PJ loi de finances pour 1999
DUSSAUT (Bernard)
AVIS 68 (98-99), Tome IV - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES EN 1997 -
CHAPITRE II -
LE COMMERCE EXTÉRIEUR :
UN EXCÉDENT COMMERCIAL RECORD -
CHAPITRE III -
LA POLITIQUE CONDUITE PAR LES POUVOIRS PUBLICS-
I. LES GRANDES ORIENTATIONS DES POUVOIRS PUBLICS
- A. UNE POLITIQUE EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ ET DE LA QUALITÉ ALIMENTAIRES
- B. LES INDUSTRIES ALIMENTAIRES ET LES ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS (OGM)
- C. POLITIQUE D'EXPORTATION ET INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
- D. L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE FACE AUX RÉFORMES EN COURS
- E. LES UTILISATIONS NON ALIMENTAIRES DES PRODUITS AGRICOLES
- II. L'EXAMEN DES CRÉDITS
-
I. LES GRANDES ORIENTATIONS DES POUVOIRS PUBLICS
N° 68
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME IV
INDUSTRIES AGRICOLES ET ALIMENTAIRES
Par M. Bernard DUSSAUT,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Jean François-Poncet,
président
; Philippe François, Jean Huchon,
Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre
Lefebvre,
vice-présidents
; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine,
Léon Fatous, Louis Moinard,
secrétaires
; Louis
Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM.
Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean
Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye,
Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland
Courtaud, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel
Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard
Dussaut
,
Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain
Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard,
Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis,
MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain
Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard
Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis
Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron,
Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult,
Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques
Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette
Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
et
66
(annexe n°
3
)
(1998-1999).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
L'avis consacré par votre commission aux industries agro-alimentaires
est l'occasion, comme chaque année, de dresser le bilan de
l'année écoulée pour le premier secteur industriel
français, et d'examiner l'évolution des dotations
budgétaires que l'État lui consacre.
S'agissant de l'évolution du secteur, le chiffre d'affaires de cette
industrie a été en 1997 de 792 milliards de francs, soit
17 % du chiffre d'affaires industriel total. Avec 19 % du chiffre
d'affaires des produits alimentaires de l'Union européenne, les
industries agro-alimentaires (IAA) représentent la deuxième
industrie alimentaire d'Europe derrière l'Allemagne.
En 1997, la production a augmenté de 2,2 % en volume. Ce
résultat, en amélioration par rapport à celui de 1996
(+1,8 %), confirme et accentue la reprise amorcée en 1993.
Comme l'ensemble des années quatre-vingt dix, 1997 se caractérise
par une croissance de la consommation à domicile des ménages
relativement faible. Ainsi la consommation des ménages en produits des
industries agro-alimentaires n'a augmenté que de 0,6 % en volume
contre 0,1 % l'année précédente. Malgré cette
consommation des ménages atone, la demande intérieure a
été soutenue, principalement par le dynamisme de la restauration
hors domicile, dans un contexte de hausse des prix à la production des
industries agro-alimentaires de 1,6 %.
En outre, la croissance des industries agro-alimentaires a été
principalement tirée par les exportations. Leur progression a permis
d'atteindre un excédent commercial record de 40 milliards de
francs, en hausse de 25 %. Alors que les exportations avaient
stagné en 1996, elles ont été le principal moteur de la
croissance en 1997. Elles ont enregistré la plus forte poussée en
volume (+8,6%) depuis 1988, bien supérieure à celle des
importations (+2,9 %).
L'industrie alimentaire démontre à nouveau sa primauté au
sein des secteurs exportateurs et excédentaires de l'économie
française. La France est le premier exportateur mondial de produits
alimentaires transformés devant les Etats-Unis, les Pays-Bas,
l'Allemagne et la Grande-Bretagne.
Ce bilan positif concerne aussi la situation de l'emploi. En effet,
après un recul de 1 % en 1996, l'emploi dans l'industrie
alimentaire a connu une croissance de 1,4 % en 1997.
Cette reprise des industries agro-alimentaires en 1997 ne doit pas masquer les
différents enjeux auxquels ce secteur est confronté.
Le premier grand défi pour l'industrie alimentaire est sa
nécessaire adaptation à l'évolution rapide du contexte
international et communautaire : mise en place et rôle grandissant
de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), nouvelle organisation du
marché au sein de l'Union européenne et perspectives de
croissance et de marchés dans le monde.
L'un des premiers facteurs qui affecte l'environnement de l'industrie
alimentaire française est donc l'importance que prend aujourd'hui
l'organisation du commerce au niveau international. Les effets du volet
agricole de l'accord de Marrakech ainsi que bien d'autres sujets (mesures
sanitaires et phytosanitaires, propriété intellectuelle...)
auront un impact essentiel, notamment à moyen terme, sur cette industrie.
Par ailleurs, l'environnement européen devrait modifier en profondeur
les conditions concurrentielles des industries agro-alimentaires :
l'élargissement de l'Union européenne, la réforme de la
Politique agricole commune et l'introduction de l'Euro sont donc autant de
nouveaux défis.
Enfin, les perspectives de croissance et de marchés dans le monde
à l'horizon 2010, notamment en Asie et en Amérique Latine,
devraient créer des courants d'échanges importants à
destination et en provenance de ces zones
1(
*
)
.
Ce contexte à la fois nouveau et incertain, impose à l'industrie
alimentaire une triple exigence : répondre aux besoins du
marché, assurer une coordination des différents opérateurs
de la chaîne alimentaire et adopter des modes d'organisation et de
gestion adaptés.
Votre rapporteur pour avis souligne que cette adaptation des industries
agro-alimentaires sera d'autant plus vite effectuée que l'environnement
institutionnel (public et privé) aura su créer ou
améliorer les conditions de développement.
C'est dans ce contexte que s'inscrit le projet de budget pour 1999.
Signalons, à titre liminaire, que les concours publics en faveur des IAA
représentent 0,5% du total des dépenses bénéficiant
à l'agriculture et à la forêt et qu'ils proviennent pour
moitié de l'Union européenne.
Les crédits d'investissements spécifiquement consacrés aux
industries agro-alimentaires -les crédits de politique industrielle-
poursuivent leur baisse, les crédits de paiement passant de
173,18 millions de francs à 154,50 millions de francs ; les
autorisations de programmes avec 150,18 millions de franc sont stables.
Rappelons que les crédits affectés à la POA
régionale se font en cohérence avec les interventions des
collectivités territoriales et de l'Union européenne.
Si les autorisations de programme de l'article 10 du chapitre 61-61 (part
nationale de la POA) et l'article 20 du même chapitre (part
régionale de la POA) sont reconduites, il n'en est pas de même
pour les crédits de paiement qui baissent de 10 % à
l'article 10 et de 10,78 % à l'article 20.
Ainsi, les dotations budgétaires affectées à
l'article 10 baissent de 10 % et celles consacrées à
l'article 20 de 10,78 %.
Par contre, les crédits affectés aux actions de promotions
(SOPEXA) augmentent de 10 millions de francs. Il s'agit en fait d'un
rééquilibrage relatif après la baisse de 20% de ces
dotations dans la loi de finances pour 1998.
Il convient, néanmoins, d'ajouter aux crédits de politique
industrielle d'autres dotations du ministère qui concernent
également l'agro-alimentaire. Un grand nombre de ces dotations sont en
hausse, notamment celles qui financent les actions de développement de
la qualité et de la sécurité des produits et de promotion.
Ainsi les crédits destinés à la sécurité et
à la qualité des aliments -qui constituent une priorité
budgétaire- augmentent de 10,5%, ceux affectés à la
promotion des signes de qualité sont majorés de 16% et les
dotations consacrées à l'Institut national des appellations
d'origine sont portées à 76 millions de francs.
Des crédits d'autres ministère bénéficient
également au secteur agro-alimentaire comme ceux du ministère de
la recherche et pour partie ceux du ministère de l'aménagement du
territoire. C'est d'ailleurs en partenariat avec le ministère de la
recherche que se met en place pour les quatre années à venir le
programme national " Aliment-Qualité-Sécurité "
doté de 60 millions de francs.
Votre rapporteur pour avis tient à rappeler que l'industrie
agro-alimentaire est, certes, une branche industrielles plutôt
prospère. En outre elle n'est sans doute ni plus ni moins aidée
par la puissance publique que d'autres branches de l'industrie. Cela dit, s'il
ne peut plus s'agir d'accorder des subventions sans limites, il est
parfaitement légitime de revendiquer pour l'industrie agro-alimentaire
une politique d'environnement favorable, qui nécessiterait moins, sans
doute, de nouveaux crédits, qu'une réorientation de ceux qui
existent et, peut-être, une meilleure prise en compte par le
Ministère de l'Agriculture de sa dimension industrielle.
CHAPITRE IER -
LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES EN
1997
I. L'ÉVOLUTION GÉNÉRALE
A. UNE REPRISE QUI SE CONFIRME
1. La production
La
reprise de l'activité dans le secteur agro-alimentaire s'est
accentuée en 1997. Après une nette accélération
à la fin des années 80, la production avait stagné en
1992, puis augmenté de plus en plus nettement. En 1996, celle-ci avait
crû de 1,8 % en volume. En 1997, elle a progressé de
2,2 %. Ce rythme est nettement supérieur à la moyenne
annuelle des deux dernières décennies (1,4 %).
Contrairement aux autres années, toutes les branches des industries
alimentaires ont contribué à cette croissance, à
l'exception du tabac en raison de la baisse de l'activité des ventes de
cigarettes françaises sur le marché intérieur
2(
*
)
. Deux branches représentent néanmoins
plus de la moitié de la croissance des IAA : il s'agit en premier lieu
du travail du grain (farine, amylacés, alimentation animale...), et en
second lieu du sucre.
En ce qui concerne la branche grain, la hausse est due surtout à la
forte progression de l'alimentation animale. Avec l'accroissement du cheptel
porcin et du nombre de volailles, les achats des agriculteurs en aliments pour
animaux de ferme ont augmenté encore plus nettement qu'en 1996
(+3 %). La production d'aliments pour chiens et chats a bondi de 10 %
en raison de l'augmentation des achats des ménages et de la vive
expansion des exportations.
La très forte hausse de la production de sucre (+15 %) est
consécutive à l'excellente récolte de betteraves,
très riche en saccharose. Elle a conduit à un important mouvement
de stockage fin 1997.
La croissance de la branche " Divers " (+4,7 %) est surtout due
à celle des concentrés de boissons, notamment en poudre de cola.
La croissance de la demande intérieure a profité essentiellement
aux produits laitiers, à ceux du travail du grain et, dans une moindre
mesure, aux viandes.
Contribution à la croissance en volume des produits des industries agro-alimentaires en 1997 .
INSEE N° 587 - Mai 1998
2. La consommation
1997 se
caractérise par une stagnation de la consommation à domicile des
ménages.
La consommation des ménages en produits des IAA n'a en effet
augmenté que de 0,6 % en volume contre 0,1 % l'année
précédente. La demande la plus forte concerne dans les produits
laitiers (+2,3 %), dont les prix ont très peu progressé.
Parmi les produits du travail du grain, les achats ont continué
d'augmenter fortement pour la farine, les pâtes et les aliments pour
chiens et chats. A l'opposé, les achats ont fortement reculé pour
le sucre (- 4,5 %), le tabac (-3,5 %) et les huiles (-2 %).
La consommation de viande bovine s'est stabilisée en 1997 (+0,4 %),
après avoir fortement chuté en 1996 (-7,6 %) en raison de
" crise de la vache folle ". Mais les consommateurs ont surtout
acheté davantage de viande de volaille (+4,5 %). Au total, les
achats de viandes par les ménages ont progressé de 1 % en
volume en 1997 alors qu'ils avaient fortement régressé en 1996
(-5 %).
Si la consommation à domicile des ménages a été
faible, la demande intérieure globale a été soutenue,
principalement par le dynamisme de la restauration hors domicile. En volume, la
consommation a progressé de 3 % dans les restaurants privés
et de 2,2 % dans les restaurants collectifs (éducation nationale,
hôpitaux, administrations publiques). Les ventes sur le marché
intérieur ont également bénéficié de la
progression de la demande des éleveurs, en aliments pour animaux de
ferme.
Finalement, la demande intérieure globale a exercé une influence
favorable sur la production et a contribué pour 40 % environ
à la croissance en volume des industries agro-alimentaires.
TAUX DE CROISSANCE ANNUEL EN VOLUME DE LA CONSOMMATION DES MENAGES EN PRODUITS DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES EN 1997
3. Une hausse des prix à la production
Les prix
à la production des IAA, tous marchés confondus (marchés
intérieur et étrangers), ont augmenté de 1,6 % en
1997. Les plus fortes hausses ont concerné les viandes bovines
(+8 %), les huiles brutes (+11 %), les eaux minérales
(+3 %) et le tabac (+9 %).
Les prix à la consommation des produits des IAA ont progressé
plus rapidement que ceux de l'ensemble des produits (+2,4 % contre
+1,3 %), ce qui semble rompre avec la tendance observée depuis dix
ans. En effet, depuis la fin des années quatre-vingt, la
décélération des prix de détail des produits des
IAA avait été plus accentuée que celle de l'ensemble des
prix à la consommation. La quasi-stagnation des prix à la
production pendant cette période avait certainement joué un
rôle dans ce phénomène. Mais, depuis 1993, les prix
à la production des IAA sur le marché intérieur ont
progressé de plus en plus nettement et ont fini par faire augmenter les
prix à la consommation.
B. L'EMPLOI DANS LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
1. L'amélioration de la situation de l'emploi
Avec
398.000 emplois, l'industrie alimentaire représente 10 % du total
des emplois industriels. Si le secteur a réussi globalement à
maintenir un potentiel d'emplois, il n'en a pas moins connu de fortes
restructurations, particulièrement dans certaines branches (lait,
boissons, biscuiterie...). Cette évolution s'est accompagnée d'un
déplacement des activités vers les grands bassins de production
mais aussi d'une ruralisation partielle des sites de transformation alimentaire.
Après un recul de l'emploi en 1995 et 1996 de 1 % et de 1,7 %
en moyenne annuelle sur la période 1990-1993, la situation de l'emploi
dans l'agro-alimentaire s'est améliorée en 1997. L'emploi dans
les IAA a progressé de 0,2 % alors que les effectifs dans
l'industrie manufacturière ont continué à diminuer.
La boulangerie, qui concentre l'essentiel de la baisse des effectifs depuis
1989, est la seule branche qui a continué à perdre des emplois.
Si on excepte les emplois à caractère artisanal,
concentrés dans la boulangerie et la charcuterie, la hausse des
effectifs a été plus marquée (+0,6 %).
EVOLUTION DE L'EMPLOI DANS LES INDUSTRIES
AGRO-ALIMENTAIRES
2. L'importance des conditions de travail
Une
récente enquête du ministère du travail a indiqué
que les ouvriers des industries agro-alimentaires subissaient plus de
" contraintes physiques " que ceux des autres industries. Ceci est
particulièrement vrai, relève cette enquête, dans le
secteur de la viande où 70 % des salariés travaillent debout
plus de 20 heures par semaine, 44 % travaillent à la
chaîne et près d'un sur deux dans le froid. Ils sont aussi plus de
la moitié à être exposés aux agents biologiques
comme ceux responsables de la brucellose ou du rouget du porc.
Cadences soutenues, gestes répétitifs, postures inconfortables,
froid, humidité, chaleur : l'accumulation de toutes ces nuisances
selon les médecins du travail fait que 88 % des ouvriers de
l'industrie de la viande présentent un risque de pathologie.
Les chiffres montrent que l'abattage et la découpe de viande sont des
secteurs à hauts risques : en Bretagne, selon la caisse régionale
assurance maladie et la mutualité sociale agricole, un salarié
sur cinq est victime d'un accident du travail. En 1996, l'ensemble des
industries agro-alimentaires bretonnes ont été le siège de
5.700 accidents du travail représentant 177.600 jours
d'arrêt, 100 millions de francs de dépenses directes (soins
de santé, indemnités, rentes...). Traduits en emplois plein
temps, ces arrêts ont représenté l'équivalent de
800 emplois.
Si votre rapporteur pour avis se félicite de l'amélioration de
la situation de l'emploi dans le secteur des IAA, il rappelle néanmoins
que de bonnes conditions de travail sont un impératif qui contribue,
d'ailleurs à améliorer d'autant la qualité des
produits.
C. LE BILAN DES ENTREPRISES DE L'AGRO-ALIMENTAIRE
1. Le résultat des entreprises du secteur
L'industrie agro-alimentaire rassemble 4.200 entreprises de
plus de
dix salariés. Ces entreprises comportent au total 5.500
établissements industriels, commerciaux ou administratifs.
