Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 11/05/2000
M. Georges Gruillot appelle l'attention de M. le ministre de la défense sur les conditions de renouvellement des reports d'incorporation de deux ans au titre de l'article L. 5 bis A, dont peuvent bénéficier les appelés titulaires d'un contrat de travail de droit privé à durée indéterminée ou déterminée de plus de six mois. En effet, de nombreux sursitaires se trouvent dans des situations particulièrement délicates, puisqu'ils doivent quitter la vie active et souvent leur première expérience professionnelle pour satisfaire aux obligations militaires. Par conséquent, il lui demande si, en fonction des besoins qui seront ceux de l'armée dans les prochains mois, il pourrait être envisagé de prendre des dispositions particulières pour cette catégorie de jeunes appelés.
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Réponse du ministère : Défense publiée le 20/07/2000
Réponse. - La loi de programmation militaire 1997-2002, votée en 1996, prévoit qu'il sera fait appel au contingent pendant la phase de transition vers une armée entièrement professionnalisée qui s'achèvera en 2002. Cette loi organise une décroissance régulière des effectifs programmés d'appelés, qui, corrélativement, permet une montée en puissance progressive des effectifs d'engagés. Elle prévoit à cet effet, dans son rapport annexé, que le service national ne serait plus effectué à compter d'une classe d'âge désignée par la loi. La loi nº 97-1019 du 28 octobre 1997 portant réforme du service national, reprenant sur ce point le projet de loi du Gouvernement précédent dont l'examen a été interrompu au printemps 1997, organise la suspension progressive de l'appel sous les drapeaux mais maintient l'obligation du service national jusqu'au 31 décembre 2002 pour les jeunes Français nés avant le 1er janvier 1979, afin de respecter le principe d'égalité devant la loi des jeunes d'une même classe d'âge. Pour éviter que les jeunes concernés subissent un préjudice sur le plan professionnel du fait de l'accomplissement de leurs obligations légales, la loi du 28 octobre 1997 a ajouté un article L. 5 bis A dans le code du service national qui permet aux titulaires d'un contrat de travail de droit privé de bénéficier d'un report d'incorporation destiné à faciliter leur insertion professionnelle ou la réalisation d'une première expérience professionnelle. Dans le cas d'un contrat de travail à durée indéterminée (CDI), ce report est prolongé conformément au premier alinéa de l'article L. 5 bis A. Il est à préciser que la prolongation, comme le report d'incorporation, peut être accordée pour une durée de deux ans. Comme le Premier ministre l'a déclaré le 12 mai dernier lors des rencontres nationales des jeunes à La Villette, " les titulaires d'un emploi stable doivent pouvoir bénéficier naturellement d'un report et s'ils répondent aux critères requis avoir l'assurance que ce report sera prolongé ". Dans un contexte marqué par la lutte contre le chômage des jeunes, l'obtention du premier emploi est une étape personnelle délicate que le Gouvernement souhaite faciliter de la manière la plus efficace. Le ministre de la défense a donc adressé le 30 mai 2000 une circulaire aux préfets et aux bureaux du service national pour la mise en uvre de ces dispositions qui viennent compléter celles issues de la loi votée par la représentation nationale. En conséquence, désormais, tous les jeunes titulaires d'un emploi, qu'il s'agisse d'un CDD ou d'un CDI, bénéficieront d'un report d'incorporation. De plus, le ministre de la défense a demandé aux préfets et aux officiers responsables des bureaux du service national d'accélérer les procédures pour permettre aux jeunes concernés de se voir notifier ce nouveau report sans délai.
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