B. UN CHOIX POLITIQUE FORT DE LA BELGIQUE
Pour la Belgique, très fortement ancrée dans une coopération de défense avec ses voisins du Benelux, CaMo marque un choix très ambitieux de développement capacitaire, d'une part, et de construction de l'Europe de la défense, d'autre part.
En effet, l'analyse des autorités belges aborde la dimension capacitaire sous un angle très concret, en termes de perspective opérationnelle. Cette approche traduit une pleine conscience des enjeux de défense et des menaces auxquels nos deux pays sont confrontés, et en définitive une analyse partagée. C'est ce qui explique qu'une réponse commune ait été possible et qu'elle soit porteuse de perspectives très favorables.
Il est également très intéressant de noter que, loin de s'opposer, les obligations de la Belgique au sein de l'OTAN, d'une part, et la volonté belge de renforcer l'Europe de la défense d'une façon très concrète et efficace, d'autre part, se conjuguent en réalité pour parvenir à cette décision majeure. Cela tranche singulièrement avec le débat interne français, où l'on croit parfois nécessaire d'opposer l'OTAN et la construction de l'Europe de la défense. On voit que cette opposition est difficile à comprendre par nos partenaires, y compris ceux qui sont déterminés, comme la Belgique, à s'engager dans des partenariats stratégiques avec la France.
C. DES PERSPECTIVES NOUVELLES
A terme, lorsque l'armée de terre et la Land Component auront achevé leurs transformations, les deux armées auront une capacité d'interopérabilité sans précédent dans ce domaine, comparable à celle qu'ont les marines belges et néerlandaises.
Par ailleurs, la Belgique entend naturellement entretenir ses liens de défense très étroits avec les Pays-Bas et le Luxembourg. C'est pourquoi il n'est pas exclu que d'autres projets de coopération puissent éventuellement venir un jour compléter cette base franco-belge très solide.