PJ loi de finances pour 1998
GAUDIN (Jean-Claude)
AVIS 69 (98-99), tome VII - COMMISSION DES AFFAIRES ETRANGERES
Table des matières
- LE PROJET DE LOI DE FINANCES 1999 POUR L'ARMÉE DE L'AIR S'INTÈGRE DANS UNE PROGRAMMATION RÉVISÉE
- PROFESSIONNALISATION : LA TRANSITION CONTRÔLÉE
- L'ARMÉE DE L'AIR POURSUIT L'ADAPTATION DE SES STRUCTURES
- 1999 SERA L'ANNÉE CHARNIÈRE POUR L'EFFORT D'ÉQUI-PEMENT DE L'ARMÉE DE L'AIR
- CONCLUSION
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 69
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME VII
DÉFENSE - AIR
Par M. Jean-Claude GAUDIN,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Xavier de Villepin,
président
; Serge Vinçon, Guy Penne, André Dulait,
Charles-Henri de Cossé-Brissac, André Boyer, Mme Danielle
Bidard-Reydet,
vice-présidents
; MM. Michel Caldaguès,
Daniel Goulet, Bertrand Delanoë, Pierre Biarnès,
secrétaires
; Bertrand Auban, Michel Barnier, Jean-Michel Baylet,
Jean-Luc Bécart, Daniel Bernardet, Didier Borotra, Jean-Guy
Branger, Mme Paulette Brisepierre, M. Robert Calmejane, Mme Monique
Cerisier-ben Guiga, MM. Marcel Debarge, Robert Del Picchia, Hubert
Durand-Chastel, Mme Josette Durrieu, MM. Claude Estier, Hubert Falco, Jean
Faure, Jean-Claude Gaudin, Philippe de Gaulle, Emmanuel Hamel,
Roger Husson, Christian de La Malène, Philippe Madrelle,
René Marquès, Paul Masson, Serge Mathieu, Pierre Mauroy, Jean-Luc
Mélenchon, René Monory, Aymeri de Montesquiou, Paul d'Ornano,
Charles Pasqua, Michel Pelchat, Alain Peyrefitte, Xavier Pintat, Bernard
Plasait, Jean-Marie Poirier, Jean Puech, Yves Rispat, Gérard Roujas,
André Rouvière.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
et
66
(annexes n°
s
43
et
44
) (1998-1999).
Lois de finances.
Mesdames, Messieurs,
Le budget de l'Armée de l'air pour 1999 est un budget de "respiration".
L'an passé, le rapporteur pour avis avait dû, avec
inquiétude, décrire une réduction drastique des
crédits d'équipement dévolus à l'Armée de
l'air. Pour 1999, "l'encoche" de 1998 n'est pas effacée, elle n'est que
partiellement rattrapée.
Entre-temps est intervenu l'exercice de la revue des programmes, destiné
à ajuster les engagements financiers liés à la loi de
programmation initiale votée en 1996, afin de réaliser des
économies supplémentaires sur le budget de la défense, en
s'efforçant de préserver les objectifs principaux que la loi
avait définis pour nos armées.
En 1999 comme depuis les deux derniers exercices, l'enjeu ne sera pas seulement
financier. La professionnalisation de l'Armée de l'air a pris sa
vitesse de croisière et l'essentiel du chemin a déjà
été parcouru, sans heurt, vers une armée totalement
professionnelle. Sur le plan des équipements, l'année 1999 sera
celle des décisions symboliques : la commande groupée de Rafale
devra intervenir, qui permettra de donner corps, progressivement, à la
promesse faite depuis longtemps à l'Armée de l'air d'un
équipement adapté aux défis du siècle prochain. De
même la décision devra intervenir en 1999 pour le futur avion de
transport, sous la forme d'un choix entre les trois options que sont le FLA, la
combinaison C 130 J/C 17 ou encore l'Antonov 70. La filière
européenne est de nature à recueillir un soutien multiforme,
à la fois économique, opérationnel et politique, compte
tenu des ambitions industrielles aéronautiques européennes,
levier d'une défense commune.
*
* *
LE PROJET DE LOI DE FINANCES 1999 POUR L'ARMÉE DE L'AIR S'INTÈGRE DANS UNE PROGRAMMATION RÉVISÉE
Les
crédits totaux affectés à l'Armée de l'air
atteindront en 1999 35 797,5 millions de francs, soit -après une
encoche qui les avait réduits de 5,51 % en 1998-, en hausse de 2,65
% d'une année sur l'autre.
Comme l'indique le tableau ci-après, cette progression en francs
courants, comme en francs constants 1999 (+ 1,53 %) est
légèrement inférieure à la progression moyenne de
l'ensemble des crédits consacrés à la défense en
1999, (1,74 %)
La part de l'Armée de l'air dans l'ensemble du budget de la
défense reste stable à 18,8 %.
Evolution comparée des crédits Défense et de ceux dévolus à l'Armée de l'air
|
|
1997 |
1998 |
% 98/97 |
1999 |
% 99/98 |
MF COURANTS |
Défense |
190 929 |
184 722 |
- 3,25 % |
189 159 |
+ 2,86 % |
|
Armée de l'air |
36 908 |
34 875 |
- 5,51 % |
35 797,5 |
+ 2,65 % |
|
Part de l'armée de l'air |
19,33 % |
18,88 % |
- |
18,84 % |
- |
MF CONSTANTS 99 |
Défense |
195 538 |
186 754 |
- 4,49 % |
189 159 |
+ 1,74 % |
|
Armée de l'air |
37 799 |
35 259 |
- 6,72 % |
35 797,5 |
+ 1,53 % |
LA STABILITÉ DES CRÉDITS DE FONCTIONNEMENT MASQUE DES ÉVOLUTIONS CONTRAIRES AU SEIN DU TITRE III
LES EFFETS DE LA PROFESSIONNALISATION
Les
crédits de paiement inscrits au titre III de l'Armée de l'air
s'élèveront pour 1999 à 15 559,5 millions de francs, soit
en réduction de près de 1 % par rapport à l'annuité
précédente. La part des crédits de fonctionnement inscrits
au Titre III, par rapport à l'ensemble du budget Air atteint 43,47 %
soit -exception faite de 1998 compte tenu de l'encoche subie en titre V-, la
proportion la plus élevée depuis au moins les onze
dernières années. A périmètre constant, soit hors
transfert de crédits d'un titre à l'autre, le titre III de
l'Armée de l'air progresse de 0,4 %.
Si cette dotation est cohérente avec la troisième annuité
de la loi de programmation, elle traduit l'augmentation substantielle du poste
rémunérations et charges sociales (+ 2,87 %) et, une fois de
plus, la contrainte croissante qui pèse sur les moyens de fonctionnement
courant de l'Armée de l'air et singulièrement de ses bases
aériennes (- 6,42 %).
Globalement, le titre III perçoit pour 1999, par chapitre, les dotations
suivantes rapportées à l'exercice précédent, comme
l'indique le tableau ci-après, reproduisant une présentation plus
lisible des crédits de rémunérations et charges sociales.
Evolution des dotations du titre III en 1998 et 1999
|
AP 1998 |
AP 1999 |
Evolution
|
CP 1998 |
CP 1999 |
Evolution |
Rémunérations d'activités |
|
|
|
10 842,8 |
11 161,1 |
+ 2,94 % |
. dont
|
|
|
|
7 991,9 |
8 307,5 |
3,95 % |
Indemnités/
|
|
|
|
2 408,3 |
2 514,2 |
4,40 % |
Rémunérations appelés |
|
|
|
269,4 |
150,15 |
- 44,27 % |
Volontaires
|
|
|
|
|
11,4 |
|
Volontaires indemnités allocations |
|
|
|
|
1,6 |
|
Pécule d'incitation au départ |
|
|
|
173,2 |
176,25 |
+ 1,76 % |
Cotisations sociales part de l'Etat |
|
|
|
739 |
771 |
+ 4,33 % |
Prestations sociales |
|
|
|
306,6 |
297,9 |
- 2,84 % |
Fonctionnement |
|
|
|
2 427,9 |
2 272,1 |
- 6,42 % |
Alimentation |
|
|
|
482,5 |
404,1 |
- 16,25 % |
EPM |
889,2 |
628,5 |
- 29,32 |
889,2 |
628,5(4) |
- 29,32 % |
Musée de l'Air |
|
|
|
24,8 |
24,8 |
|
Total |
889,2 |
628,5 |
- 29,32 |
15 712,8 |
15 559,5 |
- 0,98 % |
Une présentation plus synthétique permet de distinguer les principales dotations liées au fonctionnement de l'Armée de l'air, et leur évolution sur trois ans.
|
LFI 1997 |
LFI 1998 |
PLF 1999 |
Variation 99/98 |
Rémunérations et charges sociales |
11 419,5 |
11 888,4 |
12 229,9 |
+ 2,87 % |
Alimentation |
530,4 |
482,5 |
404,1 |
- 16,25 % |
Fonctionnement des bases et services (hors produits pétroliers) |
1 355,4 |
1 291,0 |
1 211,5 |
- 6,15 % |
Produits
pétroliers :
|
770,8
|
903,5
|
827,2 (3)
|
- 8,45 %
|
Entretien programmé des matériels |
948,7 (2) |
889,2 |
628,5 (4) |
- 29,32 % |
TOTAL |
15 258,2 |
15 688,0 |
15 534,6 |
- 0,98 % |
Le poste
rémunérations et charges sociales
est doté de
12 229,946 MF, soit en hausse de 2,87 % par rapport à 1998.
Cette évolution positive est liée à une
légère revalorisation de l'indemnité pour charges
militaires (+ 1,14 %), à la revalorisation de la solde des
militaires du rang au niveau du SMIC, et à la hausse du point d'indice
de la fonction publique.
La diminution de certaines dotations est directement liée aux effets
mécaniques de la loi de programmation et à la réduction
d'effectifs qu'elle met en oeuvre. C'est le cas de
l'alimentation
(-
16,25 %) et d'une partie des crédits de fonctionnement, à hauteur
de 76,4 MF hors carburant et combustible.
De même
l'entretien programmé des matériels
voit sa
dotation réduite de 29,7 MF en application de la programmation. Cette
dotation, comme l'an passé, est par ailleurs concernée par un
transfert de charges de 220 MF vers le titre V. Ce transfert constitue
d'ailleurs un recours comptable à seule fin de préserver,
à enveloppe constante du titre III, une marge financière au
profit du poste
fonctionnement
compte tenu de l'incompressibilité
des crédits de rémunérations, charges sociales et
alimentation, qui passent d'une année sur l'autre de 79 % à 81,2
% du titre III Air.
S'agissant des
effectifs
, l'annuité 1999 de la loi de
programmation se traduit pour l'armée de l'air par :
- la suppression de 60 postes d'officiers, de 725 postes de sous-officiers et
de 9 144 postes d'appelés
1(
*
)
;
- la création de 2 371 postes de MTA, et de 211 postes de
volontaires
2(
*
)
.
LE FONCTIONNEMENT COURANT À FLUX TENDUS
Même si la réduction des crédits de
fonctionnement est logiquement liée aux réductions d'effectifs et
aux restructurations associées à la loi de programmation, son
ampleur et sa répétition année après année
pèsent sur les conditions de vie et de travail du personnel ainsi que
sur le niveau de l'activité opérationnelle. Les chiffres sont
à cet égard éloquents : de 1982 à 1998, les
ressources de fonctionnement courant de l'Armée de l'air ont
diminué de 32 % en francs constants pour une déflation des
personnels de 23 % sur la même période. Depuis 1995, les budgets
de fonctionnement des unités opérationnelles ont diminué
de 18 % en francs constants, affectant fortement les activités
d'instruction et les déplacements. Par rapport à chaque exercice
précédent, les crédits de fonctionnement courant de
l'Armée de l'air ont baissé en 1997 de 2,2%, en 1998 de 4,04 % ;
pour 1999 la baisse attendue atteindra 6,15 %. Le tableau ci-dessous
synthétise l'évolution des crédits de fonctionnement des
bases en 1998 et 1999.
EN MF
|
LFI 1998 |
PLF 1999 |
EVOLUTION |
Fonctionnement des bases et des services dont : |
1 524 |
1 445 |
- 5,18 |
- fonctionnement courant |
1 291 |
1 212 |
- 6,12 % |
- carburants routiers et combustibles |
233 |
233 |
0 % |
Carburants opérationnels |
904 (2) |
827 (2) |
- 8,45 % |
TOTAL chapitre 34-03 |
2 428 |
2 272 |
- 6,42 % |
Les
efforts considérables engagés depuis plusieurs années
déjà, en particulier dans le cadre des budgets de fonctionnement
gérés au plus près par les commandants de bases, ne
suffisent plus à combler les déficits en fin de gestion.
