Pj loi de finances pour 1999
BERCHET (Georges)
AVIS 68 (98-99), Tome XVIII - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Table des matières
-
CHAPITRE IER -
LES PRINCIPALES DONNÉES BUDGÉTAIRES POUR 1999 -
CHAPITRE II -
LA SNCF- I. LE TRAFIC DE VOYAGEURS ET DE MARCHANDISES
- II. LE RÉSEAU À GRANDE VITESSE
- III. LA MODERNISATION DU RESEAU
- IV. LA SITUATION FINANCIÈRE DE L'ENTREPRISE
- V. L'ACTION MENÉE EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ DES CIRCULATIONS, DE SÛRETÉ DES PERSONNES ET DANS LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE
- VI. LA SNCF OPÉRATEUR DE TÉLÉCOMMUNICATIONS
-
CHAPITRE III -
RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE (RFF) -
CHAPITRE IV -
LA RATP -
CHAPITRE V -
LES TRANSPORTS COLLECTIFS EN PROVINCE - EXAMEN EN COMMISSION
N° 68
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1998-1999
Annexe au procès-verbal de la séance du 19 novembre 1998.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 1999 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XVIII
TRANSPORTS TERRESTRES
Par M. Georges BERCHET,
Sénateur.
(1)
Cette commission est composée de :
MM. Jean François-Poncet,
président
; Philippe François, Jean Huchon,
Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre
Lefebvre,
vice-présidents
; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine,
Léon Fatous, Louis Moinard,
secrétaires
; Louis
Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM.
Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean
Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye,
Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland
Courtaud, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel
Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard
Dussaut
,
Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain
Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard,
Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis,
MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain
Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard
Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis
Mercier, Bernard Murat, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron,
Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult,
Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques
Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette
Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1078
,
1111
à
1116
et T.A.
193
.
Sénat
:
65
et
66
(annexe n°
23
)
(1998-1999).
Lois de finances. |
Mesdames, Messieurs,
Les débrayages, enregistrés récemment dans les transports
collectifs, à la suite d'agressions commises contre des agents de
conduite ou d'autres membres du personnel de ces entreprises, ont
montré, s'il en était besoin, que la montée de
l'insécurité dans les transports en
commun -particulièrement en Ile-de-France mais aussi, de plus en
plus, en province- constituait désormais un problème prioritaire.
Du mois de janvier au mois d'août 1998, les agressions verbales ou
physiques à l'encontre des agents de la SNCF en Ile-de-France auraient
progressé de 33 % par rapport aux huit premiers mois de 1997 ;
celles dirigées contre les voyageurs auraient augmenté de
23 %.
Toujours durant cette période, les vols à la tire sur le
réseau RATP étaient en hausse de 28,5 %.
Lors d'un récent colloque qui s'est tenu au Sénat sur le bilan et
les perspectives du transport, notre collègue Charles Descours,
vice-président du GART, faisait observer que les politiques publiques
dont l'objectif est de rééquilibrer les modes de transport, dans
les trafics urbains et péri-urbains, au bénéfice des
transports en commun, devraient mieux prendre en compte le facteur
" insécurité " dès lors qu'une partie non
négligeable de la population préfère se déplacer en
voiture individuelle à cause de ce problème, et ce, avec les
conséquences que nous connaissons en matière de congestion des
centre- villes et de pollution.
L'examen de ce budget devrait fournir l'occasion d'une véritable
réflexion sur ce sujet.
L'année 1998 est aussi marquée par la poursuite et le
renforcement de l'effort important engagé depuis deux ans pour le
rééquilibrage financier du secteur ferroviaire.
L'allégement de la dette de la SNCF de même que les dotations en
capital successives de Réseau Ferré de France forment les deux
aspects d'une même politique qui vise au quasi-équilibre des
comptes chez l'opérateur et à la stabilisation de l'endettement
du propriétaire des infrastructures.
Enfin, c'est le 15 octobre dernier que fut inauguré
" Méteor ", quatorzième ligne du métro Parisien
(la dernière ouverture de ligne remonte à 1935 !) dont les huit
stations relient la station " Madeleine " au terminus
" Bibliothèque - François Mitterrand ".
La connexion avec la ligne C du RER est prévue pour l'an 2000 ; celle
avec la gare Saint-Lazare pour 2003.
Ce nouveau métro devrait transporter 25.000 voyageurs par heure dans
chaque sens, soulageant d'autant la ligne A du RER (62.000 voyageurs par heure
aux heures de pointes). Le coût de cette réussite technologique
aura avoisiné 7 milliards de francs.
Pour la RATP, la priorité parait devoir être maintenant
donnée aux liaisons de banlieue à banlieue, qui enregistrent la
plus forte croissance.
CHAPITRE IER -
LES PRINCIPALES DONNÉES
BUDGÉTAIRES POUR 1999
I. LES CRÉDITS INSCRITS AU BUDGET DU MINISTÈRE DES TRANSPORTS
Les crédits accordés aux transports terrestres en 1999 s'élèvent, en dépenses ordinaires et crédits de paiement, à 45,1 milliards de francs, soit une progression de 0,6 % en francs courants par rapport au budget voté de 1998.
A. LES DÉPENSES ORDINAIRES
Au sein de ces crédits, les dépenses ordinaires -qui représentent près de 98 % du total- atteignent 44,2 milliards de francs, en progression de 0,55 % en francs courants par rapport à 1998.
1. Les moyens des services
Les
moyens des services
(Titre III) représentent un montant de
7,7 millions de francs.
On notera pour mémoire que ces crédits concernent :
- à hauteur de 777.000 francs les pensions et retraites des
employés de chemins de fer d'intérêt régional ou
local ;
- à hauteur de 7 millions de francs des travaux d'entretien
sur les réseaux fluvial et routier.
2. Les interventions publiques
Les
crédits consacrés aux interventions publiques (Titre IV)
s'élèvent à 44,2 milliards de francs et
représentent, à eux seuls, plus de 97 % des crédits
des transports terrestres. Ils augmentent de
0,5 %
par rapport
à 1998.
On relèvera :
- que 5,18 milliards de francs représentent la contribution de
l'Etat à l'exploitation des services d'intérêt
régional de voyageurs (chapitre 45-42, article 10).
C'est sur ce chapitre, soulignons-le, que sont inscrites les mesures
destinées à la poursuite de l'expérience de
régionalisation engagée au titre de la loi n° 95-115 du
4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire ;
- que le chapitre 45-43 portant contribution aux charges d'infrastructures
ferroviaires et au désendettement est pourvu, comme l'année
dernière, à hauteur de 16,26 milliards de francs.
L'ouverture de ce chapitre en 1996 a eu pour contrepartie la disparition du
chapitre 45-44 consacré au service annexe d'amortissement de la dette de
la SNCF ainsi que du chapitre 45-45 de contribution aux charges
d'infrastructures SNCF.
- le chapitre 46-41 de contribution de l'Etat aux transports collectifs
parisiens bénéficie d'une dotation de 5,62 milliards de
francs.
On relèvera :
- 4,55 milliards de francs d'indemnité compensatrice à
la RATP ;
- 771 millions de francs d'indemnité compensatrice à la
SNCF ;
- 130 millions de francs au titre de la réduction de tarifs
RATP ;
- 140 millions de francs au titre de la réduction des tarifs
SNCF ;
- 2 millions pour la desserte des villes nouvelles ;
- le chapitre 46-42 reçoit encore 1,94 milliard de francs au
titre de la compensation pour tarifs sociaux de la SNCF ;
- le chapitre 47-41 bénéficie de 14,13 milliards de
francs en 1999 au titre des charges de retraite de la SNCF.
B. LES DÉPENSES EN CAPITAL
S'agissant des
dépenses en capital
, les
crédits
de paiement atteignent 975 millions de francs en 1999 contre
956 millions de francs en 1998, soit une progression de
1,98 %.
Quant aux autorisations de programme, elles sont en très
légère progression : 1,028 milliard de francs, contre
1,017 milliard de francs en 1998 (
+ 1 %
).
1. Les investissements exécutés par l'Etat
Le titre
V "
Investissements exécutés par l'Etat "
bénéficie de 20,1 millions de francs en crédits de
paiement pour 1999, montant en progression de 21,3 % par rapport au budget
voté de 1998 (16,6 millions de francs).
Les autorisation de programme à ce titre représentent
22 millions de francs.
On relèvera :
- que 7,1 millions de francs sont attribués à
l'organisation du marché des transports routiers (chapitre 53-44
article 10) ;
- que 9,9 millions de francs sont dévolus aux études
économiques dans le domaine des transports, non plus à
l'article 10 du chapitre 53-41, mais à l'article 40 du
chapitre 53-44.
2. Les subventions d'investissement accordées par l'Etat
Les
subventions d'investissement accordées par l'Etat (Titre VI)
atteignent, quant à elles, un montant de 955,5 millions de
francs en crédits de paiement, contre 940,2 millions de francs dans
le budget voté de 1998. Les autorisations de programme correspondantes
atteignent 1,017 milliards de francs, en très légère
progression par rapport à 1998 (997 millions de francs).
On notera que :
- 29 millions de francs sont consacrés en 1999 au
réseau ferré du RER-RATP ;
- 211 millions de francs sont dévolus au réseau SNCF et
à RFF en Ile-de-France ;
- 566,8 millions de francs sont affectés à des
aménagements d'infrastructures pour les transports collectifs urbains en
site propre et en province ;
- 34,7 millions de francs bénéficient au
développement de la productivité des transports de
marchandises ;
- 32 millions de francs sont consacrés au Fonds d'aide
à la recherche et à l'innovation dans les transports.
II. RÉCAPITULATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT
RÉCAPITULATION DES CRÉDITS PAR AGRÉGAT ET TITRE
|
Agrégats |
Dépenses ordinaires |
Dépenses en capital |
Total |
|||
|
|
Titre III |
Titre IV |
Titre V |
Titre VI |
pour 1998 |
|
01 |
Concours de l'Etat au transport ferroviaire |
|
37 393 |
|
|
37.393 |
|
02 |
Transports collectifs urbains en Ile-de-France |
|
5 570 |
|
309 |
5.879 |
|
03 |
Transports collectifs de province |
|
76 |
|
552 |
629 |
|
04 |
Organisation, régulation et animation du secteur des transports |
6 |
40 |
9 |
36 |
91 |
|
05 |
Régimes particuliers de retraites |
0,8 |
875 |
|
|
876. |
|
06 |
Etudes et recherche |
|
|
7 |
41 |
49. |
|
|
TOTAUX |
7 |
43 955 |
16 |
940 |
44 919 |
( en millions de francs)
Au sein de l'agrégat 01, sont regroupés les chapitres et articles suivants :
Chapitre |
45-42 |
Transports de voyageurs à courte distance |
|
Article 10 |
Contribution de l'Etat à l'exploitation des services d'intérêt régional |
Chapitre |
45-43 |
Contribution aux charges d'infrastructures ferroviaires et au désendettement |
Chapitre |
46-42 |
Transports collectifs - Compensation pour tarifs sociaux |
|
Article 10 |
Compensation pour tarifs sociaux SNCF |
Chapitre |
47-41 |
Charges de retraite de la SNCF |
Chapitre |
63-41 |
Transports terrestres - Subventions d'investissement |
|
Article 70 |
Modernisation d'infrastructures de transport |
Au sein de l'agrégat 02, " Transports collectifs urbains en Ile-de-France ", sont regroupés les chapitres et articles suivants :
Chapitre |
46-41 |
Contribution de l'Etat aux transports collectifs parisiens |
Chapitre |
63-41 |
Transports terrestres - Subventions d'investissement |
|
Article 11 |
RER - RATP - Réseau ferré |
|
Article 13 |
SNCF et RFF en Ile-de-France |
|
Article 14 |
Aménagement d'infrastructures de voirie pour les transports collectifs en région Ile-de-France |
|
Article 16 |
Acquisitions foncières en région Ile-de-France |
Au sein de l'agrégat 03, " Transports collectifs en province ", sont regroupés les chapitres et articles suivants :
Chapitre |
45-42 |
Transports de voyageurs à courte distance |
|
Article 20 |
Organisation de dessertes à courte distance |
Chapitre |
46-42 |
Transports collectifs - Compensation pour tarifs sociaux |
|
Article 20 |
Autres compensations tarifaires |
Chapitre |
63-41 |
Transports terrestres - Subventions d'investissement |
|
Article 21 |
Aménagement d'infrastructures pour les transports collectifs urbains en site propre en province |
|
Article 23 |
Etudes et programme d'amélioration de la qualité et de la productivité des transports urbains des contrats de modernisation Etat-collectivités |
|
Article 24 |
Etudes de déplacements urbains |
|
Article 40 |
Transports collectifs régionaux et départementaux |
L'agrégat 04, "
Organisation, régulation
et
animation du secteur des transports
", rassemble, quant à lui,
les chapitre et articles pour un montant d'environ 2 % du budget total des
transports terrestres. Ces dotations intéressent essentiellement le
transport fluvial et le contrôle des transports routiers.
L'agrégat 05 concerne deux chapitres : le chapitre 39-91
(Pensions et retraites - Prestations et versements de l'Etat) et le chapitre
47-42 (Régimes sociaux particuliers des transports terrestres).
Enfin, l'agrégat 06, "
Etudes et recherche
", regroupe
les chapitres et articles suivants :
Chapitre |
53-44 |
Transports terrestres - Organisation du secteur des transports |
|
Article 40 |
Etudes économiques (nouveau) |
Chapitre |
63-41 |
Transports terrestres - Subventions d'investissement |
|
Article 50 |
Programme de recherche et de développement pour l'innovation et la technologie dans les transports terrestres (PREDIR) - Budget 1998 : 8,5 millions de francs |
Chapitre |
67-17 |
Recherche scientifique et technique (intégralité du chapitre) |
Les concours de l'Etat au transport ferroviaire dans l'ensemble du budget des transports terrestres (37,5 milliards de francs sur un budget de 45,1 milliards de francs) représentent donc plus de 80 % du total. Les charges de retraite de la SNCF (14,1 milliards de francs en 1999) constituent 40 % de la contribution de l'Etat au secteur ferroviaire.
III. LES CRÉDITS INSCRITS AU FITTVN
Institué par la loi n° 95-115 du
4 février 1995 d'orientation pour l'aménagement et le
développement du territoire,
le Fonds d'investissement des transports
terrestres et des voies navigables (FITTVN)
constitue une seconde voie de
financement des transports terrestres au sein de budget général.
Le FITTVN a pour vocation de participer au financement des investissements
ferroviaires et routiers et de contribuer à la revalorisation des voies
navigables figurant au schéma directeur des voies navigables :
- financement du réseau TGV inscrit au schéma directeur
national ;
- investissements nécessaires au développement des
transports ferroviaires régionaux de voyageurs, particulièrement
dans les zones d'accès difficile ;
- investissements nécessaires au développement des
transports combinés ;
- investissements routiers nationaux et particulièrement pour le
désenclavement des zones d'accès difficile ;
- réalisation des voies navigables, figurant au schéma
directeur des voies navigables.
Compte d'affectation spéciale institué sur la base des
articles 22 et 47 de la loi de finances initiale pour 1995, le FITTVN
figure sous le n° 902-26 au fascicule des comptes spéciaux du
trésor.
