Loi de finances pour 2002 - Tome III - Annexe 22 - Equipement, transports et logement : Transports et sécurité routière : Transports et intermodalité
OUDIN (Jacques), Rapporteur spécial
RAPPORT GENERAL 87 (2001-2002) - TOME III - Annexe 22 - COMMISSION DES FINANCES
Rapport au format Acrobat ( 424 Ko )Table des matières
- PRINCIPALES OBSERVATIONS
-
CHAPITRE PREMIER :
PRESENTATION GÉNÉRALE DES CRÉDITS -
CHAPITRE II :
LES DOTATIONS AU SECTEUR FERROVIAIRE- I. FAUTE DE RÉFORME ET DE VOLONTÉ POLITIQUE, LE SECTEUR FERROVIAIRE NE PARVIENT PAS À UN REDRESSEMENT DURABLE
-
II. L'INVESTISSEMENT FERROVIAIRE : APRÈS LE
DÉCLIN, UN PROGRAMME AMBITIEUX MAIS ENCORE NON FINANCÉ
- A. APRÈS LE DÉCLIN, UNE REPRISE DE L'INVESTISSEMENT ?
- B. UN PROGRAMME NON FINANCÉ
- C. FRET FERROVIAIRE, INTERMODALITÉ, ET TRANSPORT COMBINÉ : SIMPLES DÉCLARATIONS OU CHANTIERS DE RÉFORME ?
-
CHAPITRE III :
LES DOTATIONS EN FAVEUR DES TRANSPORTS RÉGIONAUX ET DU SECTEUR FLUVIAL- I. 2002, ANNÉE DE RÉGIONALISATION DES SERVICES RÉGIONAUX DE VOYAGEURS
- II. LA RÉFORME DES TRANSPORTS EN ÎLE DE FRANCE
- III. LES AUTRES DOMAINES D'INTERVENTION DU BUDGET DES TRANSPORTS TERRESTRES
- CONCLUSION
- MODIFICATIONS DE CRÉDITS ADOPTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
- EXAMEN EN COMMISSION
-
ANNEXE :
OBSERVATIONS DE LA COUR DES COMPTES SUR LES CRÉDITS DE L'ÉQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS
N° 87
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès verbal de la séance du 22 novembre 2001
RAPPORT GÉNÉRAL
FAIT
au nom de la commission des Finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la Nation (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
Par M.
Philippe MARINI,
Sénateur,
Rapporteur général.
TOME III
LES MOYENS DES SERVICES ET LES DISPOSITIONS SPÉCIALES
(Deuxième partie de la loi de finances)
ANNEXE N° 22
ÉQUIPEMENT, TRANSPORTS ET LOGEMENT :
III.- TRANSPORTS ET SÉCURITÉ ROUTIÈRE :
TRANSPORTS ET INTERMODALITÉ
Rapporteur spécial
: M. Jacques OUDIN
(1) Cette commission est composée de : MM. Alain Lambert, président ; Jacques Oudin, Gérard Miquel, Claude Belot, Roland du Luart, Mme Marie-Claude Beaudeau, M. Aymeri de Montesquiou, vice-présidents ; MM. Yann Gaillard, Marc Massion, Michel Sergent, François Trucy, secrétaires ; Philippe Marini, rapporteur général ; Philippe Adnot, Bernard Angels, Bertrand Auban, Denis Badré, Jacques Baudot, Roger Besse, Maurice Blin, Joël Bourdin, Gérard Braun, Auguste Cazalet, Michel Charasse, Jacques Chaumont, Jean Clouet, Yvon Collin, Jean-Pierre Demerliat, Eric Doligé, Thierry Foucaud, Yves Fréville, Adrien Gouteyron, Hubert Haenel, Claude Haut, Alain Joyandet, Jean-Philippe Lachenaud, Claude Lise, Paul Loridant, François Marc, Michel Mercier, Michel Moreigne, Joseph Ostermann, Jacques Pelletier, René Trégouët.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
(2001-2002)
Lois de finances. |
PRINCIPALES OBSERVATIONS
1. La
situation de la SNCF se dégrade
- malgré plus de 30 milliards de francs de subventions publiques
à la SNCF et 67,5 milliards de francs à l'ensemble du secteur
ferroviaire,
dès la fin 2001, la SNCF renouera avec le
déficit
en raison de l'ampleur des grèves de mars-avril 2001,
qui lui ont coûté 160 millions d'euros (1,05 milliard de
francs) :
le déficit prévisionnel s'élève
à -162 millions d'euros (-1,06 milliard de francs)
;
- cette situation est essentiellement due à
l'absence de
réforme de l'entreprise
(échec du projet « cap
clients ») qui résulte de l'inaction des pouvoirs publics et
à l'augmentation continue des charges de l'entreprise, en particulier
des charges de personnel ;
- la SNCF est pourtant « condamnée » à
développer sa productivité
si elle veut financer ses
investissement futurs sans dégrader plus encore sa situation
financière.
2. L'investissement ferroviaire a atteint un point bas en 2000 malgré
les promesses de redémarrage
-
en 2000, le réseau ferré n'a représenté que
13 % des investissements en infrastructures
, soit le point le plus bas
de toute la décennie ;
-
la dette du secteur ferroviaire atteindra au contraire son point le plus
haut fin 2001, soit près de 40 milliards d'euros
(258 milliards
de francs) sans aucun plan de remboursement ;
-
le fret ferroviaire, « priorité » du gouvernement, recule
au premier semestre 2001
, alors qu'il est censé doubler d'ici
à 2010 et les dépenses ordinaires pour le transport
combiné sont divisées par trois ;
-
pour l'avenir, un programme d'investissement ambitieux est
annoncé
(61 milliards d'euros annoncés sur la période
2001-2020) mais il n'est pas financé (248 millions d'euros prévus
dans le budget des transports pour 2002) ;
-
le programme français est pourtant loin d'être le plus
important en Europe
(sur la période 2001-2010, la Grande-Bretagne,
l'Italie, l'Allemagne et l'Espagne ont des projets plus ambitieux) et
des
pays comme l'Allemagne donnent vraiment les moyens de faire redémarrer
l'investissement
(désendettement, attribution d'une partie du
produit des licences UMTS, réforme de l'entreprise ferroviaire
nationale).
3. Les modalités de la régionalisation des transports de
voyageurs sont contestées
- pour 2002,
la dotation de l'Etat aux services régionaux de
voyageurs s'élève à 1,5 milliard d'euros
. Cette
dotation doit couvrir le déficit d'exploitation constaté sur les
TER en 2000, la compensation pour tarifs sociaux et le renouvellement du
matériel roulant ;
-
si l'évaluation de la subvention s'est faite sur un constat d'audit
indépendant, les subventions ne permettront pas une réelle «
remise à niveau » du service TER
qui a souffert d'un relatif
désintérêt et d'une diminution des subventions pendant de
trop nombreuses années pour pouvoir répondre dans de bonnes
conditions aux exigences de développement de ce nouveau service public
régional.
4. Les transports en Ile-de-France sont réformés mais la
situation de la RATP est inquiétante
-
des réformes positives ont eu lieu
: désormais, la
contribution de l'Etat est versée directement au syndicat des transports
en Ile-de-France (STIF) et à la Région Ile-de-France et le
décret du 6 juillet 2000 prévoit des conventions pluriannuelles
entre la RATP, la SNCF et le STIF. Elles ont pour objectif de rompre avec le
mécanisme de l'indemnité compensatrice et de responsabiliser les
deux entreprises publiques sur des objectifs de service, de trafic et de
maîtrise des charges.
-
ceci aboutit à de nouvelles modalités de gestion
.
Auparavant, les pertes de la RATP étaient
a posteriori
couvertes
par un concours public versé par l'Etat et les départements
d'Ile-de-France. Désormais, l'entreprise s'engage sur la qualité
et la quantité de service qu'elle fournit. Cet engagement sur la
qualité est suivi par des indicateurs dont le non-respect donne lieu
à un malus.
-
cette évolution était nécessaire tant la situation
financière de la RATP est dégradée
. Le dynamisme du
trafic a permis une progression du chiffre d'affaires de la RATP de 9,9 % en
2000 et la performance économique de l'entreprise a été
satisfaisante. Cependant, l'endettement net de l'entreprise représente
3,8 milliards d'euros en 2000, soit 7,2 fois sa capacité
d'autofinancement. L'entreprise bénéficie aujourd'hui du fait que
les investissements du XIIème plan sont encore au stade des
études mais il est urgent de définir les moyens d'éviter
une nouvelle « dérive » des comptes de la RATP.
5. Le transport fluvial est toujours le « parent
pauvre » de la politique des transports
- selon le ministère de l'équipement la dotation prévue
pour 2002, soit 80 millions d'euros, permettra de poursuivre l'effort de
modernisation du réseau et de développer le tourisme fluvial.
- or, selon les chiffres donnés par
la commission d'enquête sur
les infrastructures de transport, sur la base d'une estimation de Voies
navigables de France, avec une dotation de l'ordre de 80 millions d'euros, le
budget des transports ne fait qu'assurer une simple maintenance, sans
réhabilitation
, dont le coût serait bien plus
élevé.
- par ailleurs,
aucun grand projet en matière fluviale (Seine-Nord
notamment) n'a avancé.
CHAPITRE PREMIER :
PRESENTATION GÉNÉRALE DES
CRÉDITS
I. PRÉSENTATION DES CRÉDITS POUR 2002
A. VUE D'ENSEMBLE
1. L'évolution des crédits des transports terrestres dans le budget des transports
Les tableaux ci-dessous retracent l'évolution et la répartition des moyens de paiement (dépenses ordinaires et crédits de paiement) et des moyens d'engagement (dépenses ordinaires et autorisations de programme) du budget des transports.
Evolution des moyens de paiement du ministère de
l'équipement,
des transports et du logement section III -
transports
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
Budget 2001* |
PLF 2002 |
2002/2001* |
Répartition budget 2001* |
Répartition PLF 2002 |
Budget transports terrestres |
7.375,4 |
7.637,4 |
7.824,5 |
+ 2,4 % |
81,8% |
84,2% |
Budget routes et sécurité routière |
1.061,5 |
1.440,2 |
1.201,1 |
-16,6% |
15,4% |
12,9% |
Transport aérien |
260,9 |
260,9 |
266,8 |
+ 2,3 % |
2,8% |
2,9% |
Total |
8.697,8 |
9.338,5 |
9.292,4 |
- 0,5 % |
100 % |
100 % |
* avec les crédits réintégrés du FITTVN
Les
moyens de paiement
demandés pour les transports terrestres et
l'intermodalité en 2002 atteignent
7,8 milliards d'euros
,
soit une hausse de 2,4 % par rapport au budget 2001 intégrant les
crédits votés en loi de finances initiale et les reports du
FITTVN, et une part croissante des crédits des transports (de
81,8 % en 2001 à 84,2 % en 2002), qui sont globalement stables pour
2002.
Les dotations en faveur des transports terrestres pour 2002 pourraient par
ailleurs être majorées par les crédits de paiement non
consommés en 2001 et issus de la réintégration dans le
budget de l'ensemble des crédits de paiement en compte au FITTVN.
Evolution des moyens d'engagement du ministère de
l'équipement,
des transports et du logement section III -
transports
(en millions d'euros)
|
LFI 2001 |
Budget 2001* |
PLF 2002 |
2002/2001* |
Répartition budget 2001* |
Répartition PLF 2002 |
Budget transports terrestres |
7.778,2 |
7.785,0 |
8.002,6 |
2,8% |
81,0% |
81,3% |
Budget routes et sécurité routière |
1.467,6 |
1.472,5 |
1.509,9 |
2,5% |
15,3% |
15,3% |
Transport aérien |
347,9 |
347,9 |
329,4 |
-5,3% |
3,6% |
3,3% |
Total |
9.593,7 |
9.605,5 |
9.841,9 |
2,5% |
100,0% |
100,0% |
* avec les crédits réintégrés du FITTVN
Les moyens d'engagement (dépenses ordinaires + autorisations de programme) demandés pour les transports terrestres et l'intermodalité en 2002 atteignent 8 milliards d'euros, soit une hausse de 2,8 % par rapport au budget 2001 (crédits de la loi de finances initiale + autorisations de programme reportées du FITTVN).
2. La répartition des crédits demandés pour les transports terrestres
Le tableau suivant retrace l'évolution des grandes masses du budget des transports terrestres.
(en millions d'euros)
|
Budget 2001* |
PLF 2002 |
Evolution
|
Titre III - Moyen des services |
0,1 |
0,1 |
+ 0,0 % |
Titre IV - Interventions publiques |
7.104 |
7.277 |
+ 2,4 % |
Total dépenses ordinaires (DO) |
7.104 |
7.277 |
+ 2,4 % |
titre V (CP) |
7,3 |
3,4 |
- 46,4 % |
titre VI (CP) |
521 |
524 |
+ 3,4 % |
Total dépenses en capital (CP) |
528 |
543 |
+ 2,7 % |
Total des moyens de paiement (DO + CP) |
7.637,4 |
7.824,5 |
+ 2,4 % |
Total des moyens d'engagement (DO+AP) |
7.785,1 |
8.002,6 |
+ 2,8 % |
* avec les crédits réintégrés du FITTVN
a) Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires
,
qui s'élèvent à 7,3
milliards d'euros,
sont constituées en quasi-totalité de
dépenses d'intervention publique et représentent 93 % des
crédits des transports terrestres, soit une hausse de 2,4 % pour
2002. Cette hausse résulte uniquement de la revalorisation de la
dotation aux transports de voyageurs à courte distance, alors que les
autres lignes budgétaires sont réduites :
-
l'aide à la formation professionnelle dans le domaine des
transports terrestres
est légèrement réduite (-366.000
euros) après la hausse de l'an dernier (+ 3,84 millions d'euros) qui
visait à accompagner la généralisation de l'obligation de
formation professionnelle initiale et continue à tous les conducteurs
routiers professionnels quels que soient leur statut et leur activité.
- les
dotations aux services régionaux des voyageurs
(chap 45-42)
connaissent une revalorisation, pour la troisième année
consécutive. Après une « remise à
niveau » des dotations l'an dernier (+ 45,7 millions d'euros), des
moyens nouveaux sont apportés pour 1,02 milliard d'euros aux services
régionaux de voyageurs de compétence régionale. En
contrepartie, 477,4 millions d'euros de subventions versés à
la SNCF sont supprimés, de même que 179,7 millions d'euros de
compensations pour tarifs sociaux, ce qui ramène la revalorisation
à 364,2 millions d'euros (2,4 milliards de francs). La dotation totale
s'élève à 1,5 milliard d'euros (9,9 milliards de francs).
- comme les deux années précédentes, on constate
une
très importante réduction de la contribution aux charges
d'infrastructures ferroviaires
versée par l'Etat à
Réseau ferré de France (- 221,6 millions d'euros, après -
109 millions d'euros en 2001), en raison de l'augmentation simultanée
des péages versés par la SNCF à RFF.
- la
contribution de l'Etat aux transports collectifs en Ile-de-France
progresse de 9,7 millions d'euros. Elle s'élève ainsi à
799,4 millions d'euros dont 575 millions d'euros seront versés au
syndicat des transports en Ile-de-France (STIF) et 224 millions d'euros
à la Région Ile-de-France. L'augmentation vise notamment à
financer les réductions tarifaires accordées aux
bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU).
- les
compensations pour tarifs sociaux
s'élèvent à
115 millions d'euros, soit une baisse de 180 millions d'euros par rapport
à la loi de finances 2001. Cette diminution s'explique par le transfert
aux régions des compensations de tarifs sociaux liées aux
services régionaux de voyageurs.
- enfin,
les charges de retraites de la SNCF
progressent de
74,6 millions d'euros après avoir diminué de 45 millions
d'euros en loi de finances 2001, et augmenté de 30 millions d'euros en
2000.
b) Les dépenses en capital
Les
dépenses en capital
progressent de 2,7 % à 543 millions
d'euros pour 2002, soit 3,5 milliards de francs.
Les dépenses en capital du titre V sont faibles puisqu'elles concernent
essentiellement les
investissements sur les voies navigables
, pour 1,7
million d'euros en 2002 et les
études en matière de
transports ferroviaires et combinés
pour 366.000 euros.
Les dépenses en capital comprennent donc essentiellement des
subventions d'investissement du titre VI, consacrées aux transports
urbains (chapitre 63-43) et aux transports interurbains (chapitre 63-44) :
- les
subventions aux transports urbains
progressent de 10,6 % à
213 millions d'euros, l'essentiel étant constitué des moyens pour
les transports collectifs en site propre (97 millions d'euros), les plans de
déplacements urbains (53,5 millions d'euros) et les infrastructures de
transports collectifs en Ile-de-France (61 millions d'euros).
- les
subventions aux transports interurbains
sont en apparence en
très forte progression, mais il faut tenir compte de la
réintégration des crédits du FITTVN. Ils
s'élèvent à 326 millions d'euros, dont l'essentiel est
constitué de la subvention aux infrastructures de transport ferroviaire
(248 millions d'euros), de la subvention aux infrastructures de voies
navigables (61 millions d'euros) et de la subvention aux équipements de
transport combiné (13 millions d'euros).
B. PRÉSENTATION DES PRINCIPAUX AGREGATS
Depuis
l'an dernier, afin d'affirmer la démarche
« intermodale » du gouvernement, les anciens
agrégats sectoriels ont été remplacés par des
agrégats transversaux : « modernisation et
développement des infrastructures des réseaux ferroviaires et des
voies navigables », « transport de voyageurs »,
« transport de marchandises », « politiques
sociales ».
Cette réorganisation s'avère très artificielle : soit
les dotations de l'agrégat sont concentrées sur un seul mode,
soit l'agrégat se contente de juxtaposer des crédits ayant peu de
rapport entre eux.
1. Modernisation et développement des réseaux d'infrastructures
Modernisation et développement des infrastructures des réseaux ferroviaires et des voies navigables
|
Budget 2001* |
PLF 2002 |
Évolution en % |
moyens de paiement (DO + CP) |
2.837,82 |
2.687,6 |
-5,3% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
2.947,479 |
2.770,8 |
-6,0% |
*y compris crédits du FITTVN
(en millions d'euros)
Cet
agrégat regroupe les crédits consacrés par l'Etat aux
investissements sur les réseaux nationaux d'infrastructures de
transports terrestres, à savoir le réseau ferroviaire et celui
des voies navigables.
Concernant le réseau ferroviaire, il s'agit de la contribution aux
charges d'infrastructures ferroviaires et au désendettement, des
études en matière de transports ferroviaires et combinés,
et des subventions d'investissement aux transports interurbains.
Concernant les voies navigables, il s'agit des crédits d'entretien
préventif, réhabilitation et aménagements de
sécurité des infrastructures et des subventions d'investissements
pour les infrastructures de voies navigables.
Malgré sa dénomination générale,
l'agrégat est presque exclusivement constitué de la contribution
aux charges d'infrastructures ferroviaires et au désendettement de la
SNCF, qui sont des dépenses ordinaires (97 % de
l'agrégat).
Ces dépenses sont en diminution en raison de la
réduction de la contribution de l'Etat aux charges d'infrastructures
ferroviaires (-221,6 millions d'euros pour 2002) liées à
l'accroissement des versements de la SNCF à RFF.
Les subventions d'investissement et les crédits d'entretien pour les
voies navigables ne représentent que 62,7 millions d'euros en
crédits de paiement.
2. Transport de voyageurs
|
Budget 2001 |
PLF 2002 |
Évolution en % |
moyens de paiement (DO + CP) |
1.970,6 |
2.529,1 |
+ 28,3% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
2.068,1 |
2617,3 |
+ 26,6% |
(en millions d'euros)
Cet
agrégat regroupe les moyens accordés aux transports collectifs
urbains de province, aux transports collectifs en Ile-de-France, aux transports
collectifs régionaux et départementaux, aux études et
recherches dans le domaine des transports terrestres.
Une nouvelle fois,
il est essentiellement constitué de
dépenses ordinaires
(2,3 milliards d'euros, soit 91 % de la
dotation) c'est-à-dire de crédits pour les transports de
voyageurs à courte distance (1,5 milliard d'euros) et de la contribution
de l'Etat aux transport collectifs en Ile-de-France (802 millions d'euros).
En 2001, les crédits pour les transports de voyageurs à courte
distance
étaient répartis à égalité
entre les services régionaux de voyageurs organisés par la SNCF
ou à compétence régionale. Ces dotations avaient
été revalorisées de 53,4 millions d'euros (+ 6 %), un
an avant le transfert de compétence aux régions.
Pour 2002, année du transfert de compétence, la revalorisation
est plus substantielle. Mais, en contrepartie, des lignes budgétaires
sont réduites et notamment celle consacrée à la
compensation pour tarifs sociaux (-179,7 millions d'euros) et celle
consacrée au transport à courte distance, ce qui ramène le
supplément de dotation à 364,2 millions d'euros.
La contribution de l'Etat aux transports collectifs en Ile-de-France
s'élève à 799,4 millions d'euros.