Le déficit prévisionnel du fonctionnement pour 1998 est
évalué à 150 MF. Faute de trouver en fin d'exercice
les financements correspondants, c'est la capacité des unités
opérationnelles à remplir les missions qu'on leur demande, et les
conditions de vie et de travail des personnels qui seront remises en cause,
alors que l'armée de l'air rentre en 1999 dans la phase cruciale de sa
professionnalisation.
Par ailleurs, le départ des appelés nécessite
désormais le
recours à la sous-traitance
pour
l'exécution de certaines activités de soutien sur les bases
aériennes non destinées à être projetées. Or
les rémunérations de sous-traitance ne pouvant plus, par
hypothèse, être opérées à partir du poste
rémunérations et charges sociales, ne peuvent l'être que
sur une enveloppe spécifique de fonctionnement. La dotation
prévue à cet effet en 1999 -12 MF- ne correspond pas à
l'évidence aux besoins, évalués à quelque 50
MF.
DES CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT RÉAJUSTÉS
LA REVUE DES PROGRAMMES ET SES INCIDENCES SUR L'ARMÉE DE L'AIR
. Une
clarification des objectifs
A l'été 1997, le gouvernement, en accord avec le président
de la République, a décidé de réexaminer certains
aspects de la loi de programmation militaire pour les années 1997-2002,
votée par le Parlement en 1996. Il s'est agi, par cet exercice
interministériel, de vérifier
"méthodiquement la
pertinence du contenu de la programmation militaire, afin d'en améliorer
les conditions de réalisation, au regard des contraintes
budgétaires"
3(
*
)
. Le travail, qui
s'est étendu sur plusieurs mois, a été achevé en
mars 1998.
Le résultat obtenu a été présenté comme une
"clarification des objectifs" poursuivis par le gouvernement en matière
de défense. Ces objectifs sont au nombre de trois :
- le maintien d'une
autonomie stratégique
fondée sur la
dissuasion nucléaire, le renseignement, les moyens de commandement et
certaines capacités d'action.
- une
capacité suffisante d'action à distance
du
territoire national, le plus souvent dans un cadre multinational et
singulièrement dans celui de l'OTAN ;
- la
construction d'une défense européenne
, soutenue par
le développement d'une coopération militaire et une politique
industrielle européenne dans le domaine de l'armement.
La revue de programmes a également conduit à une
redéfinition des
hypothèses d'emploi des forces
, autour de
trois scénarios :
-
les
actions de prévention et de présence
internationale
appuyées sur des moyens prépositionnés
et la coopération ;
-
les
opérations de gestion de crise et de maintien de la
paix
;
-
les
conflits régionaux
de haute intensité,
où deux zones sont identifiées : en Europe et au Proche Orient,
où se jouent nos intérêts stratégiques et parfois
vitaux, le cadre d'action est "toujours multinational" ; en Afrique où
la probabilité des conflits est élevée, ou
privilégié un cadre d'action "le plus souvent" multinational,
appuyé sur un prépositionnement adapté.
Ce nouveau "découpage" des hypothèses d'engagement de nos
armées n'apporte que de faibles changements par rapport à celles
décrites dans le rapport annexé à la loi de programmation
militaire ; l'accent est toutefois davantage mis sur le cadre multinational
appelé à devenir le cadre naturel d'engagement.
. Les conséquences sur l'Armée de l'air
Le résultat de la revue de programmes, en termes budgétaires,
conduit, pour l'ensemble de la Défense, à une économie de
20 milliards de francs par rapport à la programmation initiale pour la
période 1999-2002 soit, en moyenne annuelle, quelque 5 milliards de
francs. Par ailleurs, le titre V de la défense est
stabilisé, pour 1999 et chacune des annuités à venir de la
loi de programmation, à 85 milliards de francs constants 1998.
Surtout, pour générer les économies et permettre la
stabilisation des ressources d'équipement à un niveau
substantiellement inférieur aux prévisions de la programmation,
c'est le contenu et l'échéancier de la loi de programmation qui
ont été fondamentalement réexaminés.
Ainsi pour l'Armée de l'air
:
- un programme est
arrêté
, celui de la version
"interdiction de zone" (IZ) du missile de croisière Apache ;
- cinq programmes ou catégories d'équipements sont
aménagés
, dans leur échéancier ou dans leur
contenu :
.
La livraison du premier Rafale Air est décalée de 10
mois entraînant une
diminution
de
25 à 23 du nombre
d'appareils livrés à fin 2005.
. Deux escadrons Jaguar
seront retirés par anticipation en 2001 au
lieu d'un en 2002 et un en 2003. Cette décision est loin d'être
neutre pour l'Armée de l'air qui perdra à cette occasion les
capacités propres au Jaguar -reconnaissance et guerrre
électronique- qui ne seront transférées que plus tard sur
les Mirage 2000 D.
- Réduction de quelque 5 % des
crédits d'entretien
programmé des matériels.
- Réduction de quelque 5 % également des
crédits
d'infrastructure opérationnelle
dans le cadre des restructurations
en cours.
. Retrait
dès 2001 de la
composante transmission ASTARTE
(nucléaire), composé de 4 C 160 H.
Ces divers aménagements conduisent à une
économie
globale, pour l'Armée de l'air, de 3,9 milliards de francs 98 sur la
période 1999-2002
.
Les autres programmes majeurs de l'Armée de l'air restent
inchangés, comme le décrit le tableau ci-après.
Principaux programmes inchangés |
Principaux programmes ou
|
Programme arrêté |
Système de commandement et de conduite des opérations aériennes |
Avion de combat Rafale |
Missile de croisière Apache IZ (interdiction de zone) |
Missile d'interception et de combat aérien (MICA) |
Avion de combat Jaguar |
|
Missile de croisière SCALP-EG (emploi général) |
Programme d'entretien des matériels |
|
Missile de croisière Apache (anti-piste) |
Opérations d'infrastructure |
|
LES DONNÉES BUDGÉTAIRES POUR L'ÉQUIPEMENT DE L'ARMÉE DE L'AIR EN 1999
Les
crédits d'équipement de l'Armée de l'air avaient, en loi
de finances 1998, subi une réduction drastique de 11 % par rapport
à la loi de finances 1997. Les ressources d'équipement
étaient réduites de 2,3 milliards par rapport à ce que
prévoyait, pour sa deuxième annuité, la loi de
programmation militaire.
De surcroît, la gestion 1998 des crédits d'équipement a
subi une série d'annulations, l'une dès le mois de janvier
à hauteur de 75,5 millions de francs, une deuxième en août
1998 (830,8 MF), et deux plus récemment pour un montant de 1,133
milliard de francs, soit une annulation globale supérieure à deux
milliards de francs. Cette régulation relativise donc, sans bien
sûr l'annuler, le bénéfice des crédits de report
accordés à l'Armée de l'air et qui, pour l'exercice 1998,
ne dépasseront pas 1,223 milliard de francs.
Les
crédits de paiement inscrits aux titres V et VI
du projet de
budget 1999 de l'Armée de l'air s'élèvent à 20 238
MF, en hausse de 5,62 % par rapport à l'annuité
précédente.
Cette hausse apparente mérite d'être nuancée. En francs
constants 1999, elle n'est plus que de 4,47 % ; en francs constants et à
"structure inchangée", elle est de 3,43 %.
Par rapport à la troisième annuité de la loi de
programmation (VAR 98), qui intègre les économies
générées par la revue de programmes et qui évaluait
les crédits d'équipements à 20 349 millions de francs, les
ressources prévues en loi de finances 1999 sont en retrait de 111
millions de francs (20 238 MF).
Toutefois, la comparaison d'un budget à l'autre doit, pour être
pertinente, s'opérer à structure constante. Or le
périmètre des dépenses d'équipement est
modifié, en particulier par le transfert du titre III au titre V de 220
MF d'entretien programmé des matériels (EPM), destiné
à alléger la pression sur les crédits de fonctionnement et
également par le transfert du budget des armées de 900 MF
(213
MF pour l'Armée de l'air)
de crédits de recherche duale.
La présentation du titre V, substantiellement modifiée, gagne en
lisibilité. La réforme de la nomenclature pour 1999 se traduit
notamment par :
- la
création de cinq nouveaux chapitres
: études,
équipements communs et interarmées, équipement des
armées, soutien des forces et entretien programmé des
matériels ;
- l'intégration, au sein d'un même chapitre, du
développement
et de la
fabrication
;
- l'identification de 11 programmes majeurs sur des articles spécifiques
;
La ventilation des crédits d'équipements par principaux postes
est la suivante :
Evolution des crédits d'équipements de l'armée de l'air
|
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
||||
|
1998
|
1999
|
Variation
|
1998
|
1999
|
Variation
|
Espace |
20 |
19 |
- 5 |
63 |
23 |
- 63,49 |
Nucléaire |
525 |
865 |
53,3 |
733 |
823 |
+ 12,3 |
Etudes et développement |
2 915 |
3 194 |
+ 9,57 |
3 181 |
3 587 |
+ 12,76 |
Fabrications munitions EPP/EPM |
11 855 |
15 197 |
+ 28 |
14 084 |
14 763 |
+ 4,8 |
Infrastructure 4( * ) |
1 064 |
993 |
- 6,67 |
1 075 |
1 012 |
- 5,86 |
TOTAL T V |
16 379 |
20 208 |
+ 23,38 |
19 136 |
20 208 |
+ 5,60 |
Titre VI |
26 |
30 |
+ 15,38 |
26 |
30 |
+ 15,38 |
Total T V + T VI |
16 405 |
20 238 |
+ 23,36 |
19 162 |
20 238 |
+ 5,62 |
Le
budget 1999, dans la perspective de modernisation des matériels de
l'Armée de l'air, prévoit un financement pour permettre la
constitution du premier des deux escadrons de Mirage 2000-5
(remise
à niveau des systèmes d'armes à partir de cellules
existantes) ;
Ce programme est étroitement lié à celui du
missile
d'interception et de combat aérien MICA
dont
25 livraisons
interviendront en 1999.
Toujours dans le cadre de la projection de puissance,
12 mirage 2000 D
seront livrés en 1999.
Cet appareil, équipé du pod de
désignation laser PDLCT, est amené à être le fer de
lance de l'aviation de combat dans l'attente du Rafale. A cet égard, si
les contraintes budgétaires ont contraint à un nouveau
décalage dans la livraison des premiers Rafale, cette mesure ne modifie
pas le calendrier de constitution des escadrons : l'Armée de l'air
devrait disposer dès 2005 de l'avion de combat permettant le
remplacement des derniers Jaguar.
En 1999 sera livré le premier
rafale B à l'Armée de l'air
, en vue de permettre la poursuite
des travaux de développement.
S'agissant des
armements
, le budget 1999 prévoit des financements
résiduels pour les munitions en service -Magic 2, Super 530D,
bombes lisses et obus classiques-.
Le stock d'armements de précision -AS 30 Laser- sera
recomplété. Un financement est également prévu pour
les armements modernes tels que les missiles de croisière APACHE/SCALP,
Armement Air Sol Modulaire (AASM) et MICA, enfin 90 missiles CROTALE et 25
postes de tir Sol Air Très Courte Portée Mistral seront
livrés en 1999.
Le besoin de
ravitaillement en vol
dans le cadre des missions de
projection a nécessité l'acquisition de 3 appareils ravitailleurs
KC 135 qui ont été livrés en 1997, acquis d'occasion aux
Etats-Unis et remotorisés avec des réacteurs SNECMA CFM 56. Un
financement résiduel est consacré en 1999 à cette
opération.
La
flotte de transport
bénéficiera de la rénovation
de l'avionique de 9 Transall et de la livraison en 1999 de 2 avions de
complément TBM 700 et d'un Casa CN 235. Surtout, un financement est
prévu pour la phase de pré-lancement du programme ATF (44 MF).
Enfin, dans le cadre de sa responsabilité des
opérations de
recherche et de sauvetage en zone de combat
, l'Armée de l'air, en
1999, passera commande de 2 hélicoptères Cougar MK II Resco sur
les 4 prévus en loi de programmation.