Ses recettes sont constituées par :
- le produit de la taxe sur les titulaires d'ouvrage
hydroélectriques concédées (ligne 01) soit une ressource
estimée à 1,71 milliard de francs en 1999 ;
- le produit de la taxe sur les concessionnaires d'autoroutes, soit une
ressource estimée à 2,22 milliards de francs pour 1998.
Soit au total un budget estimatif de 3,930 milliards de francs pour 1999,
en progression de 30 millions de francs par rapport au budget voté
de 1998.
|
Autorisations de programme |
Crédits de paiement |
|
|||||
|
|
|
|
|
Evaluation pour 1999 |
|
||
|
Budget voté 1998 |
Mesures nouvelles |
Différence par rapport à 1998 |
Budget voté 1998 |
Services votés |
Mesures nouvelles |
Totaux |
Différence par rapport à 1998 |
INVESTISSEMENT |
|
|
|
|
|
|
|
|
Chapitre 01 - Transports terrestres - Investissements sur le réseau routier national |
1.835.000.000 |
1.590.000.000 |
-245.000.000 |
1.835.000.000 |
|
1.590.000.000 |
1.590.000.000 |
245.000.000 |
Article 10 - Transports terrestres - Investissements sur le réseau routier national |
|
|
|
|
|
|
|
|
Chapitre 02 - Voies navigables - Investissements destinés aux voies navigables |
430.000.000 |
450.000.000 |
+20.000.000 |
430.000.000 |
|
450.000.000 |
450.000.000 |
+20.000.000 |
Article 10 - Investissements sur le réseau des voies navigables |
|
|
|
|
|
|
|
|
Article 20 - Subventions d'investissement destinées aux voies navigables |
|
|
|
|
|
|
|
|
Chapitre 03 - Transports terrestres - Subventions d'investissement en matière de transport ferroviaire et de transport combiné |
1.635.000.000 |
1.890.000.000 |
+255.000.000 |
1.635.000.000 |
|
1.890.000.000 |
1.890.000.000 |
+255.000.000 |
Article 10 - Subventions destinées aux transports ferroviaires |
|
|
|
|
|
|
|
|
Article 20 - Subventions en matière de transports combinés |
|
|
|
|
|
|
|
|
Article 30 - Subventions destinées aux études et recherches en matière de transports terrestres |
|
|
|
|
|
|
|
|
Chapitre 04 - Dépenses d'infrastructures - Crédits à répartir |
|
|
|
|
|
|
|
|
Article 10 - Dépenses d'infrastructures - Crédits à répartir |
|
|
|
|
|
|
|
|
Chapitre 05 - Dépenses d'études et de frais de gestion afférents aux opérations financées par le compte |
|
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|
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|
|
Article 10 - Dépenses d'études et de frais de gestion afférentes aux opérations financées par le compte |
|
|
|
|
|
|
|
|
Totaux pour les dépenses |
3.900.000.000 |
3.930.000.000 |
+30.000.000 |
3.900.000.000 |
|
3.930.000.000 |
3.930.000.000 |
+30.000.000 |
Le
budget du Fonds devrait atteindre, pour les investissements en matière
de transport ferroviaire et de transport combiné, la somme de
1,890 milliard de francs, en autorisations de programmes tout comme en
crédits de paiement, soit une augmentation de 255 millions de
francs par rapport au budget voté de 1998(+ 15,5 %).
Corrélativement, on relève une baisse de 245 millions de
francs du budget consacré aux investissements sur le réseau
routier national en autorisations de programme comme en crédits de
paiement (1,590 milliards de francs en 1999 contre 1,835 milliards de
francs en 1998).
CHAPITRE II -
LA SNCF
Après l'adoption par le Parlement de la loi du
13 février 1997 portant création de Réseau
Ferré de France (RFF), la réforme du transport ferroviaire a
été progressivement mise en place. Le nouvel établissement
a été doté des actifs constitutifs de l'infrastructure
ferroviaire et prend en charge, en contrepartie, 134,2 milliards de francs
de dettes imputables à l'infrastructure.
Son conseil d'administration a été installé en mai 1997.
La réforme a eu pour effet une amélioration significative des
comptes de la SNCF allégés des charges financières et
d'amortissement liées aux actifs transférés à
Réseau Ferré de France.
Afin de consolider le dispositif, l'Etat a pris en charge en 1997
28,3 milliards de dettes supplémentaires à la SNCF. Cette
dernière devrait donc pouvoir redresser ses comptes en recentrant ses
efforts sur les services dus à la clientèle.
La nouvelle répartition des responsabilités s'est traduite par la
mise en place de dispositifs réglementaires ou contractuels entre les
deux établissements, s'agissant notamment de la
rémunération versée par RFF à la SNCF pour la
gestion et l'entretien du réseau ferré, de péages
d'infrastructures acquittés par la SNCF, ou de mandats de maîtrise
d'ouvrage.
D'autre part, l'expérimentation de la régionalisation de services
régionaux de voyageurs engagée dans six régions
volontaires (Alsace, Centre, Nord-Pas de Calais, Pays de la Loire,
Provence-Alpes Côte d'Azur, Rhône-Alpes) à compter du
1er janvier 1997, s'est poursuivie en 1998. Une meilleure
mobilisation des régions dans l'organisation des transports
régionaux de voyageurs devrait constituer un réel facteur de
modernisation des services publics dans le cadre des schémas
régionaux de transports. Une dotation correspondant à la
quote-part du déficit d'exploitation des services régionaux de
voyageurs dans les six régions expérimentales a été
versée directement à ces dernières à partir du
1er janvier 1997.
I. LE TRAFIC DE VOYAGEURS ET DE MARCHANDISES
Le tableau ci-dessous donne l'évolution, depuis 1993, du trafic voyageurs de la SNCF sur le réseau principal d'une part, avec la répartition entre TGV, trains rapides et express, services régionaux et en banlieue parisienne d'autre part :
En milliards de voyageurs/kilomètres
|
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
réseau principal
|
18,96
|
18,92
|
20,51
|
21,43
|
24,79
|
27,23
|
Total grandes lignes |
45,31 |
41,22 |
42,07 |
40,32 |
43,65 |
45,34 |
Services régionaux hors Ile-de-France (SRV) |
7,63 |
7,54 |
7,38 |
6,76 |
7,25 |
7,47 |
Total réseau principal |
52,94 |
48,76 |
49,45 |
47,08 |
50,90 |
52,81 |
Services régionaux Ile-de-France |
10,06 |
9,85 |
9,48 |
8,48 |
8,87 |
9,02 |
Ensemble du trafic voyageurs |
63,00 |
58,61 |
58,93 |
55,56 |
59,77 |
61,83 |
L'ensemble du trafic voyageurs de la SNCF a progressé de
3,4 % en 1997. Le trafic paraît retrouver son niveau du début
des années 1990 une fois dissipés les effets de la mauvaise
conjoncture économique de 1993 et ceux consécutifs aux mouvements
sociaux de l'automne 1995.
Le trafic de l'Ile-de-France
, qui a enregistré une baisse
sensible depuis 1993 a connu une évolution positive en 1997 avec un taux
de 1,6 % par rapport à 1996.
Après une baisse de 7,9 % en 1993, le trafic du
réseau
principal
s'était légèrement redressé en 1994
(+1,4 %) avait baissé de 4,8 % en 1995 et avait
enregistré un nouveau redressement en 1996 par rapport aux chiffres 1995
corrigés des grèves, en raison surtout de l'évolution du
trafic lié à
Eurostar
et
Thalys
. En 1997, il
connaît une progression significative de 3,8% du fait notamment de
l'évolution du
trafic TGV
(+ 10 %).
Au cours des six premiers mois de l'année 1998, le trafic du
réseau principal a connu une évolution favorable avec un taux de
9 % par rapport aux 6 premiers mois de l'année 1997. Le trafic
en Ile-de-France a continué, quant à lui, de progresser avec un
taux de 1,3 %.
Le tableau ci-dessous indique l'évolution, depuis 1992, du trafic
marchandises de la SNCF exprimé en milliards de tonnes/kilomètres
:
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
48,21 |
43,60 |
47,14 |
46,56 |
48,31 |
52,63 |
Après plusieurs années de stabilisation du trafic
fret, la chute de l'activité économique intervenue dès
l'automne 1992 a réduit la demande de transport sur la
quasi-totalité des marchés : le trafic a ainsi enregistré
une baisse de 9,5 % sur l'année 1993.
Une évolution positive s'est dessinée en 1994 avec un taux
d'augmentation du trafic de 8,2 % par rapport à l'année
1993. Cette progression concernaient plus particulièrement les
matériaux de construction, les automobiles, le charbon, l'acier et la
chimie.
Les résultats du début de l'année 1995 avaient eu tendance
à confirmer l'augmentation du trafic, notamment grâce au transport
combiné et au trafic international. Mais en raison des mouvements
sociaux intervenus à la SNCF à l'automne de cette année,
les résultats sur l'ensemble de l'année ont enregistré une
baisse de 1,2 % du trafic.
En 1996, le trafic a repris sa progression. En hausse de 3,8 %, il a
retrouvé son niveau de 1992.
En 1997, l'entreprise a constaté une évolution du trafic
très positive puisque le trafic a progressé de 8,9 % sur
l'ensemble de l'année.
Au cours des six premiers mois de 1998, le trafic fret a enregistré une
progression de 3,7 % par rapport aux six premiers mois de 1997.
Sans vouloir minimiser les effets de la politique de " reconquête
commerciale " dans le domaine du fret, il convient de souhaiter que la
SNCF fasse preuve d'un dynamisme accru en la matière après une
longue période durant laquelle le trafic voyageurs a constitué
l'unique priorité et à l'aube d'une future concurrence
européenne.
II. LE RÉSEAU À GRANDE VITESSE
C'est au
mois de février 1998, que le Gouvernement a défini ses
orientations pour le développement des infrastructures ferroviaires. Les
objectifs annoncés sont les suivants :
- le rééquilibrage des investissements entre le rail et la
route, avec le renforcement des moyens financiers consacrés par l'Etat
aux infrastructures ferroviaires (+ 1 milliard de francs sur le volet
ferroviaire du FITTVN d'ici 2003),
- la poursuite, non pas de la réalisation du schéma
directeur des lignes à grande vitesse arrêté en 1992, mais
d'un " programme maîtrisé " de construction de lignes
nouvelles à grande vitesse, par la recherche des phasages pertinents
pour les différents projets et le cas échéant des
solutions alternatives à la création de lignes nouvelles
(pendulaire),
- la modernisation du réseau existant notamment dans le cadre des
prochains contrats de plan Etat-Région,
- la prise en compte systématique du trafic " fret " dans
les nouveaux projets,
- enfin l'ancrage prioritaire de notre réseau au sein du
réseau ferroviaire européen.
S'il n'y a pas de mise en service de ligne nouvelle à grande vitesse en
1998, les travaux de réalisation du TGV-Méditerranée se
poursuivent pour une mise en service prévue en 2001. D'autre part, le
Gouvernement a décidé d'engager les études d'avant-projet
détaillé du TGV Est-Européen.
En ce qui concerne le
TGV-Méditerranée
(prolongement du
TGV-Sud-Est depuis Valence jusqu'à Marseille et Montpellier),
déclaré d'utilité publique au mois de juin 1994, les
travaux engagés en 1995 permettront une mise en servie de la ligne au
milieu de l'année 2001 mettant désormais Marseille et Montpellier
à trois heures de Paris.
Les opérations foncières et de libération des emprises
entre Valence, Marseille et Nîmes sont avancées à
98 %. 90 % des remblais et déblais et 75 % des ouvrages
d'art courants sont construits. L'année 1998 a été
marquée par le percement de deux grands tunnels de la ligne, le tunnel
de Marseille et le tunnel de Tartaiguilles et l'achèvement d'autres
grands ouvrages d'art : le viaduc de la Grenette (Drôme), trois viaducs
sur la Durance, ainsi que les viaducs de l'Arc, de Ventabren et de la
Touloubre. D'autre part, les ouvrages de franchissement du Rhône
devraient être achevés en 1999.
La pose des équipements ferroviaires proprement dits (voies,
caténaires, alimentation électrique, signalisation)
débutera en mai 1999.
Les trois gares nouvelles prévues, Valence-TGV, Avignon-Courtine et
Aix-en-Provence/Cabriès, ont d'ores et déjà
été déclarées d'utilité publique.
Le projet de TGV Est-Européen
(ligne nouvelle de 410 km
entre la région Ile-de-France et l'Est de la France) a été
déclaré d'utilité publique le 14 mai 1996.
Lors de la définition de ses orientations, le Gouvernement a
confirmé l'engagement de l'Etat de réaliser une liaison à
grande vitesse entre Paris et Strasbourg.
Une première phrase de travaux consistera en la réalisation de la
ligne nouvelles de Vaires-sur-Marne à Vandières. Elle devrait
permettre des gains de temps entre Paris et Reims de 45 minutes, entre
Paris et Strasbourg et entre Paris et Metz de 1 h 25, entre Paris et
Nancy de 1 h 20.
Les études d'avant-projet détaillé sur la totalité
du tracé du projet commencent au début de 1999, après la
désignation des maîtres d'oeuvre.
Le protocole de réalisation et de financement a été
signé le 24 février dernier par l'Etat, Réseau
Ferré de France, la SNCF et les collectivités locales
concernées.
La période durant laquelle seront réalisées les
études d'avant-projet détaillé sera mise à profit
pour achever la mise au point du plan de financement de la première
phase du projet, en collaboration avec les collectivités locales, au
premier rang desquelles figurent les trois régions Alsace, Lorraine et
Champagne-Ardenne, d'ores et déjà engagées dans le
financement du projet.
Le coût de cette première phase a été
évalué globalement à 18,7 milliards de francs
nécessitant 16 milliards de francs de concours publics. L'Etat
s'est engagé, le 4 février 1998, à porter sa
participation à 8 milliards de francs dans la mesure où la
participation des autres financeurs permettra de boucler le plan de financement.
Si le grand duché de Luxembourg s'est engagé sur une
participation d'environ 500 millions de francs, l'Union européenne
pourrait apporter une participation au financement à hauteur d'environ
1 milliard de francs, au titre du réglement financier 1995-1999 et
prolonger son soutien au delà de 1999.
Il est prévu que le TGV-Est-Européen bénéficiera de
l'interconnexion avec les autres lignes TGV en Ile-de-France ; d'autre part,
les liaisons TGV internationales avec le Luxembourg au-delà de Metz et
avec l'Allemagne vers Francfort et Stuttgart seront assurées en
entraînant l'aménagement de la ligne Strasbourg-Kehl et du
doublement du Pont de Kehl.
Inscrit au schéma directeur national des liaisons ferroviaires à
grande vitesse, mais aussi au réseau européen des trains à
grande vitesse,
le projet de TGV Rhin-Rhône
est destiné
à relier le Sud de l'Alsace à la région Rhône-Alpes
d'une part, et à la branche du TGV-Sud-Est en direction de Paris d'autre
part.
Le coût d'une ligne nouvelle de 190 km entre l'agglomération
de Mulhouse et celle de Dijon et paraissant présenter la meilleure
rentabilité pour la collectivité a été
évalué à environ 12 milliards de francs.
Le débat sur les objectifs de cette première phase a
été organisé en 1993, et les études
préliminaires se sont achevées en 1995 avec le choix d'un fuseau
de tracés.
Amorcées au début de 1996, les études d'avant-projet
sommaire ont été cofinancées par l'Etat, la SNCF et les
régions Alsace, Bourgogne et Franche-Comté.
