Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 30/07/1998

M. Georges Gruillot appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur les conclusions du rapport du groupe d'amitié France-Liban du Sénat, relatives aux relations franco-libanaises à faire fructifier et conforter notamment dans le domaine de la culture et de la francophonie. Il le remercie de lui préciser les enseignements qu'il retire de ce document et les mesures qu'il entend énoncer à ce sujet.

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Réponse du ministère : Affaires étrangères publiée le 24/09/1998

Réponse. - Le Gouvernement a pris note avec beaucoup d'intérêt des conclusions du rapport du groupe d'amitié France-Liban du Sénat, relatives aux relations franco-libanaises, notamment dans le domaine de la culture et de la francophonie. Le Gouvernement se félicite de cette mission sénatoriale qui est la première conduite à ce niveau depuis vingt-cinq ans au Liban. Il est, en effet, important que les membres des parlements français et libanais entretiennent des relations suivies et fructueuses, gages d'un retour à la normale des institutions libanaises après les longues années de la guerre civile. La qualité de l'accueil de la mission parlementaire par les plus hautes instances de l'Etat libanais montre la solidité de ces relations construites sur la base d'une amitié et d'une confiance réciproques. Le Gouvernement partage largement les conclusions du rapport de la mission sénatoriale. Comme le notent les sénateurs, la France, en raison de son engagement historique vis-à-vis du Liban, n'a cessé d'encourager le renforcement des institutions libanaises et la reconstruction de l'Etat, notamment par son aide économique (plus d'un milliard de francs pour les trois dernières années écoulées) et par sa coopération bilatérale engagée dans les domaines culturel, scientifique et technique. Un des objectifs principaux de notre coopération bilatérale est de conforter la position du français dans le système éducatif libanais, d'une part, en promouvant un modèle d'enseignement bilingue arabe-français dès la maternelle et, d'autre part, en valorisant la langue française comme un atout professionnel déterminant avec l'ouverture de l'Ecole supérieure des affaires, située à Beyrouth mais à vocation régionale, avec le renforcement des capacités de formation en français, y compris à des étudiants d'autres pays de la région, par l'université Saint-Joseph, à Beyrouth et enfin avec la création en 1997 de l'institut universitaire de technologie de Saïda. Le rapport fait état du décalage qui existe entre la place qu'occupe le français dans l'enseignement et le nombre de programmes francophones diffusés à la télévision dans ce pays. Conscient de ce hiatus, le Gouvernement cherche à promouvoir la diffusion de programmes français sur les chaînes libanaises publiques et privées afin de fournir un environnement propice à la pratique quotidienne du français. Des projets sont à l'étude pour augmenter la diffusion directe de programmes par satellite, ce qui aurait l'avantage à la fois de permettre la lutte contre le piratage d'émissions françaises et d'affermir la position de la francophonie dans le secteur audiovisuel. La mission sénatoriale se félicite des progrès de la démocratie et de l'Etat de droit dans le pays du Cèdre. Ce domaine a toujours fait l'objet d'une attention particulière de la France. Il est envisagé de développer une action de coopération dans le domaine de la gestion municipale où notre expérience peut être très profitable. Ce projet, qui consisterait dans des actions de formation sur le terrain des responsables des nouvelles municipalités récemment élues, pourraient avantageusement se doubler d'une coopération entre élus libanais et français, voire de jumelage entre municipalités.

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