élèves
depuis 1993, on constate une quasi stagnation du nombre d'enseignants, sauf en
1996 et 1997, deux années qui ont marqué une inflexion nette de
la tendance.
Il convient d'observer également la diminution envisagée de
37.200 élèves à la rentrée 1998 et la baisse
probable de 90.000 élèves d'ici l'année 2001.
Le graphique ci-après illustre les évolutions
passées :
Le tableau et le graphique ci-après rapprochent l'évolution du
nombre d'enseignants et l'évolution du nombre d'élèves
scolarisés dans le secondaire.
On y constate la poursuite de la diminution des effectifs
d'élèves et l'augmentation parallèle du nombre
d'enseignants, stabilisée toutefois en 1997. On attend 18.200
élèves en moins à la rentrée 1998. Le nombre
d'élèves devrait en outre décroître de 74.500 d'ici
2001 et de 150.700 d'ici 2006.
Le graphique ci-après retrace ces évolutions.
2. La constante amélioration du taux d'encadrement
a) Dans l'enseignement primaire
Dans l'enseignement préélémentaire
public, l'effectif moyen des classes suit une tendance régulière
à la baisse : 27,6 élèves par classe en 1990, et 26,8
en 1994. Ce mouvement devrait se poursuivre, avec un effort particulier
d'accueil dans les zones d'éducation prioritaire.
Dans le secteur privé, l'effectif moyen des classes suit cette
même tendance régulière à la baisse : de
27,6 élèves par classe en 1990 à 26,2 en 1996.
En ce qui concerne l'enseignement élémentaire public, la taille
des classes, en baisse au début des années 80, s'est ensuite
accrue en raison de hausses importantes d'effectifs. Ces dernières
années, la taille moyenne des classes tend à se stabiliser
à un peu moins de 23 élèves, malgré la
diminution des effectifs scolaires. Ceci résulte de transferts de moyens
opérés de l'enseignement élémentaire vers le
préélémentaire pour y améliorer l'accueil des
enfants et notamment généraliser la scolarisation à 3 ans.
Les effectifs des classes primaires restent cependant nettement
inférieurs à ceux des classes maternelles.
La taille moyenne des classes, dans l'élémentaire privé,
plus élevée que dans le public, a subi peu de variations. De
23,6 élèves par classe en 1990 à 23,4 dès la
rentrée 1992. Depuis cette date, la taille des classes s'y est
stabilisée.
b) Dans le second degré
Le H/E est un indicateur global de moyens d'enseignement qui
représente le coût moyen horaire d'un élève. Il
permet d'apprécier l'évolution de la situation pour chaque niveau
d'enseignement (collèges, lycées et lycées
professionnels). Depuis 1987, il a évolué comme suit :
La rentrée 1996 enregistre une nette amélioration du H/E en
collège qui s'explique par la poursuite de la rénovation
pédagogique des collèges avec la mise en place en classe de
cinquième de l'option latin.
Le H/E diminue en raison de l'effort de rationalisation de l'offre d'options
poursuivi dans les académies.
Le E/D correspond au nombre moyen d'élèves par division. Il
diminue à tous les niveaux depuis 1987 :
Dans le second degré public, on note à la rentrée 1996 une
petite diminution de la taille des divisions en collège : les effectifs
moyens par division sont stables en sixième et en troisième
technologique, en baisse en cinquième, quatrième,
troisième, quatrième technologique et en troisième
d'insertion. Cependant, les classes de premier cycle comptent aujourd'hui, en
moyenne, légèrement plus d'élèves qu'en 1990.
Dans le second degré privé, la taille des divisions en
collège a augmenté entre 1990 (24,3) et 1993 (24,9) ; elle
diminue depuis pour s'établir à 24,6 à la rentrée
1996. Elle est légèrement supérieure à celle
constatée dans le public. Entre les rentrées 1995 et 1996, la
taille moyenne des divisions a diminué en cinquième, en
quatrième générale et technologique, en troisième
générale et d'insertion ; elle a augmenté en
sixième, en troisième technologique et en CPA - CLIPA (classe
préparatoire à l'apprentissage, classe d'initiation
préprofessionnelle par alternance).
En second cycle général et technologique public, le nombre moyen
d'élèves par classe avait été ramené de 31,0
à 29,7 de 1990 à 1992. Cette amélioration a
été rendue possible par l'affectation d'importants moyens
nouveaux. Ces effectifs poursuivent légèrement leur baisse depuis
3 ans. Les classes de seconde restent les plus chargées, avec une
moyenne de 32,3 élèves à la rentrée 1996.
Dans le second cycle privé, comme dans le public, le nombre moyen
d'élèves par classe bien que moins élevé, a
diminué entre les mêmes rentrées scolaires passant de 25,7
en 1990 à 25,1 en 1992. Il augmente à nouveau jusqu'en 1994 pour
s'établir à 25,6 à la rentrée 1996. Les classes de
seconde restent également les plus chargées avec une moyenne de
28,7 élèves par classe à la rentrée 1996 (24,1
en première et 24,5 en terminale).
L'allégement des divisions, sensible depuis quelques années en
second cycle professionnel public et privé, se poursuit à la
dernière rentrée dans la filière du CAP en 3 ans dont les
effectifs continuent de baisser. La taille des classes qui avait très
légèrement diminué en BEP reste stable à la
rentrée 1996 ; elle poursuit sa diminution dans les préparations
au baccalauréat professionnel, qui connaissent un développement
important.
Le tableau ci-après retrace ces évolutions :
Evolution du nombre moyen d'élèves par classe ou division France métropolitaine, Public |
|||||||
90-91 |
91-92 |
92-93 |
93-94 |
94-95 |
95-96 |
96-97 |
|
PREELEMENTAIRE (1) |
27,6 |
27,4 |
27,2 |
27,0 |
26,8 |
- |
- |
ELEMENTAIRE (2) |
22,9 |
22,9 |
22,9 |
22,8 |
22,8 |
- |
- |
dont |
- |
- |
|||||
CP |
22,1 |
22,2 |
22,4 |
22,3 |
22,3 |
- |
- |
CP à CM2 |
24,1 |
24,1 |
24,0 |
24,0 |
24,0 |
- |
- |
Classes à plusieurs cours |
20,4 |
20,6 |
20,6 |
20,6 |
20,7 |
- |
- |
6ème |
24,8 |
24,9 |
24,9 |
25,0 |
24,7 |
24,6 |
24,6 |
5ème |
24,8 |
24,9 |
24,9 |
25,1 |
25,0 |
25,0 |
24,9 |
4ème |
24,8 |
24,4 |
24,1 |
24,6 |
24.4 |
24,5 |
24,2 |
3ème |
24,8 |
24,8 |
24,5 |
24,9 |
25,0 |
25,0 |
24,9 |
4ème techno |
23,9 |
22,3 |
22,3 |
22,3 |
22,5 |
22,5 |
22,2 |
3ème techno |
22,7 |
22,1 |
20,8 |
21,2 |
21,2 |
21,7 |
21,7 |
CPA-CIPAL |
14,8 |
14,4 |
14,2 |
16,0 |
17,9 |
19,2 |
18,5 |
3ème insertion |
- |
- |
13,4 |
14,4 |
13,8 |
14,6 |
14,5 |
TOTAL PREMIER CYCLE |
24,3 |
24,4 |
24,3 |
24,6 |
24,6 |
24,5 |
24,4 |
CAP 3 ANS (3) |
20,1 |
18,2 |
16,2 |
15,4 |
15,2 |
15,0 |
14,8 |
BEP - CAP 2 ANS |
24,1 |
23,6 |
22,6 |
22,6 |
22,8 |
22,7 |
22,7 |
BAC PRO |
23,2 |
22,7 |
21,2 |
21,1 |
20,9 |
20,8 |
20,6 |
TOTAL SECOND CYCLE PROFESSIONNEL |
|
|
|
|
|
|
|
Seconde |
33,0 |
32,1 |
32,1 |
32,0 |
32,1 |
32,4 |
32,3 |
Première |
29,9 |
29,2 |
28,1 |
28,3 |
27,4 |
27,6 |
27,7 |
Terminale |
30,2 |
29,9 |
29,1 |
28,9 |
29,4 |
28,6 |
28,2 |
TOTAL SECOND CYCLE GENERAL ET TECHNO |
|
|
|
|
|
|
|
(1)
Les nombres
moyens d'élèves dans le premier
degré sont calculés par type d'enseignement
(préélementaire et élémentaire), quelle que soit
l'école d'implantation, maternelle ou primaire. Les données ne
sont pas disponibles pour 1995 et 1996.
|
Enfin, le tableau ci-dessous indique l'évolution,
depuis la rentrée 1988 du pourcentage du nombre de divisions de 36
élèves et plus par rapport au nombre total de divisions. Si le
taux remonte légèrement en première avec la reprise
démographique, il retrouve en seconde son niveau de 1994 et continue de
diminuer en terminale.