Le Gouvernement a confirmé, quant à lui, son souhait de
poursuivre les études et les concertations sur le TGV-Rhin-Rhône.
Des études préparatoires à l'enquête
d'utilité publique sur la première phase Dijon-Mulhouse
-études devant donner lieu à la signature d'une convention entre
l'ensemble des partenaires concernés par la réalisation du projet
(Etat, Régions d'Alsace, de Bourgogne, de Franche-Comté, SNCF, et
Réseau Ferré de France)- devraient prochainement être
entamées.
L'Union européenne pourrait apporter au financement de ces études
une contribution à hauteur de 50 %.
Parallèlement à la préparation de l'établissement
du dossier d'enquêter publique, il s'agit de réaliser une
étude de " faisabilité " de la première phase du
projet et d'engager une réflexion sur ses modalités de
financement.
D'autre part, la branche sud du projet de TGV-Rhin-Rhône devrait aussi
faire l'objet d'études préparatoires.
S'agissant du
TGV-Bretagne-Pays de la Loire
, inscrit au schéma
directeur national des liaisons ferroviaires à grande vitesse
(prolongement du TGV-Atlantique du Mans à Rennes et du Mans à
Angers), des études préliminaires visant à comparer les
variantes de fuseaux, ont été lancées en
décembre 1995. Elles ont été financées dans le
cadre d'une convention qui réunit l'Etat, la SNCF et les régions
Bretagne et Pays de la Loire.
Le Gouvernement devrait prochainement tirer les conclusions des consultations
avec les collectivités locales ainsi que des études
préliminaires précitées qui ont été remises
à la fin de l'année dernière.
Le projet de
TGV-Aquitaine
(prolongement du TGV-Atlantique de
Tours à Bordeaux et en direction de l'Espagne, a été, lui
aussi, inscrit au schéma directeur national des liaisons ferroviaires
à grande vitesse.
Au mois de septembre 1996, des études préliminaires
financées dans le cadre d'une convention signée entre l'Etat, la
SNCF et les régions Aquitaine, Poitou-Charentes et Centre, ont
été lancées.
Comme pour le projet de TGV Bretagne-Pays de Loire, ces études
préliminaires ont pour objet le choix d'une variante de fuseaux.
A l'issue d'une consultation entamée au mois d'octobre, le Préfet
de la région Aquitaine devrait transmettre les résultats des
études et de la concertation.
En ce qui concerne
le projet de
TGV-Sud-européen
, les
gouvernements français et espagnol ont signé le 10
octobre 1995 à Madrid un accord concernant la construction et
l'exploitation de la section internationale d'une ligne ferroviaire à
grande vitesse entre la France et l'Espagne (façade
Méditerranéenne).
Ce projet est inscrit parmi les 14 projets prioritaires retenus au titre
des grandes infrastructures de transport et bénéficie à
cet égard d'une participation de l'Union européenne (à
hauteur de 50 %) au financement des études.
Sur la ligne nouvelle, le tronçon Perpignan-Figueras sera la
" section internationale ", prévue à double voie,
à écartement international, et pouvant accueillir à la
fois un trafic voyageurs et un trafic de marchandises.
Le coût de la partie française de la section (Perpignan-Le
Perthus), longue de 26,6 kilomètres, a été
évalué à 3 milliards de francs environ.
Lors du séminaire gouvernemental franco-espagnol du
7 juillet 1998, les ministres des transports français et
espagnol ont décidé d'installer cet automne la Commission
intergouvernementale (CIG), prévue pour l'accord, chargée de
suivre au nom des deux Etats l'ensemble des questions liées à la
construction et à l'exploitation de la section internationale, et
rappelé l'objectif d'achèvement de cette liaison entre 2004 et
2006.
Figurant parmi les quatorze projets européens d'infrastructures de
transport classés prioritaires lors du sommet d'ESSEN en
décembre 1994, l'ambitieux
projet de liaison Lyon-Turin
devrait comporter :
- pour les TGV, une ligne à grande vitesse Lyon-Turin à
aménager progressivement, avec un " tunnel de base "
transfrontalier de 52 kilomètres de long ;
- pour le trafic de marchandises transalpin (classique, combiné non
accompagné et éventuellement ferroutage), un itinéraire
performant empruntant le même " tunnel de base ", et combinant
pour y accéder l'utilisation des lignes existantes et de tronçons
neufs.
Le coût du tunnel de base et de ses raccordements à la ligne
actuelle est estimé à 39 milliards de francs environ (dont
la moitié serait à la charge de la France). Le projet complet
représentante quant à lui, pour la part française, un peu
plus de 50 milliards de francs.
Le projet de nouvelle liaison ferroviaire comprend deux parties :
- une partie française du projet, à l'ouest de
Montmélian. Celle-ci a fait l'objet d'un programme d'études
comprenant l'avant-projet sommaire du TGV Lyon-Montmélian et les
études préliminaires d'une ligne spécialisée pour
la trafic fret. A la suite de consultations, le préfet de région
recommande aujourd'hui la mise à l'étude de nouvelles variantes
pour la ligne TGV à l'approche de Chambéry ;
- une partie internationale, correspondant à la section
Montmélian-Turin et comprenant le tunnel de base. Les décisions
concernant cette section relèvent d'une commission intergouvernementale
(CIG) franco-italienne.
Si, lors du sommet de Chambéry d'octobre 1997, les gouvernements
français et italien ont approuvé l'engagement d'un programme
triennal d'études de 350 millions de francs et décidé
de mener une réflexion sur les traversées alpines, le rapport
Brossier, rendu public au cours de l'été 1998, a
souligné les interdépendances entre les itinéraires
passant par la Savoie et la Haute-Savoie, et ceux passant par la Suisse et
relève que les Italiens ont marqué leur préférence
vers ceux situés en Suisse.
Le rapport a donc proposé de différer l'engagement du tunnel de
base, afin de pouvoir observer l'évolution des projets
suisses.
III. LA MODERNISATION DU RESEAU
Sur un
total de 31.868 kilomètres de lignes principales,
14.170 kilomètres sont électrifiés dont :
- en 1.500 volts continu 5.844 kilomètres
- en 25.000 volts alternatifs 8.204 kilomètres
- par troisième rail et autres 122 kilomètres
La SNCF n'annonce aucune mise en service d'électrification en 1998.
Les travaux d'électrification de la ligne Persan-Beaumont-Beauvais se
poursuivent actuellement et devraient être achevés à la fin
de l'année 1999. Les travaux préparatoires à
l'électrification de la ligne Saint-Etienne-Firminy ont
également été engagés en 1998.
La ligne " Eole " sera mise en service en 1999 en région
Ile-de-France.
Votre rapporteur soulignera, une fois de plus, la nécessité
d'électrifier la ligne ferroviaire n° 4 Paris-Bâle.
L'électrification de cet axe essentiel pour la desserte et le
développement économique de l'Aube, de la Haute-Saône et de
la Haute-Marne, constitue la seule solution susceptible d'en assurer la
pérennité et de lui conserver son caractère de ligne
nationale.
Au moment même où la négociation des contrats de plan
Etat-région s'ébauche, il me paraît indispensable d'y
inclure cette réalisation.
En effet, la section Paris-Troyes sera électrifiée en application
des orientations du Comité Interministériel d'Aménagement
du Territoire du 20 septembre 1994 et de la Charte du Bassin Parisien. Cela
conduirait nécessairement à une
rupture de charge à
Troyes
. Or, il serait irrationnel et totalement aberrant de faire circuler
sur une ligne électrifiée des diesels qui relieraient Paris
à Chalindrey ou Belfort.
Par surcroît, étant donné que la section
Chaumont-Chalindrey, commune aux lignes n° 4 et n° 10
(Dijon-Calais), sera également électrifiée afin de
permettre le transit du fret Transmanche Méditerranée, il ne
restera plus à aménager que le tronçon Chaumont-Troyes
représentant
seulement un peu plus de 90 kilomètres.
Dès lors, pourquoi écarter cette solution qui s'inscrit
parfaitement dans la perspective d'un aménagement du Territoire
équilibré tel que l'entend le Gouvernement ?
Votre rapporteur pour avis souhaite enfin évoquer le
projet
d'implantation d'une plate-forme multimodale
dans la commune de Chalindrey
(Haute-Marne), noeud ferrroviaire de première importance, à
proximité de l'étoile autoroutière de Langres.
Au cours des années, le site a perdu de nombreux emplois, avec des
conséquences économiques graves pour une commune, essentiellement
" cheminote ", située en Zone de Revitalisation Rurale.
La vie économique de la région de Chalindrey, traditionnellement
liée à l'activité du chemin de fer, souffre aujourd'hui du
déclin de ce secteur.
Aussi, la communauté de communes du Pays-de-Chalindrey a-t-elle
entrepris une réflexion sur les possibilités de redynamisation de
cette région, redynamisation basée sur ses principaux atouts tels
que sa situation de carrefour ferroviaire, sa desserte autoroutière
ainsi que sa ressource forestière.
Le flux important de fret qui y transite crée en effet des
opportunités en matière de transport combiné.
Le cabinet GEODE s'est ainsi vu confier une étude d'opportunité
et de viabilité d'un projet de terminal fret rail-route à
Chalindrey.
Le projet qui fait l'objet de l'étude comprend trois volets :
-
La gare bois
qui serait transférée vers la zone
industrielle, le long de la ligne de chemin de fer de Gray, dans le souci
d'améliorer la productivité du tranport et de valoriser la
ressource en bois de la Haute-Marne.
- U
n chantier de transport combiné
. Les chantiers du
transport combiné les plus proches de Langres (Dijon et Vesoul) sont
trop loin pour que les entreprises de la région y aient recours. Le
projet vise à établir un chantier satellite de celui de Vesoul.
Les wagons qui y seraient chargés pourraient être
raccrochés aux trains venant de Vesoul ou déchargés dans
l'autre sens. Il se trouve, en effet, que les trains en provenance de Vesoul
doivent s'arrêter à Chalindrey pour changer de locomotive.
Les entreprises de la région pourraient ainsi bénéficier
du réseau de fret français et européen.
-
La promotion d'activités nouvelles
. Le projet est
susceptible de renforcer l'attrait du sud de la Haute-Marne vis à vis
d'activités industrielles nouvelles (notamment la première
transformation du bois). Parallèlement, les efforts entrepris en faveur
de la création de nouvelles zones d'activités s'inscrivent dans
la même logique.
Ce projet
est de nature à redynamiser le site de Chalindrey
et
ses environs.
Il est hautement souhaitable que cette plate-forme multimodale qui a
reçu un accord préalable et verbal de la SNCF soit retenu au plan
national avec une participation financière significative de l'Etat.
Rappelons que l'infrastructure du réseau ferré national fait
aujourd'hui partie du patrimoine de Réseau ferré de France
(RFF).
IV. LA SITUATION FINANCIÈRE DE L'ENTREPRISE
Le tableau ci-dessous présente le compte de résultat de la SNCF pour 1997, ainsi que le compte de résultat prévisionnel pour l'exercice 1998.
Situation financière de la
SNCF
|
1997
|
1998 |
Chiffre d'affaires |
74.240 |
74.368 |
Travaux pour RFF |
12.757 |
13.382 |
Production immobilisée et stockée |
3.495 |
2.325 |
Versement de l'Etat et des collectivités publiques |
7.033 |
7.423 |
Total produits d'exploitation courante |
97.525 |
97.498 |
Charges d'exploitation courante |
- 90.833 |
- 89.925 |
Excédent brut d'exploitation |
6.692 |
7.573 |
Amortissements et provisions nets |
- 5.610 |
- 5.427 |
Résultat d'exploitation |
1.082 |
2.146 |
Résultat financier |
- 1.925 |
- 2.234 |
Résultat courant |
- 843 |
- 88 |
Résultat exceptionnel |
- 116 |
- 440 |
Résultat comptable |
- 959 |
- 528 |
Pour
1998, le compte prévisionnel de la SNCF fait apparaître un
résultat net négatif de - 528 millions de francs contre
- 959 millions de francs pour l'exercice 1997.
Pour la direction de la SNCF, la faible croissance du chiffre d'affaires
prévue en 1998 (+ 0,2 %) s'explique par deux facteurs :
- le niveau de la rémunération dûe à la SNCF en
tant que gestionnaire de l'infrastructure par RFF (16,8 milliards de
francs) ;
- la progression lente de l'activité " transport " de la
SNCF (0,4 %).
On relève cependant :
- la progression des recettes " grandes lignes ", en raison
notamment du succès du Thalys et d'Eurostar et du fait du nouveau
système tarifaire ;
- la croissance des recettes " trans express régionaux "
liée au développement de l'offre dans les régions
expérimentales, à la politique de recomposition des dessertes et
aux actions de promotion ;
-
la forte hausse des recettes du Service national des messageries de
la SNCF (Sernam)
, du fait d'une politique commerciale agressive et surtout
d'une amélioration sensible de la qualité de la production.
A cet égard, relevons que le produit du trafic du Sernam a
représenté 3,6 milliards de francs en 1997 contre
12 milliards pour le produit de trafic fret de la SNCF. Pour les six
premiers mois cumulés de 1998, les deux chiffres sont respectivement 1,8
milliards et 6,2 milliards de francs.
- l'augmentation des recettes enregistrées en Ile-de-France,
grâce notamment à l'amélioration de la lutte contre la
fraude ;
- les difficultés de " décollage " des recettes du
fret, même si le trafic 1997 a été plutôt d'un bon
niveau.
Les versements de l'Etat et des collectivités publiques devraient
augmenter de 5,5 % en 1998.
Par ailleurs, la mise en place des emplois jeunes se traduit par une nouvelle
subvention.
Ces évolutions expliquent l'accroissement de l'excédent brut
d'exploitation qui devrait représenter 2,14 milliards de francs
(+ 1.064 milliards de francs par rapport à 1997).
En revanche, le résultat financier devrait subir les conséquences
négatives de l'augmentation de l'endettement à court terme.
Le meilleur résultat de 1997 s'expliquait par d'importantes plus-values
(500 millions de francs) sur des participations qui ne devraient
intervenir qu'à hauteur de 250 millions en 1998.
Sur la période 1993-1996, l'endettement à long terme de la SNCF
est passé de 144 milliards de francs à 203 milliards de
francs pour ce qui concerne la dette de l'entreprise proprement dite, et de
34 milliards de francs à 29 milliards de francs pour le
service annexe d'amortissement de la dette.
Après la réforme du 13 février 1997 et le
désendettement complémentaire par l'Etat de 28,3 milliards
de francs décidé par l'Etat en juin 1997 avec effet au
1er janvier 1997, l'endettement à long terme de la SNCF est
passé de 144 milliards de francs en 1996 à 45 milliards
de francs en 1997.
Les 28,3 milliards de francs ont été
transférés au service annexe d'amortissement de la dette. Ce
transfert conduit, dans le bilan de l'entreprise, à une dette
affichée diminuée de 28,3 milliards de francs et à
une réduction des charges globales financières de
1,84 milliards de francs en 1997.
Créé en application de l'article 28 du contrat de plan
1990-1994, le service annexe est entré en vigueur le
1er janvier 1991.
L'objet du service annexe d'amortissement de la dette est de gérer,
jusqu'à extinction, une fraction de la dette de la SNCF,
constituée d'emprunts nommément désignés. Leur
montant, au 1er janvier 1991, a été fixé
à 38 milliards de francs représentant le montant des
déficits constatés à la fin du contrat de plan 1984-1989.
