Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 04/11/1993

M. Georges Gruillot appelle l'attention de M. le ministre de la culture et de la francophonie sur les efforts importants conduits par les collectivités en faveur de la lecture et de la connaissance du livre, notamment par les jeunes. Il le remercie de bien vouloir lui préciser la manière dont l'Etat entend participer à ces opérations en collaboration avec les collectivités locales et leurs bibliothèques.

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Réponse du ministère : Culture publiée le 24/02/1994

Réponse. - Le livre et l'écrit demeurent les voies essentielles de l'accès au savoir et à la culture. C'est pourquoi le Gouvernement a fait de la politique du livre et de la lecture une de ses priorités en matière culturelle. Cette politique se mène naturellement en très étroite concertation et association avec les collectivités territoriales, qui possèdent à la fois la connaissance des besoins locaux et la compétence pour agir, en vertu de la décentralisation. L'action menée par l'Etat, en appui des opérations conduites par les collectivités locales en faveur de la lecture, notamment chez les jeunes, avait déjà fait, au cours des années écoulées, l'objet de plusieurs protocoles interministériels. C'est ainsi qu'un protocole d'accord a été signé en janvier 1991, entre les ministères de la défense et de la culture, visant au développement de la lecture chez les appelés, notamment par la création de bibliothèques dans les casernes, grâce au soutien des bibliothèques publiques. Un autre protocole d'accord, signé en 1990 entre les ministères de l'agriculture et de la culture, vise quant à lui, à développer l'offre de lecture auprès des populations rurales, notamment par l'entremise de la Fédération nationale des foyers ruraux. En 1993, la direction du livre et de la lecture a de plus apporté son soutien à la création de sept " centres de ressources " en milieu rural. Enfin, depuis 1985, grâce à une convention annuelle liant la direction de l'administration pénitentiaire et la direction du livre et de la lecture, les 183 établissements pénitentiaires possèdent chacun une bibliothèque ou au moins un lieu de lecture, en accès direct pour 104 d'entre eux. Un certain nombre de bibliothèques d'établissements pénitentiaires fonctionnent en convention avec les bibliothèques municipales ou les bibliothèques départementales de prêt (on peut citer les Baumettes, à Marseille, Vars, à Grenoble), tandis que plus de 120 bibliothèques publiques participent à la gestion et à l'animation des bibliothèques de prison ainsi qu'à la formation des personnels. Au-delà de ces dispositifs, l'action de l'Etat en faveur de la lecture tend aujourd'hui à s'exercer de façon plus globale et à accentuer sa cohérence en s'insérant dans la politique de la ville menée par le Gouvernement. La lutte contre l'exclusion sociale, qui est la raison d'être de cette politique de la ville, rencontre en effet inévitablement le problème de l'exclusion culturelle et celui de l'illettrisme. Pour les publics exclus socialement et culturellement, renouer avec la lecture et l'écriture, retrouver une pratique culturelle fondamentale, souvent, en outre, associée à l'échec scolaire, constitue un véritable mode d'insertion et d'intégration, non seulement pour les jeunes à qui s'adresse la majorité des actions organisées, mais, à travers eux, pour toute leur famille. Au sein de la politique interministérielle de la ville, l'action de l'Etat en faveur de la lecture a notamment consisté à soutenir la lutte contre l'illettrisme et la prévention de l'échec scolaire par la formation de " médiateurs du livre " dans les quartiers défavorisés, par l'organisation d'ateliers d'écriture et de lecture, par l'aide à l'apprentissage de la lecture pour les très jeunes enfants. L'opération " médiateurs du livre ", menée avec l'association ATD quart-monde, consiste à former des jeunes issus de milieux défavorisés à jouer un rôle de médiation entre une bibliothèque municipale, à laquelle ils sont rattachés, et les populations les plus éloignées de la lecture. La direction du livre et de la lecture fournit une aide incitative à leur emploi, sur contrat d'une durée minimale de deux ans, à compter du 1er janvier 1994. Quatorze stagiaires ont ainsi reçu une formation dispensée entre janvier 1992 et décembre 1993. Les ateliers de lecture et d'écriture, organisés par les directions régionales des affaires culturelles avec des écrivains, des bibliothécaires, des libraires..., sont passés de 7 en 1991 à 17 en 1993, notamment à l'occasion des " opérations prévention été ". Concernant l'éveil des très jeunes enfants à la lecture, l'Etat a apporté en 1993 son aide à près de 150 projets : création de classes de lecture en maternelle, de bibliothèques-centres de documentation dans des écoles primaires, acquisition de fonds thématiques avec l'aide du Centre national du livre et création de " sections jeunesse " dans les bibliothèques publiques, formation de personnels de la culture et des affaires sociales à l'éveil culturel des tout-petits, au cours de stages communs nationaux, interrégionaux et départementaux, ou encore organisation en Côte-d'Or d'un salon des " bébés lecteurs " qui a atteint en 1993 sa quatrième édition... En 1993, 6 257 287 francs auront été consacrés à l'ensemble de