Jusqu'en 2001, cette contribution était versée
intégralement au syndicat des transports en Ile-de-France (STIF) mais la
réforme du syndicat et l'entrée de la Région Ile-de-France
fait que désormais, une partie est versée au STIF (575 millions
d'euros pour 2002, soit 51,4 % des contributions de tous les membres du STIF)
et une autre (224,4 millions d'euros) est versée à la
Région Ile-de-France. L'ensemble des contributions publiques
s'élève donc à environ 1,2 milliard d'euros, le versement
transport acquitté par les entreprises s'élevant à 2,3
milliards d'euros, soit au total 3,5 milliards d'euros. Les subventions
à la RATP se montent à 1,9 milliard d'euros, et les subventions
à la SNCF à 1,2 milliard d'euros.
Enfin, 53,5 millions d'euros sont prévus pour financer les plans de
déplacements urbains.
3. Transport de marchandises
|
Budget 2001* |
PLF 2002 |
Évolution en % |
moyens de paiement (DO + CP) |
187,7 |
64,8 |
-65,5% |
moyens d'engagement (DO + AP) |
127,25 |
71,5 |
-43,8% |
*y
compris crédits du FITTVN
Cet agrégat regroupe les crédits en faveur de la modernisation et
de l'adaptation du secteur des transports de marchandises, les crédits
en faveur du contrôle des transports terrestres et du
développement du transport combiné. Ces crédits
représentent au total 64,8 millions d'euros, dont 48,6 millions d'euros
de dépenses ordinaires et 16,1 millions d'euros de dépenses en
capital.
On remarquera que l'agrégat « transport de
marchandises » ne représente plus que 3 % de l'agrégat
« transport de voyageurs » contre 6 % l'an dernier.
L'essentiel de l'agrégat est constitué par les interventions dans
le domaine des transports combinés, qui figuraient auparavant sur le
FITTVN.
Les interventions en faveur de la batellerie sont réduites de 1 million
d'euros à 762.000 euros.
Surtout, les interventions dans le domaine
du transport combiné chutent de 94,5 millions d'euros à 39,8
millions d'euros
, alors que les dotations aux infrastructures, sont
revalorisées à 13 millions d'euros en raison essentiellement
de la suppression du FITTVN.
L'argument avancé pour la forte réduction des subventions au
transport combiné est le réexamen des aides directes à la
SNCF exigé par la Commission européenne, mais il semble
également que les versements à la SNCF au titre du transport
combiné aient servi de support à des compensations pour la
réduction du temps de travail. En tout état de cause, il semble
que
l'intégralité des dépenses ordinaires
versées en faveur du transport combiné n'était pas
directement affectée au développement de ce type de transport.
4. Politiques sociales
Cet
agrégat regroupe les crédits de compensation des tarifs sociaux
et les subventions aux régimes de retraites, c'est-à-dire
exclusivement des dépenses ordinaires.
Les subventions au régime général de retraite de la
SNCF et à divers régimes sociaux représentent l'essentiel
des dotations, qui s'élèvent à 2,5 milliards d'euros.
Le budget 2002 se caractérise par l'augmentation de 2,5 % de la
contribution d'équilibre au régime de retraite de la SNCF qui
s'établit à 2.261 millions d'euros et la montée en
régime de la contribution de l'Etat au congé de fin
d'activité des conducteurs routiers de marchandises et de voyageurs qui
atteindra 46 millions d'euros en 2002 (+ 29 % par rapport à
2001).
II. L'EXÉCUTION BUDGÉTAIRE EN 2000 ET 2001
A. L'EXÉCUTION DU BUDGET EN 2000
1. Les dépenses ordinaires
Les
dépenses ordinaires ont fait l'objet d'abondements à hauteur de
211,74 millions de francs et d'annulations de crédits à hauteur
de 815 millions de francs.
Les abondements en loi de finances rectificative concernaient essentiellement
les charges de désendettement de la SNCF (119,7 millions de francs), les
services régionaux de voyageurs organisés par la SNCF
(72 millions de francs) et le Comité national routier (12 millions
de francs).
Les annulations portaient pour l'essentiel sur les charges de retraites de la
SNCF (796 millions de francs), les autres régimes sociaux (15 millions
de francs) et les interventions en faveur de la batellerie (4 millions de
francs).
Compte tenu de ces modifications et de reports de crédits pour 455
millions de francs, les dépenses ordinaires en 2000 auront l'objet d'un
taux très élevé de consommation : sur 46,21 milliards
de francs de crédits disponibles, 46,19 milliards de francs auront
été consommés, soit 99,94 % des crédits.
Les
seuls écarts concernent les interventions en faveur de la batellerie et
la dotation aux régimes sociaux particuliers.
2. Les dépenses en capital
Sur
les dépenses en capital, le rythme de consommation des crédits
montre des reliquats en fin d'année.
Sur le titre V, qui représente toutefois des montants très
faibles de crédits, 99,35 % des autorisations de programme ont
été utilisées, et 59,4 % des crédits de paiement.
Sur le titre VI, 60,32 % des autorisations de programme ont
été affectées, il reste donc 985,8 millions de francs de
crédits disponibles. En crédits de paiement, 76,1 % des
crédits ont été mandatés.
On notera une sous-consommation des crédits essentiellement
concentrée sur les chapitres 63-41, article 20 (transports collectifs
urbains de province) et article 40 (transports collectifs régionaux et
départementaux).
Sur l'article 63-41/20, qui
concernait en 2000 les métros de Rennes
et Lyon (prolongement ligne B), les tramways de Nantes, Lyon, Orléans,
Bordeaux, Strasbourg, Montpellier, et les transports routiers en site propre de
Rouen (TEOR),
748 millions de francs en autorisations de programme
étaient ouverts en LFI 2000, mais la dotation s'élevait à
2,07 milliards de francs compte tenu des reports. En fin d'année,
il restait 914,6 millions de francs soit une dotation supérieure au
montant de la LFI ! En crédits de paiement, l'écart
était plus faible puisqu'il restait 250 millions de francs sur un
total disponible de 1,2 milliard de francs. En tout état de cause, les
dotations en loi de finances initiale ne reflètent manifestement ni les
besoins, ni le rythme de consommation des crédits.
Sur l'article 63-41/40, qui concerne
les crédits
délégués dans le cadre des contrats de modernisation
passés avec les départements pour l'amélioration des
transports collectifs interurbains (services de bus),
les crédits
sont modestes : 20 millions de francs en autorisations de programme et
24,5 millions de francs en crédits de paiement. Cependant, compte tenu
des reports et d'une sous-consommation des crédits, le reliquat en fin
d'année s'élève à 58 millions de francs en
autorisations de programme et 60,6 millions de francs en crédits de
paiement.
B. L'EXÉCUTION DU BUDGET EN 2001
Il
faut rappeler que le budget des transports terrestres en 2001 a
bénéficié de reports de crédits du FITTVN.
La budgétisation du FITTVN a en effet été
réalisée au 1er janvier 2001 par les opérations suivantes :
- une prévision de recettes correspondant à une ouverture en
dépenses ordinaires et autorisations de programme de 689 millions
d'euros.
- le basculement des opérations en compte sur le FITTVN vers les
différents chapitres d'accueil du budget général au
début de la gestion 2001 (articles 53-46/80, 53-47/10, 53-47/30,
63-43/05, 63-44/30, 63-44/50 et 63-44/60).
Parallèlement, les crédits de paiement disponibles au terme de
l'exercice 2000 sur le compte d'affectation spéciale ont
été reportés en totalité sur les différents
chapitres d'accueil du budget général.
Le projet de loi de finances rectificative présenté en Conseil
des ministres le 14 novembre dernier procède aux modifications
suivantes.
1. Les dépenses ordinaires
En
dépenses ordinaires,
il abonde de 86,5 millions de francs la
subvention aux transports de voyageurs à courte distance et de 120,45
millions de francs les subventions au régime général de la
SNCF et autres régimes de retraite.
Il annule 161 millions de francs sur le budget des transports
, dont
500.000 francs au titre des interventions dans le domaine des transports,
18,5 millions de francs sur le chapitre 53-47 consacré au
développement des infrastructures, organisation des transports et
études générales, 42 millions de francs au titre des
subventions d'investissement aux transports urbains (chapitre 63-43).
2. Les dépenses en capital
En dépenses en capital , le projet de loi de finances rectificative abonde de 27,3 millions de francs en autorisations de programme et crédits de paiement les crédits liés à l'entretien préventif et à la réhabilitation des infrastructures. De même, 206,4 millions de francs sont accordés sur le chapitre 53-47 « pour les infrastructures de transports » au titre d'un « ajustement aux besoins », sans plus d'explication. Enfin, 557,4 millions de francs viennent abonder le chapitre 63-44 (subventions d'investissements aux transports interurbains) mais les crédits seront vraisemblablement consacrés à l'autoroute A 28. Aucune indication n'est en effet donnée sur les montants en faveur des investissements ferroviaires.
CHAPITRE II :
LES DOTATIONS AU SECTEUR
FERROVIAIRE
Les dotations au secteur ferroviaire sont importantes mais les résultats
sont absents. La raison en est l'absence de volonté de réformer
le secteur ferroviaire.
Quant au investissements ferroviaires, ils sont au plus bas en 2000, mais le
gouvernement promet une hausse significative pour les prochaines années,
sans savoir comment les financer. En tout état de cause, aucun
progrès n'a été enregistré depuis la réforme
de 1997 pour le développement du transport ferroviaire de
marchandises.
I. FAUTE DE RÉFORME ET DE VOLONTÉ POLITIQUE, LE SECTEUR FERROVIAIRE NE PARVIENT PAS À UN REDRESSEMENT DURABLE
A. LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DE LA SNCF
1. Les subventions au secteur ferroviaire
Les subventions du budget des transports à la SNCF représenteront plus de 30 milliards de francs en 2002 , soit une hausse apparemment significative par rapport à 2001 (+ 9 %).
Evolution des dotations publiques à la SNCF (1996-2002)
(en MF TTC) |
1996 (*) |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Contribution aux charges d'infrastructure (**) |
12 625 |
- |
- |
- |
- |
- |
- |
Installations maintenues pour la défense (**) |
7 |
6 |
- |
- |
- |
- |
- |
Subvention au transport combiné |
|
300 |
270 |
260 |
620 |
620 |
620 |
Contribution à l'exploitation des SRV(****) |
4 305 |
5 053 |
5 455 |
6 197 |
5 999 |
6 275 |
9 570 |
Contribution au désendettement de la SNCF |
4 446 |
4 394 |
4 442 |
4 442 |
5 042 |
4 442 |
4 442 |
Compensation pour tarifs sociaux SNCF |
1 858 |
1 873 |
1 933 |
1 933 |
1 933 |
1 933 |
778 |
Indemnité compensatrice SNCF IDF (***) |
1 196 |
796 |
634 |
771 |
|
|
|
Aide au péage activité GL |
|
|
|
800 |
400 |
|
|
Soutien au développement GI |
|
|
|
|
200 |
|
|
Réductions tarifaires SNCF IDF (***) |
140 |
156 |
105 |
130 |
|
|
|
Charges de retraites |
13 720 |
13 931 |
14 043 |
13 771 |
13 980 |
14 482 |
14 832 |
Total |
38 297 |
26 509 |
26 882 |
28 304 |
28 174 |
27 752 |
30 242 |
(*)
Application des règles d'indexation du contrat de plan Etat-SNCF pour
1990-1994.
(**) Contributions versées à RFF à partir de 1997.
(***) Versée directement au STIF depuis 2000.
(****) Versée directement aux régions via la DGD à partir
de 2002
Toutefois, la seule estimation des dotations publiques à la SNCF ne
suffit pas.
Il faut retracer l'ensemble des contributions publiques au
secteur ferroviaire, qui s'élèvent à 67,5 milliards de
francs en 2001, dont 13,7 milliards de francs venant des collectivités
locales.
Les dotations pour l'exploitation et pour la compensation des régimes de
retraites représentent 67 % du montant total des subventions. Les
dotations pour investissement ne représentent que 9 % du total.
Le détail des subventions est donné ci-après.
Les subventions publiques au secteur ferroviaire (en milliards de francs)
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
|
réductions tarifaires |
3,5 |
3,4 |
3,3 |
3,6 |
3 |
2,9 |
services régionaux de voyageurs |
4,2 |
4,8 |
5,2 |
5,9 |
6 |
6 |
indemnité compensatrice IDF |
1,1 |
0,8 |
0,6 |
0,7 |
1,4 |
1,2 |
Transport combiné SNCF |
0,3 |
0,2 |
0,2 |
0,2 |
0,5 |
0,5 |
Contribution aux charges d'infrastructures |
12,6 |
11,6 |
11,8 |
11,6 |
11,3 |
10,5 |
Subventions emplois jeunes SNCF |
- |
- |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
0,1 |
Etat pour exploitation |
21,7 |
20,9 |
21,2 |
22,1 |
22,3 |
21,2 |
Subventions d'investissement ferroviaire |
1,1 |
1,2 |
1,6 |
1,4 |
1,5 |
1,8 |
Total Etat pour exploitation et investissement |
22,8 |
22,1 |
22,8 |
23,5 |
23,8 |
23 |
Service annexe de la dette de la SNCF |
4,4 |
4,4 |
4,4 |
4,4 |
4,4 |
4,4 |
Dotation en capital RFF |
8 |
10 |
12,5 |
12 |
12 |
|
Contribution au régime de retraites SNCF |
13,7 |
13,9 |
14 |
13,8 |
14 |
14,3 |
Total Etat |
41 |
48,5 |
51,3 |
54,2 |
54,2 |
53,8 |
Collectivités locales pour exploitation |
5,8 |
5,5 |
5,7 |
6,2 |
6 |
6,2 |
Collectivités locales pour investissement |
3 |
3,4 |
2,9 |
2,6 |
2,1 |
4,2 |
Collectivités locales pour régimes retraite |
4,8 |
4,7 |
4,6 |
4,5 |
3,8 |
3,3 |
Total collectivités locales |
13,6 |
13,6 |
13,2 |
13,3 |
11,9 |
13,7 |
Total général |
54,6 |
62,1 |
64,5 |
67,5 |
66,1 |
67,5 |
Total général pour exploitation |
27,5 |
26,4 |
26,9 |
28,3 |
28,3 |
27,4 |
Total général pour investissement |
4,1 |
4,6 |
4,5 |
4 |
3,6 |
6 |
Total général pour le régime de retraites |
18,5 |
18,6 |
18,6 |
18,3 |
17,8 |
17,6 |
Source : CSSPF
Malgré l'ampleur de l'effort public en faveur du secteur ferroviaire, la situation de la SNCF ne s'améliore pas de manière durable.
2. Vers une nouvelle dégradation de la situation financière de la SNCF
Même si, depuis la réforme de 1997 et la création de RFF, la situation financière du groupe SNCF s'est incontestablement améliorée, ses progrès sont encore insuffisants et surtout trop fragiles pour assurer son avenir.
a) Sur la période 1997-2000, la SNCF a connu une amélioration
L'évolution depuis 1997, première année de la réforme ferroviaire (création de RFF) témoigne de certaines améliorations en termes de chiffres d'affaires, et de résultat d'exploitation du groupe SNCF.
Les résultats du groupe SNCF 1996-2000
En millions d'euros
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
|
Chiffre d'affaires |
11.754 |
15.617 |
16.552 |
17.216 |
19.839 |
EBE |
1.535 |
995 |
1.755 |
1.700 |
1.605 |
Résultat d'exploitation |
-466 |
-63 |
428 |
459 |
407 |
Résultat financier |
-2048 |
-105 |
-421 |
-319 |
333 |
Capacité d'autofinancement/marge brute d'autofinancement |
-400 |
+ 1.006 |
+ 1.399 |
+ 1.318 |
+ 1.223 |
Source : MINEFI
Le groupe SNCF a donc connu une amélioration de ses principaux indicateurs (chiffre d'affaires, résultat d'exploitation, résultat financier, capacité d'autofinancement) sur la période 1996-2000.
Le détail des résultats économiques et financiers de la SNCF en 2000 et 2001
En 2000,
les chiffres sont apparemment bien orientés :
-
le chiffre d'affaires
hors taxes de l'établissement public a
progressé de 14,1 à 14,3 milliards d'euros tandis que le
chiffre d'affaires du « groupe SNCF » progressait de 18,4
à 19,8 milliards d'euros ;
-
le résultat d'exploitation
a progressé de 208 à
256 millions d'euros pour la SNCF mais a diminué de 417 à 412
millions d'euros pour le groupe : en effet, le résultat
d'exploitation
par branche d'activité
du groupe
montre que
le résultat d'exploitation positif de la branche « transport
de voyageurs » a diminué de 365 à 343 millions d'euros,
et que le résultat négatif de la branche « transport de
marchandises » s'est accentué (de -30 à -69 millions
d'euros) ;
- enfin,
le résultat net de la SNCF est redevenu positif
, passant
de -87 millions d'euros en 1999 à + 68 millions d'euros en 2000.
Alors que ces résultats étaient encourageants,
au premier
semestre 2001,
le chiffre d'affaires consolidé du groupe SNCF a
progressé seulement de 2 % pour s'établir à 9,99 milliards
d'euros : cette faible croissance s'explique notamment par les mouvements
sociaux de mars-avril sur la maison-mère. L'excédent brut
d'exploitation (EBE) chute de 29 % et le résultat d'exploitation est
négatif de 17 millions d'euros, contre un résultat positif de 196
millions d'euros au premier semestre 2000. L'impact des mouvements sociaux a
été estimé à 160 millions d'euros pour le groupe,
qui a par ailleurs enregistré la disparition de 46 millions d'euros
d'aides spécifiques de l'Etat.
En prenant en compte le résultat financier (-160 millions d'euros, en
dégradation de 26 millions d'euros) et le résultat
exceptionnel (65 millions d'euros, soit une amélioration de
30 millions d'euros résultant essentiellement de 94 millions
d'euros de plus-values sur cessions d'actifs immobiliers), le résultat
net part du groupe SNCF s'élève à - 108 millions d'euros
au premier semestre 2001 à comparer à + 46 millions d'euros au
premier semestre 2000.
b) Des progrès qui s'expliquent en grande partie par la croissance économique
Les
progrès de la SNCF s'expliquent surtout par une croissance
économique génératrice d'une croissance des trafics, en
particulier pour les voyageurs.
En ce qui concerne l'évolution des trafics, les indicateurs sont les
suivants.
Evolution du trafic de la SNCF 1990-2000
en milliards de voyageurs-kilomètres |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
réseau principal |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
14,9 |
17,9 |
19,0 |
18,9 |
20,5 |
21,4 |
24,8 |
27,6 |
30,0 |
32,3 |
34,8 |
- Trains rapides nationaux |
32,7* |
26,7 |
25,9 |
22,3 |
21,6 |
18,9 |
18,9 |
17,5 |
17,5 |
16,8 |
16.9 |
Total grandes lignes |
47,6* |
44,6 |
44,9 |
41,2 |
42,1 |
40,3 |
43,7 |
45,1 |
47,5 |
49,1 |
51,7 |
Services régionaux hors Ile-de-France (SRV) |
6,1* |
7,8 |
8,0 |
7,5 |
7,4 |
6,8 |
7,2 |
7,5 |
7,7 |
8,0 |
8,5 |
Total réseau principal |
53,7 |
52,4 |
52,9 |
48,8 |
49,5 |
47,1 |
50,9 |
52,6 |
55,2 |
57,1 |
60,2 |
Services
régionaux
|
10,0 |
10,1 |
10,1 |
9,8 |
9,5 |
8,5 |
8,9 |
9,2 |
9,3 |
9,1** |
9,7** |
Ensemble du trafic voyageurs |
63,7 |
62,4 |
63,0 |
58,6 |
58,9 |
55,6 |
59,8 |
61,8 |
64,5 |
66,2 |
69,9 |
Le
trafic du réseau principal évolue de manière
significative
(+ 3,3 % en 1997, + 4,9 % en 1998, + 3,3 % en 1999
et + 5,3 % en 2000),
du fait en grande partie de l'évolution soutenue
du trafic des TGV
(+ 11,2 % en 1997, + 8,7 % en 1998, +
7,4 % en 1999 et + 7,4 % en 2000). A cet égard, la politique
commerciale menée par la SNCF depuis la fin de l'année 1996 a
largement contribué à cette évolution.
Le trafic régional voyageurs
(SRV) a, pour sa part,
enregistré une hausse de 2,7 % en 1998, de 3,9 % en 1999 et de
6,5 % en 2000. L'expérimentation de la régionalisation des
services régionaux de voyageurs, menée depuis janvier 1997, donne
de bons résultats en terme de trafic dans les régions
expérimentatrices. En effet, dans ces régions, durant ces quatre
dernières années, la croissance du trafic a été
supérieure à celle constatée dans les autres
régions.
Le trafic de l'Ile-de-France
, qui a connu une baisse assez sensible
entre 1993 et 1996, a repris en 1997 une évolution positive. En 1999, il
est en augmentation de 3,3 % par rapport à 1998, et en 2000, il
progresse encore de 6,6 %, notamment en raison du succès de la
carte « ImagineR ».