Il est légitime, au regard de ces évolutions, de s'interroger
sur la nécessité de maintenir les effectifs d'enseignants
constants à la rentrée 1998.
II. LE NÉCESSAIRE RESSERREMENT DES EFFECTIFS D'ENSEIGNANTS
Le système éducatif se trouve aujourd'hui dans
une situation unique : après une période de crise du
recrutement à la fin des année 1980 face à une afflux
d'élèves, le retournement démographique permet aujourd'hui
de gérer les effectifs avec plus de sérénité.
Compte tenu de ce qui précède et de la très forte
rigidité du budget de l'enseignement scolaire, votre Commission des
finances estime qu'il est urgent de limiter le nombre de postes ouverts dans
les différents concours de l'éducation nationale pour diminuer le
stock d'enseignants. Il convient pour cela de poursuivre les orientations
engagées par le précédent Gouvernement dans les budgets
pour 1996 et 1997.
A. L'INFLEXION MONTRÉE PAR LA LOI DE FINANCES INITIALE POUR 1997
Constatant la diminution des effectifs des collèges
à la rentrée 1997 pour la deuxième année
consécutive, la loi de finances pour 1997 a prévu la suppression
de 5.239 emplois et la création de 313 emplois nouveaux, ce qui
correspondait à un
solde de 4.926 suppressions d'emplois
.
Parmi les
313 emplois nouveaux
, 250 étaient destinés
à améliorer les conditions d'encadrement des élèves
et à prévenir les phénomènes de violence à
l'école. Il s'agissait de la consolidation des emplois prévus
dans le cadre du plan de lutte contre la violence entré en vigueur
à la rentrée 1996.
Le tableau suivant récapitule les emplois créés ou
supprimés par niveau d'enseignement :
Il est important de noter que les suppressions d'emplois prévues
dans la loi de finances pour 1997
n'ont pas affecté pas les moyens
dévolus à l'encadrement des élèves
puisqu'elles
ont concerné soit le recrutement de nouveaux maîtres (emplois de
stagiaires), soit des moyens d'accompagnement (assistants étrangers),
soit des moyens consacrés à la formation des personnels
(congés mobilité), soit encore des moyens en personnels
administratifs implantés à l'administration centrale ou dans les
services déconcentrés, à l'exclusion des
établissements scolaires.
B. LES BESOINS ESTIMÉS EN NOUVEAUX ENSEIGNANTS
Les besoins en nouveaux enseignants sont estimés en
fonction du nombre prévisible de départs de l'éducation
nationale (retraites, décès, démissions...) et de
l'évolution des effectifs scolarisés.
Le nombre de départs en retraite dans l'enseignement primaire devrait
passer de 12.000 à 12.700 entre 1996 et 1997. Dans l'enseignement
secondaire, les départs sont passés de 5.975 en 1996 à
6.818 en 1997. L'augmentation sensible des départs par corps entre 1996
et 1997 préfigure les départs massifs à la retraite des
enseignants du second degré qui devraient intervenir dans les prochaines
années.
Selon les services du ministère de l'éducation nationale,
26.200 nouveaux enseignants titulaires seront nécessaires
en
moyenne annuelle pour assurer les rentrées 1999 à 2003 dans les
écoles, collèges et lycées publics :
13.800 dans le premier degré ;
12.391 dans le second degré.
Ces estimations sont des moyennes annuelles sur cinq ans, des variations
annuelles importantes autour de ces moyennes peuvent donc intervenir.
Le tableau ci-après indique en outre, pour le second degré, les
ordres de grandeur par groupe de disciplines. Ces besoins correspondent aux
besoins " devant élèves ", en moyenne annuelle, dans
les collèges, lycées d'enseignement général et
technologique et lycées professionnels publics.
Les besoins moyens annuels en nouveaux enseignants
titulaires des premier et second degrés publics pour assurer
les
rentrées 1999 à 2003 - France métropolitaine et DOM
Total premier degré |
13.800 |
Total second degré (1) |
12.390 |
Sciences |
2.790 |
Sciences humaines |
1.050 |
Lettres |
1.675 |
Lettres - Histoire géographie |
135 |
Lettres - Langues |
215 |
Langues vivantes |
2.370 |
Enseignements artistiques |
400 |
Education physique et sportive |
785 |
Total des disciplines d'enseignement général |
9.420 |
Total des disciplines techniques et professionnelles |
2.845 |
Documentation |
130 |
(1) Y compris classes supérieures des lycées et
renouvellement des enseignants dans les TOM. Besoins en personnels
d'éducation et d'orientation non compris.
Dans le premier degré
, les besoins annuels en nouveaux
enseignants couvrent les départs. Les moyens dégagés par
la baisse des effectifs d'élèves permettent à
l'éducation nationale de contribuer à deux objectifs :
continuer l'effort national entrepris au profit des zones d'éducation
prioritaire et maintenir les services publics dans les zones rurales et de
montagne.
Dans le second degré
, la couverture du besoin en nouveaux
enseignants titulaires ne sera pas entièrement opéré par
des recrutements d'enseignants nouveaux (étudiants passant des concours
externes de recrutement, personnels titulaires exerçant
antérieurement des fonctions autres que l'enseignement) ; mais
aussi par la titularisation des maîtres-auxiliaires qui occupent des
postes vacants.
Ces estimations réalisées en juin 1997, en prolongeant les
tendances récentes, intègrent d'une part, le remplacement des
départs prévus (environ 13.100 en moyenne par an) et, d'autre
part, la mise en oeuvre des politiques de personnel : titularisation des
maîtres-auxiliaires et résorption des titulaires
excédentaires dans certaines disciplines. Elles prennent
également en compte l'évolution des effectifs
d'élèves du second degré et les modifications de
programmes prévues par la réforme du collège.
A souligner, à cet égard, que les disciplines présentant
des besoins non couverts par des personnels titulaires sont de moins en moins
nombreuses. L'enseignement général, y compris dans les
disciplines scientifiques qui ont longtemps connu des besoins, ne
présente plus de déficit en personnels titulaires. Il en est de
même dans l'enseignement technique.
En revanche, malgré une amélioration évidente des
recrutements liée notamment au maintien à un niveau
élevé du nombre de postes proposés au CAPLP2,
l'enseignement professionnel présente encore des besoins non couverts
par des personnels titulaires dans certaines disciplines.
A l'avenir, la situation favorable que connaissent, à ce jour, la
plupart des disciplines doit être maintenue. Pour ce faire, une approche
fine de futurs besoins de recrutement au niveau de chaque discipline est
conduite, notamment afin d'anticiper les départs massifs à la
retraite des enseignants du second degré qui interviendront dans les
prochaines années.
En ce qui concerne les besoins globaux en personnels d'ici 2003, les travaux de
la direction de l'évaluation et de la prospective montrent qu'en moyenne
12.391 nouveaux enseignants titulaire seront nécessaires chaque
année pour assurer chacune des rentrées scolaires
. Ce besoin
moyen annuel est légèrement inférieur à celui
estimé l'année dernière, car il tient compte d'une
diminution prévisionnelle un peu plus rapide des effectifs
d'élèves dans le second degré, ce qui conduit dans
certaines disciplines à ajuster les effectifs d'enseignants titulaires
à ces évolutions.
C. L'INDISPENSABLE DIMINUTION DES RECRUTEMENTS
La politique de gestion prévisionnelle des emplois doit conduire à diminuer le nombre de postes proposés aux concours.
a) Recrutement dans le primaire
Le dernier concours de recrutement d'élèves
instituteurs a été organisé en 1991. Depuis 1992 sont
organisés des concours de recrutement de professeurs des écoles.
L'évolution du nombre de candidats au concours externe et au second
concours interne est retracée dans les tableaux ci-après :
Concours externe |
|||||
Années |
Emplois mis au concours |
Candidats inscrits |
Candidats présents |
Candidats reçus |
Liste complémentaire |
1992 |
4.900 |
19.361 |
14.682 |
4.953 (1) |
4.108 |
1993 |
10.100 |
33.504 |
26.365 |
10.132 (1) |
4.664 |
1994 |
9.600 |
51.397 |
39.468 |
9.667 (1) |
6.125 |
1995 |
9.600 |
67.082 |
49.954 |
9.622 (1) |
4.831 |
1996 |
8.900 |
57.000 |
(1) Ce nombre est supérieur au nombre de places
à cause du report des places non pourvues au second concours interne.