Enfin des efforts financiers substantiels seront consentis en 1999 pour
l'amélioration des capacités de conduite des opérations
aériennes
: développement de programmes constitutifs des
systèmes C3I, modernisation des centres d'opération,
mobilité des matériels et acquisition de radars de
détection au sol.
Le tableau ci-après récapitule les principales actions permises
en 1999 au titre des équipements :
|
COMMANDES |
LIVRAISONS |
Avions de combat
:
|
0
|
1
|
Avions de transport
:
|
0
|
9
|
Avions spécialisés
:
|
2 |
0 |
Armements
:
|
0
|
25
|
Systèmes
télécommunication
:
|
0 |
6 |
ACTIVITÉ AÉRIENNE ET ENTRETIEN PROGRAMMÉ DES MATÉRIELS
La disponibilité des aéronefs et la capacité de personnels entraînés à répondre de façon optimale aux sollicitations qui leur sont faites reposent sur deux critères principaux : l'entretien programmé des matériels et le coût des carburants aéronautiques.
LES CRÉDITS D'ENTRETIEN PROGRAMMÉ DES MATÉRIELS
Ceux-ci se répartissent entre le titre III et le titre V, selon qu'ils servent à rémunérer la main-d'oeuvre chargée d'entretenir ou de réparer les appareils, chez le constructeur ou dans les Ateliers industriels de l'aéronautique (AIA) de la DGA (titre III), soit à acquérir les pièces de rechange (titre V). Le tableau ci-après décrit l'évolution globale du poste consacré à l'EPM.
Crédits |
1998 |
1999 |
Ecarts |
|
Titre III |
|
|
Valeur |
% |
AP |
889,2 |
628,5 |
- 260,7 |
- 29,32 % |
CP |
889,2 |
628,5 |
- 260,7 |
- 29,32 % |
Titre V |
|
|
|
|
AP |
4 448 |
5 727 |
+ 1 239 |
+ 27,6 % |
CP |
4 356 |
4 715 |
+ 359 7( * ) |
+ 8,2 % |
Total AC |
5 377,2 |
6 355,5 |
+ 978,3 |
+ 18,2 % |
Total CP |
5 245,2 |
5 343,5 |
+ 98,3 (1) |
+ 1,9 % |
(1)
Compte tenu du transfert de charges d'EPM de 220 MF du titre III vers le titre
V.
Quant au transfert de charges de 220 MF du titre III vers le titre V, il ne
modifie pas le volume global affecté à l'EPM. Ce transfert permet
seulement, à enveloppe inchangée de chacun des deux titres, III
et V, de garder la dotation "fonctionnement" du titre III à un niveau
minimal compte tenu de la pression qu'occasionne la hausse substantielle des
crédits dits RCS.
Le maintien en condition opérationnelle (MCO) comme l'entretien
programmé des matériels, constituent un souci récurrent
pour l'Armée de l'air. En partie du fait des réductions de
crédits dont ces postes font régulièrement l'objet. Ne
sont-ils pas une partie importante des crédits dits de "flux" -avec les
"études" et les infrastructures-, qui servent trop souvent de variable
d'ajustement des régulations opérées en titre V ?
Le problème n'est cependant pas seulement financier : la lourdeur de
certaines procédures de contractualisation, de passation de
marchés, la multiplicité des filières de contrôle,
pour légitimes qu'elles soient, retardent sur le terrain les
opérations concrètes de remise en état des
aéronefs, alors même que les crédits sont disponibles. L'an
dernier ces divers dysfonctionnements avaient contraint l'Armée de l'air
à immobiliser 20 Mirage 2000. Cette année, c'est une
trentaine qui, à certaines périodes, sont restés dans les
hangars.
LA DOTATION EN CARBURANTS OPÉRATIONNELS
Contrairement à la situation qui avait prévalu en 1997, où le prix moyen constaté du m 3 de carburant opérationnel avait atteint 1 231 F pour un tarif prévisionnel à 1 010 F, la situation, pour l'exercice 1998, semble nettement plus favorable, compte tenu de la baisse significative du prix du baril de pétrole depuis le début de l'année. Pour un tarif prévisionnel au m 3 de 1 200, le tarif moyen constaté serait de 971 F.
|
Dotation MF |
Tarif prévisionnel F/m3 |
Tarif moyen constaté F/m3 |
1996 |
770,8 |
890 |
1 184 |
1997 |
770,8 |
1 010 |
1 231 |
1998 |
903,5 |
1 200 |
971 |
1999 |
827,2 |
910 |
|
La dotation 1999 a été calculée sur la base d'une estimation du service des essences des Armées d'un tarif prévisionnel -pour carburéacteur- de 910 F/m 3 , d'un baril à 13,99 dollars et d'un dollar à 6 francs.
L'ENTRAÎNEMENT DES PILOTES
Celui-ci
est directement lié à la disponibilité des aéronefs
et à une ressource suffisante en carburéacteur. Votre rapporteur
rappellera que l'objectif minimal de 180 heures annuelles de vol pour les
pilotes de combat (soit 15 heures en moyenne par mois), qui reste le plancher
en deçà duquel un certain risque est pris, n'avait pu être
atteint en 1990, 1991 et 1996, précisément en raison d'une
ressource insuffisante en carburant opérationnel.
L'objectif général correspondant à un niveau optimal
d'activité aérienne de nature à conjuguer
l'efficacité opérationnelle et la sécurité des vols
a été fixé à 315 000 heures de vol pour 1998, soit
180 heures annuelles pour un pilote de combat et 360 heures annuelles pour un
pilote de transport, en moyenne 30 heures par mois.
PROFESSIONNALISATION : LA TRANSITION CONTRÔLÉE
La
professionnalisation constitue, pour l'Armée de l'air comme pour les
autres armées, la grande affaire du moment : le recrutement des nouveaux
engagés, la gestion de la réduction des effectifs, l'adaptation
de la structure des bases aériennes à la nouvelle donne ...
Votre rapporteur se propose d'évoquer chacun de ces thèmes,
après deux ans d'application de cette réforme majeure, en
commençant par un aspect important : le recrutement et la formation de
l'encadrement -officiers et sous-officiers-, même si ces thèmes,
permanents, ne sont pas directement liés aux conséquences de la
suspension du service national. Il abordera ensuite la question des civils et
des militaires techniciens de l'air qui constitueront, à l'horizon 2000,
la nouvelle "population" de l'Armée de l'air.
LE RECRUTEMENT DES PERSONNELS D'ENCADREMENT DE L'ARMÉE DE L'AIR
LES OFFICIERS
Sur un
effectif total de l'Armée de l'air de 76 405 personnels civils et
militaires, la population des officiers s'établit en 1998 à 7
218. Cet effectif global recouvre des métiers ou des
spécialités différents : officiers pilotes -combat et
transport- (quelque 44 % de la population totale de la catégorie),
officiers mécaniciens et officiers des bases.
En application de la loi de programmation 1997-2002, le nombre global
d'officiers sera réduit, lors de la dernière annuité,
à 6 974. La déflation du nombre de postes est
opérée par paliers durant la période à raison de
60 postes par an de 1998 à 2001 et de 63 postes en 2002. S'ajoutent
à cette réduction programmée les départs à
la retraite -avant limite d'âge ou non-, que l'Armée de l'air
estime à une moyenne annuelle de 400. En regard de ces départs et
des réductions de postes,
l'Armée de l'air a estimé
à quelque 334 par an le rythme annuel de recrutements
souhaité
.
Le tableau ci-après récapitule l'évolution comparée
des départs et des recrutements d'officiers durant la période de
programmation :
Année |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
Recrutements |
353 |
360 |
349 |
334 |
334 |
334 |
Départs |
411 |
396 |
400 (1) |
400 (1) |
400 (1) |
400 |
(1)
(prévisions)
Ainsi, pour 1998 et 1999, le recrutement, à partir des
différentes filières, présente la configuration suivante
:
|
|
1998 |
1999 |
|
Polytechnique |
1 |
2 |
Officiers à carrière |
Ecole de l'Air |
86 |
78 |
longue |
Ecole du Commissariat de l'Air |
8 |
9 |
|
Ecole militaire de l'Air |
66 |
67 |
|
Rang |
60 |
60 |
Officiers à carrière courte |
ORSA |
90 |
84 |
|
Navigant |
47 |
45 |
|
Admis sur titre |
2 |
4 |
TOTAL |
|
360 |
349 |
LE RENOUVELLEMENT DE LA CATÉGORIE DES SOUS-OFFICIERS
L'Armée de l'air compte en 1998 41 964 sous-officiers.
L'annuité 1999 de la programmation mise en oeuvre dans le présent
projet de loi de finances prévoit la suppression de 725 postes. Avec 2
086 départs à la retraite -dont 1 778 avant la limite
d'âge- la reprise des départs volontaires se confirme.
Ceux-ci s'étaient taris entre 1991 et 1995, plaçant
l'Armée de l'air devant un vrai problème d'encombrement au sein
du corps et générant autant de difficultés à
l'avancement. Ainsi convient-il de se féliciter de la reprise des
départs volontaires, perceptible depuis 1996, comme le confirme le
tableau ci-dessous :
Année |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Nombre de départs |
2 240 |
2 063 |
1 715 |
1 491 |
1 195 |
1 147 |
1 404 |
1 908 |
2 044 |
A
l'origine de cette reprise, figurent indéniablement les mesures
incitatives à caractère catégoriel et des pécules
rénovés (820 en 1998). S'y ajoute le renouveau des flux vers le
secteur de l'aéronautique civile, qui s'étaient taris
après 1991. Cela étant, les
départs volontaires et les
déflations d'effectifs de cette catégorie vont s'étoffer
au cours des prochaines annuités. Il importe donc de rester vigilant
quant à la mobilisation des ressources destinées aux
pécules pour les années 2000, 2001 et 2002
.
Le recrutement des sous-officiers est réalisé selon deux
filières, en fonction du niveau scolaire. Les candidats principalement
sélectionnés parmi les bacheliers pour les
spécialités techniques et de service général, voire
BTS pour les spécialités administratives, sont pris en charge par
l'Ecole de formation militaire de Rochefort ;
- le niveau "seconde" est pris en compte par l'Ecole d'enseignement technique
de l'Armée de l'air (EETAA) de Saintes pour deux années
d'études. Après ces deux années, les élèves
de Saintes rejoignent leurs camarades de Rochefort dans les différentes
écoles d'application.
Compte tenu des durées variables de formation -entre 2 mois et 25 mois
selon la fonction préparée-, l'année de prise de fonction
du jeune sous-officier peut intervenir l'année même du recrutement
ou une à deux années plus tard.
Les effectifs recrutés se présentent ainsi depuis cinq ans
:
Années de recrutement |
Années de prise de fonctions |
|||||
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
1992 |
706 |
|
|
|
|
|
1993 |
665 |
338 |
|
|
|
|
1994 |
169 |
526 |
460 |
|
|
|
1995 |
|
90 |
380 |
207 |
|
|
1996 |
|
|
125 |
401 |
94 |
|
1997 |
|
|
|
187 |
657 |
88 |
1998 |
|
|
|
|
239 |
857 |
1999 |
|
|
|
|
|
201 |
Total Rochefort |
1 540 |
954 |
965 |
795 |
990 |
1 146 |
Total Saintes |
305 |
267 |
277 |
394 |
328 |
184 |
Total général |
1 845 |
1 221 |
1 242 |
1 189 |
1 318 |
1 330 |
Le cursus de formation des sous-officiers s'intègre progressivement dans un cadre interarmées . La première promotion de mécaniciens "véhicules et matériel d'environnement" est ainsi formée au sein de l'armée de terre à Bourges depuis le mois de novembre 1998. Les spécialistes "photo vidéo multimédia" de l'Armée de l'air seront très prochainement formés au sein de la Marine nationale et une formation commune des spécialités aéronautiques de la Marine et de l'Armée de l'air est à l'étude sur le site de la base aérienne de Rochefort.
