3. Une situation économique florissante
Le Qatar joue un rôle important dans la mise en oeuvre de projets économiques régionaux.
a) Une croissance économique forte
Il bénéficie de la plus forte croissance économique de la région : 14,2 % en 2007, contre 8,7 % en 2006 et 15 % en 2005. Le taux de croissance pour 2008 est estimé par le Fonds monétaire international à 14,1 %.
Le PIB a atteint 66 milliards de dollars en 2007, contre 52,3 milliards en 2006 et 42,7 milliards en 2005, soit un quasi doublement en l'espace de trois ans.
L'émirat dispose de l'un des revenus par habitant les plus élevés au monde avec un PIB par habitant de 74.000 dollars en 2007 contre 22.600 dollars en 1999.
En 2006, ses principaux fournisseurs étaient le Japon (13,7 %), les Etats-Unis (11,2 %), l'Allemagne (10,55 %) et l'Italie (10,5 %). Si la monnaie qatarie est indexée sur le dollar, la création d'une monnaie unique entre les différents pays du Conseil de Coopération des Etats Arabes du Golfe (CCEAG) est envisagée à l'horizon de 2010.
En revanche, l'économie qatarie connaît des tensions inflationnistes avec une hausse des prix estimée fin mai 2008 à 14,75 % sur les douze derniers mois (13,74 % en 2007, 11,8 % en 2006).
b) Des excédents financiers considérables
L'émirat connaît depuis quelques années une période particulièrement faste marquée par de considérables excédents financiers. L'excédent budgétaire s'élevait ainsi à environ 7,7 % du PIB en 2007 3 ( * ) .
Dans le cadre de la gestion de ses excédents financiers, le Qatar tend à construire une stratégie sur le placement, notamment, d'une partie de ses actifs à l'étranger par l'intermédiaire d'un fonds souverain, la Qatar Investment Authority (QIA 4 ( * ) ). La QIA a acquis 20 % du London Stock Exchange en septembre 2007. Elle a également sensiblement renforcé sa participation dans la Barclays Bank (de 8 % à 15,5 %) en novembre 2008.
c) La montée en puissance du programme gazier
L'économie du Qatar est fondée sur une bonne gestion de l'exploitation des ressources en hydrocarbures ainsi que sur une diversification des productions. La montée en puissance du programme gazier devrait soutenir de façon durable l'augmentation du PIB au cours des prochaines années.
Modeste producteur de pétrole avec environ 840.000 barils/jour, le Qatar a réalisé des investissements très ambitieux dans le cadre de la mise en valeur du gaz. Il mise sur l'exploitation du gisement de gaz naturel du « North Dome », plus grand réservoir de gaz naturel du monde 5 ( * ) , qu'il partage avec l'Iran. Le Qatar détient les troisièmes réserves de gaz du monde après la Russie et l'Iran, estimées à plus de 25.000 milliards de mètres cubes, soit 15,7 % des réserves mondiales et deux siècles d'exploitation au rythme actuel.
Le Qatar est devenu, en 2006, le premier exportateur mondial de gaz naturel liquéfié (GNL). La production, 31 millions de tonnes en 2007, devrait plus que doubler au cours des années à venir pour atteindre 77 millions de tonnes en 2012, soit 30 % de la production mondiale. Le Qatar deviendrait ainsi le deuxième exportateur de gaz naturel au monde après la Russie.
L'essentiel de la production de gaz est exporté sous forme liquide par méthaniers, ce qui permet au Qatar, placé à équidistance des marchés européens et asiatiques, de pouvoir diversifier ses partenaires commerciaux et d'être beaucoup moins lié à ses clients que les pays dont les exportations s'effectuent par gazoduc.
* 3 Il convient de souligner néanmoins que l'excédent budgétaire s'élevait respectivement en 2006 et 2005 à 11,6 % et 13,9 % du PIB.
* 4 Autorité publique d'investissement qui prend modèle sur la Kuwait Investment Authority , qui l'a précédée.
* 5 La surface du gisement est de 6.000 km 2 .