TRAVAUX DE LA COMMISSION
I. AUDITION DU MINISTRE
Réunie le
mardi 27 janvier 2004
sous la
présidence de
M. Nicolas About, président,
la
commission a procédé à
l'audition
de
M.
François Fillon, ministre des Affaires sociales, du travail et de la
solidarité,
sur le
projet de loi n° 133
(2003-2004),
adopté par l'Assemblée nationale, après déclaration
d'urgence, relatif à la
formation professionnelle
tout au long de
la vie et au
dialogue social
dont
Mme Annick Bocandé est
rapporteur
, pour le titre I.
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de
la solidarité,
a présenté les deux volets du projet de
loi relatif à la formation professionnelle tout au long de la vie et au
dialogue social comme la transposition de deux accords conclus par les
partenaires sociaux. Il a jugé que ce texte revêtait une
importance majeure, car il permettait la rénovation de notre dispositif
de formation professionnelle et un renforcement du dialogue social dans notre
pays.
En ce qui concerne la formation professionnelle, il a d'abord relevé que
le projet de loi créait un droit individuel à la formation (DIF),
dont chaque salarié bénéficierait à hauteur de
vingt heures par an, cumulable pendant six ans, à son initiative avec
l'accord du chef d'entreprise. Ce droit serait utilisable en cas de
licenciement.
Il a ensuite indiqué que le projet de loi rénovait le dispositif
de formation en alternance avec la création des contrats et des
périodes de professionnalisation. Ce nouveau dispositif, beaucoup plus
modulable que les actuels contrats de qualification, relançait, selon
lui, la formation en alternance et s'adaptait mieux aux besoins
spécifiques des jeunes, notamment les moins qualifiés.
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de
la solidarité,
a ajouté que l'effort financier des
entreprises serait considérablement renforcé, quelle que soit
leur taille, mais selon des modalités différentes. La part de la
masse salariale consacrée à la formation dans les entreprises de
moins de dix salariés passera de 0,15 % à 0,55 % en
deux ans et sera portée de 1,5 % à 1,6 % pour celles de
plus de dix salariés. Même si en pratique de nombreuses
entreprises sont déjà au-delà de ce minimum légal,
il en résulterait un progrès significatif pour les petites et
moyennes entreprises (PME), au bénéfice d'une plus grande
égalité entre les salariés.
Enfin, il a estimé qu'un partage dynamique de la formation entre le
temps de travail et le temps libre allait créer une vraie
coresponsabilité entre l'employeur et le salarié. Le projet de
loi distinguait à cet égard trois catégories de
formation : l'adaptation au poste de travail, l'évolution ou le
maintien dans l'emploi et le développement des compétences, de
nature, selon lui, à favoriser le développement de la formation.
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de
la solidarité,
a donc considéré ce texte comme une
refondation de l'accord interprofessionnel de 1970. Il a rappelé que ce
nouveau dispositif était une étape fondamentale pour faire face
aux défis des années à venir, notamment par la mise en
place d'une « assurance formation », essentielle pour
garantir l'employabilité des salariés et leur permettre de faire
face à des changements d'emploi ou à de véritables
reclassements professionnels, ainsi que le président de la
République s'y était engagé.
Prenant l'exemple des salariés âgés, il a
déclaré que la formation faciliterait l'allongement
nécessaire des carrières et le maintien dans l'emploi des
salariés de plus de cinquante-cinq ans de notre pays, qui comptait un
des taux d'activité les plus bas en Europe. Face à ce défi
à relever, il a souligné la nécessité de mettre fin
à l'éviction des salariés âgés du
marché du travail et souhaité que les entreprises, à cet
égard, assument toutes leurs responsabilités.
M. François Fillon
s'est félicité des outils
offerts par cet accord (bilan des compétences après vingt ans
d'activité, passeport-formation, entretien professionnel tous les deux
ans, mise en place d'observatoires des métiers dans les branches,
validation des acquis de l'expérience, périodes de
professionnalisation, droit individuel à la formation).
Enfin, il a indiqué que ce texte sur la formation s'inscrivait plus
généralement dans la démarche de mobilisation pour
l'emploi qui donnera lieu, dans les prochains mois, à de nouvelles
propositions spécifiques du Gouvernement.
