I. DES AIDES POUR L'ACCESSION A LA PROPRIÉTÉ TOUJOURS MOINS EFFICACES
A. UN FACTEUR ESSENTIEL DE SOUTIEN DE L'IMMOBILIER ET D'AIDE AUX MÉNAGES MODESTES
1. L'importance économique de l'accession à la propriété
En
raison des difficultés de la construction locative sociale et de
l'atterrissage prévu pour la construction locative privée (le
passage du dispositif de l'amortissement Périssol au dispositif Besson
est relativement lent), ce sont les flux d'accession à la
propriété qui, tant dans le neuf que dans l'ancien, permettent la
bonne tenue du secteur de la construction et de l'entretien.
De fait, les flux d'accession à la propriété sont un
élément essentiel du soutien de l'activité
immobilière.
Les fortes augmentations du nombre de logements aidés
enregistrées en 1996 (139.000 logements) ; 1997 (140 000 logements)
et 1999 (141 000 logements) s'expliquent principalement par le
très fort succès du prêt à 0 % qui a relancé
l'accession sociale.
La très nette progression de la maison individuelle de 1996 à
1999 résulte ainsi très largement de la réforme de
l'accession sociale à la propriété avec la mise en place
en octobre 1995 du prêt à taux zéro, non
contingenté, et dont les plafonds de ressources sont plus
élevés que pour les anciens PAP. Ainsi, 85.200 offres de
prêt concernant des maisons individuelles neuves ont été
émises et acceptées par les emprunteurs en 1997, 84.600 en 1998,
près de 100.300 en 1999 (soit 18 % de plus qu'en 1998).
Nombre de logements mis en chantier de 1993 à 1999
(en milliers) |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
|
Logements aidés |
108 |
131 |
106 |
139 |
140 |
127 |
141 |
|
PLA |
77 |
77 |
62 |
53 |
45 |
44 |
43 |
|
PAP |
31 |
54 |
44 |
|
|
|
|
|
Prêt à 0% |
|
|
|
86 |
95 |
83 |
98 |
|
avec un PAS |
|
|
|
40 |
40 |
37 |
44 |
|
avec un PC hors PAS |
|
|
|
10 |
12 |
12 |
16 |
|
avec d'autres prêts |
|
|
|
36 |
43 |
34 |
38 |
|
Logements non aidés |
143 |
167 |
174 |
128 |
124 |
160 |
176 |
|
PC (hors PAS et prêt à 0%) |
46 |
38 |
39 |
40 |
40 |
54 |
54 |
|
Prêts du secteur libre ou achats au comptant |
97 |
129 |
135 |
88 |
84 |
106 |
122 |
|
Ensemble des mises en chantier |
251 |
298 |
280 |
267 |
264 |
287 |
317 |
|
dont résidences secondaires |
19 |
20 |
16.5 |
15 |
13 |
14.5 |
14 |
Sources : DAEI - SGFAS - CFF
La
reprise constatée dans la construction aidée en 1999
(141.000 logements mis en chantier contre 127.000 en 1998) s'explique
uniquement par la progression du prêt à 0 % ; la construction
locative sociale demeurant atone jusqu'à cette date.
La forte croissance des accessions PTZ en 1999 s'est faite dans un contexte
économique et immobilier favorable, allié à une baisse
continue des taux d'intérêt des prêts immobiliers.
En 1999, 75 % des opérations réalisées avec un prêt
à taux zéro sont des opérations d'achat ou de construction
d'une maison individuelle. Cette proportion s'accroît depuis 1997.
2. Un dispositif social, qui répond à une demande
a) Les caractéristiques du prêt à taux zéro
Depuis sa mise en place en octobre 1995, le prêt à taux zéro connaît un rythme de diffusion élevé : 145.000 en 1996 (avec un seuil de travaux exceptionnellement réduit à 20 % au lieu de 35 % pour les opérations dans l'ancien) 123.000 en 1997, plus de 111.000 en 1998 et plus de 126.000 offres de prêts acceptées en 1999. En 2000, le nombre de prêts émis a toutefois rechuté à 111.000, en raison des restrictions réglementaires.
Nombre de prêts à taux zéro émis et mis en force
année |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
PTZ émis |
145 000 |
123 000 |
111 200 |
126 266 |
111 000 |
PTZ mis en force |
117 900 |
129 150 |
109 200 |
116 858 |
112 169 |
Pour les
offres émises en 2000,
l'habitat individuel représentait
90 % des opérations financées, et le collectif 10 %.
Parmi ces opérations, 85 % des opérations concernaient
l'achat de logements neufs et 15 % des opérations
d'acquisition-amélioration.
Les principaux établissements prêteurs
sont le
Crédit Agricole pour près de 25 % du marché, et pour
des parts de marché sensiblement égales (comprises entre 14% et
17%) les Caisses d'Epargne, le Crédit Foncier de France, et le
Crédit Mutuel. Le Crédit Immobilier de France et les banques AFB
se situent entre 10 et 13 %. Les autres réseaux bancaires ont de
faibles parts de marché (moins de 7 % au total).
b) Un dispositif social
Par
rapport à l'ancien prêt d'accession à la
propriété (PAP), le prêt à taux zéro a
élargi tout à la fois le réseau d'offre et le nombre des
ménages susceptibles d'en bénéficier. Il est
également très favorable aux candidats à l'accession
:
- en réduisant significativement le taux d'effort des ménages, en
particulier par le jeu des différés d'amortissement pour les
ménages les plus modestes,
- en facilitant l'accession à la propriété de
ménages appartenant aux catégories moyennes qui étaient
auparavant exclus du bénéfice des PAP.