Ces services annexes n'ont pas de personnalité juridique propre. C'est
la raison pour laquelle ils ne peuvent pas aller sur les marchés
financiers pour lever des emprunts. Ils sont, en revanche, dotés de
l'autonomie comptable et financière. La dette SNCF que connaissent les
porteurs d'obligations, peut s'analyser comme le regroupement d'une dette
d'entreprise (non transférée) et d'une dette " service
annexe " (dette transférée).
Le service annexe d'amortissement de la dette est géré dans les
mêmes conditions que la dette générale de l'entreprise.
C'est-à-dire, que les deux dettes doivent être, selon le principe
initial, homothétiques en permanence, en particulier dans les
répartitions entre taux fixe et taux variable.
Service annexe d'amortissement de la dette
BILAN
ACTIF |
1997 |
1996 |
PASSIF |
1997 |
1996 |
Divers actifs |
1.530 |
516 |
Dotation en capital de l'année |
550 |
2.150 |
|
|
|
Report à nouveau (1) |
58 374 |
32 343 |
|
|
|
Résultat de l'exercice |
118 |
118 |
|
|
|
Total |
57 706 |
30 075 |
|
|
|
Dettes financières (2) |
58 665 |
30 239 |
|
|
|
Autres passifs |
487 |
357 |
|
|
|
Comptes de liaison |
84 |
(5) |
TOTAL |
1.530 |
516 |
TOTAL |
1.530 |
516 |
(1) Le
report à nouveau est diminué chaque année par l'affection
du résultat du service annexe et de la dotation en capital de l'exercice
précédent. Cette année, il a été
augmenté par l'affectation de 28,3 GF (cf. note 1.2)
(2) Y compris intérêts courus non échus
COMPTE DE RÉSULTAT
CHARGES |
1997 |
1998 |
PRODUITS |
1997 |
1998 |
Charges financières |
3.881 |
2.643 |
Produits financiers |
28 |
393 |
Autres charges |
37 |
10 |
Concours de l'Etat |
3.892 |
2.262 |
Résultat de l'exercice |
118 |
118 |
Contribution de la SNCF |
116 |
116 |
TOTAL |
4.036 |
2.771 |
TOTAL |
4.036 |
2.771 |
Concrètement, ceci signifie que les décisions de
gestion, telles que rachats sur les marchés secondaires, remboursements
anticipés ou opérations de couverture sont prises en totale
cohérence avec la politique suivie pour la gestion de la dette non
transférée.
Le contrat de plan Etat-SNCF, couvrant les années 1991 à 1994,
prévoyait une participation annuelle de l'Etat à
l'équivalent de 3,8 milliards de francs aux conditions
économiques de 1989 et une participation annuelle de la SNCF
s'élevant à 0,1 milliard de francs aux mêmes
conditions économiques. Au 1er janvier 1997,
28,6 milliards (hors intérêts courus non échus)
étaient encore dans les comptes du service annexe d'amortissement de la
dette (hors les 28,3 milliards cités plus haut). Le service complet
de la dette transférée, en intérêts et
remboursements du capital, est assuré par les deux contributions de
l'Etat et de la SNCF et, en complément, par des recours à
l'emprunt sur les marchés. Ces emprunts complémentaire restent
affectés au service annexe jusqu'à leur extinction.
L'ajout des 28,3 milliards va augmenter la durée de vie du service
de la dette transférée au-delà de l'année 2004,
date initialement prévue pour sa clôture, si les contributions
restent identiques à ce qu'elles sont aujourd'hui.
La situation des charges de retraite de la SNCF est présentée
dans le tableau ci-dessous :
|
1997
|
1998
|
Pourcentage |
Charges |
27 785 |
27 950 |
+ 0,59 |
Pensions |
|
|
|
Frais de gestion |
157 |
161 |
+ 2,55 |
Provisions pour risques et charges exceptionnels |
113 |
116 |
|
Total " charges " |
28 055 |
28 227 |
+ 0,61 |
Produits |
|
|
|
Cotisations salariales et patronales |
9 447 |
9 712 |
+ 2,81 |
Produits divers |
32 |
33 |
+ 3,13 |
Compensation interrégime |
250 |
90 |
- 64,00 |
Compensation entre régimes spéciaux |
4 628 |
4 431 |
- 4,26 |
Impact des droits constatés à l'ouverture |
110 |
|
|
Reprise des provisions pour risques et charges exceptionnels |
|
113 |
|
Contribution de l'Etat |
13 588 |
13 848 |
+ 1,91 |
Total " produits " |
28 055 |
28 227 |
+ 0,61 |
V. L'ACTION MENÉE EN MATIÈRE DE SÉCURITÉ DES CIRCULATIONS, DE SÛRETÉ DES PERSONNES ET DANS LA LUTTE CONTRE LA FRAUDE
Depuis
plusieurs années, la SNCF définit et applique un certain nombre
de mesures dans le domaine de la sécurité des circulations, de la
sûreté des personnes et dans celui de la lutte contre la fraude.
A cet effet, elle annonce poursuivre plusieurs objectifs :
- clarification des règles, procédures, documentations de
métier ;
- efficacité de la formation professionnelle, qu'il s'agisse de
premières formations ou de maintien ou d'évolution des
connaissances, notamment grâce au recours à des simulateurs de
situations professionnelles et à des enseignements assistés par
ordinateurs ;
- ergonomie et confort des postes de travail ;
- mise en place d'un encadrement de proximité.
S'agissant des
infrastructures
destinés à la
sécurité des circulations, il convient de noter :
- l'équipement en contrôle de vitesse par balises KVB des
lignes électrifiées qui s'est poursuivi avec l'équipement
de 1.231 signaux fixes et de 202 engins en 1997. A la fin de
l'année 1997, le total de l'équipement de l'ensemble du
réseau a été porté à 12.105 signaux et
à 4.484 engins à comparer respectivement à 16.100 et
4.953 à terme. La mise en place d'une nouvelle version du KVB a
permis aussi d'assurer le développement et la mise en services des
balises numériques afin de réduire le nombre de balises
classiques. Enfin, la disponibilité du système KVB a
été renforcée ;
- le bilan des équipements en liaison radio sol-train
s'établit à 13.558 kilomètres de lignes et 5.800
engins à fin 1997 ;
- l'équipement en dispositif d'arrêt automatique des trains
(DAAT) des gares des lignes exploitées sous le régime de la voie
unique, et parcourues par des trains de voyageurs ou acheminant des
marchandises dangereuses en quantité importante a été
achevé en 1997 ; l'implantation du DAAT se poursuit sur les engins
thermiques. En 1997, 210 locomotives, 172 automoteurs et
56 rames RRR et RIO ont été munis de ce système. Les
66 engins moteurs restant (56 locomotives et 10 automoteurs) seront
modifiés en 1998. Enfin, l'équipement des engins de maintenance
sera terminé en 1998, 300 l'ont été en 1997. Les
engins neufs sont équipés d'origine ;
- le programme d'implantation des détecteurs de boîtes
chaudes (DBC) et de freins serrés de 4ème
génération a été poursuivi. Il s'agit
d'intégrer les risques liés au transport de matières
dangereuses, ainsi que ceux propres aux parcours à contresens sur les
installations permanentes de contresens. A la fin de l'année 1998, 314
installations sont en service, dont 76 sur les lignes à grande vitesse ;
- l'amélioration de la sécurité au franchissement des
voies par les voyageurs en gare, a concerné la modernisation des
pictogrammes et l'amélioration des conditions d'annonce ; elle s'est
achevée en 1997 ; d'autre part, 7 passages souterrains,
12 passerelles et 20 pictogrammes, qui devrait se terminer en 1998 ;
- la suppression de 58 passages à niveau publics pour voitures
dont, 11 par ouvrage d'art, 26 par déviation routière et 21 par
suppression pure et simple.
En ce qui concerne les
matériels roulants
, il convient de citer :
- le développement des automatismes et équipements
d'assistance, tels l'asservissement traction-freinage et l'asservissement
d'urgence, le signal d'alarme avec interphonie, le signal d'alarme à
frein inhibable le test de fonctionnement du frein sur les automotrices, le
contrôle de la mise au neutre du robinet de frein à commande
électrique, le frein de stationnement des Z2N et le contrôle de
frein à main de certaines locomotives ;
- l'amélioration de l'ergonomie des postes de conduites des
locomotives électriques, des automotrices électriques, des
locomotives et automoteurs thermiques ;
- la mise en place de chasse-obstacles sur les rames réversibles et
les éléments automoteurs régionaux.
Si l'on n'a pas déploré, en 1997, d'accident d'origine purement
ferroviaire ayant fait des victimes, rappelons que 13 personnes ont
trouvé la mort dans le tragique accident du passage à niveau de
Port Sainte-Foy.
Continuent, d'autre part, à se développer les franchissements de
signaux " carrés rouges ", les réceptions sur voie
occupée, les prises en écharpe, les dérivés sur
voies principales et les incidents contraires à la
sécurité des installations de signalisation.
Le nombre de collisions entre un train et un tiers aux passages à niveau
a été de 184 en 1997 (51 morts), dont 166 collisions
véhicules routiers-trains à comparer à 260 en 1988. En
revanche, le nombre des enfoncements de barrières de passages à
niveau a augmenté en 1997, soit 1.079, ce chiffre restant
inférieur à ceux des années de 1988 à 1992.
S'agissant de la
sécurité des personnes
, on trouve
deux services compétents sur les lignes de la SNCF :
- une brigade spécialisée de police (520 ppliciers), la
Brigade de Sécurité des Chemins de fer (BSCF), qui dépend
de l'ex-police de l'Air et des Frontières et qui assure des missions de
paix publique. Cette brigade, relevons-le, est en partie financée par la
SNCF (véhicules, mobilier) ;
- un service de surveillance propre à la SNCF (LA SUGE) doté
de 1.550 agents dont 800 sur l'Ile-de-France.
En ce qui concerne les atteintes contre les voyageurs, les statistiques
enregistrent une légère baisse par rapport à 1996 :
1.651 atteintes contre les voyageurs (voies de fait, violences, vols avec
violence...) ont été recensées contre 1.711 l'année
dernière, soit une baisse de 3,5 %.
Ce résultat global, qui pourrait laisser penser que le
phénomène est contenu, dissimule des évolutions
contrastées :
- dans le temps : si le début de l'année 1997 a
été plus calme que précédemment (relance du plan
VIGIPIRATE en décembre 1996...), s'il en a été de
même pendant l'été (multiplication d'opérations
liées à la politique de la ville, déplacement de la
délinquance urbaine de ses quartiers traditionnels vers des zones plus
diffuses...), à partir du mois de septembre, au contraire, la situation
a été beaucoup plus inquiétante,
caractérisée par une forte montée de la violence et de la
rapidité de ses manifestations dans les zones urbaines difficiles.
- dans l'espace : si les actes enregistrés sur les cinq
régions d'Ile-de-France sont en baisse sensible (1.276 actes en 1997
contre 1.355 en 1996 soit -5,8 %), les actes enregistrés en
province sont, en revanche, en hausse en proportion comparable : 375 actes
en 1997 contre 356 en 1996 soit +5,3 %.
En Ile-de-France, des régions sont en forte baisse (baisse
supérieure à 20 % à Paris-Rive-Gauche et
Paris-Sud-Est) alors que la région de Paris-Est est en hausse de
39 % soit par report de délinquance " importée "
des régions voisines, soit plus encore parce que les départements
qu'elle couvre sont moins à l'abri ou à l'écart des
violence urbaines qu'auparavant.
De même, en province, la situation est très contrastée,
entre la région de Lille qui semble particulièrement
touchée (atteintes recensées multipliées par six) et celle
de Limoges n'enregistrant aucun acte...
Il semble néanmoins, globalement, que la situation des régions
les plus urbanisées évolue plutôt moins rapidement que dans
les autres.
On relève dans l'ensemble que les atteintes contre les voyageurs
marquent un palier ou diminuent là où elles étaient les
plus fortes et progressent ailleurs. Ce phénomène de bascule est
inhérent à l'évolution des problèmes de
société qui débordent de leurs zones habituelles pour se
diffuser plus largement. Il peut être aussi une conséquence
indirecte de l'application du plan VIGIPIRATE qui, en décembre 1996, a
donné une forte priorité à l'action policière de
surveillance, de dissuasion et d'intervention dans les zones les plus
urbanisées et en particulier en Ile-de-France.
Les atteintes contre les agents SNCF sont, quant à elles, en baisse
sensible en 1997 : 720 atteintes contre 795 en 1996 soit -9,5 %.
En Ile-de-France, les atteintes sont en baisse de 20 %.
Malgré le retentissement et les conséquences sur le service
qu'ont les atteintes contre les agents et en particulier contre les agents de
conduite (même si les faits qui les concernent dans leur activité
sont en réalité peu fréquents) la situation a
été en 1997 plutôt stable à l'exception, là
aussi, de Paris-Est qui n'est plus à l'abri des phénomènes
de violence contre les agents que connaissaient déjà les autres
régions parisiennes.
En province on enregistre une hausse de 11 % mais là encore avec
des situations diverses.
La région de Limoges n'a enregistré aucun fait en 1997 et la
région de Rennes en a enregistré un seul.
Certains régions sont en forte baisse tandis que les régions de
Marseille et de Lille se distinguent par des progressions inquiétantes.
Les
vols
déclarés dans les gares ou dans les trains en
gare auront connu une très forte augmentation en 1997 (+35 %) comme
ceux perpétrés dans les trains en ligne.
Cette progression statistique est certainement liée pour partie à
la présence accrue d'effectifs sur les lieux, permettant au client
victime de faire une déclaration ou de porter plainte.
En matière de vols en gare, les régions les plus touchées
sont Paris-Nord et Lille.
Pour ce qui des vols dans les trains, les constats sont en très forte
augmentation à Paris-Rive Gauche et Lille.
Pour la direction de la SNCF, l'axe Paris-Lille apparaît clairement comme
celui sur lequel des efforts spécifiques doivent être menés.
Enfin, l'ensemble des
actes de malveillance
recensés a
enregistré une augmentation de 11 % passant de 19.892 actes en 1996
à 22.041 actes en 1997 :
*
les actes de malveillance dans les gares (déprédations,
graffitis ou tags...)
augmentent plus fortement (16 %) et
représentent en 1997 près de 10 % du total.
Le tiers de ces actes est concentré sur les trois régions de
Paris-Nord, Paris-Saint-Lazare et Paris-Rive Gauche. Les régions
où la situation se dégrade le plus sont celles de Dijon,
Metz-Nancy et Rennes, où les faits recensés en 1996 ont
été multipliés par deux !
*
les actes de malveillance sur les voies
(dépôts
d'objets, jets de pierres...) augmentent également de 16 %,
l'Ile-de-France comptabilisant 26 % des faits.
Les augmentations les plus fortes sont enregistrées sur les
régions d'Amiens, Lille et Rouen.
*
les actes de malveillance dans les trains
, soit 2/3 des actes de
malveillance, augmentent de 9 %, ce qui recouvre des
réalités différentes :
- suivant la géographie : l'augmentation est de 19 % en
province et " seulement " de 6,6 % en Ile-de-France. Les
régions les plus touchées sont Amiens, Lille et Lyon.
