CHAPITRE PREMIER :
PRESENTATION GÉNÉRALE DES
CRÉDITS
I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS POUR 2002
A. VUE D'ENSEMBLE
1. L'évolution des crédits des transports terrestres dans le budget des transports
Les tableaux ci-dessous retracent l'évolution et la répartition des moyens de paiement (dépenses ordinaires et crédits de paiement) et des moyens d'engagement (dépenses ordinaires et autorisations de programme) du budget des transports.
Evolution des moyens de paiement du ministère de
l'équipement,
des transports et du logement section III -
transports
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
Budget 2001* |
PLF 2002 |
2002/2001* |
Répartition budget 2001* |
Répartition PLF 2002 |
Budget transports terrestres |
7.375,4 |
7.637,4 |
7.824,5 |
+ 2,4 % |
81,8% |
84,2% |
Budget routes et sécurité routière |
1.061,5 |
1.440,2 |
1.201,1 |
-16,6% |
15,4% |
12,9% |
Transport aérien |
260,9 |
260,9 |
266,8 |
+ 2,3 % |
2,8% |
2,9% |
Total |
8.697,8 |
9.338,5 |
9.292,4 |
- 0,5 % |
100 % |
100 % |
* avec les crédits réintégrés du FITTVN
Les
moyens de paiement
demandés pour les transports terrestres et
l'intermodalité en 2002 atteignent
7,8 milliards d'euros
,
soit une hausse de 2,4 % par rapport au budget 2001 intégrant les
crédits votés en loi de finances initiale et les reports du
FITTVN, et une part croissante des crédits des transports (de
81,8 % en 2001 à 84,2 % en 2002), qui sont globalement stables pour
2002.
Les dotations en faveur des transports terrestres pour 2002 pourraient par
ailleurs être majorées par les crédits de paiement non
consommés en 2001 et issus de la réintégration dans le
budget de l'ensemble des crédits de paiement en compte au FITTVN.
Evolution des moyens d'engagement du ministère de
l'équipement,
des transports et du logement section III -
transports
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
Budget 2001* |
PLF 2002 |
2002/2001* |
Répartition budget 2001* |
Répartition PLF 2002 |
Budget transports terrestres |
7.778,2 |
7.785,0 |
8.002,6 |
2,8% |
81,0% |
81,3% |
Budget routes et sécurité routière |
1.467,6 |
1.472,5 |
1.509,9 |
2,5% |
15,3% |
15,3% |
Transport aérien |
347,9 |
347,9 |
329,4 |
-5,3% |
3,6% |
3,3% |
Total |
9.593,7 |
9.605,5 |
9.841,9 |
2,5% |
100,0% |
100,0% |
* avec les crédits réintégrés du FITTVN
Les moyens d'engagement (dépenses ordinaires + autorisations de programme) demandés pour les transports terrestres et l'intermodalité en 2002 atteignent 8 milliards d'euros, soit une hausse de 2,8 % par rapport au budget 2001 (crédits de la loi de finances initiale + autorisations de programme reportées du FITTVN).
2. La répartition des crédits demandés pour les transports terrestres
Le tableau suivant retrace l'évolution des grandes masses du budget des transports terrestres.
