Question de M. DE CATUELAN Louis (Yvelines - UC) publiée le 29/10/1987
M.Louis de Catuélan attire l'attention de Mme le ministre délégué auprès du ministre des affaires sociales et de l'emploi, chargé de la santé et de la famille, sur le problème de la mortalité infantile. Il lui demande de bien vouloir lui communiquer le nombre et les causes de mort subite d'enfants de deux à quatre mois, phénomène nouveau observé depuis cette année.
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Réponse du ministère : Santé et famille publiée le 10/05/1988
Réponse. -Mme le ministre délégué auprès du ministre des affaires sociales et de l'emploi, chargé de la santé et de la famille, informe l'honorable parlementaire que le syndrome de la mort subite du nourrisson représente en France, comme dans les autres pays industrialisés, la première cause de mortalité post-néonatale. Son incidence se situe entre 1 p. 1000 et 3 p. 1000 naissances vivantes, la majorité des décès ayant lieu entre 2 et 4 mois, il est difficile de savoir si le nombre de morts subites du nourrisson augmente par rapport aux années précédentes (report possible à la période post-néonatale de décès survenant jadis à la période néonatale), mais la diminution de la mortalité post-néonatale qui est passée de 17,7 p. 1000 en 1955 à 4,2 p. 1000 en 1982, opposée à la fréquence inchangée sinon augmentée de la mort subite, a mis celle-ci au premier plan de l'actualité médicale. La mort subite du nourrisson a fait l'objet de nombreuses hypothèses pathogéniques qui ont varié avec les années. Les travaux les plus récents insistent sur l'étiologie vraisemblablement plurifactorielle de ce syndrome : affections virales, anomalies anatomiques des voies respiratoires supérieures, reflux gastro-oesophagien, troubles du rythme cardiaque, troubles métaboliques, anomalies du sommeil et des mécanismes d'éveil. Entre 2 et 4 mois, il est évoqué le plus souvent des pathologies en rapport avec un processus infectieux, un reflux gastro-oesophagien, un déséquilibre fonctionnel perturbant la régulation cardio-respiratoire. Dans le but d'améliorer la connaissance de ce syndrome et de mieux prendre en charge les enfants et les familles confrontées à ce problème, le ministère des affaires sociales et de l'emploi a préconisé en 1986 un certain nombre de mesures : large information des professionnels de santé par l'intermédiaire d'une brochure diffusée à 100 000 exemplaires ; désignation de centres régionaux de référence sur la mort subite du nourrisson ; la prise en charge des frais de transport, des examens complémentaires et de l'autopsie des enfants décédés par l'hôpital, sans avance de frais ni participation financière des familles ; développement de la recherche, notamment en confiant à l'I.N.S.E.R.M. une enquête nationale sur les enfants décédés de mort subite du nourrisson et sur les maladies graves afin de mieux en connaître l'incidence réelle et les facteurs étiologiques.
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