- suivant la nature des actes : en Ile-de-France 60 % des actes
correspondent à des manipulations intempestives de signaux d'alarme
(69 % sur Paris-Saint-Lazare), en progression de 4,5 %. Les autres
actes de malveillance en train (blocages de portes, déprédations
et graffitis ou tags) augmentent plus fortement (+10 %) en particulier sur
les régions de Paris-Est (+38%) et Paris-Sud-Est (+26 %).
Les actes de malveillance ou de violences contre les voyageurs et les agents
SNCF enregistrent des évolutions contrastées suivant les zones.
Si, en Ile-de-France, le maintien du plan Vigipirate n'a pas été
sans effet sur la délinquance observée dans Paris infra-muros, en
province, en revanche, des régions urbanisées jusqu'à
présent calmes ont été concernées à leur
tour par des actes de malveillance.
Globalement, donc, l'ensemble des actes de malveillance a enregistré une
hausse en 1997, la SNCF mettant ainsi l'accent sur le problème des
signaux d'alarmes intempestifs
en Ile-de-France.
Dans le cadre de sa politique de sûreté, la SNCF s'est
dotée :
- d'un Comité national sûreté présidé
par le Secrétaire général de la SNCF, et composé
des responsables sûreté des activités et de deux directeurs
de région, pour améliorer la coordination interne et
définir les axes directeurs de la politique de l'entreprise ;
- d'un conseil de la sûreté ferroviaire présidé
par le Président de la SNCF, et associant des personnalités
extérieures (administrateurs, professionnels, personnalités
qualifiées...) pour approfondir les réflexions sur l'analyse
globale des problèmes de sûreté et le rôle de
l'entreprise à cet égard.
En ce qui concerne
lutte contre la fraude,
relevons pour
1997 :
- le redéploiement de 60 agents d'accueil et de service et
trois groupes de contrôle banlieue (GCB) sont sur l'Ile-de-france.
- une tentative d'améliorer la cohérence de l'organisation
des contrôles dans les gares et dans les trains, ainsi que le
développement du rôle des AAS dans les services en gare et de leur
rôle de lutte contre la fraude autour du " contrôle
automatique banlieue " (CAB) ;
- une modification dans le " management " des groupes de
contrôle banlieue (GB) afin d'intégrer les différents
grades en Ile-de-France, notamment par la mise en place progressive d'agents de
maîtrise dans les équipes de contrôle.
Pour l'équipement des gares, la SNCF prépare un projet de
" contrôle automatique banlieue " (EXCAB 95) dont
l'objectif serait :
- d'équiper de contrôles d'entrée et de sortie, avec
portes hautes, les gares de la banlieue de Paris-Saint-Lazare (ainsi que la
gare d'Evry-Courcouronnes, de la banlieue Sud-Est) dont le trafic est
supérieur à 10.000 entrants par jour ;
- d'équiper de contrôles de sortie et de portes hautes les
autres gares SNCF de la ligne A du RER dont le trafic est supérieur
à 5.000 entrants journaliers ;
- d'équiper de contrôles de sortie et de portes hautes les
gares déjà équipées de contrôle
d'entrée, dont le trafic est supérieur à 10.000 entrants
journaliers ;
- de mettre en place des portes hautes dans les gares déjà
équipées de contrôle d'entrée, dont le trafic est
compris entre 5.000 et 10.000 entrants journaliers.
La première phase de ce projet devrait s'achever cette année avec
l'équipement en " contrôle automatique banlieue " (CAB)
de la ligne A du RER et de la section Poissy-Mantes, sur le réseau de
Paris-Saint-Lazare.
La deuxième phase du programme d'extension du CAB dans les années
2000-2001, l'objectif étant le contrôle de 80 % des voyageurs
sur le réseau.
VI. LA SNCF OPÉRATEUR DE TÉLÉCOMMUNICATIONS
A la fin
de l'année 1996, la SNCF a apporté à sa filiale
TELECOM DEVELOPPEMENT les droits de déployer un réseau de
télécommunication sur le domaine ferroviaire et d'utiliser les
capacités potentiellement excédentaires de son réseau de
fibres optiques. Au mois d'avril 1997, la SNCF a conclu un accord avec la
société Cegetel, permettant à celle-ci d'entrer
progressivement dans le capital de TELECOM DEVELOPPEMENT. La participation de
Cegetel devrait détenir entre 40 % et 49,99 % de TELECOM
DEVELOPPEMENT.
En contrepartie, l'accord prévoit l'apport de la filiale de Cegetel
spécialisée dans les longues distances à TELECOM
DEVELOPPEMENT ainsi que le rôle de TELECOM DEVELOPPEMENT au sein de
l'opérateur global de télécommunications en France qu'est
Cegetel.
TELECOM DEVELOPPEMENT qui bénéficie de l'exclusivité en
matière de réseau de télécommunication à
longue distance au sein du groupe Cegetel, produira également un service
de téléphonie vocale qui sera commercialisé par les
filiales de Cegetel-Cegetel 7 (ex TDS) et Cegetel Entreprises- dans
lesquelles TELECOM DEVELOPPEMENT a pris une participation minoritaire de
20 %.
Par ailleurs, TELECOM DEVELOPPEMENT, qui détenait depuis
novembre 1996 une licence d'opérateur de réseau, a
été autorisé au mois de décembre 1997 à
fournir un service téléphonique entre points fixes. En outre,
l'Autorité de régulation des télécommunications
(ART) lui a attribué le préfixe 7.
TELECOM DEVELOPPEMENT a complété son réseau par la mise en
place de nouveaux câbles de fibres optiques et d'équipements de
transmission et de commutation permettant l'ouverture commerciale des services
au 1er février 1998 dans les régions Nord-Ile-de-France
et Rhône-Auvergne.
L'ouverture des services sur l'ensemble du territoire français a
été effective au 1er juin 1998.
carte
Les investissements engagés durant l'exercice se sont
élevés à 1,6 milliards de francs.
Ont été installés : 2.050 kilomètres de
câbles et 138 bâtiments industriels préfabriqués
destinés à héberger les équipements de transmission
sur les emprises ferroviaires en association avec la SNCF qui assure la
maîtrise d'oeuvre de ces opérations. Deux importants sites
situés dans les régions parisienne et lyonnaise ont
été construits et équipés. Les équipements
de transmission, de commutation et les systèmes d'information techniques
et de gestion ont complété ce réseau.
En 1997, l'activité commerciale de TELECOM DEVELOPPEMENT en 1997 a
été constituée des premières mises à
disposition de liaisons louées tant à des sociétés
du Groupe Cegetel qu'à des sociétés tiers.
TELECOM DEVELOPPEMENT a réalisé un chiffre d'affaires de
23 millions de francs. Son résultat net est une perte attendue de
519 millions de francs correspondant pour l'essentiel aux coûts de
déploiement du réseau et aux frais engagés pour la
constitution de la société.
Notons enfin que la SNCF assure la maintenance de la plupart des
équipements de TELECOM DEVELOPPEMENT.
S N C
F
TELECOM
Developpement
ceee
CHAPITRE III -
RÉSEAU FERRÉ DE FRANCE
(RFF)
Réseau Ferré de France est un établissement public
à caractère industriel et commercial (EPIC), créé
par la loi n° 97-135 du 13 février 1997, avec effet
rétroactif au 1er janvier 1997.
Cette loi et ses décrets d'application n° 97-444, 97-445 et
97-446 ont créé RFF sous la forme d'une entité
indépendante, propriétaire des infrastructures ferroviaires
françaises affectées précédemment à la SNCF.
La réforme ferroviaire a ainsi institué une séparation
entre la propriété des infrastructures ferroviaires (relevant de
RFF) et leur exploitation (relevant de la SNCF). Toutefois, en application de
la loi précitée, la SNCF assure la gestion et l'entretien des
infrastructures pour le compte de RFF, une convention entre la SNCF et RFF en
réglant les modalités et le prix.
RFF s'est vu attribuer en pleine propriété un patrimoine
constitué des voies de chemin de fer mais aussi de terrains et de
bâtiments divers qu'il pourra valoriser ou céder sous
réserve des règles relatives à la domanialité
publique.
Les infrastructures ferroviaires comprennent :
-31.868 kilomètres de lignes (dont 29.179 sont en service),
comprenant 14.170 kilomètres de lignes électrifiées
et 3.046 kilomètres équipées pour des vitesses
égales ou supérieures à 220 kilomètres/heure ;
- 19.918 passages à niveau publics ;
- 30.227 ponts, passerelles et tunnels.
Le patrimoine foncier comprend 80.000 hectares de terrains ainsi que des
immeubles.
La Direction de RFF présente 1997 comme une année de transition
ayant permis la mise en place des relations contractuelles entre RFF et la SNCF.
Avec une équipe constituée initialement de seulement
55 personnes, l'établissement a négocié et
signé les principales conventions transitoires le liant à la SNCF
et mis au point les opérations financières nécessaires au
remboursement des avances consenties par l'Etat et à l'allégement
des comptes de la SNCF.
Il a fait approuvé la tarification d'infrastructure 1997/1998 et
entamé une réflexion pour préparer des propositions de
tarification pour 1999.
RFF a ainsi défini des orientations en ce qui concerne le fret et le
transport combiné en éclairant notamment les choix
gouvernementaux relatifs au TGV-Est européen et à la poursuite du
programme de lignes nouvelles. L'établissement s'est ainsi
associé aux réflexions des différentes activités
ferroviaires et des collectivités territoriales, dans les régions
et les agglomérations urbaines et en Ile-de-France.
Plaidant pour une mise " en perspective pluriannuelle des dotations
de l'Etat et du niveau des investissements ", la direction de
Réseau Ferré de France a recensé sept missions
prioritaires :
1. décharger la SNCF d'une part substantielle de sa dette pour lui
permettre de retrouver l'équilibre de ses propres comptes et
ré-échelonner une partie de la charge financière de cette
dette qui, sans lui, pèserait sur les finances publiques ;
2. éclairer les choix des pouvoirs publics en matière de
consistance, de développement et de coût du réseau
ferroviaire ;
3. introduire plus de transparence et plus d'efficacité
économique et sociale dans la gestion des infrastructures ferroviaires
grâce à la séparation des fonctions et aux relations
contractuelles qui en découlent, au pluralisme de l'expertise et aux
débats publics ainsi facilités ;
4. inciter à une meilleure utilisation du réseau existant par la
tarification d'infrastructures et par la gestion des circulations, de
manière à économiser ou à différer des
investissements de capacité ;
5. éclairer les choix d'investissements en recherchant avec la SNCF la
meilleure combinaison entre des réponses par l'exploitation, le
matériel roulant ou l'infrastructure ;
6. sélectionner avec discernement les investissements en recherchant
l'autofinancement maximum et le meilleur usage des crédits publics ;
7. aider et inciter la SNCF de manière coopérative
(démarche qualité conjointe) à évoluer et à
devenir encore plus performante, selon un rythme approuvé par l'Etat.
L'exercice 1997 s'est soldé pour RFF par une perte de
14,099 milliards de francs, l'ensemble des charges ayant
représenté 35,214 milliards de francs.
Sur ce montant, la rémunération versée au gestionnaire
d'infrastructure délégué (SNCF) a constitué
16,8 milliards de francs et les intérêts sur la dette
financière vis-à-vis de la SNCF 9,07 milliards de francs.
En contrepartie, les redevances d'infrastructures ont représenté,
dans ses produits, 5,9 milliards de francs.
Les premières dotations en capital accordées par l'Etat à
RFF ont été de
8 milliards de francs
en 1997 et de
10 milliards de francs
en 1998
.
Au cours des quatre premiers mois de 1998, RFF a aussi procédé
à des émissions sur les marchés de capitaux :
-sur les marchés internationaux de capitaux :
* émission de 500 millions de francs suisse (CHF),
(échéance octobre 2008) ;
* émission de 1.000 millions d'Ecus/Euros (XEU),
(échéance avril 2010) ;
* émission de 1.000 millions de Florins néerlandais (NLG),
(échéance avril 2010).
- sur le marché domestique du franc, on relève, sur la
période, de nouvelles émissions à hauteur de
6 milliards de francs.
CHAPITRE IV -
LA RATP
Pour la
RATP, l'année 1998 aura été la première
année d'exécution du plan d'entreprise arrêté en
1997 et dont les objectifs concernaient plusieurs thèmes : la
qualité du service, l'information des voyageurs, la
sécurité, la fraude, l'animation et la culture, les stations et
les gares, la lutte contre l'exclusion, la circulation des bus,
l'accessibilité des réseaux, enfin, le dialogue social.
L'année 1998 est aussi celle de l'inauguration, le 15 octobre, du
" métro du XXIe siècle, la ligne
" Météor ", quatorzième ligne du métro
parisien intra-muros.
D'autres événements sont, hélas, venus assombrir un mois
d'octobre qui était destiné à la célébration
d'une grande réussite technique.
I. L'ÉVOLUTION DU TRAFIC
En 1997, le trafic brut de la RATP a été le suivant :
Métro |
1.115,9 |
Bus Paris |
349,3 |
Bus Banlieue |
496,8 |
RER |
354,1 |
Tramway |
29,1 |
Orlyval |
1,8 |
TOTAL |
2.347,0
|
Pour la
première fois depuis 1992, le trafic brut annuel sur le métro a
augmenté de manière significative (+ 2,2 %). Si la
hausse du trafic a été moins importante pour les abonnements
(+ 1,2%) que pour les billets (+1,8 %), on relève la forte
augmentation du trafic des forfaits commerciaux (+ 25,7 %). La
croissance a été soutenue dans les stations des zones d'affaires
-qui avaient enregistré une baisse depuis le début des
années 90- notamment dans les VIème et IXème
arrondissements.
Le trafic brut annuel sur le R.E.R. a connu une hausse de 1 % par rapport
à 1996 avec une évolution différenciée entre le
R.E.R. A et le R.E.R. B (respectivement de + 2 % et de
- 0,8 %). Comme pour le métro, on note une très forte
hausse du trafic forfaits commerciaux (+ 49,7 %). Les gares des
zones d'affaires (ligne A aux stations Auber et Charles-de-Gaulle-Etoile)
ont plus spécialement enregistré une forte croissance du trafic.
Le trafic des bus a enregistré une augmentation de 4 % par rapport
à 1996.
Pour les six premiers mois de l'année 1998, on relève par
rapport aux mêmes mois de 1997, une hausse de 2,8 % du trafic :
Métro + 2,8 %
RER + 1,6 %
Bus-Paris + 1,8 %
Bus Banlieue + 3,1%
Sites propres
(TVM, Tramway, Orlyval) 28,8 % (1)
(1) Mise en service en juillet 1997 du tramway
La-Défense-Issy-les-Moulineaux
Les prévisions de trafic retenues pour le budget de 1998 sont en hausse
de 1,3 % par rapport au résultat du trafic 1997 et de
1,7 % par rapport au budget initial lequel était fait à
partir d'une prévision escomptée de résultats 1997
inférieure aux résultats définitifs de
0,6 %.
II. LA SITUATION FINANCIÈRE DE L'ENTREPRISE
L'ensemble des produits et charges du budget de la
Régie a
été fixé à 22,302 milliards de francs hors
taxes pour l'exercice 1998 en hausse de 1,2 % par rapport aux niveaux de
1997 (22,04 milliards de francs hors taxes).
