II. EXAMEN DE L'AVIS
Réunie le mercredi 10 novembre 1999, sous la
présidence de
M. Jacques Bimbenet, vice-président
, la
commission a procédé à
l'examen du rapport pour avis
de
M. Marcel Lesbros sur le projet de loi de finances pour 2000
(crédits consacrés aux
anciens combattants
).
M. Marcel Lesbros, rapporteur pour avis
, a précisé que
l'examen des crédits budgétaires relatifs aux anciens combattants
intervenait cette année dans un contexte particulier, rappelant que le
Parlement venait d'adopter à l'unanimité une proposition de loi
reconnaissant enfin la réalité de l'état de guerre en
Algérie.
Indiquant que l'entrée en vigueur de cette loi n'avait aucune incidence
budgétaire, il a souhaité que la démarche consensuelle qui
avait présidé à l'adoption de cette loi se poursuive
à l'occasion de l'examen du budget.
Il a ensuite souligné que, cette année encore, l'examen des
crédits budgétaires relevait d'une procédure pour le moins
surprenante. A cet égard, il a observé que le secrétaire
d'Etat aux anciens combattants se présentait devant le Parlement avec un
budget modique, voire médiocre, tout en gardant en réserve un
certain nombre d'amendements pour répondre aux attentes des
parlementaires. Il s'est alors interrogé sur cette stratégie
budgétaire, estimant qu'elle visait avant tout à desserrer la
tutelle du ministère du budget, et regrettant le manque de transparence
de cette démarche.
Abordant l'analyse des crédits, il a indiqué que ceux-ci
diminuaient en apparence de 5,7 % dans le " bleu "
budgétaire mais que, à structure constante, cette baisse se
limitait à 2 %. Il a en effet précisé que la
réforme des structures ministérielles s'était traduite par
une intégration des services du secrétariat d'Etat chargé
des anciens combattants au sein du ministère de la défense,
entraînant une modification de la nomenclature budgétaire.
Il a rappelé que cette diminution des crédits était
sensiblement inférieure aux baisses constatées les années
précédentes (- 5 % en 1997, - 3,5 % en 1998, -
3,5 % en 1999) et était également plus faible que la
diminution des ressortissants du secrétariat d'Etat
évaluée à près de 4 % pour l'an 2000.
Il a toutefois estimé que la diminution des parties prenantes devait se
traduire par un redéploiement des crédits, mais que dans ce
domaine, un raisonnement qualitatif semblait préférable à
un simple raisonnement comptable.
S'agissant des moyens des services, il a observé que les crédits
diminuaient de 0,9 % notamment du fait d'une diminution des frais de
personnel. Il a néanmoins précisé que les subventions de
fonctionnement aux établissements publics augmentaient de 3,9 %. A
cet égard, il a considéré que l'Office national des
anciens combattants et victimes de guerre (ONAC) se trouvait renforcé
avec une hausse de 4,1 % de sa subvention de fonctionnement, et une hausse
de près de 10 % de sa subvention pour l'action sociale, ainsi qu'un
crédit de 8 millions de francs destiné à la mise aux
normes des maisons de retraite.
En revanche, il a considéré que la situation de l'Institution
nationale des invalides (INI) était sans doute plus fragile. Il s'est
inquiété de la faible augmentation de 2,6 % de sa subvention
de fonctionnement, jugeant qu'il n'était pas évident que celle-ci
soit suffisante pour compenser la diminution des effectifs médicaux
liée à la fin du service national obligatoire.
S'agissant de la dette viagère, il a indiqué que les
crédits étaient quasiment stables et s'élevaient à
19,9 milliards de francs soit 80 % du budget total. Il a cependant
observé que cette stabilité masquait des évolutions
divergentes. Il a précisé que les dépenses liées
aux pensions d'invalidité diminuaient de 2,2 % en dépit de
l'application du rapport constant, mais que les dépenses liées
à la retraite du combattant augmentaient, elles, de 16,6 %, cette
progression s'expliquant principalement par l'arrivée massive à
65 ans des anciens combattants d'Afrique du Nord, âge leur permettant de
bénéficier de la retraite du combattant.