LES NOUVEAUX PROFESSIONNELS DE L'ARMÉE DE L'AIR
L'expérimentation d'une professionnalisation accélérée dans trois bases aériennes-type Colmar, Ambérieu, Cognac, dès 1997, a permis de valider ou de corriger la stratégie de substitution de professionnels et de civils au personnel "appelés" vouée à l'extinction progressive. Cette expérimentation a notamment permis de redéfinir les fonctions remplies antérieurement par les appelés ou encore de modifier l'affectation des nouveaux MTA en fonction de telle ou telle spécialité. La réflexion a essentiellement porté sur le fonctionnement de certains services de base -garage, service médical, ravitaillement technique- et sur la fonction protection-sécurité. Globalement, la modalité de substitution civils/MTA aux appelés a été la suivante dans chacune des trois bases expérimentales.
|
Droits 1996 |
Droits 1998 |
||||
Bases expérimentales |
Appelés |
MTA |
Civils |
Volontaires (1) |
Total |
|
Colmar |
477 |
228 |
45 |
38 |
311 |
|
Ambérieu |
267 |
131 |
30 |
26 |
187 |
|
Cognac |
410 |
186 |
41 |
28 |
255 |
(1) Actuellement, postes encore tenus par des appelés du contingent.
LE RECRUTEMENT DES CIVILS
Entre
1998 et 2002, l'Armée de l'air pourra procéder au recrutement de
1 653 civils. Pour l'année 1999, 336 postes seront ainsi
créés (227 en 1998).
Aujourd'hui, l'armée de l'air emploie 1 615 fonctionnaires et 3 057
ouvriers, deux catégories constituant l'ensemble "civil". A la fin du
présent exercice, le tableau d'emplois nouveaux fait apparaître un
déficit global de 635 civils, dû, en particulier, au
problème de recrutement des ouvriers d'Etat.
Le recrutement de ces derniers est en effet suspendu pour une large part au
reclassement des personnels en provenance d'établissements
restructurés (GIAT-DCN). La contrainte géographique qui
pèse sur ces reclassements pénalise les bases
éloignées des sites restructurés mais permet à
l'inverse de combler le besoin constaté dans les bases proches de
bassins d'emplois affectés par les restructurations industrielles et
militaires.
C'est ainsi le cas des bases aériennes d'Avord, de Romorantin et de
Varennes sur Allier où les ouvertures de postes ont été
réalisées afin de faciliter les restructurations de
l'Armée de terre et du service de santé ou encore le plan de
retour à l'équilibre de GIAT-Industries.
LES MILITAIRES TECHNICIENS DE L'AIR (MTA)
En 1999,
l'Armée de l'air bénéficiera de la création de 2
371 postes de militaires techniciens de l'air. Cette catégorie nouvelle
de professionnels, mise en place par l'Armée de l'air pour appliquer la
réforme, lui fournira désormais, au lieu et place des
appelés, le personnel technicien dont elle a besoin.
. Un recrutement de proximité
Afin de ne pas aboutir à une confusion des catégories, les
militaires techniciens de l'air sont recrutés sur la base d'un niveau
scolaire spécifique par rapport à celui des sous-officiers : le
champ de prospection, pour les MTA, va du niveau de la troisième
à celui du baccalauréat professionnel. Parmi les candidats,
l'Armée de l'air privilégie également l'acquis
professionnel, directement exploitable et ne requérant pas une longue
formation complémentaire. Au demeurant, 91 % des candidats
recrutés sont titulaires d'un CAP, d'un BEP ou d'un bac professionnel.
Une autre caractéristique est le taux de féminisation qui atteint
30 %, sachant que désormais, toutes les spécialités leur
sont ouvertes.
Sur cette base et au vu des candidatures déposées, le recrutement
-avec quelque 26 % de candidats admis- apparaît assez sélectif.
Pour 1997, les statistiques ont été les suivantes :
- candidatures recensées : 6 865
- dossiers examinés : 4 650
- candidats recrutés : 1 801
En 1998 et 1999 cependant, les recrutement ont été ou seront plus
importants : respectivement 2 610 et 2 353. Autre caractéristique du
recrutement, les MTA sont pour l'essentiel issus du bassin géographique
proche des bases où ils seront affectés (71 %), sachant par
ailleurs que pendant la durée de leur contrat ils ne pourront faire
l'objet d'une mutation obligatoire hors de leur base d'emploi. De même,
alors qu'ils s'apprêteront à quitter l'Armée de l'air,
celle-ci participera à leur reconversion professionnelle locale,
notamment par l'intermédiaire du dispositif ad hoc mis en place par
l'Armée de l'air : le dispositif d'enseignement et de formation pour
l'insertion (DEFI), qui implique, avec l'Armée de l'air, les acteurs
régionaux et locaux de l'insertion et de l'emploi.
. Une formation qualifiante
Recrutés pour un contrat de quatre ans renouvelable, les MTA
reçoivent une formation militaire de base de six semaines,
dispensée au sein du centre de formation des militaires techniciens de
l'air implanté à Saintes. Ce stage est sanctionné par la
délivrance d'un certificat militaire élémentaire.
La formation professionnelle, qui vise à adapter les connaissances
acquises aux emplois offerts par l'Armée de l'air est dispensée
en deux périodes d'une à trois semaines comprenant une phase
théorique et une période d'application de deux mois au sein de
l'unité d'affectation. Le stage est sanctionné par la
délivrance d'un certificat d'aptitude à l'emploi de technicien
(CAET). La rémunération nette de base est, selon les grades,
comprise entre 6 250 F et 7 760 F.
Le MTA peut postuler aux distinctions et grades de sa catégorie : ainsi
peut-il être nommé à la distinction de première
classe après deux ans de service, au grade de caporal après trois
ans ; promu enfin au grade de caporal-chef après cinq ans, s'il
réunit l'ensemble des conditions requises.
Par ailleurs les MTA dont les services font l'objet d'une appréciation
favorable peuvent se présenter aux épreuves de sélection
externe de recrutement d'élèves sous-officiers, aux mêmes
conditions que les autres candidats civils. De même, au cours de leur
cinquième ou sixième année de service sous contrat,
peuvent-ils se présenter à l'épreuve de sélection
interne pour accéder à l'école des élèves
sous-officiers.
LA PROCHAINE ARRIVÉE DES VOLONTAIRES
A
compter du 1er janvier 1999, les armées pourront recruter des
volontaires ; pour l'armée de l'air le nombre de postes ouverts
s'élèvera à 211 pour l'an prochain. Ces volontaires auront
vocation à servir essentiellement dans des emplois techniques, les
soutiens ou encore les emplois très qualifiés (informaticiens,
juristes, enseignants ...).
Ce volontariat constitue la version "défense" de la politique des
"emplois-jeunes". D'ailleurs, ces volontaires bénéficieront d'une
rémunération équivalant à celle des emplois-jeunes
civils, avantages en nature inclus (logement, etc.).
UNE GESTION SATISFAISANTE DES DÉPARTS
Depuis la mise en oeuvre de la loi de programmation, et jusqu'à son terme prévu en 2002, en intégrant toutefois les mesures de réorganisation ou des transferts de compétences entre armées ou services, l'Armée de l'air a effectué et poursuivra les réductions d'effectifs militaires suivantes, par grandes catégories :
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
1996/2002 |
Officiers |
+ 1 |
- 60 |
- 60 |
- 60 |
- 60 |
- 63 |
- 302 |
Sous-officiers |
- 249 |
- 600 |
- 725 |
- 945 |
- 945 |
- 961 |
- 4 425 |
MTA |
1 338 |
1 816 |
2 371 |
1 824 |
1 436 |
2 091 |
10 876 |
Appelés et volontaires |
- 6 276 |
- 6 467 |
- 8933 |
- 5 000 |
- 3 600 |
- 175 |
- 30 451 |
Total effectifs militaires |
- 5 186 |
- 5 311 |
- 7 347 |
- 4 181 |
- 3 169 |
892 |
- 24 302 |
Pour gérer au mieux les départs nécessaires d'officiers et de sous-officiers, permettant une évolution de leurs effectifs compatible avec les indications de la loi de programmation, un dispositif législatif provisoire a été mis en place en 1996 par la loi d'accompagnement de la professionnalisation. Deux mesures nouvelles ont ainsi été décidées : la création d'un pécule d'incitation au départ et la mise en place d'un dispositif de reconversion. Par ailleurs des mesures anciennes d'incitation à un départ volontaire ont été prorogées.
LES MESURES NOUVELLES
- Le
pécule d'incitation au départ
En 1997, première année de mise en oeuvre, 640 pécules
avaient été accordés à des sous-officiers et 47 aux
officiers désireux de quitter l'Armée de l'air, pour un montant
total de 171,6 millions de francs.
Le bilan 1998 intéressant globalement 859 personnels d'encadrement, est
en léger retrait pour les officiers et révèle un
accroissement des départs volontaires de sous-officiers, bien que le
taux de satisfaction des demandes, pour cette dernière catégorie,
soit inférieur (30 %) à celui des officiers (47 %).
Pécule 1998 - bilan
Officiers |
Nombre de pécules attribués |
Montant
|
||||
Grade |
1998 |
Rappel 1997 |
1998 |
Rappel 1997 |
||
Colonel |
3 |
5 |
1,87 |
2,7 |
||
Lieutenant-colonel |
24 |
14 |
9,91 |
6,5 |
||
Commandant |
1 |
- |
0,67 |
- |
||
Capitaine |
11 |
28 |
2,59 |
6,7 |
||
Total |
39 |
47 |
15,04 |
15,9 |
||
Sous-Officiers |
Nombre de pécules attribués |
Montant
|
|
|
||
Grade |
1998 |
Rappel 1997 |
1998 |
Rappel 1997 |
||
Major |
117 |
82 |
22,9 |
15,6 |
||
Adjudant-chef |
410 |
356 |
112,8 |
89,8 |
||
Adjudant |
223 |
155 |
16 |
10,8 |
||
Sergent-chef |
69 |
47 |
16 |
10,8 |
||
Sergent |
1 |
- |
0,2 |
- |
||
Total |
820 |
640 |
208,4 |
155,7 |
- Le
dispositif de reconversion
C'est l'une des innovations les plus porteuses permises par la
professionnalisation en ce qu'il institue un continuum entre le métier
exercé dans l'armée et la formation reçue d'une part et la
préparation à la réinsertion dans la vie civile d'autre
part. Il constitue également l'un des attraits essentiels du
métier militaire de courte durée et donc un atout pour un
recrutement de qualité.
Ce dispositif prend la forme d'un congé de reconversion de six mois,
compatible avec la situation d'activité. Ce congé est prorogeable
sous la forme d'un congé complémentaire de reconversion,
également de six mois, mais alors en situation de non-activité.
En 1998, les modalités de reconversion ont concerné 1 131
officiers et sous-officiers (1 311 en 1997); à savoir :
Congés de reconversion |
1997 1 |
1998 1 |
Officiers |
144 |
136 |
Sous-officiers |
1 070 |
953 |
Congés complémentaires
|
1997 1 |
1998 1 |
Officiers |
18 |
11 |
Sous-officiers |
79 |
31 |
1 Statistiques arrêtées au 30 juin de chaque année, permettant la comparaison.
LA PROROGATION DE MESURES ANCIENNES
La loi n° 70-2 du 2 janvier 1970 a été prorogée jusqu'en 2002, fin de la période de programmation. Rappelons qu'elle permet, à des officiers ou à des sous-officiers supérieurs, de poursuivre leur carrière dans la fonction publique civile. Elle a concerné l'Armée de l'air dans les proportions suivantes depuis 1990 :
Loi n° 70-2 du 2 janvier 1970
Années |
Nombre de départs |
|
|
Officiers |
Sous-officiers |
1990 |
5 |
15 |
1991 |
5 |
26 |
1992 |
6 |
19 |
1993 |
6 |
21 |
1994 |
3 |
20 |
1995 |
6 |
16 |
1996 |
11 |
19 |
1997 |
14 |
34 |
1998 1 |
11 |
48 |
1
Prévision au 1.7.98.
Il ressort de cette présentation, depuis 1997, date de lancement de la
professionnalisation et de l'incitation au départ volontaire de cadre de
l'Armée de l'air, un recours accru à cette modalité de
reclassement dans l'administration civile.
Par ailleurs, le dispositif de la
pension de retraite calculée sur la
solde
du grade supérieur
, permis par la loi n° 75-1000
du 30 octobre 1975, également prorogé jusqu'en 2002, a
bénéficié à 77 officiers en 1998, comme en 1997.
Enfin,
les transferts volontaires vers les autres armées
ont
concerné en 1998 4 officiers et 69 sous-officiers, reclassés dans
le corps de soutien de la gendarmerie ; ils avaient été en 1997,
respectivement 6 et 52.