Enfin, l'évolution à la hausse du trafic voyageurs de la SNCF
étant dû pour beaucoup à la croissance économique,
l'évolution des trafics en 2001 et 2002 dépendra, d'une part, des
résultats des efforts commerciaux de l'entreprise, et d'autre part, de
l'évolution des conditions économiques globales. Pour ces
années, la SNCF s'est fixée pour objectif une croissance de
trafic de l'ordre de 3 % par an.
Toutefois, la première moitié de l'année 2001 est
marquée par un ralentissement de la progression du trafic, en grande
partie du aux mouvements sociaux du printemps : + 1,9 % au premier semestre
2001 par rapport au premier semestre 2000.
c) Des éléments exceptionnels
Malgré un résultat d'exploitation
plutôt en
progrès, l'amélioration de la situation financière de la
SNCF s'explique aussi par des éléments exceptionnels, compte tenu
de l'évolution à la hausse des charges.
Ainsi, comme le souligne le ministère de l'économie, des finances
et de l'industrie dans son récent rapport sur l'Etat actionnaire,
«
le résultat net consolidé part du groupe progresse
de manière spectaculaire en 2000 (177 millions d'euros contre 51
millions d'euros en 1999)
mais cette progression,
dans un contexte de
dégradation de la rentabilité, résulte
d'éléments exceptionnels
comme les opérations
d'ingénierie financière, la cession de 80 % de France Rail
Publicité ou la contribution au résultat de filiales hors secteur
ferroviaire comme Télécom Développement dont la
contribution atteint 124 millions d'euros
».
Les comptes de la SNCF : une donnée variable
Il est
parfois difficile de suivre l'évolution des résultats
économiques et financiers de la SNCF, en premier lieu en raison de
l'importance des subventions publiques, dont l'objet n'est pas clairement
identifié. Mais les comptes de la SNCF ne sont pas eux-mêmes
complètement transparents pour les
« non-spécialistes », en raison de changements de
périmètre.
A titre d'exemple, en 2000, la SNCF a modifié la présentation de
ses comptes, suite à l'analyse menée par l'établissement
public sur la nature des contributions de service versées par l'Etat,
les collectivités locales et le syndicat des transports en
Ile-de-France. Le montant des contributions d'exploitation apparaît donc
sensiblement réduit. En effet ces versements, qui
rémunèrent une prestation de service globale
précisée par des conventions, sont reclassées en chiffre
d'affaire et apparaissent désormais au sein des contributions de
services. Il en est de même pour les prestations de service
réalisées par la SNCF pour RFF, au titre de la maîtrise
d'ouvrage, de la maîtrise d'oeuvre et de la production vendue («
travaux pour RFF »).
Les comptes ont donc fait l'objet de modification et de reclassements avec :
- l'incorporation des travaux pour RFF et de certaines contributions de l'Etat
et des collectivités dans le chiffre d'affaires de l'entreprise ;
- le reclassement en charges de personnels des provisions pour congés et
repos non pris et départs anticipés.
Le chiffre d'affaires de la SNCF en 2000 est donc en très forte
augmentation à 1.455 millions d'euros (9.543 millions de francs)
(+11,28 %), sous l'effet principalement des reclassements, ce qui rend la
comparaison impossible en première approche
.
La hausse du chiffre d'affaires à champs constants s'élève
à 235 millions d'euros (1.544 millions de francs), soit une hausse de
1,7 %. Hors effet Sernam, la hausse est de 4,3 % et se caractérise par
une très forte croissance des trafics et produits associés.
B. DES EFFORTS DE PRODUCTIVITÉ INSUFFISANTS
1. L'inaction des pouvoirs publics obère le développement futur
L'évolution des résultats de la SNCF confirme les observations formulées par votre commission depuis plusieurs années . Le développement de la SNCF est bridé par plusieurs éléments, que l'on peut citer une nouvelle fois : les difficultés persistantes de l'entreprise dans sa gestion du dialogue social, les effets de l'accord national du 7 juin 1999 sur l'application des trente-cinq heures, l'insuffisance des moyens dévolus au fret ferroviaire.
a) Des charges de personnel croissantes
S'agissant des personnels, on note ainsi, depuis 1998, une évolution globale à la hausse des effectifs , en raison notamment de l'anticipation des recrutements liés à la mise en oeuvre des 35 heures. En effet, suite à l'accord de juin 1999, 25.000 admissions au statut sont prévues. L'idée selon laquelle ces modifications ne pèseraient pas sur l'entreprise car elles « trouvent leur équilibre dans les économies et les richesses attendues des organisations du travail rénovées, mais aussi dans une progression modérée des salaires », selon les termes du ministère de l'équipement, des transports et du logement, relève de l'utopie.
Evolution des effectifs et des charges de personnel du groupe SNCF 1996-2000
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2000/1996 |
|
Effectifs en moyenne annuelle |
209.746 |
207.828 |
210.437 |
210.911 |
216.605 |
+ 3,3% |
Charges de personnel (en millions d'euros) |
7.688 |
7.821 |
7.961 |
8.146 |
8.602 |
+ 11,9% |
Source : MINEFI
Evolution comparée des produits du trafic et des charges de personnel (en millions de francs)
Le dialogue social dans l'entreprise SNCF
s'était apaisé en
1999, puisque 53.779 journées avaient été perdues du fait
de grève, contre 180.000 journées en 1998. L'année
2000 a présenté un profil comparable, alors que le premier
semestre 2001 a été marqué par d'importantes
grèves.
b) L'échec du projet « cap client »
Depuis
le début des années 90 chaque activité de la SNCF (grandes
lignes, TER, Ile-de-France, fret, infrastructure...) est identifiée au
niveau central par une direction d'activité qui décline dans son
domaine la stratégie de l'entreprise et dispose de ses propres comptes.
De même, chaque directeur régional est assisté par des
directeurs délégués « Voyageurs », «
Ile-de-France », « Fret » et « Infrastructure ». Dans
la perspective de la régionalisation, des directeurs
délégués « TER » ont de plus été
nommés auprès des directeurs régionaux.
Les établissements d'exploitation, qui assurent l'essentiel de la
production ainsi que le contact avec les clients, reçoivent par
conséquent leurs directives simultanément de l'ensemble des
directions centrales d'activités (Fret, TER, Ile-de-France, etc.).
De ce fait :
-
les activités responsables des clientèles ne sont pas
totalement responsables de la qualité du service qu'elles vendent
;
-
dans les établissements, les périmètres de
responsabilité sont variables, voire imprécis
.
Le projet « cap clients » élément clef du
projet industriel de la SNCF, avait précisément pour objectif de
mieux cerner les responsabilités et de mieux répondre aux
demandes de la clientèle.
Or, la tension syndicale a débouché au premier trimestre 2001 sur
cet événement important et significatif pour l'entreprise :
l'abandon du projet « cap clients »
. Les pouvoirs
publics ont conduit la direction de la SNCF à retirer le projet,
pourtant essentiel pour l'avenir de l'entreprise, sans proposer aucune
réforme alternative.
2. L'obligation de développer la productivité du groupe SNCF
a) Des objectifs sont fixés mais la SNCF n'a pas les moyens de les atteindre
Dans le
cadre de la 2ème étape de son projet industriel, la SNCF se
donnait pour objectif de devenir «
une entreprise de service
public de référence en 2002
».
Les objectifs fixés étaient notamment :
- d'accroître de 11 % le trafic voyageur sur la période
2000-2002,
- d'accroître de 15 % le trafic fret sur la même
période, pour se préparer à un rythme de croissance
conduisant à un doublement du trafic fret sur 10 ans,
- de maintenir l'équilibre financier de l'entreprise.
Compte tenu des résultats catastrophiques du 1
er
semestre
2001, et de l'abandon du projet « cap client » aucun de ces
objectifs ne paraît en mesure d'être atteint
. Il y a même
une forme d'ironie à fixer des objectifs aussi ambitieux dans le
contexte d'une absence de réforme de l'entreprise.
b) L'amélioration de la productivité est pourtant indispensable pour faire face aux nouveaux défis de l'entreprise
La
SNCF va devoir faire face dans un proche avenir à des investissements
importants.
L'exercice 2000 a en effet constitué une année de transition
entre l'achèvement des investissements importants liés au
TGV-Méditerranée et l'apparition des conséquences de la
volonté de la SNCF d'augmenter ses investissements dans le
matériel roulant, conformément à sa politique de volume.
Les investissements du groupe SNCF ont représenté seulement
1,17 milliard d'euros en 2000 contre 1,46 milliard d'euros en 1999 et ont
donc pu être largement financés par les flux d'exploitation et les
cessions d'actifs.
Mais
les engagements consentis par le groupe SNCF
dans le cadre des investissements en matériel roulant liés
à son activité de transporteur ferroviaire
s'élèvent à 2,3 milliards d'euros, ce qui obligera la SNCF
à l'avenir à prendre des mesures pour financer ces
investissements sans augmenter son endettement.
Le programme d'investissement de la SNCF
|
2000
|
2001
|
2002
|
|
|
|
|||
M€ courants |
Total des paiements |
dont
|
Total des paiements |
dont
|
Total des paiements |
dont
|
|||
Réseau principal |
817 |
610 |
1 141 |
808 |
1 491 |
1 011 |
|||
Ile-de-France |
178 |
144 |
240 |
198 |
295 |
183 |
|||
Ensemble |
995 |
754 |
1 381 |
1 006 |
1 786 |
1 194 |
Le président de la SNCF, M. Louis Gallois, a annoncé devant votre commission qu'il y aurait probablement de nouvelles cessions d'actifs du groupe, notamment mais non exclusivement, des actifs immobiliers.
Le budget de la SNCF en 2002
Le
budget 2002 présenté au CIES de printemps 2001 traduit le besoin
pour la SNCF de faire face à la croissance du trafic voyageur, en
particulier avec la mise en service du TGV Méditerranée, et
l'objectif de montée en charge du trafic fret. Pour le réseau
principal, le programme comporte les caractéristiques suivantes :
-
Grandes lignes
(478 M€) (3.133 MF): paiements au titre de la
livraison des rames Duplex commandées en 1999 et 2000, ainsi que pour la
commande de rames pendulaires pour le projet POLT et de rames Duplex pour le
TGV Est. On notera aussi la poursuite de programmes d'amélioration des
TRN (Trains Rapides Nationaux), et de rénovations de rames.
-
Transport public et régional
(441 M€) (2.895 MF) : Il
s'agit de la continuation du programme engagé les années
précédentes, portant principalement sur l'achat de
matériel neuf, mais aussi sur la rénovation et des
transformations de matériel existant. Il est à noter que ces
investissements, engagés dans le cadre des Services Régionaux de
Voyageurs, n'engagent qu'une part très faible de fonds propres de la
SNCF et sont financés pour la plus grande partie par les régions.
-
Gares
(130 M€) (851 MF) : le budget 2002 comporte principalement
des paiements pour des opérations déjà engagées,
comme les gares nouvelles du TGV Méditerranée, mais aussi de
programmes d'aménagements de certaines gares parisiennes, et d'autres
programmes, comme la suite du réaménagement de la gare
Marseille-Saint-Charles.
-
Fret
(199 M€) (1.307 MF) : il s'agit principalement de
l'acquisition de nouvelles locomotives fret, afin de pouvoir atteindre
l'objectif de 100 GT.k en 2010, mais aussi la poursuite du programme de
révision des locomotives diesel.
-
Matériel et traction
(123 M€) (805 MF) : les
investissements, à 122 M€ (805 MF), portent principalement sur
l'adaptation d'installations et l'acquisition d'outillages dans les
établissements, compte tenu de la mise en service du TGV
Méditerranée et de l'accroissement de la disponibilité des
rames, ainsi que des programmes de maintien de l'appareil de production et
d'amélioration des conditions de travail.
Le reste du programme d'investissement comporte l'acquisition d'engins
d'entretien de la voie et des caténaires dans le cadre de la gestion de
l'infrastructure.
C. LES LIENS COMPLEXES ENTRE LA SNCF ET RFF
1. Des relations encore à clarifier avec RFF
Depuis
la création de RFF, les relations financières entre les deux
établissements publics du secteur ferroviaire ne se sont pas
entièrement clarifiées. La raison essentielle étant le jeu
à somme nulle auquel se livre l'Etat, qui consiste à retirer
à l'un pour verser à l'autre et inversement.
La SNCF conteste ainsi régulièrement le niveau des
péages d'infrastructure
. Dans son document sur la stratégie
de l'entreprise, la SNCF note : «
l'activité fret, avec un
résultat prévisionnel négatif de l'ordre de
300 millions de francs en 2000 ne peut évidemment supporter aucune
hausse de ses redevances
».
De fait, les péages versés par la SNCF à RFF ont
augmenté de manière significative depuis 1999.
Péages versés par la SNCF à RFF
(M€) |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 (p) |
Redevances d'infrastructure |
900,67 |
930,70 |
1 456,50 |
1 498,90 |
1 637,30 |
Facturations complémentaires |
|
|
|
|
|
- Triages, chantiers TC, stationnement |
15,24 |
15,70 |
16,16 |
16,30 |
16,62 |
- Mise à disposition énergie électrique |
- |
- |
46,04 |
47,10 |
48,63 |
TOTAL |
915,91 |
946,40 |
1 518,70 |
1 562,30 |
1 702,55 |
(en millions d'euros)
Deux
barèmes de péages sont appliqués en 2001 : le premier
jusqu'au 9 juin inclus et le second à partir du 10 juin, date de mise en
service du TGV Méditerranée.
En effet, lors de la mise en service de la ligne du TGV
Méditerranée en juin 2001, il a été
décidé de relever une nouvelle fois le niveau des redevances en
apportant une redevance supplémentaire de 91 millions d'euros (595
millions de francs), par instruction des ministres de l'économie et des
finances et des transports. La prévision du niveau des redevances qui a
été faite par les deux établissements publics pour
l'année 2001 porte ainsi sur 1,7 milliards d'euros (11,2 milliards
de francs).
Le ministère de l'équipement, des transports et du logement n'a
pas communiqué à votre rapporteur spécial le chiffre
prévisionnel de péages pour 2002. Cependant, ceux-ci seront
vraisemblablement en augmentation, du fait de l'application en année
pleine du nouveau barème. On peut noter que la contribution de l'Etat
aux charges d'infrastructures ferroviaires chutera en conséquence de
221,6 millions d'euros en 2002 (1,45 milliard de francs).
Dans le même temps, et pour souligner la complexité des liens
entre la SNCF et RFF, il ne faut pas oublier que la RFF rémunère
de manière significative la SNCF au titre de la gestion du réseau
et du patrimoine. Cette rémunération s'élève
à 2,6 milliards d'euros en 2001, à comparer à
1,7 milliard d'euros de péages.
Rémunération versée par RFF à la
SNCF
au titre de la gestion du réseau et du patrimoine
(En millions d'euros) |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001
|
Etablissement du graphique de circulation |
56,41 |
56,41 |
57,17 |
56,41 |
|
Gestion des circulations |
736,33 |
667,73 |
670,78 |
667,73 |
|
Entretien du réseau |
1 768,41 |
1 806,52 |
1 785,18 |
1 784,10 |
|
Convention de gestion du patrimoine |
- |
- |
108,54 |
108,54 |
|
Total |
2 561,15 |
2 530,66 |
2 621,67 |
2 616,78 |
2 636,91 |
Enfin,
même si une commission de répartition des actifs entre la SNCF et
RFF existe, dirigée par M. Négrier, conseiller d'Etat, ses
décisions sont lentes et contestées devant la justice, ce qui a
amené le président de la SNCF à souhaiter une
révision des textes de partage des actifs entre la SNCF et RFF.
Au-delà des traditionnelles querelles entre les deux
établissements publiques sur leurs relations financières,
commandées par l'arbitrage de l'Etat, compte tenu de l'absence de
critères objectifs pour les péages et la
rémunération de l'entretien de l'infrastructure,
les deux
établissements partagent un même souhait : contenir et si
possible réduire l'endettement du secteur ferroviaire.
2. Cinq ans après la création de RFF, la dette ferroviaire toujours aussi lourde
En effet, le secteur ferroviaire supporte un endettement trop lourd qui, même cantonné à RFF depuis la réforme de 1997, pèse énormément sur les choix d'investissement.
Evolution de la dette ferroviaire depuis 1996 (en milliards d'euros)
|
1996 |
janv-97 |
déc-97 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 (e) |
SNCF |
31,7 |
6,9 |
7,6 |
7,7 |
7,3 |
6,5 |
7,1 |
RFF |
- |
20,5 |
21,9 |
22,5 |
22,6 |
23,1 |
23,3 |
SNCF+RFF |
31,7 |
27,4 |
29,5 |
30,2 |
29,9 |
29,6 |
30,4 |
SAAD |
4,4 |
8,7 |
8,5 |
8,4 |
9,0 |
8,9 |
8,9 |
TOTAL |
36,1 |
36,1 |
38,1 |
38,6 |
38,8 |
38,5 |
39,3 |
soit en milliards de francs |
236,6 |
236,6 |
249,6 |
253,2 |
254,6 |
252,7 |
258 |
Source : CSSPF
Evolution de la dette ferroviaire 1996-2001 (en milliards de francs)
Au 31 décembre 2000, l'endettement global du secteur ferroviaire
atteignait 38,5 milliards d'euros soit 252,7 milliards de francs.
On rappellera que RFF ayant le statut d'établissement public à
caractère industriel et commercial, dont plus de la moitié des
recettes est d'origine commerciale, sa dette n'est pas agrégée
à la dette des administrations publiques.
Par ailleurs le « service annexe d'amortissement de la dette
ferroviaire » (SAAD) qui représente tout de même 8,9
milliards d'euros soit 58,4 milliards de francs, est une forme
« d'objet financier non identifié », puisque cette
dette n'est ni agrégée dans les comptes de l'Etat ni dans ceux de
la SNCF ou de RFF.
En dehors d'alimenter cette forme de dette « hors bilan »,
l'Etat n'a pris aucune mesure pour résorber la dette ferroviaire. Il
verse des dotations en capital à RFF (7,5 milliards d'euros sur cinq
ans) pour stabiliser sa dette, sans commencer à la rembourser.
A ce titre, votre rapporteur spécial note que Réseau ferré
de France doit recevoir 1,8 milliard d'euros de dotations en capital en 2001
sur le compte spécial du trésor 902-24. Mais les recettes de ce
compte ne sont pas à la hauteur des prévisions : au mieux, 2
milliards d'euros sur les 4 milliards d'euros prévus seront
encaissés.
Une partie de la dotation en capital de RFF devrait donc
être décalée en 2002.
Votre rapporteur spécial s'inquiète de cette évolution et
demandera des explications sur ce point.
A terme, l'Etat aura le choix entre deux options : soit une reprise pure
et simple de la dette de RFF, soit la création d'une structure de
défaisance, du type de celle utilisée pour résorber la
dette sociale (Caisse d'amortissement de la dette sociale). Il conviendra alors
d'affecter des recettes pérennes à la résorption de la
dette ferroviaire.
II. L'INVESTISSEMENT FERROVIAIRE : APRÈS LE DÉCLIN, UN PROGRAMME AMBITIEUX MAIS ENCORE NON FINANCÉ
A. APRÈS LE DÉCLIN, UNE REPRISE DE L'INVESTISSEMENT ?
1. 1997-2000 : le déclin de l'investissement ferroviaire
Depuis 1997, l'investissement ferroviaire n'a cessé de décliner en raison de la diminution des investissements sur les ressources propres de la SNCF et de RFF, et de l'absence de revalorisation des subventions publiques.
(en milliards d'euros)
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Total des dépenses d'investissement ferroviaire |
4,28 |
3,69 |
2,96 |
2,79 |
3,16 |
3,32 |
3,06 |
2,59 |
2,48 |
Dont financement propre RFF+SNCF |
3,67 |
3,05 |
2,5 |
2,29 |
2,53 |
2,62 |
2,38 |
1,98 |
1,94 |
Dont subventions |
0,61 |
0,64 |
0,46 |
0,5 |
0,63 |
0,7 |
0,69 |
0,61 |
0,56 |
Source :CSSPF
Comme le montre ce graphique, à partir d'un point haut en 1992, les
investissements ferroviaires ont diminué jusqu'en 1995 avant de se
reprendre puis
de diminuer de nouveau à partir de 1997, le point bas
étant atteint en 2000.
Le réseau ferré n'a ainsi
représenté que 13 % des investissements en infrastructures en
2000
contre 32,9 % pour le réseau routier départemental et
local et 28 % pour le réseau routier national.
2. 2001-2006 : un programme ambitieux, mais qui est loin d'être exceptionnel en Europe
a) Le programme pour 2001-2006
Après une période de diminution de
l'investissement
ferroviaire, les prochaines années devraient connaître une nette
revalorisation
.
Dès 2002, une hausse des subventions publiques est nécessaire.
Mais c'est surtout sur la période 2000-2004 que les investissements
doivent croître.