Près de 1.000 entreprises sont associées à un groupe
(holding) ; le nombre de groupes est d'environ 200. En se limitant aux filiales
installées en France, cet ensemble représente environ 50 %
de l'ensemble de l'industrie alimentaire en termes d'emplois et
d'activité. Mais seulement 30 groupes ont un chiffre d'affaires
consolidé supérieur à 1 milliard de francs.
Rappelons enfin que l'industrie alimentaire compte 370 coopératives, qui
représentent 17 % du chiffre d'affaires total
.
LEADERS DE L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE EN FRANCE EN 1996
Sociétés |
CA (en MF) |
Effectifs |
Résultat net (en MF) |
Danone |
79 450 |
73 823 |
2 133 |
Eridania Beghin Say |
50 806 |
19 340 |
1 526 |
Nestlé France |
25 276 |
13 462 |
798 |
Besnier |
25 002 |
12 500 |
nc |
Unilever France |
21 400 |
12 600 |
581 |
Sodiaal |
16 549 |
6 750 |
73 |
Pernod Ricard |
15 934 |
11 525 |
1 103 |
Socopa |
13 000 |
4 850 |
nc |
LVMH Pôle aliment. |
11 113 |
- |
- |
Bongrain |
9 932 |
7 719 |
357 |
La Cana |
8 396 |
3 803 |
33 |
Coopagri Bretagne |
8348 |
23 298 |
17 |
Fromageries Bel |
8 037 |
6 651 |
399 |
Doux |
7 512 |
7 634 |
22 |
Remy Cointreau |
7 023 |
3 817 |
120 |
Mars en France |
6 665 |
1 857 |
nc |
Unicopa |
6 505 |
3 124 |
25 |
Générale Sucrière |
6 196 |
2 159 |
600 |
Champagne Céréales |
6 125 |
1 574 |
39 |
Cecab |
6 000 |
3 500 |
nc |
Source : Enjeux - Les Echos 1997
Ce premier secteur industriel français a dégagé en 1997 un
chiffre d'affaires de 792,5 milliards de francs, soit 17 % de
l'ensemble du chiffre d'affaires global du secteur industriel français.
LES DIFFERENTS SECTEURS DES IAA
Secteurs |
Chiffre d'affaires
|
Nombre d'entreprises |
Effectifs |
Industrie des viandes |
164,4 |
1415 |
110 878 |
Industrie du poisson |
16,4 |
175 |
14 334 |
Ind. fruits et légumes |
26 |
174 |
20 103 |
Ind. des corps gras |
13,6 |
30 |
4 577 |
Industrie laitière |
136 |
427 |
59 623 |
Trav. grain, amylacés |
25,8 |
179 |
11 508 |
Fab. alim. animaux |
49 |
298 |
17 511 |
Autres ind. aliment. |
123,7 |
1000 |
93 548 |
Ind. des boissons |
90,7 |
485 |
43 034 |
Source : SCEES - EAE 1995.
(entreprises de plus de dix salariés)
Rappelons que cette industrie est répartie sur l'ensemble du
territoire. Très présente en zone urbaine, elle contribue
à l'industrialisation des zones rurales, qui représentent
28 % de ses emplois.
Par ailleurs, l'année 1997 aura été marquée par une
multitude de restructurations dans l'industrie agro-alimentaire. Des
changements de capital confirment ainsi la mondialisation du secteur. Le
secteur de la conserve a ainsi été profondément
modifié.
Dès le début de l'année, le géant Bonduelle a
acquis Salade Minute. L'année s'est poursuivie avec la fusion en juillet
des sociétés Oltra et Lamco, la reprise de Verjame SA par
l'italien Conserva Italia puis au mois d'août la conclusion d'un accord
entre les coopératives Avril et Vivadour et le géant transalpin
Cirio. Enfin, l'année s'est terminée avec la cession par Danone
de sa branche épicerie au groupe financier Paribas pour un montant de
près de 5 milliards de francs.
Le secteur du foie gras n'a pas échappé à de fortes
restructurations. La société Palmilord est ainsi devenue en
l'espace d'un an le n° 1 du foie gras, en acquérant
successivement les sociétés Rougié, puis
dernièrement Bizac.
Tous les secteurs ont été touchés par les
restructurations, du secteur laitier aux spiritueux. Le n° 1
français des produits laitiers, Besnier, a ainsi poursuivi sa politique
de croissance externe, en acquérant les laiteries La Vallée puis
récemment Ladhuie. En ce qui concerne les spiritueux, après avoir
longtemps résisté, LVMH a finalement dû se soumettre
à la création du premier groupe mondial des spiritueux
baptisé Diageo avant qu'en décembre, Pernod Ricard cède sa
marque phare de " soft drink " Orangina pour 5 milliards de
francs à l'américain Coca-Cola. Le Gouvernement a d'ailleurs
récemment refusé de donner son accord à cette
opération
L'année 1997 aura d'ailleurs été marquée par
quelques fuites spectaculaires d'entreprises françaises vers
l'étranger. Parmi les cas les plus frappants, on notera par exemple
celle de Saumon PC, repris par les norvégiens, Liebig englouti par
Campbell Soup, La Pie qui Chante " s'envolant " vers
Cadbury-Schweppes, Benoît SA (fruits secs) absorbé par l'allemand
Félix, ou encore la branche produits sucrés de BN ballotté
de Pepsico vers United Biscuits.
Fort heureusement, ces rachats ont été en partie compensés
par la poursuite de la croissance des entreprises françaises à
l'étranger. L'année dernière, LDC et Cémoi se sont
implantés en Chine, Leroux en Espagne, Doucet au Japon, La Vie en
Belgique, Yoplait et Candia en Tunisie, Eridania Béghin-Say en Pologne,
témoignant du dynamisme du savoir-faire français à
l'étranger.
Pendant cette année 97, plusieurs marques ont dans le même temps
disparu. On pense en particulier à Gloria, le lait en poudre de
Nestlé, ou aux mythiques boîtes carrées de
" Nescafé ".
2. Les investissements
Les investissements matériels se sont élevés en 1997 à 23,8 milliards de francs, soit une augmentation de plus de 6,7 % par rapport à 1996. Ils retrouvent le niveau de 1995. Si cette somme représente 10 % de l'ensemble des investissements matériels effectués dans l'industrie, ce poste d'investissement connaît globalement, depuis la crise de 1992-1993, une stagnation préoccupante.
EVOLUTION DES INVESTISSEMENTS DANS L'INDUSTRIE AGRO-ALIMENTAIRE
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Investissements matériels (mds F) |
23,2 |
25,5 |
25,5 |
23 |
23 |
23,6 |
22,2 |
23,8 |
Evolution annuelle |
- |
+9,9 % |
+0 % |
-10 % |
+0 % |
+3 % |
-6 % |
+6,7 % |
Les
investissements financiers, reflets de l'intensification des restructurations
et des implantations à l'étranger s'élèvent pour
1997 à plus de 10 milliards de francs, soit près de la
moitié du montant des investissements matériels.
Les investissements publicitaires-média représentent
10,4 milliards de francs. Notons que l'industrie alimentaire est le
premier annonceur français. Il s'agit pour elle, dans un marché
très concurrentiel, de s'affirmer constamment vis-à-vis de la
grande distribution.
|
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Investissements publicitaires
|
7,8 |
8,1 |
8,5 |
9 |
9,1 |
9,9 |
10,2 |
10,4 |
Evolution annuelle |
- |
+4,5 % |
+4,3 % |
+0 % |
+7,1 % |
+8,8 % |
+3,2 % |
+1,9 % |
Les
investissements de recherche et de développement se montent à
2,1 milliards de francs. En forte croissance depuis dix ans, ces
dépenses doivent encore augmenter étant donné leur
faiblesse par rapport aux autres secteurs industriels et les défis
auxquels est confrontée l'industrie alimentaire.
Signalons que le Gouvernement a récemment annoncé la mise en
place de deux nouveaux dispositifs de recherche. En premier lieu, les fonds
supplémentaires de l'INRA ont été abondés cette
année par le ministère de l'Agriculture à travers le
nouveau programme,
Alimentation, qualité, sécurité,
d'un budget de 60 millions, étalé sur les années
1998-2002 (il fait suite au programme
Aliment demain,
dont le bilan
s'avère positif). Enfin, le Ministre de l'agriculture et de la
pêche, M. Louis Le Pensec, a fait part d'un projet,
Agroplus, destiné aux PME, entreprises les plus pénalisées
en matière de recherche.
Agroplus,
auquel participeront
Sotiprotéol et Unigrains, sera un fonds spécialisé en
agro-alimentaire, "
d'une dimension suffisante pour remplir les
conditions d'éligibilité au fonds public pour le
capital-risque "
et placé
" sous l'égide de la
Caisse des dépôts et consignation "
. Le projet
destiné à favoriser la création d'entreprises, serait
quasiment bouclé.
Enfin, les dépenses de formation des hommes, évaluées
à près de 1,5 milliard de francs, sont également en
forte croissance. L'effort de formation mesuré par rapport à la
masse salariale atteint 2,7 % en 1997.
L'ensemble de ces investissements participent, de façon
étroitement combinée, à la recherche d'une meilleure
compétitivité. Ils représentent des montants financiers
considérables, environ 7 % du chiffre d'affaires de ce
secteur
3(
*
)
.
Comme l'indique le Conseil économique et social, ces investissements
sont aussi le gage de la qualité et de la sécurité de
l'alimentation et permettent de mettre à la disposition des
consommateurs des produits alimentaires de plus en plus fiables. La plupart des
PME disposent d'un laboratoire et de protocoles de contrôles des
matières premières et des produits finis. Les entreprises sont de
plus en plus nombreuses à organiser la traçabilité des
produits et à mettre en oeuvre les méthodes de maîtrise de
la sécurité sur la base de guides des bonnes pratiques
d'hygiène et de sécurité alimentaire. Ces derniers, mis en
place par les branches professionnelles, constituent aujourd'hui des
références au plan européen. Plus de 800 usines
alimentaires françaises ont obtenu une certification internationale
d'assurance qualité ISO 9000. En outre, un grand nombre
d'entreprises se sont engagées dans des démarches de
qualité : produits spécifiques, signes de qualité,
etc..
RÉPARTITION DES INVESTISSEMENTS POUR 1997
Source : comptes nationaux, INSEE
3. Le bilan des flux d'investissements étrangers en France et français à l'étranger
FLUX DES INVESTISSEMENTS DIRECTS
(en millions de francs)
INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS EN FRANCE |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
Origine Pays tiers |
|
|
|
|
Investissements |
1 924 |
1 174 |
5 424 |
|
Désinvestissements |
195 |
812 |
4 402 |
|
Solde |
1 729 |
362 |
1 022 |
|
|
|
|
|
|
Origine Union européenne |
|
|
|
|
Investissements |
1 217 |
196 |
4 239 |
|
Désinvestissements |
163 |
780 |
2 594 |
|
Solde |
1 054 |
- 584 |
1 645 |
|
|
|
|
|
|
INVESTISSEMENTS FRANÇAIS À L'ÉTRANGER |
|
|
|
|
Pays-tiers |
|
|
|
|
Investissements |
6 279 |
5 374 |
10 585 |
|
Désinvestissements |
3 670 |
2 679 |
5 349 |
|
Solde |
2 609 |
2 695 |
5 236 |
|
|
|
|
|
|
Union européenne |
|
|
|
|
Investissements |
5 360 |
3 990 |
7 417 |
|
Désinvestissements |
3 282 |
2 573 |
4 044 |
|
Solde |
2 078 |
1 417 |
3 373 |
|
Pour
1997, on constate :
Pour les investissements étrangers en France :
En 1997, très peu d'opérations d'envergure sont à
signaler, excepté l'acquisition de Liebig par Cambell holding pour
426 millions de francs. En outre, d'AMYLUM a poursuivi ses investissements
dans sa nouvelle usine en Picardie, au total pour plus d'1 milliard de
francs.
En 1998, plusieurs opérations ont été
réalisées par Danone dans sa politique de recentrage, notamment
la cession de la Pie qui chante (confiserie) à Cadburry.
Pour les investissements français à l'étranger
Comme les années précédentes, Danone est le principal
investisseur français à l'étranger, ce qui correspond
à la stratégie du groupe de redéploiement sur ses
principaux métiers : produits laitiers frais -eaux minérales,
biscuits, éventuellement bière- le tout en priorité en
direction des " pays émergents " Asie du Sud Est,
Amérique latine.
Cette stratégie est suivie à une moindre échelle par les
groupes Bongrain et Bel en fromages, Pernod Ricard dans les vins et spiritueux.
En 1997, Danone a investi en Argentine (produits laitiers) pour
766 millions de francs au Brésil pour 738 millions de francs.
En outre, LVMH a acquis pour 8,1 milliards de francs le titre Grand
Métropolitain.
II. L'ÉVOLUTION SECTORIELLE
Le tableau ci-après retrace l'évolution enregistrée dans chacune des branches du secteur agro-alimentaire en 1997.
INDICATEURS D'ACTIVITÉ DES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES EN 1997
|
PRODUCTION |
CONSOMMATION |
IMPORTATIONS |
EXPORTATIONS |
EFFECTIFS TOTAUX |
|||||||||
|
Variation 97/96 (%) |
Mil-liards |
Variation
|
Mil-liards |
Variation
|
Mil-liards |
Variation
|
Mil-liards |
Variation
|
En
1997
|
||||
|
Volume |
Prix |
de francs 1997 |
Volume |
Prix |
de francs 1997 |
Volume |
Prix |
de francs 1997 |
Volume |
Prix |
de francs 1997 |
|
|
Viandes
et conserves de viande
|
1,1
|
3,8
|
175,7
|
1
|
2,4
|
213,6
|
- 3,8
|
5,1
|
21,3
|
8
|
2,7
|
29,2
|
0,5
|
104,8
|
Ensemble des IAA |
2,2 |
1,6 |
689 |
0,6 |
2,4 |
710 |
2,9 |
2,7 |
116,1 |
8,6 |
1,4 |
156 |
0,2 |
543,6 |
Industrie manufacturière |
4,8 |
- 0,1 |
3.188,3 |
- 0,4 |
- 0,1 |
1.262,2 |
9,5 |
0,1 |
1.259 |
14,3 |
1 |
1.425,6 |
- 1,5 |
3.405,3 |
Source : comptes nationaux, INSEE.
Tous les secteurs, excepté l'industrie laitière ont
participé à la croissance de l'industrie agro-alimentaire
française. Leurs bons résultats s'expliquent souvent par la
conjugaison de l'augmentation sensible des volumes produits et par la nette
hausse des prix de vente industriels.
A. LES PRODUCTIONS ANIMALES
1. Les viandes et conserves de viande
L'année 1997 restera marquée par la forte
reprise des
prix de vente des viandes et préparations à base de viandes
(4,5 % par rapport à 1996). Elle concerne toutes les viandes
à l'exception des viandes de volailles mais elle touche plus
particulièrement les viandes bovines et ovines
4(
*
)
.
Les prix des viandes bovines, qui avaient chuté en 1996 par suite de la
baisse de consommation liée à la crise de la vache folle, se sont
redressés progressivement sous le double effet d'une reprise partielle
de la demande amorcée dès l'automne 1996 et d'une offre dont la
tendance est à la baisse.
Malgré une nouvelle baisse de prix en fin d'année, du moins pour
les gros bovins, les viandes bovines auront retrouvé pour l'ensemble de
l'année 1997 leur niveau de prix de 1995.
Les prix des viandes ovines, qui avaient augmenté très nettement
en 1996, progressent encore de 7 % en 1997 dans un contexte de repli des
abattages. Les viandes porcines, qui elles aussi avaient
bénéficié de prix en forte hausse en 1996 à la
faveur de la viande bovine, ont gardé des prix soutenus en raison de la
réduction de l'offre européenne engendrée par
l'épidémie de peste porcine. Les prix sont restés à
de bons niveaux durant une grande partie de l'année et enregistrait
même une progression de 2,6 % pour l'ensemble de l'année 1997.
En revanche les prix des viandes de volailles se sont légèrement
infléchis en 1997 (-1,2 %). La conjoncture très favorable de
1996 (report de la consommation conséquent et demande
étrangère soutenue) qui avait entraîné une forte
remontée des prix mais aussi une augmentation sensible de l'offre s'est
estompée peu à peu au cours de l'année 1997, provoquant de
nouveau une offre surabondante et des prix en légère baisse.
