2. La production contrastée des cultures marines
Le chiffre d'affaires des cultures marines s'est élevé pour sa part à 2,79 milliards de francs correspondant à une production de 227.670 tonnes, en 1995.
L'aquaculture marine regroupe deux grands volets : la conchyliculture ou aquaculture traditionnelle et les cultures marines nouvelles. Elle compte 14.085 emplois répartis dans 6.681 entreprises.
La conchyliculture demeure l'activité essentielle pour l'année 1995 avec une production de 215.000 tonnes, dont 147.000 tonnes d'huîtres (144.300 tonnes d'huîtres creuses et 2.700 tonnes d'huîtres plates), 64.000 tonnes de moules et 4.000 tonnes d'autres coquillages (palourdes, bigorneaux, ...). Après une diminution observée en 1991 et 1992 (123.000 tonnes), la production d'huîtres creuses a retrouvé, depuis 1993, son niveau de 1990. Cependant, compte tenu des conditions climatiques exceptionnelles, une forte mortalité a atteint les naissains d'huîtres creuses au cours de l'été 1994. Il en est résulté de fortes diminutions de productions dans certains bassins. La sécheresse et l'apparition d'une algue toxique (gymnodinium) en Bretagne et en Vendée observées au cours de l'été 1995 ont occasionné également des pertes de cheptels. De nouvelles mortalités de juvéniles en 1996 ne peuvent manquer d'inquiéter.
Sur un plan socio-économique, la conchyliculture occupe une place importante dans la plupart des régions littorales, souvent marquées par un taux de chômage supérieur à celui de la moyenne nationale. Elle contribue au maintien du tissu socio-économique.
Les difficultés rencontrées en conchyliculture sont liées essentiellement :
- aux risques d'épizooties, qui peuvent être aggravés, dans certains bassins, par de trop fortes densités du cheptel en élevage ;
- à la dépendance étroite du secteur vis à vis de la qualité des eaux augmentée par les nouvelles normes de salubrité des coquillages, plus exigeantes ;
- à l'atomisation des structures de production et de commercialisation face à une concentration de la demande de plus en plus forte qui engendre une baisse des prix et affecte la santé financière des entreprises ;
- au morcellement du parcellaire exploité sur le domaine public maritime qui freine la modernisation des exploitations.
Afin de surmonter ces difficultés, les objectifs rappelés dans le plan de secteur pour la période 1994-1999 restent notamment :
- la modernisation des entreprises, notamment par la mise aux normes sanitaires des établissements conchylicoles ;
- la restructuration des bassins conchylicoles par des aménagements de zones. L'élaboration d'une méthodologie en matière de quantification de la capacité de production des bassins permettra de proposer à la profession des schémas de réaménagement des parcs ostréicoles ou de restructuration des bouchots à moules ;
- la diversification des techniques de production, notamment par le développement de la conchyliculture en mer ouverte qui permet la colonisation de nouveaux sites ;
- l'organisation de la profession, afin de mieux répondre aux contraintes et besoins du marché des produits de la conchyliculture ;
- la poursuite des efforts de recherche en matière de pathologie, génétique et physiologie.
LES ENTREPRISES DE CULTURES MARINES EN 1995
Les Hommes |
||
- Exploitants et salariés affiliés à l'ENIM |
5 058 |
|
- Exploitants et salariés affiliés à la MSA |
9 027 14 085 emplois |
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Les entreprises |
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- Conchyliculture |
6611 |
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- Aquaculture |
70 6 681 entreprises |
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La production |
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- Conchyliculture |
214.911 tonnes |
2.295 MF |
Ostréiculture, dont : |
146.990 tonnes |
1.772 MF |
. Huîtres creuses |
144.328 tonnes |
1.680 MF |
. Huîtres plates |
2.662 tonnes |
92 MF |
Mytiliculture |
64.194 tonnes |
461 MF |
Autres coquillages |
4.127 tonnes |
62 MF |
- Aquaculture : |
6.658 tonnes |
298 MF |
. Crustacés |
867 tonnes |
49 MF |
. Poissons |
5.791 tonnes |
249 MF |