CONCLUSION
Le projet de budget de la défense pour 2003 constitue bien plus qu'une inflexion, mais une véritable rupture avec cinq années marquées par le recul de la défense dans l'ordre des priorités gouvernementales.
Ce changement de cap a été imprimé dès le collectif budgétaire de cet été, qui a financé les dépenses supplémentaires d'opérations extérieures et de condition militaire sans annulations correspondantes au titre V, ce dernier bénéficiant au contraire d'un renforcement des crédits d'entretien des matériels.
Le projet de loi de programmation militaire 2003-2008, dont ce budget constitue la première annuité, a confirmé ces orientations.
Certes, il convient de ne pas se méprendre sur la signification de cette évolution. Les retards accumulés ces dernières années ne pourront rattrapés. Certaines lacunes capacitaires ne seront pas comblées.
Pour important qu'il soit, le redressement programmé d'ici 2008 ne permettra pas, par exemple, d'avancer la livraison de l'hélicoptère NH 90, et d'éviter une chute de la capacité aéromobile que votre rapporteur avait soulignée dans son rapport d'information de juillet dernier.
Le parc de véhicules blindés légers connaît lui aussi un vieillissement préoccupant, en particulier pour les véhicules de combat d'infanterie AMX 10 P, frappés d'obsolescences critiques. L'arrivée du VBCI, au plus tôt en 2007 à la suite de divers décalages, ne comblera que partiellement les nécessités les plus urgentes. Une rupture capacitaire dans le domaine des véhicules de combat d'infanterie est donc à craindre dans l'intervalle. Les perspectives d'entrée en service de nouveaux matériels pour succéder aux engins blindés roues-canon et aux véhicules de l'avant blindés sont encore très lointaines.
Enfin, de multiples facteurs concourent à augmenter très fortement les besoins financiers du maintien en condition opérationnelle , si bien que les contraintes pesant sur la disponibilité des matériels persisteront, malgré la forte progression des dotations.
Il reste qu'au regard des cinq années passées, l'armée de terre se voit proposer des perspectives bien plus positives qui lui permettent de consolider sa professionnalisation et de renouer avec les objectifs d'équipement - réduits par rapport à la décennie précédente, mais suffisants au regard des exigences actuelles - qui lui ont été assignés en 1996 .
Pour cette raison, la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées a émis un avis favorable à l'adoption du budget de la défense pour 2003.