Financement des investissements du secteur ferroviaire
(M€ courants) |
2000 |
2001
|
2002
|
SNCF |
995 |
1 382 |
1 786 |
- dont ressources propres |
753 |
1 006 |
1 194 |
- dont subventions publiques |
242 |
375 |
592 |
RFF |
1 492 |
1 595 |
1 584 |
- dont ressources propres |
1 177 |
1 052 |
1 049 |
- dont subventions publiques |
316 |
543 |
534 |
Ensemble RFF+SNCF |
2 487 |
2 519 |
2 983 |
- dont ressources propres |
1 930 |
2 058 |
2 010 |
- dont subventions publiques |
557 |
919 |
973 |
Le
total des investissements atteint 5,7 milliards d'euros en 2004 (37,1 milliards
de francs)
, dont 3,3 milliards d'euros pour RFF et 2,3 milliards
d'euros pour la SNCF, soit un quasi-doublement des investissements
prévus pour 2001.
Ces chiffres découlent directement des programmes déjà
approuvés
: TGV Est, contrats de plan Etat-Régions du
XIIème plan, renouvellement du parc de locomotives fret, achat de rames
TGV pour faire face à de fortes hausses du trafic et aux nouvelles
dessertes, renouvellement du matériel TER par les régions
autorités organisatrices...
Pour la période longue 2001-2020, et même s'il ne s'agit que de
projections, il faut noter qu'en application des nouveaux schémas de
services collectifs de transport, les besoins d'investissements peuvent
être estimés à 61 milliards d'euros selon la
répartition détaillée ci-dessous.
Projections des besoins d'investissements RFF pour la période
2001-2020
Lyon-Turin |
7 |
Lignes à grande vitesse |
19 |
Contrats de plan Etat/régions |
14 |
Développement du réseau classique |
4 |
Sécurité, qualité de service, divers |
4 |
Régénération |
14 |
Total |
61 |
(en milliards d'euros)
b) Un programme qui, pourtant, n'est pas exceptionnel en Europe
A noter que si le programme d'investissement ferroviaire français pour la période 2001-2020 est ambitieux, puisqu'en moyenne annuelle, il représenterait 3,1 milliards d'euros, les plans d'investissements ferroviaires annoncés dans l'Union européenne le sont encore plus, car ils prévoient généralement des montants d'investissements équivalents sur des périodes plus courtes (2001-2010 au maximum).
|
Montant du programme |
Période d'investissement |
Rythme moyen d'investissement |
Grande-Bretagne |
60
milliards de £
|
2001-2010 |
9,6 Mds € |
Allemagne |
39 milliards d'euros |
2001-2005 |
7,8 Mds € |
Italie |
62 milliards d'euros |
2001-2010 |
6,2 Mds € |
Espagne |
38 milliards d'euros |
2000-2006 |
5,3 Mds € |
France |
61 milliards d'euros |
2001-2020 |
3,1 Mds € |
Source : CSSPF
L'exemple de l'Allemagne montre qu'il existe actuellement dans l'Union européenne des politiques autrement plus volontaristes en matière de développement du secteur ferroviaire.
L'Allemagne en avance sur la France: désendettement, investissements et retour à l'équilibre
En
Allemagne, le secteur ferroviaire a bénéficié d'un
désendettement total en 1994 pour 35 milliards d'euros, soit 230
milliards de francs, et l'Etat continue de répondre aux besoins
financiers croissants de la Deutschbahn (DB AG).
Sur la période 2001/2003, les dépenses d'infrastructure
ferroviaire s'élèveront à 13,5 milliards d'euros (88,5
milliards de francs), dont une partie provient de la vente des licences
téléphoniques UMTS.
Le budget 2001 prévoit des crédits de 3,9 milliards d'euros (25,6
milliards de francs) pour la DB AG et de 3,48 milliards d'euros (22,8 milliards
de francs) pour le réseau. L'Etat participe à hauteur de 102
millions d'euros (670 millions de francs) au règlement de la question
des préretraites à la Deutschbahn. L'Etat a également
consenti, à l'entreprise, un prêt sans intérêts de 12
milliards d'euros (79 milliards de francs).
Les régions (Länder) financent les activités de transport de
voyageurs à courte distance. Une partie de leur contribution est
compensée par le versement, par l'Etat, de subventions annuelles
prélevées sur les recettes des taxes fédérales sur
les produits pétroliers.
L'année 2000 s'est terminée avec un bénéfice
d'exploitation de 199 millions d'euros (1,3 milliard de francs). Des pertes
sont toutefois prévues pour les quatre exercices suivants. De fortes
réductions des effectifs sont planifiées et l'équilibre
des comptes devrait être atteint en 2005. L'entrée en bourse,
initialement prévue pour 2004, est donc reportée à 2007
« au plus tôt ».
Les débats autour de la DB ont été nombreux et
animés en Allemagne
: mise en concurrence par les
régions pour le transport de voyageurs à courte distance, abandon
de certaines dessertes pour le fret, remise en cause de l'organisation et
réflexions sur un éventuel retrait de l'infrastructure de la
« holding », demandes croissantes de financement de la part
de l'entreprise ferroviaire pour réduire son nouvel endettement,
entretenir et réaménager ses infrastructures, acheter ou
rénover du matériel, critiques sur l'attribution des sillons, sur
le montant élevé des redevances d'infrastructure et sur le fait
que les branches « transporteur » de la DB
récupèrent une partie de ces redevances par le biais de la
holding, etc.
Mais l'Allemagne n'est pas un cas isolé. De nombreux pays en Europe
prennent des actions énergiques en faveur du redressement de leurs
entreprises ferroviaires et du développement des investissements.
Ainsi,
le gouvernement italien qui verse 3 milliards d'euros
(20 milliards de francs) par an, a approuvé, en 1999, une «
directive nationale » destinée à assainir les comptes
de l'entreprise ferroviaire nationale
, les
Ferrovie dello Stato
(FS). Ce texte prévoit : l'obligation d'équilibrer les comptes
d'ici 2003, la réalisation prioritaire du réseau à grande
vitesse, un plan d'intervention pour améliorer la
sécurité, la mise en place d'un fonds pour le personnel
excédentaire, le recentrage sur l'activité de
référence, la cession des activités non
stratégiques et l'externalisation de certaines autres activités.
Le « contrat de programme » pour la période 2001-2005 porte
sur des investissements de 51 milliards d'euros (335 milliards de francs), soit
un montant bien plus important que le programme français.
c) L'avancement des contrats de plan Etat-régions
Les
contrats de plan signés entre l'Etat et les régions pour la
période 2000-2006 prévoient la mise en oeuvre d'un important
programme de modernisation du réseau ferroviaire classique,
destiné à améliorer la qualité des services offerts
par le chemin de fer et à adapter la capacité du réseau au
besoin de développement de ces services.
Au total,
les projets ferroviaires inscrits dans le cadre des
contrats de plan représentent un programme d'investissements de
près de 3,8 milliards d'euros, avec une participation de l'Etat de 1,2
milliard d'euros
.
En ce qui concerne le volet ferroviaire des contrats de plan
Etat-Région, l'année 2000 a marqué le début de
l'exécution du XIIème plan. D'autres opérations du plan
précédent sont également en cours d'achèvement.
L'année 2001 a de nouveau permis la poursuite de quelques
opérations du XIème plan toujours en cours d'exécution.
Parmi les plus importantes financièrement sur cet exercice, il faut
citer les travaux d'aménagement du pôle Marseille - Saint Charles,
la modernisation des lignes Strasbourg - Haguenau et Mulhouse - Lutterbach -
Thann - Kruth.
Les dotations en faveur des contrats de plan Etat-régions
s'élèvent à 595 millions d'euros (3,9 milliards de francs)
en autorisations de programme pour 2002.
Les dotations pour les contrats de plan en 2002
Dotation (AP) |
PLF 2002 (M Euros) |
53-47/90 : Etudes et travaux en matière de transports collectifs en Ile de France au titre de l'aménagement de la voirie nationale |
8,4 |
63-43/10 : Infrastructures de transports collectifs en Ile de France |
86,9 |
63-43/30 : Plans de déplacements urbains (PDU) et autres améliorations des transports collectifs |
90,1 |
63-44/20 : Aide au développement de la productivité des transports terrestres |
1,5 |
63-44/30 : Infrastructures de transport ferroviaire |
309,6 |
63-44/50 : Infrastructures de voies navigables |
80,8 |
63-44/60 : Infrastructures et équipements de transport combiné |
18,0 |
Concernant tous les engagements pris dans le cadre du volet
ferroviaire des contrats de plan pour la période 2000-2006, le
gouvernement a décidé de consacrer 1,16 milliards d'euros
(7,6 milliards de francs) d'investissements sur le réseau
classique. La négociation de ces contrats de plan permet d'envisager un
montant total d'investissements voisin de 3,66 milliards d'euros (24
milliards de francs).
Les projets retenus dans le cadre des contrats de plan pour la période
2000-2006 doivent répondre aux différents besoins de
modernisation auxquels le réseau ferré est confronté. Un
certain nombre d'investissements ont été prévus dans la
perspective de désaturer et de fluidifier les axes ou les noeuds les
plus chargés, d'un point de vue à la fois voyageurs et fret.
C'est le cas des opérations prévues sur l'artère Nord-Est,
dans le sillon mosellan, en plaine d'Alsace, ou sur les complexes ferroviaires
de Lyon, Bordeaux et Toulouse. Un certain nombre de projets ont
également été retenus pour les gains de temps et
l'amélioration de la qualité de service qu'ils procuraient. Les
cas des liaisons Rennes - Brest et Rennes - Quimper profitent aux trafics
interrégionaux mais un certain nombre de projets visent à
l'amélioration de la desserte régionale de voyageurs. Enfin, les
contrats de plan ont permis de programmer la réalisation de projets
périurbains comme les tram-train de Mulhouse et Strasbourg ou les
aménagements permettant des dessertes TER cadencées en
périphérie des agglomérations de Toulouse, Marseille ou
encore Nantes.
Les principales opérations du XIIème plan sont les suivantes
:
Désaturation du complexe ferroviaire de Bordeaux
(études)
|
2 930 000 F
|
446 675,62
€
|
d) La réalisation des grands investissements ferroviaires
Dans le
cadre de la loi d'orientation des transports intérieurs, le gouvernement
avait décidé, en janvier 1989, d'élaborer un schéma
directeur national des liaisons ferroviaires à grande vitesse.
Après une large consultation, ce schéma directeur avait
été adopté par le Comité interministériel
d'aménagement du territoire du 14 mai 1991 et publié par
décret du 1er avril 1992. Le réseau à grande vitesse
envisagé à long terme dans le cadre de ce schéma
comportait 4.700 kilomètres de lignes nouvelles à grande vitesse.
A ce jour, 1.550 km de lignes nouvelles à grande vitesse ont
été réalisées : le TGV Sud-Est reliant Paris
à Lyon (mis en service entre 1981 et 1983), son prolongement
jusqu'à Valence (1994), le TGV Atlantique reliant Paris au Mans et
à Tours (1989-90), le TGV Nord reliant Paris à Lille, avec un
embranchement vers Bruxelles, et au tunnel sous la Manche (1993-94), et
l'interconnexion Est des TGV en Ile-de-France (1994-96), et la mise en service
du TGV Méditerranée, de Valence à Marseille et à
Nîmes (250 km), en juin 2001.
La décision a également été prise de
réaliser une première phase du TGV Est-européen, entre
Vaires-sur-Marne et Baudrecourt (300 km). Le plan de financement de cette
première phase a fait l'objet d'une convention le 7 novembre 2000.
Les études d'avant-projet détaillé, se sont
achevées à l'automne 2000, et les travaux de génie civil
débuteront fin 2001. L'objectif est une mise en service du projet en
2006.
Par ailleurs, des études et des procédures se poursuivent,
à des stades d'avancement divers, sur plusieurs projets prévus
à l'ancien schéma directeur : le TGV Rhin-Rhône, le projet
Perpignan-Figueras, les contournements de Nîmes et Montpellier, le projet
Lyon-Turin, le TGV Aquitaine et le TGV Bretagne-Pays de la Loire. Parmi ces
projets, il faut noter que la branche « Est » du TGV
Rhin-Rhône et le projet Perpignan-Figuras ont fait l'objet d'une
enquête publique au cours de l'année 2000.
Enfin, un certain nombre de lignes nouvelles prévues à l'ancien
schéma directeur n'ont pas, à ce stade, fait l'objet d'un
débat préalable. Pour certains de ces projets, des solutions
alternatives, reposant sur la modernisation des lignes existantes, sont
prévues. C'est le cas du TGV Normandie (avec le projet de liaison rapide
Normandie - Vallée de Seine), de la liaison Mâcon-Genève
(avec le projet de remise en service de la ligne Bourg-Bellegarde pour la
desserte de Genève), du TGV Limousin (avec le projet pendulaire
Paris-Orléans-Limoges-Toulouse).
Un exemple de grande réalisation : le TGV Est-européen
Le
projet de TGV Est-Européen consiste à réaliser une ligne
nouvelle de 406 km entre la région Ile-de-France et l'Est de la France,
mettant ainsi Strasbourg à 1 h 50 de Paris.
Le projet a été déclaré d'utilité publique
en mai 1996.
Ce projet figure parmi les 14 projets reconnus comme prioritaires par l'Union
européenne dans le domaine des transports. Sa dimension
européenne a été renforcée par la signature, en
1992, de protocoles d'accord avec l'Allemagne et le Luxembourg.
La consistance de la première phase de réalisation du TGV
Est-européen a été arrêtée le 29 janvier
1999
. Cette première phase comporte :
• l'exécution des études d'avant-projet
détaillé sur la totalité du projet ;
• la réalisation d'une première section de ligne nouvelle
entre Vaires?sur?Marne en région parisienne et Baudrecourt en Moselle
(soit un linéaire de 300 km) ;
• la création de trois gares nouvelles (la gare «
Champagne-Ardenne » au sud de Reims, la gare « Meuse » au sud de
Verdun, et la gare « Lorraine » entre Metz et Nancy) ;
• les acquisitions foncières en Alsace ;
• l'aménagement de la ligne Strasbourg-Kehl.
Le matériel roulant sera constitué de rames TGV non pendulaires
roulant à 320 km/h.
Cette première phase procurera une amélioration très
importante de la desserte de l'Est de la France, avec un gain de temps de 45
minutes entre Paris et Reims, de 1h30 entre Paris et Strasbourg , 1h15 entre
Paris et Metz, et de 1h10 entre Paris et Nancy. Dès la
réalisation de cette première phase, le TGV Est-européen
bénéficiera de l'interconnexion avec les autres lignes TGV en
Ile-de-France. Les liaisons TGV internationales avec le Luxembourg, et avec
l'Allemagne vers Francfort et Stuttgart, seront assurées.
Le coût de la première phase du TGV Est-européen, hors
électrification des lignes des Vosges qui fait l'objet d'un financement
spécifique, est évalué à 3,125 milliards
d'euros
(20,5 milliards de francs). Ce coût comprend les
investissements du périmètre RFF (2,916 milliards d'euros -
19,13 milliards de francs) et les investissements d'installations fixes
relevant de périmètre de la SNCF (209 millions d'euros - 1,37
milliard de francs). Les investissements en matériel roulant, qui seront
financés par la SNCF, ne sont pas compris dans ces coûts.
Dans le cadre des décisions prises le 29 janvier 1999, le montant des
concours publics a été fixé à 2,393 milliards
d'euros (15,7 milliards de francs), RFF et la SNCF assurant le solde du
financement 732 millions d'euros (4,8 milliards de francs). Cette
première phase a fait l'objet d'une convention de financement
signée le 7 novembre 2000 entre l'Etat, RFF, la SNCF et les
collectivités locales.
En ce qui concerne l'Union européenne, le total des subventions d'ores
et déjà attribuées au projet s'élève
à 85 millions d'euros (558 millions de francs), ce soutien devant se
poursuivre au delà de 2000 dans le cadre de la programmation
pluriannuelle 2001-2006. L'objectif est d'obtenir une participation totale de
l'Union européenne à hauteur de 300 millions d'euros
(2,1 millions de francs), niveau correspondant aux taux maxima de
subvention communautaire actuels.
La participation financière du Grand Duché de Luxembourg a
été fixée à 117 millions d'euros - 770 millions de
francs. Un groupe de travail franco - luxembourgeois a été mis en
place pour préparer un avenant à l'accord bilatéral de
1992, précisant les engagements réciproques des Etats
français et luxembourgeois et les modalités de la participation
financière du Grand Duché.
Avancement des études et des procédures:
Les études d'avant-projet détaillé (APD) se sont
achevées à l'automne 2000. Les études de projet ont
été menées au début de l'année 2001, afin de
constituer avant l'automne 2001 les dossiers de consultation des entreprises.
Les fouilles archéologiques, les enquêtes parcellaires, et les
travaux préparatoires ont d'ores et déjà commencé.
Il faut noter que les décisions arrêtées sur la consistance
de la première phase conduisent à lancer des enquêtes
d'utilité publique complémentaires dans le secteur de
Belles-Forêts (Moselle), conformément au dossier des engagements
de l'Etat, et à Baudrecourt, pour la réalisation du raccordement
de phasage vers Strasbourg. Les instructions mixtes à l'échelon
central, préalables à ces enquêtes, ont été
closes en février 2001. Les enquêtes publiques se sont
également déroulées en février 2001. Les
commissions d'enquête publique ont depuis rendu un avis favorable.
L'approbation ministérielle du projet doit intervenir très
prochainement. Les grands travaux de terrassement devaient débuter fin
2001, en vue d'une mise en service du projet en 2006.
B. UN PROGRAMME NON FINANCÉ
1. Des subventions de l'Etat largement insuffisantes
La
part des investissements du secteur ferroviaire financée par des
subventions publiques devrait augmenter considérablement dès
2001-2002
, compte tenu des nouvelles règles de financement des
projets d'infrastructure introduites lors de la réforme ferroviaire de
1997 (article 4 du décret n°97-444 du 5 mai 1999 relatif aux
missions et aux statuts de RFF) qui empêchent RFF de financer des
investissements sans rentabilité.
Les financements propres prévus par RFF et la SNCF ne devraient couvrir
qu'à peine la moitié des besoins. Le reste du financement doit
s'effectuer grâce à
une montée en puissance des
subventions, qui quadrupleraient sur la période 2001-2004
et
atteindraient dès 2004 un montant de 3 milliards d'euros (20 milliards
de francs) par an.
Le programme prévisionnel soumis par RFF au CIES du printemps 2001
est éclairant à cet égard.
(en millions d'euros)
L'effort en faveur du secteur ferroviaire n'a pas eu
lieu :
il doit avoir lieu dans les années à venir, et c'est bien
là toute la différence. Il ne suffit pas d'annoncer le
doublement, voire le quadruplement des dotations au secteur ferroviaire lorsque
l'on est encore au niveau de subvention de 2001, année d'investissements
très réduits.
Le budget de l'Etat, et en particulier le budget des transports terrestres, ne
traduit pas de montée en puissance des subventions publiques : le
budget 2002 prévoit seulement 248 millions d'euros (1,6 milliard de
francs) de subventions aux infrastructures ferroviaires.
Le ministre chargé des transports ajoute 152 millions d'euros
(1 milliard de francs) qui seraient versés en 2001 par
l'affectation des dividendes des sociétés concessionnaires
d'autoroutes réformées à une ligne consacrée
à « l'intermodalité ». Toutefois, l'on
observera que le projet de loi de finances rectificative pour 2001, s'il
accorde 600 millions de francs pour la réalisation de l'autoroute
A 28, ne donne pas de dotations supplémentaires à des
investissements ferroviaires clairement définis.
Quant à la création de l'établissement public,
qualifié de « pôle multimodal alpin »,
qui
doit recevoir les dividendes des trois sociétés concessionnaires
d'autoroutes de la zone (AREA, SFTRF, STMB), il va de soit qu'il ne pourra
bénéficier de dividendes importants dès 2002 compte tenu
de la situation financière très difficile d'au moins deux
sociétés sur les trois concernées. Il s'agit pour le
moment d'une simple mesure d'affichage dont il faudra voir si elle se traduit
par des réalisations concrètes.
Les budgets d'investissements futurs sont donc construits sur
l'hypothèse d'une considérable augmentation de l'effort des
collectivités locales
, et éventuellement d'un accroissement
des dotations de l'Union européenne.
2. Un financement communautaire trop réduit
Les
fonds d'origine communautaire destinés aux transports terrestres
proviennent, pour l'essentiel, du FEDER et des financements pour le
réseau transeuropéen de transports.
Les aides en provenance du FEDER sont attribuées directement aux
régions concernées. Elles représentent environ 700
millions d'euros (4,6 milliards de francs) par an, et ne sont pas
exclusivement destinées aux transports.
Les aides accordées dans le cadre des réseaux
transeuropéens de transport peuvent financer jusqu'à 50 %
des études et 10 % des coûts de réalisation des
infrastructures figurant au schéma d'orientation RTE
(décision 1692/96 du 23 juillet 1996). Le budget total pour l'ensemble
de l'Union européenne a été, de 1997 à 2001, de 2,5
milliards d'euros (16,4 milliards de francs).
