Le résumé
FEMMES SANS ABRI, LA FACE CACHÉE DE LA RUE
Le nombre de personnes sans domicile a doublé en dix ans, atteignant 330 000 en 2024, dont près de 120 000 femmes. Parmi elles, chaque soir, environ 3 000 femmes et autant d'enfants passent la nuit dans la rue.
Pour celles qui sont hébergées dans des lieux financés par l'État, la mise à l'abri est bien souvent longue à venir et seulement temporaire, faute de places d'hébergement suffisantes ou adaptées à leur configuration familiale : certaines femmes et familles doivent, chaque semaine, quitter leur hébergement d'urgence, repasser par la rue, parfois pendant plusieurs jours, avant de retrouver un nouvel abri.
L'accès à un logement pérenne et abordable doit demeurer la priorité et le premier outil de protection des femmes sans abri, massivement exposées aux violences.
Toutes ces femmes connaissent en effet une dégradation de leur santé physique et psychique, et sont victimes de violences physiques et sexuelles qui s'ajoutent à celles vécues dans leur enfance, dans leur foyer ou lors de leur parcours migratoire.
À l'issue de dix mois de travaux, la délégation formule vingt-deux recommandations visant à :
* mieux repérer et connaître les trajectoires de ces femmes, alors que celles-ci adoptent des stratégies d'invisibilisation pour échapper aux violences de la rue ;
* assurer une offre d'hébergement à la hauteur des besoins, tant sur le plan quantitatif que qualitatif ;
* faciliter l'accès direct au logement ;
* mieux accompagner les femmes dans l'accès à leurs droits et aux services du quotidien ;
* engager la responsabilité des départements qui ne mettent pas en oeuvre les contrats jeunes majeurs alors qu'une personne sans domicile née en France sur quatre a vécu une prise en charge par l'aide sociale à l'enfance (ASE) ;
* soutenir et valoriser les travailleurs sociaux et les associations qui sont en première ligne dans l'accompagnement des femmes sans domicile.