B. LA SITUATION FINANCIERE DES PORTS CONTINUE À S'ASSAINIR
1. Une amélioration de tous les indicateurs financiers des ports autonomes
En
2000 la plupart des indicateurs financiers continuent l'amélioration
amorcée en 1999
.
La production vendue des ports autonomes s'est établie à
505,2 millions d'euros (3.313,9 MF) en 2000. Elle est composée pour
52% des droits de port, pour 28% des taxes d'outillage, pour 14% des redevances
du domaine et des concessions et pour 4,5% des autres recettes.
En 2000, le
résultat net global
des ports a confirmé le
redressement entamé en 1999 avec une
croissance de +4 %
en
dépit de la réduction des durées d'amortissement sur
certaines catégories d'immobilisations.
Les soldes intermédiaires de gestion sont également en
sensible augmentation en 2000 et se situent à un niveau record par
rapport aux années précédentes. La production vendue
augmente de 2,4% par rapport à 1999, l'excédent brut
d'exploitation augmente de 4,3% et la marge brute d'autofinancemement progresse
de 21,7%.
En dépit d'une diminution de certains trafics et de baisses
tarifaires, les capacités de financement propre des ports ont
été préservées grâce à la poursuite
des efforts de gestion et aux effets des politiques de
désendettement
.
2. La situation des ports d'intérêt national
Les
ports d'intérêt national
ont connu une diminution globale de
leur chiffre d'affaires hors taxes de - 3,7 % qui s'est établi
à 214,6 millions d'euros (1.407,7 millions de francs), ainsi qu'une
diminution de leur marge brute d'autofinancement (-4,6 %) tandis que le
niveau de la dette a continué à décroître
(124,9 millions d'euros contre 138,4 millions d'euros en 1999).
Toutefois
, ces résultats globaux cachent une grande diversité
de situation
. Il faut, en effet, noter la part très importante du
port de
Calais
dans l'ensemble de ces résultats :
malgré la concurrence du tunnel sous la manche il a conservé sa
position de premier port français transmanche et son chiffre d'affaires
représente 35 % du chiffre d'affaires global des ports
d'intérêt national.
La taille des autres ports d'intérêt national est plus modeste et
leurs situations financières sont très variables.
La plupart des concessions portuaires ont une situation financière qui
peut être considérée comme correcte ou satisfaisante. Les
chiffres qui précèdent démontrent une amélioration
des principaux indicateurs financiers, notamment grâce à certains
progrès sur la voie du désendettement, ainsi qu'à un
encadrement plus rigoureux des charges d'exploitation.
Certains concessions enregistrent une amélioration notable de leur
activité et de leur situation financière.
C'est en particulier le cas de la concession du port de commerce de
La
Rochelle
qui s'affirme sur la filière « bois »
et dont l'endettement s'éteint. C'est aussi le cas du port de
Nice
qui voit son activité « passagers » se
développer au titre des liaisons avec la Corse, en même temps que
Bastia
.
D'autres concessions, après une période difficile, paraissent
s'engager dans la voie du redressement et d'une diversification de leurs
activités, telles les concessions :
-
du port de Caen
: la chute du trafic enregistrée au
cours des dernières années avait sensiblement
dégradé sa situation financière. Le trafic est
désormais en progression de plus en plus sensible et la marge nette
d'autofinancement à nouveau positive depuis 1998 ; le
désendettement se poursuit : le ratio dette/marge brute
d'autofinancement qui s'élevait à 15,5 en 1996 s'établit
à 3 en 2000.
-
du port de commerce de Sète
qui poursuit son
désendettement grâce à la progression de son chiffre
d'affaires et à une politique d'investissement maîtrisée.
D'autres encore, se trouvent confrontées à une situation fragile
sous l'effet d'évolutions de trafics remettant en cause leur
équilibre (effets de la concurrence du tunnel sous la Manche,
conséquences de la politique agricole commune sur certains trafics
agro-alimentaires...).
Parmi ces concessions portuaires, il y a lieu de mentionner :
-
Boulogne-sur-Mer
, port qui s'est trouvé fortement
touché par la perte de l'essentiel de son trafic transmanche. Toutefois,
les efforts engagés, notamment pour réduire son endettement dans
le cadre d'un plan de redressement défini entre l'Etat concédant
et la Chambre de Commerce et d'Industrie concessionnaire, doivent lui permettre
de retrouver l'équilibre de son exploitation courante. Ces efforts lui
ont permis en 1999 de compenser la baisse du chiffre d'affaires liée
à la suppression du duty free par des économies sur les postes de
charges. Le désendettement se poursuit, la dette représente
désormais 2,3 années de chiffre d'affaires.
-
Dieppe
: la situation financière de la concession est
actuellement extrêmement fragile ; c'est pourquoi le ministre de
l'équipement, des transports et du logement a diligenté une
mission d'expertise sur le port de Dieppe qui a été
confiée au printemps dernier au Conseil général des ponts
et chaussées pour disposer, d'une part, d'une analyse aussi fine que
possible sur la situation de la concession portuaire et, d'autre part, de
propositions sur les voies et moyens de son redressement, qui ont par la suite
fait l'objet d' »une concertation dans le cadre d'un examen
interminsitériel. Cette concertation doit prochainement conduire
à des mesures aptes à remédier à la situation du
port.
-
La Rochelle
(concession pêche) : afin de permettre au port
de pêche d'apurer la dette de l'activité pêche de la
concession, un certain nombre de négociations se sont tenues entre les
différents partenaires de la concession portuaire. Le plan de
financement de la concession comprend à cet effet un apport de 5,18
millions d'euros (34 millions de francs) repartis entre 1,07 millions d'euros
pour l'Etat, 1,83 millions d'euors pour la Chambre de Commerce et d'industrie
et 2,29 millions d'euros pour les collectivités territoriales
(Communauté d'agglomération de la Rochelle, Conseil
Général et Conseil Régional). Un projet d'avenir visant,
en particulier, à atteindre l'équilibre d'exploitation de
l'activité pêche est en cours d'élaboration sous
l'égide du préfet.