(en millions d'euros)
|
Budget 2001* |
PLF 2002 |
Evolution
|
Titre III - Moyen des services |
0,1 |
0,1 |
+ 0,0 % |
Titre IV - Interventions publiques |
7.104 |
7.277 |
+ 2,4 % |
Total dépenses ordinaires (DO) |
7.104 |
7.277 |
+ 2,4 % |
titre V (CP) |
7,3 |
3,4 |
- 46,4 % |
titre VI (CP) |
521 |
524 |
+ 3,4 % |
Total dépenses en capital (CP) |
528 |
543 |
+ 2,7 % |
Total des moyens de paiement (DO + CP) |
7.637,4 |
7.824,5 |
+ 2,4 % |
Total des moyens d'engagement (DO+AP) |
7.785,1 |
8.002,6 |
+ 2,8 % |
* avec les crédits réintégrés du FITTVN
a) Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires
,
qui s'élèvent à 7,3
milliards d'euros,
sont constituées en quasi-totalité de
dépenses d'intervention publique et représentent 93 % des
crédits des transports terrestres, soit une hausse de 2,4 % pour
2002. Cette hausse résulte uniquement de la revalorisation de la
dotation aux transports de voyageurs à courte distance, alors que les
autres lignes budgétaires sont réduites :
-
l'aide à la formation professionnelle dans le domaine des
transports terrestres
est légèrement réduite (-366.000
euros) après la hausse de l'an dernier (+ 3,84 millions d'euros) qui
visait à accompagner la généralisation de l'obligation de
formation professionnelle initiale et continue à tous les conducteurs
routiers professionnels quels que soient leur statut et leur activité.
- les
dotations aux services régionaux des voyageurs
(chap 45-42)
connaissent une revalorisation, pour la troisième année
consécutive. Après une « remise à
niveau » des dotations l'an dernier (+ 45,7 millions d'euros), des
moyens nouveaux sont apportés pour 1,02 milliard d'euros aux services
régionaux de voyageurs de compétence régionale. En
contrepartie, 477,4 millions d'euros de subventions versés à
la SNCF sont supprimés, de même que 179,7 millions d'euros de
compensations pour tarifs sociaux, ce qui ramène la revalorisation
à 364,2 millions d'euros (2,4 milliards de francs). La dotation totale
s'élève à 1,5 milliard d'euros (9,9 milliards de francs).
- comme les deux années précédentes, on constate
une
très importante réduction de la contribution aux charges
d'infrastructures ferroviaires
versée par l'Etat à
Réseau ferré de France (- 221,6 millions d'euros, après -
109 millions d'euros en 2001), en raison de l'augmentation simultanée
des péages versés par la SNCF à RFF.
- la
contribution de l'Etat aux transports collectifs en Ile-de-France
progresse de 9,7 millions d'euros. Elle s'élève ainsi à
799,4 millions d'euros dont 575 millions d'euros seront versés au
syndicat des transports en Ile-de-France (STIF) et 224 millions d'euros
à la Région Ile-de-France. L'augmentation vise notamment à
financer les réductions tarifaires accordées aux
bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU).
- les
compensations pour tarifs sociaux
s'élèvent à
115 millions d'euros, soit une baisse de 180 millions d'euros par rapport
à la loi de finances 2001. Cette diminution s'explique par le transfert
aux régions des compensations de tarifs sociaux liées aux
services régionaux de voyageurs.
- enfin,
les charges de retraites de la SNCF
progressent de
74,6 millions d'euros après avoir diminué de 45 millions
d'euros en loi de finances 2001, et augmenté de 30 millions d'euros en
2000.
b) Les dépenses en capital
Les
dépenses en capital
progressent de 2,7 % à 543 millions
d'euros pour 2002, soit 3,5 milliards de francs.
Les dépenses en capital du titre V sont faibles puisqu'elles concernent
essentiellement les
investissements sur les voies navigables
, pour 1,7
million d'euros en 2002 et les
études en matière de
transports ferroviaires et combinés
pour 366.000 euros.
Les dépenses en capital comprennent donc essentiellement des
subventions d'investissement du titre VI, consacrées aux transports
urbains (chapitre 63-43) et aux transports interurbains (chapitre 63-44) :
- les
subventions aux transports urbains
progressent de 10,6 % à
213 millions d'euros, l'essentiel étant constitué des moyens pour
les transports collectifs en site propre (97 millions d'euros), les plans de
déplacements urbains (53,5 millions d'euros) et les infrastructures de
transports collectifs en Ile-de-France (61 millions d'euros).
