3. Les perspectives des finances publiques à l'horizon 2008, selon la délégation du Sénat pour la planification : l'équilibre ne serait pas atteint en 2008
Chaque
année, notre collègue Joël Bourdin, président de la
délégation pour la planification, examine les perspectives
d'évolution à moyen terme des finances publiques, à partir
de simulations commandées à l'Observatoire français des
conjonctures économiques (OFCE)
14(
*
)
. Les éléments
ci-après sont extraits de son dernier rapport :
Exprimé en pourcentage du PIB, le besoin de financement des
administrations publiques se réduit en projection. Mais, même dans
le scénario où la croissance atteint 2,7 %, il subsiste en
2008 un besoin de financement.
Principaux agrégats de finances publiques
|
||||||
Points
de PIB
|
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
Compte central, croissance à 2 % |
|
|
|
|
|
|
Capacité de financement |
-4 |
-3,9 |
-3,4 |
-3 |
-2,6 |
-2,2 |
Dette |
61,4 |
63,1 |
64,9 |
66,1 |
66,9 |
67,3 |
Taux de prélèvements obligatoires |
43,8 |
43,6 |
43,5 |
43,5 |
43,5 |
43,5 |
Dépenses publiques rapportées au PIB |
54,3 |
53,9 |
53,2 |
52,8 |
52,3 |
51,8 |
Scénario de croissance dynamique à 2,7 % |
|
|
|
|
|
|
Capacité de financement |
-4 |
-3,9 |
-3,1 |
-2,4 |
-1,6 |
-0,9 |
Dette |
61,4 |
63,1 |
64,5 |
65,1 |
64,8 |
63,7 |
Taux de prélèvements obligatoires |
43,8 |
43,6 |
43,5 |
43,5 |
43,4 |
43,4 |
Dépenses publiques rapportées au PIB |
54,3 |
53,9 |
52,9 |
52,1 |
51,2 |
50,3 |
a)
Dans le scénario de croissance lente, l'assainissement structurel est
compensé par un creusement du déficit conjoncturel
Dans le scénario central, le besoin de financement des administrations
publiques atteint encore 2,2 points de PIB en 2008. Il se réduit de
1,8 point par rapport au pic atteint en 2003 (déficit de 4 %
du PIB). Le repli est régulier, à hauteur de 0,4 ou 0,5 point de
PIB chaque année, sous l'effet de l'effort de réduction du
déficit structurel mené continûment par le Gouvernement.
La diminution du déficit des APU est, chaque année, de moindre
ampleur que l'effort structurel mené par les pouvoirs publics. Cet
écart entre l'effort ex ante et le résultat ex post s'explique
par l'effet restrictif sur l'activité de l'orientation de politique
budgétaire retenue. Les recettes fiscales sont moins dynamiques qu'elles
ne l'auraient été en l'absence de ce biais restrictif de la
politique budgétaire.
Le déficit des finances publiques resterait égal ou
supérieur à 3 % du PIB, niveau maximal autorisé par
le Pacte de stabilité et de croissance, jusqu'en 2006.
L'amélioration du solde budgétaire ne serait pas suffisante pour
stopper la progression du ratio dette publique sur PIB, qui passerait de
61,4 % en 2003 à 67,3 % en 2008.
b) Dans le scénario de croissance dynamique, les deux composantes du
déficit se replient et l'équilibre des finances publiques se
profile à l'horizon de la projection
Dans le second scénario, la réduction du déficit
budgétaire est plus importante. Même si l'équilibre des
finances publiques n'est pas encore atteint en 2008, le besoin de financement
des APU ne représenterait plus, à cette date, que 0,9 point de
PIB. Le déficit des APU repasserait sous le seuil des 3 %
dès 2006.
La réduction du besoin de financement des administrations publiques,
plus rapide que dans le scénario central, permettrait une décrue
de l'endettement public rapporté au PIB, mais seulement en fin de
période : le ratio dette/ PIB passerait d'abord de 61,4 à
65,1 % du PIB entre 2003 et 2006, puis reculerait, pour atteindre
63,7 % du PIB en 2008. La baisse du ratio dette publique/PIB exerce alors
des effets qui facilitent la gestion des dépenses publiques. Toutes
choses égales par ailleurs, elle diminue les charges
d'intérêt et leur inflexion favorise le respect de la norme de
progression des dépenses publiques.
Comme les dépenses publiques croissent moins vite que le PIB, le niveau
des dépenses publiques rapporté au PIB diminue à l'horizon
de la projection. Cet effet est plus prononcé dans le deuxième
scénario que dans le premier, puisque la croissance y est plus rapide.
c) Des résultats qui diffèrent en raison du rythme de la
croissance
L'écart de solde, en 2008, entre les deux scénarios s'explique
par la divergence des soldes conjoncturels.
Dans les deux scénarios, le déficit structurel disparaît
presque complètement à l'horizon 2008. Mais dans le premier
scénario, un déficit conjoncturel significatif se maintient. Il
représente encore 2,1 points de PIB en 2008, reflet d'un important
retard de production de l'économie française à cette date.
Evolution du solde budgétaire
|
||||||
|
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
Solde structurel |
-2,8 |
-2,4 |
-1,8 |
-1,3 |
-0,7 |
-0,1 |
Solde conjoncturel |
-1,2 |
-1,5 |
-1,6 |
-1,7 |
-1,9 |
-2,1 |
Solde budgétaire |
-4 |
-3,9 |
-3,4 |
-3 |
-2,6 |
-2,2 |
Dans le deuxième scénario, la croissance effective est supérieure au potentiel de l'économie française chaque année à partir de 2005, de sorte que le retard de production de l'économie française se comble peu à peu. La baisse simultanée du déficit structurel et du déficit conjoncturel permet de se rapprocher de l'équilibre budgétaire à moyen terme.
Evolution du solde budgétaire
|
||||||
|
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
2008 |
Solde structurel |
-2,8 |
-2,4 |
-1,8 |
-1,3 |
-0,7 |
-0,1 |
Solde conjoncturel |
-1,2 |
-1,5 |
-1,3 |
-1,1 |
-0,9 |
-0,8 |
Solde budgétaire |
-4 |
-3,9 |
-3,1 |
-2,4 |
-1,6 |
-0,9 |