Il faut noter que la diminution du nombre de candidats inscrits aux concours de
1996 et 1997 par rapport à 1995, s'explique par la date unique du
concours qui a limité les inscriptions multiples.
b) Recrutement dans le second degré
Globalement, le second degré ne connaît plus de
crise du recrutement et est à même de répondre aux besoins
d'enseignement par l'emploi de titulaires en nombre suffisant. En
conséquence, le recours à des maîtres auxiliaires
s'avère, depuis plusieurs années, de moins en moins
fréquent.
Cette situation nouvelle explique pourquoi
une forte baisse des besoins de
recrutement est prévisible à court et moyen termes
dans le
second degré.
Néanmoins, une approche fine des besoins de recrutement discipline par
discipline reste nécessaire, afin d'adapter le niveau des effectifs aux
besoins fonctionnels réels. Ainsi, si l'enseignement
général et l'enseignement technique ne présentent plus de
déficits en personnels, l'enseignement professionnel présente
encore des besoins en personnels titulaires dans certaines disciplines,
malgré une amélioration des recrutements liée notamment au
maintien du nombre de postes proposés aux CAPLP2
8(
*
)
.
Les prévisions à la baisse des besoins en nouveaux titulaires
sont prises en compte dans la détermination des postes offerts aux
concours enseignants du second degré (agrégation, CAPES, CAPEPS,
CAPET, CAPLP2) puisqu'après une croissance continue du nombre global de
postes proposés au concours, la session 1996 a marqué une baisse
de 7,1 % par rapport aux trois sessions précédentes. A la
session 1997, le nombre global de postes offerts aux concours externes,
internes et spécifiques a été diminué de 19 %
par rapport à 1996.
Cette inflexion du nombre de postes proposés ne s'est pas
accompagnée d'une diminution équivalente du nombre de
lauréats. Ainsi, entre 1993 et 1997, les places offertes à ces
concours externes ont enregistré une baisse de 27 % tandis que le
nombre des admissions diminuait de 10 %. Ainsi, ce sont 7 postes
proposés sur 8 qui ont été pourvus à la session
1997, contre un peu plus de 6 sur 8 lors de la session antérieure.
Il fait ensuite souligner que cette baisse des lauréats se traduit de
manière différente selon l'origine des candidats : les
étudiants et les maîtres auxiliaires voient leur proportion parmi
les lauréats augmenter, alors que diminue la part des personnels
titulaires.
A la présente session, on recense, parmi les lauréats des
4 concours externes, 10.935 élèves d'IUFM et
étudiants, contre 11.530 l'an dernier. Cette baisse en valeur absolue
correspond toutefois à une augmentation parmi les lauréats de ces
concours de la part des étudiants et des élèves d'IUFM :
ils représentent désormais 89,1 % des admis, soit
près de neuf reçus sur dix, contre 76,6 % en 1993 et
87,8 % en 1996.
c) Les concours internes et spécifiques
Les tableaux suivants retracent l'évolution globale des concours internes et spécifiques de 1993 à 1997.
Postes offerts aux concours externes
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Evolution 1993-1997 |
Evolution 1996- 1997 |
|||||||||
Agrégation |
2.000 |
2.000 |
2.000 |
2.000 |
1.500 |
- 25,0 % |
- 25,0 % |
||||||||
CAPES/CAPEPS |
6.480 |
6.480 |
5.940 |
5.300 |
3.890 |
- 40,0 % |
- 26,6 % |
||||||||
CAPET |
1.320 |
1.320 |
1.660 |
1.480 |
1.245 |
- 5,7 % |
- 15,9 % |
||||||||
TOTAL |
9.800 |
9.800 |
9.600 |
8.780 |
6.635 |
- 32,3 % |
- 24,4 % |
||||||||
Lauréats des concours internes et spécifiques |
|||||||||||||||
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Evolution 1993-1997 |
Evolution 1996- 1997 |
|||||||||
Agrégation |
1.676 |
1.711 |
1.659 |
1.469 |
- |
- |
- |
||||||||
CAPES/CAPEPS* |
3.712 |
3.369 |
3.355 |
3.017 |
2.914 |
- 21,5 % |
- 3,4 % |
||||||||
CAPET |
1.130 |
989 |
1.137 |
1.080 |
911 |
- 19,4 % |
- 15,6 % |
||||||||
TOTAL |
4.842 |
4.358 |
4.492 |
4.097 |
**3.825 |
- 21,0 % |
- 6,6 % |
||||||||
*
Total
concours internes et spécifiques pour les
CAPES, CAPEPS et CAPET. Il n'existe pas de concours spécifique pour
l'agrégation.
|
Le nombre de postes offerts aux concours internes de
l'agrégation, du CAPES, du CAPEPS et du CAPET diminue de 32,3 %
entre 1993 et 1997 et de 24,4 % entre les deux dernières sessions.
A noter que, depuis 1995 et pour quatre sessions, des concours
spécifiques ont été créés, en plus des
concours internes existants, pour tous les concours de recrutement des
personnels du second degré, à l'exception de l'agrégation
interne. Ils sont réservés aux agents non titulaires de
l'enseignement public et aux titulaires des corps mis en extinction (PEGC, AE,
PLFP 1, chargés d'enseignement d'EPS...).
A la session 1997, hors agrégation interne dont les résultats ne
sont pas encore connus, 3.825 candidats ont été admis aux
CAPES, CAPEPS et CAPET internes et spécifiques, soit 6,6 % de moins
qu'en 1996. Force est de constater que, comme pour les concours externes, le
rendement global de ces concours a fortement augmenté
puisqu'après avoir été de 62 % en 1993 et d'environ
60 % en 1995 et 1996, le rendement des concours internes et
spécifiques de la session 1997 s'établit à 74 %.
La proportion des maîtres auxiliaires parmi les lauréats de ces
concours (à l'exception de l'agrégation interne à laquelle
ils ne peuvent pas s'inscrire) ne cesse de s'accroître. Cette population
représente en 1997 67,7 % des lauréats, soit
2.591 admis contre, à titre de comparaison, 49,4 %
(2.393 admis) en 1993 et 64,4 % (2.638 admis) en 1996.
III. LA POURSUITE DES REDÉPLOIEMENTS D'EFFECTIFS
Les redéploiements doivent d'abord concerner les personnels les plus " précaires " afin de les intégrer de plein pied dans le système éducatif. Il s'agit ensuite de faire en sorte qu'un maximum d'enseignants soient " devant élèves ".
A. LA POLITIQUE DE TITULARISATION DES AUXILIAIRES PORTE SES FRUITS
1. L'évolution des effectifs de maîtres auxiliaires
Le recours à des maîtres auxiliaires
résulte de la grande variété des disciplines
enseignées. Ainsi, les services académiques doivent, dans
certaines disciplines pour lesquelles des titulaires n'ont pu être
recrutés, faire appel à des maîtres auxiliaires.
Par ailleurs, les recrutements supplémentaires ou réengagements
en cours d'année scolaire, qui représentent environ 8.000
à 10.000 agents, ont essentiellement pour objet d'assurer le
remplacement d'enseignants titulaires indisponibles, notamment pour raisons
médicales.
Après une progression des effectifs de maîtres auxiliaires
dès la fin du plan de titularisation de 5 ans (1983-1988), on
enregistre depuis 1991 une baisse constante de ces effectifs dans le second
degré en raison notamment de l'augmentation du taux de rendement des
concours qui permet de pourvoir de plus en plus de postes par des titulaires
qui sont mieux formés.
Bien qu'étant plus ralentie (sauf dans le premier degré), cette
baisse s'est poursuivie en 1996-1997 : le total des suppléants du
premier degré et des maîtres-auxiliaires du second degré
s'élevait à la rentrée scolaire de 1996 à
25.970 agents
, soit une diminution de 12,8 % par rapport
à l'année précédente. Pour rappel, l'effectif de
maîtres-auxiliaires s'élevait à 43.840 à la
rentrée 1993.
Le tableau suivant retrace les effectifs de suppléants et
maîtres-auxiliaires de l'année scolaire 1994/1995 à
l'année scolaire 1996-1997 par type d'enseignement (situations du mois
d'octobre).
Type d'enseignement |
Effectif de
suppléants et
maîtres-auxiliaires
|
Variation relative de |
||
1994-1995 |
1995-1996 |
1996-1997 |
1995-1996 à 1996-1997 |
|
Ecoles |
1.585 |
1.125 |
684 |
- 40,5 % |
Collèges |
3.039 |
2.346 |
1.798 |
- 23,4 % |
Lycées |
16.928 |
13.573 |
11.416 |
- 15,9 % |
Lycées professionnels |
11.127 |
9.670 |
8.835 |
- 8,6 % |
Education, orientation, administration |
|
|
|
|
Surveillance |
1.067 |
1.140 |
1.257 |
10,3 % |
Total Second degré |
34.313 |
28.648 |
25.286 |
- 11,7 % |
TOTAL |
35.898 |
29.773 |
25.970 |
- 12,8 % |
Le nombre des suppléants du premier degré en fonction à la fin de l'année scolaire 1996-1997 s'élevait à 684 en début d'année scolaire ; 9 nouveaux suppléants ont été recrutés en cours d'année scolaire. Les suppléants sont rémunérés sur des emplois vacants d'instituteurs ou de professeurs des écoles.