De même, les préparations à base de viande enregistrent des
hausses tarifaires assez importantes en 1997 (4,4 %) : grâce
à une demande interne et étrangère soutenue durant toute
l'année, les industriels ont répercuté, mais avec un
certain décalage, les hausses des cours des matières
premières.
2. Le lait et les produits laitiers
Les
résultats dans l'industrie laitière sont en demi-teinte.
Hormis le beurre dont le prix s'est élevé sensiblement durant les
six derniers mois de l'année en raison d'un déséquilibre
entre une offre réduite et une demande toujours soutenue, les prix sont
restés assez stables.
Le prix des laits liquides malgré une revalorisation sensible au cours
des deux derniers trimestres indique une très légère
baisse pour l'ensemble de l'année par rapport à 1996.
De plus, malgré des ventes actives et la hausse des prix des
matières premières, les prix des yaourts restent orientés
à la baisse en liaison avec la forte concurrence que se livrent les
marques.
Alors que les productions de yaourts, desserts lactés, fromages frais et
crème fraîche enregistrent une progression sensible, les
fabrications des autres fromages ont pour la première fois globalement
baissé.
Notons en outre que la consommation des fromages a stagné cette
année.
Malgré ces résultats mitigés de l'industrie
laitière, le commerce extérieur laitier pour 1997 a
représenté un excédent global de 13,7 milliards de
francs.
B. LES AUTRES PRODUITS
La
croissance la plus forte en 1997 revient aux productions du secteur travail des
grains-produits amylacés (+10 %), à la faveur d'un bond
spectaculaire des fabrications de produits amylacés.
Tirés par de bons débouchés à l'exportation, mais
plus encore par une demande interne très active, le rythme de production
des produits amylacés (en particulier les glucoses et malto-dextrines)
est resté soutenu tout au long de l'année. Les productions de
farines, après un premier semestre encourageant, se sont ralenties et
terminent l'année au même niveau que celui, -du reste assez bon-,
obtenu en 1996
5(
*
)
.
Malgré une production industrielle en hausse, les prix de vente
industriels dans ce secteur ont connu une forte baisse (-3,1 %). Cette
baisse revient presque uniquement aux produits amylacés, dont les prix
ont chuté pour la première fois de 13 % par rapport à
1996. En revanche, le prix de la farine, qui n'avait pas cessé de
diminuer depuis la baisse des prix des céréales instituée
par la réforme de la PAC (-11 % entre 1992 et 1996 avec la baisse
des prix des céréales instituée avec la réforme de
la PAC) s'est stabilisé en 1997.
Dans le secteur des corps gras, après une relative stabilité
en 1996, les opérations de raffinage et de trituration se sont
sensiblement développées en 1997 (+3,3 %). Face à la
relative cherté des produits à base de soja, la demande s'est
intensifiée sur le marché interne sous l'impulsion, notamment,
des fabricants d'alimentation animale, et sur les marchés
extérieurs grâce à une demande étrangère
particulièrement dynamique en provenance principalement de la Russie et
des pays d'Afrique du Nord.
Notons que dans ce secteur, la hausse de prix des produits finis n'est
intervenue qu'au dernier trimestre pour prendre en compte le relèvement
assez important des cours des principales graines oléagineuses. Cette
hausse atteint 2,7 % pour l'année 1997.
Dans le secteur des boissons, la production progresse de 2,1 %
après deux années difficiles et un premier trimestre 1997
très défavorable
. Ce redressement, qui n'a été
perceptible qu'au second trimestre, s'explique par plusieurs facteurs. D'une
part, le prolongement de conditions climatiques clémentes en septembre
et en octobre a favorisé la consommation de boissons froides (les ventes
de bières, eaux naturelles et boissons rafraîchissantes ont
été très nettement supérieures à la normale
durant cette période). D'autre part, les fabrications ont
été stimulées par le redémarrage de nos
exportations de boissons et spiritueux vers nos marchés traditionnels
(Europe, Etats-Unis et l'Asie). Enfin, les vins et champagnes, dont la demande
s'est montrée active en France et sur les marchés
étrangers tout au long de l'année, ont connu un fort courant de
vente à l'automne.
Malgré cette reprise en fin d'année, les fabrications de
plusieurs filières sont en repli par rapport à l'an dernier : le
malt (-1,8 %), les eaux de vie (-3,4 %) et les bières (-0,3%
après -0,6 % en 1996) en raison d'un début d'année
difficile lié en partie aux hausses de taxe sur les alcools.
Au niveau des prix, les progressions enregistrées sur les vins
(+2,9 %) et champagnes (+1,7 %) sous l'impulsion de ventes actives en
France et à l'étranger, sur les bières (+2,9 %) et
sur les eaux minérales (+3,2 %) suffisent tout juste à
compenser les baisses intervenues sur les spiritueux (-1,8 % par suite de
ventes difficiles en début d'année) et sur le malt (-10 %).
Rappelons pour mémoire que le prix du malt a baissé de 25 %
depuis la réforme de la PAC.
Comme en 1996, on constate en 1997 une érosion lente mais
régulière des prix des produits à base de fruits et
légumes amorcée depuis 1992
. Ce phénomène est
dû, d'une part à une baisse durable de la consommation des
produits appertisés et d'une concurrence très vive entre les
très grandes marques sur tous les produits nouveaux plus
recherchés.
En ce qui concerne plus spécifiquement les légumes
transformés, pour la première fois depuis plusieurs
années, leur chiffre d'affaires est à la hausse. La bonne tenue
de la filière des légumes transformés n'est pas le fait de
la consommation des ménages en légumes appertisés qui
continue de s'effriter en 1997 (consommation des ménages en baisse de
2 %), mais moins cependant qu'en 1996 (-3 %). En fait, les prix au
détail ont remonté (3 %) sous l'effet conjugué des
opérations marketing et de la loi " Galland " qui a interdit
certaines pratiques commerciales. En conséquence, le chiffre d'affaires
de la production a augmenté de 1 %. Pour les surgelés, le
phénomène est inverse : la consommation a poursuivi son
développement avec une hausse de 8 % mais les prix se sont
tassés et le chiffre d'affaires ne gagne que 7 %. En restauration
hors foyer (RHF), la tendance est la même : baisse de la demande en
appertisé et légère hausse en surgelé.
D'autre part, les stocks qui s'étaient constitués en 1996 (du
fait d'une baisse de la demande et d'une hausse des surfaces cultivées),
se sont résorbés en 1997 suite à une baisse de 4 000
hectares des surfaces cultivées à 77 700 hectares. Le
bilan 1997 s'avère donc plutôt positif.
Repères :
Produits appertisés
: production 556.700 tonnes (-2 %) et
chiffre d'affaires 5,22 milliards de francs (dont 926 millions en
RHF).
Produits surgelés
: volumes produits 332 000 tonnes
(-20 000 tonnes liées au pois), chiffre d'affaires de
3,61 milliards (dont 1,52 milliards en RHF).
Exportations
: 398 062 tonnes de produits appertisés (pour
2,011 milliards de francs) et 137 754 tonnes de produits
surgelés (7,68 millions de francs).
Importations
: 123 021 tonnes de produits appertisés
(8 millions de francs) et 241 547 tonnes de produits
surgelés (1 milliard).
Cette embellie est nécessaire pour une filière qui a besoin
d'investir et qui n'échappera pas aux débats sur la
sécurité alimentaire, sur le développement des cahiers des
charges, sur les problèmes environnementaux ou sur la certification
qualité de l'amont avec Agri-confiance.
Les autres industries alimentaires, qui globalement progressent
légèrement (+1,1 %), connaissent des situations très
diverses. A la forte croissance des fabrications de sucre (+11,5 %)
liées à l'abondante récolte de betteraves sucrées
et aux bonnes performances des produits alimentaires divers (+8 %
recouvrant les levures, sugro de sucre, additifs et épaississants) ou
des aliments pour enfants (+6,6 %), s'opposent des productions en chute
sensible telles que celles de la chocolaterie-confiserie (-9,6 %) et des
pâtes alimentaires (-3,2 %).
CHAPITRE II -
LE COMMERCE EXTÉRIEUR :
UN EXCÉDENT COMMERCIAL RECORD
I. LE BILAN DE 1997
En 1997,
l'excédent du commerce extérieur a été
excédentaire de 170 milliards, dont 140 sur les produits
industriels.
Cet excédent est le double de celui de l'an passé. Ainsi la
différence entre ce que nous avons vendu et ce que nous avons
acheté atteint 2,5 % de notre production annuelle.
Prés de 5 % de cet excédent record, soit 66,7 milliards
de francs, ont été obtenus grâce aux produits
agro-alimentaires.
C'est 13 milliards de plus qu'en 1996.
A. UNE PERFORMANCE QUI S'AMÉLIORE D'ANNÉE EN ANNÉE
Après un excédent de 57,1 milliards en 1993
et de
53 milliards en 1996, le chiffre de 1997 d'environ 67 milliards est
éloquent.
Les exportations agro-alimentaires s'élèvent à
231,3 milliards de francs et progressent de 10 % par rapport à
celles de 1996. Cette année a ainsi été exceptionnelle
pour les vins, très bonne pour les viandes et les oléagineux et
d'un bon niveau pour les produits d'épicerie. Elle a marqué une
nette reprise pour le sucre. Parallèlement, les importations ont
augmenté de 4 % pour atteindre 164,6 milliards de francs. Une
bonne part de cette hausse est imputable au niveau élevé des
cours du café et des produits de la filière soja.
Sur ces 64,3 milliards, les produits des industries agro-alimentaires ont
tiré l'excédent global vers des sommets en réalisant un
solde positif de 56,5 milliards de francs en 1997, supérieur de
près de 30 % à celui de 1996 qui était de
43,8 milliards de francs
6(
*
)
.
En ce qui concerne les produits agricoles, le commerce extérieur s'est
soldé par un excédent de 10,2 milliards de francs en hausse
de 10 % sur celui de 1996.
RÉPARTITION DES PRODUITS DES INDUSTRIES
AGRO-ALIMENTAIRES ET DES PRODUITS AGRICOLES
Milliards de francs |
1996 |
1997 |
Évolution % |
PRODUITS DES IAA
|
106
|
110,7
|
4,4
|
PRODUITS AGRICOLES
|
51,7
|
53,9
|
4,2
|
IAA :
définition CFCE/DPA (vins tranquilles et produits de la pêche
inclus)
Source : Douanes France - CFCE/DPA
B. LE BILAN PAR SECTEUR
1. Les secteurs ayant dégagé des excédents
Les vins et spiritueux consolident leur rang de premier
secteur exportateur (42,6 milliards en 1997 soit 18 % du total
agro-alimentaire) et de premier excédentaire avec 36,7 milliards de
francs, en hausse de 18 % sur celui de l'année
précédente.
Cette remarquable performance est à mettre à l'actif des vins
dont le chiffre d'affaires à l'exportation a augmenté de
22 %, passant de 24,8 à 30,2 milliards de francs. La situation
est moins favorable pour les spiritueux dont les exportations ont
diminué en volume (surtout pour les brandies en vrac) et
progressé de seulement 3 % en valeur. Pour le cognac, les
très bons résultats obtenus aux Etats-Unis (dollar fort) ont
heureusement compensé la contre-performance au Japon et dans le reste de
la zone asiatique (sauf Singapour et la Malaisie).
Les céréales restent un point fort mais leur solde positif
fléchit par rapport à l'année précédente
(23,3 milliards contre 24,4 milliards). La flambée des prix du
blé de 1995/1996 s'est terminée avec le printemps 1997 et les
cours mondiaux sont redevenus inférieurs aux prix européens qui
sont revenus à des niveaux proches du prix d'intervention.
Le solde positif des échanges extérieurs des produits
laitiers s'est amélioré de 10 % en 1997 pour atteindre
12,7 milliards de francs. Cette année marque un net regain des
exportations, notamment pour les poudres de lait et le lait infantile. La
progression est moindre pour les fromages qui n'en réalisent pas moins
les deux-tiers de l'excédent global du secteur (8 milliards de
francs).
La reprise de l'excédent des échanges de sucre progresse de
12 % pour atteindre 7,4 milliards de francs à la faveur d'une
hausse des cours mondiaux dans la perspective d'une récolte mondiale
légèrement déficitaire.
En matière de viandes, le bilan de l'année 1997 est
largement positif. Le solde excédentaire des échanges des viandes
de volailles s'est élevé à 6,9 milliards de francs
soit une hausse de 4 % par rapport à 1996. En volume, nos
exportations ont approché les 780.000 tonnes et se sont
réparties, à part égale, entre l'Union européenne
et les Pays-Tiers. L'équilibre du commerce extérieur des viandes
bovines s'améliore encore en 1997 avec un solde positif de
1,4 milliard de francs (contre 0,6 milliard en 1996). La chute des
importations se confirme (- 11 % en un an et - 40 % par
rapport à celle de 1995, avant la crise de l'ESB) et les exportations
sont soutenues sur les pays méditerranéens de l'Union
européenne et en Russie.
L'excédent pour le colza et le tournesol a progressé de
73 % pour atteindre 4,4 milliards de francs. Ils ont largement
bénéficié de la fermeté des cours du soja et de la
hausse du dollar.
Le commerce extérieur des fruits frais a connu une
évolution positive grâce à une bonne performance des pommes
dont les exportations ont à nouveau dépassé les
800.000 tonnes en 1997.
2. Les secteurs en déficit
Parmi
les secteurs en déficit, on retiendra plus particulièrement :
- celui des produits de la mer qui s'élève à
11,2 milliards de francs ;
- celui en matière de café et de cacao qui, ensemble,
représentent une " facture " de 7,4 milliards de francs
en 1997.
On note enfin un renchérissement des achats de tourteaux de soja
lié au dollar fort et aux prix mondiaux soutenus par une demande
dynamique.
SOLDE
AGRO-ALIMENTAIRE PAR PRODUIT EN 1997
(en milliards de francs)
C. L'ANALYSE GÉOGRAPHIQUE
Sur le plan géographique, votre rapporteur pour avis a relevé plusieurs points importants :
1. L'importance de l'excédent avec l'Union européenne
L'excédent des échanges de produits
français
sur l'ensemble des pays de l'Union Européenne est passé de 42,2
à 50,4 milliards de francs, soit une hausse de 19 % en 1997.
Rappelons que 71,5 % du total de nos exportations s'effectuent au sein de
l'Union européenne.
EVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE AGRO-ALIMENTAIRE
AU
SEIN
DE L'UNION EUROPÉENNE A 15
|
1996 |
1997 |
Evolution en % |
Importations |
111,5 MF |
115,1 MF |
3,3 |
Exportations |
153,7 MF |
165,5 MF |
7,6 |
Solde |
42,2 MF |
50,4 MF |
19,4 |
Taux de couverture |
137,8 % |
143,8 % |
|
MF =
Milliards de francs
Source : CFCE
Les meilleurs résultats, en terme de hausse des excédents sont
réalisés au Royaume-Uni et en Grèce.
En revanche, nos échanges avec l'Espagne restent à
l'équilibre alors qu'ils étaient largement positifs
l'année précédente.
STRUCTURE GÉOGRAPHIQUE DE LA BALANCE COMMERCIALE AGRO-ALIMENTAIRE DE LA FRANCE AVEC L'UNION EUROPÉENNE
Milliards de francs |
IMPORT |
EXPORT |
SOLDE |
|||
|
1996 |
1997 |
1996 |
1997 |
1996 |
1997 |
Allemagne |
17,6 |
17,3 |
35,4 |
35,9 |
17,8 |
18,6 |
UEBL |
20,6 |
21,3 |
26,2 |
28,3 |
5,6 |
7,0 |
Italie |
11,3 |
11,1 |
26,0 |
26,9 |
14,7 |
15,8 |
Royaume-Uni |
12,3 |
12,5 |
20,6 |
23,8 |
8,3 |
11,3 |
Pays-Bas |
23,6 |
24,2 |
15,2 |
18,1 |
- 8,4 |
- 6,1 |
Espagne |
14,9 |
16,6 |
16,5 |
16,6 |
1,6 |
0,0 |
Grèce |
0,5 |
0,5 |
3,3 |
4,2 |
2,8 |
3,7 |
Portugal |
1,4 |
1,5 |
3,6 |
3,8 |
2,2 |
2,3 |
Danemark |
4,2 |
4,3 |
2,5 |
2,6 |
-1,7 |
- 1,7 |
Autriche |
0,5 |
0,6 |
1,6 |
1,8 |
1,1 |
1,2 |
Irlande |
3,3 |
3,5 |
1,2 |
1,5 |
-2,1 |
- 2,0 |
Suède |
0,6 |
0,7 |
1,0 |
1,1 |
0,4 |
0,4 |
Finlande |
0,07 |
0,06 |
0,5 |
0,7 |
0,43 |
0,64 |
Source : CFCE
2. Une forte expansion de notre excédent avec les pays tiers
Notre excédent avec les pays tiers augmente de 50 % en 1997 pour s'élever à 16,3 milliards de francs.
