III. L'ACCOMPAGNEMENT DES ENTREPRENEURS ET DES PARTENAIRES
Les crédits inscrits à l'article 44-03-20 permettent l'accompagnement des petites entreprises dans tous les aspects de leur activité. Le secrétariat d'Etat n'intervient quasiment jamais seul mais de concert avec les collectivités locales, à travers les contrats de plan, les organismes consulaires ou d'autres organismes « relais » que sont les organisations professionnelles ou les associations de commerçants. Ainsi, les interventions du secrétariat d'Etat sont le plus souvent indirectes : il agit en finançant les organismes intermédiaires du secteur du commerce et de l'artisanat.
A. DES ACTIONS DISPARATES
1. Le développement économique
Si le développement économique est principalement pris en charge par les crédits extra-budgétaires du FISAC, le secrétariat d'Etat a néanmoins consacré 9,91 millions d'euros en 2001 au soutien à l'activité économique de base des entreprises artisanales. Ce soutien prend la forme d'un financement des services collectifs non facturés rendus par les chambres de métiers et les organisations professionnelles.
2. Les réseaux d'appui aux entreprises
Votre
rapporteur spécial salue le dynamisme des réseaux d'appui aux
entreprises qui apportent un concours précieux en termes de conseil et
d'ingénierie. Le secrétariat d'Etat subventionne à hauteur
de 1,04 million d'euros en 2001 :
- la création et la transmission d'entreprises, à travers des
organismes dont les compétences sont éprouvées en la
matière (Association pour le droit à l'initiative
économique (ADIE), France Initiative Réseau (FIR)...) ;
- le conseil aux très petites entreprises avec la
Confédération Française des Coopérations et
Groupements d'Artisans (CFCGA), l'Entente des Générations pour
l'Emploi et l'Entreprise (EGEE)...;
- l'aide à l'exportation, notamment dans le cadre d'un partenariat avec
le Centre français du Commerce Extérieur (CFCE).
3. Le soutien aux métiers d'arts
Le
secrétariat d'État s'efforce de mener une politique active en
direction du secteur des métiers d'art à travers notamment la
convention qui le lie à la société d'encouragement des
métiers d'art (SEMA). 2,28 millions d'euros dont 1,91 millions d'euros
par voie de convention avec la SEMA ont été consacrés en
2001 à la transmission de savoir-faire et à l'information du
public sur les métiers d'art. Cette convention prend en compte quatre
objectifs :
-l'insertion sociale de d'artisanat d'art,
-l'innovation et les nouvelles technologies,
-le développement local,
-la promotion de l'image de la France.
4. Les aides aux groupements
Ces dépenses se trouvent en général abondées, à titre non reconductible, lors de la discussion des lois de finances, en deuxième délibération, à la demande de certains parlementaires. Il s'agit d'aides à des unions locales de commerçants et d'artisans qui contribuent à fédérer les initiatives de différents partenaires socio-professionnels.
B. LE DISPOSITIF DE RÉDUCTION DU TEMPS DE TRAVAIL ET L'EURO
1. Le faible impact du dispositif d'incitation aux 35 heures
Une
convention-cadre a été conclue en prévision du premier
janvier 2002 et du passage obligatoire aux trente-cinq heures des entreprises
de moins de vingt salariés, entre le ministère de l'emploi et de
la solidarité, le secrétariat d'État aux PME, au commerce,
à l'artisanat et à la consommation et l'Union Professionnelle
Artisanale (U.P.A.). Un volet financier a été conclu avec
l'U.P.A. à hauteur de 400.000 d'euros et avec la
confédération générale de l'alimentation en
détail (CGAD) à hauteur de 200.000 euros.
Ces crédits ne sont pas exclusifs des actions menées par le
ministère de l'emploi et de la solidarité. C'est sur le budget de
ce ministère en effet que sont imputées les actions de conseil et
d'appui aux entreprises prévues par la loi du 13 juin 1998. Le
coût maximum d'une journée d'intervention est fixé à
838 euros.
Sans entrer dans le débat sur la pertinence du dispositif gouvernemental
de réduction du temps de travail, votre rapporteur spécial se
bornera à rappeler qu'au premier juillet 2001,
seulement 2,5 % des
entreprises de moins de 20 salariés étaient passées aux 35
heures, soit 8 % des salariés concernés.
A l'évidence, un grand nombre de petites entreprises ne veulent pas des
35 heures.
Votre rapporteur spécial n'est pas certain que le décret du 15
octobre 2001 permettant, de manière transitoire, aux entreprises de
moins de 20 salariés de disposer d'un contingent annuel d'heures
supplémentaires supérieur au droit commun, suffise à
changer cette donnée fondamentale.
Il souligne l'urgence de la
signature d'une nouvelle convention d'accompagnement avec les organisations
professionnelles concernées pour que, dans un conjoncture
économique de plus en plus difficile, les 35 heures ne nuisent pas
à la compétitivité des petites entreprises et
n'accroissent pas le chômage dans les secteurs du commerce et de
l'artisanat.
2. Les inquiétudes liées à l'euro
Le
principe retenu au niveau européen est que chaque acteur
économique devra prendre en charge les frais qu'il aura à
supporter lors du passage à l'euro. Le secrétariat d'Etat a
dès lors refusé quelque subvention que ce soit aux secteurs de
l'artisanat et du commerce pour compenser les charges auxquelles ils auront
à faire face, à l'occasion surtout de la période
transitoire, entre le 1
er
janvier et le 17 février 2001
où coexisteront deux monnaies.
Un certain nombre de dispositions ont néanmoins été
adoptées par le Sénat dans le projet de loi portant mesures
urgentes à caractère économique et financier :
Article 10 bis
I. -
Après l'article 39 AF du code général des impôts, il
est inséré un article 39 AG ainsi rédigé :
« Art. 39 AG. - Les matériels destinés
exclusivement à permettre l'encaissement des espèces et les
paiements par chèques et cartes en euros et les balances pour
transactions commerciales en euros peuvent faire l'objet d'un amortissement
exceptionnel sur douze mois à compter de leur mise en service.
« Les dépenses d'adaptation des immobilisations
nécessitées par le passage à l'euro constituent des
charges déductibles au titre de l'exercice de leur engagement.
« Ces dispositions s'appliquent à toutes les
entreprises ».
IV - Il ne peut être perçu,
par les établissements bancaires émetteurs, aucune commission ou
rémunération d'aucune sorte, sur les paiements par carte de
paiement inférieurs à 30 euros effectués entre le 1er
janvier 2002 et le 17 février 2002.
Le secrétariat d'Etat a quant à lui limité ses actions
à l'accompagnement des multiples initiatives menées par les
réseaux d'appui aux entreprises, les chambres consulaires et les
organisations professionnelles. Il a ainsi apporté un financement
à l'opération 10.000 commerçants pilotes (46.000 euros)
lancées par les Chambres de Commerce et d'Industrie, ainsi qu'au train
de l'euro (15.245 euros) organisé par l'Ordre National des
Experts-Comptables. Enfin, l'enveloppe restante des prêts bonifiés
peut selon certaines conditions être utilisée pour des
investissements liés à l'euro.
Votre rapporteur spécial souhaite que ces mesures soient suffisantes. Il
rappelle que, selon un sondage IFOP-Louis Harris, seulement 22 % des
entreprises unipersonnelles estimaient en septembre 2001 être
prêtes à l'euro ou l'être dans les tous prochains jours. Ce
chiffre était de 12 % en juin. Alors que le taux de préparation
des entreprises de plus de 50 salariés est passé de 29 à
47 % d'août à septembre, celui des entreprises unipersonnelles a
stagné.