N° 310
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2015-2016
Enregistré à la Présidence du Sénat le 20 janvier 2016 |
RAPPORT
FAIT
au nom de la commission des affaires économiques (1) sur le projet de loi , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE APRÈS ENGAGEMENT DE LA PROCÉDURE ACCÉLÉRÉE , relatif aux réseaux des chambres de commerce et d' industrie et des chambres de métiers et de l' artisanat ,
Par M. Michel HOUEL,
Sénateur
(1) Cette commission est composée de : M. Jean-Claude Lenoir , président ; Mmes Élisabeth Lamure, Delphine Bataille, MM. Alain Bertrand, Martial Bourquin, Gérard César, Alain Chatillon, Daniel Dubois, Joël Labbé, Michel Le Scouarnec, Yannick Vaugrenard , vice-présidents ; M. Marc Daunis, Mme Valérie Létard, M. Bruno Sido , secrétaires ; MM. Gérard Bailly, Jean-Pierre Bosino, Henri Cabanel, François Calvet, Roland Courteau, Alain Duran, Mmes Frédérique Espagnac, Dominique Estrosi Sassone, M. Daniel Gremillet, Mme Annie Guillemot, MM. Michel Houel, Serge Larcher, Jean-Jacques Lasserre, Daniel Laurent, Philippe Leroy, Mmes Marie-Noëlle Lienemann, Anne-Catherine Loisier, MM. Michel Magras, Franck Montaugé, Robert Navarro, Jackie Pierre, Ladislas Poniatowski, Mme Sophie Primas, MM. Yves Rome, Henri Tandonnet . |
Voir le(s) numéro(s) :
Assemblée nationale ( 14 ème législ.) : |
3262 , 3295 et T.A. 641 |
|
Sénat : |
252 et 311 (2015-2016) |
Madame, Monsieur,
Le Sénat est saisi en première lecture du projet de loi, adopté par l'Assemblée nationale après engagement de la procédure accélérée, relatif aux réseaux des chambres de commerce et d'industrie (CCI) et des chambres de métiers et de l'artisanat (CMA).
Ces dispositions, dont la majeure partie a déjà été examinée par le Parlement dans le cadre de la discussion de la loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques, tendent à permettre aux réseaux des CCI et des CMA de poursuivre l'entreprise de rationalisation et de mutualisation engagée depuis plusieurs années.
Depuis près de dix ans, dans un contexte caractérisé par une baisse du financement public des chambres consulaires, des efforts considérables ont en effet été fournis par ces deux réseaux façonnés par l'histoire pour se réorganiser autour de l'échelon régional afin, d'une part, d'offrir des services plus performants et innovants tout en conservant un service de proximité aux entreprises et, d'autre part, de mieux mener leurs activités d'enseignement ou de gestion d'équipements publics.
La poursuite de cette démarche nécessite néanmoins certains ajustements juridiques afin d'achever la mue des deux réseaux pour que ceux-ci soient en pleine capacité d'accompagner leurs ressortissants, en particulier dans leurs démarches de création ou d'expansion de leur activité économique, tant sur le territoire national qu'à l'international.
Tel est l'objet des dispositions soumises par le Gouvernement au Parlement.
I. L'OBJET DU PROJET DE LOI : RENFORCER LA RATIONALISATION DES RÉSEAUX DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE ET DES CHAMBRES DE MÉTIERS ET DE L'ARTISANAT
A. DES RÉSEAUX CONSULAIRES EN FORTE MUTATION DEPUIS 2005
Au début des années 2000, le constat a été fait que le paysage et l'organisation des chambres consulaires - CCI comme CMA - était trop morcelé et qu'une offre de services plus rationnelle aux entreprises sur l'ensemble du territoire pouvait être favorisée par une restructuration et une modernisation de chacun des réseaux.
1. Une marche résolue vers la restructuration et la modernisation des réseaux
a) Les chambres de commerce et d'industrie (CCI)
Historiquement, les CCI, établissements publics à caractère administratif qui, comme le souligne l'article L. 711-1 du code de commerce, ont la « qualité de corps intermédiaires de l'Etat » et assurent « une fonction de représentation des intérêts de l'industrie, du commerce et des services auprès des pouvoirs publics ou des autorités étrangères », ont toujours eu un ancrage territorial lié à la qualité de leurs ressortissants et aux caractéristiques du bassin économique dans lequel elles évoluent.
