2. La souplesse et la réactivité
a) Une stratégie multi-hubs originale
La fusion permet la naissance d'un géant adossé à une stratégie originale, puisqu'elle repose sur deux hubs . Naturellement, CDG conserve sa prééminence. Mais l'existence d'une seconde plateforme de correspondance introduit un élément de souplesse qui pourrait déboucher sur un fort avantage opérationnel pour Air France-KLM.
Cet élément s'inscrit dans un réexamen, en particulier aux Etats-Unis, du rôle des hubs . L'apport des plateformes de correspondance n'est plus à démontrer. Toutefois, face à la concurrence croissante des compagnies à bas coûts desservant des liaisons de point à point, les grandes compagnies aériennes ont entrepris d'examiner dans quelles conditions une stratégie multi-hubs ne devrait pas être développée à l'avenir. La fusion Air France-KLM offre également des opportunités dans cette perspective.
b) Une politique d'investissements très soutenus
Les perspectives de développement favorable d'Air France-KLM tiennent également à l'effort d'investissement de la compagnie. Celui-ci se manifeste en particulier par l'effort de renouvellement de la flotte, auquel Air France consacre chaque année 15 % de son chiffre d'affaires, soit 1,7 milliard d'euros, ce qui lui permet de disposer d'appareils jeunes (moins de 9 ans en moyenne pour l'activité passage). Le choix précoce d'acquérir des Airbus A380 témoigne également de cette politique de qualité de la flotte.
c) La réponse à l'offensive des compagnies à bas-coûts
La direction d'Air France a entrepris de réduire de manière continue ses coûts, afin d'apporter une réponse au développement rapide des compagnies à bas coûts. Sur le dernier exercice, ceux-ci ont ainsi diminué de 7,6 %, ce qui a permis de compenser la baisse de 5,6 % des recettes unitaires. L'évolution des charges d'exploitation montre que ces économies ne se font pas au détriment du personnel . En effet, les charges de personnel ont crû de 5,8 %, la baisse provenant des autres postes : carburant (- 4,9 %) 16 ( * ) , amortissements et provisions (- 6,1 %), frais commerciaux (- 9,2 %), loyers opérationnels (- 12,3 %) et entretien (- 20,1 %).
Pour l'avenir, un nouvel effort devrait permettre une diminution des coûts de 6 % pour l'exercice actuel. De même, Air France est en négociation pour cesser, à partir de 2005, le versement de commissions de vente aux agences de voyages plaçant les billets auprès des passagers, qui ont représenté 529 millions d'euros sur le dernier exercice.
Au total, le plan d'économie annoncé au mois de mai par la direction devrait permettre de réduire les coûts de 1,2 milliards d'ici 2007.
* 16 La baisse des charges de carburant, élément remarquable dans le contexte actuel, est due à une politique préventive de large couverture des variations de cours.