2. La politique de titularisation des auxiliaires enseignants
Depuis plusieurs années, des dispositions ont
été prises pour faciliter l'accès des suppléants et
des maîtres auxiliaires aux corps enseignants par la voie des concours.
Ainsi, les conditions d'accès aux concours internes ont
été modifiées à compter de 1989 : suppression
des limites d'âge, réduction de l'ancienneté requise de 5
à 3 ans (sauf pour l'agrégation).
Les mesures qui avaient été retenues en 1993-1994 pour faciliter
la préparation des concours par les maîtres-auxiliaires ont
été reconduites à la présente rentrée :
allocations d'IUFM, congés de formation.
En outre, des dispositions sont prises pour améliorer la situation des
maîtres-auxiliaires. Le dispositif mis en place à la
rentrée scolaire 1997 prévoit le réemploi pour la
durée de l'année scolaire de tous les maîtres auxiliaires
qui ont été employés au cours des deux années
scolaires précédentes, sous réserve qu'ils aient
donné satisfaction sur le plan pédagogique et qu'ils en aient
fait la demande avant le 1er octobre.
Par ailleurs, des concours spécifiques ont été
créés pour quatre sessions à compter de 1995, en plus des
concours externes et internes déjà existants. Ces concours sont
spécialement conçus pour les maîtres-auxiliaires, en raison
tant des conditions d'inscription que de la nature des épreuves (les
concours spécifiques comportent uniquement des épreuves orales au
nombre de deux).
De plus, à la session 1997 ont été mis en place des
concours réservés à certains agents non titulaires. Ces
derniers concours, institués dans le cadre de la loi
n° 96-1093 du 16 décembre 1996 relative à l'emploi
dans la fonction publique et à diverses mesures d'ordre statutaire,
favorisent l'accès des maîtres-auxiliaires dans différents
corps du second degré. Pour tenir compte du profit des enseignants non
titulaires, il a été décidé que les épreuves
de ces concours s'appuieraient essentiellement sur l'expérience
professionnelle des candidats.
Pour la session 1997, 2.700 postes ont été offerts aux
concours réservés en plus des 2.390 postes ouverts aux
concours spécifiques. Cette politique active de résorption de
l'auxiliariat a porté ses fruits puisque
6.314 maîtres-auxiliaires ont été lauréats de
l'ensemble des concours de recrutement de personnels du second degré en
1997, dont 2.149 aux concours réservés. Cet effectif est
nettement supérieur à celui des sessions
précédentes : 3.672 en 1993, 3.945 en 1994, 4.388 en 1995 et
4.286 en 1996. En conséquence, en 1997, plus d'un lauréat sur
quatre était auparavant maître-auxiliaire, contre un sur cinq lors
des sessions précédentes.
En ce qui concerne la session 1998, les maîtres-auxiliaires auront la
possibilité de s'inscrire, en vue de leur accès à un corps
de personnel du second degré à la fois à l'un des trois
concours externe, interne ou spécifique, et au concours
réservé.
3. La politique de titularisation menée en faveur des auxiliaires non enseignants
Au 31 décembre 1996, le nombre d'auxiliaires de bureau
et de service s'élevait à
15.600
(contre 16.000
l'année précédente), dont 10.300
rémunérés sur postes, et 5.300 sur crédits de
suppléance. En cours d'année scolaire, 3.000 personnels
auxiliaires supplémentaires ont été recrutés ou
réengagés.
De 1993 à 1996, 9.800 titularisations sont intervenues par voie de
réussite à un concours, dont 2.400 en 1996.
Tous les auxiliaires recrutés avant l'intervention de la loi
n° 83-481 du 11 juin 1983 ont bénéficié
d'une intégration en catégorie D jusqu'en 1991.
Les auxiliaires recrutés postérieurement à cette date
n'ont pu bénéficier de mesures de titularisation par voie de
liste d'aptitude.
Le décret n° 95-968 du 24 août 1995, qui permet
l'intégration d'auxiliaires de bureau dans le corps des agents
administratifs, par voie de concours internes spéciaux sur une
durée de quatre ans, a d'ores et déjà été
mis en oeuvre au titre des années 1995, 1996 et 1997, à hauteur
de 550 postes offerts au recrutement.
Le protocole d'accord sur la résorption de l'emploi précaire du
14 mai 1996, a permis de mettre en place de nouvelles possibilités
de titularisation.
La loi n° 96-1093 du 16 décembre 1996 prévoit, par
dérogation à l'article 19 de la loi n° 84-16 du
11 janvier 1984, l'ouverture de concours réservés aux agents
non titulaires de l'Etat, pour une durée maximum de quatre années.
Le décret n° 97-414 du 25 avril 1997, dans la limite d'un
contingent annuel, permet d'offrir l'accès au corps d'agent
administratif par concours réservés aux agents non titulaires qui
remplissent les conditions fixées par les articles 1er et 2 de la
loi précitée. Il est prévu pour 1997 un contingent de
500 postes.
En ce qui concerne la filière ouvrière, le décret est en
cours de publication. Le contingent prévu pour 1997
s'élève à 1.500 postes.
Par ailleurs, les concours d'accès aux autres corps constituent
également une voie d'intégration supplémentaire pour les
agents non titulaires.
Les titularisations sont réalisées sur postes vacants (sans
création d'emplois). Elles ne nécessitent pas de traduction
budgétaire.
Depuis 1994, 6.000 nouveaux agents contractuels ont été
recrutés dans les établissements d'enseignement scolaires et
supérieurs sur des postes vacants, correspondant notamment aux fractions
d'emplois libérés par l'exercice du travail à temps
partiel non pourvues par des agents titulaires.
Recrutements |
Agents de bureau |
Agents de service |
Total |
1994 |
516 |
1.527 |
2.043 |
1995 |
602 |
1.505 |
2.107 |
1996 |
1.024 |
929 |
1.953 |
TOTAL |
2.142 |
3.961 |
6.103 |
B. LES MOYENS DE REMPLACEMENT SONT EXCESSIFS
Le pourcentage d'enseignants réellement " devant
élèves " était, à la rentrée 1996, de
83,4 %. Il y avait en effet 310.821 enseignants pour 259.421 classes.
Les 51.400 enseignants qui n'étaient pas dans les classes se
répartissaient comme suit :
25.172 effectuaient des remplacements (titulaires-remplaçants) ;
8.699 remplaçaient des enseignants déchargés de service
à titre réglementaire (directeurs d'écoles, directeurs
d'établissements spécialisés, décharges
syndicales) ;
15.011 exerçaient des activités de conseil pédagogique,
de formation, des tâches d'animation et de soutien scolaire dans les ZEP,
dans les réseaux d'aides spécialisés aux enfants en
difficulté (RASED) et dans les commissions d'éducation
spéciale ;
2.518 occupaient des positions diverses (198 étaient en congé de
mobilité, 984 enseignaient au CNED, 360 étaient mis à
disposition auprès d'oeuvres périscolaires et 810 occupaient des
services exceptionnels tels les classes de vacances...).
Le tableau ci-après retrace la répartition fonctionnelle des
emplois pour l'année scolaire 1996-1997 :
Répartition fonctionnelle
des emplois
|
Emplois délégués |
I - Enseignement primaire
(chapitre 31-92)
Élémentaires et primaires
Remplacement
Maladie, maternité
Décharges de service
Directeurs d'écoles
Animation et soutien
Maîtres formateurs et conseillers pédagogiques
Autres
Congés de mobilité
|
310.821
|
II - Enseignement secondaire
(chapitre 31-93)
Collèges
Personnels d'encadrement et de documentation
Personnels d'éducation
Personnels d'orientation
Conseillers en formation continue
|
443.741
|
III - Personnels
administratifs, techniques, ouvriers, de
servie et de santé (chapitre 31-90, art. 40 et 36-60)
Personnels ouvriers
Internats et demi-pension
Personnels ouvriers
|
161.008
|
Hors emplois de stagiaires, emplois gagés, emplois de recteurs, emplois de l'administration centrale, emplois d'inspecteurs pédagogiques régionaux, d'inspecteurs départementaux de l'éducation nationale.
C. LA DIMINUTION DES MISES À DISPOSITION
Le ministère de l'Education nationale procède
à des mises à disposition de personnels à temps plein ou
à temps partiel.
Au 15 septembre 1997, le nombre total de mises à disposition
prononcées s'élevait à
882 équivalents
emplois
à temps plein dont 299, soit 34 %, font l'objet d'un
remboursement au budget de l'Etat par voie de fonds de concours.