Les chambres de commerce et d'industrie : une longue histoire À l'orée du XVIIème siècle, les principaux centres urbains (Marseille en 1599, Paris et Rouen en 1601) se dotent d'institutions ayant pour vocation d'encourager l'activité économique et d'assurer la représentation des commerçants auprès de l'administration, appelées peu à peu « chambres de commerce ». Supprimées en 1791, les chambres sont rétablies en 1802. Alors que le principe de l'élection de leurs représentants est consacré en 1832, les chambres deviennent des établissements d'utilité publique en 1851. La loi du 9 avril 1898 donne aux chambres de commerce et d'industrie leur statut « moderne », qui va connaître plusieurs adaptations tout au long du XXème siècle, avec notamment : - la création de chambres régionales en 1938 ; - l'élaboration d'un statut unique du personnel des chambres, par la loi n° 52-1311 du 10 décembre 1952 relative à l'établissement obligatoire d'un statut du personnel administratif des chambres d'agriculture, des chambres de commerce et des chambres de métiers ; - la création d'un organe de représentation au niveau national : l'Assemblée permanente des chambres de commerce et d'industrie (décret n° 64-1200 du 4 décembre 1964 portant création d'une assemblée permanente des chambres de commerce et d'industrie) - devenue l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie (ACFCI) en 1991, puis CCI France en 2015 ; - la création de groupements interconsulaires par le décret n° 72-950 du 3 octobre 1972 relatif aux groupements interconsulaires. Par la suite, le cadre législatif et réglementaire applicable aux CCI est modifié, en particulier s'agissant de leur régime électoral (notamment, par les ordonnances n° 2003-1067 du 12 novembre 2003 relative à l'élection des membres des chambres de commerce et d'industrie, à la prorogation des mandats des délégués consulaires et modifiant le code de commerce et n° 2004-328 du 15 avril 2004 relative à l'élection des délégués consulaires et des juges des tribunaux de commerce), sans que la prépondérance de l'échelon départemental soit mise en question. En faisant du niveau régional l'échelon territorial de référence de l'organisation du réseau des chambres, les lois n° 2005-882 du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises et n° 2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au commerce, à l'artisanat et aux services ont fortement modifié la répartition des fonctions et des compétences entre les différentes chambres. Le réseau comporte aujourd'hui plusieurs types d'entités juridiques qui constituent autant de sigles ou d'acronymes complexes : - CCI France : établissement public, tête nationale du réseau des CCI ; - les CCIR : chambres de commerce et d'industrie de région, établissements publics pouvant comporter des délégations locales elles-mêmes dépourvues de personnalité morale ; - les CCIT : chambres de commerce et d'industrie territoriales, établissements publics ; - les CCIL : chambres de commerce et d'industrie locales, dépourvues de la personnalité juridique. |
Ce n'est qu'à compter de la loi n° 2005-882 du 2 août 2005 en faveur des petites et moyennes entreprises qu'un réseau mieux coordonné de chambres a pu se développer, avec, d'une part, la reconnaissance d'un rôle prépondérant des chambres régionales, notamment dans le cadre de schémas directeurs et de schémas sectoriels qu'elles sont chargées d'élaborer et, d'autre part, la consécration au niveau législatif d'une structure « tête de réseau » dotée de compétences spécifiques élargies, devenue CCI France à l'issue du décret n° 2015-536 du 15 mai 2015.
C 'est néanmoins la loi n° 2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au commerce, à l'artisanat et aux services qui a donné l'élan et les moyens nécessaires à la structuration des CCI autour de l'échelon régional, conduisant ainsi à une régionalisation « à la carte » :
- en renforçant les compétences propres des CCI régionales (CCIR), chargées de l'encadrement et du soutien des CCI territoriales (CCIT) ainsi que de la collecte de la taxe pour frais de chambres (TFC) ;
- en assurant les moyens d'une coordination entre les stratégies régionales des chambres et l'application locale des politiques nationales, dans le cadre de conventions d'objectifs et de moyens ;
- en posant un principe de mutualisation, au niveau régional, des fonctions exercées par les membres du réseau.