Les projets ferroviaires subventionnés par l'Union européenne au titre des réseaux transeuropéens
Les
principaux travaux et études en matière ferroviaire ayant
bénéficié,
entre 1997 et 2001
, des aides au titre
des réseaux transeuropéens :
- TGV Est européen : 80,1 millions d'€ (525,42 millions F)
- Projet Lyon - Turin : 13,3 millions d'€ (87,24 millions F)
- TGV Méditerranée : 26,25 millions d'€ (172,19 millions F)
- TGV Sud européen : 9 millions d'€ (59,04 millions F)
- TGV Rhin - Rhône : 6,7 millions d'€ (43,95 millions F)
- Résorption de goulets d'étranglement (noeuds ferroviaires) :
15,2 millions d'€ (99,71 millions F)
Depuis 2001, les grands projets sont financés par un
« programme pluriannuel indicatif 2001-2006 ».
- Le TGV Sud section Nîmes-Montpellier : 18,5 millions d'€ (121,35
millions F), dont 3 millions d'€ (19,68 millions F) au titre de 2001 ;
- TGV Sud section internationale, ces montants étant attribués
pour la France et l'Italie : 64,5 millions d'€ (423,09 millions F), dont 1
million d'€ (6,56 millions F) au titre de 2001 ;
- TGV Est européen : 151 millions d'€ (990,50 millions F), dont 40
millions d'€ (262,38 millions F) au titre de 2001 ;
- TGV Lyon-Turin, section française : 13,4 millions d'€ (87,90
millions F) , 0 au titre de 2001 ;
- TGV Lyon-Turin, section internationale : 50 millions d'€ (327,98
millions F), dont 5 millions d'€ (32,80 millions F) au titre de 2001 ;
- Désaturation noeud de Bordeaux : 7 millions d'€ (45,92 millions
F), dont 1 million d'€ (6,56 millions F) au titre de 2001 ;
- Désaturation noeud lyonnais : 4 millions d'€ (26,24 millions F),
0 au titre 2001 ;
- Désaturation Artère Nord Est : 4 millions d'€ (26,24
millions F), 0 au titre 2001 ;
- Désaturation du complexe ferroviaire mosellan : 2,6 millions d'€
(17,05 millions F), 0 au titre de 2001.
On observera que l'Union européenne ne s'est pour le moment
impliquée de manière substantielle qu'au titre du TGV
Est-européen
(990 millions de francs) alors que les dotations
communautaires prévues pour la réalisation du Lyon-Turin (327
millions de francs pour la section internationale, 87 millions de francs pour
la section française) apparaissent pour le moment ridicules par rapport
à l'ampleur du projet.
C. FRET FERROVIAIRE, INTERMODALITÉ, ET TRANSPORT COMBINÉ : SIMPLES DÉCLARATIONS OU CHANTIERS DE RÉFORME ?
1. Malgré de nombreuses déclarations, aucun progrès depuis 1997
Le
développement du fret ferroviaire, du transport combiné et plus
généralement de l'intermodalité est le principal mot
d'ordre du gouvernement en matière de transport.
Comme le souligne le ministère de l'équipement, des transports et
du logement, l'objectif de croissance du transport combiné rail-route
est l'un des points forts de la politique globale de développement
durable des transports visant au rééquilibrage de l'offre de
transport en faveur des modes plus respectueux de l'environnement et de la
sécurité.
Toutefois, en ce domaine, les résultats de l'entreprise SNCF, les
moyens budgétaires et les investissements en infrastructure sont en
flagrante contradiction avec les déclarations du gouvernement, qui,
depuis 5 ans, dans une période de croissance des échanges, n'a
réalisé aucun progrès en matière de
développement du fret ferroviaire, mais promet beaucoup pour
l'avenir.
Le ministère de l'équipement, des transports et du logement a
fixé un objectif de trafic de 100 milliards de tonnes-km en 2010 pour le
fret ferroviaire, pratiquement le double du trafic actuel (55 milliards de
tonnes-km en 2000).
M. Auguste Cazalet, rapporteur spécial, soulignait l'an dernier
que
l'objectif de doublement du trafic fret d'ici 2010 semblait de plus
en plus inaccessible.
Seule la réalisation d'infrastructures
importantes, comme l'a souligné la commission d'enquête du
Sénat, permettrait de répondre à cet objectifs ambitieux
mais, en l'état actuel des équipements ferroviaires,
irréaliste.
De fait, sur le terrain, aucun progrès n'est enregistré en
matière de fret ferroviaire.
Les mouvements de grève en mars-avril ont eu un fort impact sur les
résultats du premier semestre 2001 de la SNCF (- 12 % environ par
rapport au premier trimestre 2000) et devraient conduire à un nouveau
ralentissement du fret ferroviaire en 2001. Alors qu'une hausse de 4 %
était prévue, celui-ci devrait reculer en 2001, conduisant, selon
les déclarations du directeur général
délégué fret de la SNCF à anticiper un
déficit de l'activité fret de 1 milliard de francs en 2001
(contre 746 millions de francs en 2000).
Par ailleurs, le transport combiné est un bon exemple de l'inaction
des pouvoirs publics.
La Commission européenne a adopté le 18 juillet 2001 les
orientations politiques du Livre Blanc sur la politique des transports :
pour les marchandises, le développement du transport ferroviaire, dans
lequel le transport combiné est intégré, est clairement
affiché comme une des clés du succès de cette politique de
rééquilibrage.
Or, le budget 2002 divise par trois des dotations au transport
combiné qui n'étaient de toute manière pas
affectées directement au développement de ce mode.
La France a en effet énormément de retard. Il n'existe pas
actuellement en France, comme en Suisse ou en Autriche par exemple, de services
de «route roulante» dans lesquels des véhicules routiers
complets (tracteur + semi-remorque) sont transportés sur des wagons
adaptés. La première expérimentation devrait seulement
intervenir «
à partir de fin 2002
» sur l'axe
transalpin Aiton - Turin entre la France et l'Italie. Les résultats de
cette expérimentation permettraient de juger des conditions de
développement d'un tel service en 2005/2006.
Le transport combiné : aucun progrès depuis 1997
Selon le
ministère, «
le système transport combiné
rail-route, bien adapté à l'évolution des systèmes
de production et de commercialisation pourvu qu'il gagne en fiabilité et
en compétitivité, doit être le moteur du
développement du fret ferroviaire. Dans le cadre de l'objectif de
doublement du fret ferroviaire à l'échéance de 10 ans,
avec 100 Gt.km à cet horizon, la part du transport combiné dans
le fret devrait ainsi atteindre 40 %, contre 25 %
aujourd'hui.
»
Or, après le point haut de 1997 à 13,9 milliards de
tonne-kilomètres (Gt.km), obtenu grâce à une croissance de
67,5 % en cinq ans,
le transport combiné rail-route a connu un recul
sensible en 1998 et en 1999. L'année 2000 a connu une
légère amélioration, avec un chiffre de 13,8 Gt.km, en
hausse de 3,5 % par rapport à 1999, mais toujours sans atteindre le
résultat de 1997.
Le ministère souligne que les mauvais résultats en début
d'année ont moins affecté le trafic national (- 7 %) que le
trafic international (- 11 % pour le trafic bilatéral et - 17 % pour le
trafic de transit) où le transport combiné est pourtant plus
pertinent et mieux à même d'être compétitif par
rapport à la route.
Outre les grèves, la qualité du service reste très
insuffisante (20 à 25 % des trains sont en retard par rapport
à l'heure limite de remise dans les terminaux).
2. Une amélioration sans cesse annoncée...
L'échec de la relance du fret ferroviaire est
patent, mais
le gouvernement promet des améliorations.
Des mesures de
renouvellement du matériel
sont en effet enfin
prises car le parc des 1.160 locomotives diesels dédiées à
l'activité fret au 1
er
janvier 2000 est très
ancien, avec une moyenne d'âge de 34 ans. Le renouvellement d'une
première tranche de 600 locomotives pour un montant total
d'investissement de 1,3 milliard d'euros a été approuvé
par le comité des investissements économiques et sociaux (CIES)
du 18 septembre 2001. Cette décision est tout de même un peu
tardive compte tenu du délai de livraison de locomotives, qui pourrait
intervenir en 2006. De surcroît, il s'agit d'un simple renouvellement du
parc, qui aurait dû être fait depuis longtemps, et on ne peut en
attendre une explosion du trafic...
Pour ce qui concerne spécifiquement le transport combiné, une
somme modeste, de 9 millions d'euros, serait consacrée à la mise
en oeuvre des opérations inscrites dans les différents contrats
de plan Etat-régions, en particulier pour l'aménagement de
nouvelles plate-formes multimodales. En outre, 2002 verrait l'engagement de
l'expérimentation de l'autoroute ferroviaire entre Chambéry et
Turin.
Les premières opérations de création de nouveaux terminaux
(Bonneuil-sur-Marne, Bayonne-Mouguerre, Lille-Lomme, Bordeaux-Hourcade)
seraient également en voie d'achèvement.
Enfin, le transport combiné rail-route pourrait également
bénéficier de quelques aides de l'Union européenne. Le
programme PACT (Pilot Actions for Combined Transport) a en effet versé
1,5 million d'euros pour des projets concernant directement le territoire
français (services de transport combiné ferroviaire, fluvial ou
maritime) et un nouveau programme communautaire de soutien financier
dénommé "Marco Polo" devrait être créé en
2003, et succéder au PACT sur un champ élargi et avec des moyens
accrus.
Comment développer le fret ? Les réponses du ministère de l'équipement
Des
mesures de nature organisationnelle
doivent être prises pour
permettre une amélioration de la capacité des lignes. Il s'agit
de rechercher tout d'abord une utilisation plus rationnelle du réseau,
en améliorant l'organisation des circulations non « commerciales
» occupant les voies principales, de s'efforcer de rendre les plus
voisines possibles les vitesses des trains de nature différente sur une
section contrainte, de rechercher enfin des modalités de tracé de
sillons pour les trains de fret qui offrent à cette activité
l'assurance d'une meilleure performance et d'un meilleur positionnement sur son
marché, tout en limitant l'importance des capacités
inutilisées qui lui sont réservées.
Bien entendu, ces mesures d'organisation s'imposent aussi à l'entreprise
ferroviaire qui doit rechercher des modes d'exploitation plus productifs en
terme de consommation de capacité d'infrastructure et remédier
aux problèmes actuels de baisse de qualité.
Des investissements d'infrastructure
doivent également être
réalisés, par exemple pour supprimer les croisements à
niveau par des passages dénivelés (sauts de mouton), pour
créer des voies supplémentaires sur des tronçons
très contraints (Sucy-Valenton sur la Grande Ceinture de Paris,
Toury-Cercottes sur l'axe Paris-Orléans, voie nouvelle de contournement
de Nîmes et de Montpellier, désaturation des noeuds les plus
chargés comme par exemple à Bordeaux...), ou bien encore pour
créer des voies d'évitement, de façon à permettre
une meilleure cohabitation entre les différents types de trains.
Les Contrats de plan Etat-Région sur la période 2000-2006
comportent un certain nombre de projets.
Il existe également des
sections de lignes pratiquement dédiées au fret, comme la Grande
Ceinture, au nord et à l'est de Paris, et la ligne de la rive-droite du
Rhône ;
une ligne comme la Grande Ceinture constitue d'ailleurs
un support essentiel de l'activité fret au plan national et il convient
de préserver cette fonctionnalité dans le cadre des projets de
réalisation des tangentielles pour l'amélioration des
déplacements voyageurs en Ile de France.
RFF a intégré ces perspectives dans sa politique de
développement en proposant de
modifier certains projets en fonction
des impératifs d'accroissement du transport ferroviaire de fret.
Ainsi a-t-il été proposé que la future branche sud du TGV
Rhin-Rhône soit principalement un axe fret, compte tenu de la
capacité nécessaire pour ce type de trafic sur le barreau
nord-sud. De même le contournement de Nîmes et Montpellier, qui
devait initialement constituer une ligne nouvelle parcourue exclusivement par
des TGV, devrait-il être principalement parcouru par des trains de fret
dans le cadre de la mise en service de la liaison nouvelle avec l'Espagne en
direction de Barcelone.
CHAPITRE III :
LES DOTATIONS EN FAVEUR DES TRANSPORTS
RÉGIONAUX ET DU SECTEUR FLUVIAL
Si les dotations à la SNCF et à RFF occupent la très grande majorité des crédits en faveur des transports terrestres, le budget consacre aussi des dotations importantes aux services régionaux de voyageurs, aux transports urbains de province et d'Ile-de-France et au réseau fluvial.
I. 2002, ANNÉE DE RÉGIONALISATION DES SERVICES RÉGIONAUX DE VOYAGEURS
A. LES DISPOSITIONS DE LA LOI SOLIDARITÉ ET RENOUVELLEMENT URBAINS
1. Le principe de la régionalisation
Les
dispositions applicables aux transports collectifs d'intérêt
régional de la loi n°2000-1208 du 13 décembre 2000 relative
à la solidarité et au renouvellement urbains (SRU)
prévoient le transfert de l'organisation et du financement des services
ferroviaires régionaux de voyageurs, à compter du 1er janvier
2002, à l'ensemble des régions, à l'exception de l'Ile de
France et de la Corse.
Cette loi est venue modifier le dispositif législatif existant, la loi
d'orientation des transports intérieurs et le code général
des collectivités territoriales, pour y insérer les dispositions
relatives à ce transfert de compétence aux régions.
Le dispositif précise que les conditions d'exploitation et de
financement des services transférés sont fixées au sein
d'une convention passée entre chacune des régions et la SNCF.
La loi prévoit également qu'une région puisse passer une
convention avec une région limitrophe ou avec le Syndicat des transport
d'Ile de France pour organiser des services se prolongeant au delà de
son ressort territorial.
S'agissant de la coopération entre autorités organisatrices de
transport, celle-ci fait l'objet d'une autre section intitulée «
dispositions relatives à la coopération entre autorités
organisatrices de transport » qui prévoit que plusieurs
autorités organisatrices de transport peuvent s'associer dans le cadre
d'un syndicat mixte de transport ou par voie de convention afin d'organiser ou
de coordonner les services qui relèvent de leurs compétences,
mettre en place un système d'information à l'intention des
usagers et créer une tarification coordonnée et des titres de
transports uniques ou unifiés.
Il faut rappeler que l'expérience de régionalisation des services
régionaux de voyageurs engagée le 1er janvier 1997 a
enregistré un certain succès : les régions
expérimentales ont connu un développement de recettes
supérieur à celui des autres régions grâce à
la politique de recomposition de l'offre, de dynamique tarifaire et
commerciale, et d'action sur la qualité.
2. Les incidences de la régionalisation
Le
dispositif prévu devrait permettre de clarifier les
responsabilités entre, d'une part, la région, autorité
organisatrice des services ferroviaires régionaux de voyageurs, qui
décide du service à réaliser et le finance et, d'autre
part, la SNCF qui assure le service en tant qu'exploitant et conseille la
région.
L'Etat resterait le garant de la cohérence et de l'unicité du
système ferroviaire pour lequel il continue à fixer les
règles de sécurité, ainsi que du respect des règles
et procédures instaurées entre les différents partenaires
du secteur ferroviaire.
En ce qui concerne la SNCF, le ministère de l'équipement, des
transports et du logement estime que la perspective de la
régionalisation peut être un levier d'évolution interne
poussant l'entreprise à davantage de qualité et de
réactivité. Dans ce cadre, la SNCF a procédé
à une reconfiguration de son organisation afin de permettre à
l'activité TER d'être clairement identifiée au sein de
l'entreprise et de disposer à l'échelon régional des
moyens nécessaires pour remplir son rôle d'interlocuteur de la
région.
Dans cette optique, la SNCF s'est engagée dans un processus
d'élaboration d'une comptabilité par domaines d'activité
afin de disposer, pour l'exercice 2000, de comptes attestés pour chacune
des 20 activités T.E.R et de répondre au souci de transparence et
de compétences des nouvelles autorités organisatrices
régionales. C'est sur ces comptes attestés que s'est basé,
conformément aux dispositions de la loi solidarité et
renouvellement urbains, le montant de la compensation financière de
l'Etat aux régions.
La loi prévoit que le transfert de compétences interviendra au
1er janvier 2002 et qu'un décret en Conseil d'Etat viendra
préciser certaines de ses dispositions. Ce projet de décret doit
être publié à l'automne 2001. Les arrêtés
fixant pour chacune des régions le montant de la dotation et le
périmètre des services transférés devront
être pris au cours du dernier trimestre.
La loi « solidarité et renouvellement urbains » a
donc généralisé la régionalisation au 1er janvier
2002, toutes les régions devenant des autorités organisatrices
pour les transports ferroviaires régionaux.
Cependant, votre
commission soulignait l'an dernier que cette réforme présentait
deux insuffisances majeures :
- le peu de fiabilité des comptes de la SNCF. Il n'existait pas de
répartition fine des coûts de chaque branche d'activité de
la SNCF (fret, voyageurs grandes lignes, TGV, TER...) sur la base de laquelle
pourrait être évaluée correctement le coût des
services régionaux de transport de voyageurs ;
- le gouvernement avait clairement souhaité limiter la compensation aux
régions, en refusant de nombreux amendements sur le fondement de leur
irrecevabilité financière.
Dans ces conditions, votre commission estimait l'an dernier qu'il convenait
d'être très vigilant quant à l'évolution des charges
de ce secteur pour les régions.
A cet égard, la forte revalorisation de la dotation pour 2001
(+ 53 millions d'euros) traduisant une « remise à
niveau » des dotations, montrait que d'importantes subventions
devraient intervenir pour ne pas grever fortement les budgets d'investissement
des régions.
De fait, le montant de la compensation versée en 2002 pose
problème aux régions.
B. QUELLE COMPENSATION ?
1. Les modalités choisies pour 2002
a) Le montant de la compensation et ce qu'elle recouvre
L'Etat
versera, en 2002, aux vingt régions concernées, au titre de
l'exploitation, les crédits budgétaires versés aujourd'hui
directement aux sept régions expérimentales à cet effet,
et à la SNCF pour les treize autres régions ainsi que les
crédits nécessaires pour assurer l'équilibre du compte TER
2000 de la SNCF. Ceci représente, après indexation prévue
par la loi, à un montant de 1.054 millions d'euros (6.914 millions de
francs).
De plus, l'Etat versera à chacune des régions le montant des
crédits correspondant aux pertes de recettes induites par les tarifs
sociaux mis en place à la demande de l'Etat sachant qu'à l'heure
actuelle l'Etat verse à ce titre, à la SNCF, une somme globale
que l'entreprise se charge de répartir entre les diverses
activités voyageurs. Ce montant est de 179,8 millions d'euros (1.178,9
millions de francs) pour l'année 2000.
Enfin, des crédits seront également versés pour contribuer
au renouvellement du parc de matériel affecté aux services
transférés pour un montant de 205,8 millions d'euros
(1 350 MF).
Au total, près de 1.439 millions d'euros (9.443 millions de francs)
seront donc consacrés en 2002 à la décentralisation des
services ferroviaires régionaux de voyageurs.
Que recouvre la dotation aux services régionaux de voyageurs en 2002 ?
Selon le
ministère de l'équipement, le montant indiqué prend en
compte :
- les dotations antérieurement versées à la SNCF et aux
régions ;
- le déficit constaté sur le compte de l'activité TER pour
2000 de la SNCF ;
- le montant de l'indexation prévue par l'article 125 de la loi SRU
appliquée pour 2001-2002 aux dotations antérieures et au
déficit 2000 ;
- la compensation au titre des tarifs sociaux appliqués aux SRV à
la demande de l'Etat;
- la dotation complémentaire pour le renouvellement du matériel
roulant ;
- la révision de la dotation de l'Etat au titre du transfert de
compétence en prévision d'une hausse des redevances d'utilisation
de l'infrastructure pour la circulation des SRV.Cette contribution sera
versée directement aux conseils régionaux
Toujours selon le ministère, «
l'importance de cette
dotation traduit clairement la volonté de l'Etat de faire de la
régionalisation un levier de l'amélioration des services offerts
aux usagers des TER
».
b) La base de calcul de la dotation : des comptes attestés par un audit
Le
calcul de la dotation 2002 repose notamment sur les résultats de l'audit
d'avancement et d'attestation des comptes TER 2000. La SNCF a fourni à
votre rapporteur le relevé de conclusion des auditeurs.
Les auditeurs ont noté que
plusieurs points dans les comptes de
la SNCF font l'objet de réserve des commissaires aux comptes :
1 - les commissaires aux comptes ne sont
«
pas en mesure de
valider la valeur nette comptable des installations fixes et des subventions
d'investissement
». Il y a donc une incertitude sur le
calcul des dotations aux amortissements et des reprises de subventions. Ces
postes représentent 3,1 % du montant total des charges de
l'activité TER en 2000.
