B. UNE COOPÉRATION DÉJÀ FORTE
Le premier partenariat de défense avec Djibouti a été signé en 1977. Il s'agissait d'un protocole provisoire fixant les conditions de stationnement des forces françaises sur le territoire de Djibouti après l'indépendance et les principes de coopération militaire. Sept autres accords sont venus le compléter, qui seront abrogés par l'entrée en vigueur de ce nouveau traité.
La coopération entre nos deux pays est à la fois opérationnelle et structurelle.
En 2013, 6 projets de coopération structurelle ont été mis en oeuvre auxquels se consacrent 14 coopérants militaires techniques :
- AMIA, école de formation initiale des officiers, soutenue conjointement par la France et le Maroc ;
- un conseiller à l'école de formation des sous-officiers et des militaires du rang de Hol Hol ;
- un apport financier au Centre d'Instruction Tactique et Technique d'Ambouli qui accueille les jeunes volontaires du Service National Adapté.
- appui à la marine nationale (chaîne sémaphorique et soutien aux unités de surface djiboutiennes) ;
- appui aux systèmes d'information et de commandement ;
- appui à la maintenance et au service d'infrastructure du génie.
Ces projets sont appuyés par la mise en place progressive d'une politique de gestion des ressources humaines avec un conseiller RH auprès de l'état-major des armées.
En termes de coopération opérationnelle, les actions, ponctuelles ou planifiées, répondent à la demande des autorités djiboutiennes. En 2012, les forces françaises de Djibouti ont formé 970 militaires. La coopération opérationnelle recouvre plusieurs domaines : les exercices conjoints, le soutien médical et sanitaire, le soutien au service national adapté, ...
Concernant la lutte contre la piraterie, trois coopérants « Marine » (un officier supérieur et deux officiers mariniers) conseillent le commandement de la Marine nationale djiboutienne pour son organisation générale et son emploi opérationnel ; ils ont notamment participé à la construction et à la mise en réseau des trois sémaphores de Djibouti. Ils accompagnent par ailleurs la montée en puissance du centre de formation et de documentation de Djibouti (porté par l'OMI et l'UE) en lui fournissant des expertises en tant que de besoin. Ils ont également facilité la mise en place de la mission EUCAP Nestor à son arrivée à Djibouti.
C. LES FORCES FRANÇAISES STATIONNÉES A DJIBOUTI
Le Livre blanc de la Défense et de la Sécurité a rappelé l'importance stratégique de Djibouti. La restructuration des forces de présence l'a confirmé en en faisant une des deux Bases Opérationnelles Avancées françaises en Afrique.
Les forces françaises participent à la défense de l'espace aérien et des approches maritimes de Djibouti. Elles sont susceptibles de venir appuyer les forces djiboutiennes en cas de menaces contre le territoire de Djibouti. Notre action de coopération s'inscrit en complément et en cohérence avec la stratégie européenne d'accompagnement de la montée en puissance de l'organe de gestion de crise de l'Union Africaine.
Le général commandant les forces françaises stationnées à Djibouti dispose d'un état-major interarmées et commande environ 1 900 militaires, dont 1 400 permanents, appartenant à des unités pré-positionnées et tournantes qui constituent les forces de présence.
Les Forces françaises stationnées à Djibouti sont chargées de la mise en oeuvre de l'accord de défense par une mission de présence. Tout en s'entraînant à intervenir pour défendre Djibouti, elles participent en permanence à la police de son espace aérien et à la surveillance de ses approches maritimes, aux côtés des forces armées djiboutiennes. Les Forces françaises mènent à leur profit des actions de coopération visant à renforcer leurs capacités.
Leurs missions sont nombreuses :
- établir avec les forces armées djiboutiennes et les hautes autorités de la République de Djibouti une relation de partenariat, conforme au nouvel accord de Défense, basée sur la confiance, le respect et la complémentarité ;
- renforcer les capacités de connaissance et d'anticipation des forces françaises afin de faire face à toutes les situations ;
- renforcer la coopération régionale ;
- adapter la préparation opérationnelle afin d'être en mesure d'effectuer les missions qui pourraient être demandées dans un environnement stratégique en évolution et face à des menaces multiformes ;
- développer des capacités de préparation et de soutien opérationnel dans la mesure des ressources allouées, au profit d'unités nationales, européennes, régionales ou d'autres pays amis en opérations ou en entraînement ;
- mener à bien les réformes en cours tout en continuant à forger un outil interarmées performant.
Pour ce faire, les forces françaises à Djibouti disposent, pour les unités de l'armée de Terre, du 5 e régiment interarmes outre-mer et d'un détachement de l'aviation légère de l'armée de Terre (4 Puma et 2 Gazelle) ; pour l'armée de l'Air, de la Base aérienne 188, de 7 Mirage 2000, 1 C160 et 2 hélicoptères Puma ; pour la Marine nationale, 2 chalands de transport de matériel, de l'hôpital médico-chirurgical Bouffard (Rôle 3).
La Base des Forces Françaises de Djibouti assure le soutien des forces françaises. Celles-ci arment également le centre d'entraînement au combat et d'aguerrissement de Djibouti (CECAD), qui accueille les unités permanentes ou en mission de courte durée des forces françaises, les unités ou écoles de métropole, les forces djiboutiennes et étrangères.