Au 31 décembre 2015, le réseau des CCI était ainsi composé, outre la tête de réseau CCI France - de 162 chambres - dont, en métropole, 22 CCIR, 123 CCIT et 6 CCI départementales d'Ile-de-France et, outre-mer, 11 CCI (5 CCIR dans les départements d'outre-mer et 6 CCI dans les collectivités d'outre-mer).
b) Les chambres de métiers et de l'artisanat (CMA)
De création plus récente, les chambres de commerce et de l'artisanat (CMA), qui sont également des établissements publics, présentent un caractère plus homogène que les CCI. Elles assurent la représentation des entreprises artisanales, qui représentent 3,5 millions de personnes dégageant un chiffre d'affaires total évalué à 300 milliards d'euros, soit environ 10 % de la valeur ajoutée produite par les activités marchandes non agricoles et non financières en France.
Une représentation de l'artisanat structurée de manière plus récente Si les compagnons exerçant un même métier se sont regroupés dès le moyen âge dans le cadre de corporations, dissoutes en 1791, la naissance d'une représentation moderne de l'artisanat est relativement récente. Ce n'est qu'en 1925, avec la loi du 26 juillet 1925 portant création des chambres de métiers (dite « loi Paulin »), que prend forme la représentation institutionnelle actuelle, sous la forme d'établissements publics à caractère administratif, des métiers de l'artisanat. Développé d'abord au niveau départemental, le réseau ne s'est doté d'un début d'échelon régional qu'en 1964, avec la possibilité pour des chambres départementales de se regrouper au sein de « conférences régionales des métiers » (décret n° 64-1362 du 30 décembre 1964 relatif aux chambres des métiers). La création de chambres à caractère régional n'est actée qu'en 1985, avec l'institution de chambres régionales de métiers par le décret n° 85-1205 du 13 novembre 1985. L'instance de représentation nationale des chambres de métiers, l'Assemblée permanente des chambres de métiers, est créée en 1966. Le réseau comporte aujourd'hui plusieurs types d'entités juridiques qui constituent autant de sigles ou d'acronymes complexes : - l'APCMA : Assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat, établissement public, tête nationale du réseau des CCI ; - les CRMA (chambres régionales de métiers et de l'artisanat) et les CMAR (chambres de métiers et de l'artisanat de région) : établissements publics de niveau régional ; - les CMAD : chambres de métiers et de l'artisanat de départements, établissements publics. |
Si, initialement, les CMA ont été organisées autour de l'échelon départemental, la loi précitée du 23 juillet 2010 a entendu désormais faire de l'échelon régional le niveau structurant du réseau. Dans ce cadre, elle a néanmoins ouvert une option entre trois modes de regroupement au niveau régional :
- la réunion des chambres départementales au sein d'une chambre régionale de métiers et de l'artisanat (CRMA), qui constitue essentiellement une structure de coordination et de mutualisation des fonctions supports, les chambres départementales conservant leur personnalité juridique comme la majeure partie de leurs compétences ;
- la création d'une chambre de métiers et de l'artisanat de région (CMAR), établissement public unique se substituant aux chambres départementales, mais composé de sections départementales ;
- un dispositif mixte faisant cohabiter, dans une même région, une CMAR issue de la fusion de certaines chambres départementales et des chambres départementales conservant leur statut juridique et l'essentiel de leurs compétences (schéma de CMAR « partielle »).
Au 31 décembre 2015, le réseau comportait 98 établissements ( 69 CMAD, 2 chambres soumises au droit d'Alsace-Moselle, 21 chambres de niveau régional, 5 chambres dans les départements d'outre-mer ainsi que l'APCMA). Le schéma d'intégration régional le plus poussé - la CMAR - n'avait été retenu que par 7 régions, 4 régions ayant opté pour une CMAR partielle et les autres ayant privilégié la constitution de CRMA.
Par ailleurs, la rationalisation de la carte consulaire s'est également opérée au niveau départemental, puisqu'il ne peut plus exister désormais, dans un département, plus d'une CMA.