Conformément aux dispositions du décret du 16 septembre
1985, ces mises à disposition se répartissent dans les trois
catégories suivantes :
39 sont effectuées auprès d'administrations de l'Etat ou
d'établissements publics à caractère administratif ;
285 le sont auprès d'organismes d'intérêt
général publics ou privés, dont :
- 50 auprès de la Cité des Sciences et de l'Industrie, les
rémunérations et charges correspondants étant
remboursées au ministère, sur la base de l'indice moyen du corps
auquel les intéressés appartiennent ;
- 227 auprès de mutuelles (MGEN, MAIF, CAMIF, UNMRIFEN), les
rémunérations et les charges qui leur sont afférentes
étant également remboursées au ministère, mais sur
la base de leur coût réel ;
- 8 auprès de collectivités territoriales, avec remboursement
intégral au ministère des rémunérations et charges
y afférentes.
558 sont prononcées auprès d'organismes à
caractère associatif assurant des missions d'intérêt
général dont 468, soit 84 %, auprès d'associations
éducatives complémentaires de l'enseignement public telles que la
Ligue Française de l'Enseignement Public (LFEEP), les Pupilles de
l'Enseignement Public (PEP) ou les Centres d'Entraînement aux
Méthodes d'Education Active (CEMEA).
Sur les 90 restant, 12 font l'objet d'un remboursement de tout ou partie de la
rémunération et des chartes y afférents au
ministère.
Les compensations financières reçues par le
budget de l'Etat au titre des mises à disposition de personnels de
l'éducation nationale pour l'année 1996
Objet |
Montant |
Remboursement par la mutuelle générale de l'Education nationale (MGEN) des charges de personnels correspondant aux fonctionnaires de l'Education nationale mis à sa disposition |
|
Remboursement par la MAIF des charges de personnels au titre des fonctionnaires de l'Education nationale mis à disposition |
1.229.047 |
Remboursement par la coopérative des adhérents de la mutuelle des instituteurs de France (CAMIF) des charges de personnel de l'Education nationale mis à sa disposition |
|
Remboursement par la Cité des sciences et de l'industrie des rémunérations des personnels de l'Education nationale mis à sa disposition |
|
TOTAL |
42.647.237 |
Enfin, le 15 septembre 1997, les mises à
disposition dont bénéficient les
organisations syndicales
,
sous la forme de décharges d'activité de service ou
d'autorisations spéciales d'absence, représentaient
1.714 équivalents emplois
à temps plein
.
Quant aux autorisations spéciales d'absences accordées
ponctuellement aux représentants mandatés des organisations
syndicales pour participer à certaines réunions, leur contingent
global prévisionnel, pour l'année scolaire 1997-1998,
s'élèverait à 101.590 journées.
IV. LA RATIONALISATION DE LA GESTION ADMINISTRATIVE
Sur les 166.425 agents employés à des tâches d'administration au ministère de l'éducation nationale, 132.511 étaient affectés dans les établissements publics d'enseignement locaux (EPLE) et les centres d'information et d'orientation (CIO), 29.767 relevaient des services académiques et 4.147 travaillaient en administration centrale.
A. L'ALLÉGEMENT DES STRUCTURES ADMINISTRATIVES CENTRALES
L'administration de l'éducation nationale doit
rechercher la meilleure adéquation entre les moyens mis en œuvre
et le service fourni.
Cela passe par un allégement des structure de l'administration centrale
encore trop complexes.
Un projet de réorganisation de l'administration centrale est
actuellement en cours qui vise à :
- rationaliser et alléger l'organisation de services par des
regroupements de structures afin d'accroître l'efficacité de
l'action administrative ;
- simplifier le dispositif afin de lui conférer plus de
lisibilité ;
- développer systématiquement le recours aux technologies
nouvelles dans l'organisation des services et dans leur action ;
- relancer la politique de déconcentration des compétences.
Un décret est actuellement en cours d'examen au Conseil d'Etat.
Il convient d'observer que les mesures de déconcentration d'un certain
nombre d'opérations de gestion et l'application des mesures de
réforme de l'Etat ont déjà permis la suppression de 479
emplois au budget du ministère depuis 1993, dont 279 au titre des
mesures d'économie.
Par ailleurs, la démarche de modernisation du service public,
préconisant un recentrage des administrations centrales sur leur
fonction de conception et de pilotage s'est accompagnée de transferts
d'effectifs réels par la voie de la mise à disposition, pour
répondre aux besoins des établissements d'enseignement
supérieur. Ainsi, près de 200 agents ont quitté
l'administration centrale au 1
er
septembre 1997 en contrepartie
transferts progressifs d'emplois. Le projet de loi de finances pour 1998
prévoit la consolidation d'une première mesure de transfert de 38
emplois des corps ITARF et ASU vers les services de l'enseignement
supérieur et de 4 emplois vers les académies de Guyane et
Guadeloupe, ainsi que 100 suppressions. Pour 1999, l'objectif de
réduction des effectifs sera poursuivi dans le cadre d'une
réflexion globale sur la déconcentration de la gestion.
En effet, les tâches de gestion directe encore prises en charge par
l'administration centrale doivent être progressivement
transférées vers les services déconcentrés en
même temps que se développe l'effort de modernisation notamment
entrepris grâce aux nouveaux systèmes d'information.
B. LA RÉFORME DU " MOUVEMENT DES ENSEIGNANTS "
1. Le mouvement national des personnels du second degré
Le mouvement national se décompose, d'une part, en un
mouvement général qui traite l'ensemble des demandes et des
postes, les unes et les autres étant considérés comme
indiscernables et parfaitement substituables au moyen d'un barème
indicatif à forte coloration sociale, et, d'autre part, des mouvements
particuliers et spécifiques qui permettent de réaliser
l'adéquation entre le profil des postes et le choix des agents les plus
qualifiés pour les pourvoir. Pour les mouvements particuliers, le choix
des candidats effectué sans utilisation d'un barème, tient
largement compte de l'avis de l'Inspection générale de
l'Education nationale ou est opéré par les recteurs.
Le mouvement national des personnels enseignants du second degré est le
résultat de la confrontation entre les voeux des candidats et les postes
vacants. Le mouvement est divisé en disciplines. Pour les enseignants de
type lycée, il se fait tous corps confondus (professeurs
agrégés, certifiés, chargés d'enseignement,
adjoints d'enseignement).
Le mouvement organisé au titre de la rentrée 1997 a porté
sur 101.392 demandes. Sur ce total, 43.201 agents ont été
mutés ou affectés dont 36.928 conformément à leurs
voeux. Le mouvement organisé au titre de la rentrée 1996
avait porté sur 97.094 demandes. Sur ce total, 42.850 agents
avaient été mutés ou affectés, dont 36.449 de
façon conforme à leurs voeux.
Le barème du mouvement général
Le mouvement général s'effectue au moyen d'un barème
indicatif qui prend en compte :
- des bonifications de points modulés en fonction du corps
d'appartenance : professeurs agrégés, certifiés,
etc...
- des points donnés en fonction de l'échelon atteint ;
- des points accordés en fonction du nombre d'années
passées dans le poste actuel.
A ces paramètres, s'ajoutent :
- des éléments liés à la situation
administrative : par exemple, le type d'affectation : titulaire
académique ou titulaire remplaçant, occupation d'un poste dans un
établissement situé en ZEP ou dans un établissement
sensible ;
- des éléments relatifs au type de mutation
demandée : convenances géographiques notamment.
Ces critères sont complétés par des éléments
à caractère familial, dont les plus importants sont les
bonifications pour rapprochement de conjoints. L'article 60 de la loi
n° 84-16 du 11 janvier 1984 portant dispositions statutaires
relatives à la fonction publique de l'Etat impose en effet à
l'administration de rapprocher les conjoints séparés.
Les mouvements particuliers et spécifiques
Il existe une vingtaine de mouvements particuliers ou spécifiques, qui
représentent, avec le mouvement des établissements sensibles, une
moyenne d'environ 10 % des candidatures présentées au titre
de tous les mouvements.
Les mouvements particuliers les plus importants concernent les affectations
dans les classes préparatoires aux grandes écoles ainsi que dans
les classes de techniciens supérieurs. Le choix des candidats retenus
est effectué par l'Inspection générale de l'Education
nationale, qui recherche les agents les plus compétents pour pourvoir
ces postes de niveau post-baccalauréat.
Par ailleurs, depuis la rentrée 1993, un mouvement est
organisé pour pourvoir les postes dans les établissements
sensibles, sur la base exclusive du volontariat. Pour la
rentrée 1996, 2.497 demandes d'affectation ont
été présentées et 924 affectations
prononcées.