EVOLUTION DE LA BALANCE COMMERCIALE AGRO-ALIMENTAIRE FRANÇAISE AVEC LES PAYS TIERS
|
1996 |
1997 |
Evolution en % |
Importations |
46,2 MF |
49,5 MF |
6,9 |
Exportations |
57,1 MF |
65,8 MF |
15,4 |
Solde |
10,9 MF |
16,3 MF |
49,5 |
Taux de couverture |
123,6 % |
132,9 % |
|
MF =
Milliards de francs
Source : CFCE
Les résultats restent très satisfaisants aux Etats-Unis, en
Russie, en Egypte et en Arabie Saoudite.
En Asie, ils sont également positifs sur l'ensemble de l'année
(chiffre d'affaires global en hausse de 15 % grâce à
Taïwan, Singapour et au Japon) même si l'on commence à
observer un recul depuis octobre particulièrement en Thaïlande, aux
Philippine, en Indonésie et en Corée du Sud.
EXPORTATIONS FRANÇAISES VERS LES PAYS TIERS
RÉPARTITION PAR ZONES
1997
Source : CFCE
LES
PRINCIPAUX FOURNISSEURS DE LA FRANCE EN PRODUITS AGRO-ALIMENTAIRES POUR
1997
(sur un total de 164,6 milliards de francs d'importations)
Source : CFCE
LES
PRINCIPAUX CLIENTS DE LA FRANCE EN PRODUITS AGRO-ALIMENTAIRES POUR 1997
(sur
un total de 231,3 milliards de francs d'exportations)
Source : CFCE
II. LES PERSPECTIVES POUR 1998
Au mois
de juin dernier, le commerce extérieur de produits agro-alimentaires
affiche un excédent de 3,4 milliards de francs, en baisse par
rapport à celui de l'an dernier (5 milliards de francs). Cette
contre-performance s'explique par une hausse significative des importations.
Ainsi, au terme du premier semestre 1998
, l'excédent
cumulé des échanges extérieurs agro-alimentaires de la
France atteint
27,4 milliards de francs, soit un recul de 11 %
(c'est-à-dire 3 milliards de francs)
par rapport à celui
obtenu à l'issue des
six premiers mois de 1997.
L'excédent des échanges des produits des industries
agro-alimentaires, en progression régulière jusqu'alors, est en
repli ce semestre : il s'établit à 25,1 milliards de
francs contre 26,1 milliards l'an dernier (soit - 3,8 %).
Ce recul résulte d'une hausse des importations nettement plus rapide que
celle des exportations (respectivement + 5,1 % contre
+ 2,1 %).
L'excédent des vins et spiritueux reste le point fort du commerce
extérieur agro-alimentaire français puisqu'il
s'élève à 17,7 milliards de francs sur les six
premiers mois et augmente de 14 % par rapport à celui de premier
semestre 1997 (15,5 milliards).
Les six premiers mois de l'année 1998 marquent un coup d'arrêt
pour le solde positif de la balance commerciale des produits laitiers qui
fléchit de 10 %, passant de 6,7 à 6 milliards de
francs. On assiste à un léger recul des exportations
(- 0,6 % en valeur), tandis que les importations progressent
fortement (+ 8 %).
En matière de viandes, les résultats du premier semestre sont
tout particulièrement marqués par une chute sensible de
l'excédent des échanges de viandes bovines qui n'est plus que de
365 millions de francs alors qu'il dépassait le milliard en 1997
à la même date.
Dans le secteur des viandes porcines, on remarque une progression des
exportations pendant le premier semestre vers la Russie, la Chine, le Japon et
la Corée. Les importations françaises ont parallèlement
repris en provenance des Pays-Bas et augmenté venant d'Espagne. Mais les
perspectives des prochains mois sont sombres très incertaines dans une
période de turbulences que l'on retrouve au niveau mondial.
Le poste conserves et produits d'épicerie sèche marque le retour
à un léger déficit global (0,4 milliard) contre un
excédent de 1,5 milliard au premier semestre 1997. Ceci est
essentiellement dû à la chute du solde positif de la rubrique
" produits alimentaires divers " qui intéresse, notamment, les
concentrés pour sodas.
Au terme du premier semestre 1998, le solde positif des échanges
extérieurs de produits agricoles s'inscrit en chute sensible par rapport
à celui des six premiers mois 1997 : 2,3 milliards de francs
contre 4,7 milliards soit - 51 %.
Les exportations de produits agricoles bruts ont, en effet, diminué de
2,1 % alors que les importations s'appréciaient de près de
6 %.
La responsabilité de cette situation incombe, au premier chef, au
secteur des céréales qui voit son excédent fléchir
de 18 %, passant de 14 à 11,5 milliards de francs. Les
exportations françaises de céréales ont, globalement,
diminué de 11 % en volume (6,7 contre 8,4 millions de tonnes)
et de 15 % en valeur (6,1 contre 8,1 milliards de francs). En ce qui
concerne les résultats de la campagne 97/98 (juillet à juin), ils
sont encore plus mauvais avec des baisses de 13 % en volume et 17 %
en valeur.
Dans le domaine des fruits et légumes, le premier semestre 1998
présente un bilan contrasté. Il est marqué par une
spectaculaire aggravation du solde négatif des échanges de fruits
tempérés qui passe de - 0,5 à
- 1,3 milliard de francs.
Au plan géographique, on observe, brièvement, au terme du
premier semestre 1998 :
Un recul de l'excédent avec l'Union Européenne qui fléchit
de 13 % pour passer de 23,6 à 20,6 milliards de francs.
Les exportations agro-alimentaires destinées à nos partenaires
européens sont restées stables à 80,7 milliards de
francs alors que nos importations augmentaient de 5 % pour
s'établir à 60,1 milliards de francs.
Avec les pays-tiers, le solde positif de nos échanges résiste
mieux, avec un recul de 6 % soit 6,8 milliards contre
7,2 milliards
. La hausse des importations a été deux
fois plus forte que celle des exportations (6 % contre 3 %).
En Extrême-Orient, le chiffre d'affaires réalisé par la
France est resté stable à 6,3 milliards de francs (il
représente 5 % du total des exportations agro-alimentaires
françaises) grâce à la performance obtenue au Japon
(+ 51 %), qui a compensé les très lourdes pertes subies
à Hong-Kong (- 40 %), Taiwan (- 36 %) et Singapour
(- 30 %) ainsi que sur les pays les plus affectés par la crise
(Indonésie - 64 % ; Corée du Sud - 58 %
et Thaïlande - 44 %).
A contrario, le premier semestre 1998 voit une nouvelle et spectaculaire
expansion des exportations destinées à la Russie :
2,1 milliards de francs, soit + 31 % par rapport au premier
semestre 1997. Sur une base semestrielle, nos ventes à la Russie ont
plus que doublé entre 1995 (0,9 milliard) et 1998
7(
*
)
.
CHAPITRE III -
LA POLITIQUE CONDUITE PAR LES
POUVOIRS PUBLICS
I. LES GRANDES ORIENTATIONS DES POUVOIRS PUBLICS
A. UNE POLITIQUE EN FAVEUR DE LA SÉCURITÉ ET DE LA QUALITÉ ALIMENTAIRES
1. Une nécessaire réorganisation dans le maquis des signes distinctifs de qualité
a) Le dispositif national : un nouvel essor en 1997
Le
dispositif français comporte quatre signes distinctifs de
qualité :
l'appellation d'origine contrôlée (AOC),
le label rouge, la certification de conformité et l'agriculture
biologique. Le chiffre d'affaires des produits sous signes officiels de
qualité est en pleine expansion.
L'appellation d'origine contrôlée
: la mention AOC
délivrée par l'Institut national des appellations d'origine
(Inao), identifie un produit typique dont la spécificité est
liée à son origine, qu'il s'agit de protéger. C'est
l'expression d'un lien intime entre une production et un terroir,
perpétué par un savoir-faire. C'est le plus ancien des signes
distinctifs dans l'agro-alimentaire : il a été crée en
1935 pour les vins et les eaux-de-vie, et élargi dans les années
60 aux produits laitiers. Depuis 1990, tous les produits alimentaires peuvent y
accéder, tels, récemment, le taureau de Camargue ou le miel corse.
Les AOC regroupent 133.000 exploitations. Sur les 83 milliards de
chiffre d'affaires dégagés en 1997, les vins représentent
62 milliards, les spiritueux 9,5 et les produits laitiers 10,5 milliards
de francs.
Le label rouge
: ce logo, qui date de 1960, garantit la qualité
supérieure d'un produit. Il répond à un cahier des charges
précis, contrôlé à tous les stades de la production
et de la commercialisation du produit, pour aboutir à un positionnement
haut de gamme. Il est surtout présent dans le domaine de la volaille et
de la charcuterie, un peu dans les produits laitiers et a fait récemment
son apparition dans les fruits et légumes, les produits de la mer et
même le sel. Actuellement, 359 produits sont sous label
homologué, 315 sous label rouge et 44 sous label régional.
Le logo
AB
: le logo " Agriculture Biologique "
garantit qu'un aliment est issu d'un mode de production agricole excluant
l'utilisation de produits chimiques de synthèse et respectant le
bien-être animal. En France, les règles définissant
l'agriculture biologique datent de 1980. Un aliment " bio " doit
contenir plus de 95 % de matières premières agricoles
biologiques. L'Union européenne s'est dotée en 1991 de
règles minimales communes de production et de contrôle. On
dénombre 4.000 producteurs sur 137.000 hectares. Le chiffre
d'affaires est passé de 3 à 12 milliards de francs de 1996
à 1997.
L'atout certifié
: créé en 1990, le certificat de
conformité atteste que le produit possède des qualités ou
suit des règles de fabrication particulières, dûment
contrôlées. L'objectif recherché est la garantie d'une
qualité régulière, distincte du produit courant. Citons
quelques exemples : le jambon cuit supérieur sans polyphosphates, les
conditions de fraîcheur des salades préemballées...
Surtout, les professionnels l'ont utilisé pour mettre en place la
traçabilité de la viande bovine après la crise de la
" vache folle ".
Ces trois derniers signes sont délivrés par une commission
nationale, la CNLC. Les cahiers des charges sont élaborés avec
des organismes certificateurs indépendants (regroupés au sein du
Cerqua et du Cepral) qui assurent également les contrôles.
Les produits sous labels ont généré en 1997 un chiffre
d'affaires d'environ 113 milliards de francs.
LES
SIGNES DE QUALITÉ FRANÇAIS
(en milliards de francs en 1997)
Votre rapporteur pour avis estime essentiel d'améliorer la
cohérence de l'ensemble des signes de qualité, dont la
complexité s'est renforcée depuis la réglementation
européenne de 1992.
Il se félicite du souhait du Gouvernement de renforcer l'organisation
économique des productions de qualité, notamment au travers du
titre VI projet de loi d'orientation agricole.
b) Rappel du dispositif communautaire
Ce
dispositif, mis en place en 1992, concerne :
L'appellation d'origine protégée (AOP)
: s'applique
à un aliment produit, transformé ou élaboré dans
une aire géographique déterminée avec un savoir-faire
reconnu et constaté. C'est l'équivalent de l'AOC française
ou de la DOC italienne.
L'indication géographique protégée (IGP)
: le lien
avec le terroir doit demeurer à un stade au moins de la production, de
la transformation ou de l'élaboration, l'IGP devant illustrer des
méthodes locales spécifiques. C'est le cas, en France, de
l'agneau du Quercy, ou, en Belgique, du jambon d'Ardenne.
Pour ces deux signes, AOP et IGP, un logo est en cours de préparation
à la Commission européenne.
L'attestation de spécificité
: elle se traduit par le
sigle STG pour " spécialité traditionnelle garantie ".
Elle met en valeur une composition traditionnelle d'un produit ou un mode de
production traditionnel comme, par exemple, la mozzarelle ou certaines
bières belges.
2. L'essor de l'agriculture biologique
a) La situation de l'agriculture biologique
Reconnue
officiellement en 1980 comme une agriculture n'utilisant ni produits chimiques,
ni produits de synthèse, l'agriculture biologique française a
longtemps été marginalisée par les agriculteurs
conventionnels d'abord, qui lui ont reproché ses contraintes de
production et son manque de rentabilité ; par les consommateurs
ensuite, jusqu'ici très minoritaires. Depuis quelques années, ces
tendances ont fortement évolué.
Ainsi, on se trouve devant un double constat :
- la demande de produits biologiques, tant en France qu'en Europe,
explose. Cette tendance récente est considérée, par les
experts, comme une tendance lourde du marché qui ne pourra que
s'amplifier dans les années à venir. Le seul marché
français, estimé en 1996 à 4 milliards de francs,
devrait atteindre 15 milliards à l'aube du prochain
millénaire (le marché européen, au moins 10 fois
supérieur, est de l'ordre de 150 milliards de francs) ;
- dans le même temps, alors que la France représentait encore
60 % de la production biologique européenne en 1985
(60.000 hectares sur 100.000 hectares) elle ne représente plus
en 1995 qu'à peine 10 % (100.000 hectares dont 30.000 en
conversion sur 1.000.000 hectares).
On recense aujourd'hui quatre mille producteurs pratiquant l'agriculture
biologique en France, sur 120.000 hectares : la moitié en
production végétales (légumes, fruits, vigne,
céréales, etc.), la moitié en élevage (viande ou
lait).
Si le nombre des conversions à l'agriculture biologique s'est accru en
1996, après cinq ans de quasi stabilité, l'offre n'est pas encore
en mesure aujourd'hui de répondre à la demande. La production
française, largement en tête en Europe jusqu'à la fin des
années 1980, ne représente plus que 10 % de la
production de la communauté.
Ainsi, la France, leader de l'agriculture biologique en Europe en 1985, se
retrouve au quinzième rang en 1997, avec seulement 0,3 % de sa
surface agricole utile (SAU) convertie, alors que la Suède et l'Autriche
consacrent près de 10 % de leur SAU au " bio ", la Suisse
et la Finlande près de 5 %, le Danemark, l'Allemagne et l'Italie
près de 2 %. Pour parvenir à de tels résultats, ces
pays ont mobilisé des moyens financiers et techniques importants depuis
quelques années. Ainsi, en Autriche les aides à la conversion
sont deux fois supérieures à celles de la France et d'une
durée illimitée.
Les demandes d'importations de " produits bio " en provenance des
pays tiers s'envolent : de 1993 à 1996, elles ont été
multipliées par vingt et devraient atteindre 30 milliards en 1997.
Signalons que ce marché est en effet en pleine expansion en France car
on assiste depuis deux ans environ à un changement d'attitude, en faveur
des produits " bio ", de la part des consommateurs.
Comme l'a précisé M. Louis Le Pensec lors de son discours
à Rambouillet le 12 décembre 1997, plusieurs raisons
expliquent cette évolution. "
Tout d'abord une plus grande
sensibilité du public à des aliments "naturels " mais
également à des modes de production agricole plus respectueux de
l'environnement grâce au travail de fond des pionniers de l'agriculture
biologique. Ensuite, on constate une meilleure mise en valeur de ces produits
par la grande distribution. Il n'est pas une enseigne de grandes surfaces sans
son rayon " bio ". Enfin, les investissements effectués dans
ce domaine par les grands groupes de l'alimentation et par de nombreuses PME
proches des terroirs ont eu des effets certains. "
Afin de pouvoir relancer ce défi et replacer, selon l'expression de
M. Riquois, Président de la section de l'agriculture biologique au
sein de la Commission nationale des labels et de la certification de
conformité, l'agriculture biologique au coeur de l'agriculture
française, et peut-être demain comme moteur du
développement durable, un plan de développement a
été mis en place par le Gouvernement.
b) La mise en place d'un plan de développement
Le
12 décembre dernier, M. Louis Le Pensec, Ministre de l'agriculture
et de la pêche, a lancé un plan quinquennal pour l'agriculture
biologique.
Ce programme a été précédé du rapport de
M. Alain Riquois.
TABLEAU ISSU DU RAPPORT FINAL D'ALAIN RIQUOIS
Le rapport Riquois propose tout d'abord un partenariat avec les instances professionnelles nationales de l'agriculture biologique. C'est autour du triptyque " Observatoire-Réglementation-Logo AB " qu'il est prévu de construire ce partenariat.