L'ARMÉE DE L'AIR POURSUIT L'ADAPTATION DE SES STRUCTURES
LA RÉDUCTION DU NOMBRE DES IMPLANTATIONS
Dernier
des trois niveaux d'organisation de l'Armée de l'air, après
l'état-major et l'ensemble constitué des commandements
spécialisés et des régions aériennes, les bases
aériennes sont le cadre d'accueil de toutes les unités
opérationelles de l'Armée de l'air. Elles y
bénéficient des moyens de soutien et de support nécessaire
à leurs missions.
La réduction du format des forces aériennes, une évolution
-tant budgétaire que stratégique- conduisant à
privilégier un dispositif plus compact, a conduit l'Armée de
l'air à réduire ses implantations. Cette politique n'est pas
nouvelle puisque depuis 1980 jusqu'en 1997, ce sont quelque 18 bases
aériennes qui ont été dissoutes.
La loi de programmation 1997-2002, la professionnalisation des forces, ont
accéléré l'évolution. Une première
série de mesures a été appliquée qui a donné
lieu en 1998 et 1999 à :
- la transformation en détachement air des bases aériennes de
Toul-Rosières (1998) et de Contrexéville (1999)
- la fermeture des bases aériennes de Bordeaux-Cenon (1998),
Toul-Thouvenot (1998) et Apt (1999).
Une nouvelle série de restructurations a été
annoncée par le ministre de la défense le 7 juillet 1998, pour la
période 2000-2002. Elles conduisent à la transformation, en
détachement air, des bases de Varennes-sur-Allier (2000), Romorantin
(2002) et Doullens (2002).
La configuration des implantations de l'Armée en 2002 sera de 33
bases, dont 25 équipées d'une plate-forme aéronautique
.
A ce jour, ces implantations sont les suivantes en
métropole
:
- 25 bases plates-formes
. 13 bases majeures de stationnement : chasse ou transport
Numéro BA |
Ville voisine |
DPt |
102 |
Dijon |
21 |
103 |
Cambrai |
59 |
105 |
Evreux |
27 |
112 |
Reims |
51 |
113 |
Saint-Dizier |
52 |
115 |
Orange |
84 |
116 |
Luxeuil |
70 |
118 |
Mont-de-Marsan |
40 |
123 |
Orléans-Bricy |
45 |
125 |
Istres |
13 |
132 |
Colmar |
68 |
133 |
Nancy |
54 |
702 |
Bourges-Avord |
18 |
. 12 bases écoles, à vocation interarmées, état-major, centres d'opération...
Numéro BA |
Ville voisine |
DPt |
101 |
Toulouse-Francazal |
31 |
106 |
Bordeaux-Mérignac |
33 |
107 |
Villacoublay |
78 |
110 |
Creil |
60 |
114 |
Aix-en-Provence |
13 |
120 |
Cazaux |
33 |
126 |
Solenzara |
20 |
128 |
Metz |
57 |
279 |
Châteaudun |
28 |
701 |
Salon-de-Provence |
13 |
705 |
Tours |
37 |
709 |
Cognac |
16 |
- 13
bases non plates-formes
. 5 bases radar
Numéro BA |
Ville voisine |
DPt |
901 |
Drachenbronn |
67 |
902 |
Contrexéville |
88 |
922 |
Doullens |
80 |
942 |
Lyon Mont-Verdun |
69 |
943 |
Nice |
06 |
. 3 bases entrepôts ou ateliers
Numéro BA |
Ville voisine |
DPt |
273 |
Romorantin |
41 |
277 |
Varennes-sur-Allier |
03 |
278 |
Ambérieu |
01 |
. 5 bases diverses
Numéro BA |
Ville voisine |
DPt |
117 |
Paris |
75 |
200 |
Apt |
84 |
217 |
Brétigny |
91 |
721 |
Rochefort |
17 |
921 |
Taverny |
95 |
- 2 écoles
ECOLES |
Ville voisine |
DPt |
- Ecole
d'enseignement technique de l'armée de l'air (EETAA 722)
|
Saintes
|
17
|
- 4 détachements air
Numéro DA |
Ville voisine |
DPt |
90.106
|
Bordeaux-Beauséjour
|
33
|
hors
métropole
- 2 bases aériennes
Numéro BA |
Ville voisine |
DOM-TOM |
181 |
Saint-Denis |
Réunion |
190 |
Papeete |
Polynésie française |
- 6 détachements air
Numéro |
Ville voisine (DOM-TOM ou Pays) |
160
|
Dakar
(Sénégal)
|
UNE STRUCTURE DE COMMANDEMENT RÉNOVÉE
Les
bases aériennes ont vu parallèlement leur structure de
commandement modifiée et simplifiée
. La structure
précédente, tout en conférant déjà au
commandant de base toutes les responsabilités, plaçait à
ses côtés un nombre d'interlocuteurs qui s'est
avéré, avec l'expérience, trop élevé : six
chefs de moyens (opérationnels, techniques, sécurité
protection...). Ce nombre s'était d'ailleurs accru lors de la
suppression, dans les années 1993-1996, du niveau "escadre".
Plusieurs raisons ont conduit l'Armée de l'air à adopter un
dispositif plus simple. Il convenait en effet :
• de tirer les conséquences, pour l'organisation des bases, de la
professionnalisation, et des responsabilités nouvelles qu'elle
confère aux responsables de la fonction personnel -recrutement,
reconversion dans la vie civile, etc... ;
• d'améliorer la prise en compte de la projection de forces ou de
puissance ainsi que de l'exigence de décentralisation de
l'exécution de certaines missions (comme certains
événements particuliers tels l'accueil du pape).
C'est pourquoi désormais, le commandement repose sur une équipe
de commandement et de direction qui regroupe, autour du commandant de base :
- un commandement en second et adjoint forces,
- 3 chefs de soutien (opérationnel, soutien technique et soutien
personnel, ce dernier disposant d'une division ressources humaines
étoffée).
L'ADAPTATION DES RÉGIONS AÉRIENNES
Entre
l'Etat major et les directions de services d'une part et les bases
aériennes d'autre part, et aux côtés des commandements
spécialisés, se trouve l'échelon, essentiel, des
régions aériennes. Celles-ci ont la responsabilité de la
capacité des bases aériennes à assurer leurs missions en
garantissant la cohérence globale des soutiens fournis par les services
et les commandements organiques.
Jusqu'à présent, l'organisation territoriale de l'Armée de
l'air a reposé sur trois régions aériennes :
-
Région aérienne Nord-Est
, dont le siège de
l'état-major se trouve à
Villacoublay
, couvrant le quart
Nord-Est du territoire métropolitain ;
-
Région aérienne Atlantique
, dont le siège est
Bordeaux
et qui couvre la moitié Ouest du territoire ;
-
Région aérienne Méditerranée
, basée
à
Aix-les-Milles
, en charge des bases situées dans le
quart Sud-Est de la France, ainsi que de l'essentiel des dispositifs
stationnés ou projetés outre-mer.
A partir de l'été 2000,
le dispositif actuel sera
réduit à deux régions aériennes : Nord et Sud
.
Plusieurs raisons sont à l'origine de cette rationalisation :
• Une économie d'effectifs, obtenue par la suppression de
l'actuelle structure d'état-major de la Région
Méditerranée.
• Le nouveau découpage Nord-Sud du territoire
métropolitain correspondra aux limites des Comités
régionaux de gestion (CRG) de l'espace aérien de l'aviation
civile. Cela confortera la cohérence des actions concernant l'aptitude
opérationnelle des plates-formes aéronautiques.
• Les limites géographiques des régions aériennes
sont compatibles avec l'organisation territoriale interarmées.
• Elles sont cohérentes avec les structures régionales
retenues par les autres membres de l'Alliance Atlantique.
1999 SERA L'ANNÉE CHARNIÈRE POUR L'EFFORT D'ÉQUI-PEMENT DE L'ARMÉE DE L'AIR
Prenant
en compte l'évolution du contexte stratégique, la loi de
programmation a défini le modèle d'armée vers lequel
devront tendre nos moyens de défense en 2015. Pour l'armée de
l'air, cela correspond à une flotte de combat de 300 appareils
polyvalents de type Rafale et à une flotte de transport
renouvelée, capable d'assurer tout à la fois la projection de nos
forces et la manoeuvre tactique sur le théâtre d'opérations.
Le premier appareil
Rafale
de série destiné à
l'armée de l'air lui sera livré en 99. Cette livraison marquera
symboliquement l'entrée de l'armée de l'air dans une nouvelle
ère d'équipements. La commande globale de Rafale que le
gouvernement s'est engagé à réaliser en 99, donnera tout
son sens à ce symbole.
L'ATF
, l'avion de transport qui équipera dans le futur notre
armée de l'air, a également pris rendez-vous en 99. La
décision concernant le choix de cet avion, doit en effet être
prise dans le courant de l'année, il apparaît essentiel à
votre rapporteur que la solution retenue soit européenne et que le choix
se porte sur le FLA (Future Large Aircraft) proposé par Airbus Industrie.
Rafale et ATF
marqueront donc l'année 99 chacun à sa
manière, en engageant concrètement notre armée de l'air
vers son futur modèle d'armée.
Mais, la route est encore longue entre l'année charnière
symbolique que représentera 1999 et le modèle lui-même.
Depuis plusieurs années, l'armée de l'air se prépare
à faire cette route dans les meilleures conditions possibles. Elle
maintient un effort constant
de modernisation de ses principaux
équipements tout en réduisant la taille de son parc d'avions
vieillissants
. Ainsi, elle se sépare de ses appareils les plus
anciens, en rénove d'autres et fait l'acquisition d'avions de combat de
génération intermédiaire. C'est ainsi qu'elle recevra en
1999, 12 mirage 2000 D, 22 mirage 2000 de défense aérienne
rénovés M. 2000-5, 9 avions de transport C 160 Transall
rénovés, un avion cargo léger CN 235 et les deux derniers
avions de complément TBM 700. L'effort de modernisation porte
également sur l'acquisition de nouvelles munitions adaptées aux
systèmes d'armes en service et sur l'amélioration des
capacités de conduite des opérations aériennes, le tout
dans un souci permanent de cohérence de l'ensemble des
équipements utilisés par l'armée de l'air.
Comme en 1998, les crédits alloués en 1999 au titre V air sont
inférieurs à ceux prévus par l'annuité
correspondante de la loi de programmation militaire 1997-2002. Ces
déficits ont été confirmés par la revue de
programmes menée en 1998. Ils ne remettent pas en cause les programmes
principaux comme le Rafale ou l'ATF, mais contraignent l'armée de l'air
à étaler son effort de modernisation et à réduire
plus rapidement que prévu son format, afin de préserver ses
capacités opérationnelles immédiates à un niveau
acceptable.
LE PROGRAMME RAFALE, SAUT QUALITATIF DE NOTRE AVIATION DE COMBAT
L'ÉPREUVE DE LA REVUE DE PROGRAMMES
La revue
de programmes menée par le gouvernement et les états-majors a
confirmé le programme Rafale dans ses grandes lignes. Un
réaménagement de l'échéancier de livraison a
néanmoins permis à ce programme de contribuer aux efforts
d'économie recherchés à hauteur de 1,5 milliards de francs
sur la période de programmation. Le recul de 10 mois de la livraison des
premiers avions destinés à l'armée de l'air, conduit en
fait à un report de dépenses au-delà de la période
couverte par la loi. La date de mise en service opérationnel du premier
escadron équipé du Rafale reste fixée à fin 2005,
mais elle concernera vingt-trois appareils livrés au lieu de 25. Le
contenu physique du premier standard livré à l'armée de
l'air semble être sorti indemne de l'exercice. Les conséquences
opérationnelles sont donc minimes. Mais peut-on en dire autant des
conséquences industrielles? Le tableau ci-dessous présente la
montée en puissance de la production des Rafale de série, pour la
marine et l'armée de l'air, jusqu'en 2007, date à laquelle sera
atteint le rythme de croisière de vingt-trois appareils produits par an.
Il fait apparaître clairement en 2002 et 2003 le creux de production
correspondant au réaménagement de livraison décidé.
Comment l'industriel saura-t-il gérer ce ralentissement de la
chaîne production? Il est à souhaiter que ce problème, qui
ne semble pas avoir été pris en compte par les conclusions de la
revue de programmes, ne se réglera pas au détriment du coût
unitaire des appareils et donc des budgets "air" à venir.