S'agissant des interventions d'assistance et de solidarité, il a
souligné qu'elles diminuaient de 11 %. Il a analysé cette
baisse comme tenant avant tout à la diminution de 28 % des
crédits du fonds de solidarité, ceux-ci s'élevant à
1,1 milliard de francs. Il a estimé à ce propos que cette
diminution était liée à la sortie progressive du
dispositif des anciens combattants d'Afrique du Nord, le nombre de
bénéficiaires du fonds devant revenir d'environ 32.000 en 1999
à 21.000 l'an prochain.
M. Marcel Lesbros, rapporteur pour avis,
a estimé que
l'extinction progressive du fonds imposait une réflexion sur son avenir
et sur les perspectives de redéploiement corrélatif des
crédits. Il a observé que ce redéploiement était
cette année affecté à la dette viagère mais il a
jugé qu'il serait légitime qu'il soit également en partie
affecté à de nouvelles actions de solidarité en faveur des
veuves ou des anciens combattants d'outre-mer.
Revenant sur la réforme du fonds de solidarité instituée
par l'article 124 de la loi de finances pour 1999, il a jugé ses
résultats décevants, constatant que, seules, 192 personnes
avaient bénéficié de cette mesure nouvelle au premier
semestre 1999. Il a alors estimé que cette mesure ne pouvait en aucun
cas être considérée comme un substitut, même partiel,
à la question de la retraite anticipée.
S'agissant de la mesure adoptée l'an passé et étendant le
bénéfice de l'allocation de remplacement pour l'emploi (ARPE),
M. Marcel Lesbros, rapporteur pour avis
, a rappelé que la
commission avait été favorable, non seulement à cette
mesure, mais aussi à son extension en faveur des titulaires du titre de
reconnaissance de la Nation. Il a néanmoins regretté que ce
dispositif ne soit toujours pas opérant. Il a précisé que
ce dispositif était pourtant tout à fait praticable au moment de
la dernière discussion budgétaire mais que la difficulté
était venue de la modification du financement de l'ARPE
décidée par les partenaires sociaux le 22 décembre 1998,
cette décision mettant 20 % du financement à la charge de
l'employeur et modifiant donc significativement l'équilibre financier du
dispositif.
Néanmoins, il a considéré qu'il était inexact
d'accuser les partenaires sociaux du blocage de l'extension de l'ARPE aux
anciens combattants, indiquant que les partenaires sociaux avaient signé
le 12 mai dernier un avenant à l'accord du 6 septembre 1995. Observant
que cet avenant nécessitait un agrément gouvernemental pour
devenir applicable, il a considéré que le blocage dans
l'application de cette mesure relevait alors, depuis plus de six mois, de la
responsabilité du Gouvernement, celui-ci n'ayant toujours pas
délivré cet agrément.
S'agissant de la politique de la mémoire, il a constaté que
70 % des crédits budgétaires relatifs à la
mémoire étaient désormais inscrits dans le budget du
ministère de la défense. Il a précisé que ces
crédits augmentaient globalement de 18 % pour atteindre
74 millions de francs.
Compte tenu de toutes ces évolutions,
M. Marcel Lesbros,
rapporteur pour avis
, a alors considéré que la diminution du
budget des anciens combattants devait permettre de garantir le respect du droit
à réparation, et de poursuivre l'effort en faveur de la
solidarité et de la mémoire dans des conditions satisfaisantes.
Il a toutefois jugé ce budget décevant en matière de
mesures nouvelles, observant que le projet initial ne comportait que deux
mesures nouvelles, lesquelles étaient très en retrait par rapport
aux avancées qu'avait pu laisser espérer M. Jean-Pierre Masseret.
Il a indiqué que la première mesure nouvelle prévoyait
d'attribuer la carte du combattant à partir d'une durée minimale
de douze mois de services en Algérie. Il a alors jugé que cette
mesure, si elle allait dans le bon sens, n'apportait aucune réponse
à la situation particulière des rappelés.
Il a ensuite indiqué qu'une seconde mesure nouvelle permettait la
poursuite de la revalorisation progressive du plafond donnant lieu à
majoration de la retraite mutualiste du combattant, l'indice de
référence du plafond majorable passant de 100 à 105. Il a
estimé que cette revalorisation était souhaitable, mais que son
rythme restait lent, et ne devrait pas permettre d'atteindre l'indice 130 d'ici
2002.
