§ M. JEAN-CLAUDE QUENTIN, SECRÉTAIRE CONFÉDÉRAL DE LA CGT-FO
FO
considère que les trente-cinq heures et les emplois-jeunes ont
joué un rôle important dans la baisse du chômage (environ
650.000 emplois) mais que cette politique à « marche
forcée » montre aujourd'hui ses limites et qu'il s'agit
souvent d'emplois précaires (CDD, temps partiel contraint,
intérim). Ce ne sont pas des emplois
« convenables ». Il y a eu une réduction du
chômage mais elle n'a pas attaqué le noyau dur du chômage de
longue durée et des personnes les plus fragiles. Le nombre de ces
chômeurs baisse aussi par leur exclusion des statistiques à
travers le basculement dans d'autres catégories et notamment vers le
RMI. La nouvelle convention d'assurance chômage renforce le risque de
discrimination entre les chômeurs. FO demande la prolongation de l'ARPE
pour les salariés nés en 1943 et 1944 et rappelle que ce
dispositif a permis à 250.000 personnes de trouver un emploi entre 1996
et 2000.
Le chômage devrait continuer d'augmenter modérément en 2002
de même que les pénuries de main-d'oeuvre liées au manque
de qualification (ex. : infirmières).
FO déplore le « triste bilan » des 35 heures et
s'interroge sur le coût très élevé (environ
100 milliards de francs par an) compte tenu du nombre d'emplois
« créés ou préservés ». Elle
rappelle son engagement ancien pour la réduction du temps de travail
mais réaffirme qu'elle ne l'a jamais envisagée en tant que
dispositif destiné prioritairement à créer des emplois
sous la forme du partage du temps de travail.
FO regrette les effets de la logique de modération salariale sur
l'évaluation de la consommation et constate qu'il n'y aura pas de
créations d'emplois dans les entreprises de moins de
20 salariés du fait des 35 heures.
Le caractère transitoire des dispositions prévues par le
décret du 15 octobre n'est pas adapté. Il faudrait laisser
une place à la négociation collective. Les heures de formation
pourraient, par exemple, ne pas être comptées dans le quota
d'heures supplémentaires.
FO déplore la suppression de l'AFR qui ne permet plus de garantir aux
chômeurs en fin de droits les mêmes conditions de prise en charge
de leur formation.
FO considère que les prochaines années vont être
caractérisées par des tensions sur le marché du travail.
Dans ces conditions, il convient de s'intéresser aux salariés de
plus de 45 ans, notamment en ce qui concerne la formation professionnelle
continue. L'objectif doit être de faire progresser le taux
d'activité de 57 % aujourd'hui à 70 %.
FO n'envisage pas de favoriser le recours à une immigration
sélective alors que le taux de chômage demeure aussi
élevé.