Production Rafale - Montée en puissance
ANNEE |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
2003 |
2004 |
2005 |
2006 |
2007 |
|
|
AIR |
Rafale C |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
2 |
5 |
4 |
4 |
|
|
Rafale B |
1 |
1 |
1 |
0 |
1 |
5 |
8 |
7 |
7 |
|
|
Rafale M |
1 |
2 |
2 |
1 |
0 |
2 |
5 |
6 |
6 |
|
TOTAL |
2 |
4 |
5 |
1 |
1 |
9 |
18 |
17 |
23 |
|
LA SIGNIFICATION D'UNE COMMANDE GLOBALE
Les
économies envisagées sur le programme Rafale s'appuient
également sur les conditions négociées avec l'industriel
dans le cadre d'un recours à des commandes pluriannuelles. Notre
commission avait souligné il y a un an dans ce même rapport, tout
l'intérêt que représenterait en 1998 une commande
groupée de 48 appareils, dont 33 pour l'armée de l'air. Outre les
conditions de prix que cette commande globale aurait favorisées, elle
aurait signifié clairement l'engagement de l'état français
pour un programme qui ne sera capable d'exploiter ses fortes
potentialités à l'export que lorsqu'il aura obtenu les garanties
apportées par cet engagement. Tout retard pris favorise les concurrents
directs du Rafale et en particulier l'EFA germano-italo-britannique qui
bénéficie déjà de 148 commandes fermes. En
matière d'export, l'armée de l'air a d'ailleurs un rôle
à jouer et participe de plus en plus activement à la promotion de
l'aéronautique militaire française. Elle se positionne en tant
que partenaire des armées de l'air étrangères, en offrant
le partage de son expérience et de son savoir-faire, lorsqu'il s'agit de
matériels qu'elle met en oeuvre ou de matériels similaires.
Lors de son audition devant notre commission des Affaires
étrangères, de la Défense et des Forces armées, le
ministre de la défense s'est engagé sur une passation de commande
globale en 1999 au plus tard. Cette commande, incluse dans la construction
budgétaire, comprendrait en fait une première partie ferme de 28
appareils dont 21 pour l'armée de l'air et une seconde partie
optionnelle de 20 (dont douze air), à confirmer ultérieurement.
Ce schéma de commande globale est présenté sur le tableau
ci-dessous.
Le recours aux commandes pluriannuelles demeure plus que jamais
d'actualité si l'on veut enfin stabiliser l'équilibre financier
du programme Rafale et bénéficier globalement des effets positifs
que pourrait apporter son exportation.
Commandes - livraisons Rafale
PROGRAMMES |
|
AVANT 1995 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
2002 |
APRÈS 2002 |
CIBLE |
RAFALE AIR |
COMMANDES |
2 |
1 |
0 |
0 |
0 |
21 |
12 |
0 |
0 |
198 |
234 |
|
LIVRAISONS |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
0 |
0 |
0 |
232 |
|
RAFALE MARINE |
COMMANDES |
3 |
7 |
0 |
0 |
0 |
7 |
8 |
0 |
0 |
35 |
60 |
|
LIVRAISONS |
0 |
0 |
0 |
0 |
0 |
1 |
3 |
5 |
1 |
50 |
|
UN PROGRAMME-PHARE POUR LA DÉFENSE
Afin de
renouveler sa flotte de combat à l'aube du deuxième
millénaire, l'armée de l'air a fait le choix depuis
déjà plus de dix ans d'un avion totalement polyvalent qui lui
permettra de faire face à l'ensemble de ses missions avec un nombre
moindre d'appareils. C'est le programme Rafale auquel s'est associée la
marine nationale. Confirmé par la loi de programmation militaire
1997-2002, ce choix a été validé dans ses orientations
par la revue de programmes. Le premier escadron de Rafale air sera
opérationnel à la fin de 2005. La cible finale est maintenue
à 234 appareils pour l'armée de l'air (139 biplaces et 95
monoplaces) et 60 pour la marine, les livraisons s'étaleront jusqu'en
2019.
La totale polyvalence qu'offrira le Rafale mérite d'être
rappelée. Il pourra effectuer l'ensemble des missions de l'aviation de
combat : pénétration et attaque au sol par tous les temps, de
jour comme de nuit, frappe nucléaire, défense et
supériorité aérienne, intervention à long rayon
d'action avec ravitaillement en vol, reconnaissance tactique et
stratégique.
Grâce à son système d'armes, il pourra mener des attaques
tous temps sur des objectifs au sol ou en mer, avec tir à distance de
sécurité de divers missiles classiques ou nucléaires ou
tir de précision d'armements classiques ; il lui sera possible d'assurer
un niveau de survie élevé en dépit d'un environnement
hostile, dense en menaces, grâce notamment à un système
interne de contre-mesures adaptées.
Le Rafale pourra enfin engager un combat à grande distance contre
plusieurs avions hostiles grâce à des capteurs
spécialisés et à des missiles "tire et oublie". Tous les
armements existants ou futurs pourront être emportés en les
adaptant au type de mission : défense aérienne, attaque au sol ou
reconnaissance. Plus lourd que le Mirage 2000, le Rafale emporte davantage
d'armement, ce qui accroît son efficacité opérationnelle
à l'unité.
Grâce à cet ensemble de capacités, que seul le Rafale
possédera à terme, l'armée de l'air aura l'assurance de
pouvoir effectuer ses missions de combat avec une efficacité
opérationnelle suffisante. C'est à ce prix qu'elle sera capable
de remplir le rôle qui lui est assigné au sein de la
défense.
Le projet du budget 1999 prévoit la participation suivante de
l'armée de l'air au financement du programme :
|
AP |
CP |
Développement |
1 056 MF |
1 199 MF |
Production |
2 067 MF |
2 551 MF |
Soit 3,75 milliards de CP qui viendront en fin 99 s'ajouter aux 32,27 milliards que l'armée de l'air a déjà dépensés sur ce programme. Sa détermination à disposer d'une flotte de Rafale en est certainement renforcée.
LE PROGRAMME D'AVION DE TRANSPORT FUTUR (ATF)
1999 ANNÉE DU CHOIX POUR L'ATF
Pour
l'aviation de transport militaire, 1999 sera l'année du choix pour le
renouvellement de la flotte. Rappelons qu'il s'agit de définir l'avion
de transport futur (ATF), successeur du Transall dont la première
génération sera progressivement retirée du service
à partir de 2004. Si l'on souhaite éviter toute perte de
capacités opérationnelles en matière de projection de
forces, les premières livraisons de l'ATF devront intervenir au plus
tard en 2005.
Trois solutions sont en cours d'examen pour l'acquisition "sur
étagères" de ATF.
La première consiste à développer, en coopération
européenne à sept pays (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie,
Espagne, Belgique, Turquie), un avion nouveau, le FLA (Future Large Aircraft)
sous l'égide d'Airbus Industrie qui créera pour cela une filiale
Airbus Military Company associant les industriels des pays participants.
La deuxième consiste à acheter sur étagères une
flotte mixte d'avion américain Lockheed C130J et Boeing C17, 1 flotte de
5 C17 et 48 C130J paraissant le mieux adaptée.
La troisième consiste à adapter l'avion russo-ukrainien Antonov
70. Une occidentalisation de l'avion est nécessaire pour qu'il
réponde mieux aux besoins occidentaux en termes opérationnels de
sécurité et de soutien.
Il est important de ne pas se tromper à l'occasion de ce choix qui
conditionnera les capacités opérationnelles des armées,
pour les 30 années à venir, d'autant plus qu'un certain nombre
d'arguments autres qu'opérationnels sont là pour influencer le
choix. Les enjeux industriels par exemple, avec la restructuration de
l'industrie aéronautique militaire en Europe, ou bien la prise en compte
au plan politique de nos relations bilatérales avec la Russie et
l'Ukraine.
Tout cela ne devra pas faire perdre de vue qu'il s'agit avant tout de
satisfaire, au meilleur coût, un besoin opérationnel bien
défini, tout en préservant dans la mesure du possible nos
capacités industrielles.
Il semble bien, à l'examen des études déjà
menées, que le choix du FLA doive s'imposer. Dans la mesure où il
sera confirmé que le FLA est la réponse au besoin
opérationnel, son choix possédera à nos yeux d'immenses
vertus au plan de la solidarité européenne et de l'élan
qui doit nous animer vers une défense européenne
autonome.
LE BESOIN OPÉRATIONNEL
Le
besoin opérationnel d'aéromobilité des armées se
décline pour le transport aérien militaire en besoin de
projection stratégique inter-théâtres, et en
capacité de manoeuvre tactique intra-théâtre.
Le premier volet du besoin nécessite de déployer suffisamment
vite et loin de la métropole des moyens pour stopper la dynamique
initiale d'un adversaire potentiel, puis d'entretenir le flux de ravitaillement
des forces projetées. Seuls des avions cargos possédant de bonnes
capacités d'emport et un rayon d'action suffisant sont capables de
remplir ces missions logistiques.
La manoeuvre tactique intra-théâtre quant à elle, ayant
pour objet l'engagement au contact direct des troupes adverses par
aéroportage ou aérolargage, suppose l'emploi d'appareils
dotés de capacités spécifiques : parachutage, poser
d'assaut, vol autonome et discret en très basse altitude, aptitude
à pratiquer des terrains sommairement aménagés ou à
survivre en zone de menace...
L'armée de l'air a exprimé, dès 1984, le besoin d'un avion
de transport moderne qui conserverait les bonnes capacités tactiques du
Transall. Ses capacités logistiques devront permettre de répondre
à un besoin nouveau : la projection de matériels lourds et
volumineux que la flotte actuelle est incapable d'emporter.
Ce besoin convergeant avec celui d'autres pays européens, un projet
commun d'avion de transport futur a ainsi été
étudié conjointement par les experts de huit nations:
l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la France, l'Italie, le Portugal, le
Royaume-Uni et la Turquie. L'intérêt opérationnel de ce
programme réside dans le choix délibéré des pays
partenaires de réaliser un appareil polyvalent répondant à
la fois aux besoins logistique de projection inter-théâtres et
tactique d'opérations intra-théâtre.
Les huit pays concernés se sont mis d'accord sur une fiche de
caractéristiques acceptable par tous mais où chacun a
limité les spécifications opérationnelles à leur
plus juste expression. Le résultat répond ainsi au besoin
opérationnel commun tout en restant simple et réaliste. Le
tableau suivant récapitule le besoin par pays.
PAYS |
BESOIN |
ECHEANCE |
Allemagne |
75 |
2008 |
Royaume-Uni |
45 |
2004 |
France |
50 |
2005 |
Italie |
44 |
2008 |
Espagne |
36 |
2008 |
Turquie |
20 à 26 |
2007 |
Belgique |
12 |
2010 |
Portugal 7( * ) |
6 à 9 |
2010 |
CARACTÉRISTIQUES TECHNIQUES ET PERFORMANCES
La solution commune correspond en fait aux caractéristiques et performances retenues pour le FLA, remises aux industriels européens dans le cadre des activités de pré-lancement. Le besoin militaire français est totalement satisfait par les performances retenues pour le FLA. Les dimensions de sa soute permettront notamment d'emporter tous les matériels de l'armée de terre, futurs ou existants, susceptibles d'être projetés en opération extérieure (hélicoptères SUPER-PUMA, NH 90 et TIGRE, système sol-air SAMP/T, véhicule blindé VBCI, camion TRM 10000, etc.)
PERFORMANCES DU FLA
MASSES |
Charge offerte |
25 T (*) |
MOTORISATION |
4 Turbo propulseurs |
9000/10000 SHP |
DIMENSIONS |
Longueur |
17 m 25 |
DE |
Largeur |
4 m |
LA SOUTE |
Hauteur |
3 m 85 |
VITESSES |
Vitesse de croisière |
M = 0,68 |
NIVEAU DE |
Normal |
31000 A 35000 FT |
CROISIERE |
Plafond maximal |
40000 FT |
PERFORMANCES |
Distance franchie avec 25 T |
3700 Km/2000 Nm |
|
Distance franchie avec 17 T |
5500 Km/3000 Nm |
(* Cette
masse peut être portée à 32 T sous certaines conditions.)
La définition commune du besoin a permis de regrouper certains pays
désireux de mettre en concurrence plusieurs solutions.
Quatre pays (Royaume-Uni, France, Espagne, Belgique) ont décidé
de mettre en compétition la solution ATF avec celle de l'achat
d'appareils américains disponibles sur étagères : le
C130J de Lockheed et le C17 de Boeing- Mc Donell Douglas. Le premier est
pénalisé par la taille de sa soute qui ne permettra pas l'emport
des matériels futurs et le second a des capacités tactiques
très inférieures à celles du FLA. Une flotte mixte de ces
2 appareils répond en grande partie au besoin commun. Un appel d'offres
a été lancé auprès des constructeurs
américains afin de recueillir leurs propositions pour le 31 janvier 1999.
