II. EXAMEN DU RAPPORT
Réunie le
mercredi 28 janvier 2004
sous la
présidence de
M. Nicolas About, président,
la
commission a procédé à l'
examen
du rapport de
Mme Annick Bocandé
sur le
titre I du projet de loi
relatif à
la formation professionnelle
tout au long de la vie et
au
dialogue social
.
Mme Annick Bocandé, rapporteur
, a tout d'abord exposé les
grandes lignes de son rapport (cf. exposé général).
M. Gilbert Chabroux
a indiqué que la proposition du rapporteur de
revenir à l'esprit et à la lettre de l'ANI lui paraissait
pertinente, notamment sur l'obligation incombant à l'employeur
d'organiser la formation pour adaptation à l'emploi pendant le temps de
travail. Toutefois, il a souhaité que le projet de loi soit par ailleurs
enrichi de dispositions nouvelles sur les formations différées,
dites de la deuxième chance. Il a également exprimé des
réserves sur le financement du projet de loi, se demandant à
quels dispositifs les 400 millions d'euros annoncés par le ministre
des affaires sociales, du travail et de la solidarité, seraient
affectés. Enfin, il s'est inquiété de l'absence de toute
structure nationale pour piloter la formation professionnelle.
M. Roland Muzeau
s'est également réjoui que le rapporteur
ait exprimé son intention de rester fidèle à l'ANI,
arguant du fait que la lettre adressée par les syndicats au ministre des
affaires sociales, du travail et de la solidarité, témoignait de
leurs réserves sur les récentes évolutions du texte. Il a
également rappelé les inquiétudes qu'il avait eu
l'occasion de formuler au sujet de la décentralisation de l'Association
pour la formation professionnelle des adultes (AFPA) lors de l'examen du projet
de loi relatif aux responsabilités locales. Même si le
présent projet de loi était une transposition de l'accord
signé par les partenaires sociaux, il a enfin annoncé que son
groupe déposerait des amendements substantiels sur les dispositions du
texte qui lui semblaient incomplètes.
Mme Annick Bocandé, rapporteur,
a répondu qu'au cours de
la trentaine d'auditions qu'elle avait organisées, elle avait
été sensible à l'unanimité qui s'était
dégagée autour de cet accord et elle a réaffirmé la
nécessité d'en préserver l'équilibre. Pour autant,
elle proposait également d'enrichir certains articles du projet de loi,
notamment en ouvrant les formations de droit commun aux personnes
handicapées et aux personnes inactives.
Concernant les formations de la deuxième chance, elle a
précisé qu'elles feraient l'objet de négociations
supplémentaires, l'ANI n'étant que le point de départ
d'une réforme plus ample.
Enfin, concernant le pilotage national du système, elle a indiqué
que le Gouvernement avait annoncé la création d'un Conseil
national de la formation professionnelle tout au long de la vie lors de la
table ronde organisée par le ministère des affaires sociales, le
21 octobre dernier.
La commission a ensuite examiné les articles du titre I et les
amendements présentés par le rapporteur.
La commission a adopté sans modification
l'article premier
(modification de l'intitulé du livre IX du code du travail).
A l'article 2
(finalités de la formation tout au long de la vie),
la commission a adopté un amendement tendant à élargir les
objectifs de la formation professionnelle au retour à l'emploi des
personnes qui ont interrompu leur activité professionnelle pour
s'occuper de leurs enfants ou de leur conjoint ou ascendants en situation de
dépendance.
Elle a ensuite adopté sans modification les
articles 3
(typologie
des actions d'adaptation) et
4
(droit à la qualification
professionnelle).
A l'article 5
(handicap et illettrisme), la commission a adopté
un amendement tendant à indiquer qu'au-delà des actions
spécifiques de formation, les formations de droit commun étaient
également ouvertes aux personnes handicapées, en vertu du
principe d'égalité de traitement avec les personnes valides.
A l'article 6
(aide au remplacement des salariés partis en
formation dans les entreprises de moins de cinquante salariés), elle a
adopté un amendement rédactionnel.
A l'article 7
(initiative des actions de formation), elle a
adopté un amendement tendant à restaurer l'obligation
assignée à l'employeur d'assurer l'adaptation des salariés
à leur poste de travail, de veiller au maintien de leur capacité
à occuper un emploi, au regard notamment de l'évolution des
emplois, des technologies et des organisations, et de proposer
éventuellement des formations qui participent au développement
des compétences.
A l'article 8
(droit individuel à la formation pour les
salariés sous contrat à durée indéterminée),
la commission a adopté six amendements. Le premier, de coordination,
tend à exclure les titulaires de contrats en apprentissage de
l'accès au DIF. Le deuxième précise que les
priorités de formation définies par la branche ne s'imposent pas
aux salariés et aux employeurs. Le troisième accorde aux accords
interprofessionnels la possibilité de définir les
priorités de formation. Le quatrième indique que l'employeur
dispose de quinze jours pour répondre à la demande du
salarié qui souhaite se former. Le cinquième crée un
titre-formation pour alléger les formalités administratives des
petites et moyennes entreprises. Le sixième précise que le DIF
n'est pas transférable en cas de départ à la retraite.
