CHAPITRE PREMIER
UN BILAN PEU GLORIEUX EN TERMES DE
DÉPENSES
Votre
rapporteur n'ignore pas avec quelles précautions les statistiques
doivent être maniées et combien elles se prêtent à
des manipulations et peuvent conduire à des conclusions opposées.
Les périmètres budgétaires changent ; le BCRD
n'inclut pas certaines dépenses consacrées à la recherche
et à l'innovation, comme l'ont souligné aussi bien le CSRT
(conseil supérieur de la recherche et de la technologie) que la Cour des
comptes.
Celle-ci a ainsi fait état, dans son rapport sur l'exécution de
la loi de finances pour 1999 de crédits du budget de l'enseignement
supérieur (notamment au titre de la rémunération
d'ingénieurs techniciens ou de cadres administratifs à temps
partiel) qui ne figurent pas dans cet agrégat ainsi que des financements
européens ou régionaux, du produit de certaines taxes
parafiscales ou encore du « manque à gagner »
dû au crédit d'impôt recherche.
Dans les comparaisons internationales, la comptabilisation des emplois de
chercheurs s'avère, par ailleurs, délicate du fait de la
difficulté à évaluer les prestations des
« post-docs » ou des enseignants-chercheurs à temps
partiel.
Il ne s'agit donc pas de se lancer dans une bataille de chiffres. Celle-ci
serait d'autant plus stérile que l'efficacité des dépenses
importe autant que leur montant.
Dans ces conditions, les développements qui suivent ont essentiellement
pour objet d'inviter le Gouvernement à se garder de tout triomphalisme.
Quel que soit le bilan de la précédente majorité, celui de
l'actuelle législature n'est pas particulièrement glorieux, alors
qu'elle a bénéficié d'une conjoncture plus favorable.
Ses vraies priorités étaient ailleurs.