A l'initiative de l'Allemagne, les pays participant au programme FLA ont
accepté d'envisager la possibilité d'une coopération
autour de l'Antonov 70, programme développé conjointement par la
Russie et l'Ukraine.
Les travaux menés par Airbus Industrie et les experts étatiques
(policy group) ont montré que, si l'AN 70 répond en partie au
besoin opérationnel par ses performances, de nombreuses modifications
sont nécessaires telles que la refonte complète du cockpit et de
l'avionique pour permettre le pilotage à deux. En outre, de nombreuses
incertitudes subsistent sur la certification aux normes de
sécurité occidentales, l'interopérabilité avec les
matériels occidentaux, la réalisation d'un soutien logistique
moderne et la garantie de sa pérennité.
Airbus Industrie a donc renoncé à prendre la
responsabilité de maître d'oeuvre contractant d'un AN 70
"occidentalisé", et le policy group du programme FLA a interrompu les
discussions avec le consortium Antonov
Toutefois, nos partenaires allemands ont décidé de continuer
à examiner cette solution, en confiant par contrat une étude
à son industriel DASA sur les possibilités de coopération
autour de l'AN 70. La France, l'Espagne et l'Italie sont associées
à cette démarche par l'intermédiaire de leurs industriels.
L'option pour l'armée de l'air d'une solution AN 70 sera
définitivement examinée pour le 31 janvier 1999.
nota : aucune information fiable n'est réellement disponible sur les
capacités de soute de l'AN 70, la soute serait d'une taille comparable
à celle du FLA.
La somme des crédits déjà consommés pour ce
programme s'établit à 85 millions de francs. Le projet de loi de
finances pour 1999 prévoit des crédits de paiement à
hauteur de 44 millions. Ces sommes correspondent en fait à 50% du
financement des activités de pré-lancement menées par
Aérospatiale.
Même si l'on peut estimer le prix unitaire de série du FLA
à environ 600 MF, il est nécessaire d'attendre la fin janvier 99
pour connaître le coût global du programme ATF, dans l'option qui
sera retenue. S'agissant d'un achat sur étagères, il faut d'ores
et déjà envisager que la commande ne pourrait être que
globale à une date qui ne saurait dépasser l'an 2000. Le montant
correspondant en autorisation de programme devra donc être prévu
dés le projet de budget 2000.
*
* *
Que l'on
examine l'une ou l'autre des trois solutions, les avantages du FLA paraissent
l'emporter lorsqu'on considère la réponse apportée au
besoin militaire exprimé.
Votre rapporteur tient à rappeler également, une fois de plus,
les enjeux européens que cette décision sous-tend, en particulier
l'élan qu'une solution FLA apporterait à l'esprit de
défense européen comme à la constitution d'une industrie
autonome.
LE PROGRAMME MIRAGE 2000 : L'AVION DE COMBAT D'AUJOURD'HUI EST ÉGALEMENT UNE VALEUR SÛRE À L'EXPORTATION
L'armée de l'air recevra en 1999, 34 Mirage 2000 de deux types différents : 22 Mirage 2000-5 et 12 Mirage 2000D. En attendant la totale polyvalence qu'apportera le programme Rafale, les programmes d'avions de combat en cours sont en effet toujours spécialisés soit vers la défense aérienne, soit vers l'attaque au sol. C'est le cas de la famille des Mirage 2000 qui constitue, avec plus de 70 % des appareils en ligne, l'ossature de notre flotte de combat d'aujourd'hui.
LA RÉNOVATION DU MIRAGE 2000 DE DÉFENSE AÉRIENNE - LE PROGRAMME MIRAGE 2000-5.
La
version Mirage 2000 DA destinée à la défense
aérienne (115 appareils en ligne) comprend d'une part des avions
équipés d'un radar moderne, le RDI capable de détecter les
menaces quelle que soit leur altitude de pénétration, et d'autre
part des appareils équipés du radar RDM aux capacités de
détection limitées, insuffisantes à terme face à
une menace en constante amélioration qualitative.
Afin de répondre aux nouveaux besoins opérationnels, la
modernisation de la flotte de Mirage 2000 DA a été entreprise
grâce au lancement en 1993 du programme Mirage 2000-5 FRANCE à
partir du Mirage 2000-5 dont le développement était en cours pour
l'exportation.
Ce programme consiste à rénover 37 Mirage 2000 RDI en leur
apportant la capacité multicibles grâce au radar RDY, à une
avionique nouvelle et à l'emport du missile air-air MICA de nouvelle
génération. Les radars RDI rendus ainsi disponibles sont
utilisés pour moderniser l'ensemble des Mirage 2000 RDM qui sont
transformés en 2000 RDI. La flotte Mirage 2000 DA est ainsi
modernisée durablement, avec le maximum de potentiel de vieillissement
donné au Mirage 2000-5, appareil ayant les meilleures capacités.
Le projet de budget pour 1999 n'apporte pas de modification à ce
programme de modernisation. En 2000, l'armée de l'air aura reçu
livraison de 37 appareils, conformément au calendrier de livraison
suivant :
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Total |
Livraisons |
1 |
11 |
22 |
3 |
37 |
Le
coût total du programme s'élèvera à 4,75 milliards
de francs 98 dont 3,15 milliards ont déjà été
dépensés. Le projet de loi de finances pour 1999 prévoit,
en crédits de paiement, 662 millions pour ce programme.
La convergence de la transformation des personnels sur ce type d'appareil avec
la livraison des 25 premiers missiles MICA permettra à l'armée de
l'air de disposer en décembre 1999 de son premier escadron
opérationnel sur Mirage 2000-5.
LE MIRAGE 2000 D, FER DE LANCE DE L'AVIATION TACTIQUE.
La
modernisation des capacités de l'armée de l'air en matière
de pénétration et d'attaque au sol s'appuie sur le programme
Mirage 2000 D, dérivé du Mirage 2000 N, vecteur de la dissuasion
nucléaire.
Par rapport au Jaguar, qui a longtemps constitué l'élément
essentiel de notre aviation tactique, le Mirage 2000 D améliore
considérablement la capacité de tir de précision en toute
condition, de jour comme de nuit.
Le Mirage 2000 D est en effet un avion de pénétration et
d'attaque au sol tout temps, capable de tirer "en aveugle" les armements
air-sol conventionnels, les armements guidés laser de jour comme de
nuit, le missile nucléaire ASMP et, à terme, d'emporter des
systèmes de reconnaissance montés en nacelle. Il sera capable
également d'emporter, dès leur mise en service, les missiles
tirés à distance de sécurité de types APACHE et
SCALP.
En 1999, l'armée de l'air prendra livraison comme prévu de 12
nouveaux Mirage 2000 D et consacrera à ce programme 1218 millions de
francs de crédits de paiement. Cela portera à 69 le nombre
d'appareils livrés sur une cible de 86. Trois escadrons de Mirage 2000 D
sont à ce jour constitués, tous basés à
Nancy.
|
Avant 1999 |
1999 |
2000 |
2001 |
Total |
Livraisons |
57 |
12 |
12 |
5 |
86 |
L'armée de l'air recevra également en 99 les deux
derniers PDLCT ou "pod" de désignation laser caméra thermique,
nacelle destinée à satisfaire le besoin en capacité de tir
de nuit des armements guidés laser. Cet équipement est
associé au Mirage 2000 D pour le tir des missiles ou des bombes à
guidage laser, de jour comme de nuit, ce qui représente une
amélioration essentielle par rapport au couple Jaguar-ATLIS qui ne
permet pas le tir de nuit.
Le Jaguar conserve malgré tout des
capacités opérationnelles qu'il était prévu de
transférer directement vers le Rafale et que le Mirage 2000-D n'est pas
prêt à reprendre aujourd'hui
. Il s'agit essentiellement de
capacités de reconnaissance et de guerre électronique.
Le
retrait anticipé de deux escadrons de Jaguar décidé en
revue de programmes diminuera certainement, comme votre rapporteur l'a
déjà évoqué, pendant quelques années la
capacité globale de notre armée de l'air.
A ce jour 540 Mirage 2000 de tous types ont été commandés
par huit forces aériennes, dont 314 par la France. Près de 500
ont été livrés. Le Mirage 2000-5 démontre en
particulier une grande vitalité à l'exportation. Au 31/08/98,
Taiwan en possédait 52 sur une commande de 60, le Qatar 10 sur une
commande de 12. Par ailleurs, cinq autres pays manifestent leur
intérêt pour l'appareil. Intimement associée à la
transformation des forces aériennes de ces pays, l'armée de l'air
saura d'autant mieux, avec les livraisons prévues en 99, leur apporter
aide et expérience. L'utilisation du Mirage 2000-5 au sein de
l'armée de l'air française s'accélérera en effet en
1999 avec la livraison de 22 nouveaux exemplaires de Mirage 2000 de
défense aérienne rénovés. La réussite
opérationnelle de cette utilisation ne peut qu'amplifier le
succès à l'exportation que connaît déjà cet
appareil.
LES MUNITIONS DESTINÉES À LA FLOTTE DE COMBAT
.
Le missile Apache antipiste.
Ce missile modulaire, qui constituera l'un des armements tactiques principaux
du Mirage 2000 D et du Rafale, a pour mission la neutralisation à
distance de sécurité (140 km) des bases aériennes ennemies
par la destruction des pistes d'atterrissage et l'interdiction des aires
bétonnées au moyen de charges classiques. Il est
équipé d'un système de navigation par inertie avec
recalages autonomes qui lui permet de réaliser des approches à
très basse altitude en suivi de terrain programmé. Son radar
assure également la détection et l'identification de
l'objectif. Il emporte 500 kg de sous-munitions. La version interdiction de
zone, qui différait de la version antipiste par la nature des
sous-munitions et le système de corrélation sur objectif, a
été abandonnée à la suite des travaux de la revue
de programme.
Les 100 exemplaires prévus ont fait l'objet d'une commande globale en
97. Les livraisons s'étaleront de 2001 à 2003.
Le coût total de ce programme, réalisé en
coopération principale Matra Bae Dynamics France et Aérospatiale,
est de 4,22 milliards de francs. Les crédits de paiement prévus
en 1999 s'élèvent à 326 millions de francs. La fusion
prévue pour le 1
er
janvier prochain entre les deux
industriels ne pourra que faciliter le déroulement de ce programme.
.
Le missile SCALP/Emploi général.
Dérivé de l'Apache, le SCALP/EG est un missile air-sol
largué à distance de sécurité (400 km maximum) et
destiné à la destruction d'objectifs d'infrastructure militaires,
logistiques ou économiques.
Destiné au Mirage 2000 D et au Rafale, ce missile devrait entrer en
service en 2003. Une commande portant sur 450 exemplaires pour l'armée
de l'air et 50 pour la marine est intervenue en décembre 97, sous la
forme d'une commande pluriannuelle.
Le coût total du programme devrait s'élever à 4,552
milliards de francs pour 500 exemplaires. Le coût modique à
l'unité du SCALP/EG en comparaison de celui de l'Apache s'explique en
partie par la convergence des besoins entre français et britanniques qui
a amené le maître d'oeuvre Matra Bae Dynamics à
réaliser au profit de la Royal Air Force un missile, le Storm Shadow,
tout à fait comparable au SCALP/EG. La commande britannique porte sur
900 exemplaires du Storm Shadow.
Les crédits de paiement prévus en 1999 s'élèvent
à 368 millions de francs.
.
Le missile MICA.
Il s'agit du missile d'interception, de combat et d'autodéfense
destiné à succéder à la fois aux missiles Super 530
D et Magic 2. A capacité multicibles et d'une portée pouvant
atteindre 60 km, il constituera l'armement principal du Rafale et du Mirage
2000-5 dans leurs missions de défense aérienne ainsi que
l'armement d'autodéfense dans les missions d'interdiction et d'attaque
au sol du Rafale.
Pour le Mirage 2000-5, les capacités multicibles ne valent
qu'associées au MICA. C'est pourquoi, il importe que le lancement de la
production du MICA ne prenne pas de retard, de telle sorte que la livraison des
premiers missiles prévue pour 1999 soit concomitante avec la mise en
service opérationnel du premier escadron de Mirage 2000-5. C'est
pourquoi également ce missile a été commandé par
Taiwan et le Qatar - clients du Mirage 2000-5 - pour un total de 1056
exemplaires. De belles perspectives d'exportation s'ouvrent pour ce missile,
vers les futurs clients de Mirage 2000-5 et de Rafale, mais également
vers les possesseurs de F 16, appareil sur lequel l'intégration du MICA
est tout à fait possible.
