B. LA PÊCHE HAUTURIÈRE CONSTITUE UNE RESSOURCE ÉCONOMIQUE CROISSANTE POUR LA NOUVELLE-CALÉDONIE ET LA POLYNÉSIE
Ces deux territoires s'efforcent de diversifier leurs revenus, tirés pour l'essentiel du tourisme et, pour la Nouvelle-Calédonie, de l'exploitation minière, en développant une flotte commerciale de pêche.
Ainsi, la flottille thonière néo-calédonienne se compose de 29 palangriers (bateaux munis de longues lignes porteuses d'hameçons), opérant uniquement dans la zone économique exclusive de ce territoire. La production augmente régulièrement depuis 5 ans ; en 2003, elle s'est élevée à 2 466 tonnes de poissons, dont 45 % de thons blancs, 31 % de thons jaunes et 6% de thons obèses, pour un chiffre d'affaire d'un milliard de Francs CFP. 1200 tonnes (soit 50 %) de thons blancs ou jaunes et de prises secondaires ont été vendues sur le marché local ; 420 tonnes, essentiellement des thons jaunes, ont été vendues sur les marchés aux enchères japonais ; 185 tonnes, surtout des thons blancs, ont été exportées pour tenter de trouver de nouveaux débouchés ; enfin 670 tonnes, surtout des thons blancs, ont été expédiées vers les conserveries du Pacifique lorsque les marchés plus rémunérateurs ne pouvaient absorber la production.
La filière de la pêche thonière représentait, en 2003, un chiffre de 500 millions de Francs CFP à l'exportation. Elle se situe ainsi en deuxième position du secteur primaire, derrière l'aquaculture de crevette, et loin devant les exportations de produits agricoles (239 millions de Francs CFP). Le nombre d'emplois induits est estimé, pour ce type de filière, à deux ou trois fois le nombre d'emplois directs, soit 400 à 600.
La Polynésie mise également sur les captures de thon, qui ont atteint un volume d'environ 6.500 tonnes en 2003 . L'évolution de ces prises, effectuées par sa flotte palangrière, est retracée dans le graphique suivant :
Evolution de la production palangrière de Polynésie
(Source : secrétariat général de la Communauté du Pacifique)
Les espèces commercialisables totalisent 6 065 tonnes soit 93 % des captures totales . Le thon germon domine largement les captures avec 58 % de la production totale (64 % des prises commerciales). Le thon à nageoires jaunes est redevenu la seconde espèce capturée avec 10 % des prises ; viennent ensuite les espèces à rostres avec 8 % des captures et composées de marlin bleu (56 %), de marlin rayé (22 %) et d'espadon (22 %). Le thon obèse représente 7 % du total (soit 16 % pour les thons à chair rouge). Bien que non ciblées, les diverses espèces de requins totalisent 5 % de la production.
Ces prises sont ainsi récapitulées :
Espèce |
Production (tonnes) |
Germon |
3846 |
Thon obèse |
439 |
Thon jaune |
621 |
Rostres |
541 |
Requins |
329 |
Divers commercialisables |
572 |
Divers non commercialisables |
183 |
Total |
6530 |
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On mesure donc l'importance économique de la pêche de haute mer pour la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie, qui donne toute sa pertinence à leur participation aux instances établies par la présente convention.