3. Des problématiques communes avec les marchés financiers
Le secteur des jeux en ligne, et en particulier celui des paris sportifs, partage nombre de caractéristiques avec celui des marchés financiers. Cette parenté s'explique tant par certaines motivations communes - l'anticipation et la spéculation (dans un sens non péjoratif) dans une perspective de gain - que par la culture anglo-saxonne qui imprègne les marchés financiers dirigés par les prix (dans lequel l'élément catalyseur est la publication d'un prix de transaction à l'achat et à la vente) et les paris à cote fixe. Cette culture est incarnée par les intermédiaires : d'un côté, le « market maker » et, de l'autre, le « bookmaker », qui l'un et l'autre proposent leur cotation.
Bien qu'ils ne présentent évidemment pas le même potentiel d'addiction, ces deux secteurs partagent ainsi des éléments de vocabulaire communs (liquidité et « profondeur » du marché ou du jeu, présence délictueuse d'un initié...) et sont soumis à certains risques et problématiques analogues , tels que les dangers d'une trop grande complexité et segmentation de l'offre, l'importance des infrastructures informatiques de traitement des transactions, la prévention de la manipulation des cours et cotes, ou l'encadrement de l'offre au grand public. On constate également que nombre de dirigeants de sites de jeux en ligne sont d'anciens traders ou cadres de banques.
Cette analogie peut être poussée plus loin et appliquée au mode de régulation - la future Autorité de régulation des jeux en ligne est ainsi en partie inspirée de l'Autorité des marchés financiers - comme à l'analyse de l'évolution de l'environnement concurrentiel et du modèle économique.