Parmi les mouvements particuliers les plus récents, il convient de
signaler :
- depuis la rentrée 1996, celui organisé pour pourvoir les
postes dans certains petits établissements ruraux isolés.
Expérimenté dans l'académie de Montpellier en 1996, le
dispositif a été étendu au titre de la
rentrée 1997 aux académies de Clermont-Ferrand, Dijon et
Limoges ;
- depuis la rentrée 1997, celui organisé pour pourvoir les postes
dans les établissements sensibles ou difficiles développant des
actions de pédagogie différenciée. Il s'agit de
l'application d'une des mesures du plan de prévention de la violence
à l'école.
2. Avantages et inconvénients du système actuel
Les avantages
Dans une seule opération, sont réalisées les mutations,
les premières affectations et les réintégrations sur
l'ensemble du territoire national, en prenant en compte tous les postes vacants
et ceux libérés par une mutation.
Pour un même poste, sont mis en concurrence les candidats à ce
poste, extérieurs à l'académie, et ceux déjà
dans l'académie. L'égalité de traitement est parfaitement
assurée.
Les demandeurs de mutation sont de larges possibilités de formulation de
leurs voeux, qui vont d'un établissement ou service précis
à tout poste dans une académie, en passant par commune, groupe de
communes et département.
Dans la mesure où le maximum de postes est mis au mouvement, les agents
affectés loin de leur région d'origine peuvent espérer
pouvoir y retourner dans un délai raisonnable, s'ils le souhaitent.
Les demandeurs de mutation sont assurés de conserver leur poste, s'ils
n'obtiennent pas satisfaction ; la démarche est faite sans risque.
Les inconvénients
Le principal inconvénient du système actuel est son excessive
centralisation et sa lourdeur.
Un mouvement national ne s'impose pas dès lors qu'une part importante
des mutations (un peu plus de 50 %) est prononcée par le ministre
à l'intérieur d'une même académie.
Par ailleurs, l'échelon national est mal adapté pour prendre en
compte, dans la politique d'affectation, les particularités des
établissements ou de leur environnement géographique.
L'échelon rectoral a en revanche une meilleure connaissance de ces
éléments.
3. Le projet du Gouvernement
La déconcentration du mouvement a déjà
été largement engagée. Si la majorité des
affectations sont prononcées par le ministre, les recteurs se sont vus
investis également de cette compétence durant les années
récentes dans des cas bien précis. Outre ceux dans lesquels les
recteurs, eu égard à l'intérêt du service,
procèdent à des affectations sur postes provisoirement vacants de
personnels par ailleurs titulaires d'un poste définitif, selon la
pratique désignée sous le terme de "délégation
rectorale", les recteurs ont compétence :
- depuis l985, pour prononcer les affectations provisoires sur postes vacants
des "titulaires académiques", au nombre de 39.490 à la
rentrée 1997 ;
- depuis 1986, pour prononcer l'affectation des enseignants en
réadaptation ;
- depuis 1987, pour prononcer la réaffectation des enseignants dont le
poste a été supprimé ou transformé par suite d'une
mesure de carte scolaire.
Le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur
et de la recherche a annoncé pour la rentrée 1999, une
déconcentration plus complète du mouvement qui permettrait de
prendre mieux en compte les besoins spécifiques des
établissements.
Votre commission des finances considère cette évolution comme
inéluctable et nécessaire.
V. LES AUTRES SOURCES POTENTIELLES D'ÉCONOMIES
A. LA DIMINUTION DES HEURES SUPPLÉMENTAIRES
Les crédits d'heures supplémentaires inscrits au
chapitre 31-95 sont consommés sous forme d'heures supplémentaires
années (HSA), d'heures supplémentaires effectives (HSE), d'heures
supplémentaires à taux spécifique (HTS) et de vacations,
cours et conférences.
Les
HSA
sont versées aux personnels dont le nombre d'heures
d'enseignement effectuées régulièrement au cours d'une
année scolaire est supérieur à celui dont ils sont
redevables au titre de leurs obligations de service. Leur mode de
rémunération est calculé en divisant le traitement moyen
des enseignants par le maximum de service réglementaire
(généralement 15 ou 18 heures),le résultat de ce ratio
étant affecté du coefficient 5/6 afin de tenir compte des
vacances d'été.
Les
HSE
sont versées aux personnels qui effectuent temporairement
une ou plusieurs heures supplémentaires d'enseignement
(suppléance d'enseignants provisoirement absents), chaque heure
étant rétribuée à raison d'1/40 du taux de l'heure
supplémentaire année ; elles rémunèrent
également les études dirigées.
Les
HTS
, dont le taux représente les 2/3 de celui de l'HSE,
rémunèrent des actions particulières telles que la
participation aux projets d'établissement, les études
dirigées assurées par les personnels non enseignants ou les
heures d'interrogation effectuées dans les classes préparatoires
aux grandes écoles.
Les heures supplémentaires constituent un élément de
souplesse nécessaire à l'organisation pédagogique des
établissements. Les besoins d'enseignement sont en effet exprimés
en heures : les heures supplémentaires permettent ainsi d'ajuster
par établissement et par discipline les besoins horaires et les apports
des enseignants.
Tous les emplois budgétaires étant effectivement pourvus, les
heures supplémentaires correspondent :
à un accroissement réel des besoins sur le terrain ;
elles constituent également la contrepartie de la diminution des
obligations hebdomadaires de service de certaines catégories
d'enseignants (notamment PEGC et PLP1) intervenue au cours des dernières
années ;
elles permettent enfin, d'assurer le remplacement d'enseignants
momentanément absents (cas des HSE).
Les heures supplémentaires utilisées ont évolué
comme suit depuis 1993 :
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
757.000 |
761.000 |
751.000 |
753.000 |
Globalement, les 566.300 HSA utilisées au titre de
l'année scolaire 1996-1997 constituaient 76,8 % des moyens en
heures supplémentaires consommés au cours de cette année
contre 81,7 % en 1995.
Entre la rentrée de 1994 et celle de 1996, environ 23.000 heures
ont été transformées en emplois.
Pour la rentrée de 1997, la décision a été prise
d'utiliser les crédits correspondant à 90.000 HSA (700
millions de francs) pour dégager des supports d'affectation dans les
établissements scolaires notamment en faveur du réemploi des
maîtres-auxiliaires. Ainsi, la dotation du chapitre 31-95 passe-t-elle
dans le projet de budget pour 1998 de 6.273 millions de francs à
5.665 millions de francs (transfert sur le chapitre 31-97 de 700
millions de francs).
Le tableau ci-après récapitule pour l'année scolaire
1996/1997, le nombre d'heures supplémentaires par catégorie et le
coût correspondant. Il indique les prévisions pour les
années 1997/1998 et 1998/1999. Pour cette dernière année
enfin, il met en évidence l'économie induite par la
réforme envisagée du mode de rémunération des HSA
(cf. page 27 du présent rapport). Cette réforme
entraînerait une diminution du taux de l'HSA de 17 % et une baisse
de 7,7 % du taux des autres catégories d'heures
supplémentaires. L'économie de 944 millions de francs
engendrée serait affectée au financement des emplois-jeunes dans
l'éducation nationale.
B. LA RÉFORME CONCERTÉE DE LA CARTE SCOLAIRE
Compte tenu de la baisse de 36.200 élèves dans l'enseignement préélémentaire à la rentrée 1997 et de 20.800 élèves dans l'enseignement élémentaire, il peut être envisagé de réduire le nombre d'écoles à classes uniques en encourageant les regroupements. Le même phénomène doit être encouragé dans le 1 er cycle de l'enseignement secondaire.
1. Les écoles à classe unique
On compte en France 55.447 écoles. Plus de 47 %
d'entre elles sont des écoles de une à trois classes,
situées pour la plupart dans les zones rurales. A la rentrée
1994, on dénombrait
8.172 écoles à classe unique
(dont 600 de moins de 10 élèves), 9.381 écoles à 2
classes, et 8.914 écoles à 3 classes. Ainsi, près de
54.000 classes dont ouvertes dans les écoles les plus rurales.
L'instauration par le Premier ministre, en avril 1993, d'un
moratoire
suspendant la fermeture des services publics en milieu rural, a permis de
maintenir:
· 180 écoles à classe unique à la
rentrée scolaire 1993-1994 ;
· 320 écoles à classe unique à la
rentrée scolaire 1994-1995 ;
· 352 écoles à classe unique à la
rentrée scolaire 1995-1996 ;
· 401 écoles à classe unique à la
rentrée scolaire 1996-1997.
Pour la préparation de la rentrée scolaire 1997-1998, le
moratoire a été reconduit pour la cinquième année
consécutive : fin juin 1997, plus de 400 écoles à
classe unique qui auraient dû être fermées compte tenu de
leurs faibles effectifs ont pu être maintenues par les inspecteurs
d'académie.