Ainsi, le fichier de recensement des installations fixes présente un
certain nombre d'anomalies. «
Nous ne pouvons donc avoir
l'assurance que les charges affectées à l'activité TER
reflètent la répartition définitive telle qu'elle
résultera du recensement exhaustif des surfaces existantes et de leur
affectation aux différents utilisateurs
. »
2 - les commissaires aux comptes notent également
des incertitudes
sur l'évaluation des recettes et émettent donc une réserve
de principe sur le compte de résultat de l'activité TER.
L'incertitude concerne la correspondance exacte entre le volume des produits
enregistrés et celui des ventes encaissées, le solde
cumulé des écritures en cause s'élevant depuis 1997
à 329 millions de francs sur un total de recettes voyageurs de 127
milliards de francs.
Par ailleurs sont préconisées des corrections dans les
arrêtés des comptes, visant notamment à :
- annuler 23 millions de francs de produit net maintenu indûment dans les
comptes TER au niveau central
- augmenter la charge nette de l'activité TER au niveau national dans
une fourchette de 45 à 56 millions de francs. Des erreurs corrigeraient
de 4 millions de francs supplémentaires les charges des TER
- réduire de 33 millions de francs le résultat de
l'activité TER.
Compte de résultat 2000 de l'activité TER (en millions de francs)
CHARGES |
PRODUITS |
||
conduite |
-2 200,8 |
recettes du trafic |
3 450,7 |
accompagnement |
-1 384,6 |
tarifs sociaux |
1 258,2 |
énergie |
-458,2 |
autres recettes |
71,0 |
Péages d'infrastructure |
-904,1 |
contribution des collectivités |
6 117,0 |
autres |
-81,7 |
bonus/malus |
-37,2 |
total circulation |
-4 766,1 |
total produits |
10 859,8 |
charges routières |
-423,2 |
||
amortissements |
-651,3 |
|
|
Reprises de subvention |
189,9 |
|
|
charges financières |
-244,9 |
|
|
taxe professionnelle |
-326,5 |
|
|
location de matériel |
-140,7 |
|
|
entretien |
-1 638,7 |
|
|
prêts et emprunts |
-191,8 |
|
|
total matériel roulant |
-3 004,0 |
|
|
distribution, manoeuvres et services en gare |
-1 649,9 |
|
|
charges de capital des gares TER |
-148,3 |
|
|
entretien des gares |
-97,7 |
|
|
contributions de service |
-150,9 |
|
|
total charges au sol |
-2 046,8 |
|
|
gestion du TER |
-824,2 |
|
|
structure SNCF |
-384,4 |
|
|
total autres charges |
-1 208,7 |
||
TOTAL CHARGES |
-11 448,8 |
TOTAL PRODUITS |
11 448,8 |
résultat déficitaire |
- 589,0 |
Le résultat déficitaire de l'activité TER en 2000, soit -589 millions de francs, a été revu à la hausse de 105 à 116 millions de francs supplémentaires compte tenu des résultats de l'audit :
Résultat de l'activité TER après audit
résultat des comptes |
- 589 |
correction liée à la contrepartie des écritures enregistrées après clôture des comptes interdomaines |
- 23 |
résultat corrigé |
- 612 |
autres corrections liées à la méthodologie de clôture |
- 60 à - 49 |
corrections spécifiques à chacune des activités régionales |
- 33 |
Résultat négatif après corrections et ajustements |
- 705 à - 694 |
Par
ailleurs, à la demande du ministre de l'économie, des finances et
de l'industrie, et du ministre de l'équipement, des transports et du
logement, et dans la perspective du transfert de compétences aux
régions, le 1er janvier 2002, de l'organisation des services
ferroviaires régionaux de voyageurs, une mission a été
conduite conjointement par l'Inspection générale des finances et
le Conseil général des ponts et chaussées
Ainsi,
cette mission a permis de préciser la part de la contribution
au titre des tarifs sociaux correspondant aux trafics régionaux
(TER) à 179,7 millions d'euros (1.178,9 millions de francs).
Ce montant sera intégré dès 2002 dans la dotation
générale de décentralisation et sera versé aux
régions, conformément aux dispositions de la loi 2000-1208 du 13
décembre 2000 relative à la solidarité et au
renouvellement urbain.
La part de cette contribution correspondant au trafic grandes lignes continuera
à être versée directement à la SNCF.
2. Un montant contesté
Si
l'évaluation de la subvention s'est faite notamment sur un constat
d'audit indépendant,
il n'en reste pas moins que les subventions ne
permettront pas une réelle « remise à
niveau » du service TER
qui a souffert d'un relatif
désintérêt et d'une diminution des subventions pendant de
trop nombreuses années pour pouvoir répondre dans de bonnes
conditions aux exigences de développement de ce nouveau service public
régional.
De fait,
le montant de la dotation nécessaire au renouvellement du
matériel fait actuellement l'objet d'un désaccord entre les
régions et l'Etat
: les premières l'estiment à
1,83 million d'euros et le second ne souhaite accorder que 1,68 million
d'euros.
Enfin, le comité des finances locales réuni le 25 septembre 2001
a souhaité connaître l'avis de la commission consultative
d'évaluation des charges avant de se prononcer définitivement sur
le projet de décret relatif au transfert de compétences en
matière de transports collectifs d'intérêt régional.
On peut rappeler ici que les collectivités locales participent
déjà de manière importante au financement du transport
ferroviaire. Elles peuvent donc légitimement attendre que le nouveau
transfert se réalise dans de bonnes conditions financières.
La participation des collectivités locales au financement du transport ferroviaire
La
participation des collectivités locales au développement du
transport ferroviaire se décompose d'une part en des investissements sur
l'infrastructure elle même, et d'autre part en l'acquisition, ou en
participation à l'acquisition, de matériel roulant. Le montant de
ces participations croît et continue de croître
régulièrement depuis plusieurs années du fait de la mise
en oeuvre des contrats de plan Etat - Région et de
l'expérimentation, puis de la généralisation au 1er
janvier 2002, de la régionalisation des services régionaux de
voyageurs (SRV).
En ce qui concerne les installations fixes, les contributions des
collectivités locales se sont élevées, depuis 1997, date
de la création de RFF, à 386 M€ (2,53 MdsF).
Ces opérations concernent des investissements d'infrastructure à
la fois sur ligne à grande vitesse et sur le réseau classique.
L'ensemble des collectivités locales participe ainsi au financement des
investissements sur le réseau ferré national à hauteur
d'environ 6 % : 4 % est apporté par les régions, et
2 % par les autres collectivités locales. Les investissements
programmés dans le cadre de ces contrats de plan représentent un
montant de 4,57 milliards d'euros (30 milliards de francs), avec une
participation de l'Etat de 1,37 milliards d'euros (9 milliards de francs).
En ce qui concerne le matériel roulant, les contributions des
collectivités locales se sont élevées à près
de 1 050 M € (6 880 MF) sur la période 1994-2001 (incluse),
essentiellement pour l'acquisition de matériel roulant voyageurs. Avant
1994, les acquisitions de matériel roulant étaient
financées majoritairement par la SNCF. Depuis cette date et la mise en
place de l'expérimentation de la régionalisation des SRV en 1997,
ces contributions sont le fait des régions, qui financent aujourd'hui
à 100% la SNCF par subventions d'équipement. La SNCF continue
à participer à la rénovation des matériels.
Ce poste est en forte progression depuis 1999, avec les paiements des nouveaux
matériels TER conçus en partenariat avec les régions et
dont les dernières unités doivent être livrées en
2001 (automoteur TER (X 72500), autorail TER (X 73500), matériel
à 2 niveaux TER 2N).
De nouvelles commandes de ces mêmes matériels ont
été lancées pour environ 150 engins qui seront
livrés d'ici la fin 2003. Enfin, les régions ont confirmé
leurs intentions pour les matériels à 2 niveaux nouvelle
génération, disponibles dès 2003 : l'automotrice Z TER
apte à 200 km/h, dont les premiers exemplaires vont être
livrés en fin d'année et l'autorail à grande
capacité dont le marché vient d'être attribué
à la société Bombardier. En tout, ce sont donc plus de 500
unités qui devraient être livrées entre 2003 et 2006 au
profit de l'activité train express régional (TER).
II. LA RÉFORME DES TRANSPORTS EN ÎLE DE FRANCE
A. DE PROFONDS BOULEVERSEMENTS DANS LE FINANCEMENT DES TRANSPORTS EN ILE DE FRANCE
1. Des circuits financiers modifiés
En
2000, pour la première fois, la contribution de l'Etat au fonctionnement
des transports en Ile-de-France a été versée directement
au syndicat des transports parisiens (STP)
, autorité organisatrice
des transports, qui est responsable de sa répartition entre les
entreprises de transport sur la base d'une contractualisation avec les
entreprises comprenant des engagements sur le niveau du service rendu.
Par ailleurs, la région Ile-de-France est entrée au conseil
d'administration du syndicat des transports en Ile-de-France (STIF) successeur
du STP, et contribue désormais, comme les autres membres, au financement
de l'exploitation. En contrepartie, la contribution de l'Etat au STIF est
diminuée du même montant et versée à la
région.
Le décret du 6 juillet 2000 modifiant les décrets relatifs
à l'organisation des transports de voyageurs dans la région
parisienne et portant statut du syndicat des transports parisiens
prévoit des conventions pluriannuelles entre la RATP, la SNCF et le STP.
Elles ont pour objectif principal de rompre avec le mécanisme de
l'indemnité compensatrice et de responsabiliser les deux entreprises
publiques sur des objectifs de service (en volume et en qualité), de
trafic et de maîtrise des charges.
2. Les subventions publiques aux transports en Ile-de-France
La
contribution de l'Etat aux transports collectifs en Ile-de-France
s'élève à 799,4 millions d'euros pour 2002.
Jusqu'en 2001, cette contribution était versée
intégralement au syndicat des transports en Ile-de-France (STIF) mais la
réforme du syndicat et l'entrée de la Région Ile-de-France
fait que désormais, une partie est versée au STIF (575 millions
d'euros pour 2002, soit 51,4 % des contributions de tous les membres du STIF)
et une autre (224,4 millions d'euros) est versée à la
Région Ile-de-France.
Les subventions de l'Etat au STIF
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Contributions de l'Etat en MF |
5 951,50 |
5 690,43 |
5 619,58 |
5 379,50 |
5 180,09 |
3 772,41 |
en ME |
|
|
|
820,1 |
789,7 |
575,1 |
RATP |
4 827,84 |
4 566,77 |
4 690,75 |
NC |
NC |
NC |
SNCF |
1 123,65 |
750,41 |
928,84 |
NC |
NC |
NC |
Pour
100 francs versés par le STIF en 2000, 33,8 francs sont financés
par les collectivités publiques et 66,2 francs par le versement de
transport
. La répartition de la contribution au financement des
transports franciliens entre les collectivités publiques est la suivante
: 70 % pour l'Etat et 30 % pour les départements. Elle est
modifiée par l'entrée de la région Ile-de-France au
conseil d'administration du STIF en application de la loi SRU du 13/12/00 :
51,4 % pour l'Etat, 18,6 % pour la Région Ile-de-France et
30 % pour les départements.
Ainsi, l'ensemble des contributions publiques aux transports en
Ile-de-France s'élève à environ 1,2 milliard d'euros, le
versement transport acquitté par les entreprises s'élevant
à 2,3 milliards d'euros, soit au total 3,5 milliards d'euros.
En
2002, les subventions à la RATP se montent à 1,9 milliard
d'euros, et les subventions à la SNCF à 1,2 milliard d'euros. Les
recettes des voyageurs représentent 46,6 % des recettes de la RATP
et 40,8 % des recettes de la SNCF Ile de France.
Détail des recettes de la RATP et de la SNCF en Ile-de-France
|
RATP |
SNCF |
|
|
|||||
|
2000 |
2001 |
2002 |
2000 |
2001 |
2002 |
|||
Voyageurs
en MF, TTC
|
9 951
|
10 290
|
10 625
|
4 935
|
5 055
|
5 173
|
|||
en % |
45,2% |
46,0% |
46,6 % |
40,7% |
40,6% |
40,8% |
|||
Contributions publiques
|
12 086
|
12 092
|
12 162
|
7 182
|
7 398
|
7 519
|
|||
en % |
54,8% |
54,0% |
53,4 % |
59,3% |
59,4% |
59,2% |
|||
Total |
100,0% |
100,0% |
100,0 % |
100,0% |
100,0% |
100,0% |
|||
en MF
TTC
|
22 037
|
22 382
|
22 787
|
12 117
|
12 453
|
12 692
|
On remarquera que le versement transports qui atteint 2,3 milliards d'euros (14,85 milliards de francs) en 2002 aura doublé en 10 ans.
(en MdF) |
Produit Brut du Versement de Transport |
|
Années |
Produit global |
Produit VN* estimé |
1990 |
7 269,30 |
300 |
1991 |
7 817,30 |
330 |
1992 |
8 411,50 |
360 |
1993 |
9 370,37 |
390 |
1994 |
10 014,94 |
420 |
1995 |
10 082,06 |
420 |
1996 |
11 128,47 |
470 |
1997 |
11 853,96 |
500 |
1998 |
12 682,19 |
540 |
1999 |
13 105,76 |
560 |
2000 |
13 776,10 (2 100,15 Euros) |
580 (88,42 Euros) |
2001 |
14 300,00 (2 180,02 Euros) |
600 (91,46 Euros) |
2002 |
14 850,00 2 263,87 Euros) |
630 (96,04 Euros) |
* villes nouvelles
3. De nouvelles modalités de gestion
a) Un contrat reposant davantage sur la performance de l'entreprise
La
signature d'un contrat entre la RATP et le Syndicat des Transports en
Ile-de-France (le STIF) constitue un changement radical des conditions
d'exercice de l'entreprise.
En effet, jusqu'en 1999, les pertes de l'entreprise étaient a posteriori
couvertes par un concours public versé par l'Etat et les
départements d'Ile-de-France. Si le résultat d'un exercice
était positif, il était pris en considération pour
déterminer le besoin en concours public de l'exercice suivant.
L'entreprise n'était donc pas responsabilisée sur
l'évolution de ses charges.
Désormais, la contractualisation avec le STIF permet à la RATP
de mettre en oeuvre une politique d'entreprise.
L'entreprise s'engage vis-à-vis du STIF sur la qualité et la
quantité de service
qu'elle fournit jusqu'en 2003. Cet engagement
sur la qualité est suivi par des indicateurs dont le non-respect donne
lieu à un malus. En cas de dépassement de ces indicateurs,
l'entreprise perçoit un bonus. L'entreprise s'engage également
sur une croissance minimum en volume du trafic payé (0,5 % par an).
Les engagements « quantitatifs » de la RATP
RESEAU |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
Métro |
42,75 |
42,86 |
42,97 |
43,07 |
RER A |
8,09 |
8,10 |
8,10 |
8,10 |
RER B |
4,19 |
4,19 |
4,19 |
4,19 |
RRS (1) |
8,56 |
8,52 |
8,55 |
8,51 |
Bus Banlieue |
102 |
101,6 |
101,9 |
101,4 |
Bus Paris |
40,81 |
40,62 |
40,74 |
40,55 |
(1) Réseau régional de surface (Mobilien) |
(en millions de trajets/km)
La RATP
s'engage à réaliser l'offre annuelle de transport définie
ci-dessus, à partir de la situation connue au 1er janvier, dans la
limite d'une franchise de 4 % pour les réseaux Métro et Bus
Paris et de 3 % pour les autres réseaux.
Au-delà de cette franchise, sauf cas de force majeure, la
non-réalisation de l'offre entraîne des pénalités.
En contrepartie, le STIF verse annuellement à l'entreprise,
au-delà des compensations tarifaires, un concours forfaitaire
pré-déterminé qui doit permettre à l'entreprise non
seulement d'être à l'équilibre mais également de
dégager une marge.
Le contrat comporte enfin une clause qui intéresse l'entreprise au
développement des recettes.
Ainsi dans la limite de 2 % par
rapport à l'objectif contenu dans le contrat, l'entreprise et le STIF
partagent le surcroît selon une clef de répartition
déterminée (60 % pour le STIF et 40 % pour la RATP).
Au-delà de 2 %, l'ensemble du surcroît de recettes est
conservé par le STIF. Le même mécanisme joue en cas de
recettes inférieures aux objectifs. L'entreprise perçoit
également une commission de 6 % sur les ventes des titres de transport
qu'elle réalise.
b) La RATP va pouvoir s'implanter en province
L'ordonnance n°59-151 du 7 janvier 1959 a
été
modifiée par l'article 117 de la loi 2000-1208 dite loi SRU. Il a
été inséré un alinéa à l'article 2 de
l'ordonnance ainsi rédigé :
«
En dehors de la région d'Ile-de-France et à
l'étranger,
la régie autonome des transports parisiens peut
également, par l'intermédiaire de filiales, construire,
aménager et exploiter des réseaux et des lignes de transport
public de voyageurs, dans le respect réciproque des règles de
concurrence
. Ces filiales ont le statut de société anonyme.
Leur gestion est autonome au plan financier dans le cadre des objectifs du
groupe ; elles ne peuvent notamment pas bénéficier de subventions
attribuées par l'Etat, le Syndicat des transports d'Ile-de-France et les
autres collectivités publiques au titre du fonctionnement et de
l'investissement des transports dans la région
d'Ile-de-France
. »
Pour répondre aux objectifs de la loi, le groupe RATP met en place une
structure garante de transparence et d'étanchéité des
comptes entre les activités relevant du contrat liant la RATP et le
Syndicat des transports d'Ile-de-France et les activités
développées en dehors de ce contrat, en particulier en
régions.
La mission France créée au mois de février dernier au sein
du département « Stratégie-Recherches et Partenariats
», coordonne les activités du groupe RATP en région et
préfigure RATP France. Celle-ci a pour vocation de développer
l'activité de la RATP en province, dans les domaines
précisés par la loi.
Actuellement, c'est la filiale à 100 % de la RATP créée en
1993 et dénommée URBIEL SA qui est le support juridique et
financier de la participation du groupe RATP en province. Cette filiale a vu
son champ d'activité étendu à l'ensemble du territoire
national et à vocation, dans les prochaines semaines, à changer
de dénomination sociale pour porter le nom de RATP France. C'est donc
sur la base de cette filiale que le groupe RATP répond aux appels
d'offres lancés par les autorités organisatrices de province.
B. LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE DE LA RATP
1. Une évolution commerciale favorable mais des grèves à répétition
La
RATP enregistre une amélioration de ses recettes commerciales en 2000.
Le dynamisme du trafic
a permis une progression du chiffre d'affaires de
9,9 % en 2000.
Les recettes totales du trafic (recettes en provenance des
voyageurs et compensations tarifaires versées par le STIF) ont
progressé ainsi de 3,5 %, après application du mécanisme
de partage du surcroît de recettes entre la RATP et le STIF.
Le résultat de la RATP en 2000 n'est en revanche pas significatif. En
effet, avant 2000, le résultat d'un exercice était
perturbé par le versement de concours publics attribués à
la RATP non seulement pour équilibrer l'exercice en cours mais
également pour combler les pertes de l'exercice précédent.
La comparaison par rapport aux objectifs inscrits dans le contrat avec le
STIF permet en revanche de mesurer la performance économique de
l'entreprise.
A cet égard, l'année 2000 est satisfaisante. En
effet, l'entreprise a dégagé un résultat de 22 millions
d'euros tout en provisionnant dans ses comptes 2000 une prime
d'intéressement sur le résultat de l'exercice pour un montant de
9,5 millions d'euros.
Toutefois, l'activité de l'entreprise est traditionnellement compromise
par des grèves à répétition.
Les grèves à la RATP : 77 % en raison de la réduction du temps de travail
En 2000,
le nombre d'alarmes sociales (182) a augmenté de 41% par rapport
à 1999. Ce dispositif fait partie intégrante du dialogue social
à la RATP, il est utilisé dans tous les secteurs de l'entreprise.
Cette année 2000 a également connu une augmentation du nombre de
préavis déposés (459 en 2000 contre 280 en 1999). Le
nombre de jours de grève par agent était de 0,44 en 2000 (0,19 en
1999). Toujours en 2000, les 182 alarmes sociales ont
généré 27 mouvements alimentés par 171
préavis dont 137 ont été suivis.
Toutefois, le thème de l'ARTT représente, au travers des trois
conflits généraux à l'entreprise des 1er février,
24 mai et 26 septembre : 9 % des préavis, 63 % des
arrêts de travail, 77 % du nombre de jours de grève par agent
(avec 0,34 sur un chiffre global de 0,44).
2. Une situation financière dégradée
Votre
rapporteur note cependant que la gestion interne de l'entreprise et sa
situation financière sont très peu satisfaisantes
:
- on peut noter l'évolution très rapide des
charges de
fonctionnement
de la RATP en 2000 (+ 4,5 %) ;
- surtout, la dette financière de la RATP est préoccupante.
L'endettement net de l'entreprise est ainsi passé de 2,4 milliards
d'euros en 1990 à 3,8 milliards d'euros en 2000, soit 7,2 fois la
capacité d'autofinancement de l'entreprise.
