LES NOUVEAUX PROFESSIONNELS DE L'ARMÉE DE L'AIR
L'expérimentation d'une professionnalisation accélérée dans trois bases aériennes-type Colmar, Ambérieu, Cognac, dès 1997, a permis de valider ou de corriger la stratégie de substitution de professionnels et de civils au personnel "appelés" vouée à l'extinction progressive. Cette expérimentation a notamment permis de redéfinir les fonctions remplies antérieurement par les appelés ou encore de modifier l'affectation des nouveaux MTA en fonction de telle ou telle spécialité. La réflexion a essentiellement porté sur le fonctionnement de certains services de base -garage, service médical, ravitaillement technique- et sur la fonction protection-sécurité. Globalement, la modalité de substitution civils/MTA aux appelés a été la suivante dans chacune des trois bases expérimentales.
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Droits 1996 |
Droits 1998 |
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Bases expérimentales |
Appelés |
MTA |
Civils |
Volontaires (1) |
Total |
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Colmar |
477 |
228 |
45 |
38 |
311 |
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Ambérieu |
267 |
131 |
30 |
26 |
187 |
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Cognac |
410 |
186 |
41 |
28 |
255 |
(1) Actuellement, postes encore tenus par des appelés du contingent.
LE RECRUTEMENT DES CIVILS
Entre
1998 et 2002, l'Armée de l'air pourra procéder au recrutement de
1 653 civils. Pour l'année 1999, 336 postes seront ainsi
créés (227 en 1998).
Aujourd'hui, l'armée de l'air emploie 1 615 fonctionnaires et 3 057
ouvriers, deux catégories constituant l'ensemble "civil". A la fin du
présent exercice, le tableau d'emplois nouveaux fait apparaître un
déficit global de 635 civils, dû, en particulier, au
problème de recrutement des ouvriers d'Etat.
Le recrutement de ces derniers est en effet suspendu pour une large part au
reclassement des personnels en provenance d'établissements
restructurés (GIAT-DCN). La contrainte géographique qui
pèse sur ces reclassements pénalise les bases
éloignées des sites restructurés mais permet à
l'inverse de combler le besoin constaté dans les bases proches de
bassins d'emplois affectés par les restructurations industrielles et
militaires.
C'est ainsi le cas des bases aériennes d'Avord, de Romorantin et de
Varennes sur Allier où les ouvertures de postes ont été
réalisées afin de faciliter les restructurations de
l'Armée de terre et du service de santé ou encore le plan de
retour à l'équilibre de GIAT-Industries.
LES MILITAIRES TECHNICIENS DE L'AIR (MTA)
En 1999,
l'Armée de l'air bénéficiera de la création de 2
371 postes de militaires techniciens de l'air. Cette catégorie nouvelle
de professionnels, mise en place par l'Armée de l'air pour appliquer la
réforme, lui fournira désormais, au lieu et place des
appelés, le personnel technicien dont elle a besoin.
. Un recrutement de proximité
Afin de ne pas aboutir à une confusion des catégories, les
militaires techniciens de l'air sont recrutés sur la base d'un niveau
scolaire spécifique par rapport à celui des sous-officiers : le
champ de prospection, pour les MTA, va du niveau de la troisième
à celui du baccalauréat professionnel. Parmi les candidats,
l'Armée de l'air privilégie également l'acquis
professionnel, directement exploitable et ne requérant pas une longue
formation complémentaire. Au demeurant, 91 % des candidats
recrutés sont titulaires d'un CAP, d'un BEP ou d'un bac professionnel.
Une autre caractéristique est le taux de féminisation qui atteint
30 %, sachant que désormais, toutes les spécialités leur
sont ouvertes.
Sur cette base et au vu des candidatures déposées, le recrutement
-avec quelque 26 % de candidats admis- apparaît assez sélectif.
Pour 1997, les statistiques ont été les suivantes :
- candidatures recensées : 6 865
- dossiers examinés : 4 650
- candidats recrutés : 1 801
En 1998 et 1999 cependant, les recrutement ont été ou seront plus
importants : respectivement 2 610 et 2 353. Autre caractéristique du
recrutement, les MTA sont pour l'essentiel issus du bassin géographique
proche des bases où ils seront affectés (71 %), sachant par
ailleurs que pendant la durée de leur contrat ils ne pourront faire
l'objet d'une mutation obligatoire hors de leur base d'emploi. De même,
alors qu'ils s'apprêteront à quitter l'Armée de l'air,
celle-ci participera à leur reconversion professionnelle locale,
notamment par l'intermédiaire du dispositif ad hoc mis en place par
l'Armée de l'air : le dispositif d'enseignement et de formation pour
l'insertion (DEFI), qui implique, avec l'Armée de l'air, les acteurs
régionaux et locaux de l'insertion et de l'emploi.
. Une formation qualifiante
Recrutés pour un contrat de quatre ans renouvelable, les MTA
reçoivent une formation militaire de base de six semaines,
dispensée au sein du centre de formation des militaires techniciens de
l'air implanté à Saintes. Ce stage est sanctionné par la
délivrance d'un certificat militaire élémentaire.
La formation professionnelle, qui vise à adapter les connaissances
acquises aux emplois offerts par l'Armée de l'air est dispensée
en deux périodes d'une à trois semaines comprenant une phase
théorique et une période d'application de deux mois au sein de
l'unité d'affectation. Le stage est sanctionné par la
délivrance d'un certificat d'aptitude à l'emploi de technicien
(CAET). La rémunération nette de base est, selon les grades,
comprise entre 6 250 F et 7 760 F.
Le MTA peut postuler aux distinctions et grades de sa catégorie : ainsi
peut-il être nommé à la distinction de première
classe après deux ans de service, au grade de caporal après trois
ans ; promu enfin au grade de caporal-chef après cinq ans, s'il
réunit l'ensemble des conditions requises.
Par ailleurs les MTA dont les services font l'objet d'une appréciation
favorable peuvent se présenter aux épreuves de sélection
externe de recrutement d'élèves sous-officiers, aux mêmes
conditions que les autres candidats civils. De même, au cours de leur
cinquième ou sixième année de service sous contrat,
peuvent-ils se présenter à l'épreuve de sélection
interne pour accéder à l'école des élèves
sous-officiers.
LA PROCHAINE ARRIVÉE DES VOLONTAIRES
A
compter du 1er janvier 1999, les armées pourront recruter des
volontaires ; pour l'armée de l'air le nombre de postes ouverts
s'élèvera à 211 pour l'an prochain. Ces volontaires auront
vocation à servir essentiellement dans des emplois techniques, les
soutiens ou encore les emplois très qualifiés (informaticiens,
juristes, enseignants ...).
Ce volontariat constitue la version "défense" de la politique des
"emplois-jeunes". D'ailleurs, ces volontaires bénéficieront d'une
rémunération équivalant à celle des emplois-jeunes
civils, avantages en nature inclus (logement, etc.).