Abordant le volet du texte relatif au dialogue social,
M. François
Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de la
solidarité,
a estimé que notre système de relations
sociales devait être remodelé afin de donner toute sa place au
dialogue social, et cela à tous les niveaux de négociation. Il a
indiqué que ce dialogue social devait reposer sur des acteurs sociaux
forts et représentatifs, donc responsables. Il a jugé que le
projet de loi, qui s'appuie sur la Position commune, allait dans ce sens en
renforçant l'autonomie des acteurs sociaux et en posant le principe de
l'accord majoritaire, soit sous la forme de la majorité
d'adhésion, soit sous celle de la majorité d'opposition, tant au
niveau de l'entreprise, de la branche qu'au niveau interprofessionnel.
M. François Fillon
a également précisé que
le projet de loi permettait à l'accord d'entreprise de devenir, en
principe, pleinement autonome par rapport à l'accord de branche,
même si ce dernier restait impératif dans trois domaines : la
fixation des salaires minima, les grilles de classification et les
mécanismes de mutualisation des financements. Il a souligné que
l'accord de branche pourrait toutefois conserver son caractère
impératif si tel était le souhait de ses négociateurs et
que cette nouvelle articulation ne remettait nullement en cause les droits des
salariés, observant notamment qu'aucun accord ne pourrait déroger
à la loi si elle ne l'a pas explicitement prévu.
Il a alors indiqué que le projet de loi visait en définitive
à clarifier les champs de compétences des différents
niveaux conventionnels et, ce faisant, tirait les conséquences du
développement des accords d'entreprise depuis 1982. Il a ajouté
que ces nouvelles dispositions n'avaient pas de caractère
rétroactif.
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de
la solidarité,
a estimé que le projet de loi
établissait un nouvel équilibre entre, d'un côté, la
reconnaissance du fait majoritaire comme condition de validité des
accords et, de l'autre, le renforcement de l'autonomie des niveaux de
négociation. Il a jugé que cet équilibre correspondait
à la Position commune.
Il a considéré que ce projet de loi n'était qu'un point de
départ et que la réforme des règles de négociation
collective serait progressive. Il a indiqué qu'il aurait pour sa part
souhaité aller plus loin, notamment avec la généralisation
des élections de représentativité, mais qu'il avait tenu
à respecter le texte conclu par les partenaires sociaux.
Mme Annick Bocandé, rapporteur,
a interrogé le ministre
sur le sort que ce projet de loi réservait aux personnes inactives qui
souhaitaient se former pour revenir sur le marché du travail. Rappelant
qu'environ 80 % des femmes au foyer ont quitté leur emploi pour
s'occuper de leurs enfants, elle a souligné que plus elles restaient
longtemps éloignées de l'emploi, plus elles perdaient en
qualification professionnelle. Elle a regretté que l'accord national
interprofessionnel (ANI) du 20 septembre 2003 ne se soit pas
préoccupé de cette inquiétante réalité,
pourtant relevée par le Président de la République
à plusieurs reprises.
Puis elle a souhaité savoir pour quelle raison le projet de loi ne
transposait pas l'ensemble des dispositions de l'ANI, et comportait, à
l'inverse, des mesures qui n'avaient pas été proposées par
les partenaires sociaux (réforme de l'apprentissage, dérogations
en faveur des professions agricoles).
Elle s'est par ailleurs inquiétée de l'absence d'articulation
entre ce projet de loi et celui relatif à la décentralisation de
la formation professionnelle aux régions, se demandant si le
Gouvernement inciterait les partenaires sociaux à tenir compte du
« territoire » dans leur stratégie de
développement de la formation professionnelle.
Enfin, elle a souhaité connaître l'avis du ministre sur la place
que le projet de loi accordait aux branches professionnelles dans la
négociation, se demandant si les excédents financiers des
organismes de collecte des fonds de la formation professionnelle seraient
suffisants pour permettre une réelle mutualisation de ces fonds vers les
branches déficitaires.