Or,
l'entreprise bénéficie aujourd'hui du fait que ses
investissements sont en diminution constante
(614 millions d'euros en 2000)
en raison de l'achèvement de la plupart des projets
décidés au titre des Xème et XIème contrats de
plan. En 2000, les projets décidés dans le cadre du XIIème
plan sont encore au stade des études et devraient commencer à
produire leurs effets à compter de 2002 ou 2003. Les investissements
d'entretien, de modernisation et de matériel roulant, qui sont
exclusivement financés sur fonds propres par la RATP, sont relativement
stables depuis 1995 (de 559 millions d'euros en 1995 à 527 millions
d'euros en 2000).
Votre rapporteur estime donc qu'il est urgent de définir les moyens
d'éviter une nouvelle « dérive » des comptes
de la RATP à l'occasion de la mise en oeuvre des engagements du
XIIème plan.
C. LES INVESTISSEMENTS EN ILE DE FRANCE
1. Le programme d'investissement de la RATP
Le programme d'investissement de la RATP témoigne d'une hausse de l'investissement sur la période 2000-2002, en particulier pour les infrastructures nouvelles (projets des contrats de plan).
Le programme d'investissement de la RATP
En ME
courants
|
Programme
|
Programme
|
Prévision 2002 |
Infrastructures nouvelles (Projets du contrat de plan Etat / Région) |
41,97
|
69,36
|
112,2
|
Amélioration de l'exploitation |
125,08
|
111,29
|
111,29
|
Modernisation et gros entretien |
208,46
|
205,81
|
213,43
|
Matériel roulant |
193,63
|
228,67
|
203,21
|
Participations financières |
0,09
|
3,05
|
3,05
|
Hors programme |
44,97
|
24,39
|
24,39
|
TOTAL |
614,06
|
633,73
|
667,57
|
Tranche optionnelle |
|
8,84
|
60,22
|
2. L'avancement du contrat de plan
L'état d'avancement du contrat de plan Etat - Ile-de-France en matière de transports collectifs est le suivant :
Avancement des opérations du contrat de plan 1994 - 1999 et démarrage des nouvelles opérations du contrat de plan 2000 - 2006 d'Ile de France
Prolongement de la ligne RER C à Pontoise |
inauguré le 28 août 2000. |
gare Massena sur ligne C du RER, en correspondance avec la ligne 14 |
ouverte au public le 30 novembre 2000 |
Prolongement de la ligne 14 de Madeleine à Saint-Lazare |
travaux commencés en juin 1998 achèvement prévu en 2003. |
Prolongement du tramway T1 de Bobigny à Noisy-le-Sec |
démarrage des travaux en décembre 2000 ; mise en service début 2003 |
Grande Ceinture Ouest entre Noisy le Roi et St-Germain en Laye |
démarrage des travaux durant l'été 2000, mise en service fin 2003. |
Prolongement de la ligne 14 jusqu'à la station Olympiades |
travaux commencés au printemps 2001, achèvement prévu en 2006 |
rénovation de la gare de Lieusaint (RER D) |
mise en chantier fin 2001 |
gare de Liesse sur la ligne C du RER |
mise en chantier fin 2001 |
prolongement d'EOLE (RER E) à Tournan |
mise en chantier prévue en 2002 |
réorganisation du pôle de Massy |
mise en chantier prévue en 2002 |
TCSP bus entre Saclay et Massy |
mise en chantier prévue en 2002 |
l'aménagement du noeud ferroviaire d'Ermont et la liaison Ermont-Eaubonne Paris St Lazare |
Instruction mixte à l'échelon central terminée en juillet 2001 ; mise en chantier prévue en 2002 |
Trans Val-de-Marne (TVM) à la Croix-de-Berny |
déclaration d'utilité publique :
|
prolongement de la ligne 13 à Asnières - Gennevilliers |
enquête publique effectuée en
|
Prolongement de T1 à Gennevilliers |
approbation du schéma de principe en juillet 2000 |
TCSP sur RN1 et 16 |
approbation du schéma de principe en octobre 2001 |
pôle de Massy |
approbation du schéma de principe en février 2001 |
prolongement de la ligne 8 du métro à Créteil sud |
approbation du schéma de principe en juin 2001 |
pôle de Versailles Chantiers |
approbation du schéma de principe en juin 2001 |
tangentielles ouest et sud |
concertation préalable mai 2001 |
III. LES AUTRES DOMAINES D'INTERVENTION DU BUDGET DES TRANSPORTS TERRESTRES
A. LES TRANSPORTS COLLECTIFS URBAINS DE PROVINCE
1. Des modifications liées à la loi solidarité et renouvellement urbains
Les
aides de l'Etat aux transports collectifs de province
étaient
définies par la circulaire ministérielle du 28 février
1994 et par celle du directeur des transports terrestres du 21 décembre
1994.
Afin de prendre en compte les évolution récentes d'ordre
socio-démographique et institutionnel, le ministre de
l'équipement, des transports et du logement, a signé une nouvelle
circulaire le 10 juillet 2001. Sans bouleverser les dispositions de la
circulaire du 21 décembre 1994, le projet introduit un certain nombre de
changements prenant en compte les dispositions de la loi sur l'air et de la loi
solidarité et renouvellement urbain, le contexte actuel de la
contractualisation territoriale et les enseignements tirés de la
pratique antérieure.
Pour l'essentiel, la nouvelle circulaire introduit les modifications suivantes :
- elle précise les conditions d'attribution des aides de l'Etat pour la
mise en oeuvre des plans de déplacement urbain (PDU), pour laquelle une
dotation spécifique est prévue. Les crédits correspondants
seront gérés de manière déconcentrée en 2002
et l'attribution des aides de l'Etat sera subordonnée, dans les
agglomérations de plus de 100 000 habitants, à l'approbation
préalable du PDU ;
- dans les agglomérations ayant signé un contrat
d'agglomération, elle prévoit que l'assiette de la subvention des
TCSP pourra inclure certains aménagements destinés à
améliorer l'insertion du TCSP dans le tissu urbain. La subvention
attribuée à ce titre représentera au plus 10 % de la
subvention attribuée au titre du système de transport stricto
sensu ;
- elle aborde en tant que telle la question des transports périurbains,
en précisant en particulier les règles applicables à
certains aménagements concernant les transports ferroviaires dans ces
secteurs. Elle n'introduit toutefois pas de dispositions nouvelles
particulières et se situe dans la continuité des pratiques
actuelles et des engagements de l'Etat au titre des contrats de plan ;
- elle introduit enfin un certain nombre de simplifications, notamment en
réduisant le nombre de taux différents de subvention pour les
TCSP. Elle prévoit par ailleurs que les subventions aux transports
collectifs de province prendront la forme de conventions associant l'Etat,
l'autorité organisatrice de transport et les autres maîtres
d'ouvrages éventuels des investissements concernés (communes, RFF
et SNCF, autres exploitants le cas échéant).
L'ensemble du nouveau dispositif prévoit de mieux équilibrer les
aides en fonction du contexte des agglomérations :
- un effort supplémentaire est fait pour inciter à la
réalisation des TCSP les plus légers (en particulier, les sites
propres bus) afin de rendre ces investissements réalisables dans les
agglomérations moyennes ;
- de même, l'aide à l'extension du parc de matériels
roulants, dans une perspective de mise en accessibilité
handicapés des lignes de bus, profitera à l'ensemble des
autorités organisatrices de transports urbains.
Ainsi, la nouvelle circulaire relative aux aides de l'Etat aux transports
collectifs de province signée le 10 juillet 2001 prévoit une
nouvelle forme contractuelle entre l'Etat et les autorités
organisatrices de transports : désormais, quel que soit l'objet de la
subvention, celle-ci sera attribuée dans le cadre d'une convention. La
formule des contrats de modernisation ne sera donc pas reconduite et sera
remplacée par une convention, valant attribution de subvention.
C'est le sens de la loi du 13 décembre 2000 relative à la
solidarité et au renouvellement urbain qui incite à la
coopération entre les autorités organisatrices de transport
notamment en termes d'information de voyageurs, de tarifications
coordonnées, d'organisation des services (article 111).
La loi permet désormais la coopération entre autorité
départementale et autorité urbaine par la création de
syndicats mixtes et prévoit de donner des moyens financiers particuliers
au syndicat.
Elle lui permet en effet de prélever un versement transport dont le taux
devra être inférieur à 0,5% dans les espaces à
dominante urbaine non assujettis à un versement transport (VT) et de
l'augmenter d'une valeur inférieure à 0,5 dans les zones urbaines
déjà assujetties sans toutefois dépasser les taux maximum
déjà autorisés (cf article 112 de la loi
précitée).
Cette volonté de coopération entre réseaux urbains et non
urbains, sera une des priorités des aides de l'Etat sur la
période du XIIème plan.
2. La situation des transports collectifs urbains
Les
dépenses et recettes des transports collectifs urbains
s'élèvent à 22 milliards de francs.
L'essentiel des dépenses (78,2 %) représente des charges
d'exploitation. Les investissements représentent 21,8 % des
dépenses.
Les ressources sont constituées pour l'essentiel du versement transport
(46 %), des contributions des usagers (23,7 %) et des contribuables
locaux (19 %).
Coûts et recettes d'exploitation et d'investissement des transports collectifs urbains de province
(hors TVA et net des remboursements d'emprunts) |
montant |
pourcentage |
Emplois
:
|
|
78,2% |
b)
investissements
|
|
|
total |
3 204,71M |
100 % |
|
(21 021,5MF) |
|
Ressources :
|
815,42 M
|
23,7 %
|
total |
3
439,77 M
|
100 % |
3. Les investissements prévus pour les transports collectifs urbains
Une
enveloppe prévisionnelle de 114 millions d'euros (749 millions de
francs) est prévue pour les transports collectifs urbains en 2001. Elle
doit permettre l'engagement d'opérations nouvelles dans le cadre des
programmes d'investissements que les autorités organisatrices de
transports urbains ont arrêtés et dont la mise en chantier
interviendra courant 2002.
Compte tenu des calendriers aujourd'hui annoncés, les opérations
susceptibles de bénéficier de l'aide de l'Etat sont les suivantes
:
- Valenciennes : tramway,
- Nantes : tramway (prolongement ligne 3) et Nantes-Vertou (périurbain)
- Nice, site propre bus
- Toulouse, ligne C (périurbain)
- Strasbourg, prolongement des lignes B et D
Pour 2002, une dotation de 90,10 millions d'euros (591 millions de francs)
est prévue pour financer la mise en oeuvre des plans de
déplacement urbains tant en province qu'en Ile-de-France, les
équipements de sécurité ainsi que des études de
déplacements et des enquêtes ménages.
B. LES DOTATIONS EN FAVEUR DU SECTEUR FLUVIAL
1. La situation du secteur fluvial
L'activité des ports fluviaux s'est améliorée en 2000, notamment en raison de la croissance économique, mais devrait connaître un repli en 2001.
L'activité des ports fluviaux en 2000 et 2001
Pour
l'année 2000, le trafic fluvial (chargements + déchargements)
concernant l'ensemble des ports français aura globalement
augmenté.
Par ailleurs, le nombre de quais dépassant 100.000 tonnes est
passé de 146 en 1999 à 149 en 2000. Pour mémoire, ce
nombre était de 127 en 1996 et il reste en constante progression depuis
cette année de référence.
Sur le bassin de la Seine, l'activité fluviale du Port Autonome de Paris
(PAP) qui s'établit en 2000 à un peu de plus 19,8 Millions de
tonnes est globalement en hausse de + 3,5 %. Les hausses les plus
significatives concernent principalement les charbons, soit 1,75 millions de
tonnes en 2000 contre 1,51 millions de tonnes en 1999 (+ 16,4 %) et les
matériaux bruts et matériaux de construction, soit 14,86 millions
de tonnes en 2000 contre 14,34 millions de tonnes en 1999 ( +3,6 %). A noter
que ce secteur représente à lui seul les ¾ de
l'activité du port . Enfin, il convient de signaler la performance des
conteneurs expédiés ou reçus par voie fluviale qui a
augmenté de + 29,5 % en nombre d'EVP.
Le chiffre d'affaires du PAP a atteint 50,93 millions d'euros (334,1 MF) en
2000. Il s'inscrit en hausse de + 4,5 % par rapport à 1999. Tous les
secteurs d'activité concourent à l'accroissement du chiffre
d'affaires mais une fois de plus, c'est l'immobilier d'entreprise qui y
contribue le plus.
L'activité fluviale des ports de la façade maritime est en baisse
aussi bien au port du Havre (4,1 millions de tonnes en 2000 contre 4,4 millions
de tonnes en 1999) qu'à Rouen (3,5 millions de tonnes contre 4,1
millions de tonne en 1999). Dans les deux cas, cette baisse est principalement
imputable à la diminution du trafic fluvial d'hydrocarbures.
A l'Est, le Port Autonome de Strasbourg qui fêtera en 2001 son
75éme anniversaire, peut se réjouir d'annoncer plusieurs records
pendant l'année écoulée : trafic fluvial en hausse de + 13
% avec 10,7 millions de tonnes (il faut remonter à 1988 pour trouver un
résultat supérieur) ; record pour le trafic combiné avec
une hausse de + 24 % avec 141 000 EVP tous modes de transports confondus. De ce
fait, les résultats financiers sont très positifs avec un
résultat de 10,2 M€ (67 MF) dont cependant 7,3 M€ (47,9
MF) de cession d'actifs.
A noter que, sur l'ensemble du Rhin (PAS et Port de Mulhouse-Ottmarsheim),
l'activité fluviale de conteneurs a progressé de + 63,6 % en
raison notamment de l'expédition sur l'année 2000 des bois de
chablis (tempête du 26 décembre 1999). D'une manière
générale, les ports rhénans-mosellans ont
généré un trafic en augmentation de + 9,5 % par rapport
à 1999 (20,6 millions de tonnes en 2000 contre 18,8 millions de tonnes
en 1999).
Les ports situés sur les voies navigables du Rhône et de la
Basse-Saône ont généré un trafic de l'ordre de 4
millions de tonnes en 2000, soit un gain d'environ 5 points par rapport
à 1999. A noter également sur ce réseau, les bons
résultats de la société Aproport (plates-formes
multimodales de Châlon et Macon) dont le trafic voie d'eau a
progressé de + 20,2 % entre 2000 et 1999 et l'activité en terme
de chiffres d'affaires de + 15 %.
Enfin, sur le réseau Nord, l'ensemble des ports ont enregistré
une augmentation de leurs expéditions de + 12 % et une
légère diminution de leurs arrivages de - 1 %. Par ailleurs,
15 ports fluviaux régionaux réalisent un trafic
supérieur à 100.000 tonnes.
A l'examen des résultats du premier semestre, l'année 2001
devrait se caractériser par un repli de l'activité portuaire sur
la plupart des vracs en raison des effets des inondations de début
d'année.
Toutefois, en excluant cet aspect conjoncturel, les perspectives des ports
restent bien orientées. Notamment les opérateurs conscients des
atouts que représente le transport fluvial intègrent de plus en
plus cette option lors de leurs décisions logistiques. Citons à
titre d'exemple, le transport de déchets ménagers en conteneurs
par barges fluviales au port de Lille qui a constitué une
première en France durant l'été 1999. Cette
expérience s'est poursuivie tout au long de l'année 2000 et doit
même être appelée à se développer sur une
échelle plus importante au cours de l'exercice 2001.
Les ressources propres des voies navigables de France devraient
décroître sur la période 2000-2002 pour atteindre
735 millions de francs.
Les ressources propres de VNF
|
2000 |
2001
|
2002
|
|||
|
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
Taxe hydraulique |
79,69 |
522,7 |
79,43 |
521,0 |
79,27 |
520,0 |
Péages
|
6,48
|
42,5
|
6,63
|
43,5
|
6,86
|
45,0
|
Redevances
domaniales
|
11,39
|
74,7
|
12,81
|
84,0
|
12,26
|
87,0
|
prestations diverses |
2,77 |
18,2 |
2,07 |
13,6 |
1,87 |
12,3 |
subventions d'exploitation |
2,38 |
15,6 |
3,28 |
21,5 |
2,39 |
15,7 |
produits de gestion courante et exceptionnels |
2,91 |
19,1 |
1,78 |
11,7 |
1,38 |
9,1 |
produits financiers |
4,07 |
26,7 |
3,05 |
20,0 |
3,05 |
20,0 |
TOTAL |
113,61 |
745,2 |
112,93 |
740,8 |
112,06 |
735,1 |
Par ailleurs, VNF bénéficie des subventions détaillées ci-après :
(en millions d'euros et en millions de francs)
|
Etat |
Collectivités territoriales et Union européenne |
Total |
||||||
|
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
|||
2000 |
84,57 |
535,88 |
16,16 |
105,98 |
97,85 |
641,86 |
|||
2001 |
91.32 |
375,00 |
33,57 |
220,00 |
90,70 |
595,00 |
|||
2002 (*) |
68,60 |
450,00 |
36,588 |
240,00 |
105,19 |
690,00 |
(*)
(base : prévision CIES printemps 2001)
L'effort de l'Etat augmenterait en 2002 par rapport à 2001, mais
resterait inférieur au niveau atteint en 2000.
2. L'effort d'entretien d'investissement en faveur du secteur fluvial
a) L'entretien du réseau fluvial
Selon le
ministère de l'équipement, des transports et du logement,
«
la dotation prévue pour 2002 en faveur des voies
navigables, soit 80 millions d'euros (524,7 millions de francs) permettra de
poursuivre l'effort de modernisation du réseau sur les voies
structurantes pour le transport de marchandises mais aussi sur les canaux et
rivières voués au tourisme fluvial grâce notamment à
la mise en oeuvre des projets inscrits aux contrats de plan
Etat-régions
».
Or, comme l'a souligné le rapport de la commission d'enquête du
Sénat sur les infrastructures de transport, sur la base d'une estimation
de Voies navigables de France (VNF), le coût de la remise en état
du réseau serait compris entre 1,1 et 2,65 milliards d'euros, et le
coût annuel de maintenance de 68,6 à 83,8 millions d'euros.
Avec une dotation de 80 millions d'euros, le budget des transports ne fait
qu'assurer une simple maintenance, sans réhabilitation.
De fait, les crédits d'entretien accordés par VNF ont tendance
à se réduire
: ils représentent 306 millions
de francs pour 2002, contre 314 millions de francs en 2001 et
334 millions de francs en 2000. Le niveau est toutefois encore
supérieure à celui de la période de 1997-1999 où
les dépenses n'atteignaient pas 300 millions de francs.
entretien - exploitation du réseau confié à VNF(en millions de Euros)
désignation |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001
|
2002
|
entretien - exploitation |
33,34 |
33,36 |
37,3 |
45,54 |
41,25 |
39,64
|
fonds de concours à l'Etat |
5,49 |
5,49 |
5,58 |
5,49 |
6,68 |
|
TOTAL |
38,83 |
38,84 |
42,88 |
51,02 |
47,93 |
|
En millions de francs |
254,7 |
254,8 |
281,3 |
334,7 |
314,4 |
b) Les investissements sur le réseau fluvial
Par ailleurs, il faut noter que les investissements prévus dans le cadre des contrats de plan Etat-régions s'élèvent à 160 millions d'euros (1,05 milliard de francs) pour la période de 2000-2006. Cette dotation, très faible, montre qu'il n'est pas envisagé de réaliser des investissements lourds.
Les investissements prévus dans les contrats de plan 2000-2006
|
État |
VNF |
Collectivités locales |
Autres |
Total général |
|||||
|
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
M€ |
MF |
• Programme Seine-Oise |
48,78 |
320 |
0 |
|
48,78 |
320 |
|
|
97,57(1) |
640(1) |
• Projet de territoire Saône-Rhin |
16,01 |
105 |
3,81 |
25 |
9,15 |
60 |
34,3 |
225 |
63,27 (2) |
415 (2) |
TOTAL |
64,79 |
425 |
3,81 |
25 |
57,93 |
380 |
34,3 |
225 |
160,84 |
1055 |
(1)
Estimation - programme en cours de négociation
(2) 6,1 M€ (40 MF) pour l'aménagement de vélos routes sont
en outre financées par les collectivités territoriales
Les investissements sur le réseau fluvial
Aménagement de l'Oise
Le programme d'aménagement de l'Oise a pour objectif essentiel
d'améliorer le fonctionnement hydraulique et les conditions de
navigation dans la section comprise entre Janville (en amont de
Compiègne) et la confluence avec la Seine à
Conflans-Sainte-Honorine. Il comprend :
I. la reconstruction de 7 barrages sur l'Oise ainsi que la fiabilisation et la
modernisation des barrages d'Andrésy-Denouval sur la Seine. Une passe
à poissons sera également aménagée sur les 7
barrages de l'Oise.
II. la fiabilisation et la modernisation des écluses de 185 m et de 125
m situées sur l'Oise, ainsi que des travaux de confortement et de
restauration de l'écluse d'Andrésy sur la Seine,
III. la mise en service d'un système d'exploitation du trafic qui
permettra la fluidité et la sécurité du passage des
convois aux points singuliers tels que les accès aux écluses, les
croisements dans les fortes courbes ou au droit de certains ponts.