Il a néanmoins indiqué que le débat à
l'Assemblée nationale avait permis d'avancer dans d'autres domaines. A
ce propos, il a observé qu'un amendement présenté par le
Gouvernement et adopté par l'Assemblée nationale revalorisait de
1,5 %, au 1
er
janvier 2000, les pensions des plus grands
invalides, rappelant que l'évolution de ces pensions avait
été gelée entre 1991 et 1995. Il s'est
félicité d'une telle décision mais a rappelé que
l'écart né du gel de ces pensions était de l'ordre de
7 %. Indiquant que M. Jean-Pierre Masseret s'était
engagé à poursuivre la revalorisation dans les années
à venir, il a jugé souhaitable qu'elle soit totale dès
l'an prochain.
Il a ensuite évoqué le second amendement présenté
par M. Maxime Gremetz mais repoussé à l'Assemblée
nationale, précisant que cet amendement visait à créer une
commission consultative composée de parlementaires et de
représentants des associations et " chargée de
vérifier en cours d'exercice la bonne utilisation des crédits
votés afin de mettre fin à la pratique de l'annulation de
crédits ". Il a considéré que, même si de vives
réserves pouvaient être émises sur la solution
proposée, cet amendement avait le mérite de mettre en
évidence la récurrence de la sous-consommation des crédits
et le poids de la régulation budgétaire. Il a ainsi
rappelé qu'en 1998, 1,8 % du total des crédits votés
n'avait pas été consommé, 356 millions de francs
ayant notamment été annulés. Il a néanmoins
observé que ce problème tendait à se restreindre
progressivement, rappelant que la non-consommation de crédits avait
atteint 1.151 millions de francs en 1996 et 661 millions de francs en
1997.
Il a en outre déclaré que M. Jean-Pierre Masseret avait
annoncé à l'Assemblée nationale l'inscription à
venir de 30 millions de francs de crédits supplémentaires.
Il a précisé que 15 millions de francs serviraient à
financer la revalorisation de la pension des plus grands invalides et que les
15 autres millions de francs financeraient d'autres mesures :
5 millions de francs en faveur de l'action sociale de l'ONAC vers les
veuves, 5,5 millions de francs pour la mémoire, 1,5 million de
francs pour l'indemnisation des veuves des patriotes résistants à
l'occupation (PRO), 1,4 million de francs destiné à financer
l'assimilation annoncée des prisonniers du Front de libération
national (FLN) à des prisonniers captifs dans des " camps
durs ", 1 million de francs en faveur de l'historial du Struthof et
300.000 francs pour les crédits d'étude du Mémorial de
l'Afrique du nord.
S'agissant du financement de ces mesures, il a précisé que
20 millions de francs de crédits avaient été inscrits
au moment du vote de l'article d'équilibre du projet de loi de finances,
les 10 autres millions étant financés par la réserve
parlementaire. A cet égard, il s'est interrogé sur cette
dernière forme de financement considérant qu'il n'entrait pas
dans la vocation de la réserve parlementaire, de financer les annonces
gouvernementales, comme les mesures pérennes.
Il a également considéré que, si ces crédits
supplémentaires avaient le mérite de financer des mesures
nécessaires, elles ne modifiaient cependant qu'à la marge
l'équilibre du budget, rappelant que celui-ci diminuait de
500 millions de francs.
Il a aussi estimé que ces mesures, annoncées à la
dernière minute, étaient loin de répondre à toutes
les attentes du monde combattant.
Il a indiqué que de nombreuses demandes restaient en effet en suspens,
dont plusieurs lui semblaient prioritaires.
S'agissant de la retraite anticipée, il a estimé que le
Gouvernement attendait que le problème se résolve de
lui-même. Rappelant que les anciens combattants d'Afrique du nord avaient
pour la plupart plus de 60 ans, il a néanmoins estimé qu'il
s'agissait là d'une question de principe et qu'elle ne devait pas
être occultée pour autant.
S'agissant de la situation des veuves, il a reconnu que le budget proposait
certaines avancées avec notamment l'augmentation de 5 millions de
francs de l'action sociale de l'ONAC en leur faveur. Il a pris acte de
l'engagement du secrétaire d'Etat annoncé à
l'Assemblée nationale de revoir le dispositif d'aide aux veuves d'ici
2000, mais a indiqué que la commission serait très vigilante sur
ce point, la situation des veuves étant bien souvent très
préoccupante.