En ce qui concerne l'armée de l'air, si la cible retenue est de 1000
exemplaires, les commandes seront limitées à 225 et les
livraisons à 125 sur la durée de la loi de programmation 1997 -
2002. Un peu plus de 2,26 milliards de francs ont été
consacrés au développement de ce programme dont le coût
total pour 1000 missiles devrait s'élever à 9 milliards. Le
projet de budget 1999 lui consacre 459 millions de francs.
LES ÉQUIPEMENTS DE COMMANDEMENT, DE COMMUNICATION ET DE CONTRÔLE
LE SYSTÈME DE COMMANDEMENT ET DE CONDUITE DES OPÉRATIONS AÉRIENNES (SCCOA)
Pour
être efficace, l'action des moyens de l'armée de l'air doit
être coordonnée. En interne d'une part, grâce à
l'utilisation adaptée des moyens en fonction de la mission, et vers
l'extérieur d'autre part en s'attachant à la meilleure
intégration possible de ces moyens dans le cadre interarmées
et/ou interallié où se déroule cette mission la plupart du
temps.
C'est dans ce but que l'armée de l'air s'est lancée depuis 1993
dans la réalisation du SCCOA, programme destiné à la
doter d'une capacité de gestion globale des systèmes d'armes
à partir d'un commandement unique des opérations
aériennes, fortement automatisé, rapidement renseigné et
jouissant d'un niveau d'interopérabilité élevé avec
les armées françaises et alliées. En particulier, le
développement du SCCOA se fait en harmonie avec celui de son
équivalent à l'OTAN : l'Air Command and Control System (ACCS). Il
s'appuie de plus sur les systèmes existant déjà comme le
STRIDA
8(
*
)
, et recherche la
compatibilité avec les systèmes civils de la circulation
aérienne.
Les grandes fonctions de ce système, ambitieux à juste titre,
peuvent ainsi se résumer : surveillance et gestion de l'espace, gestion
des forces, gestion des moyens de commandement et de contrôle,
contrôle de mission, contrôle de trafic, évaluation de la
menace et renseignement. Ce simple énoncé laisse entrevoir la
complexité de ce vaste programme qui doit permettre la conduite des
opérations aériennes en toutes circonstances, y compris en
opérations extérieures. Découpé en trois
étapes qui s'étaleront jusqu'en 2010, pour un coût total de
15467 millions de francs, le programme SCCOA comprend l'acquisition :
- de moyens de détection : 4 radars fixes et 2 mobiles en 3D, 5
radars 2D
- de capacités de télécommunication
- de capacités de surveillance et de contrôle ( version C du
STRIDA)
- de centres de conduite des opérations aériennes (dont 1
projetable)
- des systèmes locaux correspondants : sur les bases 25 systèmes
d'information et de communication des opérations de la base
aérienne (SICOPS) et pour les unités aériennes 88
systèmes locaux de préparation et de restitution de missions
(SLPRM)
L'année 1999 se situe encore à la charnière entre la
première et la deuxième étape. Le projet de loi de
finances pour 1999 prévoit 266 millions de francs en crédits de
paiements pour la 1
ère
étape du SCCOA et 545 millions
de francs pour la seconde.
REVALORISATION DU SYSTÈME DE DÉTECTION ET DE COMMANDEMENT AÉROPORTÉ
Depuis
1991, les quatre avions radar Boeing E-3F, rebaptisés SDCA pour
Système de Détection et de Commandement Aéroporté,
sont au coeur de notre système de défense aérienne et de
nos forces de projection, participant à la surveillance du territoire
national comme à celle des théâtres extérieurs
où nos moyens sont engagés en opérations
extérieures. Afin de pallier dans certains domaines (détection,
identification, transmissions), l'ancienneté de conception du SDCA, et
pour garantir sa nécessaire interopérabilité avec les
autres flottes AWACS de l'OTAN, mais également afin de faire face
à la complexité croissante de l'environnement, il existe un
besoin opérationnel d'amélioration des SDCA. Deux modifications
sont à ce jour retenues pour participer à cette
amélioration : l'ESM (Electronic Support Measures) et le RSIP
(Radar System Improvement Program).
L'ESM consiste à donner au SDCA la capacité d'identification d'un
objet par corrélation de ses émissions
électromagnétiques avec une banque de données
embarquée. Cette modification accroît les capacités
d'identification en donnant accés à un mode de détection
discret, essentiel sur les théâtres d'opérations actuels.
Deux systèmes ESM seront livrés en 1999 et deux autre en 2000.
Le RSIP permettra la détection de cibles de plus faible surface
équivalente radar en améliorant la sensibilité de la
chaîne réception et le traitement du calculateur principal. Il
s'agit d'une évolution majeure du radar qui est également
justifiée par le besoin de maintenir ce radar au bon niveau technique.
Cette modification ne devrait intervenir qu' en 2002.
Le projet de loi de finances 1999 prévoit 229 millions de francs en
crédits de paiement au profit de l'ESM.
*
* *
CONCLUSION
Pour apprécier le projet de budget de l'Armée de l'air -et de la Défense en général- le Parlement est contraint de changer de référence : à la loi de programmation votée en 1996 se substitue partiellement, désormais, la revue de programmes conduite, elle, par le seul gouvernement. Votre rapporteur ne s'étendra pas sur la différence de nature juridique et politique qui sépare, à son avis, un texte de loi d'un simple exercice interministériel, fut-il habilement conduit. Toutefois, tout nouvel exercice de même nature qui viendrait à nouveau affecter cette programmation révisée discréditerait définitivement toute logique de programmation militaire par les élus de la Nation, et réduirait à rien la loi votée en 1996. C'est sous cette réserve, et au bénéfice des observations contenues dans le présent rapport, que votre rapporteur propose de donner un avis favorable à l'adoption des crédits de l'Armée de l'air pour 1999.
EXAMEN EN COMMISSION
La
commission des Affaires étrangères, de la Défense et des
Forces armées a examiné le présent avis lors de sa
réunion du mercredi 4 novembre 1998.
A l'issue de l'exposé du rapporteur pour avis,
M. Christian de La
Malène
a relevé les efforts financiers considérables
que l'armée de l'air devrait fournir, à l'issue de la
présente loi de programmation, pour se doter du Rafale et de l'ATF si
d'aventure le titre III continue à augmenter.
M. Xavier de Villepin, président,
a fait part de son
inquiétude, pour l'industrie aéronautique française, d'une
concrétisation du projet de rapprochement entre DASA et British
Aerospace au détriment d'Aérospatiale. Il s'est interrogé
sur la possibilité pour l'Eurofighter de concurrencer le Rafale, en
dépit des performances et des capacités différentes entre
les deux avions. Il a enfin estimé que le projet européen ATF
réunissait toutes les conditions opérationnelles et les
caractéristiques industrielles requises pour justifier son choix par les
armées européennes concernées.
*
La
commission a ensuite examiné l'ensemble des crédits du
ministère de la défense pour 1998, au cours de sa réunion
du mercredi 18 novembre 1998.
M. Xavier de Villepin, président, a rappelé que tous les
rapporteurs pour avis qui s'étaient exprimés devant la commission
avaient relevé que le projet de budget pour 1999 marquait le retour
à une orientation plus positive par rapport au budget voté de
1998, en raison de la hausse significative des crédits
d'équipement, et qu'ils avaient conclu à l'approbation des
crédits, tout en émettant de fortes réserves,
particulièrement en ce qui concerne la réduction des
crédits de fonctionnement courant.
M. Christian de La Malène a considéré que le projet de
budget de la défense pour 1999 s'inscrivait dans une orientation
générale déjà perceptible l'an passé et
consistant à opérer des prélèvements sur les moyens
dévolus à la défense nationale. Il a rappelé son
attachement à la réforme des armées et à la loi de
programmation militaire, qui définissait les moyens permettant de la
mener à bien. Il a vivement déploré que les engagements
pris lors de cette loi de programmation aient été remis en cause
dès ses premières années d'application. Evoquant le niveau
des commandes de Rafale, limité à un seul appareil dans le projet
de budget pour 1999, et les conséquences de la limitation de nos
capacités aéronavales à un seul porte-avions, il a
estimé que notre pays n'assumait plus, comme il convenait, les exigences
de sa défense nationale. Rappelant que jusqu'à l'an passé,
il avait toujours voté les crédits militaires durant près
de quarante années de vie parlementaire, il a indiqué qu'avec
regret il n'approuverait pas le budget de la défense pour 1999, ne
voulant pas s'associer à un déclin de notre effort militaire qui
atteint désormais, à ses yeux, un niveau inacceptable.
M. Michel Caldaguès, tout en se félicitant de la hausse des
crédits d'équipement après "l'encoche" de 1998, a
indiqué qu'il ne pourrait approuver le budget de la défense pour
1999. Il a déploré les orientations générales dans
lesquelles s'inscrit l'affectation des moyens dévolus à la
défense qui, à ses yeux, privilégient des dépenses
liées à des actions internationales aux retombées
incertaines, aux dépens de programmes qui donnent sa
spécificité à la défense française, tels que
le nucléaire ou la capacité aéronavale.
M. Xavier de Villepin, président, a souligné l'importance du
rôle de la France dans la résolution de conflits tels que ceux de
l'Irak ou des Balkans, et s'est félicité de son action en faveur
du maintien de la paix dans le monde.
M. Michel Caldaguès a alors précisé que sa critique ne
visait pas de telles actions, mais plutôt une dispersion de l'effort de
défense dans des directions qui ne conduisent pas à des
bénéfices concrets pour notre pays.
M. Paul Masson, limitant son intervention aux problèmes de la
gendarmerie, a rappelé l'importance qui s'attachait à
l'organisation d'un débat au Sénat sur le problème du
redéploiement des forces de gendarmerie et de police, dont l'écho
dans le pays est particulièrement sensible.
M. Serge Vinçon a considéré que le projet de budget pour
1999 ne pouvait donner entièrement satisfaction puisqu'il
s'écartait de la loi de programmation, qu'il entérinait la "revue
de programmes" dont les conclusions n'avaient pas été
avalisées par le Parlement et qu'il créait de fortes tensions sur
le titre III. Il a toutefois estimé qu'il convenait de prendre acte
d'évolutions positives, puisque "l'encoche" était en partie
résorbée et que les économies décidées
à l'issue de la "revue de programmes" avaient été
définies en étroite liaison avec les états-majors.
Estimant que le Gouvernement avait tenu compte des observations du Chef de
l'Etat en relevant significativement les crédits d'équipement, il
a indiqué qu'il approuverait le projet de budget proposé pour
1999, comme la grande majorité des membres de son groupe.
M. Jean-Luc Bécart a constaté qu'avec le projet de budget pour
1999, l'étau avait été desserré sur les
crédits d'équipement. Il a fait part de ses interrogations sur
certaines orientations de notre politique de défense, en particulier le
programme nucléaire et les fortes réductions d'effectifs dans
l'industrie d'armement. Il a relevé les contraintes pesant sur le titre
III du fait d'un coût de la professionnalisation plus élevé
que prévu. Il a déclaré qu'à ce stade, il
s'abstiendrait sur ce projet de budget.
Après que M. Xavier de Villepin, président, eut rappelé
les conclusions des différents rapporteurs pour avis, préconisant
l'adoption des crédits proposés mais émettant de fortes
réserves en particulier sur la réduction des dépenses de
fonctionnement courant, la commission a émis un avis favorable à
l'adoption de l'ensemble des crédits du ministère de la
défense pour 1999.
1
au lieu des 9 200 prévus.
2
au lieu des 300 prévus
.
3
Allocution du Premier ministre le 3 avril 1998.
4
Infrastructure liée aux programmes d'armement,
infrastructure opérationnelle et infrastructure vie.
5
Hélicoptère spécialisé dans les
opérations de recherche et de sauvetage au combat.
6
AASM: armement air sol-modulaire destiné au Mirage 2000 D
et au Rafale.
7
Le Portugal ne participe plus aux réunions du policy group
(niveau étatique) et de l'executive group (niveau des directeurs de
programme) mais n'a jamais annoncé son retrait du programme FLA.
8
Système de traitement et de représentation des
informations de défense aérienne.