SYNTHESE DES MISSIONS - CHANTIERS PRIORITAIRES
ET ACTIONS
COMMUNES
INSTANCES CONCERNÉES |
MISSIONS DOMINANTES |
CHANTIERS NATIONAUX PRIORITAIRES |
ACTIONS COMMUNES |
Fédération nationale de l'agriculture biologique |
-
Information et animation
professionnelles (y compris appui
à la conversion
.
|
-
Veille et défense
de la "réglementation
" Agriculture Biologique ""
|
1.
Animation, information et formation de leurs réseaux
spécifiques
|
Assemblée permanence des Chambres d'agriculture |
-
Conseil et appui technique
à l'entreprise
en
Agriculture Biologique.
|
- Pérennisation de " l'Observatoire économique national de l'Agriculture Biologique ". |
organisations de producteurs
(OP), et
des interprofessions
" bio " régionales
.
|
BIO-CONVERGENCE |
-
Représentation et accompagnement
technico-administratif de l'entreprise de transformation et de distribution en
Agriculture Biologique.
|
- Elaboration, suivi et mise en oeuvre du " Plan stratégique de communication sur le logo " AB "" |
(CNLC-ANDA-OFFICES) et aux
groupes de travail constitués en
leurs seins.
|
Source : QI N° 113 - 30 juin 1998
Le plan national de développement de l'agriculture biologique doit se
traduire en plans régionaux. L'élaboration (1998-1999) de ces
plans d'actions régionaux concertés pour le développement
de l'agriculture biologique (ou PARC) -qui devrait être discutés
lors de la prochaine réunion du Comité d'orientation de suivi et
d'évaluation du Plan- puis leur contractualisation dans le cadre des
prochains contrats de plan Etat-Région (période de 2000 à
2005) conditionnent la réussite de ce dispositif :
- dans ses ambitions qualitatives, qui sont de faire de l'Agriculture
Biologique le ferment du développement durable,
- dans ses ambitions quantitatives, qui sont de franchir le cap des
25.000 exploitations et 1 million d'hectares en Agriculture
Biologique en 2005.
Les plans régionaux constitueront en fait de véritables
partenariats entre l'Etat et les Régions, permettant à la fois de
tenir compte des spécificités de chaque région,
d'impliquer les acteurs locaux et de mettre en synergie les moyens. Les
" réseaux " régionaux et locaux des instances
professionnelles nationales et les interprofessions régionales de
l'agriculture biologique auront, notamment un rôle essentiel à y
jouer.
Ils doivent permettre d'adapter aux spécificités
régionales les trois grands volets du plan national dont ils constituent
le développement : " recherche-développement-formation (et
conversion) ", " réglementation-contrôle-qualité
et " territoire-filières-marchés ".
Les priorités régionales seront définies pour chacune
d'entre elles en tenant compte des atouts et handicaps, des opportunités
et risques spécifiques à chaque région restitués
dans le cadre national et européen.
Tout l'enjeu du Plan de développement de l'agriculture biologique et des
Plans d'actions régionaux concertés pour le développement
de l'agriculture biologique (PARC) " bio " se situe dans le respect
des équilibres et le renforcement des synergies entre les
différents échelons. C'est en fonction de cet enjeu que le
fonctionnement du COSE (Comité d'orientation de suivi et
d'évaluation/" bio ") doit être conçu : dans
le respect de l'équilibre entre les trois volets du plan et entre les
échelons administratifs (régional, national, européen) et
dans le respect de l'équilibre entre les différentes instances.
Sur le plan de financement, le tableau suivant permet de définir le
coût des différentes priorités :
FINANCEMENTS - MOBILISATIONS PRIORITAIRES
(en millions de
francs)
1. Chantiers prioritaires : logo AB - Observatoire (2 x 2 MF) |
4 |
2. Accompagnement au niveau national de l'animation, de la conversation puis des contrats Territoriaux d'Exploitation |
1 |
3. Appui et suivi au niveau national des Plans d'Actions Régionaux Concertés (3 x 0n5) |
1,5 |
4. Elaboration au niveau régional des plans d'actions régionaux concertés (0,4 x 20 x 50 %) |
4 |
5. Actions communes dont
participation aux structures
nationales de coordination (CNLC-OFFICES-ANDA-COSE BIO) et prioritairement pour
:
|
3 |
6. Réglementation et contrôle logo AB (hors partenariat) DGAL |
3 |
7. Expertises à la demande (à définir au coup par coup) |
2 |
Total mobilisations prioritaires (dont 7 MF hors partenariat) |
18,5 |
QI
n° 113 - 30 juin 1998.
Le rapporteur pour avis estime que le Gouvernement a pris acte de
l'importance de l'agriculture biologique pour l'avenir en se fixant pour
objectif de reprendre la première place européenne. Un million
d'hectares (contre 137.000 en 1997) doivent être couverts en 2005 pour un
nombre de 25.000 exploitations (4.000 aujourd'hui).
La France peut, rappelons le, s'appuyer sur une solide réglementation,
avec un logo " AB " reconnu en 1996 par les pouvoirs publics et un
cahier des charges sécurisant. Le règlement européen est
d'ailleurs en cours d'adoption.
Ce plan de développement, issu des propositions de
M. Alain Riquois, devrait s'étendre de 1998 à 2002.
Sa mise en place s'est concrétisée par la première
réunion du Comité d'Orientation, de suivi et d'évaluation
qui a eu lieu le 12 janvier dernier.
Outre le passage de l'enveloppe globale de 15 à 60 millions de
francs afin de porter le nombre de conversions, qui est de l'ordre de 600 par
an, à environ 2000, ce plan repose sur plusieurs paliers :
- la mobilisation de 30 millions de francs dès 1998 pour
organiser les filières, ces crédits provenant des crédits
d'orientation des offices ;
- les organismes de formation et de recherche-développement
(Anda-Ima, Institut technique de l'agriculture biologique) seront davantage
associés au programme de développement de l'agriculture
biologique ;
- deux outils en cours de structuration par les professionnels et
l'administration bénéficieront de plus de soutiens à
travers la future loi d'orientation agricole. L'Observatoire de l'agriculture
biologique et la marque collective AB (amélioration de sa gestion
et de sa promotion) ;
- un Institut national de " l'agro-bio " à l'instar de
l'institut national des appellations d'origine (INAO) doit être mis en
place afin de faire de l'agriculture biologique une filière majeure.
Pour une participation active à l'organisation du secteur, un
partenariat est en préparation entre la Fédération
nationale de l'agriculture biologique, Bio-convergence, les chambres
d'agriculture (APCA) et le ministère de l'agriculture.
3. La loi relative à la sécurité alimentaire des produits
La
proposition de loi présentée par MM. Charles Descours,
Claude Huriet et plusieurs de leurs collègues avait pour objet de donner
un prolongement législatif aux conclusions de la mission d'information
de la commission des affaires sociales consacrées aux conditions du
renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la
sécurité sanitaire des produits destinés à
l'homme
8(
*
)
.
L'état des lieux réalisé par la mission d'information de
la commission des affaires sociales avait montré que " la
multiplication des structures, la confusion des missions de contrôle et
de gestion, la complexité de l'organisation, l'insuffisance de la
réglementation et la dispersion des travaux nuisent à
l'efficacité de l'organisation de sécurité et de veille
sanitaire en France
9(
*
)
".
Au terme de ce constat, la commission des affaires sociales a formulé
des conclusions destinées à réformer l'action de l'Etat en
matière sanitaire.
Votre commission avait émis, au mois de septembre 1997, un
avis
10(
*
)
favorable à l'adoption des
conclusions de la commission des affaires sociales du Sénat.
Le texte a été adopté définitivement au mois de
juin dernier après de longues discussions.
Il présente, sur le plan alimentaire, deux éléments
importants. D'une part la création d'une agence dédiée
spécifiquement aux aliments sous la triple tutelle des ministères
de l'agriculture, de la santé et de la consommation. Cet organisme peut
demander au ministre de saisir les corps d'inspection de l'Etat. D'autre part,
la publicité donnée à ses avis devrait ainsi éviter
que ces demandes restent sans effet. En revanche, l'agence de
sécurité sanitaire des aliments n'aura pas de contrôle
direct sur les laboratoires publics intervenant dans son domaine. Elle pourra
néanmoins demander le concours des laboratoires de la direction
générale de la concurrence, de la consommation et de la
répression des fraudes.
Des laboratoires publics exerçant leur activité dans son domaine
de compétence pourront lui être transférés par
décret, ce qui lui donnera sur eux une autorité directe.
Comme l'a souligné notre collègue Claude Huriet, l'agence dispose
d'une arme puissante : la publicité. Elle sera consultée sur tous
les projets de texte législatifs et réglementaires de son domaine
et ses avis seront eux aussi rendus publics. L'avenir de cette agence
dépend donc de sa capacité à s'imposer, et donc
éventuellement à réclamer un élargissement de ses
tutelles.
Elle sera dotée de moyens nécessaires à
l'accomplissement de ses missions d'évaluations. La dotation
prévue de 11,7 millions de francs est complétée par des
sommes équivalentes provenant des budgets des ministères
chargés de la santé et de la consommation, soit 35 millions de
francs au total et 50 emplois.
Cette agence devrait, en outre, intégrer le Centre national d'Etudes
Vétérinaires et alimentaires, le CNEVA, dont le budget est en
augmentation importante pour 1999.
Enfin, c'est le directeur de l'agence du médicament
vétérinaire, et non le ministre, qui délivrera toutes les
autorisations de mise sur le marché des médicaments
vétérinaires, ce qui signifie que ces autorisations seront
données sur les seuls critères techniques d'innocuité du
produit. Mais le ministre peut être amené à intervenir pour
en restreindre l'utilisation pour des raisons commerciales, ou pour
éviter des excès.
Votre rapporteur pour avis considère que cette agence devrait
contribuer au renforcement de la qualité des produits
alimentaires.
4. Une réforme en attente : le projet de loi relatif à la qualité sanitaire de denrées
Après son examen par l'Assemblée nationale les
18 et
19 février 1997, la Commission des Affaires économiques a
proposé l'adoption de ce projet de loi, le
26 mars 1997
11(
*
)
, après
l'avoir quelque peu modifié. La dissolution de l'Assemblée
nationale a suspendu l'examen de ce texte par le Sénat.
Votre rapporteur pour avis tient à en rappeler les grandes lignes.
Ce projet de loi est relatif à la qualité et la salubrité
des denrées destinées à l'alimentation humaine ou animale.
Ces notions de qualité et de salubrité
ne concernent ni la
loyauté des transactions, qui relève du code de la consommation,
ni les garanties officielles de qualité et d'origine, inscrites dans le
projet de loi de codification du Livre VI (nouveau) du code rural.
Elles recouvrent, en fait, toutes les caractéristiques, tant
physiques qu'organoleptiques, qui permettent d'assurer la
sécurité alimentaire des consommateurs.
Ce texte, conçu avant le déclenchement de la crise de
l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), intéressait ainsi
l'ensemble de la chaîne alimentaire et portait sur tous les produits
destinés à l'alimentation humaine ou animale, qu'ils soient
d'origine animale ou végétale.
Parce que la qualité sanitaire de notre alimentation est d'ores et
déjà reconnue, la France est, en effet, aujourd'hui capable
d'exporter ses produits dans le monde entier. Pour autant, c'est un domaine
dans lequel s'impose une vigilance permanente, les filières étant
de plus en plus longues, la circulation des produits s'effectuant à un
rythme toujours plus rapide et leur
hétérogénéité s'accentuant. Ainsi
l'hygiène est l'affaire de tous : des pouvoirs publics, qui doivent
contrôler les produits et les opérateurs ; mais aussi des
professionnels, qui doivent être responsabilisés et placer la
sécurité sanitaire en tête de leurs priorités.
Or, le dispositif législatif actuel ne permet pas une approche globale
et coordonnée dans ce domaine. Par exemple, le contrôle de la
qualité et de la salubrité alimentaire relève du code
rural pour les produits animaux et du code de la consommation pour les produits
végétaux, l'utilisation de médicaments
vétérinaires du code de la santé publique, celle des
matières fertilisantes de la loi du 13 juillet 1979.
Afin d'assurer cette sécurité alimentaire et de donner des moyens
d'action supplémentaires pour intervenir encore plus rapidement en cas
de risque, ce texte tendait tout d'abord à mettre en place un dispositif
de contrôle unifié et cohérent, et plus
opérationnel. Il mettait en place un dispositif de contrôle de
l'hygiène proprement dit par des mécanismes plus efficaces et
mieux coordonnés en amont de la production, ainsi qu'à
l'entrée de nos frontières.
En raison de l'importance de ce texte, votre rapporteur pour avis souhaite
que ce projet de loi soit rapidement examiné par le Sénat.
Cette politique de qualité et de sécurité alimentaire se
met en oeuvre dans un contexte incertain. Outre le problème des
organismes génétiquement modifiés que nous
détaillerons ci-après, et alors que les négociations sur
la levée de l'embargo contre le boeuf britannique ont
démarré, les derniers travaux scientifiques font de nouvelles
révélations inquiétantes en ce qui concerne les incidences
de l'épidémie de la vache folle. Ainsi, l'agent responsable de
l'ESB aurait contaminé le mouton et des bovins apparemment sains
pourraient être porteurs de la maladie.
La commission des affaires économiques suivra avec vigilance
l'évolution de ce dossier.
B. LES INDUSTRIES ALIMENTAIRES ET LES ORGANISMES GÉNÉTIQUEMENT MODIFIÉS (OGM)
Depuis
la découverte, dans les années 1970, des techniques
d'isolation et de recombinaison des gènes, il est devenu possible de
découper les molécules d'ADN (acide
désoxyribonucléique), constituant le noyau de la cellule et
supportant les informations génétiques, qui, en quelque sorte,
" programment " le fonctionnement de l'être suivant.
Les séquences d'ADN ainsi isolées peuvent être, par
transgénèse, implantées dans le patrimoine
génétique d'un autre être vivant, grâce à
l'universalité de "code génétique ", qui est le
même pour tous, qu'il s'agisse d'animaux ou de végétaux. Le
caractère associé au gène considéré est
ainsi transmis d'une espèce à une autre.
Bien que dans la continuité de la sélection variétale
classique, cette technique est toutefois plus précise (seul le
gêne désiré est transmis) et plus puissante (franchissement
de la barrière d'espèces). En agriculture, elle a conduit
à la mise au point des plantes transgéniques aux qualités
agronomiques modifiées dans l'optique d'une amélioration des
conditions de culture.
Ainsi, les premières plantes transgéniques ont-elles
été dotées de gènes de résistance à
des insectes ravageurs. C'est le cas du maïs " Bt ",
auto-résistant à la pyrale, autorisé à la culture
en France en février 1998.
Testées depuis une dizaine d'années, des deux côtés
de l'Atlantique, ces plantes ont été semées à
grande échelle aux Etats-Unis dès 1996, puis exportées,
comme c'est le cas, vers l'Europe, pour un soja résistant à un
herbicide, ainsi que pour certaines variétés de maïs.
Au total, c'est une cinquantaine de plantes modifiées qui sont
déjà autorisées aux Etats-Unis, mais aussi au Canada, au
Brésil, en Argentine, en Australie, au Japon. Pourtant, comme l'a
analysé l'excellent rapport précité de notre
collègue Jean Bizet, en Europe, l'accueil réservé à
cette technologie est mitigé. Les craintes pour l'environnement et la
santé humaine y sont plus vives qu'ailleurs, malgré les
procédures d'évaluation scientifiques des risques mises en place
au niveau national et communautaire.
Cette attitude est spécifiquement européenne, puisque nos autres
partenaires commerciaux s'engagent résolument dans la voie des cultures
transgéniques : on parle pour les semis 1998 d'une proportion
oscillant entre le tiers et la moitié de soja transgénique aux
Etats-Unis, suivant la capacité des firmes semencières à
fournir le marché. Elle montre une relation particulière à
la nourriture et à l'agriculture en Europe. Elle résulte aussi de
la crise de confiance des consommateurs à la suite de l'affaire de
l'encéphalopathie spongiforme bovine.
Votre rapporteur pour avis ne reviendra pas de manière
détaillée sur ce dossier, deux excellents rapports les ayant
abordés ces derniers mois
12(
*
)
.
Il souhaite tout au plus, en premier lieu, constater la convergence
d'appréciation entre les deux rapporteurs
. En effet, leurs
conclusions approuvent l'utilisation des OGM, mais sous de strictes conditions.
