Question de M. GRUILLOT Georges (Doubs - RPR) publiée le 12/04/1990
M. Georges Gruillot appelle l'attention de M. le ministre du commerce extérieur sur les chiffres de la balance commerciale de notre pays. Avec un déficit commercial proche de 45 milliards de francs l'an dernier, la situation apparaît préoccupante. Les secteurs touchés concernent les biens d'équipement, l'automobile ou les produits intermédiaires et le déficit du solde industriel atteint 56 milliards en 1989. Il souhaite connaître les mesures qu'il entend énoncer pour inciter et encourager les entreprises à exporter et conquérir de nouvelles parts de marché.
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Réponse du ministère : Commerce extérieur publiée le 19/07/1990
Réponse. - Les échanges commerciaux de la France se sont soldés en 1989 par un déficit de 43,7 milliards de francs contre 32,8 milliards de francs en 1988. Ce déficit reste mesuré puisqu'il représente 3,7 p. 100 de nos importations contre 3,2 p. 100 en 1988, surtout si on le compare à celui de nos principaux partenaires déficitaires : le déficit représente ainsi 23,4 p. 100 des importations aux Etats-Unis, 25,8 p. 100 au Royaume-Uni et 9,6 p. 100 en Italie. Nos exportations ont par ailleurs progressé vigoureusement, de 14,6 p. 100, un peu moins vite, il est vrai, que nos importations (en hausse de 15,2 p. 100). La dégradation de notre solde commercial provient à la fois de l'aggravation du déficit énergétique et de l'évolution négative du solde industriel civil. Celle-ci est imputable pour les trois quarts aux échanges de biens intermédiaires, et pour le quart restant à nos échanges d'automobiles. Le déficit enregistré dans le secteur des biens d'équipements professionnels a en revanche été ramené de 24,5 milliards de francs en 1988 à 19 milliards de francs en 1989. En 1989, la forte croissance de l'économie française, le dynamisme de l'investissement industriel et la rigueur de la demande mondiale n'ont pas permis à l'offre française de suivre parfaitement l'évolution de la demande. Mais la progression de l'excédent dégagé par les échanges de services a toutefois ramené le déficit de la balance des transactions courantes à un niveau similaire à celui de 1988. A la fin de 1989, ces différents éléments justifiaient que l'évolution du commerce extérieur de la France soit observée avec attention en 1990. A cet égard, les résultats obtenus durant les trois premiers mois de l'année marquent une nette amélioration par rapport aux chiffres de 1989. Celle-ci doit être cependant considérée avec prudence car certains des éléments qui sont à l'origine de cette amélioration risquent de s'atténuer dans quelques mois, notamment le rythme de livraisons d'Airbus et de matériels militaires et les ventes de céréales. Cette évolution récente renforce la volonté du Gouvernement de mettre l'accent sur la création d'un environnement économique favorable et sur des mesures à long terme destinées à favoriser les exportations. Les orientations qui étaient à la base du plan de développement des exportations, arrêté en conseil des ministres du 11 janvier 1989, restent ainsi entièrement valables. Je continuerai de travailler en ce sens, afin notamment de renforcer l'efficacité du dispositif de soutien à l'exportation, conformément aux dispositions de la charte nationale de l'exportation. Quand cela s'avère nécessaire, des efforts supplémentaires en faveur des exportateurs sont et seront réalisés. Ainsi le Gouvernement a pris une série de mesures pour faciliter l'accès de nos entreprises sur les marchés des pays d'Europe centrale et orientale. Mais les actions de fond, à long terme, demeurent les plus utiles en vuedu redressement durable du commerce extérieur de la France.
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