Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UDI-UC) publiée le 12/09/2013
M. Yves Détraigne attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la mise en place de l'apprentissage des langues vivantes, pour la rentrée de 2013, à l'école primaire.
En effet, depuis la rentrée de 2008, une langue vivante doit être enseignée, à partir du cours élémentaire première année (CE1), une heure et demie par semaine, aux élèves de l'école élémentaire. Ainsi, à l'issue de l'école primaire, les élèves doivent avoir atteint le niveau « A1 » du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) et être capables de communiquer de façon simple si l'interlocuteur parle lentement et distinctement.
Considérant que la polyvalence est au cœur du métier du professeur à l'école, les services de l'éducation nationale ont rappelé aux directeurs d'école qu'il était de la responsabilité de l'enseignant titulaire d'assurer lui-même l'enseignement de la langue vivante étrangère de sa classe et que le recours aux intervenants extérieurs devait rester exceptionnel, ponctuel et obligatoirement sous la forme de la co-intervention.
Si tous les enseignants du premier degré nouvellement formés sont désormais détenteurs du certificat C1 du CECRL, il n'en demeure pas moins qu'un certain nombre d'entre eux n'ont ni les compétences ni la maîtrise nécessaires pour apprendre une langue vivante à leurs élèves. L'apprentissage risque donc d'être, dans certaines écoles, soit inexistant soit ne pas s'effectuer dans des conditions optimales et donner de mauvaises bases aux enfants, ce qui serait contreproductif, voire néfaste.
Considérant l'importance, pour les jeunes générations, de suivre un enseignement en langues vivantes de qualité et d'acquérir dès le départ des bases solides, il lui demande de quelle manière il entend remédier aux inégalités territoriales qui se font jour dans cet apprentissage à l'école primaire.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 28/11/2013
Depuis 2008, l'enseignement de la langue vivante est entré en vigueur dès la classe de cours élémentaire 1re année (CE1) et se poursuit jusqu'à la classe de cours moyen deuxième année (CM2). La loi n° 2013-595 du 8 juillet 2013 d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République dispose que l'enseignement de la langue vivante commencera dès le début de l'école obligatoire, c'est-à-dire au cours préparatoire (CP), à la rentrée 2015-2016. Les professeurs des écoles sont formés pour enseigner les langues vivantes à l'école. Ils doivent obtenir le niveau « C1 » du cadre européen commun de référence pour les langues (CECRL) qui correspond au niveau d'un utilisateur expérimenté et autonome. Les écoles supérieures du professorat et de l'éducation, destinées à la formation initiale des futurs enseignants, contribuent à leur faire acquérir cette qualification, par la notification de moyens destinés à cette formation. Un effort est réalisé en matière de formation continue des professeurs des écoles qui exercent déjà, prise en charge sur la base des moyens existants dans les départements qui disposent tous de conseillers pédagogiques en langues vivantes. Aujourd'hui, 93,64 % d'élèves bénéficient de cet enseignement dont 95,02 % en CE1 et 99,74 % en CM2. Le taux de prise en charge par les maîtres du premier degré est de 94 %. Seuls 4,94 % d'intervenants extérieurs et 1,06 % de professeurs de collège conduisent cet enseignement à l'école. Le livret personnel de compétences simplifié atteste du niveau de l'élève à la fin du CM2 : c'est le niveau « A1 » du cadre européen commun de références pour les langues qui est requis à ce stade du parcours scolaire. Pour renforcer le lien entre l'école et le collège et mieux assurer la continuité dans l'acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, la loi précitée prévoit la mise en place d'un conseil école-collège qui a pour objectif principal de renforcer la continuité pédagogique entre le premier et le second degrés notamment au sein du nouveau cycle CM1-CM2-6e . Il réunit des enseignants du collège et des écoles de secteur. Le conseil école-collège permet de proposer un cadre favorable au travail de concertation, d'échange et de coopération des professeurs d'école et de collège. Une meilleure prise en compte des acquis des élèves et le renforcement de leurs connaissances en langues vivantes sont deux objectifs majeurs de ce travail de concertation et de formation commune des enseignants concernés. Dans le cadre du déploiement du service public du numérique, des ressources sont mises à disposition des élèves et des enseignants pour un apprentissage ludique et facilité de l'anglais en classe et à la maison. L'augmentation d'une année de l'apprentissage d'une langue vivante, la formation initiale et continue des enseignants, une meilleure prise en compte de la continuité école-collège et la mise à disposition de ressources numériques pédagogiques sont de nature à favoriser un enseignement en langue vivante de qualité.
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