2. Des compléments nécessaires pour conforter la démarche de rationalisation des réseaux
Le mouvement de rationalisation engagé reste inabouti , notamment en raison de l'absence de caractère contraignant des schémas régionaux d'organisation. Des travaux parlementaires récents de notre assemblée, en particulier celui établi par nos collègues Jean-Claude Lenoir et Claude Bérit-Débat en juillet 2014, 1 ( * ) ainsi que de l'Assemblée nationale, 2 ( * ) ont ainsi mis en exergue le fait que la réorganisation des réseaux pouvait se heurter à une volonté d'autonomie encore très marquée des chambres infrarégionales.
Or, la rationalisation des réseaux, qui doit prendre la forme d'un regroupement de certains établissements publics locaux sans remettre en cause un maillage territorial resserré nécessaire au bon exercice des missions d'appui aux entreprises dont sont investies les chambres consulaires, est rendue d'autant plus nécessaire compte tenu de l'érosion des ressources publiques octroyées aux CCI et aux CMA .
La baisse du financement public des CCI Le financement de l'activité des CCI provient, pour ce qui est de leur activité non marchande, de la taxe pour frais de chambres (article 1600 du code général des impôts), constituée de deux contributions : - d'une part, la taxe additionnelle à la contribution foncière des entreprises - TACFE - dont le taux est régional ; - d'autre part, la taxe additionnelle à la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises - TACVAE - dont le taux est national. Les produits sont affectés au fonds de financement des CCIR. Ces taxes affectées ont été soumises à plafonnement par la loi de finances pour 2013, et ce plafond a été abaissé par les lois de finances pour 2014 et 2015 de telle sorte que le produit de la TACVAE a été réduit de 41 % en trois ans. En outre, les lois de finances pour 2014 et 2015 ont procédé à des prélèvements sur le fonds de financement des CCIR pour un total de 670 M€. Au total, les ressources fiscales des CCI (prélèvement inclus) se sont réduites de 62 % en 2015 par rapport à leur niveau de 2012. L'article 41 de la loi n° 2015-1785 du 29 décembre 2015 de finances pour 2016 a, à nouveau, abaissé le plafond de la TACVAE de 130 millions d'euros. |
Au total, s'agissant des CCI, la baisse des recettes issues de la taxe pour frais de chambres a été de l'ordre de 35 % entre 2012 et 2016.
Selon les représentants de CCI France, entendus par votre rapporteur, la réduction du financement public du réseau des CCI a déjà conduit les chambres à abandonner, au 1 er septembre 2015 - c'est-à-dire avant même l'abaissement du plafond prévu par la loi de finances pour 2016 - 349 millions d'euros d'investissement et à mettre en place des plans de départs volontaires concernant 1 660 employés sous statut. D'autres départs devront être envisagés.
Elle leur impose plus que jamais un approfondissement de la rationalisation et de la restructuration du réseau. Les CCI ont ainsi été conduites à mutualiser leurs moyens et à procéder à des économies d'échelle importantes dans les fonctions « support ». Dans le même temps, elle a obligé les établissements à recentrer leur offre, tant dans le cadre du soutien et du développement des entreprises, que dans le domaine de l'éducation et de l'apprentissage.
En outre, afin de conférer aux CCIT une stature suffisante de nature à renforcer leur capacité d'intervention, le réseau s'est déjà engagé sur la voie de la suppression des CCIT infra-départementales dont le nombre de ressortissants est inférieur à 10 000. À cet effet, l'article R. 711-36 du code de commerce a été modifié afin d'imposer aux CCIR d'adopter avant le 31 octobre 2015 de nouveaux schémas directeurs actant la suppression des CCIT ayant un nombre de ressortissant inférieur. 21 CCIT sont concernées et certaines fusions avec des CCI limitrophes ou transformations en CCI locales sont déjà projetées.
Si les contraintes exercées sur le financement public des CMA n'ont certes pas été aussi élevées que pour les CCI, le plafonnement de la taxe pour frais de chambres a malgré tout baissé de 12,5 % entre 2013 et 2016 . Ce tassement des ressources publiques dont bénéficie le réseau constitue évidemment une incitation à la restructuration et à la mutualisation.