S'agissant de la formation professionnelle en faveur des femmes inactives,
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail
et de la solidarité,
a considéré que l'ANI prenait en
compte le souci d'égalité professionnelle hommes/femmes, puisque
les périodes de professionnalisation, prévues à l'article
14 du projet de loi, leur étaient ouvertes. Il a précisé
que la négociation de branche, mentionnée à l'article 16,
devrait porter également sur la promotion de la formation des femmes. Il
a ajouté que les partenaires sociaux négociaient en ce moment un
accord sur les voies et moyens de promouvoir l'égalité
professionnelle hommes/femmes.
S'agissant de la fidélité du projet de loi à l'ANI, il a
estimé que le projet de loi transposait toutes les dispositions de
celui-ci, à quelques exceptions près, et qu'il ne comportait que
quelques dispositions supplémentaires jugées compatibles et
indispensables. Ainsi, les spécificités du monde agricole
justifiaient un aménagement du projet de loi en faveur des professions
agricoles afin de limiter les charges financières qui pèsent sur
elles. Quant aux dispositions relatives à l'apprentissage, elles se
limitaient à des aménagements purement techniques et
répondaient au souci de préserver l'attractivité de ce
mode de formation.
S'agissant du rôle des régions en matière de formation,
M. François Fillon
s'est dit soucieux de leur ménager une
place importante, notamment en sollicitant leur avis tant sur l'emploi que sur
la formation professionnelle.
Enfin, s'agissant des branches professionnelles, il a indiqué que les
partenaires sociaux avaient souhaité mettre en place un système
équilibré, les inégalités entre branches
étant compensées grâce à la
péréquation financière.
M. Jean Chérioux, rapporteur,
s'est interrogé sur le point
de savoir si, lorsqu'un premier bilan de l'application du présent projet
de loi aura été établi, il ne serait pas opportun de
réfléchir à un aménagement des règles
actuelles de représentativité et à la place respective
accordée à la majorité d'engagement et au droit
d'opposition.
Il a en outre souhaité comprendre pourquoi le Gouvernement avait retenu
un mode d'articulation entre accord de groupe et accord de branche
différent de celui établi entre accord d'entreprise et accord de
branche.
Il a enfin demandé à connaître le bilan du dispositif
expérimental de conclusion d'accords collectifs dans les petites
entreprises institué par la loi du 12 novembre 1996.
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de
la solidarité,
a indiqué que l'extension de la place
accordée à la négociation collective exigeait, en
contrepartie, un renforcement de la légitimité des parties
signataires. Il a rappelé qu'il avait inscrit, dans le texte, le
principe d'une élection de représentativité de branche,
estimant souhaitable qu'elle devienne rapidement le droit commun. Il a
toutefois précisé que le principe même d'élection de
représentativité faisait encore l'objet de fortes réserves
et ne figurait pas dans la Position commune, mais il a espéré que
d'ici 2007 ces craintes se soient apaisées. Il a souligné que les
partenaires sociaux n'avaient pas souhaité aller plus loin vers l'accord
majoritaire que ne le prévoit le texte. Il a considéré que
celui-ci ouvrait une phase de transition dans le sens d'une
généralisation de l'accord majoritaire.
S'agissant de l'accord de groupe, il a indiqué que celui-ci n'avait pas
vocation à se substituer à l'accord de branche.
Revenant sur le bilan de la loi du 12 novembre 1996, il a précisé
que celle-ci avait fait l'objet de négociation dans 25 branches et que
son impact mitigé s'expliquait avant tout par l'entrée en vigueur
de la loi du 13 juin 1998 qui avait rendu possible le mandatement dans
l'entreprise et avait donc court-circuité la négociation de
branche.
S'appuyant sur la lettre paritaire adressée au ministre par les cinq
organisations syndicales,
M. Roland Muzeau
a émis des doutes sur
la fidélité de la traduction législative de l'ANI. Il a
estimé que les protestations entendues ici ou là, notamment sur
le volet formation du projet de loi, illustraient les réserves des
partenaires sociaux sur la qualité de cette transposition. Il a par
ailleurs douté du caractère opérant du principe de
sécurisation défini à l'article 39.
M. Louis Souvet
a jugé souhaitable, au moment où le
Gouvernement engageait le chantier de la simplification du code du travail, de
revoir également les règles de représentativité
syndicales issues de l'arrêté de 1966.