S'agissant des
charges
, on relève une évolution de
1,9 % des charges de personnel qui se répartissent ainsi :
- 2,7 % de salaires et traitements ;
- 0,3 % des charges sociales
- 1,1% pour insuffisance du compte retraite.
La baisse de 1,1 % des " matières et autres charges
externes " permet de répondre à la demande faite par les
tutelles à la Régie de continuer les efforts d'économies
entrepris dans tous les secteurs de la Régie sans entraver pour autant
la poursuite de la politique d'amélioration de la qualité du
service des voyageurs (gares, matériel roulant, information...).
Les charges financières sont en légère augmentation
(+ 0,7 %) en 1998.
Les impôts, taxes et versements assimilés sont en progression de
7,8 %, progression liée à la taxe professionnelle et
à la taxe foncière.
La dotation aux amortissements et aux provisions est, quant à elle, en
hausse de 2 %.
En ce qui concerne les produits du transports, ils sont en hausse de 1,7% par
rapport à ceux de 1997 :
la direction de la RATP explique l'augmentation des
recettes directes
de
+ 6,3 % par l'incidence des mesures prises pour les chômeurs en
mars 1998, du relèvement tarifaire intervenu le 1er juillet
et, enfin, par une augmentation de plus de 1,7 % du trafic payant
conforté par la lutte contre la fraude.
L'indemnité compensatrice
(Etat et collectivités locales)
est, pour sa part, en baisse de - 5,6 %.
Pour 1999, l'ensemble des charges et des produits pourrait s'équilibrer
à 23,03 milliards de francs environ, niveau en progression de
3,4 % par rapport au budget initial de 1998 (22,26 milliards de
francs).
Les charges pourraient évoluer de la manière suivante :
- les charges de personnel de +2,8 % ;
- les matières et autres charges externes resteraient stables ;
- les charges financières augmenteraient de 1,9 % ;
- les amortissements seraient en hausse de plus de 9,6 %.
Quant aux produits, ils pourraient augmenter de 3,2 % par rapport à
1998.
III. LE DIALOGUE SOCIAL
Le
30 mai 1996, après plusieurs mois de négociation, un
protocole d'accord sur le droit syndical et l'amélioration du dialogue
social à la RATP a été conclu entre la direction et
l'ensemble des organisations syndicales à l'exception de la CGT.
Cet accord, avenant à l'accord du 9 juillet 1970, comporte
deux parties, l'une sur les modalités d'exercice du droit syndical ainsi
que les différents niveaux de négociation dans l'entreprise et
l'autre sur l'amélioration du dialogue social.
Cette deuxième partie contient " un code de déontologie pour
améliorer le dialogue social et assurer une service public de
qualité ".
La procédure peut être mis en route par les syndicats ou la
direction lorsqu'un problème susceptible de générer un
conflit est identifié par l'un des acteurs.
Elle se déroule de la manière suivante :
Le syndicat ou groupe de syndicats adresse un courrier à la direction
concernée qui doit tenir une réunion avec les auteurs de la
lettre dans un délai de cinq jours ouvrables suivant la réception
du courrier. La direction qui repère une situation
pré-conflictuelle propose une date de réunion dans les cinq jours
de sa notification aux groupes de syndicats représentatifs.
L'issue de la réunion doit obligatoirement être formalisée
dans un constat, d'accord ou de désaccord, conclu entre les parties.
Depuis sa mise en place, le nombre de procédures est passé de 12
en 1996 à 103 en 1997 et pour le premier semestre 1998, à 46,
soit une moyenne mensuelle en diminution par rapport à celle de
l'année précédente. Dans 70 % des cas en 1998, un
accord a été trouvé entre les partenaires sociaux et les
constats de désaccord non suivis d'un préavis de grève
sont passés de 23 % à 30 % au cours de cette
période.
Deux évolutions positives ont été constatées:
- la négociation collective a connu un développement
important en 1996 et 1997 avec dix-sept accords conclus dont onze au niveau de
l'entreprise. En 1998, cinq accords ont été signés
à ce jour dont un accord sur les salaires et trois accords sur les
métiers d'exploitation du métro, du R.E.R. et du réseau de
bus ;
- le nombre des jours de travail perdus pour fait de grève a
diminué de moitié depuis 1994 avec 15.000 journées
perdues en 1996 et 1997, soit 0,38 jour de grève par agent -contre
0,78 en 1994. Cette tendance est confirmée pour les premiers mois
de 1998.
IV. LA MODERNISATION DES ÉQUIPEMENTS ET LE PROLONGEMENT DES LIGNES
Les
programmes d'investissements pour 1999 comportent quatre orientations
essentielles :
-
développer la capacité de transport
dans le cadre
du programme d'extensions de réseaux financé au contrat de plan
Etat/Région Ile-de-France. Ce titre d'investissement est en
réduction en paiements du fait de la mise en service prévue de la
première phase de METEOR mi-1998 (820 millions de francs en 1998 et
670 millions de francs en 1999). De nouvelles opérations ont
été récemment engagées (prolongement de
Météor à Saint-Lazare) ou devraient l'être
prochainement (prolongement de T1 à Noisy-le-Sec, prolongement de
Météor à Tolbiac-Nationale, prolongement du TVM à
la Croix-de-Berry) ;
-
accroître l'attractivité de l'offre de transport
,
et plus particulièrement le
niveau de qualité de service
offert aux voyageurs (accessibilité des réseaux,
accueil/vente, confort, information, sécurité ferroviaire).
Les principales opérations en 1998/1999 seront les suivantes :
achèvement de l'adaptation des installations liée à la
mise en service de rames à deux niveaux sur la ligne A du RER,
amélioration de la sécurité ferroviaire sur la ligne B du
RER (mise en place d'un système de contrôle de vitesse),
amélioration des liaisons entre les différents réseaux
dans les grandes gares du RER, poursuite de l'équipement des gares et du
métro en dispositifs anti-fraude et lancement d'un programme de
terminaux de vente de nouvelle génération, poursuite des
opérations de réfection des gares et stations, remplacement du
poste de commande centralisé de la ligne 4 du métro,
création ou réaménagement d'ateliers de maintenance
à Boissy, Massy-Palaiseau (RER) et Châtillon (métro),
poursuite du programme de restructuration des réseaux de bus
" Autrement Bus ", mise en place du système Aigle/Altaïr
de radiolocalisation des bus par satellite (sécurité, information
et régulation du trafic), renforcement du potentiel de remisage des bus.
Les ressources affectées à la politique d'amélioration de
l'exploitation seront globalement stables en paiements
(environ 900 millions de francs par an) ;
-
maintenir dans un état satisfaisant le patrimoine technique et
immobilier existant
Les principaux postes d'entretien et de modernisation concernent les voies et
ballasts, les tunnels et stations, les systèmes de signalisation et les
installations fixes dans les stations et les gares (escaliers
mécaniques, télécommunications, alimentation
électrique....).
Le montant de ces investissements devrait avoisiner 1,05 milliard de
francs ;
-
assurer le renouvellement du matériel roulant
en fin de
durée de vie et la livraison des rames nécessaires aux extensions
de réseaux.
Le programme 1998/1999 concernera, ainsi, les matériels à deux
niveaux (MI2N) pour la ligne A du RER, les métros MP89 pour la
ligne 1 et METEOR, la modernisation à mi-vie des métros
MP 73, l'éradication de l'amiante et des commandes d'autobus
standards et articulés. Le montant des dépenses sur ce titre
d'investissement s'élèvera à
environ 1,87 milliard de francs en 1997 et 1,65 milliard de
francs en 1998.
Au total, le niveau d'investissement, s'établira à environ
5 milliards en 1998 et 4,6 milliards de francs en 1999.
Météor
est une ligne de métro entièrement
automatique qui relie, à l'intérieur de Paris, Maison-Blanche
à Saint-Lazare en desservant le secteur de Bercy-Tolbiac, la gare de
Lyon, Châtelet et le quartier des affaires. Elle contribue, avec la ligne
D et le projet EOLE, à la décharge de la ligne A du RER et
favorisera le développement des pôles d'activités
émergents dans le secteur Est de Paris.
Une première section de 7,2 km exploités avec voyageurs, en
souterrain, entre Madeleine et la Grande Bibliothèque a
été inaugurée le 15 octobre dernier. Elle
comprend sept stations dont six sont en correspondance avec sept lignes de
métro et quatre lignes de RER. La capacité de transport est de
25.000 voyageurs/heure/ens avec des trains de six voitures à
105 secondes d'intervalle.
La ligne METEOR est exploitée avec nouveau type de matériel
roulant, le MP 89 métro sur pneumatiques à conduite
automatique et intercirculation (liaisons entre les différentes
voitures).
Une deuxième opération
prolongeant de 2 kms la section
initiale Grande bibliothèque/Madeleine jusqu'à Saint-Lazare
afin d'établir de nouvelles correspondances avec les lignes de
métro 3, 9, 12, 13 et EOLE a été engagée au
mois de juin 1998 pour une mise en service en 2003.
Une troisième opération vise à ouvrir, en l'an 2003,
la station Tolbiac-Nationale au service voyageurs, ceci
afin
d'améliorer la desserte du secteur sud du
13ème arrondissement de Paris
. La déclaration
d'utilité publique a été publiée au Journal
Officiel du 3 juillet 1998.
Les prolongements ultérieurs de METEOR au nord de Saint-Lazare par
raccordement à la ligne 13 de métro et au sud vers Maison
Blanche sont à l'étude.
La charge prévisionnelle de l'opération METEOR a
été fixée à 6,1 milliards de francs courants
suite à une expertise du Conseil général des ponts et
chaussées au printemps 1996.
Les financements ont été mis en place dans le cadre du
Xème plan : 3,274 milliards de francs :
- subventions Etat : 1,2 milliard de francs ;
- subventions région : 1,083 milliard de francs ;
- prêts Région : 541,5 millions de francs ;
- subvention Ville de Paris : 449,5 millions de francs.
Pour les financements mis en place dans le cadre de XIème plan, les
contrats de plan :30 % ont été financés par
l'Etat, 50 % par les régions et 20 % par des prêts
bonifiés par les régions.
2,375 milliards de francs ont été mobilisés sur la
période 1994/1997.
Hors contrat plan le projet a été financé à hauteur
de 165 millions de francs (FARIF). Le financement de la section
Madeleine/Saint-Lazare devrait s'opérer de la manière
suivante :
- coût prévisionnel avant-projet : 900 millions de
francs (valeur 1996) hors matériel roulant ;
- financement inscrit au XIème contrat Etat/Région
(94/98) : 880 millions de francs (de janvier 1994) :
. subventions Etat : 72 millions de francs (8 %)
. subventions Région : 632 millions de francs (72 %)
. prêts Région : 176 millions de francs (20 %)
Le financement de la section Tolbiac/Massena (Grande
bibliothèque)/Tolbiac Nationale devrait s'opérer de la
manière suivante :
- coût prévisionnel (à confirmer lors des
études d'avant-projet) : 720 millions de francs
(valeur 1996) ;
- financement inscrit au XIème contrat Etat/Région :
300 millions de francs (valeur janvier 1994) :
. subventions Région : 240 millions de francs (80 %)
. prêts Région : 60 millions de francs (20 %)
- financement hors contrat de plan : participation du département
de Paris.
En ce qui concerne le prolongement
des lignes de la RATP, les projets
suivants ont été achevés en 1997/1998 :
Le tram Val-de-Seine entre Issy-les-Moulineaux et La Défense a
été mis en service commercial le 2 juillet 1997.
Le prolongement de la ligne 13 à Saint-Denis université a
été ouvert au public au mois de mai 1998.
Les projets suivants sont en cours de réalisation (mise en
service) :
- premier tronçon de la ligne METEOR, entre Tolbiac-Masséna
et Madeleine ;
- gare Massena (correspondance ligne C du RER/METEOR)
(septembre 2000) ;
- prolongement de la ligne METEOR de Madeleine à Saint-Lazare
(2003).
Le programme prévisionnel d'engagement de nouvelles opérations
est le suivant :
- prolongement de la ligne METEOR à Tolbiac-Nationale (1999) ;
- site propre pour autobus sur la RN 305 jusqu'à la Porte de
Choisy (1999) ;
- prolongement de la ligne T 1 de tramway entre Bobigny et
Noisy-le-Sec (1999).
V. LA SÉCURITÉ DES CIRCULATIONS ET DES PERSONNES
La
sécurité des circulations
Sur le tronçon central de la ligne A du RER -recevant une très
forte densité de circulations- le système d'aide à la
conduite SACEM, en service depuis 1989, a permis d'accroître le
débit de la ligne et d'améliorer la sécurité des
circulations. Le système KCVB, dérivé du SACEM,
(limité au module de contrôle de vitesse), a été mis
en service sur les branches RATP de la ligne A du RER depuis le mois de juin
1997. Par ailleurs, le nouveau matériel roulant MI2N, progressivement
mis en service sur la ligne A, est équipé du système
informatique ATESS permettant l'enregistrement d'un plus grand nombre de
données relatives à la conduite et au fonctionnement des trains.
Sur la ligne B du RER, un système de contrôle de vitesse -en cours
de développement- devrait être déployé d'ici l'an
2001, avec une priorité au tronçon le plus chargé entre le
Châtelet et la Gare du Nord. 37 millions de francs de crédits
de paiement seront dépensés à ce titre en 1999.
En outre, des actions sont menées quotidiennement afin de garantir le
niveau maximum en matière de sécurité ferroviaire ; c'est
ainsi que, depuis le début de l'année, une base de données
" REX " enregistre et analyse tous les types d'incidents
(" retour d'expérience ").
Sur le métro équipé d'un pilotage automatique de
sécurité, la mise en place du " retour
d'expérience " a été poursuivie sur l'ensemble des
lignes avec la participation de tous les acteurs concernés
(opérateurs, agents d'encadrement, exploitation, maintenance,
ingénierie...) et la création d'une base de données qui
permet de mieux étudier les risques ferroviaires, et de proposer des
moyens et des méthodes pour éviter que les incidents ne se
reproduisent. Sur ces bases, les consignes, notes et procédures
structurant la réglementation sont aménagées et
simplifiées afin d'en faciliter l'application.
Le métro METEOR, on l'a vu, sera équipé d'un automate de
pilotage offrant un niveau de sécurité élevé
(portes palières sur les quais, surveillance vidéo des voitures,
possibilité de communication des voyageurs avec le poste de
commande,...). Avant l'ouverture de la ligne, des tests des systèmes
sécuritaires sont effectués par la RATP et validés par les
services de l'Etat.
En matière d'investissements, 75 millions de francs de
crédits de paiement seront consacrés en 1999 aux
opérations de sécurité ferroviaire.
La sûreté des personnes
Depuis 1989, la RATP dispose d'un " groupement de protection et de
sécurité de réseaux " (GPSR) qui regroupe aujourd'hui
800 agents de sécurité assermentés et titulaires des
permis de port d'armes de 1ère et de 4ème sécurité
chargés d'assurer des missions de sécurité. A la suite des
mouvements du mois d'octobre, 500 nouveaux emplois statutaire devraient
être créés.
La préfecture de police déploie deux services
spécialisés sur le réseau ferroviaire :
Le
service de protection et de sécurité du
métropolitain (SPSM)
comprenant 365 fonctionnaires, exerce des
missions de patrouille et de recherche du flagrant délit.
