B. LA CONSTITUTION DE GROUPES MULTI-ÉNERGIE ET MULTISERVICES ET LES ALLIANCES INTERNATIONALES
Le souci de diversifier l'offre de produits et d'étendre la gamme des services aux clients explique, quant à lui, le rapprochement d'activités annoncé par EDF et DALKIA en juin 2000, dans le secteur des services énergétiques.
De même, en Italie, le groupe pétrolier ENI n'a-t-il pas caché son désir de s'allier à un partenaire du secteur pétrolier ou du secteur de l'électricité européen, tandis que la presse s'est récemment fait l'écho du projet de fusion entre les société GAS NATURAL, filiale du groupe REPSOLIPF, et premier opérateur du marché espagnol, avec IBERDROLA, afin de commercialiser du gaz et de l'électricité.
C. UN ACCROISSEMENT DES BESOINS EN CAPITAL
La nécessité de trouver des capitaux et la volonté de se recentrer sur un " coeur " de métier, expliquent enfin plusieurs opérations de ventes d'actifs achevées ou en cours de réalisation. Il en va ainsi, par exemple, de la vente de la société américaine SITHE, producteur d'électricité, par la société VIVENDI. Il en est de même de la mise en vente de vingt et une centrales électriques par la société publique italienne ENEL -qui entrera en bourse le 2 novembre 2000- laquelle a suscité un vif intérêt de la part des investisseurs étrangers. On notera, au passage, que la société italienne Montedison a saisi l'occasion offerte par la vente de ces centrales pour constituer le premier groupe énergétique entièrement privé d'Italie.
En France, les Charbonnages de France ont décidé d'ouvrir le capital de la Société nationale d'électricité et de thermique, leur filiale dont ils envisagent de céder 30 % du capital dans les mois à venir.
Au vue de la réorganisation du marché mondial de l'énergie, la question du développement des deux grandes entreprises françaises du secteur de l'électricité et du gaz se trouve bel et bien posée.
Un arrêté ministériel du 5 août dernier a d'ores et déjà autorisé EDF International, filiale de l'Etablissement public EDF, à procéder à des prises ou à des extensions de participations d'actionnaires correspondant à des avances, et autorisé EDF à souscrire à une augmentation de capital d'EDF international pour un montant de 11 milliards de francs. On sait, en outre, qu'EDF a envisagé de réaliser des " échanges d'actifs " avec d'autres sociétés désireuses de s'installer dans l'hexagone.
Des problèmes analogues se posent dans le secteur du gaz, où la question de l'ouverture du capital de Gaz de France est d'actualité, ainsi que l'ont montré plusieurs intervenants lors des rencontres parlementaires sur l'énergie, tandis que M. Michel Destot, député, observait que GDF doit être dotée des moyens de réussir, ce qui pose la question d'une évolution de son statut et de l'ouverture de son capital.