3. Les résultats financiers d'Air France
Il convient de noter qu'Air France a procédé, au cours de l'exercice, à un changement de méthode comptable, qui influe sur certains postes.
a) Un chiffre d'affaires en progression
Le chiffre d'affaires consolidé d'Air France s'élève pour l'exercice 2002/2003 à 12,68 milliards d'euros, en augmentation de 1,3 % par rapport à l'exercice précédent.
CHIFFRES D'AFFAIRES D'AIR FRANCE |
|||
En millions d'euros |
2001/02 |
2002/03 |
Variation |
Passagers réguliers |
9 491 |
9 713 |
+2,3% |
Autres recettes passage |
887 |
814 |
-8,2% |
Fret |
1 257 |
1 314 |
+4,5% |
Autres recettes fret |
191 |
165 |
-13,6% |
Total secteur aérien |
11 826 |
12 006 |
+1,5% |
Maintenance |
548 |
540 |
-1,5% |
Autres |
154 |
141 |
-8,4% |
Total chiffre d'affaires |
12 528 |
12 687 |
+1,3% |
Source
: Air France
Le transport de passagers sur vols réguliers génère sur
l'exercice 2002/2003 un chiffre d'affaires de 9,71 milliards d'euros, en hausse
de 2,3 %. Cette activité représente 76,6 % du chiffre
d'affaires total, contre 75,8 % lors de l'exercice
précédent.
Les filiales de transport aérien
régional contribuent à hauteur de 8,1 % au chiffre
d'affaires passage consolidé
(7 % pour 2001/2002).
Le transport de fret a connu en 2002/03 une augmentation du chiffre d'affaires
de 4,5 % à 1,31 milliard d'euros, en raison de la hausse du
trafic en TKT (6,4 %). La recette unitaire à la tonne
kilomètre offerte a diminué de 0,7 % par rapport à
l'exercice précédent, mais elle progresse de 4,3 % hors
change. Cette activité représente 10,4 % du chiffre
d'affaires total, soit 0,4 point de plus par rapport à l'exercice
2001/2002.
Le chiffre d'affaires « autres » s'est élevé
à 141 M€ sur l'exercice 2002/2003, en baisse de 8,4 %, en
raison de la
cessation d'activité de la Société
d'Exploitation Aéropostale le 31 mars 2002
.
Ce chiffre d'affaires
est composé désormais des seules prestations de restauration
à bord réalisées par Servair
, dont le chiffre
d'affaires a atteint 141 M€ (- 5,2 %) sur l'exercice.
Votre
rapporteur pour avis souligne l'importance de cette baisse du chiffre
d'affaires de Servair
.
b) Le compte d'exploitation
Le résultat d'exploitation du groupe Air France pour l'exercice 2002/2003 s'établit à 192 M€ après changement de méthode comptable, en diminution de 43 M€ par rapport à l'exercice précédent (- 18,3 %). Ce résultat représente 1,5 % du chiffre d'affaires de 2002/2003, contre 1,9 % en 2001/02. A méthode constante, il s'établit à 172 M€, en baisse de 63 M€ (- 26,8 %).
COMPTE D'EXPLOITATION D'AIR FRANCE |
|||
En millions d'euros |
2001/02 |
2002/03* |
Variation |
Chiffre d'affaires |
12 528 |
12 687 |
+1,3% |
Dont Charges externes |
7 466 |
7 174 |
-3,9% |
Dont Frais de personnel |
3 738 |
3 856 |
+3,2% |
Dont Impôts et taxes |
163 |
187 |
+14,7% |
Dont Amortissements et provisions d'exploitation |
1 011 |
1 310** |
+29,6% |
Cessions de matériel aéronautique |
78 |
30 |
-61,5% |
Autres produits et charges |
7 |
2 |
-71,4% |
RÉSULTAT D'EXPLOITATION |
235 |
192 |
-26,8% |
Source
: Air France
*après changement de méthode comptable
**dont 59 millions de dotations aux provisions au titre de l'arrêt
d'exploitation de Concorde
Les
charges d'exploitation
(charges externes, frais de personnel,
impôts et taxes et dotations aux amortissements et provisions) atteignent
12,52 milliards d'euros. Elles ont progressé, après
changement de méthode comptable, de 1,2 % par rapport à
l'exercice précédent enregistrant une augmentation
légèrement inférieure à celle du chiffre d'affaires
total (+ 1,3 %). Evaluées à méthode constante,
les charges d'exploitation ont augmenté de 1,4 % en un an.
Le
poste carburant
s'élève à 1.369 millions
d'euros,
en baisse de 5,1 %
. Cette évolution provient d'une
consommation quasi stable (+ 0,6 %) ainsi que d'un
effet de change
du dollar favorable (- 9,7 %)
, qui ont compensé la hausse
du prix (+ 4,8 %) du pétrole sur l'exercice 2002/2003,
liée à la crise irakienne.
Le poste
affrètements
enregistre sur l'exercice une baisse de
35,1 %, en raison de l'arrêt des achats de blocs de sièges
sur Delta au profit d'un accord de type
«
free-flow
», permettant à Air France de ne
payer que les sièges effectivement occupés. Par ailleurs, la
réduction des affrètements de compagnies tierces s'est poursuivie
sur l'exercice 2002/03.
Les locations aéronautiques
s'élèvent à 522
M€,
en progression de 6,7 %
.