Rappelons que l'INRA s'est récemment inquiété des
conséquences du développement des plantes transgéniques
pour les agriculteurs, évoquant la complexité des techniques
culturales et le risque de dépendance accrue envers l'industrie.
Votre rapporteur pour avis, en second lieu, regrette l'approche longtemps
hésitante de la Commission européenne, notamment en
matière d'étiquetage.
En pleine évolution, la réglementation communautaire pose un
certain nombre de principes qui permettent aux opérations impliquant des
OGM de se dérouler sans risque. Elle impose en particulier aux Etats
membres de prendre "
toutes les mesures appropriées
"
pour éviter qu'elles n'entraînent des effets négatifs pour
la santé humaine et l'environnement. La réglementation
européenne s'articule aujourd'hui autour de deux volets, l'un
correspondant à l'utilisation confinée des micro-organismes
génétiquement modifiés -directive n° 90/219 du
23 avril 1990- et l'autre à la dissémination volontaire
de l'ensemble des OGM et aux nouveaux aliments -directive n° 90/220
du 23 avril 1990 et règlement n° 258/97 du
27 janvier 1997
13(
*
)
.
Votre rapporteur pour avis considère que
l'information des
consommateurs
est au centre de ces problèmes. Le règlement du
27 janvier 1997 exige que l'étiquetage des produits signale la
présence d'OGM. Parce que ces dispositions n'étaient pas encore
en vigueur lorsque la mise sur le marché de deux types particuliers de
fèves de soja et de maïs a été autorisée, le
tout récent règlement n° 11/98 du 26 mai 1998
impose également que l'étiquetage des denrées alimentaires
qui en contiennent mentionnent explicitement la présence d'OGM
14(
*
)
.
En revanche, le sort d'un produit alimentaire dont il ne serait pas
établi s'il contient ou non des substances génétiquement
modifiées pose toujours un problème. La modification de la
directive n° 90/220 sur la dissémination volontaire d'OGM, qui
fait l'objet de discussions, devrait relancer la question de savoir s'il faut
ou non permettre une simple mention selon laquelle ce produit "
peut
contenir des OGM
" ou, au-delà, continuer à exiger des
analyses qui supprimeraient cette incertitude. Même si les dispositions
des règlements n° 258/97 et n° 1139/98 ont
tranché en ce qui concerne les aliments en exigeant une information qui
ne laisse pas subsister de doute, il est possible qu'elles soient remises en
cause en raison des importants coûts induits par ces analyses.
Signalons que le Gouvernement a modifié, au mois d'août dernier,
le catalogue officiel des espèces et variétés de plantes
cultivées en France pour des semences de maïs
génétiquement modifiées et a autorisé la mise sur
le marché de certaines variétés de maïs
génétiquement modifiés.
Par ailleurs, le Conseil d'Etat a prononcé au mois de septembre dernier
le sursis à exécution de l'arrêté du
5 février 1998, autorisant l'inscription au catalogue des
plantes et semences des trois variétés de maïs
génétiquement modifiées produites par la
société Novartis.
Dans un communiqué, le ministère de l'agriculture et de la
pêche a souligné qu'il s'agit d'une mesure conservatoire
destinée à permettre un examen approfondi de l'affaire, ce qui ne
préjuge pas de la décision qui sera rendue par le Conseil d'Etat
sur le fond.
Il a relevé, par ailleurs, que la difficulté qui a paru justifier
le sursis à exécution de la mesure tient non à une
question de fond, mais à une éventuelle
irrégularité de procédure.
Le Conseil d'Etat ne s'est donc en aucune façon prononcé sur la
valeur des arguments mettant en cause l'innocuité des semences.
A cet égard, le ministère de l'agriculture et de la pêche a
rappelé que les instances scientifiques européennes,
régulièrement consultées, ont estimé que ces
semences ne présentaient pas de risque, notamment du point de vue d'une
éventuelle diffusion du gêne de résistance à
l'ampicilline.
C. POLITIQUE D'EXPORTATION ET INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES
1. L'évolution du droit à restitution à l'exportation
Votre
rapporteur pour avis estime qu'à court terme, la promotion de la
politique d'exportation des produits alimentaires passe tout d'abord par la
défense des restitutions à l'exportation.
Soumis depuis plusieurs années à des pressions politiques,
budgétaires et comptables, sous couvert parfois de la lutte anti-fraude,
le droit à restitution a failli connaître en 1996 une restriction
importante. Sous la pression des impératifs budgétaires, un
projet visant à soumettre systématiquement le paiement des
restitutions à l'exportation à la production de preuves
d'arrivée à destination du produit exporté était
soumis à l'arbitrage de la Commission. Cet arbitrage a été
mis en suspens et a été engagé un nouveau processus de
réflexion au sein de la Commission.
Le nouveau projet de règlement, annoncé en
février 1998, persiste dans cette voie.
Votre rapporteur pour avis considère qu'un tel acharnement de la part
de la Commission est totalement anormal.
Par ailleurs, alors que des réflexions sont initiées au niveau
national, européen et mondial sur la nécessité d'ouvrir
les douanes à des missions d'accompagnement des opérateurs et de
simplifier les procédures, il est regrettable que les produits
alimentaires soient soumis au niveau européen à des
procédures du commerce extérieur de plus en plus
lourdes.
2. La gestion des échanges de produits hors annexe II
L'accord
de l'Uruguay Round a soumis le secteur des produits hors annexe II
regroupant des produits élaborés tels que chocolaterie,
confiserie, biscuiterie, produits amylacés, bière, lait infantile
à des limitations budgétaires annuelles de restitutions. Ce
système laisse donc à l'Union européenne une certaine
marge de manoeuvre, au moins jusqu'à 2001, quant au volume
exporté.
C'est la raison pour laquelle le Conseil européen n'avait pas
jugé utile en 1994 de soumettre ce secteur à une obligation de
certificat d'exportation, d'autant plus que les exportations de produits hors
annexe II ne se prêtent pas à une gestion de certificats.
Votre rapporteur pour avis rappelle que subsiste toujours un risque de
généralisation des certificats d'exportation pour ces produits.
Néanmoins, en 1997, les alertes ont davantage concerné le budget
FEOGA de restitutions des produits hors annexe II.
En effet, un vent de rigueur budgétaire s'est également mis
à souffler sur le budget du FEOGA. Les coupes budgétaires mettent
en première ligne les restitutions à l'exportation, dont la
fixation des taux est du ressort de la commission européenne.
Votre rapporteur pour avis regrette la gestion trop budgétaire des
restitutions à l'exportation, notamment dans le secteur des produits
hors annexe II. En effet, dans ce secteur qui connaît de fortes hausses
des exportations vers les pays tiers, le budget FEOGA reste encore nettement
inférieur au plafond autorisé par l'OMC.
D. L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE FACE AUX RÉFORMES EN COURS
L'agriculture française est confrontée
aujourd'hui
à deux réformes d'envergure : d'une part, la réforme de la
Politique agricole commune présentée dans le document Agenda 2000
en juillet 1997 et précisé en mars dernier et, d'autre part, le
nouveau projet de loi d'orientation agricole proposé par M. Louis Le
Pensec, Ministre de l'agriculture.
L'industrie agro-alimentaire est étroitement liée à ces
évolutions.
1. La réforme de la PAC
Votre
rapporteur ne présentera pas de manière détaillée
cette réforme En effet, le rapport de la Commission des Affaires
économiques paru au mois de juin dernier
15(
*
)
dresse le bilan de la réforme de 1992, analyse
le nouveau cadre proposé par la Commission européenne pour
l'agriculture communautaire et dégage un projet alternatif, exprimant
une vision moderne et dynamique de l'agriculture européenne.
Ce rapport d'information a d'ailleurs donné lieu à une
proposition de résolution signée par l'ensemble des membres de la
mission d'information.
Ce rapport présente à la page 205 l'avis de l'industrie
alimentaire sur cette réforme en insistant sur le renforcement de la
compétitivité de l'agriculture. La mission rappelle à ce
propos que :
"
Pour l'ANIA, la PAC doit aider le secteur agro-alimentaire à
faire face aux défis du futur, la production agricole étant le
premier client de l'industrie alimentaire.
L'agriculture doit donc prendre en compte les besoins de l'industrie en termes
d'approvisionnement sur les marchés intérieurs et
extérieurs. De plus, la politique agricole doit promouvoir la
qualité des matières premières nécessaires à
l'industrie.
L'ANIA considère, dans ce contexte, qu'une baisse raisonnée et
progressive des prix doit tenir compte des situations sectorielles. Par
ailleurs, la PAC doit garder une capacité à orienter l'offre
agricole à travers les prix garantis, les protections du marché
et les restrictions à l'exportation. L'ANIA juge indispensable la mise
en place, sur le marché intérieur, de conditions de concurrence
équitables pour l'industrie alimentaire et le développement d'une
politique volontariste d'exportation
".
2. Le projet de loi d'orientation agricole
Composé de plus de 60 articles, ce texte a pour
ambition, d'une part, de redéfinir les objectifs de la politique
agricole française en consacrant ses fonctions économique,
sociale et environnementale dans le cadre d'un développement durable et
équilibré et, d'autre part, de mettre en oeuvre " des moyens
modernes de gestion de l'intervention publique ".
Il fait suite au projet de loi
16(
*
)
présenté par le précédent ministre de
l'agriculture, M. Philippe Vasseur.
Le Président de la République avait annoncé, lors du
cinquantenaire de la FNSEA le 14 mars 1996, l'élaboration d'un
projet de loi d'orientation agricole.
Le 19 juin 1997, M. Lionel Jospin, Premier Ministre, avait
souhaité, dans son discours de politique générale,
conduire les travaux nécessaires à l'élaboration d'une loi
d'orientation. M. Louis Le Pensec avait d'ailleurs, à cette
époque, exprimé " son souhait de valoriser le travail
réalisé par les organisations professionnelles, s'inscrivant
ainsi dans une certaine continuité ". Ce texte a été
soumis à concertation avec les professionnels depuis le mois de
septembre 1997.
Ayant présenté son avant-projet en janvier 1998, le
Gouvernement a transmis pour avis ce texte au Conseil économique et
social, qui s'est prononcé le 27 mai dernier sur le rapport de
Mme Christiane Lambert qui a souligné les avancées positives
de ce texte. La Commission de la Production et des Echanges a examiné ce
projet de loi en juillet dernier
17(
*
)
, qui avait
été jugé satisfaisant par les organisations syndicales
agricoles. L'Assemblée nationale en a débattu du 5 au 13 octobre
dernier.
La Commission des affaires économiques procède actuellement
à des auditions sur ce texte qui devrait être examiné au
début de l'année 1999 par votre Haute Assemblée.
E. LES UTILISATIONS NON ALIMENTAIRES DES PRODUITS AGRICOLES
Si la
première finalité de l'agriculture est l'alimentation, celle-ci
n'est pas exclusive : ainsi les biocarburants, lubrifiants ou plastiques
biodégradables, molécules pour la pharmacie, les
cosmétiques ou les détergents sont autant de valorisations
industrielles possibles pour les matières premières agricoles.
Trois types d'utilisation sont envisageables :
- en consommation directe par les ménages (horticulture, animaux de
compagnie) ;
- en fourniture directe pour la transformation vers les industries non
alimentaires (laine, tabac, lin gomme, plantes pharmaceutiques) ;
- en fourniture directe, via les industries non alimentaires (amidon,
sucre, caséine, collagène, cuir).
Ces différents usages ont une caractéristique commune : tous se
fondent sur la valorisation des molécules carbonées qui sont la
base de toute matière vivante.
Les secteurs concernés sont soit traditionnels (filière bois,
filière cuir, textiles, tabac), soit plus récents, permettant
l'utilisation des molécules carbonées pour la chimie ou la
pharmacie. Il est à noter qu'avant même l'introduction de la PAC,
les industries chimiques et pharmaceutiques s'approvisionnaient en sucre et en
amidon, en huile et en graines végétales pour la fabrication de
leurs produits).
Certes, seuls les biocarburants donnent l'impression d'avoir franchi
l'étape industrielle à grande échelle. Quant aux autres
" éco-produits ", ils avancent à petit pas, toujours
cantonnées aux marchés de niche où la concurrence du
pétrole et de sa chimie se fait moins acharnée.
L'étude de l'industrie de l'amidon et des bio-carburants tend à
démontrer la possibilité pour l'Europe de répondre
à la demande de matières premières agricoles pour des
utilisations non alimentaires.
1. Des exemples d'utilisation de produits agricoles à des fins non alimentaires
a) Les débouchés non alimentaires du secteur amidonnier
Le
secteur amidonnier de l'Union européenne représente plus de
18 000 emplois directs pour un chiffre d'affaires de l'ordre de
30 milliards de francs dont une partie non négligeable, 15 %,
liée à l'export vers les pays tiers. La France représente
entre 25 % et 30 % de l'activité amidonnière
européenne. La croissance du secteur est comprise entre 3 et 5 %
par an.
Cette industrie transforme des céréales, principalement du
maïs, du blé et des pommes de terre issus de près d'un
million cinq cent cinquante mille hectares dans l'Union européenne.
Près de 7 millions de tonnes d'amidon et de fécule sont
produites chaque année en Europe.
La matière première reste le premier coût de production.
Cette industrie, aussi dynamique et innovante soit elle, peut difficilement
rivaliser par rapport à l'industrie amidonnière des pays tiers et
en particulier des Etats-Unis. La plus grosse unité américaine
est ainsi 50 fois plus importante que les plus petites unités
européennes.
En l'absence d'un débouché " isoglucose "
conséquent
18(
*
)
, l'industrie
européenne a développé ses débouchés dans le
non alimentaire (hors éthanol), à savoir le papier, le carton et
la fermentation. Dans ce dernier secteur, la France abrite les principales
unités européennes avec Eurolysine, Orsan, Rhône-Poulenc
notamment.
Mais, ces industries utilisatrices sont ouvertes à la concurrence et ne
bénéficient pas ou peu de protections aux frontières.
C'est pourquoi, un régime de restitutions à la production a
été mis en place dès 1968 puis réformé en
1978 et en 1986. Depuis 1986, ces restitutions sont sensées compenser
l'écart de prix de matières premières
céréales de l'Union européenne et le prix mondial du
maïs.
Toutefois, depuis 1994, la Commission ne compense plus intégralement
cette différence, avec pour conséquence un arrêt des
investissements dans l'industrie de la fermentation en Europe alors que les
Etats-Unis investissent fortement aujourd'hui dans ce secteur à valeur
ajoutée.
b) Les biocarburants : un programme à inscrire dans la durée
Le
développement de la production des biocarburants en France répond
à l'objectif prioritaire de lutte contre la pollution de l'air. En
outre, il offre de nouveaux débouchés pour les productions
agricoles et contribue à la réduction de la facture
énergétique de la France.
Deux familles de biocarburants sont actuellement développées
dans notre pays :
-
les esters d'huiles végétales (ester de colza
incorporé dans le gazole ou le fioul domestique, ester de tournesol
actuellement testé pour être incorporé dans un premier
temps au fioul) ;
- l'éthanol, produit à partir de blé et de
betteraves, incorporable dans le supercarburant sans plomb sous forme d'Ethyl
Tertio Butyl Ether (ETBE).
Sur le plan agricole
D'après les informations obtenues par votre rapporteur pour avis. Au
titre des semis automne 1996-printemps 1997, cette production a
concerné plus de 90 % des 230 000 hectares de cultures
pratiquées sur terres gelées dans le cadre de la réforme
de la PAC :
Colza Ester |
153 000 ha |
Tournesol Ester |
30 000 ha |
Blé éthanol |
12 500 ha |
Betteraves éthanol |
12 500 ha |
En
1995, près de un million d'hectares de jachère étaient
consacrés aux cultures bioénergétiques. Or, elles ont
couvert seulement 350 000 ha en 1997.
Confirmant la tendance observée depuis la campagne
précédente, on note un nouveau recul des superficies
emblavées en colza ester du fait :
- du maintien à 5 % du taux de gel minimal obligatoire et de
la suppression de l'obligation de rotation des parcelles gelées,
permettant de localiser définitivement la jachère sur des terres
de moins bonne qualité ;
- de l'écart de rémunération entre graines
alimentaires et non alimentaires.
Afin d'assurer sa pérennité, l'interprofession des
oléagineux s'est d'ailleurs engagée dans un schéma
prévoyant un net encouragement aux producteurs de colza
énergétique, notamment par l'amélioration progressive du
prix payé, en augmentation de 38 % depuis 4 ans.