Réorganisé pour adapter les horaires de ce service aux besoins
réels de la lutte contre la délinquance, il
bénéficie des installations fonctionnelles de la RATP (le poste
de commandement " 2000 ") et de moyens de communications performants
tels que la radiolocalisation de ses équipes qui permet de
réduire les délais d'intervention.
Le commissariat spécial des réseaux ferrés
parisiens
, relevant de la direction de la police judiciaire
(75 fonctionnaires), qui diligente les procédures, et effectue des
actes de recherche et d'initiative dans le métro et le RER ainsi que
dans les six gares SNCF de la capitale.
Ces services recevaient le renfort quotidien d'une
compagnie
républicaine de sécurité
de 80 hommes. Au cours du
mois d'octobre dernier, le ministère de l'Intérieur a
décidé de mettre deux autres compagnies en service pour la
sécurité du métro. En outre, de manière constante,
d'autres services de police sont amenés à accomplir des missions
diverses dans le métro : brigade anticriminalité de nuit,
équipes spécialisées contre le vol à la tire de la
brigade de répression du banditisme, équipes de la brigade des
stupéfiants, équipes de recherche des six divisions de police
judiciaire brigade anticriminalité des arrondissements.
Le réseau de la région Ile-de-France bénéficie lui
aussi d'une présence renforcée des services de police, dans les
rames et aux abords des gares.
Ces effectifs seront renforcés par des emplois-jeunes qui participeront
au renforcement de la présence humaine sur les réseaux et dans
l'environnement du transport (accompagnement, prévention,
ambiance) : 1.000 emplois sont prévus sur trois ans, les premiers
étant déjà en place sur les complexes de Montparnasse et
Gare de Lyon.
A Paris, du 1er janvier 1998 au 31 juillet 1998, 588
auteurs de délits divers, dont 387 pour vol à la tire, ont
été mis à la disposition de la police judiciaire.
Sur les neuf premiers mois de l'année 1998, 3.400 délits
(essentiellement des vols), ont été constatés sur le
réseau ferroviaire métro et RER. Sur la même
période, 217 délits de même nature ont
été recensés sur le réseau autobus. En revanche,
680 agressions contre les conducteurs ont été
dénombrées (phénomène encore inconnu il y a dix
ans).
Le nombre d'agressions enregistrées contre les usagers du métro
et de RER s'est établit au cours du premier semestre 1998, à 289
(223 en 1997).
Le nombre de vols enregistrés contre les usagers du métro et du
RER sur la même s'élève à 1.574 (1.388 en 1997). Du
12 juin au 12 juillet 1998, 307 infractions de ce type ont
été commises (244 en 1997).
Dans 75 % des cas, annonce la direction de la RATP, les équipes des
agents de sécurité ou celles de la police arrivent sur les lieux
des incidents en moins de 10 minutes ; 72 % des auteurs de violences
à l'encontre des agents RATP ont été interpellés
sur le réseau ferré et mis à disposition de la police
judiciaire pendant les six premiers mois de 1998. Ces bons résultats
sont souvent attribués au fonctionnement du
PC
2000
,
commun au GPSR et au SPSM poste de commandement centralisé,
opérationnel 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, qui gère plus de
45.000 événements par an et à la localisation
simultanée des équipes d'intervention et des alarmes grâce
au système AIGLE (Aide Informatisée à la Localisation des
Equipes).
Dans le cadre des
plans départementaux de sécurité
,
d'autres mesures ont renforcé la sécurité des transports
en commun dans leur ensemble :
- désignation d'un correspondant de police
" sécurité dans les transports ", chargé
d'assurer la liaison avec les responsables de la sécurité des
sociétés de transport implantées dans son ressort
territorial ;
- accompagnement de trains en complément d'opérations de
contrôle des gares régulières ;
- accompagnement d'autobus sur certaines lignes ou tronçons de
ligne avec prise de contact systématique avec les machinistes lors du
parcours ;
- établissement de liaisons radio entre les salles de commandement
de la police et les PC sécurité des sociétés de
transport en commun, voire directement avec les chauffeurs de bus ;
- assistance aux services de sécurité SNCF ou RATP lors
d'opérations auxquelles ils procèdent ;
- système de rendez-vous pour les prises de plaintes
organisé dans plusieurs départements.
La coopération avec la Brigade de surveillance des chemins de fer (BSCF)
a été renforcée par des opérations
coordonnées sur les lignes sensibles de la région parisienne avec
la mise en place d'effectifs de la BSCF et de la direction
départementale de la sécurité publique concernée
à bord des rames.
Une réflexion commune RATP/sécurité publique est
poursuivie pour développer l'équipement des salles d'information
et de commandement des directions départementales de la
sécurité publique de la petite couronne, puis de la grande
couronne en terminaux informatiques du système " Aigle "
(transmission en temps réel des alarmes, et mise à disposition
immédiate d'effectifs disponibles).
Des dispositifs techniques renforcent les actions de surveillance et
contribuent à améliorer la sécurité :
télésurveillance, radiolocalisation, systèmes d'alarme,
etc... ; environ 40 millions de francs ont été prévus
en 1998 (dont 21 millions de francs pour la radio, 3 millions de
francs pour AIGLE et 7 millions de francs pour la protection des sites).
On soulignera :
- l'extension de la radiolocalisation du parc d'autobus ;
La totalité du parc (soit 400 véhicules) devrait être
pourvue d'équipements de ce type (contre 170 véhicules
actuellement) d'ici la fin de l'an 2000 dans le cadre d'une enveloppe
globale de 350 millions de francs.
A cet égard, votre rapporteur souhaite qu'une bonne coordination soit
établie entre la RATP et les services de police afin d'assurer une
meilleure compatibilité des équipements techniques.
- l'augmentation des capacités de communication offertes par le
réseau radio de surface et la localisation des équipes circulant
sur les lignes A et B du RER ;
- la poursuite du renouvellement et de l'extension du réseau radio
souterrain sur le métro ;
- l'implantation et les mises en service de terminaux AIGLE dans chacune
des 7 directions départementales de sécurité publique
(2,8 millions de francs) ;
- les améliorations du système AIGLE et l'intégration
de la station Porte de Paris au PC 2000 (3 millions de francs en
1998) ;
- la télésurveillance dans les stations et les zones de
garage (9 millions de francs sur 3 ans) dont la
généralisation est envisagée dans les années
à venir ;
- la poursuite du programme de télésurveillance des grandes
gares du RER, inauguré en 1996 par la couverture vidéo du
complexe RER " Opéra-Auber ".
En outre, l'installation de caméras embarquées sur le
matériel roulant bus est prévue pour le début de
l'année 1999 (6 millions de francs sur 2 ans).
VI. LE VANDALISME ET LA FRAUDE
Le
vandalisme
En 1998, une recrudescence des atteintes aux biens est observée avec
notamment une proportion importante (70 % en moyenne) de bris de surface
vitrée sur les installations fixes et les matériels roulants
(plus particulièrement routiers) par jets de projectiles divers.
Depuis 1990, la RATP traite le problème des graffitis par divers
moyens : protection des surfaces, gardiennage des zones de garage,
opérations " trains propres " ; les procédures
techniques permettent un enlèvement quasi-immédiat.
7 millions de francs d'investissement sont consacrés en 1998
à la protection des sites, en particulier pour la
télésurveillance des zones de garage du réseau
ferré (notamment la ligne 13 à Châtillon, la
ligne 8 à Créteil-Maisons-Alfort-les-Juilliotes et la
ligne A à Saint-Germain-en-Laye) et divers centre bus. A ce
chiffre, il convient d'ajouter 70 millions de francs consacrés au
gardiennage dans tous les sites de garage par des équipes de
surveillance spécifiques.
Le phénomène des gravures, dégradant la plupart des
surfaces vitrées du matériel roulant ferré et des
installations des stations et gares, a conduit la RATP à rechercher des
méthodes de protection spécifiques dont le coût est
estimé à 18 millions de francs pour l'ensemble des
réseaux.
Neuf mille réceptacles à déchets par un
équipement alliant une meilleure résistance au vandalisme et une
facilité de condamnation rapide et totale, sans coût
supplémentaire, en cas d'aviation du plan Vigipirate, ont
commencé à être renouvelés au cours du second
semestre 1998 étant prévus à cet effet sur deux ans.
En ce qui concerne les événements pouvant créer un
sentiment d'insécurité chez les voyageurs (présence de
personnes sans abri, musiciens et vendeurs à la sauvette dans les
emprises ferroviaires) la RATP a mené des actions diversifiées,
auxquelles sont affectés des agents de sécurité :
-
le recueil social
qui accompagne les sans-abri vers le centre
hospitalier de Nanterre ou les oriente vers d'autres structures ;
-
l'opération ATLAS,
que la RATP met chaque année en
oeuvre en collaboration avec différents partenaires, en particulier le
SAMU social de la Ville de Paris.
La lutte contre la fraude
En 1997, les taux de fraude s'établissaient à 5 % sur le
métro et 4 % sur le RER. Ces taux étaient respectivement de
9,2 et 6,8 % en 1993. Sur le réseau des autobus, en revanche, de
1995 à 1997, le taux de fraude s'est stabilisé de 13,6 %
à 13,9 %. Il existe donc un contraste entre les réseaux
ferrés et le réseau de surface dont les résultats sont
préoccupants.
En 1997, les pertes de recettes dues à la fraude ont
été estimées à 263 millions de francs.
Face à cette situation, la RATP a augmenté le nombre de
contrôleurs et amélioré l'organisation du contrôle :
les directeurs de lignes ou de centre bus ont ainsi fait établir des
plans locaux antifraude.
L'augmentation des contrôles rencontre cependant des limites : entre 1993
et 1996, le nombre des agressions à l'encontre des contrôleurs a
augmenté plus que l'activité de contrôle elle-même,
le comportement des fraudeurs devenant de plus en plus agressif.
La direction de la RATP indique que certaines mesures telles que la
création de forfaits spécifiques en faveur des chômeurs ou
des jeunes ainsi que l'amélioration de taux de recouvrement des amendes,
pourraient faire évoluer le comportement des voyageurs. Parmi les
mesures plus techniques, citons :
- la fermeture des réseaux ferrés par l'installation de
portes difficilement franchissables,
- la suppression du libre service sur le réseau de surface au moyen
de la mise en place de valideurs magnétiques à bord des
autobus.
CHAPITRE V -
LES TRANSPORTS COLLECTIFS EN
PROVINCE
I. LES TRANSPORTS NON URBAINS
Selon
les termes de la circulaire de la Direction des transports terrestres en date
du 21 décembre 1994, les aides de l'Etat pour les
études, le développement et la promotion des transports
collectifs non urbains, obéissent à trois principes
d'éligibilité :
- l'aménagement du territoire ;
- l'intermodalité ;
- la modernisation des réseaux existants.
L'objectif est de favoriser les coopérations entre réseaux
interurbains et urbains, entre réseaux ferroviaires et réseaux de
transport routiers régionaux pour permettre la continuité
multimodale des déplacements en particulier aux pôles
d'échanges permettant des interconnexions entre plusieurs types de modes
de transports.
Au travers de contrats de modernisation, les aides incitatives de l'Etat
tendent à favoriser la coopération entre réseaux urbains
et non urbains, en matière d'harmonisation des services dans le
périmètre de transport urbain et les zones périurbaines.
Il s'agit de permettre d'assurer une répartition de l'offre de transport
sur l'ensemble du territoire en particulier dans les zones rurales et
périurbaines et aussi de valoriser les réseaux existants en
améliorant la qualité du service offert (modernisation des parcs
d'autocars, en particulier).
Priorité est donnée aux expérimentations de
systèmes de transports adaptés à la desserte de zones
rurales afin d'aider les collectivités locales à assurer le
maintien du service public dans celles-ci et de contribuer à leur
désenclavement par l'amélioration de services de transports
collectifs.
En 1997 et 1998, les aides de l'Etat aux régions accordées en
application de la circulaire de la Direction des Transports terrestres ont
porté sur l'élaboration des schémas régionaux
multimodaux de transports dans la perspective de renforcement de la
responsabilité des régions.
Des conventions d'études avec certains départements de ces
régions ont permis d'élaborer des schémas
départementaux de transport et de mener des études de
déplacements spécifiques à certaines zones.
Elles sont retracées, pour l'année 1997 et le premier semestre
1998 dans le tableau n° 1 ci-après.
Dans le cadre des contrats de modernisation des réseaux
départementaux, l'Etat participe au financement des investissements dans
les départements. Les tableaux n° 2 à 5 ci-après
présentent les aides de l'Etat et les investissements
subventionnés dans les réseaux départements en 1997 et le
récapitulatif des opérations depuis 1986.
II. LES TRANSPORTS URBAINS
Les
conditions d'attribution des subventions à la réalisation des
nouveaux programmes d'investissement dans les transports collectifs urbains,
à engager au cours du XIème plan, ont été
redéfinies par la circulaire ministérielle du
28 février 1994 et la circulaire du Directeur des Transports
Terrestres du 21 décembre 1994.
Ces deux circulaires ont réaffirmé les objectifs majeurs de la
politique de l'Etat :
- approche globale des déplacements visant à mettre en
cohérence les différentes politiques de transport et de
développement urbain,
- intermodalité et interconnexion des réseaux assurant
à l'usager une qualité de service basée sur la
continuité, la complémentarité, la lisibilité,
l'harmonisation des services,
- modernisation des infrastructures et des équipements existants
améliorant l'efficacité et la productivité du transport
public, favorisant la maîtrise des coûts et l'optimisation des
investissements,
- cohérence d'ensemble de l'approche des questions tendant à
améliorer la sécurité dans les transports publics
notamment le renforcement de la présence humaine dans les réseaux
de transports urbains et la mise en place d'équipements de
sécurité et de surveillance sur les réseaux dans le cadre
de contrats locaux de sécurité.
Dans les décisions d'attribution des subventions aux
collectivités locales, une modulation des taux (de 20 à
50 %) privilégie le partage de la voirie de surface,
l'aménagement des pôles d'échange, l'amélioration de
l'accessibilité et de lisibilité du service public ainsi que le
renforcement de la sécurité et de la surveillance sur les
réseaux des transports urbains.
Les imputations budgétaires correspondantes relèvent du titre VI
du chapitre 63-41.
Il convient de distinguer :
1) les subventions aux infrastructures de transports en site propre
(métros, tramways, modes routiers guidés ou non) :
article 21,
2) les aides aux études et programmes d'amélioration de la
qualité et de la productivité des transports urbains, contrats de
modernisation Etat/Collectivité : article 23.
S'agissant des subventions aux infrastructures de transport collectif en
site propre
, les opérations qui ont été
subventionnées ou qui ont bénéficié d'une ouverture
d'autorisation de programme au titre de l'exercice 1998 sont les suivantes :
-
Lille,
ligne 2, Mons-Roubaix-Tourcoing,
-
Lyon
, métro, prolongement sud de la ligne B,
-
Rouen
, tramway, prolongement de Sotteville-lès-Rouen
à Saint-Etienne du Rouvray,
-
Rennes,
VAL,
-
Montpellier
, tramway première ligne,
-
Rennes
, site propre bus est-ouest,
-
St-Etienne
, tramway,
-
Nantes
, tramway ligne 3 nord,
-
Orléans
, tramway ligne 1
-
Strasbourg,
tramway ligne B,
-
Saint-Denis de la Réunion
, site propre bus,
-
Nantes
, prolongement tramway ligne 1 ouest,
-
Lyon
, tramway ligne 1 et 2.
