III. FAIRE DE LA FRANCOPHONIE UNE CHANCE DANS LA MONDIALISATION

A. L'INDISPENSABLE RÉHABILITATION DE LA FRANCOPHONIE EN FRANCE

1. Pour une plus grande lisibilité et une plus grande visibilité de la francophonie en France

Le rapport de M. Hervé Bourges sur la francophonie, remis au secrétaire d'État chargé de la coopération et de la francophonie en juin 2008, et intitulé Pour une renaissance de la francophonie , fait état du peu d'intérêt que les Français manifestent en général à l'égard de la francophonie, comme en témoigne la très faible médiatisation de la Journée internationale de la francophonie du 20 mars 2008.

Un effort de lisibilité a, certes, été appliqué au système multilatéral de la Francophonie, dans le cadre du processus de simplification voulu par la Charte de la Francophonie, adoptée à Antananarivo le 22 novembre 2005 : ce processus a culminé avec la fusion de l'Agence intergouvernementale de la francophonie (AIF) au sein de l'OIF et le rattachement à cette dernière d'un certain nombre d'organisations et d'associations à vocation francophone, en tant qu'opérateurs directs de la Francophonie.

Pendant longtemps, paradoxalement, le labyrinthe institutionnel français en charge de la politique publique francophone n'a pas fait l'objet, paradoxalement, du même effort de rationalisation. Dominique Wolton soulignait ainsi, en 2006, dans son ouvrage Demain la francophonie , que « la francophonie est un objet non identifié dans l'État français ».

Or, il est indispensable de démontrer aux Français l'utilité de la francophonie en tant qu'instrument d'influence aussi bien dans l'Union européenne que dans le cadre de la mondialisation. Afin de « redonner un sens fort à la communauté francophone », selon les termes de M. Bourges, il importe d'entreprendre un vaste travail de communication destiné à renforcer la visibilité de la francophonie en France.

Rendre plus lisible sur les plans institutionnel et budgétaire la politique francophone de la France, au moins à travers la publication annuelle d'un document de politique transversale relatif à la francophonie, constitue un préalable à une meilleure identification des responsabilités de chaque ministère. Ceci facilitera la conduite d'actions coordonnées, susceptibles de consolider la dimension identitaire de la francophonie. C'est pourquoi votre rapporteur pour avis se réjouit, d'une part, qu'au sein de la future direction générale de la mondialisation, soit créée une direction spécifique à la diversité culturelle et linguistique (raison d'être de la francophonie), et que, d'autre part, la francophonie apparaisse nommément dans le libellé d'une direction à part entière (qui se substituerait au service des affaires francophones), au sein de la future direction générale des affaires politiques.

Dès lors, votre rapporteur pour avis souhaite que la publication d'un document de politique transversale relatif à la politique francophone de la France, longtemps réclamée par notre commission sous l'impulsion de son président, soit enfin prévue dans la préparation du budget de l'année 2010. À ce titre, il se félicite de ce que le secrétaire d'État à la francophonie ait accédé à cette demande lors de son audition par la commission, en annonçant que cette proposition devrait être mise progressivement en oeuvre dans le courant de l'année 2009.

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