En ce qui concerne la filière éthanol, la mise en service en 1996
de deux unités d'ETBE, construites par TOTAL et ses partenaires
agricoles à Dunkerque et à Gonfreville, s'est traduite par une
augmentation des surfaces emblavées en blé et betteraves
éthanol.
Sur le plan industriel
La mise en place d'un nouveau dispositif national d'exonération fiscale
des biocarburants tel que demandé par la Commission européenne a
conduit à l'agrément de 13 unités de production au
mois de mars 1998.
Pour la production d'ester-carburant, 9 agréments ont été
accordés pour un volume de 291 300 tonnes par an, dont 150 000
tonnes pour l'unité de Rouen, premier outil affecté en
totalité à la production de biocarburants.
L'éthanol est destiné à la fabrication d'ETBE (Ethyl
Tertio Butyl Ether) dont la production est assurée par les unités
suivantes :
- ELF à Feyzin pour 84 000 tonnes d'ETBE incorporant
500 000 hl d'éthanol ;
- TOTAL à Dunkerque pour 65 000 tonnes d'ETBE soit
380 000 hl d'éthanol ;
- TOTAL à Gonfreville pour 70 000 tonnes d'ETBE, soit
400 000 hl d'éthanol ;
- ARCO à FOS pour 6 600 tonnes d'ETBE, soit
50 000 hl d'éthanol.
Sur le plan fiscal
Au titre du soutien public pour l'année 1997,
le montant de
l'exonération fiscale dont ont bénéficié en France
les bio-carburants s'est élevé à 832,30 millions de
francs pour l'ester de colza (3,61 millions d'hl) et 346 millions de
francs pour l'éthanol-ETBE (1,05 d'hl).
Introduite par la loi de finances initiale pour 1992, l'exonération
fiscale de la taxe intérieure de consommation sur les produits
pétroliers (TIPP) dont bénéficient les biocarburants a
été plafonnée par la loi de finances rectificative pour
1993.
Compte tenu du coût de production des carburants d'origine agricole,
actuellement supérieur de 2,5 à 3F/lt à celui des
carburants fossiles, cette exonération est indispensable pour assurer
l'équilibre économique de la filière.
A terme, le niveau de défiscalisation est appelé à
décroître en fonction de l'évolution du contexte
économique et des gains de productivité réalisés
par la filière.
Au plan communautaire, le dispositif national d'exonération fiscale
des biocarburants a été mis en cause par la Commission
européenne le 29 janvier 1997, qui juge que les mesures prises par la
France introduisent une discrimination entre :
-
les productions agricoles autorisées pour la production de
biocarburants et les autres productions susceptibles d'être
utilisées à de telles fins ;
- les cultures sur jachère et hors jachère ;
- les producteurs français et communautaires de biocarburants.
La Commission européenne considère que l'avantage fiscal
constitue une aide indirecte à certaines productions agricoles,
incompatible avec les organisations communes de marché et une aide
directe à certains produits industriels, contraire à
l'article 92 du Traité de Rome.
La France a engagé avec la Commission des discussions qui l'ont
conduite à proposer aux autorités communautaires un dispositif
amendé en février 1997.
Ce dispositif consiste :
- d'une part, à autoriser tout type de biocarburant
répondant à des critères techniques objectifs, sans
référence à une matière première
précise ou à un mode de culture déterminé (sur
jachère ou hors jachère) ; en pratique, le dispositif serait
ouvert aux esters d'huiles végétales et à l'ETBE ;
- d'autre part, à procéder à un appel de candidatures
publié au Journal officiel des Communautés européennes
pour les unités de production de biocarburants, qui se verraient alors
agréées dans le cadre d'une enveloppe fiscale fixée par la
France.
Parallèlement à sa décision de demander à la France
de supprimer l'avantage fiscal actuellement accordé, la Commission
européenne a donné son aval à la mise en place d'un
nouveau dispositif.
A cet effet, le Gouvernement a présenté au Parlement à la
fin de l'année 97, les dispositions législatives
nécessaires à la mise en oeuvre de ce nouveau dispositif. Le
régime fiscal est maintenu avec un appel à candidatures
permettant à tous les opérateurs d'avoir accès au
marché national des biocarburants.
Ce schéma permet notamment d'assurer une continuité indispensable
entre le dispositif ancien et le nouveau afin d'éviter tout arrêt,
même momentané, de l'exonération fiscale, qui
compromettrait gravement l'équilibre financier des unités de
biocarburants dont la production s'effectue sur toute l'année.
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur l'opportunité d'appliquer
la TIPP, même partiellement, aux biocarburants alors qu'ils ne sont pas
des produits pétroliers. Il souligne que le gaz et
l'électricité, bientôt concurrents des carburants verts sur
le marché des carburants propres, ne sont soumis à aucune TIPP ou
taxe équivalente.
2. L'impact de la loi sur l'air et de la modification du taux de gel
Adoptée par le Parlement le 30 décembre 1996, la loi
sur l'air vise à définir les principes devant guider la
prévention, la réduction ou la suppression des pollutions
atmosphériques, odeurs et radiations ionisantes ainsi que l'utilisation
rationnelle de l'énergie.
Au titre des mesures techniques nationales de prévention de la pollution
atmosphérique,
la loi sur l'air prévoit notamment
:
- l'incorporation obligatoire d'un taux minimal d'oxygène dans les
carburants et combustibles liquides avant le 1er janvier 2000
(article 21-III) ;
- la redéfinition des spécifications (ou reformulation) des
carburants avant le 1er janvier 2000 (article 21-IV) ;
- l'utilisation de carburants superoxygénés dans les flottes
spécifiques urbaines (article 24-III).
Ces dispositions sont de nature à élargir le marché des
biocarburants, étant précisé que les mesures en cause
concernent l'introduction d'oxygène quelle que soit l'origine -fossile
au végétale- des composants utilisés.
L'adoption par le Parlement européen et le Conseil du projet de
directive sur la composition des carburants devrait favoriser l'introduction de
composés oxygénés dans les carburants et permettra de
poursuivre les travaux déjà engagés en France pour
définir le taux d'incorporation obligatoire d'oxygène dans les
carburants et combustibles liquides qui feront l'objet des décrets
d'application prévus par la loi sur l'air.
Un taux d'incorporation de 2 %, proche de la limite maximale qui pourrait
être autorisée au niveau communautaire dans la directive sur la
composition des essences de l'an 2000 impliquerait, en faisant
l'hypothèse d'un marché alimenté à 50 % par
l'ETBE, la production de près de 800 000 tonnes d'ETBE
incorporant 365 000 tonnes d'éthanol mobilisant
41 000 hectares de betteraves et 76 000 hectares de
blé.
S'agissant de la filière ester, l'introduction d'un taux renforcé
d'oxygène (2,2 à 3,3 % soit entre 20 et 30 % d'ester)
dans le gazole utilisé par les flottes spécifiques urbaines
visées à l'article 24-III de la loi constituerait une
solution optimale en matière de réduction des émissions
polluantes et impliquerait la production de 80 000 tonnes d'ester
soit 70 000 ha de colza et de tournesol.
La faculté ouverte aux agriculteurs de pratiquer des cultures
destinées à des usages non alimentaires sur les terres
gelées au titre de la réforme de la PAC a incontestablement
favorisé l'émergence de la filière biocarburants.
Toutefois, la fluctuation du taux de gel, conçue par Bruxelles comme un
instrument de régulation des marchés alimentaires ne permet pas
de répondre totalement au besoin des outils industriels de disposer d'un
approvisionnement régulier en matières premières agricoles.
Votre rapporteur pour avis préconise la mise en place des
mécanismes permettant d'assurer la sécurité des
approvisionnements, indépendamment des décisions communautaires
relatives à la jachère.
Tel est le cas de l'accord interprofessionnel, initié par la
filière oléagineuse française, relatif à la gestion
des surfaces d'oléagineux conclu pour la récolte 1997 et
reconduit pour la récolte 1998. Cet accord engage les agriculteurs
à affecter 12 % de leurs surfaces cultivées en
oléagineux à des usages non alimentaires afin de consolider
l'approvisionnement des nouvelles filières industrielles (biocarburants
en particulier) et de minimiser les risques de pénalités sur les
aides compensatoires " spécifiques oléagineuses "
versées aux producteurs français.
3. Les réserves de la Commission européenne
L'émergence de ces filières non alimentaires
utilisant
des produits agricoles suscite l'intérêt des consommateurs et des
industriels. Ces filières de production sont récentes mais votre
rapporteur pour avis estime qu'elles sont vouées à progresser.
Il existe des débouchés significatifs pour ces productions
agricoles de l'Union européenne, qu'elles soient excédentaires
(sucre, céréales) ou déficitaires (bois, tabac).
Mais
il est évident que si l'Europe ne met pas à la disposition de ces
industries les hydrates de carbone d'origine agricole nécessaires
à un prix compétitif, de nombreux investissements seront
réalisés dans les pays tiers.
L'Europe doit poursuivre ses
efforts afin de préserver ses acquis.
Or, la Commission se montre fort réservée sur ce sujet dans ses
propositions de réforme de la PAC de juillet 1997 et mars 1998.
Tout au plus maintient-elle les dispositions en vigueur concernant les cultures
non alimentaires sur les terres gelées " sous réserve que
des systèmes de contrôle efficaces soient appliquées "
; il en est de même des dispositions concernant les aides nationales pour
les cultures pluriannuelles destinées à la production de biomasse
sur les terres en jachère.
Interrogé sur cette question, M. Franz Fischler a indiqué
tout au plus que "
la Pac est disposée à apporter sa
pierre à cet édifice, mais que cela ne pourrait se faire que dans
le cadre d'une politique globale, associant l'énergie, l'environnement
et la fiscalité
". Toutefois, si le Commissaire à
l'agriculture sous-entend ainsi que Bruxelles continuera à soutenir ces
productions, la forme que prend cette aide et l'origine des fonds restent
flous. Tout au plus a-t-il indiqué que la Commission poursuivrait le
financement des projets pilotes et la promotion des matières
renouvelables issues de l'agriculture, ces productions étant
créatrices d'emplois au niveau local. Mais dans le même temps, le
commissaire a souligné qu'il est "
inconcevable d'introduire de
nouvelles aides alors que nous souhaitons réduire les
anciennes
". Cette affirmation est renforcée par le fait que
Franz Fischler semble convaincu que ces productions nécessiteront dans
l'avenir moins de subsides pour être viables, et ce pour deux
raisons : la baisse des prix garantis des céréales et des
oléagineux planifiée par l'Agenda 2000, qui devrait leur
apporter une compétitivité accrue face aux matières
synthétiques, et le développement des plantes
transgéniques, qui permettra d'augmenter la productivité.
Cette attitude de la Commission est doublement préoccupante.
En premier lieu,
le programme auto-oil
adopté récemment
par le Parlement européen sur les émissions automobiles
constitue aux yeux de votre rapporteur pour avis, le signe indéniable
d'une prise de conscience de l'importance de l'utilisation des produits
agricoles à des fins non alimentaires
, afin notamment de lutter
contre les effets de serre et d'encourager le développement des
matériaux biodégradables. Or, si le marché existe et si
l'industrie est prête, la mise en place d'un tel programme
nécessitera des incitations nationales ou communautaires.
En second lieu, le respect des engagements pris au Sommet de Kyoto devrait
nécessiter l'emploi de 18 millions de tonnes d'équivalent
pétrole de biocarburants.
Afin que l'Europe soit prête pour cet enjeu planétaire que
constitue le leg aux générations futures d'un air propre, votre
rapporteur pour avis considère que les autorités communautaires
doivent donner un signal fort à l'ensemble des européens. Des
mesures incitatives sont nécessaires et il est urgent que soit
définie une approche commune sur le plan législatif et fiscal,
quant à l'utilisation des produits agricoles à des fins non
alimentaires.
Votre rapporteur pour avis souligne que l'idée d'une éco-taxe
s'appliquant, entre autres, sur les carburants fossiles, pour réduire
les émissions de CO2, constituerait un nouveau potentiel de
compétitivité des bio-carburants. Ce projet a fait l'objet d'une
résolution du Parlement européen adoptée en juillet
dernier.
Ces mesures devraient logiquement aider les débouchés et la
rentabilité des bio-carburants. En effet, ceux-ci n'ajoutant pas de CO2
dans l'atmosphère, contrairement aux carburants fossiles, ne devraient
pas être assujettis à la nouvelle taxe.
Pour l'instant, le diester et l'éthanol bénéficient de
taxations plafonnées de TIPP (taxe intérieure sur les produits
pétroliers). Pour le diester l'exonération est limitée
à 2,30 francs par litre et pour l'éthanol à
3,29 francs par litre. Le ministère des finances considère
la TIPP comme un impôt destiné à financer les constructions
de routes. Les carburants, quels qu'ils soient, y sont donc assujettis. Si les
bio-carburants bénéficient d'exonérations temporaires, qui
s'affaiblissent avec le temps, c'est pour tenir compte des lourds
amortissements industriels de ces filières naissantes. Il n'y a dans la
détaxation de Tipp aucune finalité environnementale. Tout reste
donc à faire.
Par ailleurs, le Conseil des ministres de l'Union européenne et le
Parlement européen sont parvenus le 29 juin dernier à un
accord (procédure dite de conciliation) sur le programme Auto-Oil.
Les mesures proposées par la Commission de Bruxelles ont pour objectif
à terme de diminuer de quelque 70 % les émissions par
véhicule. Elles prévoient : un renforcement en deux
étapes des limites d'émissions pour les voitures et les
véhicules commerciaux légers, la première étape
débutant en 2000 et la seconde en 2005 ; de nouvelles
spécifications environnementales pour l'essence et le diesel à
partir de 2000, les carburants à très faible teneur en soufre
étant rendus obligatoires à partir de 2005 ; la suppression
des carburants plombés à partir de 2000, avec la
possibilité de dérogations jusqu'à 2005 ; la
présentation, par la Commission, de propositions pour compléter
ce dispositif à partir de 2005.
II. L'EXAMEN DES CRÉDITS
A. LES CRÉDITS DE POLITIQUE INDUSTRIELLE
Les
crédits du chapitre 61-61 -dits de politique industrielle- sont stables
en autorisations de programme à 150,18 millions de francs.
En crédits de paiement, les dotations de ce chapitre baissent de
10,8 %
: les crédits demandés pour 1999
s'élèvent à 154,5 millions de francs
pour 173,18 MF l'année passée.
ÉVOLUTION DES CRÉDITS DE POLITIQUE
INDUSTRIELLE
|
AUTORISATIONS DE PROGRAMME |
CREDITS DE PAIEMENT |
||||
|
Dotations 1998 |
LFI 1999 |
Evolution % |
Dotations 1998 |
LFI 1999 |
Evolution en % |
Article 10 Investissements d'intérêt national |
48 |
48 |
- |
49,79 |
44,4 |
- 10,82 |
Article 20
Investissement d'intérêt
|
52,18 |
52,18 |
- |
66,71 |
61,3 |
- 10,78 |
Article 30 Abattoirs publics |
6,5 |
6,5 |
- |
11,48 |
10,2 |
- 11,14 |
Article 80 Crédits déconcentrés pour l'environnement |
23,5 |
23,5 |
- |
26,63 |
23,8 |
- 10,62 |
Article 90 Actions de restructuration |
20 |
20 |
- |
16,57 |
14,8 |
- 10,68 |
TOTAL |
150,18 |
150,18 |
- 13,54 |
173,18 |
154,5 |
- 10,78 |
En
millions de francs
En comparant le montant de la dotation votée pour 1998 et celui
proposé pour 1999, on constate un baisse d'environ 10 %.
Si la part nationale de la prime d'orientation agricole (POA) se maintient en
autorisations de programme avec 48 millions de francs, elle subit une
diminution passant de
49,79 millions de francs à
44,4 millions de francs en crédits de paiement.
En ce qui concerne la part régionale de la POA, celle-ci se maintient en
autorisations de programme à 52,18 millions de francs en 1999, mais
diminue en crédits de paiement du même pourcentage que pour la POA
nationale puisque les dotations budgétaires affectées à
l'article 20 passe de 68,71 millions de francs pour 1998 à
61,3 millions de francs pour 1999.
Le montant des fonds régionaux d'aides aux investissements
immatériels est stable en autorisations de programme à
23,5 millions de francs mai baisse en crédits de paiement avec
23,8 millions de francs au lieu de 26,63 millions de francs en 1998.
De façon identique, la dotation spécifique aux abattoirs publics
demeure de 6,5 millions de francs en autorisations de programme mais
baisse de plus de 11 % en crédits de paiement (10,2 millions
de francs pour 1999 au lieu de 11,48 millions de francs en 1998).
