2. Le stockage des farines animales
Le stockage des farines est pris en charge par la Mission interministérielle d'élimination des farines animales (MIEFA) , dirigée par M. Joël Lebeschu, que votre rapporteur a entendu lors des auditions qu'il a organisées au Sénat.
Cette structure, mise en place à la suite de l'interdiction des farines, en décembre 2000, pour trouver une solution aux problèmes découlant de cette décision, est constituée de quatre personnes.
Elle a procédé, dans un premier temps, à des réquisitions de bâtiments tels que des silos à grains, des hangars , pour permettre le stockage des farines. Par ailleurs, des appels d'offre ont été lancés pour disposer de nouvelles capacités de stockage.
D'après le dernier état des lieux établi par la MIEFA, 610.000 tonnes de farines étaient stockées au 19 juillet 2002 sur 28 sites répartis en 14 départements. La capacité totale de stockage s'établissant à 790.000 tonnes, il resterait actuellement des sites inoccupés.
Si le stockage rencontre peu de difficultés techniques, hormis quelques cas d'échauffement des farines, le problème se pose, en revanche, de son acceptabilité sociale , les projets d'installation se heurtant souvent à la vive opposition du voisinage, qui craint les conséquences environnementales et olfactives.
Il représente un coût de 25 millions d'euros chaque année .
Selon M. Lebeschu, les stocks de farines devraient encore progresser pendant deux ans et atteindre un pic de 1,5 million de tonnes fin 2004, en attendant que soient développées de nouvelles capacités de destruction.
carte de l'Etat des stocks
3. Perspectives de développement des capacités de destruction
L'Etat a décidé d'encourager la mise en place d'incinérateurs thermiques , capables de brûler des farines animales.
Dans cette optique, a été lancé en 2001 un appel à projets en vue de la construction d'incinérateurs économiquement viables, puisqu'ils devraient pouvoir vendre l'énergie qu'ils produisent par combustion. Sur quatorze entreprises ayant manifesté leur intérêt, quatre ont été retenus par l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME), qui pourront bénéficier d'aides à l'investissement. Ces incinérateurs, qui ne seront pas opérationnels avant deux ans, devraient permettre d'éliminer 220 à 280.000 tonnes de farines chaque année.
Par ailleurs, l'Etat attribue également des aides à l'investissement pour favoriser le développement de technologies alternatives à la production de farines , telles que des fours à haute température (850°) destinés à détruire directement les déchets crus.