Ainsi, 34 % des acquéreurs ont un revenu annuel imposable
inférieur à 12.638 euros, soit 82.901 francs (Tranche 1), 1,6
Smic ; 21 % entre 12.638 euros et 15.793 euros, soit 82.901
francs et 103.600 francs (Tranche 2), entre 1,64 et 2 Smic ; 19 %
entre 15.794 euros et 18.949 euros, soit 103.601 francs et
124.300 francs (Tranche 3), entre 2 et 2,5 Smic ; soit 74 % des
acquéreurs ayant un revenu mensuel au plus égal à
2.193 euros (14.385 francs), inférieur à 2,5 Smic.
Les ménages composés de 3 ou 4 personnes représentent
53 % des acquéreurs. 69 % des emprunteurs ont moins de 35 ans.
Les catégories socioprofessionnelles les plus représentées
sont les ouvriers (34 % du total), les employés (26 %) et les
professions intermédiaires (21 %). Dans 73 % des cas, les
emprunteurs sont des salariés du secteur privé contre 17 %
de salariés du secteur public et 10 % de non salariés, ce
qui est assez proche de la répartition de la population active.
c) Un prêt complété par d'autres prêts aidés
Plus d'un tiers des prêts à taux zéro sont associés à un prêt à l'accession sociale (PAS), plus d'un quart à un plan d'épargne-logement (PEL) ou à un prêt du 1% logement.
Type de prêt |
PC |
PAS |
PEL |
Prêt 1% |
autre prêt social |
autre prêt éligible au marché hypothécaire |
autre prêt libre |
Pourcentage d'opération incluant un PTZ concernées |
14 % |
37 % |
25 % |
23 % |
10 % |
10 % |
43 % |
Source : SGFGAS
Une comparaison des résultats 2000 avec les chiffres 1999 met en
exergue un recul du nombre de prêts à taux zéro
associés à un prêt à l'accession sociale
(41%
à 37%)
2(
*
)
. Les PAS
sont distribués par les établissements de crédit qui
adhèrent au FGAS (Fonds de garantie de l'accession sociale),
créé en application de la loi de finances pour 1993
n° 92-1376 du 30 décembre 1992. Le fonds garantit les
établissements prêteurs. Il est alimenté par l'Etat et les
établissements de crédit affiliés et géré
par la société de gestion du FGAS, société anonyme
au capital de 5.500.100 francs, dont les statuts ont été
adoptés par décret du 18 mars 1993. Les établissements
prêteurs signent une convention d'affiliation avec la
société de gestion.
Les chiffres sont quasiment stables pour les autres associations
. Il
convient toutefois de noter la forte progression de l'association des
prêts à taux zéro avec les plans d'épargne-logement
(PEL), de 18 % à 25 % qui montre la sensibilité de
l'utilisation de ce prêt par rapport aux taux de marché. La
légère remontée des taux depuis 1999 a rendu ce
prêt, dont les conditions ont été fixées, plusieurs
années auparavant lors de la signature des plans, plus attractif.
d) Une aide nécessaire
Le
coût moyen d'une opération d'achat dans l'individuel neuf avec un
prêt à taux zéro en 1999 a augmenté de plus 6 %
en un an, atteignant 774.800 francs.
Cependant on observe une amélioration de la situation des
accédants en Ile de France en 2001. Une comparaison du taux d'effort de
cette année d'avec celui de l'an dernier (2000) à la même
période révèle une diminution du taux d'effort pour
l'acquisition dans le neuf et dans l'ancien en Ile de France respectivement de
plus de deux points (de 33.3% à 31.0%) et aux alentours d'un point (de
28.5% à 27.7%). En revanche, en province, le taux d'effort augmente
respectivement de plus de deux points (de 31.2% à 33.3%) et de trois
points (de 25.4% à 28.5%).
Plan de financement moyen, émissions en 2001 au 24/07/2001
Zone |
IdF |
Province |
Ensemble
|
||||
Type |
Neuf
|
Ancien
|
Neuf
|
Ancien
|
|||
Montant PTZ |
134 100 F
|
120 900 F
|
105 100 F
|
84 100 F
|
104 500 F
|
||
Prêt principal |
533 300 F
|
441 800 F
|
419 700 F
|
308 000 F
|
417 400 F
|
||
Autres prêts (1) |
47 900 F
|
60 200 F
|
64 100 F
|
44 800 F
|
59 000 F
|
||
Apport personnel |
166 300 F
|
132 700 F
|
113 300 F
|
43 100 F
|
107 800 F
|
||
Total |
881 600 F
|
755 600 F
|
702 200 F
|
480 000 F
|
688 700 F
|
||
Mensualité moyenne (2) |
4 900 F
|
4 400 F
|
4 700 F
|
3 500 F
|
4 600 F
|
||
Revenu net moyen Année N |
15 800 F
|
15 900 F
|
14 100 F
|
12 300 F
|
14 100 F
|
||
Taux d'effort brut avant A.P.L |
31.0% |
27.7% |
33.3% |
28.5% |
32.3% |
||
|
|
|
|
|
|
source SGFGAS (1) : y compris Epargne-Logement si
elle existe.
(2) : montant
déclaré de la 1ère mensualité tous prêts
confondus.