B. LA DIVERSIFICATION DES ACTIVITÉS DE TDF
1. le développement de TDF dans le câble
a). Une stratégie judicieuse
Premier diffuseur européen d'images et de sons, TDF a décidé d'étendre ses compétences d'exploitant de réseaux au secteur du câble.
En privilégiant l'activité d'opérateur du câble des petites et moyennes communes et les petits réseaux de moins de 10 000 foyers, les années passées ont permis de confirmer l'adéquation de ce marché aux compétences et moyens financiers de TDF. La société bénéficie auprès des collectivités locales d'une bonne image de marque. Les taux de pénétration obtenus sur ses réseaux sont largement supérieurs à ceux des réseaux des grandes agglomérations et confortent TDF dans cette stratégie.
L'objectif de TDF est de rester sur ce segment de marché le premier opérateur en France et d'atteindre, d'ici la fin de 1996, un chiffre d'affaires (en abonnements) équivalent à celui d'un réseau de diffusion de télévision nationale, représentant la constitution, avant la fin de la décennie, d'un parc de 500 000 prises.
b). De bons résultats
A la fin de l'année 1994, TDF Câble exploitait 113 000 prises contre 75 000 en 1993 et gérait 53 000 abonnés contre 42 000 en 1993 sur 311 réseaux (293 en 1993), 60 000 prises étaient en cours de construction. Le chiffre d'affaires de TDF Câble en tant que câblo-opérateur, en 1994, a été de 35 millions de francs, contre 20 millions de francs en 1993.
En 1994, TDF Câble a signé une convention d'opérateur pour les réseaux de Sainte Foy les Lyon, Bucey les Gy, Champagnole, Aurillac, Pierre la Treiche, Hargnies, Deneuvre (enclave Baccarat), Donjeux, Roches-Bettaincourt, Richemont, Dieue/Meuse, Sieck les Bains Rustroff, La chambre, Wingen/Moder, Terville, Theding, Chateaulin, Cesson-Sévigné, Chateaulaudren, Fresnoy le Grand, Aulnoy-Aymeries, Speloncato, Lama, Prades.
En 1994, TDF Câble a investi 76 millions de francs pour la construction de ses réseaux et construit 34 000 nouvelles prises.
TDF Câble a été l'un des principaux gagnants du désengagement relatif de la Caisse des dépôts et consignations du secteur du câble et est devenu le quatrième câblo-opérateur français.
Après le rachat à COM DEV (au début de 1995) des réseaux de Metz, Dunkerque et Lorraine Citévision, représentant 163 000 prises raccordables, l'objectif 1995 de TDF Câble s'élève à 140 millions de francs de chiffre d'affaires pour l'activité de câblo-opérateur, correspondant à l'exploitation de 350 000 prises et de 165 000 abonnés. Les réseaux rachetés par TDF ont pour caractéristiques une bonne situation financière et un excellent taux de pénétration (supérieur à 50%).
En juin 1995, TDF Câble comptait 298 000 prises raccordables et 152 000 abonnés, soit un taux de pénétration de 51%.
TDF Câble maintient par ailleurs ses activités de prestataire de services d'ingénierie et de maintenance de réseaux câblés et d'antennes collectives. Le chiffre d'affaires pour l'année 1994 a été de 27 millions de francs, l'objectif pour 1995 est de 21 millions de francs.
Enfin, TDF est actionnaire à hauteur de 30 % de FRANCE TÉLÉCOM CÂBLE qui exploite 18 réseaux représentant 1 385 000 prises raccordables et 330 000 abonnés et gère les réseaux de grandes villes de FRANCE TÉLÉCOM, construits dans le cadre du plan Câble. TDF est également actionnaire d'Est Vidéocommunication.
2. L'infodiffusion
TDF entend développer l'utilisation des moyens de diffusion pour de nouveaux types de services. Ce développement sera assuré grâce à l'utilisation des réseaux de radio (dans l'immédiat, sous-porteuse RDS) et de télévision (système DIDON).