M. Serge Franchis
a attiré l'attention du ministre sur les
inquiétudes exprimées par les organismes de formation à
l'égard des nouveaux contrats de professionnalisation.
M. Paul Blanc
a demandé si le dispositif de validation des acquis
de l'expérience était applicable dans les professions
médico-sociales.
M. Gilbert Chabroux
a indiqué qu'il aurait souhaité que le
volet « formation professionnelle » et le volet
« dialogue social » ne figurent pas dans le même
projet de loi, ce qui aurait pu le conduire éventuellement à
voter le premier, moyennant quelques améliorations, mais pas le second,
auquel il demeurait hostile. Il s'est demandé si le ministre n'avait pas
délibérément couplé ces deux réformes pour
obtenir plus facilement l'adoption de la réforme du dialogue social.
S'agissant de la formation professionnelle, il a estimé que la
transposition de l'ANI ne suffisait pas et qu'il aurait fallu aller plus loin,
en précisant davantage le dispositif des formations qualifiantes ou
diplômantes différées. Il s'est enfin interrogé sur
la participation financière réelle de l'État,
espérant que les 400 millions d'euros annoncés par le
Gouvernement ne seraient pas exclusivement affectés à des
allégements de charges sociales en faveur des entreprises.
S'agissant du dialogue social, il a jugé que la remise en cause du
principe de faveur et l'autonomie laissée à l'accord d'entreprise
présentaient de graves risques pour les salariés et les petites
et moyennes entreprises (PME) et menaçaient notre cohésion
sociale. Il a estimé qu'il aurait plutôt fallu
généraliser les élections de
représentativité et les accords majoritaires au nombre de voix.
Mme Gisèle Printz
a souhaité savoir si les
bénéficiaires du revenu minimum d'activité (RMA) pourront
avoir accès aux dispositifs de formation prévus par ce texte et
si le Gouvernement prendrait des mesures pour lutter contre les dérives
sectaires de certains organismes de formation.
Constatant que les trajectoires professionnelles des actifs étaient de
moins en moins linéaires,
M. Alain Gournac
s'est réjoui de
l'institution d'un projet-formation tout en observant que les changements ainsi
initiés par le projet de loi n'étaient qu'une étape dans
la vaste réforme de la formation professionnelle.
M. Guy Fischer
s'est à son tour interrogé sur les
règles actuelles de représentativité.
Concernant les réserves exprimées par certains partenaires
sociaux,
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du
travail et de la solidarité,
a rappelé que l'ensemble des
organisations syndicales avait signé l'ANI et qu'il était
légitime que ce texte soit transposé.
Indiquant que le dialogue social reposait sur des équilibres difficiles
faits de compromis et de sacrifices, il a rappelé qu'il avait
souhaité recueillir l'accord sur chaque aspect de son projet de loi d'au
moins une organisation patronale et une organisation syndicale mais qu'en
l'absence d'un tel accord, il avait pris ses responsabilités.
Il a en outre souligné que la présentation du projet de loi
n'avait pas, comme certains l'avaient évoqué, bloqué la
vie conventionnelle comme en témoignait l'avancement des
négociations interprofessionnelles sur les restructurations.
M. François Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de
la solidarité,
a considéré que les éventuels
doutes exprimés ici ou là sur la traduction législative de
l'accord s'expliquaient plutôt par l'ambiguïté de certains
passages du texte. Il a souhaité que les dispositions du projet de loi
puissent être rapprochées de la lettre de l'ANI, notamment par le
rétablissement de l'obligation de formation de l'employeur. En revanche,
il a confirmé sa volonté de maintenir, dans le texte, les
dispositions relatives à l'apprentissage et aux professions agricoles.
En ce qui concerne les contrats de professionnalisation, il
a
contesté le bien-fondé des critiques émanant des
organismes de formation. Les contrats de qualification ayant en effet
été détournés de leurs objectifs initiaux, il est
apparu nécessaire de les remplacer par les contrats de
professionnalisation, davantage axés sur les publics jeunes en
difficulté et suffisamment souples pour être adaptés
à la diversité des situations constatées. Il a
confirmé à Mme Gisèle Printz que les titulaires d'un
revenu minimum d'activité auront accès aux actions de
professionnalisation.