Au-delà des crédits POA qui sont aujourd'hui devenus
marginaux, votre rapporteur pour avis constate que l'effort budgétaire
consenti à l'agriculture, n'a que peu d'incidences sur les
crédits réservés aux IAA.
Deux comparaisons peuvent être faites pour appuyer cette
thèse :
- la première est la récapitulation des crédits par
agrégat et titre dans le fascicule budgétaire des crédits
du ministère de l'agriculture : l'agrégat n° 1
" Activités agricoles productives " est doté de plus de
11 milliards de francs ; l'agrégat n° 2
" IAA " est pourvu à hauteur de 407 millions de
francs ;
- la seconde concerne l'estimation du fascicule " concours publics
à l'agriculture " : alors que plus de 73 milliards de
francs sont consacrés en 1997 aux activités agricoles
productives, 990 millions de francs sont affectés aux industries
agro-alimentaires -dont 343 MF en provenance du FEOGA Orientation.
Votre rapporteur pour avis souhaite rappeler l'argumentation
développée l'année passée par son
prédécesseur, M.°aubert Garcia :
"
Bien évidemment, les raisons que l'on peut avoir d'affecter
des fonds publics à l'agriculture (instabilité intrinsèque
des marchés de produits agricoles, soutien au revenu, enjeux
d'aménagement du territoire et de gestion de l'espace, etc.) ne valent
pas, en général, pour les industries de l'aval. L'industrie
agro-alimentaire est une branche industrielle plutôt prospère et
elle n'est sans doute ni plus ni moins aidée par la puissance publique
que d'autres branches de l'industrie.
Cela dit, s'il ne peut s'agir d'accorder des subventions sans limites,
il
est parfaitement légitime de revendiquer pour l'industrie
agro-alimentaire une politique d'environnement favorable
, qui
nécessiterait moins, sans doute, de nouveaux crédits, qu'une
réorientation de ceux qui existent et, peut-être une meilleure
prise en compte par le ministère de l'agriculture de sa dimension
industrielle. Il s'agit donc de veiller à ce que la priorité
régulièrement affichée à l'agro-alimentaire dans
les actions des organismes de recherche agricoles, à commencer par
l'INRA, se traduise dans les faits et de mobiliser au mieux les moyens de
promotion de la SOPEXA
"
.
B. LES CRÉDITS PUBLICS EN FAVEUR DES ACTIONS MENÉES PAR LA SOPEXA
La
promotion des produits agricoles et alimentaires par le biais des organismes
d'appui au commerce extérieur français reste essentielle dans le
contexte de concurrence accrue entre grands pays exportateurs. Compte rendu des
enjeux pour la balance commerciale française, comme pour l'emploi, votre
rapporteur pour avis juge positif l'augmentation de 10 millions de francs des
crédits affectés à la SOPEXA.
Les crédits destinés à la promotion des exportations sont
regroupés dans le chapitre 44-53, article 30. Ils ont pour
objet :
- de faciliter les efforts de prospection et d'implantation commerciale
des entreprises à l'étranger, en particulier les PME/PMI, par
l'action de la direction des produits agro-alimentaires du centre
français du commerce extérieur (CFCE) ;
- de permettre l'organisation du concours général agricole
dans le cadre du salon international de l'agriculture ;
- d'assurer la promotion des technologies et savoir faire français
dans le domaine de l'agro-fourniture et de l'agro-industrie ;
- enfin d'inciter à la réalisation des actions de promotion
collective, tant sur le marché national que sur les marchés
étrangers, par le biais de la SOPEXA.
Cet article d'un montant de 197,80 millions de francs pour 1997 avait subi
l'année passée une baisse de plus de 20 % pour atteindre
157,80 millions de francs dans le projet de loi de finances pour 1998.
Cette année, les dotations budgétaires de ce chapitre sont en
augmentation de 6,4 % puisqu'elle s'élèvent à
167,9 millions de francs.
La forte diminution des dotations budgétaires de la SOPEXA
l'année passée avait été regrettée par
l'ensemble des parlementaires.
La mission d'audit réalisée conjointement par le Ministère
des finances et celui de l'Agriculture adressé un bilan très
positif des activités de la SOPEXA.. D'ailleurs, sous l'effet conjoint
d'un développement des activités publi-promotionnelles et de
gains de productivité, les ressources de Sopexa (Société
pour l'expansion des ventes de produits agricoles et alimentaires) ont
légèrement progressé en 1994 pour atteindre
610,6 millions de francs, malgré une baisse de la dotation publique
affectée à la société. Les budgets confiés
à Sopexa par ses partenaires (403 millions de francs) ont
augmenté en 1997, grâce notamment au gain des deux nouveaux
budgets : la crevette de Guyane et une campagne collective des poissons frais.
EVOLUTION DE L'ACTIVITÉ GLOBALE 1996/1997
En millions de francs |
1997 |
% 97/96 |
Produits laitiers |
65 062 |
-2,62 % |
Fruits et légumes |
119 649 |
-1,58 % |
Vins et spiritueux |
139 062 |
1,92 % |
Elevage |
5 730 |
39,15 % |
Produits de la mer |
7 874 |
74,90 % |
Produits carnés |
22 426 |
-3,77 % |
Autres produits |
40 469 |
0,87 % |
Régions |
3 297 |
-5,88 % |
Expositions internationales
|
46 947
|
29,07 %
|
Entraînement général |
12 788 |
-25,49 % |
Divers* |
16 100 |
-54,50 % |
Total |
479 404 |
-2,02 % |
*
hôtellerie, matériel promotionnel, autres actions
Source : Sopexa
En outre, Sopexa envisage de diversifier ses services et de proposer des
prestations à la carte aux entreprises, une assistance commerciale, des
actions de lobbying... aussi bien en France que sur les marchés
internationaux.
Le marché national, sur lequel Sopexa a mené 32 % de ses
activités en 1997, demeure le premier débouché pour les
entreprises agro-alimentaires françaises
19(
*
)
.
EVOLUTION DES RESSOURCES 1993/1997
(EN KF)
Votre rapporteur pour avis remarque que les dotations budgétaires pour
1999 seront d'un niveau supérieur à celles des années
1996,1997 et 1998. Votre rapporteur pour avis souligne que la
légitimité du soutien financier de l'Etat est consolidé en
raison notamment des missions de service public accomplies par l'entreprise, du
caractère essentiel des exportations de produits agricoles et
alimentaires et du classement dans la " boîte verte " des aides
à la promotion, dans le cadre des accords de Marrakech. En outre, les
relations entre l'Etat et la SOPEXA doivent s'articuler, à l'avenir,
autour d'un contrat de plan Etat-Entreprise, permettant de mettre en place des
programmes de promotion en faveur des filières sur plusieurs
années. La SOPEXA regroupe en effet les efforts des pouvoirs publics et
des professionnels.
C. LES AUTRES CRÉDITS
1. Les crédits du ministère
Il faut
ajouter aux crédits de politique industrielle
d'autres dotations du
ministère qui concernent également l'agro-alimentaire
.
Votre rapporteur pour avis constate avec satisfaction l'augmentation de la
plupart de ces crédits.
Les crédits de recherche appliquée au secteur agro-alimentaire
(chapitre 61-21 article 61), sont en augmentation de 4,5 % avec
24,80 millions de francs en crédits de paiement.
Mention particulière doit être faite des dotations qui
financent des actions de développement de la qualité
d'hygiène ou de promotion ;
- les crédits destinés à la promotion de la
qualité alimentaire (chapitre 44-70 article 30) passent de
16,4 millions de francs à 19 millions de francs) soit une
hausse de 15,85 % ;
- les dotations de l'INAO (chapitre 36-22 article 43) sont en
augmentation de 5,26 % avec 76 millions de francs ;
- les dotations versées au CNEVA (chapitres 36-22-13 ;
61-21-73, 36-22- 22 et 61-21- 71) sont en augmentation avec
201,01 millions de francs.
- le budget de l'aide alimentaire (chapitre 44-43) est en
augmentation. Il passe de 205 MF à 274 MF. Cette dotation permettra
à la France qui défend, au plan international, un renforcement du
rôle de la convention de Londres et l'adoption d'un code de bonne
conduite de l'aide alimentaire, de mieux couvrir ses engagements internationaux
au titre de l'aide alimentaire.
2. Les crédits en provenance des autres ministères
Des
crédits d'autres ministères bénéficient
également aux industries agro-alimentaires.
Au titre du ministère de la recherche, par exemple, plus de
20 millions de francs
devraient bénéficier directement
aux industries agro-alimentaires en 1999.
Les crédits d'aménagement du territoire concernent
également, pour partie, les industries agro-alimentaires
. L'apport
du FNADT a été estimé pour 1997 à 14 millions
de francs, celui de la prime à l'aménagement du territoire
étant de 75 millions de francs.
3. Les aides communautaires
Compte
tenu de la modicité des crédits nationaux,
le
FEOGA-orientation se trouve être devenu,
depuis les dernières
années
, le principal contributeur au financement des industries
agro-alimentaires.
Les plans sectoriels actuellement en vigueur définissent les objectifs
de développement des IAA pour la période 1994-1999. Ils
précisent les moyens que l'Etat entend consacrer pour atteindre ces
objectifs et les concours financiers attendus du FEOGA et de l'instrument
financier d'orientation de la pêche (IFOP).
Ces plans sont directement issus de la mise en oeuvre de la décision de
la Commission des communautés européennes du
22 mars 1994 qui arrête les critères de choix à
retenir pour les investissements concernant l'amélioration des
conditions de transformation et de commercialisation des produits agricoles.
Ces critères doivent être appliqués de façon
cohérente à toute décision octroyant des aides aux
investissements des entreprises agro-alimentaires, quels que soient les mesures
et les fonds concernés.
Pour les zones d'objectif 1 (Corse, arrondissement de Douai, Valenciennes,
Avesnes et DOM), ces documents spécifiques de programmation sont
intégrés dans les documents généraux de
l'objectif 1 " Régions en retard de
développement ".Il y a onze plans sectoriels (dont
l'abattage-découpe de viandes, la transformation des viandes...).
Il convient d'y ajouter le plan sectoriel spécifique à la
transformation des produits des pêches maritimes et de l'aquaculture
continentale.
Après les arbitrages financiers avec la commission européenne,
pour l'ensemble de ces plans (hors objectif 1),
la France a
présenté une demande de concours du FEOGA de 1,782 milliards
de francs pour les six années (de 1994 à 1999), soit environ
297 millions de francs par an
.
Cette demande correspond à un montant prévisionnel
d'investissements de 9,34 milliards de francs
, ce qui suppose de
mobiliser des aides nationales de l'ordre de 895 millions de francs (soit
près de 149 millions de francs par an) dont les 2/3 proviendraient
de crédits d'Etat.
DEMANDE DE CONCOURS FEOGA (1994-1999)
(en millions de francs)
Prévisions 1994-1999 |
Transformation et commercialisation des produits agricoles |
Transformation des produits de la pêche |
TOTAL |
Demande FEOGA |
1 590 (265/an) |
192 |
1 782 (297/an) |
Investissements
|
8 380 |
960 |
9 340 |
Aides nationales |
837 (140/an) |
58 |
895 (149/an) |
Au 30 juin 1997, le comité chargé d'assurer la programmation des concours FEOGA et IFOP a proposé l'octroi de 1.025 millions de francs répartis comme suit :
|
Prévisions 1994/1999 |
Aides accordées |
Abattage découpe de viandes |
322,2 |
225,3 |
Charcuterie |
121,9 |
109,6 |
Produits laitiers |
198,1 |
122,7 |
Volailles |
144,4 |
159,0 |
Céréales |
33,3 |
14,3 |
Vins et alcools |
194,0 |
77,1 |
Fruits et légumes |
398,8 |
132,2 |
Horticulture |
27,7 |
1,9 |
Semences |
22,2 |
14,8 |
Pommes de terre |
61,1 |
40,8 |
Divers végétaux |
34,0 |
15,3 |
Autres produits |
32,3 |
0,3 |
TOTAL |
1 590,0 |
913,3 |
Produits de la pêche |
192,0 |
111,7 |
Il
convient de préciser qu'en 1994 et 1995 aucune décision
d'aide n'a pu être formalisée. En effet, le document de
programmation présenté par la France en avril 1994 pour la
période 1994-1999 n'avait pas encore fait l'objet d'une décision
d'approbation par la Commission des Communautés européennes.
Cette décision n'a été prise que fin mars 1995 et les
procédures d'utilisation des crédits européens n'ont
été approuvées qu'au début de 1996. Les
données indiquées correspondent donc uniquement aux projets
examinés par le comité de programmation.
Votre rapporteur pour avis estime qu'il sera nécessaire de suivre avec
attention la réforme des fonds structurels afin de préserver le
financement communautaire des actions menées par les industries
agro-alimentaires françaises.
Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, la commission des
affaires économiques a émis un avis favorable à l'adoption
des crédits des industries agro-alimentaires inscrits au budget du
Ministère de l'Agriculture et de la Pêche pour 1999.
1
Rapport du Conseil économique et
social sur " l'industrie agro-alimentaire, force industrielle et
chaînon de valorisation " présenté par M. Victor
Scherrer - Juin 1998.
2
INSEE N° 587 - Mai 1998
3
Rapport du Conseil économique et social sur
" l'industrie agro-alimentaire, force industrielle et chaînon de
valorisation " présenté par M. Victor Scherrer - Juin 1998.
4
Agreste - Conjoncture - numéro 3 - Mars 1998.
5
Agreste - Conjoncture - n°4 - avril 1998
6
Les bulletins mensuels du CFCE n°3 - Mars 1998
7
Les bulletins du CFCE - Tableau de bord
Commerce extérieur agro-alimentaire de la France - Mois de Juin 1998 -
N° 9 - 09/98
8
Proposition de loi n° 329 (1996-1997)
présentée par MM. Charles Descours, Claude Huriet, Maurice Blin,
Guy Cabanel, Henri de Raincourt, Josselin de Rohan, Jacques Bimbenet, Paul
Blanc, Mme Annick Bocandé, MM. Louis Boyer, Dominique Leclerc, Bernard
Seillier et Jean-Pierre Fourcade, relative au renforcement de la veille
sanitaire et du contrôle de la sécurité sanitaire des
produits destinés à l'homme.
9
Rapport d'information n° 196 Sénat (1996-1997)
fait par M. Claude Huriet au nom de la commission des affaires sociales
à la suite de la mission d'information sur les conditions du
renforcement de la veille sanitaire et du contrôle de la
sécurité sanitaire des produits destinés à l'homme
en France présidée par M. Charles Descours.
10
Avis n° 418 Sénat (1996-1997)
présenté par M. Gérard César au nom de la
commission des affaires économiques sur les conclusions de la Commission
des Affaires économiques sur la proposition de loi au nom de MM. Charles
Descours, Claude Huriet et plusieurs de ses collègues.
11
Rapport Sénat n° 288 (1996-1997)
présenté par M. Marcel Deneux au nom de la Commission des
Affaires économiques sur le projet de loi adopté par
l'Assemblée nationale relatif à la qualité sanitaire des
denrées destinées à l'alimentation humaine ou animale.
12
" Transgéniques : pour des choix responsables "
Rapport d'information présenté au nom de la Commission des
Affaires économiques par M. Jean Bizet, Sénat n° 440,
1997-1998.
13
Rapport sur l'utilisation des OGM en agriculture et dans
l'alimentation par M. Jean-Yves Le Déaut n° 1054 -
Assemblée nationale et n° 545 Sénat - Office
parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques.
" De la connaissance des gênes à leur utilisation ".
14
Article de M. Patrick Thieffry, les Echos, 18 juin 1998.
15
" Quelle réforme pour la PAC ? " Rapport
d'information de la mission d'information sur l'avenir de la PAC
présidée par M. Philippe François et
présenté par MM. Marcel Deneux et Jean-Paul Emorine,
n° 466, 1997/1998.
16
Projet de loi d'orientation pour l'agriculture, l'alimentation et
la forêt, n° 335 (1996-1997) déposé sur le Bureau
du Sénat le 6 mai 1997.
17
Rapport AN n° 1058 (1997-1998) présenté
au nom de la Commission de la production et des échanges par
M. François Patriat.
18
Forte d'une matière première abondante et bon
marché, -le maïs- , l'industrie de l'isoglucose s'est
développée à partir des années 70, sans
contraintes, aux USA pour atteindre aujourd'hui 50 % du marché du
sucre. L'Union européenne a contingenté dès son origine
l'isoglucose qui ne représente que 2 % du marché du sucre.
19
Agra Presse Hebdo N° 2672 - Lundi
20 juillet 1998