En 1999, les opérations susceptibles de bénéficier de
l'aide de l'Etat sont les suivantes :
-
Poursuite des opérations en cours (au 1er août
1998)
:
-
Lille
: VAL, ligne 2, Lille-Roubaix-Tourcoing,
-
Lyon
: métro, prolongement sud de la ligne B à
Gerland,
-
Rennes
: VAL
-
Rennes
: site propre bus est-ouest,
-
Montpellier
: tramway,
-
Grenoble
: tramway, extension des lignes A et B,
-
Nantes
: tramway, ligne 3 nord, première phase,
-
Opérations à engager en 1999
:
-
Orléans
: tramway,
-
Strasbourg
: tramway, ligne B,
-
Saint-Denis de la Réunion
: site propre bus,
-
Nantes
: tramway, prolongement ligne 1 ouest,
-
Lyon
: tramway, lignes 1 et 2, première phase,
-
Valenciennes
: tramway,
-
Bordeaux
: tramway, première et deuxième phase,
-
Caen
: TVR,
-
Maubeuge
: site propre bus,
-
Nancy
: tramway sur pneus, première phase,
-
Rouen
: site propre bus est-ouest,
-
Toulouse
: VAL, ligne B et extension de la ligne A.
Les subventions de l'Etat pour les études et programmes
d'amélioration de la qualité et de la productivité des
transports urbains
sont attribuées aux autorités
organisatrices de transports urbains dans le cadre des contrats de
modernisation pluriannuels en application de la circulaire de la Direction des
Transports Terrestres du 21 décembre 1994 relatives aux aides
de l'Etat aux transports collectifs de province.
Pour 1999, la dotation initiale proposée est de 45 millions de
francs (contre 35 millions de francs l'année dernière).
Cette politique inclut le soutien des réseaux de villes moyennes, la
réalisation des axes lourds pour autobus, et l'amélioration de
l'accessibilité à la ville pour tous.
On signalera enfin qu'à la suite du " pacte de relance pour la
ville " présenté au mois de janvier 1996, un
appel
à projets
sur le thème " transports publics et
intégration urbaine " lancé par le Ministre de la Ville et
le Ministre de l'Equipement, du Logement, des Transports et du Tourisme a
permis d'aboutir à la mise en oeuvre de plusieurs projets
d'investissements et d'études dans les quartiers difficiles. La
participation financière de la Direction des Transports Terrestres est
complétée par une subvention de la part de la
Délégation Interministérielle à la Ville, à
hauteur de 50 % maximum des dépenses subventionnables.
*
* *
Votre
rapporteur pour avis a entendu un certain nombre de personnes -policiers et
agents des entreprises- responsables de la sécurité sur les
réseaux SNCF et RATP.
De ces entretiens, il a tiré plusieurs conclusions.
Tout d'abord, la question de la sûreté des personnes dans les
gares et dans les trains est un problème de sécurité
publique -lié à un plus vaste " problème de
société "- dont les entreprises de transport sont victimes
au même titre que d'autres lieux ouverts au public (voie publique,
grandes surfaces, etc...).
A la fin des années quatre-vingt, la situation devenant plus aiguë,
les entreprises de transport ont jugé nécessaire de se doter de
services de sécurité propres.
Aussi bien à la SNCF qu'à la RATP, on est donc en présence
d'au moins deux corps chargé de la sécurité et de la lutte
contre la fraude : des services de la Police nationale et des services
d'agents de sécurité des entreprises.
Cette " cohabitation " n'est pas sans susciter -selon mes
informations- quelques difficultés et il semble, en conséquence,
indispensable de clarifier les missions et les prérogatives des uns et
des autres.
Le ministre a annoncé, à cet égard, " un renforcement
du pouvoir des contrôleurs dans la vérification d'identité
avec la police judiciaire " sans préciser d'ailleurs quel moyen
juridique il entendait utiliser.
Plus généralement, et au-delà de la progression
nécessaire des effectifs en charge de la sécurité dans les
transports collectifs, il est apparu que le découpage des ressorts de
compétence n'était plus adapté à la situation.
La brigade de police qui opère à la RATP dépend, par
exemple, de la Préfecture de Police de Paris et n'intervient plus hors
des limites du ressort de cette Préfecture.
L'impératif d'efficacité (la sécurité dans les
transports collectifs est " un droit " a affirmé M. Claude
Gayssot devant notre commission) requière manifestement un
bouleversement de notre organisation administrative policière !
Pourquoi donc ne pas créer des " zones de sécurité
intérieure des transports " (ZSIT) qui, au même titre que les
zones de défense, regrouperaient au niveau de la région
(Ile-de-France, notamment) tous les moyens humains mis au service de la
sûreté des personnes dans les transports en commun. C'est une
petite révolution qui est ainsi proposée mais la
sécurité de nos concitoyens n'est-elle pas à ce prix !
*
* *
Sur proposition de M. François Gerbaud, la commission a décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat sur les crédits des transports terrestres inscrits dans le projet de loi de finances pour 1999, les représentants des groupes socialiste et communiste, républicain et citoyen se déclarant favorables à ce budget.
EXAMEN EN COMMISSION
Au cours
de sa réunion du mercredi 28 novembre 1998, la Commission des Affaires
économiques a procédé à l'examen du rapport pour
avis de M. Georges Berchet sur les crédits consacrés aux
transports terrestres dans le projet de loi de finances pour 1999.
M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, a d'abord déclaré que
les transports collectifs bénéficieraient en 1999 d'un budget de
60 milliards de francs soit :
- 45,2 milliards de francs en crédits budgétaires ;
- 2,3 milliards de francs au titre du Fonds d'investissement des
transports terrestres et des voies navigables (FITTVN) ;
- 130 millions de francs au titre du Fonds d'aménagement de la
région Ile-de-France (FARIF) ;
- 13 milliards de francs de dotation à Réseau
Ferré de France (RFF).
Le rapporteur pour avis a ensuite relevé que les crédits
budgétaires étaient en hausse de 0,5 % par rapport à
l'année dernière.
Evoquant le volume des trafics de la SNCF, M. Georges Berchet, rapporteur pour
avis, a fait état des progressions suivantes :
- augmentation de 3,4 % du trafic voyageur en 1997 ;
- augmentation de 3,8 % (notamment grâce à
l'évolution du trafic TGV, en hausse de 10 %) du trafic
" réseau principal " (TGV, grandes lignes et services
régionaux hors Ile-de-France ;
- augmentation de 8,2 % du trafic fret.
Le rapporteur pour avis a estimé que l'effort commercial de la SNCF
était significatif mais encore insuffisant face à une concurrence
exigeant un véritable " acharnement thérapeutique "
pour une survie dans l'Europe ferroviaire.
Après avoir évoqué les orientations européennes en
la matière -transparence financière, élargissement de la
concurrence pour le fret ferroviaire ; séparation entre
propriétaire et gestionnaire des infrastructures- M. Georges Berchet,
rapporteur pour avis, a rappelé les objectifs définis au mois de
février 1998 par le Gouvernement :
- rééquilibrage des investissements entre le rail et la
route ;
- poursuite d'un " programme maîtrisé de construction de
lignes nouvelles à grande vitesse par la recherche des phasages
pertinents pour les différents projets et, le cas échéant,
de solutions alternatives à la création de lignes nouvelles. Sur
ce point, le rapporteur pour avis a relevé que, selon les
déclarations du président de la SNCF, le " pendulaire "
pourrait être installé sur des lignes régionales ;
- modernisation du réseau existant ;
- prise en compte systématique du trafic " fret " dans
les nouveaux projets ;
- ancrage prioritaire de notre réseau au sein du réseau
ferroviaire européen.
Après avoir brièvement fait le point sur l'état
d'avancement du TGV-Méditerranée, du TGV-Rhin-Rhône et
surtout du TGV Est-européen, M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, a
déclaré que la direction de la SNCF envisageait pour l'exercice
1998 une perte de 528 millions de francs contre 950 millions de
francs en 1997.
Il a notamment mis l'accent sur la croissance des recettes des trans-express
régionaux (TER), ainsi que sur la forte hausse des recettes du SERNAM.
L'endettement à long terme de la SNCF, a-t-il ajouté, est
passé de 144 à 203 milliards de francs entre 1983 et 1996.
Après la réforme du 13 février 1997, et le
désendettement supplémentaire accordé par l'Etat à
hauteur de 28,3 milliards de francs dont 20 milliards de dettes
à long terme à compter du 1er janvier 1997, cet
endettement s'élevait à 45 milliards de francs au
31 décembre1997.
Le rapporteur pour avis a précisé que les 28,3 milliards de
francs de désendettement supplémentaire avaient été
transférés au service annexe d'amortissement de la dette.
En ce qui concerne RFF, M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, a
indiqué que l'année 1997 s'était soldée par une
perte de 14 milliards de francs, l'ensemble des charges ayant
représenté 35,2 milliards de francs.
Après avoir déclaré que le péage versé par
la SNCF représentait actuellement environ 6 milliards de francs et
que Réseau Ferré de France comptait exiger de l'opérateur
9 milliards de francs d'ici 2001, le rapporteur pour avis a rappelé
que la dotation en capital accordée par l'Etat à RFF avait
été de 8 milliards de francs en 1997, 10 milliards de
francs en 1998, et devrait s'élever à 13 Milliards de francs
en 1999.
M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, a ensuite relevé les
progressions de trafic enregistrées à la RATP durant les six
premiers mois de l'année 1998 (métro + 2,8 %, RER +
1,6 %, bus Paris + 1,8 %).
L'ensemble des produits des charges du budget de la régie, a-t-il
ajouté, devrait connaître, en 1998, une hausse de 1,2 % par
rapport aux niveaux de 1997, soit un montant de 22 milliards de francs.
En conclusion, M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, s'est
félicité de la décision du Gouvernement de programmer
50 millions de francs en 1999, au titre du FITTVN, dans le cadre d'un plan
pluriannuel de résorption des passages à niveau. Il a toutefois
fait observer que, selon le président de la SNCF, le coût d'un
programme de suppression totale des passages à niveau était
évalué à 2 milliards de francs.
En second lieu, il a indiqué qu'à la fin de l'année 1999,
un bilan serait dressé de l'expérimentation de la
régionalisation de services régionaux de voyageurs engagée
dans six régions volontaires (Alsace, Centre, Nord-Pas-de-Calais, Pays
de la Loire, Provence-Alpes-Côte d'Azur, Rhône-Alpes).
M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, a estimé qu'il convenait
d'attendre que soient garantis l'ajustement annuel et la pérennisation
de la contribution de l'Etat pour émettre un jugement définitif
sur l'expérience. Il conviendra également, a-t-il ajouté,
de prendre en compte la densité de population des zones
expérimentales.
Evoquant enfin le problème de la sûreté des personnes dans
les transports en commun, M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, a d'abord
précisé la nature et la composition des effectifs en charge de la
sécurité tant à la SNCF qu'à la RATP avant de
mettre l'accent sur les difficultés de " cohabitation " entre
services de la Police nationale et services des agents de
sécurité des entreprises. Il a ensuite insisté sur le
caractère archaïque du découpage des ressorts territoriaux
de compétences en ce qui concerne les services de police.
Rappelant que le ministre de l'équipement, des transports et du logement
avait lui-même considéré la sécurité dans les
transports collectifs comme un " droit ", le rapporteur pour avis a
appelé de ses voeux la création de " zones de
sécurité intérieure des transports " qui,
regrouperaient, au niveau de la région (Ile-de-France, notamment), les
moyens humains en charge de la sûreté des personnes dans les
transports en commun.
M. François Gerbaud a estimé que la dotation de l'Etat à
RFF devait continuer à augmenter dans le cadre d'un engagement
pluriannuel permettant l'amortissement progressif de la dette de
l'établissement public. Il a ensuite insisté sur le pouvoir
d'expertise exercé par RFF sur les travaux ferroviaires, avant de se
féliciter du projet de création d'un " observatoire du
ferroviaire ". Après avoir souligné les problèmes
techniques que pourrait créer sur le réseau ferroviaire la
" dé-régulation ", souhaitée par la Commission
européenne, M. François Gerbaud a jugé, à son
tour, indispensable qu'un bilan soit dressé de l'expérience de
régionalisation des services régionaux de voyageurs. Il a conclu
sur la nécessité de réfléchir à une
politique de péages adaptée à notre nouveau système
ferroviaire.
M. Pierre Hérisson a rappelé que RFF n'avait pas seulement
vocation à être le gestionnaire d'une dette, et devait aussi
exercer pleinement les prérogatives d'un propriétaire
d'infrastructures. Il a mis l'accent sur le danger que représenterait
une certaine inertie sur ce second volet. Après avoir lui aussi mis
l'accent sur la nécessité d'attendre les résultats du
bilan de l'expérience de régionalisation des services
régionaux de voyageurs, M. Pierre Hérisson a estimé
que la résorption des passages à niveau permettrait
également d'améliorer la fluidité de la circulation.
M. Michel Teston a estimé que le projet de budget des transports
terrestres pour 1999 allait dans le sens du redressement financier de la SNCF
et de RFF. A propos de la libéralisation du transport ferroviaire tant
de marchandises que de voyageurs, il s'est prononcé contre la
" concurrence sauvage " et en faveur d'une coopération entre
les réseaux. Il a ensuite souligné l'importance des choix
technologiques de la SNCF, en relevant que le développement du
" pendulaire ", techniquement au point, nécessiterait des
investissements importants.
M. Jacques Bellanger, a observé qu'en matière de
libéralisation du fret, la position française en faveur d'une
coopération entre réseaux ferroviaires était souvent
minoritaire à la Commission européenne. Il s'est ensuite
inquiété de la nouvelle orientation européenne consistant
à faire prévaloir la " liberté de traction ".
M. Louis Althapé, s'est interrogé sur l'état d'avancement
des lignes à grande vitesse Paris-Bordeaux et Montpellier-Barcelone en
insistant sur le problème du franchissement des Pyrénées.
M. Jean-Pierre Raffarin a rappelé, à son tour, que le projet de
ligne à grande vitesse entre la France et l'Espagne figurait parmi les
quatorze projets prioritaires du sommet européen d'Essen réuni en
1994.
Après l'intervention de Mme Janine Bardou, qui a
précisé que la SNCF manifestait certaines réserves quant
à la généralisation du pendulaire,
M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, a indiqué que RFF
avait ouvert à la concurrence huit lots de travaux de génie civil
dans le cadre de la construction du TGV Est-Européen. Il a ensuite
approuvé les déclarations des différents intervenants en
ce qui concerne notamment la résorption des passages à niveau,
les perspectives du train " pendulaire " ainsi que l'ouverture
à la concurrence du transport européen de marchandises. A cet
égard, il s'est demandé s'il ne serait pas souhaitable de
conduire une réflexion prospective sur l'ensemble des
conséquences de cette dérégulation.
Evoquant enfin la régionalisation des services régionaux de
voyageurs, M. Georges Berchet, rapporteur pour avis, a refusé
d'envisager une situation où les régions seraient tenues pour
responsable de la fermeture de gares SNCF.
Enfin, sur proposition du rapporteur pour avis, la commission a
décidé de s'en remettre à la sagesse du Sénat sur
les crédits des transports terrestres dans le projet de loi de finances
pour 1999, les représentants des groupes socialiste et communiste,
républicain et citoyen se déclarant favorables à ce
budget.