Deux axes sont privilégiés :
1). Le premier concerne l'ensemble des services liés au déplacement : le projet Carminat, service d'information sur le trafic et de guidage des automobilistes, en association avec Renault et la Lyonnaise des Eaux, a fait l'objet d'une expérimentation commerciale en Ile-de-France. L'objectif est de démarrer l'exploitation commerciale du service d'ici la fin de 1996, ce qui implique un début de mise en place des équipements techniques avant la fin de 1995.
2). Le second, à échéance un peu plus lointaine, concerne les services adaptés à des récepteurs autonomes portables ou mobiles (services sans fil) et utilisant le système de diffusion numérique DIGICAST développé par TDF. Ce système a été normalisé à l'échelle européenne par l'ETSI en 1994 et mondiale par l'IUT en 1995.
Des matériels de réception sont en cours de développement industriel, et des expérimentations à but pré-commercial, en partenariat avec des éditeurs de services, ont été effectuées. C'est ainsi qu'une démonstration de presse diffusée a été réalisée à l'occasion du Symposium de Montreux en juin 1995. Les travaux se poursuivront avec les partenaires afin d'aboutir à la définition de services commerciaux.
3. Les services Vidéo
TDF, qui est présente dans ce métier depuis l'origine, a opté pour une stratégie offensive qui répond à une logique industrielle (recherche de synergies entre activités adjacentes) et de marché (TDF assurant à ses clients une continuité des prestations tout au long de la chaîne de l'image). Cette stratégie nécessite l'atteinte d'une taille critique, seule capable de procurer des économies d'échelle et d'envergure.
Cette recherche de taille critique, dans un marché très concurrentiel où sont présents de nombreux acteurs, passe par des opérations de croissance externe. Des discussions en ce sens ont été initiées avec la SFP et l'orientation a été prise de regrouper les activités de services vidéo (84 ( * )) du groupe France Télécom sous l'égide de TDF.
L'objectif de TDF à l'horizon 1996 est de concrétiser, d'organiser puis de consolider ce processus de filialisation et de croissance externe. Cela passe notamment par la définition d'un nouveau système collectif adapté au caractère concurrentiel de ces activités.
4. Le développement international de TDF
Le développement de l'activité internationale en 1994 a été marqué par la concrétisation de l'implantation de TDF sur de nouveaux marchés, principalement en Europe. A la fin de 1994, TDF était déjà opérateur de télédiffusion ou de radiocommunications dans 6 pays étrangers. Ce développement se poursuivra en 1995-1996 selon les axes suivants :
au Portugal, l'objectif poursuivi est le développement de la filiale RETI, mise en place en 1994, qui assure d'ores et déjà la diffusion des programmes de la quatrième chaîne de télévision portugaise TVI. Ce développement devrait passer par une montée en charge de TDF dans le capital de cette société et la recherche d'autres clients, y compris dans le domaine de la radio, voire des radiocommunications si les conditions réglementaires portugaises le permettent.
en Pologne, la filiale de télédiffusion PSE a connu une montée en charge rapide depuis sa mise en place en 1994 : elle assure la diffusion du programme Canal Polska (filiale de Canal+) et de Radio Zet (la première radio privée polonaise, liée au groupe Europe 1 Communication) sur les principales villes polonaises. PSE devrait se développer encore significativement en 1995-1996, puisque ces deux clients souhaitent étendre et améliorer leur couverture.
en Hongrie, TDF est candidate à la privatisation d'Antenna Hungaria, homologue de TDF dans ce pays. Le processus de privatisation de cette société, qui a démarré en juin 1995, devrait aboutir d'ici 1996. Le chiffre d'affaires d'Antenna Hungaria a été de 300 millions de francs en 1994.
* 84 . Les services vidéo recouvrent les prestations techniques situées à l'interface producteurs-diffuseurs
, allant de la captation et transmission des images (vidéo mobile, studios, reportages, liaisons fixes) à la préparation et distribution des programmes (activités de laboratoire, post-production, têtes de réseaux).