II. L'EFFORT RÉALISÉ
Le problème de l'entretien du réseau routier national est devenu crucial. La faiblesse des crédits budgétaires accordés à l'entretien des routes est génératrice de surcoûts supplémentaires, liés aux nécessaires opérations de réhabilitation. Le ministère de l'équipement, des transports et du logement note lui-même que " compte tenu du niveau des dotations d'entretien qui permettent de satisfaire un entretien préventif sur les deux-tiers du réseau, des besoins de plus en plus importants apparaissent au titre des programmes de réhabilitation-renforcement ".
D'une manière générale, on observe depuis 10 ans un " décrochage " des dotations d'entretien en volume par rapport aux besoins, comme le montre le graphique ci-dessous (indice base 100 en 1980).
Source : direction des routes
Les moyens d'entretien pour 2001 sont en très légère hausse, à 2.670,8 millions de francs (+ 1,9 %) et les moyens de réhabilitation et renforcement sont stables à 433 millions de francs.
Seules les dotations à la rénovation des ouvrages d'art progressent donc de manière sensible en autorisations de programme (387 millions de francs en autorisations de programme et 537 millions de francs en crédits de paiement, soit + 49 %). Les travaux du Pont d'Aquitaine à Bordeaux, qui ont jusqu'à présent mobilisé l'essentiel de ces crédits, s'achèveront en 2002. D'autres opérations sont prévues concernant le pont Ludwigsburg à Montbéliard, le pont de l'Eure à Courville, le viaduc de Chatenay-Macheron, Le viaduc d'Hayange, le viaduc de l'Orne à Rombas, le pont de la Seine sur l'A 13, le pont de Beuvron à Lamotte-Beuvron, le viaduc de la Loire en Haute-Loire, et des réparations légères sur 80 autres ouvrages.
Votre rapporteur estime que le renforcement des crédits d'entretien au secteur routier est un objectif prioritaire, dans la mesure où la faiblesse des dotations conduit immanquablement à une dégradation du patrimoine routier, dont le coût à terme pour l'Etat sera bien plus élevé.
Le ministère est d'ailleurs conscient de cette situation puisqu'il affirme que l'objectif pour les années à venir dans ce domaine consistera à faire progresser régulièrement les dotations afin de tendre vers les niveaux recommandés par l'OCDE. Pour 2001, la proposition de programme " ouvrages d'art " vise à poursuivre les opérations les plus urgentes, en particulier celles dont la programmation a été décalée par l'inscription en 2000 des 300 millions de francs de réparation du pont d'Aquitaine. Ce seront donc plus d'une centaine d'ouvrages d'art répartis sur l'ensemble du territoire qui vont être concernés par un redémarrage ou une continuation d'une plus ou moins lourde rénovation en 2001.