Concernant les organismes de formation,
M. François Fillon, ministre
des affaires sociales, du travail et de la solidarité,
a
estimé que certains d'entre eux seront appelés à
évoluer pour répondre aux besoins des jeunes, comme des
entreprises, l'Assemblée nationale ayant en outre décidé
d'en renforcer le contrôle en rétablissant la commission des
comptes.
En revanche, il a reconnu les lacunes portant sur l'instauration du dispositif
des formations qualifiantes ou diplômantes différées et a
annoncé son intention de les intégrer dans la future loi de
mobilisation pour l'emploi.
En réponse à M. Paul Blanc, il s'est engagé à
veiller à ce que le dispositif de validation des acquis de
l'expérience soit accessible aux professions médico-sociales.
S'agissant du principe de faveur, il a rappelé que le projet de loi ne
remettait pas en cause l'articulation entre la loi et la négociation
collective. Il a déclaré assumer pleinement la nouvelle
articulation entre accord de branche et accord d'entreprise considérant
que l'autonomie est une condition nécessaire à la
responsabilité des négociateurs d'entreprise et qu'il fallait
savoir faire confiance aux partenaires sociaux.
S'agissant des dispositions de l'article 39, il a estimé que celles-ci
ne conduiraient pas à une dénonciation des accords actuellement
conclus. Il a rappelé que les débats avec les partenaires sociaux
sur ce point avaient été vifs, mais que le principe de
non-rétroactivité constituait un des points d'équilibre du
projet de loi.
Revenant sur la représentativité,
M. François Fillon,
ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité,
a
réaffirmé sa conviction que l'organisation d'élections de
représentativité était un acquis essentiel, mais a
observé que, pour l'instant, seules deux organisations syndicales de
salariés y étaient favorables. Il a regretté ne pas avoir
pu, en conséquence, aller plus loin dans le cadre du présent
texte.
Rappelant que l'Union nationale des syndicats autonomes (UNSA) avait
engagé un recours devant le conseil d'État sur la
légalité de l'arrêté de 1966, il a indiqué
que le Gouvernement avait décidé d'attendre la décision du
juge avant d'envisager une quelconque révision de cet
arrêté. Il a toutefois estimé que la liste actuelle des
organisations bénéficiant d'une présomption
irréfragable de représentativité ne pourrait durablement
rester en l'état.
En réponse à M. Alain Gournac, il a souligné le grand sens
des responsabilités des organisations syndicales. Prenant exemple des
récentes déclarations sur le chantier de modernisation du droit
du travail engagées par le Gouvernement, il a opposé le sens de
la mesure et le souci de débat des partenaires sociaux aux prises de
position caricaturales de certains responsables politiques.
Enfin, en réponse à M. Gilbert Chabroux,
M. François
Fillon, ministre des affaires sociales, du travail et de la
solidarité,
a indiqué qu'il avait obtenu l'accord des
partenaires sociaux pour traiter, dans un même texte, la réforme
de la formation professionnelle et celle du dialogue social.
M. Alain Vasselle
s'est dit inquiet du relèvement de la
contribution financière des entreprises de moins de dix salariés.
Regrettant l'insuffisance de l'offre de formation dans l'agriculture, il a
demandé si les régions ne pouvaient pas y être
associées.
Enfin, il a relevé que, notamment au moment de la rentrée
scolaire, de nombreux jeunes ne parvenaient pas à trouver des contrats
de qualification et a souhaité que les nouveaux contrats soient plus
facilement accessibles.
S'agissant des dispositions dérogatoires,
M. François Fillon,
ministre des affaires sociales, du travail et de la solidarité,
a
considéré que les difficultés des professions agricoles,
non représentées dans le collège patronal lors des
négociations, justifiaient le report en 2008 de la date du
relèvement des contributions financières des exploitants
agricoles.
S'agissant de l'offre de formation, il a fait valoir que la stagnation du
nombre de contrats de qualification justifiait précisément la
mise en place d'un outil plus stable et plus adaptable, comme les contrats de
professionnalisation.