L'évolution du financement public des CMA La loi du 23 juillet 2010 a également modifié les conditions du financement public du réseau des chambres de métiers et de l'artisanat par la taxe pour frais de chambres (article 1601 du code général des impôts). Celle-ci comporte trois composantes : - un droit fixe par ressortissant, égal à la somme des droits fixes arrêtés par l'APCMA et la CMAR ou CRMA, dans la limite d'un montant maximal fixé en proportion du montant annuel du plafond de la sécurité sociale en vigueur au 1 er janvier de l'année d'imposition ; - un droit additionnel par ressortissant affecté au financement d'actions de formation des chefs d'entreprises artisanales dans la gestion et le développement de celles-ci ; - un droit additionnel à la cotisation foncière des entreprises (TACFE) dont le produit est arrêté par la CRMA ou la CMAR et qui ne peut excéder 60 % de la part du droit fixe revenant aux chambres régionales. Toutefois, les chambres peuvent le porter jusqu'à 90 % afin de mettre en oeuvre des actions ou réaliser des investissements, sous réserve de l'accord de l'autorité de tutelle. Le montant de cette taxe est plafonné depuis 2013. Initialement fixé à 280 millions d'euros, ce plafond a été abaissé à 245 millions d'euros en 2014, puis abaissé d'environ 1 millions d'euros les années suivantes pour aboutir à un montant de 243 millions d'euros en 2016. |
Depuis la loi n° 2014-891 du 8 août 2014 de finances rectificative pour 2014, ce plafond comporte deux sous-plafonds : - un sous-plafond relatif à la somme des produits du droit fixe par ressortissant, égal à la somme des droits fixes arrêtés par l'APCMA et la CMAR ou CRMA ; - un sous-plafond relatif au produit du droit additionnel pour le financement d'actions de formation. En outre, dans le cadre du projet de loi de finances rectificative du 8 août 2014, un prélèvement a été opéré sur les chambres - à l'exception de l'APCMA et des CRMA - à hauteur de 50 % des fonds de roulement excédant quatre mois de charges décaissables non exceptionnelles de 2012, hors réserves pour investissements validées par l'autorité de tutelle avant le 10 août 2014. |
Enfin, la nouvelle carte des régions implique également une réorganisation des réseaux des CCI et des CMA , bien que l'échéance en la matière ait été reportée jusqu'au prochain renouvellement général des membres des chambres prévu avant la fin de l'année 2016, le ressort territorial des CCIR étant maintenu en l'état jusqu'à cette date 3 ( * ) et celui des CRMA et CMAR étant maintenu jusqu'au 31 mars 2016 au plus tard. 4 ( * )
Le principe d'une structuration des réseaux au niveau régional a ainsi pour conséquence de rendre inévitables des fusions de CCIR ou de CMAR, ou une modification des CRMA ou CMAR dans les régions « fusionnées » :
- en Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne ;
- en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente ;
- en Auvergne-Rhône-Alpes ;
- en Bourgogne-France-Comté ;
- en Normandie ;
- en Nord-Pas-de-Calais-Picardie ;
- en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.
Les réseaux des CCI et des CMA ont d'ores-et-déjà adopté des projets de carte prenant en compte le nouveau périmètre territorial.