A l'article 9
(création d'un droit individuel à la
formation pour les salariés sous contrat à durée
déterminée), la commission a adopté un amendement imposant
à l'employeur d'informer le salarié sous contrat à
durée déterminée de ses droits à formation dans le
quatrième bulletin de salaire.
A l'article 10
(plan de formation), la commission a adopté deux
amendements étendant les dispositions du présent article aux
professions agricoles.
Elle a adopté les
articles 11
(congé de formation) et
12
(définition des contrats et des périodes de
professionnalisation) sans modification.
A l'article 13
(contrats de professionnalisation), la commission a
adopté huit amendements, dont quatre de nature rédactionnelle.
Les quatre autres organisent respectivement la présence d'un tuteur
auprès des jeunes embauchés sous contrat de professionnalisation
dans l'entreprise, la durée minimale du temps de formation qui peut
dépasser 25 % du temps de travail si un accord de branche ou
interprofessionnel le prévoit, l'ajout de la maternité comme
cause de renouvellement du contrat et l'exclusion des titulaires de contrats de
professionnalisation du calcul de l'effectif des entreprises.
A l'article 14
(périodes de professionnalisation), la commission
a adopté un amendement tendant à ouvrir la possibilité aux
accords interprofessionnels de déterminer les formations prioritaires
ouvertes aux salariés.
A l'article 15
(dispositions financières relatives aux contrats
et aux périodes de professionnalisation), la commission a adopté
un amendement ouvrant la possibilité aux accords interprofessionnels
d'arrêter les modalités d'une éventuelle prise en charge
financière des dépenses de fonctionnement des centres de
formation d'apprentis.
A l'article 16
(périodicité et contenu des
négociations de branche), elle a adopté deux amendements, l'un
tendant à intégrer la lutte contre l'illettrisme dans les
négociations triennales sur la formation professionnelle, l'autre visant
à prévoir que la négociation sur la formation des
personnes handicapées doit porter sur des objectifs de maintien dans
l'emploi et de développement des compétences, avec la
détermination de taux d'accès à la formation.
Elle a adopté
l'article 17
(consultation du comité
d'entreprise) sans modification.
A l'article 18
(obligations financières des employeurs occupant
au moins dix salariés), la commission a adopté un amendement
tendant à fixer au 1
er
janvier 2004 la date du
relèvement de la contribution financière des entreprises de plus
de dix salariés.
Elle a adopté
l'article 19
(dépenses prises en compte au
titre des obligations financières pour la formation professionnelle
continue dans les entreprises d'au moins dix salariés) sans modification.
A l'article 20
(mesure de coordination), elle a adopté un
amendement rédactionnel.
A l'article 21
(obligations financières des entreprises de moins
de dix salariés), elle a adopté un amendement tendant à
fixer à la date du 1
er
janvier 2004 le relèvement
de la contribution financière des entreprises de moins de dix
salariés.
A l'article 22
(mesures de coordination financières), la
commission a adopté un amendement de précision.
Elle a adopté
l'article 23
(agrément des organismes
collecteurs) sans modification.
A l'article 23 bis
(rétablissement de la commission nationale des
comptes de la formation professionnelle et création de commissions
régionales), elle a adopté un amendement supprimant la commission
nationale des comptes de la formation professionnelle.
Elle a adopté
les articles 24
(fonds national de mutualisation),
25
(affectation des ressources de la caisse nationale de garantie
des ouvriers dockers à l'embauche et à la formation
professionnelle de dockers) et
26
(informations statistiques) sans
modification.
Après l'article 26
, elle a adopté un
article
additionnel
créant un nouveau cas d'annulation de la
déclaration d'activité des organismes de formation lorsqu'ils ne
respectaient pas les règles applicables en matière de conventions
de formation.
A l'article 27
(contrôle de la formation professionnelle), la
commission a adopté un amendement rédactionnel et un amendement
imposant aux organismes de formation de communiquer aux contrôleurs de la
formation professionnelle les renseignements qu'ils détiennent.
A l'article 28
(dérogations à la limite d'âge
d'entrée en contrat d'apprentissage), la commission a adopté un
amendement tendant à créer une nouvelle dérogation
d'âge pour les personnes handicapées âgées de 26
à 30 ans souhaitant entrer en apprentissage.
Elle a adopté les
articles 29
(suspension du contrat de travail
pour cause d'apprentissage),
30
(durée quotidienne de travail
applicable aux apprentis âgés de moins de dix-huit ans),
31
(délais de conclusion des contrats d'apprentissage) et
32
(calendrier d'entrée en vigueur des contrats de professionnalisation)
sans modification.
A l'article 32 bis nouveau
(adaptation des dispositions
financières aux professions agricoles), la commission a adopté un
amendement visant à limiter les dérogations agricoles à la
filière agricole et aux coopératives d'utilisation de
matériel agricole.
La commission a ensuite
adopté le titre I du projet de loi ainsi
amendé
.