- les
subventions aux transports interurbains
sont en apparence en
très forte progression, mais il faut tenir compte de la
réintégration des crédits du FITTVN. Ils
s'élèvent à 326 millions d'euros, dont l'essentiel est
constitué de la subvention aux infrastructures de transport ferroviaire
(248 millions d'euros), de la subvention aux infrastructures de voies
navigables (61 millions d'euros) et de la subvention aux équipements de
transport combiné (13 millions d'euros).
B. PRÉSENTATION DES PRINCIPAUX AGREGATS
Depuis
l'an dernier, afin d'affirmer la démarche
« intermodale » du gouvernement, les anciens
agrégats sectoriels ont été remplacés par des
agrégats transversaux : « modernisation et
développement des infrastructures des réseaux ferroviaires et des
voies navigables », « transport de voyageurs »,
« transport de marchandises », « politiques
sociales ».
Cette réorganisation s'avère très artificielle : soit
les dotations de l'agrégat sont concentrées sur un seul mode,
soit l'agrégat se contente de juxtaposer des crédits ayant peu de
rapport entre eux.
1. Modernisation et développement des réseaux d'infrastructures
Modernisation et développement des infrastructures des réseaux ferroviaires et des voies navigables
|
Budget 2001* |
PLF 2002 |
Évolution en % |
moyens de paiement (DO + CP) |
2.837,82 |
2.687,6 |
-5,3% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
2.947,479 |
2.770,8 |
-6,0% |
*y compris crédits du FITTVN
(en millions d'euros)
Cet
agrégat regroupe les crédits consacrés par l'Etat aux
investissements sur les réseaux nationaux d'infrastructures de
transports terrestres, à savoir le réseau ferroviaire et celui
des voies navigables.
Concernant le réseau ferroviaire, il s'agit de la contribution aux
charges d'infrastructures ferroviaires et au désendettement, des
études en matière de transports ferroviaires et combinés,
et des subventions d'investissement aux transports interurbains.
Concernant les voies navigables, il s'agit des crédits d'entretien
préventif, réhabilitation et aménagements de
sécurité des infrastructures et des subventions d'investissements
pour les infrastructures de voies navigables.
Malgré sa dénomination générale,
l'agrégat est presque exclusivement constitué de la contribution
aux charges d'infrastructures ferroviaires et au désendettement de la
SNCF, qui sont des dépenses ordinaires (97 % de
l'agrégat).
Ces dépenses sont en diminution en raison de la
réduction de la contribution de l'Etat aux charges d'infrastructures
ferroviaires (-221,6 millions d'euros pour 2002) liées à
l'accroissement des versements de la SNCF à RFF.
Les subventions d'investissement et les crédits d'entretien pour les
voies navigables ne représentent que 62,7 millions d'euros en
crédits de paiement.
2. Transport de voyageurs
|
Budget 2001 |
PLF 2002 |
Évolution en % |
moyens de paiement (DO + CP) |
1.970,6 |
2.529,1 |
+ 28,3% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
2.068,1 |
2617,3 |
+ 26,6% |
(en millions d'euros)
Cet
agrégat regroupe les moyens accordés aux transports collectifs
urbains de province, aux transports collectifs en Ile-de-France, aux transports
collectifs régionaux et départementaux, aux études et
recherches dans le domaine des transports terrestres.
Une nouvelle fois,
il est essentiellement constitué de
dépenses ordinaires
(2,3 milliards d'euros, soit 91 % de la
dotation) c'est-à-dire de crédits pour les transports de
voyageurs à courte distance (1,5 milliard d'euros) et de la contribution
de l'Etat aux transport collectifs en Ile-de-France (802 millions d'euros).
En 2001, les crédits pour les transports de voyageurs à courte
distance
étaient répartis à égalité
entre les services régionaux de voyageurs organisés par la SNCF
ou à compétence régionale. Ces dotations avaient
été revalorisées de 53,4 millions d'euros (+ 6 %), un
an avant le transfert de compétence aux régions.