Évolution de la carte des CCI après le 1 er janvier 2016
REGION |
CCI DE REGION actuelles |
CCI TERRITORIALES mandature 2010-2016 |
CCI TERRITORIALES OU LOCALES ou DEPARTEMENTALES au 1er janvier 2016 ou renouvellement 2016 |
ALSACE - LORRAINE - CHAMPAGNE ARDENNE |
ALSACE |
Colmar |
Alsace Eurométropole |
Mulhouse |
|||
Strasbourg |
|||
CHAMPAGNE ARDENNE |
Châlons-en-Champagne |
Marne |
|
Reims-Epernay |
|||
Haute-Marne |
Haute-Marne |
||
Ardennes |
Ardennes |
||
Troyes |
Troyes |
||
LORRAINE |
Meuse |
Lorraine |
|
Vosges |
|||
Moselle |
|||
Meurthe-et-Moselle |
|||
AQUITAINE - LIMOUSIN - POITOU CHARENTES |
AQUITAINE |
Lot-et-Garonne |
Lot-et-Garonne |
Bayonne |
Bayonne |
||
Bordeaux |
Gironde |
||
Libourne |
|||
Landes |
Landes |
||
Pau |
Pau |
||
Dordogne |
Dordogne |
||
LIMOUSIN |
Creuse |
Creuse |
|
Limoges Haute-Vienne |
Limoges Haute-Vienne |
||
Corrèze |
Corrèze |
||
POITOU-CHARENTES |
Angoulême |
Charente |
|
Cognac |
|||
Deux-Sèvres |
Deux-Sèvres |
||
La Rochelle |
La Rochelle |
||
Rochefort Saintonge |
Rochefort Saintonge |
||
Vienne |
Vienne |
||
AUVERGNE - RHÔNE ALPES |
AUVERGNE |
Cantal |
Cantal |
Puy-de-Dôme |
Puy-de-Dôme |
||
Montluçon |
Allier |
||
Moulins-Vichy |
|||
Haute-Loire |
Haute-Loire |
||
RHÔNE ALPES |
Haute-Savoie |
Haute-Savoie |
|
Savoie |
Savoie |
||
Ain |
Ain |
||
Grenoble |
Grenoble |
||
Nord-Isère |
Nord-Isère |
||
Lyon |
Lyon métropole (au 1er janvier 2016) |
||
Saint-Etienne |
|||
Roanne |
|||
Villefranche-en-Beaujolais |
Villefranche-en-Beaujolais (CCIL) |
||
Ardèche |
Ardèche |
||
Drôme |
Drôme |
||
BOURGOGNE - FRANCHE COMTE |
BOURGOGNE |
Yonne |
Yonne |
Cote d'Or |
Côte d'or |
||
Saône-et-Loire |
Saône-et-Loire |
||
Nièvre |
Nièvre |
||
FRANCHE COMTE |
Belfort |
Belfort |
|
Doubs |
Doubs |
||
Jura |
Jura |
||
Haute-Saône |
Haute-Saône |
||
LANGUEDOC ROUSSILLON - MIDI PYRENEES |
LANGUEDOC ROUSSILLON |
Alès |
Gard |
Nîmes |
|||
Carcassonne |
Aude |
||
Narbonne |
|||
Sète |
Hérault |
||
Béziers |
|||
Montpellier |
|||
Perpignan |
Perpignan |
||
Lozère |
Lozère |
||
MIDI-PYRENEES |
Tarn |
Tarn |
|
Ariège |
Ariège |
||
Gers |
Gers |
||
Lot |
Lot |
||
Montauban |
Montauban |
||
Aveyron |
Aveyron |
||
Tarbes |
Tarbes |
||
Toulouse |
Toulouse |
||
NORD-DE-FRANCE - PICARDIE |
NORD-DE-France |
Artois |
Artois (CCIL) |
Grand Hainaut |
Grand Hainaut (CCIL) |
||
Grand Lille |
Grand Lille (CCIL) |
||
Côte d'Opale |
Côte d'Opale Litt.Normand Picard CCIL |
||
PICARDIE |
Littoral Normand-Picard |
||
Amiens Picardie |
Amiens Picardie |
||
Aisne |
Aisne |
||
Oise |
Oise |
||
NORMANDIE |
BASSE NORMANDIE et HAUTE NORMANDIE |
Caen |
Caen-Normandie (au 1er janvier 2016) |
Cherbourg-Cotentin |
Ouest-Normandie (au 1er janvier 2016) |
||
Centre et sud Manche |
|||
Flers-Argentan |
|||
Alençon |
Portes de Normandie (au 1er janvier 2016) |
||
Eure |
|||
Pays d'Auge |
Seine-Estuaire (au 1er janvier 2016) |
||
Le Havre |
|||
Fécamp-Bolbec |
|||
Dieppe |
Seine-Mer Normandie (au 1er janvier 2016) |
||
Rouen |
|||
Elbeuf |
|||
BRETAGNE |
BRETAGNE |
Morlaix |
Finistère |
Brest |
|||
Quimper Cornouailles |
