Le résumé
Inquiète des dérives constatées au cours des derniers mois, la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport a chargé Pierre-Antoine Levi et Bernard Fialaire de dresser un état des lieux de la diffusion de l'antisémitisme à l'Université et de la réponse apportée par les pouvoirs publics.
Après deux mois de travaux et l'audition de plus de 60 acteurs, les rapporteurs se sont alarmés de la résurgence, au sein de nombreux établissements, d'un climat d'antisémitisme dont les modes d'expression ont évolué sous l'effet de la polarisation idéologique associée aux mobilisations étudiantes en faveur de la Palestine. Au-delà d'agissements isolés et sporadiques qui n'ont jamais totalement cessé et qui sont souvent le fait de sympathisants de l'ultradroite, cette réactivation de l'antisémitisme dans le supérieur s'inscrit depuis plusieurs mois dans une dynamique collective inquiétante, attisée par une idéologie relevant désormais également de l'extrême gauche de l'échiquier politique.
Face à ce constat, les rapporteurs ont formulé 11 propositions visant à créer un sursaut des pouvoirs publics et des établissements avant la prochaine rentrée universitaire. Le combat à mener doit d'abord passer par une meilleure connaissance du phénomène à travers la détection systématique des actes et une prise de conscience sur un « antisémitisme d'atmosphère ». Il suppose également le déploiement de mesures de prévention ciblées, utilisant les moyens de la méthode scientifique et de la recherche universitaire, et réinscrivant les valeurs républicaines au coeur des mobilisations et des débats étudiants. Il appelle enfin une réponse de fermeté par la sanction des dérives dans un cadre disciplinaire et judiciaire renforcé.