II. UN ENJEU MAJEUR : L'ATTRACTIVITÉ DE L'ENSEIGNEMENT AGRICOLE
A. L'ÉROSION DES EFFECTIFS D'ÉLÈVES SE POURSUIT
À la rentrée 2017, les effectifs de l'enseignement agricole sont de 162 066 élèves, soit une baisse de 2 708 élèves (- 1,7 %) par rapport à la rentrée précédente.
Les effectifs consolidés pour l'année 2018 ne sont pas encore connus ; les chiffres provisoires s'élèvent à 156 555 environ (- 3,4 %). Même en intégrant les quelques centaines d'élèves supplémentaires qui seront pris en compte en cours d'année, les effectifs d'élèves devraient demeurer en-deçà de la barre des 160 000, ce qui constitue un point bas historique depuis plus de vingt ans.
Évolution des effectifs scolarisés dans l'enseignement agricole
Rentrée scolaire |
2008 |
2009 |
2010 |
2011 |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 (p) |
Nombre d'élèves |
170 314 |
171 175 |
171 686 |
174 104 |
170 108 |
170 991 |
165 662 |
166 028 |
164 774 |
162 066 |
156 555 |
Variation annuelle |
N/A |
+ 0,5 % |
+ 0,3 % |
+1,4 % |
-2,3 % |
+ 0,5 % |
- 3,6 % |
+ 0,5 % |
- 0,8 % |
- 1,7% |
- 3,4 % |
Source : commission de la culture, de l'éducation et de la communication du Sénat
La diminution des effectifs d'élèves concerne l'ensemble des niveaux d'enseignement, à l'exception notable des classes de collège.
Fait alarmant, elle est particulièrement marquée dans les classes d'entrée au lycée : seconde professionnelle (- 3,8 %), seconde générale et technologique (- 3,7 %) et première année de CAP (- 3,6 %). Cette évolution se fait, pour les classes de seconde générale et technologique, à rebours des évolutions démographiques que connaît l'éducation nationale, qui prévoit une stabilité globale de ses effectifs d'élèves à la rentrée 2018.
Plusieurs facteurs expliquent la poursuite de la baisse des effectifs :
- un manque d'information des élèves sur l'offre de formation de l'enseignement agricole ;
- pour certaines filières professionnelles, une moindre orientation due à la promotion de l'enseignement général et technologique ;
- le maintien d'une forme de concurrence entre l'éducation nationale et l'enseignement agricole, particulièrement dans les zones où les effectifs d'élèves tendent à se réduire ;
- une absence de visibilité quant à la traduction dans l'enseignement agricole des réformes touchant le lycée général et technologique ainsi que la voie professionnelle (cf. infra ).