3. Un indispensable accès au corps professoral des fonctionnaires et salariés venus d'autres professions

Par ailleurs, votre rapporteur estime que le corps professoral lui-même pourrait tirer un bénéfice certain d'une ouverture aux fonctionnaires et aux salariés n'appartenant pas à l'éducation nationale , en leur offrant la possibilité d'effectuer à leur tour une « seconde carrière » dans le corps enseignant. Cela ferait partie intégrante de la réhabilitation du métier de professeur, dont l'attractivité serait ainsi mise en évidence.

Sans doute les enseignants doivent-ils être recrutés sur leurs compétences disciplinaires. Mais au-delà de ces qualités académiques, il est sans doute possible de prendre en compte l'expérience acquise dans un premier emploi et les aptitudes que celui-ci a permis de développer . Au moment même où la nécessité de rénover en profondeur l'orientation au sein du système éducatif est reconnue par tous, offrir aux élèves la possibilité de rencontrer des professeurs familiers de certains secteurs professionnels semble une option digne d'intérêt.

a) Le concours interne et le 3e concours ne permettent pas d'enrichir le corps enseignant de personnels de profils différents

Cela suppose, votre rapporteur ne l'ignore pas, d'engager une réflexion approfondie sur les voies d'accès à la profession d'enseignant . Pour l'heure, des 3 e concours ouverts aux salariés du privé justifiant d'une expérience de plus de cinq ans existent. Toutefois, la majorité des candidats qui y sont reçus ne proviennent pas réellement du secteur privé, mais sont étudiants en institut universitaire de formation des maîtres (IUFM) ou appartiennent aux personnels de l'éducation nationale, tout en justifiant par ailleurs de cinq années passées sous contrat de droit privé.

Aussi, les 3 e concours ne remplissent-ils pas de manière satisfaisante leur fonction, qui est d'enrichir les corps de professeurs d'agents dont les profils et le passé professionnel diffèrent sensiblement de ceux des lauréats des concours externes. S'agissant des concours internes, un constat similaire s'impose puisqu'en 2007, 97 % de leurs lauréats appartenaient déjà à l'éducation nationale .

Cela témoigne sans doute des difficultés rencontrées par les candidats qui n'appartiennent pas à l'éducation nationale dans la préparation des concours.

Une réflexion sur ce point semble donc devoir être engagée. Il serait en effet sans doute possible de mettre en place de véritables cycles préparatoires aux concours de l'éducation nationale , destinés aux salariés du privé et aux fonctionnaires appartenant à d'autres corps, sur le modèle de ceux qui sont offerts aux personnes désireuses de préparer le concours d'entrée à l'École nationale de la magistrature ou à l'École nationale d'administration.

Des expériences en ce sens ont été menées dans certains IUFM, notamment dans celui de Lyon qui offre des enseignements d'« aide à la reconversion » vers des métiers de l'éducation nationale. Votre rapporteur se félicite de ces premiers efforts et souhaite qu'ils soient amplifiés.

Cela permettrait de renforcer la diversité des profils au sein du corps enseignant, ce dont les élèves ne pourraient que bénéficier.

ORIGINE DES LAURÉATS DES CONCOURS DU SECOND DEGRÉ EN 2007

Les lauréats des concours externes

élèves I.U.F.M.
autres : étudiants, personnels de l'éducation nationale, etc.

Les lauréats des troisièmes concours


secteur privé
autres : éléves I.U.F.M., personnels de l'éducation nationale, etc.


Les lauréats des concours internes


personnels de l'éducation nationale
autres fonctions publiques

Source : Ministère de l'éducation nationale

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