IV. LA SIMPLIFICATION DES FORMALITÉS

Votre rapporteur spécial se félicite que le secrétariat d'État se soit enfin lancé dans une action forte et résolue de simplification administrative pour les entreprises. La simplification des formalités constitue en effet la première demande des PME.

A. QUELQUES PROGRÈS À RELEVER

Un certain nombre de progrès méritent donc d'être relevés. Parmi les mesures décidées entre 1998 et 2000 et déjà mises en oeuvre, il est possible de citer le relèvement du seuil d'application du régime fiscal de la micro-entreprise, la suppression de plusieurs taxes ou la simplification des formalités fiscales pour les entreprises exportatrices.

De plus, les formalités engendrées par la création d'une entreprises ont été réduites. Ont en effet été supprimés :

-depuis le 14 juillet 2000, les droits de timbre et d'enregistrement des statuts et de leurs annexes (1.500 francs),

-depuis le 10 juillet 2000, les frais de publication au Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales (Bodacc) pour les créations d'entreprises,

-les frais versés à l'INPI pour l'enregistrement au registre national du commerce et des sociétés (à compter du 1 er juillet 2000).

Par ailleurs, 100.000 « boîtes du créateur » ont été envoyées aux préfecture en octobre 2000 pour diffusion auprès des réseaux et des Centres de Formalités des Entreprises (CFE) chargés de les mettre gratuitement à disposition des porteurs de projet. Cette boîte, déclinée en deux versions-entreprises individuelle et société- comprend un guide du créateur d'entreprise, une notice explicative sur les formalités à accomplir, les formulaires de demande d'immatriculation prêts à remplir, les statuts-types ainsi que des exemples de pièces justificatives à fournir. Cette initiative paraît tellement aller de soi que l'on peut s'étonner qu'elle n'ait pas été prise plus tôt.

B. LA PORTÉE LIMITÉE DES ACTIONS ENTREPRISES EN 2001

Parmi les décisions prises le 17 avril 2001, votre rapporteur spécial constate qu'un certain nombre d'entre elles ne constituent que des mesures expérimentales. Il en est ainsi de la mise en place d'une aide à l'établissement des fiches de paie pour les très petites entreprises ou du correspondant fiscal spécial pour les « jeunes pousses ». D'autres ne s'adressent qu'aux moyennes entreprises comme l'allégement des formalités et du dossier fourni dans le cadre de la création ou de l'extension de petites surfaces commerciales (moins de 2 000 m 2 ).

On peut simplement noter parmi les mesures significatives la simplification de l'accès des petites entreprises aux marchés publics et la possibilité pour les personnes physiques de domicilier leur entreprise à leur adresse personnelle.

C. UNE PRIORITÉ ACCORDÉE AUX NOUVELLES TECHNOLOGIES

L'accent est désormais mis sur la dématérialisation des formalités administratives à travers la mise en ligne de formulaires administratifs et la création de téléprocédures.

540 formulaires administratifs essentiels peuvent être téléchargés sur le portail de l'administration « service-public.fr ».

Un grand nombre de télé-procédures sont ou vont être mises en place :

- Possibilité de déclarer et de payer la TVA par internet

- Possibilité de déclarer ses embauches (DUE)

- Possibilité de fournir par voie électronique la déclaration annuelle de données sociales (DADS)

- Possibilité de fournir par voie électronique la déclaration unifiée de cotisations sociales (DUCS)

- Possibilité de déclarer la contribution sociale de solidarité des sociétés

Votre rapporteur spécial souhaite formuler plusieurs remarques sur la priorité accordée à la dématérialisation des formalités :

1) Les actions entreprises dans ce domaine préparent l'avenir et sont porteuse de grands espoirs pour les professionnels.

2) Il convient toutefois de ne pas confondre dématérialisation des formalités et suppression des formalités . L'une n'entraîne pas mécaniquement l'autre. C'est uniquement si un lien peut être fait entre dématérialisation et réduction des formalités que les actions entreprises en faveur des nouvelles technologies ont un sens.

3) L'adoption des téléprocédures par les petites entreprises ne sera possible que si un effort important de sensibilisation, de formation et d'incitation à l'équipement informatique est entrepris. Votre rapporteur invite également le gouvernement, dans la mise en place du PAGSI (programme d'action gouvernemental pour la société de l'information) à insister davantage sur la simplicité d'utilisation et l'ergonomie des applications mises en place. Il le met en garde contre la multiplication de sites internet gouvernementaux concurrents ou redondants.

A titre d'exemple, votre rapporteur spécial signale que la téléTVA (déclaration et paiement par voie électronique), obligatoire pour les entreprises de plus de 15 millions d'euros de chiffre d'affaires connaît des difficultés dans sa mise en place. Prévue au premier mai 2001, puis au 1 er septembre 2001, l'obligation de déclaration et de paiement a encore été repoussée au premier janvier 2002. En effet, sur les 17.000 entreprises concernées, 5000 avaient au premier septembre entamé la démarche mais seules 929 avaient effectivement fait leur première télédéclaration et 562 un télépaiement...

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