III. LES CONSÉQUENCES DE LA MONDIALISATION DE L'ÉCONOMIE

A. L'IMPACT SUR L'ÉVOLUTIONDU COMMERCE INTERNATIONAL ET SUR L'EMPLOI

Dans un rapport consacré à l'interdépendance mondiale, l'OCDE traite la question des défis et opportunités pour les pays de l'OCDE face aux problèmes posés par la mondialisation. Partant du constat que la plupart des économies en développement ont fondé leur expansion récente sur l'intégration mondiale, le rapport tend à montrer que les pays de l'OCDE ont plus à gagner qu'à perdre d'une croissance rapide de ces économies, qui représentent un marché en expansion pour les exportations de biens, de services, de capitaux et de savoir-faire.

Au cours de la dernière décennie, la baisse relative des exportations de produits primaires et, en contrepartie, la hausse des exportations de produits manufacturés des principales économies en développement

(PED) ont été un des phénomènes marquants. Parmi celles-ci, la part d'importations de produits manufacturés en provenance des pays de l'OCDE a considérablement augmenté depuis dix ans pour les plus avancés. Le dynamisme de l'Asie apparaît non seulement dans le commerce extra-régional, mais aussi dans l'expansion rapide du commerce intrarégional, la part des pays non membres de l'OCDE ne faisant que croître. Ainsi, la part des exportations asiatiques destinées aux autres pays en développement d'Asie est passée de 26 % en 1986 à 37 % en 1992. Parallèlement, le développement rapide des marchés en Asie ouvre de nombreux débouchés aux fournisseurs compétitifs des pays de l'OCDE en biens d'équipement, technologies et services commerciaux.

Malgré la progression des exportations de produits manufacturés des PED vers les pays de l'OCDE, le nombre de pays exportateurs est restreint. Leur pénétration sur les marchés de la zone de l'OCDE est encore assez limitée. Dans les années 80, la part globale des PED sur ces marchés n'a augmenté que d'1 % à peine. Le secteur de l'habillement et des chaussures reste de loin celui où les pays en développement ont le mieux réussi à pénétrer des marchés, encore que d'autres groupes de produits accusent une expansion marquée due en partie au fait que les économies dynamiques d'Asie (EDA) ont réussi à diversifier leurs exportations, qui comportent désormais davantage de produits à forte technicité.

Selon le rapport de l'OCDE, les théories qui soutiennent que les exportations des PED bénéficient d'un large accès aux pays de l'OCDE alors que leurs marchés intérieurs restent protégés contre les importations en provenance de la zone de l'OCDE, sont de moins en moins fondées. Il est certain que beaucoup de PED, sans compter de nombreux EDA, ont encore un long chemin à parcourir avant que leurs marchés ne deviennent aussi ouverts que ceux de la zone de l'OCDE. Toutefois, il faut noter que les taux de pénétration des importations sont déjà élevés dans les petites EDA et que, dans d'autres pays d'Asie (Philippines, Taiwan, Thaïlande), ils ont fortement augmenté depuis le milieu des années 80. En Chine, la pénétration des importations est passée de 3 à 14 % du marché entre 1978 et 1988. Au cours des prochaines années, l'un des faits les plus marquants sur le plan des échanges pourrait être l'adhésion de la Chine à l'OMC, car le régime commercial de la Chine devrait alors devenir beaucoup plus transparent et le marché chinois s'ouvrir davantage aux produits étrangers. On peut s'attendre, en outre, à ce que la Chine soit l'un des principaux bénéficiaires de la libéralisation accrue du commerce de produits manufacturés, notamment de textile et de vêtements.

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