S'agissant de la réforme du rapport constant, il s'est
félicité que la concertation entre les associations et le
secrétariat d'Etat ait permis de dégager les principes d'une
simplification. Observant que cette simplification nécessiterait une
modification législative, il a espéré qu'un projet de loi
soit déposé et discuté dans les meilleurs délais.
S'agissant de la " décristallisation ", il a regretté
qu'aucune évolution ne soit intervenue en dépit des engagements
de M. Jean-Pierre Masseret. Il a alors déclaré qu'il en tirerait
les conséquences en proposant à la commission d'adopter un
amendement à ce sujet.
Mais au-delà de ces quatre principales questions auxquelles la
commission réserve une attention toute particulière,
M. Marcel Lesbros, rapporteur pour avis
, a souhaité insister
sur d'autres problèmes nécessitant une réponse rapide.
Il a ainsi jugé souhaitable de régler au plus vite la question de
l'indemnisation des incorporés de force dans les formations
paramilitaires allemandes (RAD-KHD). Il a précisé que,
malgré l'accord intervenu en juin 1998 au sein de " l'entente
franco-allemande ", l'instruction des quelque 10.000 dossiers
déposés traînait en longueur et retardait d'autant
l'inscription des crédits budgétaires correspondants. Il a
jugé cette situation difficilement acceptable.
Il a également estimé que l'extension des conditions
d'attribution de la carte du combattant imposait une nouvelle réflexion
sur le titre de reconnaissance de la Nation. Il a alors proposé
d'étudier l'opportunité de son extension aux anciens combattants
d'Afrique du nord ayant séjourné en Algérie entre 1962 et
1964.
Il a enfin considéré que la demande du rabaissement de 65
à 60 ans de l'âge ouvrant droit au bénéfice de
la retraite du combattant devait également être
étudiée, même si le coût d'une telle mesure,
évalué à 1,4 milliard de francs par le
secrétaire d'Etat, incitait à une certaine prudence.
Déclarant que la commission devrait rester vigilante sur tous ces points
et devrait vérifier que des progrès substantiels soient accomplis
rapidement,
M. Marcel Lesbros, rapporteur pour avis
, a
considéré que le projet de budget pour 2000 constituait une
étape dans le règlement progressif de toutes ces questions. Il a
estimé qu'il s'agissait, en dépit d'insuffisances certaines, d'un
budget raisonnable permettant la poursuite, dans de bonnes conditions, des
actions en faveur des anciens combattants et apportant des améliorations
partielles.
Il a enfin proposé de réserver le vote de la commission sur ces
crédits et sur les deux articles rattachés jusqu'après
l'audition de M. Jean-Pierre Masseret prévue le 16 novembre
prochain.
M. Louis Souvet
s'est interrogé sur les modalités d'une
simplification du " rapport constant ".
Mme Gisèle Printz
s'est préoccupée des retards dans
l'indemnisation des personnes incorporées de force dans les formations
paramilitaires allemandes (RAD-KHD). Elle a déclaré qu'elle
déposerait un amendement sur ce sujet. Elle s'est également
préoccupée de l'absence de " décristallisation "
pour les anciens combattants d'outre-mer. Elle a enfin observé que les
prochains contrats de plan devraient permettre d'accompagner des actions en
faveur du monde combattant, notamment dans le domaine de la mémoire.
M. Guy Fischer
a considéré qu'en dépit des trois
mesures nouvelles annoncées, ce budget souffrait de contradictions. Il a
notamment regretté qu'une partie des économies budgétaires
liées à la diminution du nombre d'anciens combattants retourne au
budget de la Nation. S'agissant de la revalorisation des pensions des plus
grands invalides, il a regretté que celle-ci se fasse par étapes
et s'est prononcé en faveur d'un retour à l'unicité de la
valeur afin que celle-ci soit effective dans le budget pour 2001. Il a
indiqué que le groupe communiste républicain et citoyen (CRC)
allait sans doute s'abstenir sur ce budget.
M. Jacques Bimbenet, président,
s'est préoccupé de
la situation des veuves d'anciens combattants, et plus particulièrement
des veuves des grands invalides de guerre, qui ont privilégié de
délivrer des soins à leur mari, au détriment de leur
carrière professionnelle.
