b) Proposer aux contractuels un statut et des rémunérations adaptés
Les lycées professionnels accueillent également de nombreux professeurs non titulaires, qui exercent ou ont exercé dans le domaine de spécialité qu'ils enseignent par ailleurs.
Ces contractuels n'ont toutefois pas de véritable statut : leur progression de carrière reste très limitée , bien que des marges de manoeuvre existent dès lors que leurs indices de rémunération sont définis sous forme de fourchette : une progression de carrière pourrait donc être organisée, à la condition d'étendre aux contractuels de la formation initiale le bénéfice des textes concernant les contractuels de la formation continue et de la MGI.
Par ailleurs, ils sont engagés par contrat à durée déterminée, qui est transformé, s'il est renouvelé au-delà de six années, en contrat à durée indéterminée de droit public , conformément aux dispositions de la loi n° 2005-843 du 26 juillet 2005 portant diverses mesures de transposition du droit communautaire à la fonction publique. Ce faisant, leur précarité est bien entendue réduite, mais aucune carrière précise et organisée ne leur est pour autant proposée.
Pour cela, il leur faut en effet passer les concours de recrutement des personnels enseignants en lycée professionnel. Cependant, de nombreuses sections spécialisées ne sont pas ouvertes une ou plusieurs années de suite et la préparation de tels concours n'est pas chose aisée pour des professionnels dont le niveau de formation initiale n'est pas toujours très élevé. Ici encore, des réformes devraient être envisagées afin de reconnaître la valeur de ces enseignants et leur permettre d'accéder à une carrière stable .
En particulier, les années d'enseignement sous statut contractuel devraient pouvoir être prises en compte pour la validation des acquis de l'expérience (VAE), ce qui permettrait aux PLP contractuels d'obtenir plus facilement les diplômes requis pour postuler aux concours de recrutement .
En tout état de cause, il conviendrait de reconnaître la singularité de l'enseignement professionnel qui, à la différence des établissements généraux et technologiques, n'a pas recours à des contractuels pour occuper ponctuellement des postes vacants, mais pour offrir à leurs élèves des cours encadrés par des professionnels exerçant ou ayant exercé dans le domaine qu'ils enseignent .
Le besoin de contractuels dans les filières professionnelles n'est donc pas conjoncturel, comme il devrait l'être dans la voie générale et technologique, mais structurel .
Un statut particulier devrait par conséquent être proposé à ces contractuels, dès lors qu'ils enseignent une spécialité professionnelle. Celui-ci devrait à la fois comprendre des voies d'accès simplifiées au statut de professeur titulaire et offrir une progression de carrière attractive aux professionnels qui choisiraient de poursuivre leur activité tout en enseignant par ailleurs.
Enfin, votre rapporteure estime insuffisante la formation pédagogique qui leur est offerte, alors même que leur expertise professionnelle ne leur permet pas nécessairement de savoir comment se comporter face à une classe. Là encore, des progrès significatifs sont à faire.
Tous ces aménagements sont nécessaires , car ils découlent du caractère approximatif des statuts tant des PLP que des enseignants contractuels. Jusqu'ici en effet, les textes les concernant ont été élaborés sur le modèle de ceux applicables aux professeurs certifiés, avec des aménagements à la marge et dans un sens parfois défavorable, l'exemple des obligations de service en témoignant.
La revalorisation de l'enseignement professionnel passe en effet également par le souci de donner aux personnels qui y exercent un statut adapté à leurs missions singulières et pensé pour eux . Dans ce cadre, il sera sans doute nécessaire de distinguer les PLP de disciplines générales et les PLP de spécialités professionnelles, afin de tenir compte des exigences et des contraintes particulières liées à chacun de ces types d'enseignement.