Le coût estimatif de ce programme s'élève à 97,57
M€ (640 MF), soit : 77,14 M€ (506 MF) pour les barrages, 18,9 M€
(124 MF) pour les écluses et 1,52 M€ (10 MF) pour le système
d'exploitation.
Ce programme devrait être financé à 50 % par l'Etat et
à 50 % par les collectivités territoriales. Le conseil
régional d'Ile-de-France a d'ores et déjà accepté
de financer ces opérations à hauteur de 35 %. Le conseil
régional de Picardie a procédé à des auditions,
mais n'a pas encore délibéré.
Une autorisation d'opération de 0,76 M€ (5 MF) a été
affectée en 2000 aux premières études. Les montants qui
seront mis en place en 2001 et 2002 seront arrêtés dès lors
que le financement du programme sera définitivement connu et
après signature des conventions financières qui s'y rapportent.
Territoire Saône-Rhin
L'opération de restauration du canal du Rhône au Rhin entre
Mulhouse et la Saône a été prise en considération en
1999, suite à la décision du C.I.A.D.T. du 15 décembre
1998, compte tenu de la décision de ne pas réaliser la liaison
à grand gabarit Saône-Rhin. Afin de suppléer aux
problèmes d'entretien de ce canal (réseau Freycinet), le CIADT a
décidé d'engager une première tranche de travaux pour
permettre les réfections nécessaires à la mise en
sécurité des ouvrages, au maintien du régime hydraulique
du Doubs, à la navigation de plaisance et au trafic commercial. Ce
programme, estimé pour la période 2000 - 2006 à 61,74
M€ (405 MF), est financé par l'Etat (METL et FNADT), les
collectivités territoriales et VNF.
8,69 M€ (57 MF) d'autorisations d'opération ont été
mis en place en 1999 et 2000, pour lancer les études et réaliser
les premiers travaux de restauration et de valorisation de la voie. Les
montants d'autorisations d'opération affectées en 2001 et
prévues pour 2002, s'élèvent respectivement à 9,07
M€ (59,5MF) et 9,1 M€ (59,7 MF).
Réaménagement du canal de Roubaix
Le projet de réaménagement du canal de Roubaix a
été pris en considération en 1999, dans le cadre du projet
de rénovation urbaine et d'aménagement social des quartiers. Il
s'agit d'un projet de 24,39 M€ (160 MF) financé à hauteur de
3,81 M€ (25 MF) par V.N.F., les cofinanceurs étant les
collectivités et autres organismes territorialement
intéressés (8,38 M€ soit 55MF) ainsi que le FEDER (12,2
M€ soit 80 MF).
Compte tenu de l'affectation échelonnée des crédits
européens, seule une première tranche de travaux d'un montant de
6,1 M€ (40 MF) a été lancée à ce jour, ainsi
que des études pour un montant de 0,76 M€ (5 MF).
L'aménagement du Rhin
Les derniers travaux d'amélioration du système de protection
contre les crues du Rhin prévus par l'article 7 de la convention
franco-allemande du 6 décembre 1982 et pris en charge par l'Allemagne
sont terminés, notamment le barrage mobile de Sauer. Le polder de la
Moder est achevé et les travaux d'aménagement du polder d'Erstein
sont en cours de réalisation. Commencés en 1996, ils devraient
s'achever en 2002/2003.
Le financement est entièrement remboursé à VNF par
l'Allemagne. Les dépenses ont été de 4,12 M€ (27 MF)
en 2000. Des montants de 4,73 M€ (31 MF) et 3,35 M€ (22 MF) sont
respectivement prévus en 2001 et 2002 .
En matière de
grands projets
, alors que le projet Seine-Est ne
figure pas parmi les objectifs des nouveaux schémas de service
transport, le projet Seine-Nord, qui a pour but de relier la Seine et l'Oise
aux réseaux de canaux du Nord de la France et du Benelux par un canal
à grand gabarit, ne fait aucun progrès.
Le projet Seine-Nord au point mort
Inscrit
au schéma directeur transeuropéen des voies navigables à
grand gabarit du 29 octobre 1993, le projet de liaison fluviale Seine-Nord
a pour but de relier la Seine et l'Oise au réseau des canaux du nord de
la France et du Bénélux par un canal à grand gabarit. La
liaison Seine-Nord comprend trois parties :
- le tronçon central entre Compiègne et le canal Dunkerque-Escaut
; il existe actuellement deux canaux de jonction, respectivement le canal de
St-Quentin à petit gabarit (350 tonnes), et le canal du Nord
à moyen gabarit (750 tonnes) qui a été achevé dans
les années soixante. Le projet de nouveau canal permettra l'acheminement
de chargements pouvant atteindre 4400 tonnes.
- au sud, l'Oise entre Compiègne et Conflans-Ste-Honorine qui est
déjà à grand gabarit, mais dont les
caractéristiques ne sont pas homogènes (3000 tonnes de Conflans
à Creil, 2000 tonnes en amont).
- au nord, le canal à grand gabarit Dunkerque-Escaut, reliant Dunkerque
à Valenciennes avec une branche vers Lille et la Belgique, qui date de
1959, est handicapé par le faible tirant d'air des ponts qui ne permet
pas à la flotte européenne à grand gabarit (1 350 à
3000 tonnes) d'y pénétrer à vide. Sauf trafics locaux
et spécialisés, aujourd'hui très réduits, le trafic
international n'utilise en pratique qu'un gabarit de cale réduit type
freycinet (350 tonnes).
Dans la perspective du développement du réseau de voies
navigables, le ministère de l'équipement, des transports et du
logement a donné la priorité au projet Seine-Nord dont l'objectif
d'un aménagement progressif a été inscrit dans les
schémas multimodaux de services collectifs de transport de voyageurs et
de transport de marchandises adoptés lors du CIADT du 9 juillet 2001. Ce
scénario d'aménagement a été retenu
conformément à l'expertise menée par le Conseil
général des ponts et chaussées en 1999 sur la base des
études économiques actualisées du projet, de
manière à optimiser la rentabilité de cet investissement
de 2,3 Md € (15,08 Md F).
L'élaboration du projet Seine-Nord se poursuivra donc par
l'aménagement en priorité des extrémités nord et
sud de la liaison, de façon à développer le transport
fluvial dans les bassins concernés et améliorer la desserte
fluviale des ports de Dunkerque, Rouen et Le Havre. Ainsi, sur le bassin
Nord-Pas-de-Calais, il importe d'abord de rehausser les ponts sur le canal
Dunkerque-Escaut et un programme va être engagé dans le cadre du
contrat de plan Etat-Région 2000-2006. D'autre part, pour conforter la
forte croissance du mode fluvial entre Le Havre et le bassin parisien, la
modernisation des barrages et écluses de la Seine est prévue au
titre des contrats de plan entre l'Etat et les régions Ile-de-France et
Haute-Normandie.
En ce qui concerne plus particulièrement l'Oise qui est
déjà à grand gabarit, l'aménagement à un
gabarit supérieur n'est plus envisagé dans le cadre du projet
Seine-Nord et un plan d'aménagement, s'inscrivant à la fois dans
une logique de développement du transport fluvial, de
sécurité des ouvrages de navigation et de lutte contre les
inondations, a été défini. Dans ce cadre, un programme
prioritaire comprenant principalement la modernisation des barrages est
proposé aux régions Ile-de-France et Picardie en accompagnement
des contrats de plan. Une première phase de travaux pourrait être
ainsi engagée dès la période 2000-2006.
CONCLUSION
Malgré les déclarations gouvernementales en
faveur des
transports ferroviaires, les crédits destinés aux transports
terrestres, en progression légère pour 2002, sont loin de
répondre aux enjeux.
L'investissement ferroviaire atteint son point le plus bas depuis dix ans, la
SNCF renoue avec le déficit, la dette supportée par Réseau
Ferré de France n'a fait que progresser. Enfin, aucun progrès
significatif n'a été réalisé pour le fret
ferroviaire, qui continue de souffrir d'une absence de fiabilité de
service, et de la faiblesse des investissements.
Dans ces conditions, il est nécessaire de redéfinir la
politique des transports, et notamment grâce au débat public.
A cet égard, l'Allemagne peut servir d'exemple : des mesures
concrètes, et notamment l'attribution d'une partie du produit des
licences UMTS, lui permettront de relever le défi ferroviaire, que la
France n'a pas encore choisi d'assumer.
MODIFICATIONS DE CRÉDITS ADOPTÉES PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE
Une majoration de 45.700 euros à titre non reconductible sur l'article 44-20/30 (actions de concertation et d'animation).
EXAMEN EN COMMISSION
Le
mercredi 7 novembre 2001, sous la présidence de
M. Alain Lambert,
président
, la commission a procédé à l'examen
des crédits de l'équipement, des transports et du logement :
III.- Transports et sécurité routière : Transports
terrestres et intermodalité
sur le rapport de
M. Jacques
Oudin, rapporteur spécial.
M. Bernard Joly, rapporteur pour avis
des crédits des transports
terrestres à la commission des affaires économiques, a
félicité le rapporteur spécial pour sa présentation
très complète et il l'a interrogé sur plusieurs points :
l'évolution des crédits accordés au ferroutage, les
compensations pour la régionalisation des services de transports de
voyageurs, les réflexions sur la mise en place d'un service minimum
à la SNCF, la sécurité dans les gares et
l'électrification de la ligne ferroviaire Paris-Bâle.
M. Aymeri de Montesquiou
a souligné le paradoxe d'une politique
de développement du fret ferroviaire et du ferroutage sans moyens
d'investir. Il s'est interrogé sur les subventions
complémentaires que pourrait verser l'Union européenne afin de
favoriser le développement du rail.
M. Joseph Ostermann
s'est interrogé sur l'évolution des
effectifs du groupe SNCF, sur la diminution des crédits versés
à Réseau ferré de France (RFF) et sur la hausse des
charges de retraite du régime spécial des cheminots.
M. Eric Doligé
a demandé si les sociétés
concessionnaires d'autoroutes étaient dans une situation
financière assez satisfaisante pour verser des dividendes à
l'Etat et il a regretté qu'une fois de plus, l'Etat cherche à
faire payer les collectivités locales pour les investissements en
infrastructures.
M. Maurice Blin
a souligné que sur certains trajets, notamment
sur l'axe nord-sud, le rail devrait prendre le relais de la route, mais qu'il
convenait pour cela que des investissements importants soient
réalisés. Il a demandé où en était
l'évolution du transport par fret ferroviaire.
M. Alain Lambert
, président, a demandé au rapporteur
spécial ce qu'il pensait des relations entre la SNCF et Réseau
ferré de France (RFF), quatre ans après la création de
l'établissement public. Il s'est également inquiété
de l'utilisation des dividendes des sociétés d'autoroutes et des
crédits affectés auparavant aux routes pour le
développement du fret ferroviaire, sans que des moyens
supplémentaires soient accordés à l'investissement routier.
M. Jacques Oudin
a répondu au président que l'on ne
pourrait avoir une politique de transports efficace qu'en englobant les modes
routier et ferroviaire. Il a rappelé qu'il existait déjà
des formes de péréquation entre ces deux modes puisque les
péages routiers faisaient l'objet de prélèvements
importants au profit du budget de l'Etat, et que jusqu'à l'an dernier
existait un fonds d'investissement des transports terrestres et des voies
navigables (FITTVN) créé à l'initiative du Sénat,
et alimenté par une taxe d'aménagement du territoire pesant sur
les péages routiers. Il a donc expliqué que la route payait
déjà largement pour le rail et que l'on constatait par ailleurs
une chute de l'investissement routier depuis plusieurs années.
En réponse à M. Maurice Blin, il a expliqué que tous les
modes de transport connaissaient des phénomènes de saturation et
qu'aucune amélioration n'était visible pour aucun de ces modes,
en raison de la faiblesse des investissements.
S'agissant de la création de Réseau ferré de France (RFF),
il a estimé qu'il s'agissait d'une très bonne réforme
consistant à dissocier l'infrastructure du transporteur, mais que le
problème résultait de la charge énorme d'endettement qui
grevait les capacités d'autofinancement de la SNCF et de RFF. Il a
évoqué le service annexe d'amortissement de la dette (SAAD) qui
est une forme « d'objet financier non identifié » puisque
c'est une dette qui n'est ni agrégée à la dette de l'Etat,
ni à celle de la SNCF, ni à celle de RFF. Il a expliqué
qu'il conviendrait de mettre en oeuvre un programme réel d'amortissement
de la dette ferroviaire, et qu'il engagerait une réflexion sur ce point.
En réponse à M. Bernard Joly, il a souligné que le
ferroutage n'avait fait aucun progrès réel depuis 1997, que les
conditions de compensation de la régionalisation des transports de
voyageurs n'étaient pas satisfaisantes du fait de
l'impécuniosité de l'Etat, et il a souscrit aux observations
concernant le service minimum, la sécurité dans les gares et la
nécessité d'électrifier les lignes de trafic international.
En réponse à M. Aymeri de Montesquiou, il a expliqué qu'en
application de l'article 4 de son statut, RFF ne pouvait pas financer
d'investissements qui risqueraient de dégrader ses comptes, que la SNCF
ne pouvait pas se permettre d'accroître son endettement au-delà de
50 milliards de francs et que l'Etat ne donnait pas les crédits
nécessaires pour investir en infrastructures de transports. Quant
à l'Union européenne, il a expliqué que l'augmentation des
subventions envisagée n'est pas de nature à modifier l'ordre de
grandeur des subventions publiques nécessaires pour la
réalisation des investissements, pourtant d'intérêt
européen.
En réponse à M. Eric Doligé, il a expliqué que
seule Autoroutes du Sud de la France (ASF) était en mesure de verser des
dividendes importants, mais que l'ouverture de son capital réduirait
mécaniquement le montant des dividendes versés à
l'État.
En réponse à M. Joseph Ostermann, il a expliqué que
l'augmentation des charges de personnel à la SNCF résultait
essentiellement de l'application de l'accord sur la réduction du temps
de travail de juin 1999, et il a souligné que les effectifs du groupe
SNCF avaient progressé de 3,3 % et les charges de personnel de 11,9 %
depuis 1996. Il a expliqué que la diminution des versements de
l'État devrait s'accompagner d'une augmentation des péages
versés par la SNCF à RFF. Enfin, il a indiqué qu'il
commenterait dans son rapport l'évolution des compensations au
régime spécial de retraite de la SNCF.
A l'issue de ce débat, la commission a décidé de
réserver son vote sur les crédits de l'équipement, des
transports et du logement jusqu'à l'examen le 14 novembre des
crédits consacrés à l'aviation et à
l'aéronautique civiles, le président rappelant qu'il serait
procédé à un seul vote sur l'ensemble des crédits
du ministère.
Réunie le mercredi 14 novembre 2001, sous la présidence de
M. Alain Lambert, président, la commission a décidé
de rejeter les crédits de l'Equipement, des transports et du logement.
Elle a confirmé son vote le jeudi 22 novembre 2001, après avoir
pris connaissance des modifications apportées par l'Assemblée
nationale.
ANNEXE :
OBSERVATIONS DE LA COUR DES COMPTES SUR LES
CRÉDITS DE L'ÉQUIPEMENT ET DES TRANSPORTS
La Cour
des comptes consacre une monographie au budget du ministère de
l'équipement et des transports en soulignant notamment que « le
domaine équipement et transports représente un bon exemple de ce
qu'il est convenu d'appeler l'effet d'affichage : alors que l'évolution
des crédits votés peut donner l'illusion d'un maintien des moyens
consacrés à ces politiques publiques, en revanche, l'examen des
dépenses réelles montre, d'une part, que la période s'est
avérée clairement défavorable à ce domaine
budgétaire, et d'autre part, que la part des dépenses de
personnel augmente dans cet ensemble en diminution ».
Peut-elle expliquer par quels moyens a été obtenu cet effet
d'affichage, en distinguant les dépenses d'investissement et les
dépenses de fonctionnement et de personnel ? A-t-elle des propositions
à faire pour améliorer la présentation du budget des
services communs ?
Réponse
1) Ce que la Cour a appelé « effet d'affichage », dans la
monographie qu'elle a consacrée à la partie «
équipement et transports » du budget du ministère de
l'équipement, des transports et du logement de 1996 à 2000,
résulte du décalage sensible qu'elle a constaté entre les
crédits votés par le Parlement en loi de finances et la
dépense réelle.
En effet, comme le montrent les tableaux des pages 297 et 298, à
périmètre constant et en francs constants, le montant total des
crédits initiaux a augmenté de 5,5 % en quatre ans, et celui des
crédits ouverts de 5,7 %, tandis que les dépenses
exécutées progressaient seulement de 3,2 %, c'est-à-dire
près de deux fois moins vite.
Pour chacune des années 1996 à 2000, la dépense
exécutée a été inférieure de 5 à 8 %
aux crédits ouverts.
Si l'on ne considère que le budget général, hors budget
annexe de l'aviation civile et comptes spéciaux du Trésor, le
décalage est encore plus marqué : + 3,3 % pour les crédits
des lois de finances initiales, - 0,5 % pour les dépenses.
Cette analyse globale ne peut malheureusement être affinée au
niveau des titres et chapitres budgétaires. Compte tenu de la
diversité des supports budgétaires et de la complexité des
calculs induits par la méthode de « rétropolation
» utilisée pour reconstituer un périmètre constant,
la Cour, comme elle l'indique page 301, n'a procédé que pour le
total des crédits à l'analyse comparative des crédits
initiaux, des crédits ouverts et des dépenses réelles.
Cette remarque faite, il est néanmoins possible de préciser que,
à périmètre constant et en francs constants, les
dépenses réelles de fonctionnement ont augmenté de 9 % au
cours de la période (11,5 % pour les seules dépenses de
personnel) et les dépenses d'intervention (titre IV) de 4,1 %,
tandis que les dépenses d'investissement diminuaient de 10 %.
En définitive, si l'évolution des crédits votés
peut donner l'apparence d'une légère croissance des moyens du
domaine « équipement et transports », l'examen des
dépenses réalisées montre au contraire que ce secteur a
été plutôt défavorisé par rapport aux autres
actions inscrites dans le budget de l'Etat dans cette période.
2) En ce qui concerne la présentation du budget des services communs, la
Cour souhaite que se poursuive le mouvement engagé par le
ministère de l'équipement depuis cinq ans pour améliorer
l'homogénéité et la lisibilité de ce document.
La Cour a déjà relevé une tendance positive, quoique trop
lente et encore incomplète, à la suppression des lignes inutiles
ou obsolètes, ainsi qu'au regroupement et à la globalisation des
crédits de fonctionnement. Dans le même esprit, les crédits
« urbanisme » ont été transférés à
la section « urbanisme et logement » en loi de finances pour
1999, tandis que les rémunérations accessoires étaient
enfin budgétisées en LFI 2000, sur le fascicule « services
communs ».
Mais si la vocation de cette section est bien de regrouper l'ensemble des
moyens de fonctionnement des services centraux et déconcentrés du
ministère de l'équipement, il apparaît souhaitable que les
crédits des quatre premières parties du titre III et de la
7ème partie du titre V de la section budgétaire « Mer
», concernant les emplois, crédits de fonctionnement et
investissements administratifs des services déconcentrés des
affaires maritimes, soient intégrés dans le fascicule «
services communs », comme cela a déjà été fait
en LFI 1997 pour les emplois d'administration centrale de la mer. Le maintien
de ce particularisme est d'autant moins justifié que l'essentiel des
crédits en cause (c'est-à-dire les dépenses de personnel)
est transféré en gestion en cours d'année à la
section « services communs ».
Au-delà de ces remarques ponctuelles, se pose et se posera de plus en
plus le problème de l'identification des crédits par destination,
alors que les bénéficiaires sont structurellement
différents : équipement, transports, ville, etc. La nomenclature
actuelle ne donne, sauf exception, aucune indication sûre et
complète dans ce domaine. Dans sa monographie, la Cour a esquissé
ce que pourrait être une démarche visant à reconstituer, en
partant des données budgétaires, une répartition des
emplois par mode de transport. La réforme de l'ordonnance du 2 janvier
1959 devrait inciter le ministère de l'équipement, des transports
et du logement à poursuivre activement ses travaux en ce sens.
Réunie le
mercredi 7 novembre 2001
, sous la présidence de
M. Alain Lambert, président,
la commission des finances
a procédé à l'examen des crédits du
ministère de l'Equipement, des transports et du logement
(III. -
Transports et sécurité routière : Transports terrestres et
intermodalité)
, sur le rapport de
M. Jacques Oudin, rapporteur
spécial.
Le
mercredi 14 novembre 2001
, la commission des finances a
décidé de proposer au Sénat
le rejet des
crédits de l'Equipement, des transports et du logement pour 2002.
Elle a confirmé son vote le jeudi 22 novembre 2001
, après
avoir pris connaissance des modifications introduites par l'Assemblée
nationale.