Pour 2002, année du transfert de compétence, la revalorisation
est plus substantielle. Mais, en contrepartie, des lignes budgétaires
sont réduites et notamment celle consacrée à la
compensation pour tarifs sociaux (-179,7 millions d'euros) et celle
consacrée au transport à courte distance, ce qui ramène le
supplément de dotation à 364,2 millions d'euros.
La contribution de l'Etat aux transports collectifs en Ile-de-France
s'élève à 799,4 millions d'euros.
Jusqu'en 2001, cette contribution était versée
intégralement au syndicat des transports en Ile-de-France (STIF) mais la
réforme du syndicat et l'entrée de la Région Ile-de-France
fait que désormais, une partie est versée au STIF (575 millions
d'euros pour 2002, soit 51,4 % des contributions de tous les membres du STIF)
et une autre (224,4 millions d'euros) est versée à la
Région Ile-de-France. L'ensemble des contributions publiques
s'élève donc à environ 1,2 milliard d'euros, le versement
transport acquitté par les entreprises s'élevant à 2,3
milliards d'euros, soit au total 3,5 milliards d'euros. Les subventions
à la RATP se montent à 1,9 milliard d'euros, et les subventions
à la SNCF à 1,2 milliard d'euros.
Enfin, 53,5 millions d'euros sont prévus pour financer les plans de
déplacements urbains.
3. Transport de marchandises
|
Budget 2001* |
PLF 2002 |
Évolution en % |
moyens de paiement (DO + CP) |
187,7 |
64,8 |
-65,5% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
127,25 |
71,5 |
-43,8% |
*y
compris crédits du FITTVN
Cet agrégat regroupe les crédits en faveur de la modernisation et
de l'adaptation du secteur des transports de marchandises, les crédits
en faveur du contrôle des transports terrestres et du
développement du transport combiné. Ces crédits
représentent au total 64,8 millions d'euros, dont 48,6 millions d'euros
de dépenses ordinaires et 16,1 millions d'euros de dépenses en
capital.
On remarquera que l'agrégat « transport de
marchandises » ne représente plus que 3 % de l'agrégat
« transport de voyageurs » contre 6 % l'an dernier.
L'essentiel de l'agrégat est constitué par les interventions dans
le domaine des transports combinés, qui figuraient auparavant sur le
FITTVN.
Les interventions en faveur de la batellerie sont réduites de 1 million
d'euros à 762.000 euros.
Surtout, les interventions dans le domaine
du transport combiné chutent de 94,5 millions d'euros à 39,8
millions d'euros
, alors que les dotations aux infrastructures, sont
revalorisées à 13 millions d'euros en raison essentiellement
de la suppression du FITTVN.
L'argument avancé pour la forte réduction des subventions au
transport combiné est le réexamen des aides directes à la
SNCF exigé par la Commission européenne, mais il semble
également que les versements à la SNCF au titre du transport
combiné aient servi de support à des compensations pour la
réduction du temps de travail. En tout état de cause, il semble
que
l'intégralité des dépenses ordinaires
versées en faveur du transport combiné n'était pas
directement affectée au développement de ce type de transport.
4. Politiques sociales
Cet
agrégat regroupe les crédits de compensation des tarifs sociaux
et les subventions aux régimes de retraites, c'est-à-dire
exclusivement des dépenses ordinaires.
Les subventions au régime général de retraite de la
SNCF et à divers régimes sociaux représentent l'essentiel
des dotations, qui s'élèvent à 2,5 milliards d'euros.
Le budget 2002 se caractérise par l'augmentation de 2,5 % de la
contribution d'équilibre au régime de retraite de la SNCF qui
s'établit à 2.261 millions d'euros et la montée en
régime de la contribution de l'Etat au congé de fin
d'activité des conducteurs routiers de marchandises et de voyageurs qui
atteindra 46 millions d'euros en 2002 (+ 29 % par rapport à 2001).