ces opérations par le ministère de la culture et de la francophonie, auxquels il convient d'ajouter 1 165 000 francs de crédits d'achats de livres attribués par le Centre national du livre. En 1994, le ministère de la culture et de la francophonie, tout en s'efforçant d'établir de nouveaux liens entre les réseaux de lecture publique et celui des missions locales d'insertion des jeunes, multipliera les conventions de développement culturel signées avec les collectivités locales ainsi que les " volets culture " des contrats de ville, en cours de négociation. Il est prévu d'ouvrir sur l'ensemble de ces actions 2 000 000 francs de crédits supplémentaires. Les bibliothèques publiques des départements et communes ou groupements de communes jouent naturellement un rôle de première importance dans la politique de développement de la lecture que mènent les collectivités locales. Dans le respect de la décentralisation, l'Etat contribue à l'équipement et au fonctionnement des bibliothèques publiques, grâce au concours particulier créé en 1986 au sein de la dotation générale de décentralisation. En 1994, cet apport de l'Etat représente, hors reports, une dotation initiale de 350 millions de francs pour les communes et de 250 millions de francs pour les départements, investissements et fonctionnement confondus. Cet effort conjoint des collectivités locales et de l'Etat a permis un développement impressionnant du nombre des bibliothèques publiques et de la qualité de leurs services, les établissements recensés passant en dix ans de 930 à 1 885, et les surfaces doublant. La " Fureur de lire ", organisée chaque année au mois d'octobre depuis 1988 à l'initiative du ministère chargé de la culture, permet désormais de faire connaître l'ensemble de cette action au public et de le mobiliser autour des enjeux du développement de la lecture. Les collectivités locales l'ont bien compris, qui sont de plus en plus fidèles et nombreuses au rendez-vous de cette manifestation, et contribuent de manière essentielle et exemplaire à son succès. ; et de la lecture fournit une aide incitative à leur emploi, sur contrat d'une durée minimale de deux ans, à compter du 1er janvier 1994. Quatorze stagiaires ont ainsi reçu une formation dispensée entre janvier 1992 et décembre 1993. Les ateliers de lecture et d'écriture, organisés par les directions régionales des affaires culturelles avec des écrivains, des bibliothécaires, des libraires..., sont passés de 7 en 1991 à 17 en 1993, notamment à l'occasion des " opérations prévention été ". Concernant l'éveil des très jeunes enfants à la lecture, l'Etat a apporté en 1993 son aide à près de 150 projets : création de classes de lecture en maternelle, de bibliothèques-centres de documentation dans des écoles primaires, acquisition de fonds thématiques avec l'aide du Centre national du livre et création de " sections jeunesse " dans les bibliothèques publiques, formation de personnels de la culture et des affaires sociales à l'éveil culturel des tout-petits, au cours de stages communs nationaux, interrégionaux et départementaux, ou encore organisation en Côte-d'Or d'un salon des " bébés lecteurs " qui a atteint en 1993 sa quatrième édition... En 1993, 6 257 287 francs auront été consacrés à l'ensemble de ces opérations par le ministère de la culture et de la francophonie, auxquels il convient d'ajouter 1 165 000 francs de crédits d'achats de livres attribués par le Centre national du livre. En 1994, le ministère de la culture et de la francophonie, tout en s'efforçant d'établir de nouveaux liens entre les réseaux de lecture publique et celui des missions locales d'insertion des jeunes, multipliera les conventions de développement culturel signées avec les collectivités locales ainsi que les " volets culture " des contrats de ville, en cours de négociation. Il est prévu d'ouvrir sur l'ensemble de ces actions 2 000 000 francs de crédits supplémentaires. Les bibliothèques publiques des départements et communes ou groupements de communes jouent naturellement un rôle de première importance dans la politique de développement de la lecture que mènent les collectivités locales. Dans le respect de la décentralisation, l'Etat contribue à l'équipement et au fonctionnement des bibliothèques publiques, grâce au concours particulier créé en 1986 au sein de la dotation générale de décentralisation. En 1994, cet apport de l'Etat représente, hors reports, une dotation initiale de 350 millions de francs pour les communes et de 250 millions de francs pour les départements, investissements et fonctionnement confondus. Cet effort conjoint des collectivités locales et de l'Etat a permis un développement impressionnant du nombre des bibliothèques publiques et de la qualité de leurs services, les établissements recensés passant en dix ans de 930 à 1 885, et les surfaces doublant. La " Fureur de lire ", organisée chaque année au mois d'octobre depuis 1988 à l'initiative du ministère chargé de la culture, permet désormais de faire connaître l'ensemble de cette action au public et de le mobiliser autour des enjeux du développement de la lecture. Les collectivités locales l'ont bien compris, qui sont de plus en plus fidèles et nombreuses au rendez-vous de cette manifestation, et contribuent de manière essentielle et exemplaire à son succès.

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