Depuis les
événements du 11 septembre 2001
, le groupe a en effet
décidé de
retarder les livraisons d'appareils en pleine
propriété au profit d'avions pris en location
opérationnelle
, afin de préserver sa trésorerie.
Les redevances aéronautiques augmentent de 5,9 % à la
suite des attentats du 11 septembre 2001
, qui ont amené les
opérateurs, compte tenu de la baisse ou de la stagnation du trafic,
à relever les taux pour équilibrer leur exploitation.
Les
frais d'escales
progressent de 2,8 % par rapport à
l'exercice précédent, en raison de la forte progression des
redevances d'utilisation des installations aéroportuaires sur certaines
plates-formes.
Les frais d'entretien aéronautique s'élèvent à 477
M€ après changement de norme comptable, en diminution de
26,8 % par rapport à l'exercice 2001/2002. A méthode
constante, ce poste progresse de 2,4 % par rapport à l'exercice
précédent. Ce poste est le seul parmi les charges externes
à être affecté par le changement de méthode
comptable.
Les frais commerciaux et de distribution augmentent de 2,1 %.
La
hausse des dépenses de publicité, ainsi que celle des commissions
portant sur les routes en partage de code avec les membres de Skyteam, sont
à l'origine de la progression de ces frais, qui avaient diminué
de 5,5 % au cours de l'exercice précédent. Les autres frais,
qui comprennent notamment les
charges d'assurances
, sont en hausse de
5,3 % par rapport à l'exercice précédent.
Les
primes d'assurances, qui ont augmenté de 59,3 % pour la seule
société Air France
, ainsi que les
dépenses
liées à la sûreté,
ont fortement
contribué à cette progression. Il est à noter qu'au titre
de l'exercice 2002/2003, Air France a enregistré sur ce poste
10,1
M€ de compensations dues par l'Etat pour la mise en oeuvre de nouvelles
mesures de sûreté
imposées à la suite des
attentats du 11 septembre 2001.
Ce montant était de 15 M€
sur l'exercice précédent
.
Les
frais de personnel
s'élèvent à 3,85 milliards
d'euros, en hausse de 3,2 %, après changement de méthode
comptable et de 4,8 % à méthode constante. Ce poste
correspond à 30,4 % du chiffre d'affaires en 2002/2003, contre
29,8 % sur l'exercice précédent. L'
effectif
moyen
pondéré du groupe Air France au 31 mars 2003 est de
71.525
personnes
,
en augmentation de 2 %
(1,2 % à
périmètre constant).
Les impôts et taxes
, dont
une large part est constituée
de la taxe professionnelle
,
progressent de 14,7 %
sur
l'exercice 2002/2003, et atteignent 187 M€.
Les
dotations nettes aux amortissements
atteignent 1,19 milliard
d'euros et progressent de 22,9 %, en raison de l'impact du changement de
méthode comptable sur les immobilisations aéronautiques, qui
augmentent de 26,8 % (+ 0,7 % à méthode
constante). Les dotations nettes aux provisions d'exploitation passent pour
leur part de 39 M€ sur l'exercice 2001/02 à 115 M€ sur
l'exercice 2002/2003, en raison de la constitution d'une
provision
d'un
montant
de 59 M€ au titre de l'arrêt d'exploitation de
Concorde
, ainsi que du changement de méthode comptable. Le total des
dotations aux amortissements et provisions progresse de 29,6 % par rapport
à 2001/2002, mais, hors changement de méthode comptable et
provisions liées au Concorde, de seulement 1 %.
Les produits des
cessions de matériels aéronautiques
s'élèvent à 30 M€, contre 78 millions pour
l'exercice précédent. Quatre Airbus A310, quatre Airbus A340-300
et un Boeing B767 ont été cédés par la
société Air France au cours de l'exercice, et huit Beechcraft
1900 et six CRJ 100 ont été cédés par les
compagnies filiales.
c) Un résultat positif mais en baisse
Le
résultat courant avant impôts
est positif de
98 M€
, représentant 0,8 % du chiffre d'affaires,
à comparer à un résultat de 136 M€ sur
l'exercice précédent (- 28 %)
qui
représentait 1,1 % du chiffre d'affaires. Il s'élève
à 78 M€ à méthode constante, en diminution de
42,6 % par rapport à l'exercice précédent.
Après impôts
et prise en compte du résultat des
sociétés mises en équivalence et des intérêts
minoritaires,
le résultat net consolidé
(part du
groupe)
de l'exercice 2002/2003 est un bénéfice 2002 de
120 M€, contre 153 M€ lors de l'exercice 2001/2002, soit
une diminution de 21,6 %
.
Le résultat net consolidé
(part du groupe) atteint 107 M€ à méthode constante
(- 30 %)
.
Votre rapporteur pour avis, sans se prononcer sur le fond quant à
l'opportunité du changement de méthode comptable, remarque que
celui-ci aboutit à une présentation plus favorable des
résultats.
d) La stabilité de l'endettement
L'endettement net du groupe (dettes financières diminuées des intérêts courus non échus et des primes de remboursement ainsi que des valeurs mobilières de placement et des disponibilités) s'établit à 2,87 milliards d'euros au 31 mars 2003, légèrement inférieur à l'endettement à la fin de l'exercice précédent (2,9 milliards d'euros). Au 31 mars 2003, le ratio endettement net sur fonds propres est de 0,71 à comparer à 0,73 à fin mars 2002.