B. UN PROJET À ARTICULER AVEC LES AUTRES DIMENSIONS DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE
Le rattachement du projet du Grand Paris au ministère de l'espace rural et de l'aménagement du territoire ne va pas de soi. La politique d'aménagement du territoire tire en effet ses racines du constat fait en 1947 par Jean-François Gravier du déséquilibre existant entre une capitale qui attirait les compétences et les activités et un « désert français » constitué par le reste du territoire.
La politique d'aménagement du territoire a ainsi conduit dans les années 1960 au développement des métropoles d'équilibre, renforcées par les lois de décentralisation, et à une réflexion plus récente de la DATAR sur le rôle des villes moyennes et des zones rurales, afin d'éviter que se reproduise, à l'échelle régionale, l'opposition entre un centre suréquipé et des marges en déshérence.
De nos jours, toutefois, le rôle des métropoles dans la compétitivité de l'ensemble du territoire, à l'heure de l'économie mondialisée, fait l'objet d'un constat généralisé. La concurrence a lieu bien souvent, non entre l'Île-de-France et les autres régions françaises, mais entre la France et les autres pays : une grande entreprise, un centre de recherche d'excellence qui ne trouvent pas les conditions d'activités qui leur sont nécessaires chez nous choisiront par exemple Londres ou Shanghai.
On ne peut donc que souhaiter la réussite d'un projet qui vise à maintenir la région capitale au niveau mondial.
Votre rapporteur pour avis souligne toutefois , devant l'importance des enjeux et des financements, que le projet du Grand Paris doit s'apprécier dans la perspective du développement de l'ensemble du territoire national .
L'attractivité de la région parisienne rejaillira d'autant mieux sur le reste du territoire qu'elle saura établir des liens avec les autres bassins d'emplois et d'activités, qu'il s'agisse par exemple des relations avec les pôles de compétitivité ou des infrastructures de transport.
Enfin, les projets du Grand Paris devront bien entendu trouver des sources de financement propres, telles que celles qui ont été proposées par le rapport Carrez ou introduites dans la loi relative au Grand Paris par la commission spéciale du Sénat, afin que ces projets ne soient pas conduits au détriment des autres politiques d'aménagement du territoire, dont les moyens sont déjà fort limités.