Par ailleurs, des postes supplémentaires auxquels se sont ajoutés
des réserves dégagées localement ont permis de rouvrir 800
classes qui auraient dû été fermées au regard de
critères techniques.
Le tableau ci-après donne l'évolution du solde des ouvertures et
des fermetures de classes de la rentrée 1990 à la rentrée
1997.
Bilan des réouvertures de classes par
académie
Académies |
Classes rouvertes |
Ouvertures nouvelles |
TOTAL |
AIX-MARSEILLE |
12 |
44 |
46 |
AMIENS |
12 |
17 |
29 |
BESANÇON |
8 |
16 |
24 |
BORDEAUX |
12 |
45 |
57 |
CAEN |
12 |
28 |
40 |
CLERMONT-FERRAND |
18 |
3 |
21 |
DIJON |
0 |
3 |
3 |
GRENOBLE |
47 |
62 |
109 |
LILLE |
20 |
23 |
43 |
LIMOGES |
10 |
63 |
73 |
LYON |
43 |
61 |
104 |
MONTPELLIER |
13 |
17 |
30 |
NANCY-METZ |
35 |
50 |
85 |
NANTES |
11 |
50 |
61 |
NICE |
35 |
37 |
72 |
ORLEANS-TOURS |
18 |
27 |
45 |
PARIS |
3 |
21 |
24 |
POITIERS |
18 |
36 |
54 |
REIMS |
2 |
12 |
14 |
RENNES |
17 |
14 |
31 |
ROUEN |
15 |
15 |
30 |
STRASBOURG |
16 |
71 |
87 |
TOULOUSE |
12 |
7 |
19 |
CRETEIL |
9 |
11 |
20 |
VERSAILLES |
22 |
52 |
74 |
CORSE |
22 |
35 |
57 |
TOTAL |
447 |
815 |
1262 |
La carte scolaire sera organisée pour la rentrée
1998 autour de 2 priorités :
- les zones rurales : un effort de regroupement et de mise en
réseau devrait permettre de concilier aménagement du territoire
et qualité pédagogique. Seront préservées les
écoles des communes qui ont engagé un effort de regroupement et
de mise en réseau ;
- les zones urbaines difficiles : les écoles des ZEP et des
secteurs sensibles bénéficieront d'un traitement
particulier en terme de taux d'encadrement et de moyens
supplémentaires nécessaires à la prise en charge et au
progrès scolaire des enfants les plus en difficulté.
Les élus seront associés à la répartition des
moyens à travers les comités locaux d'éducation à
côté des parents d'élèves et des enseignants. Ces
comités seront mis en place dès le premier trimestre de la
présente année scolaire. Aucune notification de fermeture de
classe ne sera faite avant que le processus de concertation se soit
déroulé.
2. Le problème des collèges à faibles effectifs
A la rentrée 1996-1997,
207 collèges
comptaient moins de 100 élèves
dont 59 collèges
publics et 148 collèges privés.
Les regroupements pédagogiques méritent d'être
encouragés. Les regroupements dispersés permettent de maintenir
dans chacune des communes qui le composent, une ou deux classes ; les
regroupements concentrés permettent de regrouper les classes dans un
établissement de taille plus importante et d'offrir aux
élèves des activités plus nombreuses et
diversifiées.
Durant l'année scolaire 1996-1997, il y a eu 847 regroupements
pédagogiques concentrés et 3.667 regroupements dispersés.
La polyvalence des établissements semble également être une
solution d'avenir pour tendre vers une utilisation optimale des
capacités et des moyens. Cette polyvalence pourrait également se
concevoir sous des formes diverses, telles que le rattachement d'une structure
de type lycée (seconde-première) au sein d'un collège,
l'ouverture d'annexes de collèges dans lesquelles serait implanté
un cycle d'enseignement du second degré, ou encore l'adjonction d'un
enseignement de type collège à une école primaire.
De même le rapprochement entre collèges et la création
d'internats, notamment en milieu rural, doivent être encouragés.
La politique de développement du travail en réseaux des
établissements publics des premier et second degrés, mise en
oeuvre dans le cadre des bassins de formation, dans la plupart des
académies, apparaît enfin comme une solution innovante apte
à favoriser le maintien d'un service public de l'éducation de
qualité dans les zones rurales particulièrement touchées
par la désertification.
Ce dispositif fédérateur permet la coopération entre
établissements pour offrir un choix de formations plus
diversifiées, pour échanger des expériences
pédagogiques réussies et pour mettre en commun leurs ressources
humaines et matérielles.
EXAMEN EN COMMISSION
I. EXAMEN DES CREDITS DE L'ENSEIGNEMENT SCOLAIRE, SUR LE RAPPORT DE M. JOSEPH OSTERMANN, LE 19 NOVEMBRE 1997
La commission a examiné les
crédits de
l'enseignement scolaire
, sur le rapport de
M. Joseph Ostermann
, en
remplacement de
M. Jacques-Richard
Delong
,
rapporteur
spécial
, empêché.
A l'issue de la présentation des crédits par
M. Joseph
Ostermann
,
M. Alain Lambert, rapporteur général
, a
souhaité connaître, d'une part, le coût des emplois-jeunes,
et, d'autre part, la part des crédits consacrés respectivement
à l'administration et à l'enseignement. Il a également
voulu savoir combien d'enseignants n'étaient pas " devant les
élèves ".
M. Joseph Ostermann
a rappelé que les emplois-jeunes seraient
financés en 1997, sur le budget du ministère de l'emploi pour un
coût de 600 millions de francs et, coûteraient 1,1 milliard de
francs en 1998 et 1,7 milliard de francs en 1999 et en 2000. Il a par
ailleurs indiqué que 18,6 milliards de francs seraient consacrés
au personnel administratif et que 55,5 et 98 milliards de francs seraient
respectivement destinés à l'enseignement primaire et à
l'enseignement secondaire. Il a enfin estimé à 51.400 le nombre
d'enseignants qui n'enseignaient pas de manière régulière,
la majorité (33.900) effectuant des remplacements, soit d'enseignants
empêchés, soit d'enseignants qui bénéficient de
décharges totales ou partielles d'heures d'enseignement. Il a
indiqué en outre que 15.000 enseignants étaient affectés
à des tâches d'animation et de soutien scolaire.
M. Jean-Philippe Lachenaud
s'est alors étonné de la
souplesse de gestion d'un budget qui pouvait, grâce à la
modulation des crédits d'heures supplémentaires, absorber d'une
part, le coût du réemploi de 25.000 maîtres-auxiliaires et,
d'autre part, celui de l'embauche de 40.000 aides-éducateurs. Il a par
ailleurs souhaité savoir si les crédits de 1 milliard de francs
annoncés par le ministre de l'éducation nationale au titre du
plan multimédia, figuraient au budget pour 1998.
Mme Maryse Bergé-Lavigne
a considéré que seules
les comparaisons internationales avec des pays comparables étaient
signifiantes et a souhaité recueillir des informations sur les
dépenses d'éducation nationale engagées par les pays de
l'Union européenne. Elle a par ailleurs estimé qu'il ne fallait
pas opposer l'enseignement privé et l'enseignement public et a
loué la qualité des enseignants français.
M. Emmanuel Hamel
s'est demandé si des
considérations politiques intervenaient dans la détermination des
zones d'éducation prioritaires et a souhaité connaître le
nombre d'enfants étrangers dans les établissements
français. Il s'est par ailleurs demandé comment se
répartissaient les 70 millions de francs de crédits
destinés à offrir l'accès à Internet aux
établissements d'enseignement secondaire.
M. Maurice Schumann
a considéré que les
récentes déclarations du ministre de l'éducation nationale
laissaient entendre que les aides-éducateurs se réorienteraient
vers le secteur privé longtemps avant l'expiration de leur contrat et
qu'il n'y aurait pas d'intégration sans concours. Faisant par ailleurs
état d'un décret ayant pour objet de reporter à la classe
de première l'option pour le Grec et de la réserver aux
élèves des seules filières littéraires, il a
souhaité que M. Joseph Ostermann obtienne confirmation
auprès du ministre qu'un tel décret serait
précédé d'une consultation.
M. Guy Cabanel
s'est félicité de la
réouverture des classes en milieu rural et a suggéré de
demander au Gouvernement d'étendre le fonds social pour les cantines aux
élèves en difficulté des écoles maternelles,
primaires et élémentaires.
En réponse aux divers intervenants,
M. Joseph Ostermann
a
indiqué que le ministre de l'éducation nationale envisageait de
louer le matériel informatique, ce qui économisait le coût
de l'investissement. Il s'est félicité de la qualité du
corps enseignant et a confirmé qu'il n'était pas dans ses
intentions d'opposer l'enseignement privé et l'enseignement public. Il a
confirmé que des comparaisons internationales avec les pays
européens figureraient dans le rapport et a indiqué qu'il ne
disposait d'aucun chiffre sur le nombre d'élèves étrangers
dans les établissements scolaires. S'agissant des zones
d'éducation prioritaires, il a observé que les critères de
sélection des établissements scolaires étaient objectifs
et respectés.