|||
Morbihan |
Morbihan |
||
Côtes d'Armor |
Côtes d'Armor |
||
Saint-Malo Fougères |
Ille-et-Vilaine |
||
Rennes |
|||
PAYS DE LA LOIRE |
PAYS DE LA LOIRE |
Nantes St-Nazaire |
Nantes St-Nazaire |
Vendée |
Vendée |
||
Mayenne |
Mayenne |
||
Sarthe |
Sarthe |
||
Maine-et-Loire |
Maine-et-Loire |
||
CORSE |
CORSE |
Bastia et Haute-Corse |
Bastia et Haute-Corse |
Ajaccio et Corse du Sud |
Ajaccio et Corse du Sud |
||
CENTRE |
CENTRE |
Cher |
Cher |
Loir-et-Cher |
Loir-et-Cher |
||
Eure-et-Loir |
Eure-et-Loir |
||
Loiret |
Loiret |
||
Touraine |
Touraine |
||
Indre |
Indre |
||
PARIS ILE-DE-FRANCE |
PARIS ILE-DE-FRANCE |
Paris |
Paris (CCID) |
Seine Saint-Denis |
Seine-Saint-Denis (CCID) |
||
Hauts-de-Seine |
Hauts-de Seine (CCID) |
||
Val de Marne |
Val de Marne (CCID) |
||
Versailles Yvelines |
Versailles Yvelines(CCID) |
||
Pontoise-Val d'Oise |
Pontoise-Val d'Oise (CCID) |
||
Essonne |
Essonne |
||
Seine-et-Marne |
Seine-et-Marne |
||
PROVENCE ALPES COTE D'AZUR |
PROVENCE ALPES COTE D'AZUR |
Pays d'Arles |
Pays d'Arles |
Marseille |
Marseille |
||
Vaucluse |
Vaucluse |
||
Nice Côte d'Azur |
Nice Côte d'Azur |
||
Var |
Var |
||
Hautes Alpes |
Hautes-Alpes |
||
Alpes de Haute-Provence |
Alpes de Haute-Provence |
||
DOM |
Les CCI des DOM assurent les missions des CCIT et des CCIR. Elles prennent la dénomination de CCIR |
Martinique |
Martinique |
Iles-de-Guadeloupe |
Iles-de-Guadeloupe |
||
Guyane |
Guyane |
||
La Réunion |
La Réunion |
||
Mayotte |
Mayotte |
Finistère : CCI Territoriale issue d'une fusion.
Châlons-en-Champagne : CCIT infra-départementale de moins de 10 000 ressortissants, fusionnée avec une autre CCI.
Source : CCI France.
Évolution de la carte des CMA après le 1 er janvier 2016
Régions |
Type forme régionale |
Nb départements ou de structures |
Alsace
|
CRMA |
8 CMAD
|
Bourgogne
|
CRMA |
2 CMAI (4 + 4 sections) |
Aquitaine
|
CRMA |
1 CMAI (3 sections)
|
Basse Normandie
|
CRMA |
1 CMAI (2 sections)
|
Auvergne
|
CRMA |
12 CMAD |
Nord Pas de Calais
|
CRMA |
1 CMAI (2 sections)
|
|
CMAR |
5 sections |
|
CMAR |
6 sections |
|
CRMA |
6 CMAD |
|
CRMA |
2 CMAD |
|
CRMA |
8 CMAD |
Languedoc Roussillon
|
CRMA |
13 CMAD |
|
CRMA |
4 CMAD |
Guadeloupe |
CMAR |
|
Martinique |
CMAR |
|
Guyane |
CMAR |
|
Réunion |
CMAR |
|
Mayotte |
CMAR |
|
Total CMAR |
7 |
|
Total CRMA |
11 |
|
Total CMAI+Alsace |
6 |
|
Total CMAD |
68 |
|
Total sections |
29 |
|
Total CMA |
92 |
Source : APCMA.
* 1 « Réforme des chambres de commerce et d'industrie : des résultats régionaux contrastés », rapport n° 712 (2013-2014, Sénat) fait au nom de la commission des Affaires économiques et de la commission sénatoriale pour l'application des lois.
* 2 « Les chambres consulaires, leurs missions, leurs financements », rapport n° 3064 (XIVème lég., AN) de Mmes Monique Rabin et Catherine Vautrin au nom de la mission d'évaluation de contrôle de la commission des Finances.
* 3 Article 4 de la loi n° 2015-991 du 7 août 2015 portant nouvelle organisation territoriale de la République (NOTRe).
* 4 Article 5 de la loi NOTRe.