Question de M. VOILQUIN Albert (Vosges - U.R.E.I.) publiée le 25/04/1991

M. Albert Voilquin attire l'attention de Mme le ministre délégué à la communication sur les quatre émissions exceptionnelles réalisées sur A. 2, les 21 et 28 mars, et les 4 et 11 avril, consacrées au ramadan, avec accompagnement de films et chants. N'y voyant aucun inconvénient, il a, en vain, cherché, à l'occasion de la semaine Sainte, quelles émissions avaient pu être réservées aux chrétiens pour les Rameaux. Alors, devant l'intransigeance notoire rappelée, imposée à nos militaires présents sur le sol islamique, il lui demande qui a fait ces choix et qui est à l'origine de ce mépris de la tradition chrétienne, ne fût-ce que par égard des concitoyens intéressés, payant la redevance et pouvant exiger un tel service.

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Réponse du ministère : Communication publiée le 27/06/1991

Réponse. - Il n'est pas besoin de rappeler qu'il n'appartient pas au Gouvernement d'intervenir dans le choix et le contenu des programmes télévisés. Cependant, de même que l'honorable parlementaire, le ministre délégué à la communication est soucieux du respect de l'égalité des cultes à la télévision. En vertu de l'article 56 de la loi du 30 septembre 1986 relative à la liberté de communication et des obligations particulières inscrites à son cahier des charges, c'est à la société Antenne 2 qu'il revient d'assurer le respect de ce principe en programmant le dimanche matin des émissions à caractère religieux consacrées aux principaux cultes pratiqués en France. Antenne 2 diffuse à ce titre " Le jour du seigneur ", " Présence protestante ", " Connaître l'islam ", " Orthodoxie ", " A Bible ouverte ", " Foi et traditions des chrétiens orientaux ", etc., et propose également de nombreux reportages sur les religions dans des émissions d'information générale. D'une manière générale, la conception de ces programmes tend vers un plus grand oecuménisme entre les différentes confessions et témoigne d'un esprit d'ouverture certain à l'égard de ceux qui ne partagent pas forcément les mêmes convictions religieuses. Aussi, le choix de programmation de quatre émissions consacrées au ramadan ne me semble ni de nature à porter atteinte au principe d'égalité des cultes, ni constituer un " mépris de la tradition chrétienne " car, comme le fait remarquer l'honorable parlementaire, ces émissions ont eu un caractère " exceptionnel ". Cet intérêt ponctuel a pu être justifié dans la mesure où, d'une part, la religion musulmane est la deuxième religion la plus pratiquée en France après le catholicisme et où, d'autre part, les cérémonies religieuses islamiques sont beaucoup moins familières aux téléspectateurs que les cérémonies chrétiennes liées au carême, qui n'ont cependant pas été oubliées : le thème de l'émission " Le jour du seigneur " du 17 février 1991 a ainsi été consacré à ce sujet.

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