Il a enfin indiqué aux différents interlocuteurs que leurs
requêtes et suggestions seraient transmises aux ministres de
l'éducation nationale et de l'enseignement scolaire.
La
commission
a alors
adopté
deux
amendements
de
réduction
des
crédits
aux titres III et IV et
décidé
de proposer
au Sénat
d'
adopter
les
crédits
de l'
enseignement scolaire
ainsi
réduits.
II. AUDITION DE M. CLAUDE ALLÈGRE, MINISTRE, MINISTRE DE L'ÉDUCATION NATIONALE, DE LA RECHERCHE ET DE LA TECHNOLOGIE
La commission a procédé à
l'audition
de
M. Claude Allègre
,
ministre
de
l'
éducation
nationale
, de la
recherche
et de la
technologie
, sur les crédits de son département
ministériel, le 4 novembre 1997.
M. Claude Allègre
a d'abord présenté le
budget de l'enseignement scolaire, qui atteint 285 milliards de francs, en
progression de 3,15 % par rapport à 1997. Il a
précisé qu'en rupture avec le budget précédent, qui
avait supprimé 900 emplois, le projet de budget pour 1998
maintiendrait les emplois de titulaires et permettrait la création de
1.320 emplois non enseignants (médecins et infirmières
scolaires, assistantes sociales et ATOS).
Il a expliqué que les maîtres auxiliaires, qui avaient
été recrutés dans l'urgence, pour faire face à
l'importance des besoins, mais dont la gestion avait été mal
assurée, n'avaient pas vocation à être automatiquement
titularisés dans la fonction publique et que, pour ce faire, ils
devraient passer les concours adéquats.
Il a ajouté que les 40.000 aides éducateurs,
embauchés à un niveau bac + 2, dans le cadre du
dispositif pour l'emploi des jeunes, devaient contribuer notamment à
lutter contre l'insécurité dans les établissements
scolaires.
Reconnaissant que les effectifs diminueraient de
65.000 élèves, le ministre a cependant affirmé que
l'éducation nationale devait pratiquer une gestion qualitative de ses
ressources humaines : il a notamment souhaité la diminution du nombre
d'élèves par classe dans les quartiers difficiles, ainsi qu'un
encadrement adapté à chaque situation particulière.
Il a insisté sur le fait que l'éducation nationale avait un
rôle considérable à jouer en matière
d'aménagement du territoire, expliquant que la fermeture d'une classe en
milieu rural pouvait avoir des conséquences très graves. Il a,
à cet égard, annoncé que la révision de la carte
scolaire interviendrait dorénavant en concertation avec les élus.
M. Claude Allègre
a ensuite fait part à la commission de
son ambition de rétablir l'école républicaine. A cet
égard, il a noté que les principes de l'école de la
République n'étaient pas respectés sur l'ensemble du
territoire, ajoutant que l'institution du fonds social pour les cantines, la
création de 300 emplois d'infirmières scolaires, la relance
des zones d'éducation prioritaires (ZEP), la lutte contre la violence
dans les établissements scolaires ou encore le rétablissement de
l'enseignement de la morale civique contribueraient à les restaurer.
Il a, enfin, estimé que l'enseignement était une question
concernant la Nation tout entière et que, l'enjeu étant de former
un citoyen capable de s'insérer dans la société, cet
enseignement devait tendre à l'apprentissage de l'essentiel et non
à une course à la connaissance, rendue vaine par
l'accélération des progrès techniques.
En réponse à
M. Alain Lambert, rapporteur
général,
le ministre a précisé que le rapport
coût/efficacité de l'éducation nationale était une
question à laquelle il était particulièrement
attaché.
Il a estimé qu'une meilleure gestion des ressources humaines ne pouvait
se faire à démographie décroissante, mais qu'elle
nécessitait la remise en cause des heures complémentaires,
l'institution d'un nouveau système de remplacement des enseignants ainsi
que des mesures visant à protéger les enseignants contre la
violence dans les établissements.
Il a affirmé que les aides-éducateurs seraient financés
sur le budget du ministère, grâce notamment à des
économies réalisées sur 70.000 heures
complémentaires.
S'agissant de l'évaluation des enseignants, le ministre a
insisté sur l'exemplarité nécessaire de l'éducation
nationale, l'initiative, l'imagination et la qualité devant être
récompensées. Mais l'évaluation doit aussi être
juste : elle associera le chef d'établissement et l'inspecteur. Il
a précisé qu'une mission avait été confiée
sur ce point au recteur Pair.
Puis, il a affiché son ambition de parvenir au niveau "zéro
défaut" dans l'éducation nationale, estimant que 1 % de
dysfonctionnements concernait 150.000 élèves.
Répondant à
M. Joseph Ostermann, rapporteur
spécial sur les crédits de l'enseignement scolaire
, en
remplacement de M. Jacques-Richard Delong, empêché, le
ministre a expliqué que les mêmes structures devaient assurer
à la fois la formation initiale et la formation continue, la
priorité devant toutefois être accordée à la
formation des enseignants, en présence des élèves.
Il a répété que les maîtres auxiliaires ne seraient
intégrés dans la fonction publique que par la procédure
normale de recrutement, c'est-à-dire le concours.
Il a précisé que le fonds social pour les cantines serait
doté de 250 millions de francs, répartis entre les
académies en fonction du nombre d'élèves recevant l'aide
à la scolarité, puis il a annoncé le rétablissement
du versement direct des bourses.
Un large débat s'est alors engagé au cours duquel sont
intervenus
MM. Maurice Schumann, Jacques Chaumont, Claude Belot, Roland
du Luart, Guy Cabanel, Joël Bourdin, René Régnault,
Jean-Pierre Camoin, rapporteur pour avis au nom de la commission des affaires
culturelles, et le président Christian
Poncelet.
En réponse aux différents intervenants sur l'enseignement
scolaire,
M. Claude Allègre
a apporté les
informations suivantes :
- l'auto-recrutement des enseignants est impossible, du fait du principe
constitutionnel de l'égalité devant les emplois publics ;
- neuf cents postes de chefs d'établissement sont aujourd'hui
vacants.
MODIFICATIONS APPORTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE EN DEUXIÈME DÉLIBÉRATION
Les crédits de l'enseignement scolaire ont
été majorés à titre non reconductible de
3,5 millions de francs
.
Cette majoration a concerné uniquement le chapitre 43-80
" Interventions diverses " à hauteur de :
1,5 MF sur l'article 30 (Ecoles : crédits non
déconcentrés) ;
0,85 MF sur l'article 40 (Lycées et collèges :
crédits déconcentrés) ;
1,5 MF sur l'article 50 (Lycées et collèges :
crédits non déconcentrés).
1
Cette loi fixe à 36 semaines la
durée de l'année scolaire.
2
La dépense intérieure d'éducation
représente toutes les dépenses effectuées par l'ensemble
des agents économiques, administrations centrales ou locales,
entreprises et ménages, pour les activités d'éducation en
métropole : activités d'enseignement scolaire et
extra-scolaire de tous niveaux, activités visant à organiser le
système d'enseignement (administration générale,
orientation, recherche sur l'éducation, documentation
pédagogique, rémunération du personnel d'éducation
en formation), activités destinées à favoriser la
fréquentation des établissements scolaires (transports scolaires,
cantines et internats, médecine scolaire), et les dépenses
demandées par les institutions (livres, fournitures, habillement
spécifique,...).
La dépense globale d'éducation représente les
dépenses effectuées en métropole, dans les DOM-TOM et
à l'étranger par l'ensemble des agents économiques,
administrations publiques centrales et locales, entreprises et ménages,
pour les activités d'éducation.
3
L'optique de financement initial décrit les flux avant la
prise en compte des transferts existants entre les différents agents
économiques.
4
Par lettre du 26 février 1996, le premier ministre a
demandé à l'ensemble des ministre, comme il l'avait fait
l'année précédente, de mettre en réserve 15 %
des crédits de dépenses ordinaires (hors crédits de
rémunérations et crédits évaluatifs) et 25 %
des crédits de paiement (hors engagement législatif ou
réglementaire).
5
Y compris le chapitre 43-01 consacré à la
rémunération des personnels enseignants des établissements
d'enseignement privés.
6
Il s'agit d'un complément au décret de virement du
30 mai 1997 (29,49 MF).
7
Conformément aux dispositions de la loi n° 75-620
du 11 juillet 1975 portant réforme du système éducatif.
8
Certificat d'aptitude au professorat de lycée
professionnel 2
e
grade.