En réponse aux intervenants,
M. Marcel Lesbros, rapporteur pour
avis,
a rappelé que les associations critiquaient, depuis longtemps,
l'opacité des mécanismes d'indexation de la valeur du point de
pension. Il a indiqué que la commission d'étude de l'indexation
des pensions militaires d'invalidité ne se réunissait plus, mais
que le secrétaire d'Etat avait récemment fait des propositions
simplifiant le mode de calcul du " rapport constant ".
Il s'est déclaré partager le point de vue de M. Guy Fischer,
estimant que le rattrapage des pensions des grands invalides devait être
achevé en deux ans.
Il a également précisé que le secrétaire d'Etat
avait annoncé une remise à plat des dispositifs d'aide aux veuves
en 2000, qui devrait notamment concerner les veuves des plus grands invalides.
M. Jacques Bimbenet, président,
a alors indiqué que la
commission n'adopterait un avis définitif qu'après avoir entendu
M. le secrétaire d'Etat auprès du ministre de la défense,
chargé des anciens combattants, le 16 novembre prochain. Il a
indiqué que la réunion de la commission consacrée au vote
des budgets précédemment réservé, était
prévue le 24 novembre. Il a considéré toutefois que
la commission pouvait d'ores et déjà se prononcer sur
l'amendement présenté par le rapporteur pour avis.
M. Marcel Lesbros
a présenté un amendement au projet de
loi de finances visant à apporter une première réponse
à la question récurrente de la
" décristallisation ".
Il a rappelé que les pensions militaires d'invalidité et les
retraites du combattant versées aux anciens combattants des pays
anciennement sous souveraineté française étaient
cristallisées à la valeur atteinte lors de l'indépendance,
même si des revalorisations ponctuelles avaient pu intervenir. Observant
que M. Jean-Pierre Masseret s'était engagé à
débattre de la " décristallisation " lors du dernier
débat budgétaire, il a indiqué que celui-ci n'avait
pourtant pas présenté la moindre mesure concrète.
Il a alors indiqué que l'amendement qu'il présentait permettrait
d'avancer sur deux points : levée temporaire en 2000 de la
forclusion pesant sur les demandes nouvelles et revalorisation des pensions
militaires d'invalidité et des retraites du combattant de 20 % au
Maghreb et dans l'ex-Indochine, ces pays ayant accumulé le plus de
retard.
Il a enfin estimé qu'un tel amendement constituerait un signe de
reconnaissance envers les anciens combattants d'outre-mer pour les sacrifices
consentis.
M. Louis Boyer
et
Mme Gisèle Printz
ont
déclaré partager les préoccupations du ministre, mais se
sont interrogés sur les modalités de versement des pensions et
des retraites aux bénéficiaires. Ils ont insisté sur la
nécessité de vérifier que les bénéficiaires
touchaient effectivement les pensions et les retraites.
M. Jean Chérioux
s'est interrogé sur le nombre actuel de
bénéficiaires des pensions " cristallisées ".
M. Marcel Lesbros, rapporteur pour avis,
a précisé que les
pensions étaient versées directement aux
bénéficiaires par l'Etat français, par
l'intermédiaire des payeurs placés près des ambassades. Il
a indiqué qu'en 1993 le nombre de bénéficiaires
était de 43.000 personnes pour les pensions d'invalidité et de
65.000 pour les retraites du combattant. Il a estimé que le coût
de son amendement resterait somme toute modeste.
M. Gilbert Chabroux
a proposé d'interroger le secrétaire
d'Etat sur ce sujet, et notamment sur le circuit de paiement des pensions
décristallisées, mais a fait part de son accord sur le principe
d'une " décristallisation ".
La commission a alors adopté l'amendement présenté par le
rapporteur pour avis, sous réserve de la confirmation par M. le
secrétaire d'Etat que les pensions soient directement versées aux
intéressés.
Elle a réservé son avis sur le
projet de budget et les articles rattachés jusqu'après l'audition
du ministre.
Réunie le mercredi 24 novembre 1999, sous la
présidence
de M. Jean Delaneau, président
, la
commission s'est prononcée sur
les crédits relatifs aux
anciens combattants pour 2000
, examinés par la commission le
10 novembre dernier.
Sur proposition de
M. Marcel Lesbros, rapporteur pour avis
, elle a
décidé d'émettre un avis de sagesse sur les crédits
des anciens combattants pour 2000 et d'émettre un avis favorable
à l'adoption des articles 65, 66 et 66 bis rattachés
aux crédits des anciens combattants.