C. LES SERVICES PÉNITENTIAIRES
Cet agrégat regroupe l'ensemble des moyens permettant à l'administration pénitentiaire d'assurer l'exécution des décisions pénales, à savoir :
- la prise en charge, au sein des établissements pénitentiaires, des personnes en détention provisoire ou condamnées à une peine privative de liberté ;
- la prise en charge, par les services pénitentiaires d'insertion et de probation, des personnes relevant des actions de surveillance et d'assistance en milieu ouvert.
Les crédits des services pénitentiaires devraient atteindre 8,22 milliards de francs en 2001, en progression de 28,3 % par rapport à l'année dernière.
1. Une augmentation des crédits de personnel
Les crédits de personnel progressent de près de 10 % pour atteindre 4,9 milliards de francs.
En 2001, 530 nouveaux emplois sont inscrits (386 avaient déjà été créés en 2000), dont :
- 330 emplois de surveillance 143 ( * ) . ;
- 112 emplois de personnel d'insertion et de probation ;
- 59 emplois de personnel administratif ;
- 16 emplois de contractuel ;
- 10 emplois de personnel de direction ;
- 3 emplois de personnel technique.
Ainsi, pour l'ouverture à la fin du second semestre 2002 des deux premiers établissements de Seysses et du Pontet, 215 emplois sont créés dont 189 personnels de surveillance, le solde des emplois nécessaires pour ces deux établissements étant fourni par redéploiement interne suite à la fermeture des maisons d'arrêt d'Avignon et de Toulouse.
Par ailleurs, le projet de budget pour 2001 prévoit le transfert de huit emplois de personnel administratif de catégorie C de la direction des services judiciaires à la direction pénitentiaire, ainsi que le transfert de deux emplois de services déconcentrés aux services centraux de cette direction.
L'Ecole nationale de l'administration pénitentiaire bénéficiera également de 15 postes supplémentaires.
Plusieurs mesures intéressant les personnels pénitentiaires sont prévues pour 2001.
D'abord, la réforme statutaire du corps des chefs de service pénitentiaire bénéficiera d'une provision de 4 millions de francs.
Par ailleurs, 8,4 millions de francs sont inscrits au budget 2001 pour introduire une partie modulable dans l'indemnité pour charges pénitentiaires.
2. Une progression des moyens matériels
Les crédits de fonctionnement augmentent de 3,1 % et s'élèvent à 2,8 milliards de francs . Ils sont répartis sur quatre chapitres :
- le chapitre 36-10 (Subvention de fonctionnement aux établissements publics et budgets annexes), qui comprend un nouvel article 51 : Ecole nationale de l'administration pénitentiaire. Etant donné que l'ENAP est transformée en établissement public au 1 er janvier 2001, elle va bénéficier d'une subvention de fonctionnement qui englobe des crédits de fonctionnement et de personnel qui s'élèvent à 132,8 millions de francs .
- le chapitre 34-05 (Dépenses d'informatique et de télématique), dont les crédits augmentent de 9,4 % par rapport à 2000 et s'élèvent à 52,68 millions de francs . Ils doivent financer les projets en cours de généralisation.
- le chapitre 37-23 (Services pénitentiaires, dépenses de santé des détenus), qui dispose de 450,7 millions de francs de crédits pour 2001, soit 10 millions de francs de moins qu'en 2000 en raison de la diminution attendue du nombre de détenus ;
- le chapitre 37-98 (Services pénitentiaires, moyens de fonctionnement et de formation) qui dispose de 2,161 milliards de francs en 2001, contre 2,198 milliards de francs en 2000, soit une diminution de 1,7 %.
En réalité, cette diminution est liée en grande partie à l'ajustement des crédits à la diminution attendue du nombre de détenus (- 29,2 millions de francs), à une non reconduction des crédits (- 26,3 millions de francs), au transfert de crédits de vacation des services pénitentiaires au chapitre 31-96 (- 48,9 millions de francs) et à la transformation de l'ENAP en établissement public, qui entraîne un changement d'imputation budgétaire (- 50,4 millions de francs).
Les services pénitentiaires bénéficient d'un autre côté de 116,8 millions de francs de mesures nouvelles , dont les plus importantes financièrement sont :
- 30 millions de francs pour la mise à niveau de la maintenance des établissements ;
- 20 millions de francs de revalorisation des rémunérations des détenus classés au service général ;
- 18 millions de francs pour la mise en oeuvre de la réforme des services d'insertion et de probation ;
- 13,3 millions de francs pour la prise en charge des escortes des détenus consultants médicaux ;
- 13 millions de francs pour l'amélioration de l'hygiène ;
- 5,5 millions de francs pour l'informatique ;
- 5 millions de francs pour la mise en place du bracelet électronique.
* 143 Il convient de noter qu'avant son départ, l'ancien Garde des Sceaux, Madame Elisabeth Guigou, a mis fin à un mouvement de mécontentement des surveillants en autorisant le recrutement de manière anticipée de 251 personnels de surveillance, de 50 personnels administratifs et de 30 personnels techniques.