b) Une audience incertaine
A cet
éparpillement s'ajoute encore l'extrême faiblesse des
organisations syndicales.
La France est le pays non seulement de l'Union européenne, mais aussi de
l'OCDE, qui a le plus faible taux de syndicalisation. Alors qu'il atteignait
encore 25 % dans les années 1970, il ne serait actuellement plus
que de 8 % dans l'ensemble, et de 5 à 7 % seulement dans le
secteur privé.
Taux de syndicalisation dans l'Union européenne
Suède |
Finlande |
Danemark |
Belgique |
Italie |
Luxembourg |
Autriche |
Irlande |
Royaume-Uni |
Allemagne |
Portugal |
Pays-Bas |
Grèce |
Espagne |
France |
Moyenne UE-15 |
88 % |
85 % |
75 % |
68 % |
62 % |
42 % |
40 % |
31 % |
25 % |
22 % |
22 % |
21 % |
15 % |
9 % |
8 % |
30 % |
Source : DRT
Si le
taux de syndicalisation n'est bien entendu pas le seul critère
permettant de mesurer l'audience réelle des syndicats et leur
capacité à représenter les salariés, les autres
indicateurs ne font pourtant que confirmer cette faiblesse structurelle.
Ainsi, le taux de participation aux élections prud'homales continue de
diminuer pour se situer à un niveau extrêmement bas. Il n'a
été que de 32,7 % pour le dernier scrutin en 2002.
Surtout, dans les élections au comité d'entreprise, la part des
non-syndiqués apparaît considérable alors même qu'ils
ne peuvent présenter de candidats au premier tour : en 2001, les
non-syndiqués ont ainsi recueilli 23 % des suffrages
exprimés
7
(
*
)
.
Aussi, quand bien même les syndicats ont une vocation naturelle à
représenter les salariés et donc à conclure en leur nom
des accords collectifs, les incertitudes entourant leur audience réelle
ne peuvent que fragiliser les accords ainsi conclus surtout s'ils ne sont
signés que par une ou plusieurs organisations minoritaires.
* 7 On observera toutefois que le poids des non-syndiqués est en baisse continue depuis dix ans, leur résultat étant passé de 31 % en 1991 à 23 % en 2001.